La chronique: gazette quotidienne

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06 oktober 1918
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s.n. 1918, 06 Oktober. La chronique: gazette quotidienne. Geraadpleegd op 07 juli 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/xk84j0cr74/
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DIMANCHE 6 OCTOBRE 1918. LE NUMÉRO : 10 CENTIMES —————I——————— 51e ANNÉE. N8 4. LA CHRONIQUE BUREAUX: 31, Rue de Mogador, 31 PARIS 96} JOURNAL D'UNION BELGE téléphones : CENTRAL 30-13 GUTENBERG 67-92 ABONNEMENTS : France et Colonies.... Un an ¥ fr, 5© Autres Pays i© fr. » Abonnements Militaires.. 5 fr. » 7 Journa! Quotidien à Bruxelles DIRECTEUR : Frédéric ItOTIERS » ; Jean d'ABDENKE RÉDACTEURS EN CHEF J Léo„ sot„;( Kxlrr Il mi Journal hebdomadaire à Paris pendant la Guerre PUBLICITÉ : Aux Bureaux du Journal 31, Rue de Mogador SOUS LE COMMANDEMENT DU ROI ALBERT.,... J'étais au 21 mars au cœur du Sahara, dans un poste français où, à l'abri de murs crénelés et de fils de fer barbelés, nous attendions certaine éventualité L'heure était mélancolique, une tempête de sable qui n'en finissait noyait depuis des jours le ciel et la terre; c'était au dehors un brouillard jaune couleur de catastrophe assez semblable au yellow fog, brouillard jaune, k la soupe aux pois » disent les Anglais de Londres. Dans les gourbis du poste c'était à peu près l'obscurité, et on entendait courir au dehors, rugir ce sable funèbre comme des millions de souris. Etendu sur mon lit, du sable craquant sous mes dents, étouffant à cause des fenêtres closes et attaqué par les mouches, je faisais de mornes réflexions. Quelqu'un entra en coup de vent et dit d'une voix émue : — Ça ne va pas, les Boches attaquent ; ils nous enfoncent. 11 venait de la T. S. F. Il avait recueilli la mauvaise nouvelle. Je ne sais si vous vous imaginez l'impression de détresse qui s'abattit ce jour-là sur les malheureux étouffant dans l'interminable désert de sable au pays des Touareg. Nous allâmes tous à la Sans-Fil, comme si, nous approcher des deux grands pylônes de fer, dans la cave où tapait, tapait, l'étincelle, nous rapprochait du grand drame, Les professionnels de l'électricité nous accueillirent comme on fait dans une chambre de malade. En silence, le front grave... Ils n'avaient plus rien à nous dire que ce quje uqus savions déjà. Ils répétèrent le texte de la brève, trop brève dépêche émise par Lyon. On la scruta... Soudain l'un d'eux dressa la tête et dit : — Nauen ! Il avait reconnu au bruit le langage des étincelles : la grande station de télégraphie boche parlait au monde... Et son langage n'était pas modeste ! il nous fit mal abominablement, il disait la victoire, les prisonniers, le matériel pris, l'avance. Il débutait par ces mots solennels : « En présence de Sa Majesté l'empereur et roi... ». Nous disions, en écoutant le détail du triomphe : ils mentent. Puis la T. S. F. cessa d'écouter Nauen, pour faire son service de surveillance saharienne. Mais nous ne voulions pas nous éloigner. On était assis sur les marches de la cave et on demandait aux moments de repos : — Lyon ne dit rien ? Voulez-vous voir... L'opérateur consentait, écoutait et Répondait : — Nauen ! Toute la journée Nauen parla au monde dans toutes les langues du monde. Parfois nous comprenions, parfois nous nous demandions quelle langue d'Iroquois employaient les boches mais toujours, toujours nous comprenions les premiers mots : « En présence de Sa Majesté l'empereur et roi... » Et maintenant j'espère que le glorieux communiqué du début de cette semaine est propagé d'ondes en ondes électriques sur le monde, et que sa voix atteignant lecœur du Sahara,afait entendre à mes amis qui sont là-bas, les