La dernière heure et la petite feuille: bulletin provisoire des journaux

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18 november 1918
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s.n. 1918, 18 November. La dernière heure et la petite feuille: bulletin provisoire des journaux. Geraadpleegd op 02 mei 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/2n4zg6gn9q/
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BUREAUX 1 9, RUE ST-PIERRE, BRUXELLES j Ouverts de 9 à 5 li. Les jours fériés de 9 à midi. I Les annonces et réclames | sont reçues aux bureaux du | journal et à l'Agence Havas, 0 8, place des Martyrs (lei étage), | Eruxslles. Jn La Derniere Heure 18 NOVEMBRE 1918 et La Petite Feuille lie!" . ——>— LE NUMÉRO j 10 CENTIMES | DANS TOUTE LA BELGIQUE PETITES ANNONCES j 30 CENTIMES LA LIGNE A NOS LECTRICES A NOS LECTEURS Le jour même où les armées du Kai-. ser firent le'ur entrée à Bruxelles — le 20août1914— La Dernière Heure cessa d,e paraître. Sans aocord préalable, sans s'être même osnccrtés, sarts mot d'ordre cie qui que os soit, tous les directeurs des journaux bruxellois avaient adopté uns attitude identique. Démocriste s et conservateurs .libres penseurs et catholiques, wallons et flamands, tsja avaient conpris d'instinct que ni leurs collaborateurs, ii eux-mêmes ne pouvaient accepter d'éclair&r l'opinion publique et de traduire sec sentiments, aussi longtemps que l'envahisseur aurait la prétention de donner des ordres à Bruxelles ou d'imposer sa volo.nté à n'importe quel citoyen. Cette protestation digne et muette reflétait bien l'état d'esprit d'une population désarmée qui a subi, sans défaillance, le joug momentané du plus fort, en conservant aux heures les plus douieureuses, une confiance inébranlable ciKns l'avenir de Sa Patrie, dans Sa justice de notre cause et dans la veilisnc® de nos soldats. Depuis 1914, comme l'a déclaré courageusement un de nos grands magistrats dans un jugement qui lui a valu la persécution do l'oooupant, il n'y a plus eu de presse belge en Belgique. Ccp on ne pouvait qualifier telle, l'abominable volée de papier noirci que des trafiquants, des insonscients et des traîtres ont jetée quotidiennement sur le pavé avec In bienveillant concours sle toutes las "Zentrales,, et do toutes Ses " Kcmmandantures ,, venues d'Outre-Rhin. N'insistons pas. Il ne nous appartient pas »!e condamner ni de punir ces gens-là. Au reste, les plus coupables ont pris le large pour la plupart. Le menu fretin laissé derrière eux, nous a donné pendant quelques jours l'écœurant spectacle d'une valetaillo en délire qui essaye, quand le patron est parti en voyage, de prendre des airs de maître en fumant des cigares et en disantdu ma! de la maison. Pas-n ons. Collaborateurs des bons et des mauvais jours, lecteurs d'hior et d'aujourd'hui, soyons tout au bonheur de voir la patrie libérée et à l'espérance d'une humanité meilleure. Grâce à l'entente, à la fois réconfortante au point de vus national et au point de vue professionnel, de tous les jti». n«*iix Ue Bruxelles', nous sommes en mesure de publier prsvisoirement un bulletin d'Informations en attendant que nous ayons pu réorganiser nos ateliers laissés dans un état des plus précaire par les réquisitions de l'ocsupant et Us rapines do leurs comparses. Nous devrons donc forcément condenser nos articles et nos rubriques diverses, le public voudra bien nous en excuser ; notre rédaction, dès maintenant au grand complet, s'effor-cera de suppléer à ce manque de quantité, par l'intérêt et la rapidité des informations. Au surplus, nous ferons toute diligence pour représenter bientôt « La Dernière Heure > telle