La dernière heure et la petite feuille: bulletin provisoire des journaux

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26 november 1918
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s.n. 1918, 26 November. La dernière heure et la petite feuille: bulletin provisoire des journaux. Geraadpleegd op 01 mei 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/zg6g15v845/
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BUREAUX 3, RUE 5T-PIERRE, BRUXELLES Ouverts de 9 à 5 h. Les jours fériés de 9 à midi. Le* annonces et réclames sont reçues aux bureaux du journal et à l'Agence Havss, 8,place des MartyreU"étage), ^ Bruxelles. La Dernière Heure et L,a Petite Feuille r* Ed. 6 H. SOIR fBMJUiaiMMMWJMMlltU'lUlUM m .1 l'I'MI- fCJj PETITES ANNONCES Î 30 CENTIMES LA LIGNE N° 2 TREIZIÈME ANNÉE MARDI 26 NOVEMBRE 1918 10 CENTIMES A PROPOS DE DRAPEAUX L'un des rares qui ont su regarder d'un œil qui rie cillait pas, l'amas d'infamies et d'horreurs qu'accumulent quatre années de guerre, nous déclarait dernièrement:— Il y a ttia bilan moral que je ne suis pas parvenu a dresser, <»t je u y parviendrai sans îoute jamais. C'est en « doit » celui des choses auxquelles je croyais, et auxquelles je ne crois plus, et, en « avoir » celui des choses auxquelles je ne croyais pas, et auxquelles je crois à présent Il se trouvera pourtant des gens d'ici peu, s'il n'en est déjà, pour proclamer en bons prudhommes, que « la guerre ne nous & rien appris ». Quelle erreur formidable paraît être celle-là ! D'abord, le malheur apprend toujours quelque chose, et de force... L'homme est un apprenti j la douleur est son (maître, Et nul ne se connaît tant Qu'il n'a pas (souffert... Si nous jetons un regard autour de nous, dans la Belgique enfin libérée, cette vérité nous apparaît partout. Et dans l'ordre des éléments essentiels, la période d'occupation nous a enseigné au moins deux choses, dont il nous faudra, s'il est nécessaire, enseigner l'absolu ras-pect aux générations qui suivent: la valeur çîu, pain, et la noblesse du drapeau. La valeur du pain;.. Qu'était-ce avant, sinon pour les très pauvres? Rien ou presque rien. C'était une matière accessoire, traditionnelle, dont on avait toujours assez, sinon trop, dont les chienè eux-mêmes ne voulaient pas à l'état sec. On était tellement habitué à le voir blanc, bien pétri et bien cuit. On en laissait par négligence, presque par coquetterie ou par plaisir, après l'avoir rompu, et leà déchets d'un seul restaurant, rien que pour cet aliment, eussent suffi à nourrir dix familles. Que dj fois n'a-t-on pas vu au pied d'une muraille ou d'un arbre des boulevards) dans les immondices et la boue,les restants des c tartinés » <î'aïri travailleur ou d'un ouvrier qui c en avait eu trop » ? Pour les chevaux on en fabriquait de spécial, et il était bien meilleur que celui dont les nécessités de la guerre nous ont nourris à tant de reprises, aux mauvais jours. Alors, le public apprenait avec une fi- Wreuse stupeur que « la ration serait encore prochainement diminuée de tant de grammes », que « des wagons de blé hollandais ou américain étaient arrivés chargés de farines plus ou moins avariées », que le C. H. N. i ne disposait plus de pain que pour quatre jours ». l>ure punition, mais combien juste. Et devant nous, par un notable commerçant charcutier, fut dit un jour ceci, avec une ironie à la fois féroce et naïve, au sujet des clients d'autrefois: — A présent, ils viennent acheter chez moi ce dont ils ne voulaient pas, auparavant pour leurs chiens, ou leurs chats, mais ils le paient douze fois plus cher. * * * Voilà pour l'estomac. Voyons pour la pensée. La noblesse du drapeau... Ç'aura été une deuxième leçon, mais d'une autre espèce, plus profonde et moins rigoureuse. Le.drapeau, ohez nous, était, lui aussi, devenu un objet accessoire, traditionnel, auquel on ne prêtait plus guère qu'une attention distraite et secondaire. Ornement obligé des cérémonies officielles et des distributions de prix, on ne le négligeait pas, certes, mais on le traitait avec une familiarité où disparaissait sa majesté