paroles vengeresses : « Sous le commandement de Sa Majesté le roi Albert de Belgique les troupes alliées ont attaqué ce matin... » r>M * * Il y a ainsi dans cette guerre un Prthme qui déconcerte, qui stupéfie. our le croyant, la main de Dieu explique facilement ces choses. Mais les autres sentent,une harmonie inexpliquée, une loi équilibrée du destin ; quelque chose comme si la Justice existait là-bas réellement en dehors de nos consciences et de nos volontés et, à son heure, en son lieu, déclan-chait les événements. Nest-ce point merveilleuxlaSerbie? a senti la première passer sur sefn sol ravagé le vol éperdu des victoires libératrices, comme elle avait la première affrontée sous les murs de Belgrade le bombardement de ces ridicules Autrichiens. Et après elle la Belgique, seconde victime en date, et la plus notoire, parce que la plus innocente, répond par une marche triomphale veis l'Est à la sordide invasion des Huns couleur-de pou en 1914. Il semble que si c'est chez elle que toute la guerre prit au début son caractère L de beauté et d'atrocité, c'est chez elle, par elle que la réparation viendra. Ah! Justice! Justice éternelle ! serons-nous donc contraints de croire en toi? A regarder des cartes on se dit en stratège de bonne volonté : « C'est absurde que le mouvement parle de là. Moi— si j'étais Focli — je ne ferais pas comme ça, je pousserais ailleurs, pour couper... » Mais en regardant en soi-même on se dit : « C'est peut-être absurde —je n'en sais rien. Mais c'est beau, mais c'est moral, cela est vengeur. cela retentira dans la conscience future des hommfes qui seraient tentés de désespérer. Il fallait que la vengeance se mît en route, là-bas, (de l'Yser, d'Ypres, de la Flandre de' la réserve inviolée de Belgique et refoulât l'immonde horde, l'immense armée porcine de Guillaume-le-Manchot... » Et celui qui eut la noble et délicate idée demèttre en Belgique les armées alliées, française, britannique, sous Ips ordres du roi Albert, celui-la doit être remercié. L'hommage qu'il rend à celui qui en est digne a été compris par tous les gens de goût, il est une œuvre dârt. le chapitre suprême d'un beau poème. r * * Ainsi, ô nos amis, dans cette plaine flamande où toute une patrie s'embrasse d'un coup-d'œil, vous voyez à l'horizon le double clocher d'Ostende, et les tours de Bruges, comme des veuves sous les nuages de deuil, vous attendent. Gand fume là-bas et tout « près, là tout près, c'est Courtrai, puis c'est la babélique agglomération de Lille, Roubaix, Tourcoing, immense et triste — et la haute cheminée — la plus haute du monde, disait-on — des Holden à Wasquehal. Voici devant vous la Flandre entière... Je ne sache pas que Moïse sentit bondir en lui un cœur plus exalté quand il vit se dérouler à ses pieds le tapis merveilleux de la terre de Cha-naan. «. Et bien, au de-là de ce que vous voyez, on entend votre canon. Tournai, Mons, Bruxelles, entendent, qui rappro che, l'orage libérateur et la terre de Belgique, comme un sein qui se soulève, aspire à boire l'orage de feu qui la libérera. • • En vérité nous aurons vécu une époque merveilleuse à travers les souffrances de la guerre et les embêtements — qui sont pis peut-être — que nous ont valus les administrations de toutes espèces. Il y eut, dans la terrible symphonie, des arrêts, des silences inexplicables et, je le dirais au grand metteur en scène si je le rencontrais, des fautes de goût. Nulle grande œuvre n'est parfaite, mais encore avant de la juger faut-il la voir d'ensemble dans le recul des ans. Celle-ci, nous commençons à la comprendre. Et ceux-là peut-être à qui parle la Sans-fil, au cœur des pays nombreux sous le sable qui monte au ciel en tourbillons de deuil, ceux-là en voient mieux la synthèse. A la