qu'on la connaissait en 1914- avec ses qualités de conviction et d'entrain, ainsi que toutes ses attractions d'ordre matériel qui lui avaient valu un succès si considérable et si décisif. La Direction. POUR CEUX QUI NE SONT PLUS Un vent de liberté a soufflé sur la face du monde. Les derniers vestiges d'une féodalité barbare ont été emportés p;'r la tourmente. Saluons la libération de l'Humanité. Mais avant de poursuivre, recueiflons-nous un instant. Inclinons notre pensée vers les tombes. Songeons à ceux-lii qui ont été sacrifiés à fa divinité monstrueuse de la guerre. Songeons au\ disparus. Ils sont tombés sans voir la victoire. Obscurs artisans, ^s disparaissent sans voir s'accomplir le grand œuvre auquel ils ont donné leur vie. lls'ne verront pas la lumière nouvelle. Ils iie connaîtront pas notre allégement. Ils ignoreront le droit nouveau qui va régir le mouflo et sur lequel reposera la Ligue des Nations. Songeons à eux. Songeons à toute cette jeunesse fauchée dans la (leur, et, nous souvenant que des mères, des épouses, des enfants ont, à cette heure héroïque et douloureuse, le cœur brisé. Répétons l'admirable parole antique : Iléias ! l'année a perdu son printemps. Valère Gille. ET "NOS MARK? On s'occupe dans les milieux compétents des mesures à prendre pour empêcher toute spéculation. Il parait des à présent certain qu'il nous îaudra attend'e uu peu sans doute pour en obtenir le remboursement intégral, mais que nous ne subirons aucun autre prejudice. Le Ravitaillement de l'Allemagne La famine menaçant l'Allemagne, le nouveau gouvernement a sollicité-l'Amérique en vu» de pourvoir au ravitaillement du pays. Le -président Wilson a répondu que, d'accord avec les gouvernements associés, il est prêt à prendre en considération dans un sens favorable l'expédition de vivres, à condition que l'ordre publie continue à être maintenu en Allemagne. CI" "l' ' ..Taiw.'I •• /- NOS ÉDITIONS lre Édition : 6 h. soir 2* Edition : dans la nuit M. MAX RENTRE TRIOMPHANT DANS BRUXELLES LIBERE DU BONHEUR, DE LA JOIE S/?NS MELANGE C'était, hier, deux fois dimaneke, c'était >lus qu'un dimanche, plus qu'uHe grande ête cai'illonuée, c'était le jour, impatiem-uent attendu, ô combien, de la libération [e la capitale. Dès les premières heures matinales, une .fficîie signée par M. Lemonnier, fi. de lourgmestre, était placardée partout, elle .isait : Concitoyens, Bruxelles est libéré. La capitale, souillée depuis le jours fatal lu 20 août 1914, est purifiée. Le Grand roi Albert, symbole de l'hon-leur, du courage et de la bravoure, rentrera lientôt dans notre chère cité à la tête de on armée victorieuse. Bruxellois ! Acclamons les héros qui ont exposé leur -ie et versé leur ceng pour la cause du )roit et de la Civilisation. Vive le Roi! Vive la Belgique! En attendant le roi et ses troupes vail-antes,donï le retour tardera encore un peu, m premier bonheur nous est réservé. Les allemands sont partis et notre bourgmes-re, tantôt, sera là ! L'allégresse gagne les cœurs; c'est l'hym-le de joie qui monte des poitrines vers les eva.nts d'or de "la Paix. Dès 9 heures du matin, des groupes eireu-ent en liesse, les drapeaux se multiplient, rémissent partout, en un kaléidoscope aux clats merveilleux. Place liogier passent en ,uto, deux retardataires allemands : le. pu-ilic crie à la chienlit, il les suit en hurlant : V aeh Paris ! K ii.cn Paris ! Et les derniers eprésentants de l'Allemagne à Bruxelles 'esquivent en vitesse. Toujours, nos -oldats alliés sont entoures, imbrassés, choyés, portés en triomphe. BRUXELLES EST LIBRE, ENFIN! Dimanche, b. 10 heures, M. l'échevin Le-aonnier en uniforme, entouré de ses collèges