La dernière heure

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s.n. 1914, 01 Juni. La dernière heure. Geraadpleegd op 27 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/9s1kh0gh0f/
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BUREAUX 9, RUE ST-PIERRE A BRUXELLES Ouverts de 9 à 5 1/2 Les jours fériés de 10 à midi lies annonce* et rtfolames sont reçues aux bureaux du Journal et à. l'AGHHCE HAVAS, 8, place des Martyr», 8 (1- étape) à Bruxelles. >i ■■■■!■ iwi■■ i rn: La Dernière Heure LE PLUS GRAND JOURNAL BELGE, LE MIEUX RENSEIGNÉ i ABONNEMENTS SBUXILLM FBOYTHd Fr. 1.00. . UN MOIS. . . • ' 3.00. . TROIS MOIS Fr. 4.00 • 6.00. . SIX MOIS. . • 8.00 • 12.00. . UN AN. . . . • 16.00 Pour l'étranger 1« prix do Braxefle*. U port en pltu. Il n'exiate pu d'abonnement mensneL — Pour Bruxelles indiauer, en «'abonnant, ai l'on désira recevoir l'édition da soir on colla dm matin. — Les frais de recouvrement «ont à la charge des abonnés. Il» i l 1i N* 152 NEUVIÈME ANNÉE LUNDI Ier JUIN 1914 CINQ CENTIMES AUTOUR D'UN CONSISTOIRE SECRET CE QUE COUTE UN CHAPEAU Il s'agit du chapeau de cardinal qui n'est, d'ailleurs, pas à la portée de toutes les têtes, ni du goût de lout le monde. On sait que dans le Consistoire qui vient d'avoir lieu, il y a quelques jours, le pape a revêtu de la pourpre cardinalice quatorze nouveaux prélats. L'octroi de cet honneur ne va pas sans de grosses dépenses pour celui qui en bénéficie. C'est ainsi que les évêques étrangers, promus à la dignité cardinalice, se sont vus dépêcher un garde-noble et un légat chargés de leur remettre la calotte rouge : les frais de voyage de cettfe mission sont à charge du bénéficiaire qui doit glisser dix mille francs entre les doigts du garde-noble et trois mille dans la main de son compagnon. Vient ensuite la prise de l'anneau que la Propagande, délivre au prix de trois mille francs. Mais, après" la cérémonie du Consistoire, le protocole exige que le cardinal nouvellement promu, reçoive au Vatican même ce qu'on appelle les visites « di calore ». Elles sont obligatoires pendant trois jours,et la foule qui s'y presse est d'autant plus dense qu'elle est nourrië et désaltérée aux frais de l'heureux dignitaire. Or, les rafraîchissements coûtent cher, à Rome, et le plus parcimonieux des cardinaux ne peut s'en tirer à moins de cinq mille francs; en outre, le pâtissier pontifical se règle à part. A peine libéré des dépenses du buffet, le nouveau promu doit songer à celles du lunch : Tous ceux qui, de près ou de loin, touchent à l'église dont le cardinal devient titulaire y sont invités de droit. L'ordre auquel appartiennent les prêtres qui la desservent, reçoit un don — qui ne peut être inférieur il la somme de dix mille francs. Il s'agit ensuite de passer aux caisses pontificales pour acquitter les charges réglementaires. Les bulles sont remises contre v<?»5eT>eat-de deux mille francs. Chacun des chantres de la chapelle Sixtine reçoit plusieurs pièces d'or. Les ornements pontificaux sont tarifés mille francs chacun, la Cour a droit à trois mille francs. Le nouveau prélat, s'il reste à Rome, ne peut décemment conserver son ancien logement. L'étiquette l'oblige à habiter dans un palais comme ses collègues du Sacré-Col-lège. Klle a fixé d'avance l'importance de ce palais, un cardinal de curie ne pourrait occuper moins de trois grands salons, donnant sur une salle appelée salle du Trône, où se trouve retourné le fauteuil réservé au pape qui, d'ailleurs, ne s'y assiéra jamais. Passons sur l'ameublement, l'office et la livrée. Quand le cardinal a soldé toutes ces douloureuses, il n'est pas loin d'avoir dépensé près de cent mille francs. Il est inutile de dire que beaucoup,- parmi les élus, sont loin de posséder une situation de fortune