proclamation tonitruante de la Germanie:# En présence de Sa Majesté Empereur et roi... » répond après quelques mois un écho vengeur : « Sous le commandement du roi Albert... » Pour eux là-bas cela révèle un monde; cela suffit. Pour nous plus haletants nous voyons le Roi sans couronne marcher sur l'Empereur sans hopneur. Le duel peut durer encore, Nous ne doutons plus du résultat. Léon SOUGUENET. — Faits menus, menus propos Albert et Ferdinand Dans l'immense et affreuse tragédie le rôle comique aura été tenu par Ferdinand m-long-nez, un rôle d'un comique spécial tel qu'on en conçoit dans des opérettes de Meilhac et Halevy et oue réclame la musique d'Offenbach, le brigand qui assassine bel et bien, le Barbe-Bleue qui fait mourir mais qui n'en sont pas moins bouffons. Le traître bouffon, c'e^t peut-être à Sofia que ce rôle aura pris sa forme type et des acteurs qui tiendront cet emploi on dira pert-être : ils jouent les Ferdinand. Et il y a ce joyeux prénom de Ferdi- uand et il a le nez du sire et l'accent qu'il % met dans ses bonnes paroles : « j'aime la France ! ô mon grand-père !... ô ma sainte-mère !... » Et le grand cordon de la Légion d'Honneur, héritage de Louis-Phi lippe, qu'il portait sous son gilet de fla-i neÛe et qu'il révélait à ses visiteurs parisiens émus jusqu'aux larmes !!! Là-dessus le bonhomme allait aiguiser dans 1'' mbre un poignard accré. Il doit ctre étonné. « Commentée dit-il, j'ai élé traître à fond, da ,s tous les sens; . i je ne me trompe c'est là ce qu'o î app lie la grande polit'que ; j'ai promis et n'ai pas tenu ; j'ai berné mon ennemi pour mieux l'égorger et"ça n'a pas réussi ! quel mystère ! A quoi cela peut-il bien tenir ? » Il doit avoir un manuel à l'usage du traître parfait et sans doute qu'il se reproche d'en avoir ut 1-sé les formules sans assez de nuance. Il fut un traître studi ux appliqué, consciencieux, mais en somme sans imagination, ni envolée. Donner un coup de couteau à quelqu'un dont l'attention est ailleurs, c'est à la portée du premier assassin venu. Ça se voit dans le Petit Faust à la scène du duel... Seulement ce qui est fâcheux c'est de rater sa victime et d'en recevoir une correction. Ou bien ce n'est pas tout de trahir, encore faut-il choisir qui il est utile de trahir et que le traître meure bien de la trahison. Désabusé, Ferdinand de Cobourg doit regarder dn côté de son cousin Albert de Belgique qu'il avait jusqu'ici estimé un peu — b aucoup — poire et que le monde a. sacré chevalier. a Et quoi, se dit-il amèrement, celui-là" a pris le chemin que j'estimais absurde, L :hemin dé l'honnêteté... Aurait-il eu raison ? » Et peut-être se grattant le nasal à bout le bras il conclut : « Zut pour la trahison ! Je suis capable de tout ; je vais essayer de l'honnêteté ». Et en effet il. est capable de tout, mais peut-être pas au point qu'il s'imagine. BOB. ÉCHOS R Bruxelles Oui, vendons la peau de l'ours, vendons-la dès maintenant. Cest trop stupide quand on a tué une grosse bête de garder sa peau sur les bras sans savoir qu'en faire, pas même à qui l'offrir. Or, nous, aurons la peau du boche... Tout de même ce n'est pas de cette peau-là qu'il s'agit. On ti'en ferait pas même des bottes à cause de la bromy-drose qu'elle provoque, vous savez, cette odeur qui..., cette odeur que... Il s'agit des belles choses que nous obtiendrons en même temps que cette vilaine peau : nous aurons, nous aurons eu Bruxelles, notre Bruxelles... Eh bien pour Bruxelles demandons que c'est là que se tienne le congrès qui terminera la guerre. On doit ça à Bruxelles. On nous doit ça de nous permettre de recevoir chez nous, dans nos meubles {ce qu'il en restera), nos alliés, nos grands amis, d'être encore les hôtes du monde civilisé et aussi de voir passer, bien