naturelle. Peut-être, tout là-bas, en Afrique, des c Congolais », après une longue journée de marche, dure et sèche, à travers la brousse, sei}taient-ils encore, parfois, battre leur cœrur en apercevant au loin flotter sur la etation, le morceau d'ét rfe tricolore qui leur annonçait l'accueil, le repos et le réconfort de la halte. Mais ici, l'on était bien loin de l'enthousiasme sacré. Le drapeau conservait encore un peu de dignité débonnaire, mai- son lustre s'était éteint, comme chez tous les peuples qui s'endorment dans une sécurité trompeuse et une prospérité qu'ils méconnaissent. Que ces quatre années de séquestration à domicile ont fait de bien au drapeau belge! H est tout d'abord devenu relique. On disait de lui, en soupirant: « Quand donc pourrons-nous l'arborer? » Et les ménagères en prenaient soin, l'é-poussetaient, le secouaient pour le replier ensuite soigneusement au fond, de l'armoire ou du coffre, ainsi qu'un souvenir de famille. Il avait déjà repris son rôle de symbole dans une gloire de chose défendue. Et quand l'espoir se fit plus net, quand la prévision de la délivrance se précisa, on s'inquiéta de savoir s'il était assez grand, et si celui du voisin ne serait pas plus beau... Enfin, vint à luire le jour de l'apothéose, vendredi dernier, qui restitua au drapeau belge le prestige emblématique des premiers jours de l'Indépendance, fait de l'adoration des foules et de la haine de l'oppresseur. Un»souffle de souvenir passait dans ses plis, rehaussait ses couleurs, lui prêtait comme un geste; et beaucoup de ceux qui, à Bruxelles, ont vécu cette journée, auront, pour la première fois, senti ce que Pierre Loti, parlant dé ses escales dans les mers lointaines, appelle < le fris-6on du drapeau >. ÀLCESTE. CE SERAIT TROP FACILE ! IL FAUT D'ABORD EXPIER ET PUIS PAYER.,, g Les gouvernants allemands m ces6en^ d® protester contre les Ufll conditions de l'armistice qu'il* ont acceptées et sur lesquelles ils ont mis leur signature. Cette façon do procéder n'est pas faite pour inspirer confiance et tombe bier mal à propos. Tandis que leurs prêtres imploraienl l'intervention du pape, et que leurs marxistes en appelaient au prolétariat .u monde entier, que faisaient leurs soldats en retraite? Ils détruisaient le butin qu'ils ne ] i-vaient emporter, ils pillaient les habitations de citoyens paisibles et se livraienl aux pires exactions sur une population sans désfense. Chaque jour ils démontraient ainsi qu'ils n'avaient rien appris et que poui eux, comme pour leurs anciens maîtres, la pire des tortures est de tenir un enga gement. Barbares en 1918 comme» en 1914, ils n'ont enlevé que le noir et le blanc dt leur drapeau. Sous l'étiquette démocratique, ils gardent tous les défauts qui les ont rendut insupportables au monde entier, quanc ils ont entrepris de porter l'aigle impé rial jusqu'à la Tour Eiffel, t Nos oœurs ne sont pas kermès à lt clémence et à la pitié. Mais ilJ ne suffii pas que la Germanie ait désavoué ses divinités militaires, quand le saucissor commençait à manquer, pour Qu'aussi tôt nous nous exposions à être dupéî en nous pâmant d'attendrissement. L'expiation doit continuer jusgu'ai moment où elle aura enfin fait pénétre] dans tous les cerveaux du Brandebourg et d'autres lieux que la loi du plus far n'est pas toujours la meilleure et qu'l faut tenir compte, avant tout, de la Juè tice et du Droit. Nous ne demandons pas qu'on laissa mourir de faim leurs femmes et leurs enfants, mais ce n'est pas notre faute si les Alliés ont dû, dans les conditions d'armistice, prendre des précautions par-ticulièftment sévères pour éviter tout retour offensif. Ils connaissaient bien les apôtres avec qui ils traitaient, et les événements d'aujourd'hui démontrent qu'ils avaient raison de ne pas se contenter d'une signature, fût-elle même à l'encre rouge et noire. Ce serait vraiment trop facile de s'en tirer à si bon compte. Il faut d'abord expier et puis payer... NOUS IROKS A LA MER AU PROCHAIN PRINTEMPS Ostendo, ?3 novembre. — Notre rel no deg plages, peu à peu, se reprend ; la vîe. Elle a devant elle