Steens, Jacqmain et Hallet et des nembres du Conseil communal, proclame .u haut de l'escalier des Lions,la libération nfin accomplie de la capitale belge : <1 Bruxellois ! Au nom do l'Administration communale le Bruxelles, je porte à la connaissance des îabitants que Bruxelles, occupé par les allemands depuis le ,20 août 1914, est enfin lélivré ce jour, dimanche 17 novembre 1918, i 11 heures du matin. (Bravos!) Vaincus par les armées glorieuses de la •ivilisation les barbares, aussi vils et lâches lans la défaite, qu'ils étaient arrogants et jrutaux dans la victoire doivent fuir sous .a poussée des baïonnettes de nos intrépides soldats. (Bravos.) Ils s'en vont, poursuivis par les malédictions de notre population, après avoir en-îofre accompli iél dans ces derniers jours, nalgré l'armistice, les actes de pillages et ['uai.aï3illata lus plus odieux. (Bravos. Cris: ïou ! les lâches !) Concitoyens, ne l'oublions jamais! (La oule approuve : jamais! jamais! jamais!) Que dans nos écoles on apprenne à nos pe-;its enfants la haine du crime et de la four-lerie en leur enseignant l'histoire de l'occu-lation allemande en Belgique. (Bravos.) Bruxellois, Comme le clame notre chant national, .près quatre années d'esclavage, le Belge sort enfin du tombeau. Nous ressuscitons à la liberté. Nous respii'ons. Nous sommes enfin libres. j Réjouissons-nous. Pétons l'admirable victoire de nos valantes armées. Montrons-nous dignes des grandes et glorieuses destinées que l'avenir réserve à noire cher pays. Vive la Belgique ! Vive le Eoi1 Le discours longuement acclamé est sou-igné de : Vive la Belgique! Vive le Eoi! /ive Max ! La Grand'PIace est noire de monde. Aux énètres des maisons,aux balcons de la Mai-ion du Eoi, des graçpes humaines agitent les chapeaux,et des mouchoirs. Du premier tage, au-dessus da l'escalier de3 Lions, des lérauts font entendre des fanfares de trom->ettes thébaines, annonçant ainsi, comme .ux temps lointains des libertés eommuna-es, la délivrance et l'allégresse générale. L'instant est solennel. L'heure est belle-nent'grave. Une émotion poigne au cœur te tous. Des spectateurs s'attendrissent. M. 'échevin Hallet réprime difficilement une arme qui perle et M. l'échevin Jacqmain >leure sincèrement, silencieusement. Devant le perron, le drapeau national et es bannières de la ville flottent au vent. /Harmonie communale joue la Brabançon-le. Têtes découvertes, les spectateurs agi-ent leur chapeaux, entonnent en chœur lotre chant national. L'harmonie fait éela-er ensuite les hymnes nationaux frénoti-[uemeat applaudis par la foula et salués Qîlitairanient par un groupe de soldats lolges, ar>glai°, italiens et américains. La chorale des « Artisans », dirigée par 'S.. De Thier chante la « Brabançonne ». M. l'échevin Lemonnier dit encore : « Nous allons nous rendre à la Place des tartyrs pour saluer la mémoire des valcu-eux soldats tombés pour la Patrie. » XJne émouvante cérémonis a eu lieu à 0 h. trois quarts à la Place des Martyrs. M. Lemonnier, devant une foule énoume,a irononcé un vibrant discours. EN ATTENDANT LE RETOUR DE NOTRE GL6RIEUX MAYEUR La rentrée du bourgmestre Adolphe Max tait attendue en ville depuis de nombreux ours, avec une impatience fort explicable; ar l'homme qui incarne à jamais la liber-é communale opprimée mais dignement re->elle est devenu pour tous une glciire natio-îale, un pur Héros de la Cité. Dès mercredi i k., M. l'échevin Jacqmain .vait été averti par un soldat allemand de e qu'il pouvait se rendre en auto à Aix-ia-'hapelle, accompagné du lieutenant Weber - ancien secrétaire du Ercischef devenu uembre du Conseil des Soldats — peur y ■ejoindro le bourgmestre