sages, pas arrogants du tout, gentils, aimables, les envoyés boches. A la revue de la presse vous verrez qu'un journal français préconise ce projet. Ne le laissons pas oublier. Ites temps sont ppoehes Ces heures sont peut-être plus émouvanit-tes que .toutes ceLes que nous avons vécues. Oui, nous sommes peut-être plus angoissés que nous ne l'étions quand, dans la nuit du 14 juillet, se déclamchait la suprême offensive boche, celle qui devait lui livrer Paris. C'est qu'alors tenace, sublime, peut-être absurde,vivait en nous la foi que la brute allemande ne pouvait vaincre. Mais aujourd'hui nous haletons dans l'espérance. Nous sentons autour de nous la floraison du monde nouveau et dans l'air passent les ailes des victoires qui vont s'abattre sur la terre... Mais toute cette ivresse nous laisse pourtant calmes; presque froids d'apparepee. Quatre ans de malheur nous ont encrurcis. Nous avons dû nous faire des figures impassibles et des cœurs résolus. Une nouvelle déception nous trouverait encore froids «t résolus. Mais cette fois, tout nous le dit, tout nous le chante, c'est le commencement des grandes et définitives choses. Nous avons gravi la colline, a dit Foch, nous descendons dans la plaine. Un seul doute, combien de temps cela durerait-il, combien d'heures sonneront avant l'heure de la justice ?... Nous pouvons être patients dans l'espérance, puisque nous le fûmes dans la douleur. Ce n'est peut-être pas plus difficile, c'est tout de même une nouvelle habitude à prendre. JïeatPalité On a attribué à feu Camille Doucet deux vers alexandrins d'une inspiration restreinte à coup sûrt mais d'une tendance bien honnête. O Considération ! considération ! Ma seule passion ! ma seule passion ! J'imagine que quelques Belges ont écrit sur le manteau de leur cheminée, s'ils ont en exil une cheminée et si cette cheminée a un manteau, l'expression à peu près ainsi conçue de leurs souhaits pour leur patrie libérée. Neutralité ! neutralité ! neutralité ! Notre seul désir, notre seule volonté ! Et ces vers ont une coupe très moderne bien qu'ils expriment un sentiment, qu'on I p>eut trouve? plus théorique que pratique. Un quidam/Se trouve empêtré dans des affaires embrouillées, ou bien il a des malheurs dans son ménage, et il murmtir^ le mélancolique désir de Phèdre s Dieux ! que ne suis-*je assise à l'ombre des [forêts... Et Mathusalem arrivé, tout de même, à 3a fin de sa carrière aurait pu chantonner une petite romance qui malheureusement n'a vu le jour qu'en nos années de disgrâce: Ah ! rendez-moi mes vingt ans. Mon cœur d'amant ! etc... Et avec accompagnement de petite flûte, c'est charmant. Seulement les regrets de Mathusalem, de Phèdre et de nos neutrolâtres sont également inopérants. Si des apaches Vous tombent dessus, bien qu'en général vous soyez neutres dans le conflit qui existe entre -ces gentilshommes et la société, allez-vous maintenir votre neutralité à ce pomémt décisif'et que vous n'avez pas cherché ? C'est, c'était, la situation de la Belgique. Cependant elle s'est défendue, mais à quel prix ; nous en attestons tant de morts et tant de aminés : c'est là le prix d'une neutralité loyalement, 6u"blimement observée.Car dans le conflit avec l'apache, si vous être neutre, non seulement vous n'avez pas droit à un revolver, mais vous n'avez pas le droit d'apprendre la boxe, ni d'appeler un agent de police. Vous aVez tout juste le droit de vous laisser dévaliser et étrangler. «La Belgique qui avait eu une simple conversation avec le policeman anglais parce qu'elle prévoyait que certain voisin de l'est se conduirait peut-être en, apache, la Belgique a été accusée d'avoir agi contre sa neutralité !... Votons pour que la Belgique ait lô droit d'apprendre la boxe et d'appeler 3e police-man ou le gardien- de la paix... lia eeûsafe ea Ffanee € Le Gouvernement français ai fait pu- s blier mercredi la note suivante : Le Temps a puiblié en première page un ar- P ticle coupé d'un large blanc. 