tout l'iiiveî pour se rrmettre. Au printemps pro chain, aux vacances de Pâques déjà, te plus pressés d'entre nous la retrouve ron„ plus belle que jamais; elle surgira parée comme aux plus beaux jours,,' ai seuil des champs de carnage où von venir, en pieux pèlerinage, les voya geurs du monde entier. Pour l'instant, c'est encore la réper cussion du terrible régime degr étape! allemandes dont la population à tant e si longtemps pàtl. Le trafic des denrées n'a p^s encorc complètement cessé; on dépit do toute? les mesures prises, lo ravitaillement., s'i s'est amélioré, est encore loin d ètr< parfait. La profusion des mark compli que encore la situation, les vendeurs n'en veulent pas : les clients n'ont, le: trois quarts du temps, pas d'autre mon naie. Chacun aspire à ce que des mesu res efficaces soient prises, ou pour reti rer les mark de la circulation, ou poui en assurer le cours. Les derniers Allemands no sont pas encore partis. Evidemment ceux qu restent se cachent mais on en a arrête encoro il v a quelques jours; d'autre* ont été découverts, travestis en fem mes : des sentinelles belges ont été as saillies, et des attentats essayés contn !a ligne de chemin de fer Bruges-Os tende. Ce sont là, il est vrai, les dernier: vestiges d'unp époque que chacun cher che à oublier pour une vie nouvelle qu recommencera ïraiment avec les feull les tendres. LE ROI ALBERT FAIT L'ÉLOGE DE SON ARMÉE A l'occasion do la libéra'ion ds la Bsl cique. lo roi Albert a adressé l'ordre di jour suivant à l'armée : « Officiers, son«-ofllciers et soldats, » Vous avez bien mérité de la Patrie Votre risistance héroïque à tiége, à A n vers, à Namur, a imposé à la m rebe (la; hordes ennemies un retard qui devait leu: être fala!. î Pondant plus de quatre années, vou, avez àprement défendu dans lus boues d< l'Yser le dernier lambeau de notre terri tolre. Enfin, sehej-ant de forcer l'admira tion universelle, vous venez d'infliger i l'ennemi une sanglante défaite. » L'oppresseur qui terrorisait, nos popu latior.s, profanait nos institutions, jetai aux fers les meilleurs de nos concitoyens exerçait partout, l'arlin rirs et le despo tisme, est déiliitivêlrient vaincu. L'auto de la justice s'est levée; vous ailsz revoi vos villes et vos campagnes, vos parent: et tous ceux qui vous sent cl.ers. «La Belgique reconqulso par votre vail lance vous attend pour tous acclamer. v Honneur à nos blessés î » Honneur à nos morts! » Gloire à vous, officiers, sous-offlcier et soldats ! » Je suis fier de vous. Je vous ai deman dé beaucoup ; tou jours voek m'avez . o m votre concours sans compter. » ].a gratitude et l'admiration delana tion vous sont acquises. » I AU LENDEMAIN DE LA LIBÉRATION I LE ROI ET LA REINE SE RENDANT AU TE DEUM s UN DE NOS RÉGIMENTS D'ÉLITE I \ Lo 4c Carabiniers, qui rendait |ps honneurs place Sainte-Gudule, au passage de la famille royale, à l'occasicR du Te Deum charité à la cathédrale pour célébrer la délivrance de la Belgique^ l ; COMMUNIQUÉS : • DES ARMÉES ALLIÉES Communique belge ; 24 novembre. — Nos troupes ont poursuivi aujourd'hui leur marche vers ! la frtn.lsre allemande. Les éléments avancés ont atteint la ligne générale 1 Bréc-Asch - Genck- Diepenbeek- Oortos- ' eenj-Looz. Aucun incident à signaler. ; CommuBiqné français 22 novembre. — L'occupation successive des localités délivrées de la I.or-. ratne et de l'Alsace s'est poursuivie aujourd'hui dans un enthousiasme ma-; gniflque. A Colmar, no animent, l'en-| trée solennelle du général de Castelnau s'esi, effectuée au milieu des acclama-; tions de toute la population gui a té-! moigné d'une manière ]iartlculierement . touchante de son attachement â la , France Depuis la Moselle jusqu'aux Vosges, la ligne atteinte aujourd'hui comprend ; Thionville, Bouzoiiville, Volcklingen, ■ Sarreguemines et Bitche. i En Alsace, nos avant-gardes ont at-• teini Keiportswiller, Uberach, Pamen-dorf, Gendertheim.Wendenheim, après avoir fait leur entrée à Ingwuller, Bouxvillor et à Brumath, où elles ont ■ roçu le plue émouvant accueil. Le drapeau du 2' régiment colonial, qui avait été enterré à Villers-sur-Se-mois en 1014, a été retrouvé et remis avec les honneurs militaires à l'armée coloniale par le 2* régiment d'infanterie.