libéré. M. Jaeif-nain, accompagné do J^I. Geoi'ges Max, rère du maïaur,avait quitté Bruxelles vers h., ayant 1# vague espoir de rentrer le nême jour et emportant avec lui des vivres t des couvertures de voyage. La famille de d. Max était sur les dents. Au domicile jarticulier rue Joseph II, une réception ntime était préparée; le vestibule avait •eçu une décoration florale discrète mais lu meilleur gôût et les drapeSïix alliés y nettaient Aux abords de la maison, des attroupe-nents s'étaient formés déjà, traduisant 'impatiençe de la population. — U a fait le malheur île ma ./ie — s'ex clame un curieux — ...il m'a marié; mais cela ne m'empêche pas de l'admirer sans réserve et du plus profond de moi-même! Entretemps, les heures passaient, la bise continuait à chuinter et le glorieux maieur n'arrivait toujours pas. Il ne devait revoir la capitale que vendredi soir. LE RETOUR M. Max qui se trouvait libéré à Goslar au pied du Harz, quitta la ville, sans aucune autorisation, jeudi à 4 h. de l'après-midi.Il prit place dans un train local archi-comble qui lui permit de joindre la grande ligne ferrée vers Cologne où il arriva à 3 h. du matin, après de nombreuses péripéties. Entretemps, M. l'échevin Jacqmain et M. Georges Max, arrivés à Aix-la-Chapelle, avaient téléphonés à de nombreuses stations jalonnant la ligne afin d'avertir le fuyard. A Hagen enfin, on parvint à le joindre. Le chef de garé l'ayant découvert dans un compartiment lui annonça, qu'il était attendu à Aix-la-Chapelle. Après un arrêt de une heure à Cologne, notre Bourgmestre qui n'avait pas été inquiété au cours de sa randonnée s'embarqua pour Aix où il arriva à 9 heures du matin. Le cher prisonnier avait accompli son voyage dans des trains militaires encombrés, arclii-sales et empuantis de tabagie et il en sortit dan» un état tel qu'on eût aisément pu le prendre pour quelque charbonnier en rupture de travail. A la descente du train, le bourgmestre d'Aix-la-Chapelle vint saluer très respectueusement son collègue belge. Se tournant alors vers son frère et vers M. Jacqmain, Monsieur Max leur donna l'accolade et, comme Bonivard le libérateur de Genève, sa première pensée fut pour la capitale. 11 interrogea ; Et Bruxelles ? A quoi il lui fut répondu par les plus rassurantes nouvelles.Ce fut alors le retour en auto, au long des routes inénarrablement encombrées de la retraite allemande. L'auto traversa Liège incognito et sans arrêt. A Tirlemont, l'officier allemand qui accompagnait les voyageurs s'étant rendu à la ommandantur et ayant averti la population de la mission qui lui était confiée, une manifestation spontanée s'improvisa, Un échevin de la ville, remplaçant son bourgmestre malade, vint saluer no^re grand citoyen. M. Max, acclamé par une foule énorme, remercia cordialement. Puis l'auto démarra vers la capitale où le bourgmestre mit pied à terre en face de son domicile. Il était 9 heures et demie du soir. L'arrivée devait se faire à l'improviste. Néanmoins des voisins, des passants et des curieux s'étaient rassemblés. M. Georges Max les remercia de leur manifestation de sympathie au nom de son frère très fatigué. La réception fut tout intime.Après le repos de la nuit, repos du juste s'il en fut, le bourgmestre da Bru:; jllea; mandé immédiatement à Gand se rendit, en compagnie de M. Pranequi, chez le Eoi- Le retour eut lieu samedi dans la nuit. Le lendemain^ 2 heures,eut lieu la réception officielle.(Voir suite au verso.) L'ÉPURATION COMMENCE Dimanche matin, la Justice belge, représentée par M. Benoidt, vice-président du tribunal de lre instance, a fait une descente dans les bureaux des journaux « La Belgique » et le « Bruxellois ». Une perquisition rapide a été opérée puis les scellés ont été apposés et les immeubles ainsi que le matériel se trouvent, en ce moment, sous main de justice. Des mandats d'amener ont été lancés .