leur permettant une aussi lourde dépense. Mais il y a des accommodements. Plusieurs banques catholiques de Rome se sont spécialisées dans les opérations de prêts pour ces cas spéciaux. Elles font, contre un honnête pourcentage, des avances en espèces et, tel un fils de famille gêné, le cardinal rembourse par annuités, sur ses rentes, l'argent emprunté. Ces rentes sont, d'ailleurs, appréciables. Chaque membre du Sacré-Collège reçoit une pension de Vingt et un mille cinq cents francs. Les rentes consistoriales sont de quinze cents francs. Au surplus, tous les cardinaux touchent leur quote-part sur le budget des congrégations et leg ordres leur adressent, pour leurs oeuvres personnelles, des dons en espèces, dont le total ne peut être connu. On comprend, dans ces conditions, que la douloureuse de cent mille francs — prix du cardinalat — n'effraye point, outre mesure, les heureux privilégiés appelés à une charge recherchée. Cette dignité, qui est la plus haute de la hiérarchie ecclésiastique, fait de son détenteur un candidat autorisé à la succession pontificale. Elle donne lieu à des campagnes et à des intrigues dont les échos pas-' sent souvent les murs du Vatican. Ajoutons que le nombre des princes de l'Eglise n'est pas intangible et varie constamment à travers l'histoire. Il fut tantôt de vingt-cinq, tantôt de vingt, tantôt de trente-cinq, tantôt de soixante-dix, sous Sixte V, pour tomber quelquefois à dix ou même à sept. A. B. "ST-CE UNE FUMISTERIE ? Saint-Péxersbourg, samedi. — Les au-'orités de Yakoutsk, dyis la Sibérie orientale, déclarent qu'Iles ne savent < rien de la découverte de squelettes humains et de restes d'un ballon, qu'on disait être les vestiges de l'expédition ; Polaire aéronautique d'André. — Hava*. ; LE "JACHTRITT.. DE LA GARDE CIVIQUE I - ——■— LE SAUT DES OBSTACLES A LINKEBEEK ■ I ■ I ■ — 1 ' L' I 1 I I I ' I 1 ... - — ■■ LA GRANDE SEMAINE D'ESCRIME EN FRANCE L'équipe belge, composée de MM. Van den Abeele, Shuck, Sshintz et Feyerick, victorieuse dans le "match intercorporations „ ' UN DRAME EN MEUSE DEUX NOYÉS Liège, dimanche. — Cette nuit, un affreux drame s'est déroulé sur la Meuse, en aval de l'île d'Ougrée. Quatre jeunes gens de Kinkempois, MM. Armand Dechamps, mécanicien, Guillaume Constant, télégraphiste, Julien Bourgeois, chef fondeur, et la fiancée de oe dernier, Mlle Hortense Dufour, étaient allés faire une promenade sur le fleuve, dans un canot automobile appartenant aux parents de Mlle Dufour. Ils avaient quitté Kinkempois vers 9 heures. Ils allèrent d'abord souper dans un restaurant bordant le fleuve, puis ils gagnèrent Ougrée. Arrivés dans le bas-port en aval du pont, ils sortirent de la barque et s'en furent prendre un verre dans un café de la rue de la Station, d'où ils sortirent vers 10 h. 1/4. Ils redescendirent alors le fleuve. Quand l'embarcation arriva en aval de l'île d'Ougrée, Dechamps, en passant brusquement d'un bord à l'autre, fit pencher la barquette. Les autres se portèrent de l'autre côté pour la relever, mais Dechamps reprenait, en cet instant, sa première place et la barquette char vira, versant dans le fleuve ceux qu'elle contenait. Quoique excellent nageur. De-champs coula à pic. Bourgeois parvint à retirer Mlle Dufour en la serrant entre les' jambes, tandis que lui-même cherchait à s'accrocher à 1 épave. Soudain, il perdit ses forces et, ainsi que M. Constant, il s'en alla à la dérive en appelant au secours. Malheureusement, en cet endroit, les quais sont déserts la nuit et oe ne fut qu'au bout d'une demi-heure que deux ouvriers de service sur un terril d'Ou-grée-Marihaye, les entendirent. Ils détachèrent une barquette et les ramonèrent à la rive. Le corps de Mlle Dufour a été repêché dimanche vers 8 h. 1/2 du matin. La