[ CôBînsoHÎqné anglais 22 novembre. — Hier soir, nos déta-i chements avancés ont ocuupé Namur ! et ont dépassé la Meuse au sud de cette î ville. Aujourd'hui, notre progression a continué sur tout lo front. Nos troupes 5 ont atteint la ligne de la rivière Ourthe 1 et approchent d'Andenne et d'Ambre-[ sin. i Plusieurs centaines do canons allemands, un i;rand nombre de mitrail'leu-- ses et de canons de tranchées sont tom-t bés entre nos mains au cours de notre i avance d'hier CoinnniBiqué américain s 22 novembre. — Aujourd'hui la 3" armée américaine a poursuivi son avance à travers le Grand-Duché de Luxembourg et a atteint la ligne Ingeldorf, Betzdorf, Remieh, Schengen. i (m,i■■ ■ifcJHTrdum.1 aura»imr/arrraraEagJgaf^- - NOS ÉDITIONS 1" Édition : 6 h. soir 2" Edition : dans la nuit B HSNDENBURG N'AVAIT PAS TOUT PRÉVU Voici comment — maintenant que l'on avoue beaucoup de choses en Allemagne — le colonel Gaedke s'exprime dans le « Vorvvaerts ■> : La grande ofTensiVe du printemps 1013 dont l'efeaL-u.ajor allemand se promettait lu victoire li-iwle, a totalement échoué. Le commandement allemar.d n'a pas eu apprécier à sa valeur le renforcement de la situation stratégique qui s'rsî. produit à la suite de rfffl'ciisive de Iront magistra-' iement pr<;. aré pi.r Foch en re la Somme et la Marne.A ce momc»Ht,l'initif.tive a passé aux mains de l'adversaire qui i e l'a phis lâchée; cependant. llintli'Lburg et Ludenc'orff s'imaginaient encore (iH'ilâ étaient les maitres de l'échiquier des batail-, les. I.a ëeuxk\me attaque de Foch du 8 août a "abouti lour les armées allemandes à une grave défaite. Il est apparu alors que le commandement de l'armée était complètément surpris par l'énor-ruité des moyens d attaques ennemis. Il restait pour vaincre avec dos troupes françaises en nombre un seul moyen : battre en retraite et lancer h un moment opportun sur certains points de la ligne ennemie des masses concentrées en secret. Otte tactique des grands généraux, le commandement aile and n'a pas ki l'appliquer ou n'a pas pu l'appiiqncr, Ktns doute parce que l'impulsr-nnce de soc troupes, de fts propres forces était déjà trop avancée, aussi l'effondrement de l'Allemagne dvvint inévitable. LA PAIX ET DU PAIN : CLAME L'ALLEMAGNE Lo Gouvernement sniase a transmis à l'Entente une communication <.u Gouvernement allemand dans laquelle i est demandé : 1* L'ouverture immédiate des négociations de paix ; 2° La réunion d'une Conférence germano-américaine à La Have.qui sera chargée de délibérer sur le ravitaillement des Puissances Centrales. CE QU'ON AVAIT CACHÉ Il n'y a pas que les pneus et le-s lustres qui sont fertis de leur ca- hette pour servir déjà ii nouveau. Lorsqu'il fut question £u départ os Allemands, les Bruxellois ^étalent promis qu'ils exposeraient à leurs étalages tous le cuivres et tous les matelas de laino, enterrés sous le p,ai;cker, dans les greniers, « iwsles caves, ou murés dans des endroits vraiment introuvables. La pr. uve en est a ce qu'on peut voir maintenait par-ei par-là, car nos commerçants ont tenu p. rôle. Ils ne sont pfs rares, les étalages où d<s cuivres dans un parfait état ué conservation, d'autres, oxyiiés, sont placés parmi des tas de laine. lit on lit des airs comme ooux-ct : c l!s ne l*s ott pas. ekix, pour leursmvnilions. » « Sauvé du vol. > i Dévoué au vu .■dallsme allemand. » c Ce qui leur feet «.^ss^ sou: le nuï.c « Ce que nous tenons,neus lffl tenons bien. - < fit ce n'est, pas toi.tf Grand Choix Ih l'intérieur. » « Ce que l'ennemi n'a pas pu tro I \er chez moi après 12 perquisitions : 400 ItUos d»j euivffe et 6 matelas. » i LE SCHLESWIG RESTERA-T-IL ALLEMAND ? Washington. 22 novembre.