à charge des rédacteurs et commanditaires de ces journaux. Dans la matinée et dans la journée ont été arrêtés et ara més au poste de justite établi dans la salle Maximillienne de l'Hôtel de Ville: d'abord Pierre Orimbergh, actuellement rédacteur en chef de « La Belgique », puis Ghesquière, financier et administrateur-délégué de ce journal, ensuite Eay-Nyst dont le nom seul nous dispense d'auties commentaires. Plus tard, Ai nié Hiitt, administrateur de la « Belgique » a été écroué également. La réduction du » Tijd » fait aussi l'objet d'une instruction judiciaire. Parmi les rédacteurs de ce journal ont été interroges par M. le président Benoidt, puis écroués È. la prison de i'orest, les nommés Eitjens, Joseph Herremans, Gilen, Stegei-s et Hippo-lyte Haerynck. GhisJain, le rédacteur de s L'Echo », le journal des accapareurs, est également écroué. William Vogel, auteur de publications politico-financières inspirées par l'occupant est également à l'ombre. Les traîtres écopent aussi ! De son côté, M. le juge d'instruction Lacroix n'a pas chômé non plus, secondé par par M. l'officier de police judiciaire Anger-hausen, il a réussi à coffrer deux des principaux agents indicateur^ du bureau politique de la police allemande établi naguère l ue de Berlaimont. Plusieurs comparses ont été égalem'en; atteints st de nombreuses autres arrestations vont suivra. ON RENTRE ! ON RENTRE ! Vendredi soir, en gaTe d'Herbesthal, 5(W prisonniers belges attendaient un train qui devait leur permettre de rejoindre leurs foyers. Il y avait là également 25,000 prisonniers anglais prêtï à regagner leur île par la Hollande, dès que les moyens leur en seraient fournis. L'UNION DES BOY-SCOUTS DE BELGIQUE Dimanche, dans une salle de la ru<# des Fripiers, les trois associations officielles des boy-scouts des « Eclaireurs » et des « Baden-Powell Belgian Boy-Scouts » ont tenu une réunion à laquelle un public nombreux a assisté. Leurs délégués respectifs, Pierre Graux, Jean (Jorbisier et Gustave Bou-vé, ont fait des discours patriotiques et déclaré leurs organismes, quoiqu'ils fussent d'idées politiques différentes, proclamaient leur ttoloii indéfectible. U LIBERTÉ TRIOMPHE! □! Le jour succède à la nuit. De l'air, de la lumière et surtout de la j—I liberté. Vite, ouvrons toutes grandes * " les fenêtres, et chassons cette atmosphère empestée (.e violence, de tyran-lie et d'ignorance, au milieu de laquelle le nonde entier étoufl'e et meurt. '^Cinquante mois de despotisme ont renforcé idtre conviction de toujours, que le bonheur mmain est indissolublement uni à la liberté individuelle de chaque citoyen tempérée seulement par jn généreux esprit de solidarité et par le respect ■sisonné de la liberté d'autrui. La victoire de l'Entente est et doit rester le riompbe de la liberté et de l'idéal. ■ Le gunie militaire du n aréchal Fochetlecou-■age de nos soldats ont gagné la guerre. Wilson, Clemenceau, Lloyd George, ces trois ;rands libéraux, ont organisé la victoire et l'ont l'avance rehaussée (t embellie en lui assignant ;i mme but le programme le plus noble que l'esprit mmain ait jamais enfanté. L'enjeu de la bataille. Sans la sagesse de ces hommes politiques, la .iftoire de l'Entente eut été impossible malgré la .aillance dépensée sur les champs de bataille, lamais le peuple français ni les démocratii sanglo-;;!Xonnes n'eussent consenti aux effroyables sacri-ices nécessaires si la liberté individuelle, la lignité humaine, et par