pauvre fille avait à peine 20 ans. Le cadavre de M. Dechamps n'a pu encore être retiré. M. Dechamps était âgé de 37 ans et célibataire. Il était domicilié impasse De-trez à Kinkempois. Tombée d'un premier étage Menin, dimanche. — Mlle Adèle Coop-man, âgée de 52 ans, demeurant avec son beau-frère, M. Charles B..., rentier, rue Royale, était occupée, hierj à nettoyer les vitres des fenêtres du premier étage. Soudain, elle fit un faux mouvement, perdit l'équilibre et s'abattit dans la rue. Des témoins de l'accident relevèrent la malheureuse inanimée et la transportèrent dans sa chambre, où un médecin, requis d'urgence, vint lui donner ses soins. La pauvre femme a le crâne fracturé. On redoute une issue fatale. L'ACTION BONAPARTISTE EN FRANCE Paris, dimanche. — L'Association de la presse plébiscitaire départementale a, au cours de son» assemblée générale, acclamé l'adresse suivante au prince et à la princesse Napoléon: Réunis pour la première fois en assemblée générale depuis la naissance du prince Louis-Napoléon, les membres de l'Association sont heureux de renouveler au prince et à la princesse Napoléon ['expression des sentiments dont leur président s'est fait auprès d'eux l'interprète. Ils tiennent aussi à assurer à Leurs Altesses Royales d'un dévouement lue rien ne saurait affaiblir et d'une foi I nébranlable dans le succès de la cause plébiscitaire dont le prince Napoléon est, i leurs yeux, la personnification la plus mtorisée. — Ha vas. LE POIDS DES LETTRES EN BELGIQUE Déjà, au cours de l'année 1905, la Chambre de commerce et d'industrie de Mons avait voté un ordre du jour exprimant le vœu de voir porter à 125 grammes la limite de poids du double affranchissement des lettres en service interne et à 250 grammes la limite de poids du triple affranchissement, à l'imitation des ' règlements anglais et scandinaves. Ce même organisme est revenu à la charge en exposant, à ce propos, d'intéressantes considérations : La limitation de 20 grammes se conçoit pour le premier affranchissement qui assure l'immense majorité des recettes postales, mais elle est étroite et tra-cassière pour les affranchissements subséquents. Il en résulte, dans la corres- -pondance, une gêne considérable. L'expéditeur fractionne en deux portions son envoi à un même destinataire : la lettre seule part au tarif de 10 centimes et les annexes suivent, comme imprimés, au tarif de 2, 4, 6, rarement 10 centimes. LES ANOMALIES ACTUELLES 1 Il résulte de cette situation que : ! 1* L'administration fait une recette moindre; i 2* L'administration doit cependant j trier, estampiller et délivrer deux envois ; au lieu d'un; d'où double responsabilité; 3* L'administration qui n'a pas voulu recevoir, au tarif de 20 centimes, un envoi de 120 grammes, a dû tout de même < transporter exactement le même poids < en ne recevant que 14 centimes; ] 4° Le destinataire risque, très souvent, < de recevoir la lettre et ses annexes à < deux Courriers «différents, ce qui est une ] source fréquente d'ennui, d'erreur et d'é- ] quivoque. (Quand on est en voyage, no- 1 tamment, on fait généralement suivre c ses lettres, mais non pas les imprimés, ] et il en résulte que la lettre reçue peut s ainsi, faute de ses annexes, demeurer incompréhensible pour longtemps.) i CONCLUSION 1 L'Etat craint, sans doute, d'avoir à 1 transmettre un poids supérieur de let- ] très; mais oublie-t-il qu'il transportera I un poids symétriquement inférieur d'imprimés?Or, quelle est la différence des uns aux autres? On leur accorde la même estampille, le même contrôle, la même attention, la même vigilance. Ce sont les mêmes fac. teurs qui les transportent en faisant les mêmes tournées. Ces considérations semblent avoir convaincu plus d'un gouvernement, car la limite de