— Des milliers do sujets américains d'origine danoise ont adressé une requête au président Wilson, lui demandant do soutenir lo désir des Schleswigois de sa prononcer eux-mêmes sur la question de savoir s'ils veulent être réunis à l'Allemagne ou au Danemark. Tls rappellent cette circonstance que l'Allemagne n'a pas observé lo traité de Prague de ÏF€G, dans lequel le droit de consultation populaire avait été expressément réservé. Le président a répondu que cet appel pouvait compter sur la sympathie de l'Amérique et sur son amour pour 1e Droit. Non seulement l'Amériqxie, mais tous les peuples ont, actuellement, une conception nouvelle de la valeur du Droit, et ils cUivent se réunir afin de faire triompher les principes pour lesquels les puissances alliées ont com-fcattu.LA B. C. F, G. A L'ŒUVRE Nous avons parlé déj?\ du bataillon spécial du génie, section du chemin de fer. Ce bataillon comporte environ 2,000 soldats, auxquels ont été adjoints, conrme au-xiliaiies. 3.000 aneienR agents de l'administration des chemins do fer ou des enp*sés volontaires ayant passé par des centres ^'instruction. Il crt divisé en deux sections, le bataillon du génio proprement dit'et la section des chemins de fer de campagne. Cette armée de 5,000' hommes est placée sous l'autoiàté du commandant Verscliue-ren.Ces travailleurs disposent d'un outillage perfectionné. Ce bataillon a auitté Bruxelles-Nord, par train spécial, lundi, à, 17 heures, et est parti pour Louvain. LE PITEUX ÉTAT DU " KAiSER " Londres, 22 novembre. — Le coirespondaflt de lteoter, qui a été a bord du unrancé ailemaud « Kaiser » avec une Commission Inspeetiice déclara : < Il n'y avf.it plus que trois officiers â bord et la discipline laissait visiblement à désirer, notamment au po ni de vue des saints. Différent militaires portaient des brassards blancs, avec les ois : « Soldats et Ouvriers ». Il «tait facile d'observer qu'ils exerçaient une autorité sur les autres nwrlns. Oïi r. appri* qu'ils s'étaient débarrassés des officiera d'une f;eon plu* oti moins violente. Les trois ofliciers restés a bord ont déclaré qu'ils passèrent leurs derniers jours à Wilhcms-hafcn, dsns une anxiété insuppof table. La Commission inspectiice se rcne'lt complique le « Miser » n'avait été gai de en ordre de combat quo jusqu'en juin dernier. Tous les accessoires do cuivre mauquaienl et l'approvisionnement consistait pi ^ncipaiement en bettes de s:!rdi::e . li'uoe façon générale, on so montra 1 rôs disposé à observer fcUicUnr nl l'» conditions d'aunUtioe et l'on ne fit aucune dllficcdté pour délivrer tout re qui faitoit partie de l'équipement. I lois t:ois &er-«nl nécessaires avant que le * Eaiser » puisse reprendre la roer en erore de combat. LE CALVAIRE DE NOS PRISONNIERS Tous, nou6 avons vu revenir nos vaillants soldats passant en bon ordre, au milieu des haies de curieux ; nous avons eu ce spectacle réconfortant et inoubliable d'une armée victorieuse rentrant dans la patrie. Mais ce que tous nous n'avons pas vu, c'est le revers de la médaille: c'est le certège des «oldats prisonniers revenant des geôles allemandes. Nous disons cortège et nous avons tert : ici, ce n'est plus un cortège; en réalité, ce sont des groupes épars, des masses d'hommes désorir: t s, semés çà et là, se traînant au hasard des longues routes. Ah ! quel spectacle lamentable que celui de ces loques humaines, de ces malheureux abaissés, aux veux hagards, au visage décharné. F# quels miroirs! Car ce s -nt des miroirs dons lesquels on retrouve le reflet muet, orais combien élaquerit, de longues années de j rivations et de tortures de toutes espèces. A les contempler, on se sent pris au cœur d'une infinie angoisse et d'une compassion sans borne. Ce soiit littéralement d*s raorîi vivants qui nous reviennent, véritables effigies de la douleur. On devine que ces malhenreux ont été las d'espérer et de désespérer. Toutes les fortes émotions les ont secoués naguère et ont Uni par s'émousser. Tout sentiment, dirait-en, a été étouffé dans l'étau implacable des souffrances, et l'être en est resté hébété. Il faudrait des livres pour narrer le calvaire de ces victimes ignorées. Pauvres geire ! Ils ont souffert de la faim, du froid, do la maladie et — fiei suprême! — delà brutalité allemande. Pour avoir refusé de travailler dans les fabriques de munitions, des prisonniers belges et autres — nous