dessus tout le droit sans / quel l'humanité vivrait dans la barbarie, n'a-faient été l'enjeu.de la lutte. Chacun portait en lui cette conviction claire jae ces souffrances payaient .un avenir plus heu-:er,x qu'elles étaient indispensables pour que la fie mérite encore d'être vécue. Soldats et civils gardaient fidèlement et fière-. rnt dans leur "cœur cette haute pensée et cette lubie espérance. L'héroïsme des uns ne l'a cédé : - rien à la patiente et douloureuse obstination j es autres. Civils et soldats. Les héros de Liège et de l'Yser peuvent être Sers des ouvriers de Lessines et des bourgeois i éportés de partout dont le martyre est une page héroïque de la résistance à la tyrannie et de rattachement a la patrie. A côté de la bravoure du Roi, - e l'héroïsme de Léman et de tant d'autres, les :'elges eut eu le réconfort et la fierté de voir hurs députés et, leurs magistrats communaux tenir lête à la force et revendiquer les droits de la population. l'armi ceux-là, le bourgmestre Max restera le symbole de l'inflexible fermeté devant l'abus du plus odieux terrorisme. Les Lemonnier, Jacmain, Franck, Masson, Col-'aux et tant d'autres dont nous aurons à parler bientôt, n'ont pas montré moins de courage civique Aussi durant quatre années, le malheur a révélée les Belges les uns aux autres, a rapproché les ■ lasses et les partis politiques dans une même ,'ppsée, dans une même espérance, dans un effort unique. Vers l'avenir. Notre pays dévasté, pillé, ruiné, attend une œuvre de reconstruction rapide, rationnelle, pratique. Il est probable que la collaboration de tous sera momentanément nécessaire pour accomplir les devoirs de'reconnaissance du pays vis-à-vis de ceux qui lui ont sacrifié leur vie et leur santé, aussi bien que pour réparer les ravages subis dans le domaine éco omique. Pour que pareille entente soit féconde, il est indispensable que justice soit rendue à tous les citoyens, que l'égalité des droits politiques soit, la première conquête de notre peuple héroïque. Le suffrage universel à 21 ans, sans condition de résidence, le droit d'association égal pour tous les citoyens, assuré aux fonctionnaires aussi bien qu'à tous les travailleurs et tempéré seulement par les garanties d'intérêt public, la suppression de l'article 310 du code pénal dont l'application unilatérale, uniquement contre les ouvriers, constitue un scandale digne de l'ancien régime, sont des mesures de première nécessité. Biles seraient les manifestations heureuses d'un esprit nouveau attendu par le peuple belge. Ni boichevisme, ni réaction. Celte politique également éloignée du boichevisme stérilisant et de la réaction stagnante ferait lu socialisme libéral et du libéralisa)è socialiste, iv'ous reviendrons souvent sur cette idée qui peut, ^ai'S lu urter les convictions philosophiques ou religieuses de quiconque, fournir une base de re-constitutiop du pays. Hais pas d'illusions. Ne rêvons pas de combinaisons politiques à trop longue échéance. L'union sacrée est possible et peut être nécessaire. iille sera passagère. Les deux tendances sont éternelles dans l'hoirme. Les uns préférait conserver, les autres se passionnent pour le pro-,iès. Le choc inévitable se reproduira. Il est d'ailleurs indispensable à l'équilibre dons la marche en : vaut. Mais il n'exclut pas l'estime réciproque ni la recoi naissance de la sincérité de bien faire chez les howmes de tendances opposes. l'n mot pour finir au sujet du peuple allemand. Après avoir subi la rage au cœwr la Parade marche < nach Paris», les Bruxellois ont contemplé avec stupéfaction l'Çmnieganck fcolchéviste « nach Berlin j avec fusillade entre kaninrades. Ea Gcrniinie, on