1' Ce blanc a été volontairement fait par le si Temps. L'article' n'avait été ni n'aurait pu §; être en effet l'objet d'aucun écho ppage* car ~ il était de caractère politique,et il n'y a plus, T comme chacun le sait, qu'une censure mili- l< taire ®t diplomatique. Le Temps répond : Le blanc que nous avons pratiqué dans no- d I tre article d'hier montre à la censure que q nous savons, s'il le faut, exiercer sur nous- p mêmes une discipline dont, elle peut se dis- ^ nenser. Parmi nos arguments, nous avions ' fait figurer un exemple qui, vérification faite a à la dernière minute, était inexact. Fallait-il s donc passer outre, au .risqua de commettre p une erreur ? Fallait-il enlever le passage sauf c à créer un blanc qUi sembl® à la censure cho-se si surprenante qu'elle se hâte d'en rejeter la paternité ? Nous avons ici quelque souci _ de la vérité, quelque scrupule du texte au- , thentique : nous avons préféré le blanc à C1 'lerneur. Et nous aurions, avec quelque subti- P lité, suscité l'incident que nous n'en sériions C Bas autrement fâchés : il nous aurait valu t une déclaration si formelle que toute ciensure e ooliticiue est abolie qu'en vérité ce serait fai- f m injure à cette institution que d'en douter ' désormais. s Doax pays r f En France, on peut dire : * Que les soldats doivent être bien nour- c ris ; que la cuisine doit être faite par des e cuisiniers et non par des vidangeurs ; r que si les cuistots sont malpropres ou incapables ils doivent être remplacés im- r ..médiatement ; £ que le service médical n'a pas pris les mesures urgentes pour combattre les épi- j démies qui ont fait trop de victimes dans (, des camps d'instruction et des centres fi d'arrière ; r qu'il est inadmissible de loger des sol- j dats dans des baraques en ruines, aux j toits défoncés, et de les faire coucher sur j de la paille infecte ; j que les Américains ont, en très peu de f temps, construit de confortables baraque- J. ments pour des millions d'hommes,où toutes les règles de l'hygiène sont scrupuleu- T sement observées ; ( que par conséquent, les Français peu- ? vent faire de même et qu'ils doivent le fai- j re, puisqu'ils ne sont pas arrêtés par des considérations financières,l'Amérique prêtant aux Alliés, sans lésiner, tout ce qu'ils -demandent pour les soldats ; qu'il «est rigoureusement interdit aux aumôniers de faire de la politique, de fa- ] voriser leurs ouailles, de- nuire à ceux qui ne partagent pas leurs opinions reli- - ^rieuses, d'exciter les Bretons contre les ' Provençaux, et que plusieurs aumôniers transgressent cependant ces ordres for- 1 mels ; é 1 6 M. Clémëhceàu volt dans cette nnerte Je s'exprimer, un excellent moyen de contrôle exercé sur les services publics et il en fait son profit. j En Angleterre, M. Lloyd George n'a ja- c mais songé à interdire les attaques les t plus passionnées, même les plus partiales, contre son gouvernement. (1 Mais MM. Clemenceau et* Lloyd George ( sont des hommes de gouvernement. 