en connaissons — ont été Jetés dans les cachots humides des forteresses. Uneeroôte de pain m*isi qu'on leur jetait comme à des hôtes féroces, teHe était leur nourriture, pour toute nne journée. Une planche rugueuse sur laquelle ils étendaient leurs corps décharnés, telle était lour couche. Autour d'eux quatre murs implacables où suintait l'humidité. Enveloppez cela de l'ombre d'une nuit continuelle et vous vous ferez une idée de la situation du malheureux prifonnler pour qui il n'est plus de jour, ni de nuit, et qui compte les minutes horribles dans cette géhenne dont il ne sortira peut-être plus vivant. Et cet homme a un cœur : il a laissé dans la patrie une femme, des eafants, une mère, toute la famille qu'il chérissait. Que sont-ils devenus ceux-là qu'il aime ? Et à ses propres tortures viennent s'ajouter les tortures de là-bas. Il sait, en effet, que la Belgique est occupée par ces monstres qui le torturent depuis des mois et des moi-, et il juge les bourreaux de Pj-bas par ceux qui l'o- 1 ivrannisé depuis qu'il e6t prisonnier. El il fréi^ ii en songeant, que les siens ont pu souffrir ce qu'il a souffert. Abîme d'angoisses! I! semble que les cauchemars les plus terribles de l'Inquisition reviennent hanter cette pauvre cervelle désemparée, qui n'a conservé de la vie que ce que celle-ci peut lui laisser de souffrances inouïes, surhumaines. On se souvient du cohfce du célèbre auteur américain Edgard Poë, « le Puits et le Pendule »,mals combien ici l'imagination est au-dessous de la réalité ! Per«onne n'écrira jamais peut-être le roman tragique de tous ces ignorés qui sont morts dans les geôles et dont ont a jeté le cadavre dans un trou aussi noir que la cellule où ils ont rendu le dernier soupir, en envoyant leur suprême fensér à ceux qui l'attendent là-bas, dans la patrie, i ceux q»l jamais ne les verront revenir et qui ignoreront toujours de quelle abominable façon ils sont morts. 0»e de secrets sont enfermés dans le! tombes d'Outre-Rhin ! F.t ceux qui sent repentis, les prisonniers qui ont eu le. bonheur de voir l'aube glorieuse de la libération. ne semblent-ils pas sortir d'un a tre monde, de quelque royaume d'outre-tombe? Ils ont vu. en effet, la mort en face; il a été nn moment où la vie et la mort s'étaient confondues pour eux. Et i's reviennent, conservant au fond de leurs prunelles le refM d«« la géhenne dans laouelle ils ont gémi durant d'interm-nable® jours. La libération les effraye prer-que, le bonheur les dépayse; fis reviennent de si loin !... Certes, nous ne pourrions trop honorer ceux qui rentrent glorieusement du front en nous apportant la délivrance: mais songeons aussi à ceux qui reviennent de l'autre côté, du côté sombre, là où il y a une souffrance sans gloire, songeons à ceux oui ne nous ra ' portent que des souvenirs d'angoisses et de douleurs. Jamais notre cœur ne sera assez grand pour contenir toute la conipassion que nous devons à ces héros obscurs et malheureux, à ceux qui re viennent et à ceux qui ne reviendront jama's. POUR LES ARMÉNIENS VICTIMES DES TURCS Taris, 23 novembre. — Le ministre des affaires étrangères, Stéphane Pichon, a reçu une délégation d'Arméniens qui a attiré son attention sur les derniers exc^â des troupea turques du Caucase à l'endroit de la population arménienne. Le ministre a donné l'assurance que le gouvernement français, d'accord aveo eolui de Londres, ne négligerait rien pour défondre les prérogatives de la nation arménienne.LA RETRAITE ALLEMANDE ET LES RÉQUISITIONS DE CHEVAUX „Ciney, 24 nov. -r- C'est à Cinev, on le sait, qut se tenaient les plus importantes Coires du pays. Les Allemands n'y ont pas l'ait moins d'une douzaine de réquisitions pour lesquelles rftpporia éU divssé par les agronomes de l'Etat cl nos autorités. / Au début de la f.uerre principalement, ils onl fait < opérer » par des militaires dans.lesquels le« fermiers n'eurcilt aucune peine à reeonneiire leun ancien* ûchele is des foires de l'tvant-guerrjL. lis Gr'< ni une r; flc en règle ; -dans certaine! fermes, ils ont enlevé jusque 30 Chetftux sur 46. Et le prix? 01) ! p::s