dép orera peuf-être ce manque de tact tt de calme dans la défaite. Ici ces incidents qui ont hélas! coàté la vie à quelques-uns ie nos concitoyens, semblent avoir fait naître sertaines espérances dans quelque? esprits impulsifs qui se sont vraiment un peu trop hiités de saluer Ges maniîest; tions démagogiques tardives. Notre niorale ;oliiàariste et nos sentiments démocratiques n'admettent pas les peines éternelles et les condamnations en bloc, Le moins que nous pif ssions dire cependant est p'il est trop tôt pour oublier et surtout pour par-' lonner. Il ne suffit pas^ d'arborer un drapeau rouge et Je cfiaiiter la Marseillaise en teuton pour nous .'iupêcher de nous souvenir que, pendtnt des innées, ces démocrates allemands n'ont pas proesté contre la violation de la neutralité belge, ;oiître le parjure de l'Allemagne, cuntre les ignores dépoitalions en masse de nos ouvriers qui >oïit allés pé'rir de misère dans les camps de Ger-:manie. Pas un n'a demandé qu'on recherchât les oupables, ni des fusillades de civils sans juge-nent, ni du sac de binant et de Louvain; pas un l'a protesté conlre les destructions systématiques ie nos usines. Ce n'est qu'à la onzième heure, juand la défsite prolilait son ombre sur l'horizon 'ncorc lointain que leur démocratie a commeiîîé i retrouver la parole. Cette démocratie-là est trop récente pour qu'elle wus en impose ou nous enthousiasme. Nous l'attendons à l'œuvre, et nous nous s«i-rièndrons. 1. w. WîtSON ENTRE VIVANT DANS LA GLOIRE LA PLUS PURE " TOUS LES PEUPLES ONT DROIT A LA LIBERTÉ „ (A propos de l'Alsace-Lorraine; discours au Congrès le 8 janvier 1918.) One formidable explosion à la Gare du Midi Beïix trains de munitions sautent... DE NOMBREUSES VICTIMES C'était réellement trop beau ! La délivrance s'était accomplie dimanche matin dans l'allégresse générale. Il fallut que vers midi yibgi, unel'ormldaMe détonation vint calmer quelque peu notre enthousiasme. D'aucuns «'oyaient qu'une batterie belge, dans l'un des iauboui gs deBruxelles annonçait au peuple le départ définitif des Allemands. Hélas! la vérité était tout autre! Deux trains de munitions, laissés par nos ennemis dans la gare du Midi, sautaient \va$on pa wagon. Dans ta rue de France, le mur de la station était en poussière, les carreaux des maisons en miettes, de même boulevard Jamar etmtme boulevard du Midi, tellement la conflagration fut à certains moments violente. Aussitôt d'énergiques mesures de police furent prises; on lit évacuer les demeures ïonf eant la gai e : on transporta en lieu sûr plusieurs pertenites paralysées, ds peur, et aussi des victimes, les premières que l'on put approcher, gisant dans les altères à projjirité du lieu de cette horrible catastrophe.A l'avenue Foasny, nous avons dû également déploré pareil désastre. La grande passerelle en fer, surplombant les Voies, a été entièrement démolieeftprojetée dans tous les tens. Partout on aperçoit de nombreuses victimes — on lei évalue actuellement à deux' cents environ — meus il est absolument impossible de leur porter sécoœrs, tant les détonations sont rapides, continuelles,provoquant des déplacements d'air foiunda-bles. et projetant delà mitraille dans toutes les directic-nif. Toutefois, d'aucuns, d'un courage inoui, parviennent parfois à atteindre un blessé :]u'ils emportent avec fnilie précautions, pour les déposer dans les voitures-ambulances de 1 hôpital Saint-Pierre. ÇA NE CESSE PAS... A huit heures du soir, c'est toujours la même conflagration. Les wagons brûlent et explosent fur à mesure • u côté de, la rue de France, se rapprochant <ie plus en plus du hangar qui aboutit rue de Frusse et qui contient