0 Guillaume II, lui aussi, pour amadouer „ sa Bochie en effervescence, déclare maintç: (l nar.t que le peuple a le droic de manifester „ son avis. Mais on sait ce que valent les déclarations de ce monstre. £ vDans la Sérénissime République de T Saint-Marin — rocher enclavé dans les Ê provinces italiennes de Forli et de Pesaro- j Urbino — il est défendu de s'occuper des sujets do mécontentement. D'abord, parce qu'il n'y en a pas un seul. Ensijite, parce que le Conseil des XIT de £ la République estime avec raison que les s gens de Saint-Martin constituant une quan- c tité négligeable, il n'a pas de comptes à i leur rendre. j Enfin, parce que ce ne serait vraiment t pas la peine d'être an République si les < gouvernés avaient la prétention de se mê- ( 1er des affaires de l'Etat auxquelles ils ne j peuvent rien comprendre et qui doivent SUZANNE DE CLÉRY Deux grands yeux étranges de Romani, ntre des bouclés 'brunes, quelquefois un Durire triste. Semble toujours venir de très loin, du ays de rêve «et du soleil. Le rêve, elle emporta dans ses yeux et le soleil dans 3n voile blanc d'infirmière. A ceux qui Duffrent, à ceux qui traînent leur misère ir les chemins 'hattus par les rafales, à >us ceux qui luttent, peinent, saignent, îlent, meurent, elle distribua l'un et l'au-•e.Vous autres, à qui les mots de Théâtre, e Comédie, font hausser les épaules parce u'ils' tombent dans le tragique des heures résentes,savez-vous ce que peuvent un peu e joie,un peu d'illusion ? Comment le soir, ans la grange ouverte à tous les vents, ar la naille à demi pourrie, on s'endort lus doucement, un refrain aux lèvres ! omme un air aimé, dans la nuit triste u cœur, fait du bien ! La fille du grand artiste qu'est de Cléry e* pouvait pas ne pas avoir le théâtre ans le sang. Bambine au début de la uerre — (n'était-elle pas en vacances à loxyd© — jupes courtes et cheveux en ca-Dgan — aux jours noirs de la retraite ?)— lie se dirigea droit au théâtre, comme le i'js de matelot va vers le port, le fils de oldat vers la caserne. Ces grands soldats blessés qui traînaient leur ennui avec leurs béquilles, il allait les distraire ! Chanter, rire — faire emblant de rire. Ainsi pensa cette fil'ette bstinée et tenace, et avec sa jeune audace lie se mit à l'œuvre avec ses seuls loyens. En avril 1915, a.u moment des premières .ttaques par les gaz à Steenstraet, elle dé-uta à t'hûnital de l'Océan dans Le Mon-ieur qui prend la mouche, de Labiche. )epuis, oh depuis ! elle chanta,, joua la omédie ; elle fut Rosine, dans le Barbier e Séville, Vivette, dans l'Artésienne, lermaine, dans les Cloches de Cornevil-B'ettina, dans l'Ahbè Constantin, osette, dans Mlle Josette ma femme, 111e Beulemans, dans le Mariage. Elle st ainsi arrivée à sa 210® représentation ,u front, ce crui n'esit pas mal pour une :osseline de 19 ans. Pouvez-vous vous imaginer ce que cela «présente de travail, de lutte ? Ce sont î'ab or elles difficultés du métier, les rôles i travailler seule bu presque, sans guide, es difficultés matérielles à vaincre ; gui dée par son 'seul instinct e!t soutenue pat son dévouement, son besoin de réalisations artistiques, elle persévéra malgré les déceptions que seuls connaissent les artistes, malgré l'injtistice qui n'épargne même pasf une petite fille vaillante. Avec intelligence et adresse, elle dirigea son talent soupla et charmant. « Sir/aineke » est devenue une silhouette familière du front. Les soldats ont pour j elle, qui la première songea à les faire | rêver et sourire, de bons regards de camarades. • ' <c Maintenant, tu peux te tromper ©ni scène, lui écrit l'un, tu joues pour noua depuis toujours, n'est-ce pas ? » Lorsqu'au sortir d'une représentation, elle rencontre de ses grands amis casqués, pesants, ployés sous la charge du sac, des armes, chacun la saluera du nom du rôle m préféré :« Boujour, Mlle Beulemans. Bon- ■ jour, Germaine !... » fl Elle joua pour eux un peu partout, dans M les cantonnements, sur des bouts de scène J chancelants, avec l'illusion pour décors, * dans des baraquements — îlots au mi'ieui I de la boue — dans des tentes, des grangie! I garnies de naïves devises, de faisceaux dt fl petits drapeaux avec des couvertures poui I toile de fond. I Un joui même, à Leynde, pour le 78 ré» J giment de ligne, ce fut plus simple : dea ■ tables