ioyrd, ils se sont empare) des i entiers • d'une vrleur de 2K,GOO fr. peur.. 1,880 francs, et de poiflkhes; de 5 à 6,0ôfl francs po r JtÛO francs, filant quelquefois jusqu'à 1,200 Mais on Uur a joué quelque s bons tours : Au cours de la dernière réquisition des avoines, jilors qu'il était question ae paix, 1rs marchand! batteurs eurent tous... fies tccldents de machim (bris d'engrenage ou d'autres pièces) qui erapé chabnlle travail. CM# dura ju»qu> la retrait* allemande,/et alors les soldats enlevèrent le! avoines en gerbes. uney a été évacué jeudi dernier. Les transports qui venaient de la Somme et de'Charleroi encombraient tellement les routes qu'a un certain moment une partie dut reculer d< 7 kilomètres. Avsnt leur départ, le* Allemands ont vendu î vil prix, en gare de Ciney, le contenu de troii trains complets de ravitaillement. Après l'*rmi6tiee! sept soldats, le fusil sui l'épaule, se présentaient ii Hamoir peur réquisi tiopner des hommes et des attelages. Le bourgmestre s*v opposn et déclara qu'il er référerait à 1s Cemmi*sy»n d'armistice des Alliéi qui devait se trouver à Dinanl. Celtï menace ni nisnqaa pas son effet.. Autrè. fâit : six officiers s'étaient présentés, lî î- mMne derrière, chez un habitant pour se loger c Vous devez » elIre six chambres à la dispositior de l'autorité militaire, dirent-ils. — Oui, n ais elle? sont occupées par des soldats Si vous voulez voir... — Nom voudrions pourtant passer la nuit Ici Vous n'avez pas d'atitrrs chambres? — J'ai un très beau grenier où vous pourrie; facilement faire reposer vos hommes sur des saei de paille. Ainsi les ch»mfcrrs ? raient libres. — Non, non, vous comprenez qu'en ce momen il faut a*ir avec pré-caution. Il n'i.uralt qu'à regarder le paletot,vviengi d'épanlelt s el l'uniforme laissant voir encore le: ins;gm s nationaux. Rnftn de compte, les six ofliciers conchèn.<i4 sur la pallie, tandis que les soldais occupaient Ici chambres UN REDOUTABLE TRAITRE SOUS LES VERROUS Des centaines de jeunes gens ont été victimes de ses machinations Un des agents le plus actif et lo plus vil m de l'occupant vient d'être mis à la disposition de la justice. C'est malheureusement d'un Belge qu'il s'agit. Cet individu, du nom de H..., avait été attaohé, au début de la guerre, au service du Colombier militaire et ne cessa point d'apporter son concours à cette organisation de renseignements lorsqu'elle continua à fonctionner secrètement, c'est-à-dire, pendant plusieurs mois après l'envahissement du territoire. Vers cette époque, il entra également au serviee d'informations de l'armée anglaise. Mais l'appât du lucre le décida h manger également au râtelier ennemiC'ost alors que commença son rôle néfaste. Avec, hélas l une activité incessante, il s'occupa du recrutement do jeunes gens pour l'armée belge. Grâce au double titre d'agent des états-majors bolge et britannique, il captait facilement la confiance des chefs des établissements d'instruction qui, souvent, n'hésitèrent pas h lui confier ceux de leurs élèves désirerai de se mettre au service de la Patrie.Il organisa ainsi un grand nombre de convois, comptant jusqu'à cinquante participants Son* toutes sortes de prétextes, il ee faisait verser de fortes sommes pour frais de passage, puis, lâchement, il dénonçait à la poliee allemande les généreux jeunes gems, touchant de ce cbef de plantureuses primes. Pour augmenter enoore le prestige de H..., l'occupant lui octroya, en 1915, une condamnation pour espionnage et il subit quel- §uos mois d'eraprieonnement à la prison de t-Gilles, où il joua, pendant tout son séjour, le rôle de « mouton ». A cette occasion, un fonctionnaire du ministère de la justice, M. Gérard, attaché au service d'identifioation du pénitencier, réussit à démasquex le traître. Pendant les années d'occupation qui suivirent, M. Gérard prit il cœur de contrecarrer, de tous ses efforts, l'action pernioieuse de H... Il parcourut tout le pavs pour mettre en garde, contre lui, les directeurs de pensionnats, les préfets d'athénées et de collèges et, en général, toutes les personnes auprès desquelles