énormément de matières inflammables. Le danger est tel de ce côté qu'on a fait évacuer tout le quartier avoisinant la gare. Si jamais la» wagons de dynamite se trouvent à proximité de cet endroit, il est à craindre que les rues adjacentes soient détruit s en grande partie. Vers quatre heures, quelques vaillants agents et gardes bourgeois qui étaient ie poste à l'autre extrémité de la rue ie France, nous certifient qu'ils ont entendu distinctement des cris éplorés i'e'niants et de personnes à l'intérieur ie l'a gare, dans les environs des wagons 3n flammes. Mais malgré les téméraires sfiorts des pompiers, des membres de la Oroix Kouge, du personnel des Hôpitaux et d'autres sauveteurs, on doit assister impuissant à cette horrible catastrophe. D'aucuns d'entre eux prétendent qu'ils ont vu des victimes léchées £ar les flammes. Du haut de certaines plaisons, on en distinguait qui étaient à moitié carbonisées. A quel spectacle douloureux dot-on donc s'attendre lorsqu'il sera possible d'atteindre les voies que l'on aperçoit soulevées et tordues?... Il paraît même que parmi les victimes, il y aurait de nombreux ouvriers du chemin de fer, qui avaient repris allègrement leur besogne ce matin, à 7 heures, dès le départ des Allemands.; Pauvres gens ! MITRAILLE ET PROJECTILES DIVERS MASSONS SACCAGÉES Une incursion vers l'avenue Fonsny] nous fait assister à des scènes lamentables. Toutes les vitres sont brisées et emplissent les trottoirs à tel point que l'on est forcé de marcher au milieu da la rue. A l'intérieur des maisons, les effondrements sont multiples. Des toitures sont criblées de mitraille et détruites. Des plafonds entiers et même de3 murs de séparation gisent sur les tables, les lits, écrasent les chaises et les quelques meubles que de pauvres gens s'étaient péniblement procurés. Dans la plupart de ces demeures, nous constatons que le dîner était servi et que les convives ont dû s'enfuir en hâte; ils ont même oublié de fermer leurs portes. Et ces constatations, nous les faisons rue d'Angleterre, rue de Suède, rue Jo-seph-Claes et autres artères aboutissant soit avenue Fonsny, soit avenue Van Volxem. Partout, les dégâts sont énormes. Des volets mécaniques ont été complètement démantibulés, d'autres ont même été arrachés des fenêtres. Mais garons-nous car la mitraille retombe de plus belle!... LE FEU FAIT RAGE Tant avenue Fonsny que rue de France, le feu fait rage, anéantissant non seulement les wagoiis explosés, raais en-cors ^'autres pleins de marchandises, des hangars, et cett j maison blanche située à proximité de la rue .Toseph-Claes et qui servait de local-bureau aux Allemands. Les pour iers de Saint-Gilles combattent avec vai lance l'élu 11 ni des-truc&ur mais leur tche est rude et extrêmement dangereuse, c r, "à chaque moment, des explosions le.i unes plus fortes que les autres se produisent, projetant des débris en tous sens. Depuis une heure, des ouvriers du chemin de fer, machiniste, chauffeurs et manœuvres, tâchent, au péril de leur ne, av-LC une petite locomotive de for-;une, d'enlev r les v, agqns qui sont encore assez éloignés de ceux qui explosent. C'est une besogne de géant qu'ils ont entreprise. Toutefois, le succès les al ;ratiûés à diverses reprise». On nous assure qu' in cours de l'a* jrès-mxli, quelques officiers américains .ont. venus les aider. Leurs efforts se iont particulièrement portés vei's les wagons chargés de dynamite, s . ussiront-ils à les préserver?... Du côté de la gare le Schaerbeek des explosions de wagons >nt occasionné des faits identiques. , Stoo Edition. BULLETIN1 PROVISOIRE DES JOURNAUX E' !

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