mises bout à bout ! ■ Dans une mairie, la salle de spectacle I était située sous le local servant de lieu I de détention à la division «o trouvant I dans le village. Un simple plancher sépa- I raiit le drame de la comédie. Afin d'avoir I leur part de « spectacle ». les détenus se I couchèrent, l'oreille au plancher ; ainsi 1 ils entendirent, s'ils ire virent pas. I U y a un'livre à écrire sur le thf'Mre au I front : c'est l'alerte, comme en avril 17, vidant une partie de la salle, la visite d'avions, poursuivis par le tir rageur des 7o, le bombardement secouant théâtre et spectateurs. Tout cela « Suzanneke » l'a Vu et vécu. Sa vie habituelle est un coin d'hôpital,, où elle se rend utile de tout son cœur. C'est cie que la Reine voulut reconnaîtra lorsqu'en 1917, elîe remit sa décoration à Suzanne de Cléry, la petite infirmière dé- . vouée, infatigable, douce aux malheureux, qui demain peut-être sera une grande artiste. La semaine prochaine " La Chronique " publiera uft portrait d# A. Adolphe Max, bourgmestre de Bruxelles, ■ester l'apanage exclusif de leurs eagaces jouvernants. Au surplus, c'est ipar ses concessions à a racaille que cet infortuné Louis XVI a i mail fini près des Champs-Elysées. flïea M. Vandervelde est allé la semaine der-îière ^ 'Londres et dans une réunion so* ialiste belge, il a déclaré — nous emprun-ons ce texte à VIndépendance : « Qu'à vrai dire, les circonstances nées de la guerre ne sont pas favorables à la : disparition des abus ; l'opinion publique n'a guère les moyens de se faire entendre, la presse est restreinte et son domaine censuré et limité, le contrôle parlementaire fait défaut. » C'est parler d'or. Et puisque M. Vandervelde reconnaît les .bus du pouvoir auquel il participe, nous ious permettons d'espérer qu'il mettra dé-ormais ses actes -d'accord avec ses pa-oles.Deux Commissions Le Moniteur' publiera incess*amrne!nt des rrêtés royaux instaurant deux Commâs-ions. L'une sera chargée de la révision les lois électorales ; l'autre, de l'étude du >roblème des langues nationales. Les rap->orts sont faits et imprimés et la signa-ure du roi est donnée. Il ne manquait [ue la « constitution » des membres qui levaient former ces Commi.ssions. au-ourd'hui, c'est chose faite. C'est à M. de Broqueville que revient ^ 1 l'initiative de la création >de ces Commissions -qu'il avait organisées personnelle» ment en vertu de son pouvoir de président du Conseil. Les Commissions allaient fonctionner lorsqu'il démissionna. M. Cooretuan en reprit l'idée et modifia, fort heureusement d'ailleurs, le recrutement de6 membres qui devaient les constituer. M. de Broqueville donnait tous les> pouvoirs à des personnalités de l'arrière ; aa contraire, le président du Conseil actuel fait, à l'arrière, la part restreinte. Et c'est justice. Chacune des Commissions comporte 21 membres; mais, d'après le système Cooreman, un tiers seulement, soit 7, seront choisis à l'arriéré, c'est-à-dire, parmi les Be'ges exilés; les autres membres, soit 14 par Commission, seront nommés par le Parlement dès notre retour a» Belgique. Le Gouvernement pense, à fuste titrai que c'est à ceux oui ont soalTert directement de l'ennemi, à faire connaître dand toute son ampleur Je sentiment du pays, — du vrai pays, — sur ces deux paini» tantes questions. Les 7 membres désignés ici s<vr.t gens d'étude et des représeiLtants rie tou» tes les classes sociales, l^mrs travaux se borneront à élaborer nn projet qu'ils remettront au Gouvernement ; toutefois, ilg pourront s'inspirer dès maintenant des besoins et des désirs du navs en ces matières, grâce aux documents •pie îe Gouvernement leur donnera Ht communication. Ajoutons que ces Commis?» otfijf n'ont rîea

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