le fourbe aurait pu tenter d'exercer son misérable métier. Malgré sa généreuse intervention, M. Gérard ne put cependant empêcher H... a© faire encore do nouvelles victimes. C'est par centaines%-iue l'on compte le» malheureux jeunes gens qui, par le fait du traître, ont été faits prisonniers,ont été tués sur la frontière, ou sont disparus sans que plus jamais leur famille ait eu de leur» nouvelles. M. Gérard, qui n'avait jamais cessé de filer l'individu, a tenu à seeonder jusqu'au bout la Justice en procédant lui-môme*èi son arrestation. LEURS DERNIERS EXPLOITS SAIMT-GHISLAIN DEVAIT SAUTER Saint-Ghislain, 24 novembre. — La petite ville de Saint-Ghislain* située presque à mi-route entre Mons et la frontière Iran- S aise, n'a échoppé que par le plus çrand es hasards, à rextermination préméditée des Allemands Les jeudi et vendredi qui précédèrent le 11, une centaine de bombes avaient été placées en divers endroits. Reliées par des lils électriques, elles étaient manifestement destinées à faire sauter hi ville au âignal donné. Le vendredi soir, alors que les obus allemands affilaient de toutes parte, les premières mines explosèrent, secouant toute la région. Heureusement, les Canadiens qui ,se trouvaient alors à Boussu, Hainin. ' Thulin et Dour ne répondirent pas à cet appel meurtrier. Heureusement aussi, des mines placées — à la bifurcation des voies ferrées de Jur-bise et do Mon*, à la cabine d'aiguillage, au passa; o souterrain de la gare, a l'entrée de la Grand'Rue, en face deia barrière du chemin de fer, sous les quatre ponts de la Haine, sous ceux qui franchissent le canal, au Sas, nrès de l'école communale des garçons, ailleurs encore — beaucoup n'éclatèrent pas. L'infériorité des explosifs allemands provoqua le miracle qui empêcha la destruction totale de la cité borainè. Le résultat du vandalisme est d'ailleurs important et on évalue à environ deux millions *e francs les dégâts dûs à la iurie teutonne. Grand'Rue. dans lçs quartiers de la Gare, de la Haine et du Canal, des maisons ont été culbutées, des murs éboulés, des toits détériorés, des charpentes tordues en vrille, des carreaux cassés, des rues éveutrées. Le superbe pont du chemin de fer "vers Baudour, s'est effondré dans le canai ; une partielle l'écluse voisine s'est écroulée, le pont Demcyrr et la passerelle qui le surplombe, Je pont Leblu, l'écluse et le pont au chemin <ie 1er des Herbières, ont subi le même sort. Lo samedi matin, vers 6 k. 1/2, Saint-Ghislain fut enfin délivré par les Canadiens, qui lirent leur entrée par la rue de Boussu. l'i e demi-lieu; e plus tard, la ville pavoisait, prenait des airs de fête, malgré les ruines consommées et l'étourdissement des dernières angoisses. LE SECOURS ; AUX PRISONNIERS LIBÉRÉS Los prisonniers civils libérés et rentrant dans leurs foyers auront droit, en cours de route, K la même assistance que Iôb évacués ae passage, c'est-à-dire qu'ils seront nourris et logés dans les communes qu'ils traverseront et que, éventuellement, ils se^ ront reçus dans les lazarets et hôpitaux 61 leur état ds santé l'exige. Quant aux pri-ponniers militaires libères, en attendant qne l'autorité compétente ait pris les mesures que la situation comporte.ifs profiteront des mêmes avantages et toucheront une alloca-1 ton journalière de 1 fr. 50. ; NOS MINISTRES- M. Iiarmignie, le nouKau ministre des Sciences et des Arts, a pris possession de son culiinet, lundi matin. M. Masson. ministre de la Guerre, est I rentré, en excellente santé, de sa captivité en Allemagne. Jusqu'à présent, C'est • M. Franck, ministre des Colonies, qui a fait l'intérim à la Guerre. ' Enfin, M. do Broqueville. qui * ete 1 nommé mlplstre du nouveau cabinet alors qu'il était au Hàvro et sans avoir : été pnwwMitl, n'a pas accepté encore le portefeuille qui lui était destiné.

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Dit item is een uitgave in de reeks La dernière heure et la petite feuille: bulletin provisoire des journaux behorende tot de categorie Oorlogspers. Uitgegeven in - .

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