poids du second affranchissement a été, depuis 1905, considérablement élargie dans presque tous les pays. La Belgique reste, toutefois, réfracta ire. Alors qu'une lettre fermée de 250 grammes paie, pour traverser le pays d'oilfre en outre, une taxe de 10 centimes en Suisse, de 14 centimes au Danemark, de 20 centimes dans le Grand-Dxiché de Luxembourg, de 20 centimes en Hongrie, de 21 centimes en Autriche, de 25 centimes en Allemagne, de 26 1/2 centimes en Grande-Bretagne, de 31 1/2 centimes aux Pays-Bas, de 35 centimes en France, de 42 centimes en Norvège et en Suède, de 94 centimes aux Etats-Unis (où le taux de la vie est supérieur), elle paie, dans la petite Belgique, fr. 1.30. M. ROOSEVELT CONTRE M. WILSON New-York, samedi. — M. Roosevelt, avant de partir pour Madrid, a fait une déclaration, dans laquelle il a attsqué la politique du président Wilson. Il a dit que lorsqu'il retournera en Amérique, il jouera un rôle énergique dans la cam- d pagne politique de l'Etat de New-York, et a ajouté que « le temps est venu de nettoyer la maison ». — Reuter. L'ERREUR EST DE RÈGLE RÉSULTATS INEXACTS VÉRIFICATION PARLEMENTAIRE ILLUSOIRE LES CHINOISERIES NE SONT PAS INUTILES A TOUT LE MONDE DR Au lendemain d'un scrutin |f . dont lesvdiiffres sont vivement l'î-4 commen'rs, et dont les résul-j* ' tats dar' certains arrondissements cçjmine Huy-Waremme paraissent précair^ et sujets à revision, es considérations "que M. Trasenster a 'ait valoir à la Commission des XXXI joncèrnant les erreurs de dépouillement sont particulièrement intéressantes. A la suite d'une investigation concernant toutes les élections contestées depuis 1900, M. Trasenster a constaté que ihaque fois qu'une élection contestée a donné lieu à une enquête même som-naire, celle-ci a démontré que dans aombre de bureaux les chiffres électoraux ont été faussés, soit par l'omission soit par la répétition de certains votes le préférence. « Lorsqu'on a procédé à une enquête approfondie, comme à Verviers en 1900, \ Dinant-Philippeville en 1902, à Cour-;rai en 1906, on a constaté que plus de .a moitié et parfois même l'entièreté des bureaux avaient proclamé des résu>-iats fautifs. Les mêmes erreurs se sont produites dans les élections non contestées. Rappelons, par exemple, que M. Renkin a ionstaté qu'à Bruxelles, en 1906, il y a discordance entre le nombre des votes valables et la somme des chiffres élec-:oraux dans 66 bureaux dépouillants sur 200, et qu'en 1910, M. Hermann Dumont ïonstate que. la concordance qui doit exister entre ces deux chiffres ne se réaise dans aucun des cantons de Bruxelles; l'écart atteint, à Schaerbeek 2,679 voix, d'après la commission de vérifica-iion de la Chambre indépendamment de .'erreur d'addition- de 3,000 voix libéra-es. Rappelons qu'a Huy, en 1904, la somme des chiffres- électoraux dépasse de 2,000 le total des voix des électeurs inscrits et de 7,000 approximativement, :e total des votes réellement émis, et que ia Chambre ne paraît même pas avoir soupçonné cette légère erreur. » Dans de telles conditions on conçoit :jue nos amis de Huy-Waremme, qui l'ont perdu leur siège qu'à 14 voix, demandent une revision des bulletins. Nous parions que si M. Imperiali avait échoué faute d'aussi peu, ses amis du ministère rétro avèrent le Eftoyen de Lui rendre son siégera, ^alheureusement.o^i;Belgique, le Parlement ne se réunr IjrtfWjle suite pour la v. riiV-"*ion des !c ■[»■>. Les bulletins io l'e ■ oi) <! ? j'arem m e atten dront ju ;qu i novembre que des gens autorisés veuillent bien s'occuper d'eux. Le tempe arrangent bien de3 .hoses. Il semble d'ailleurs par les faits révélés par M. TrasensteW que les vérifications de la ChambreV) ne signifient pas *rand'chose. Il a d'ailleurs eu beau signaler les inconvénients du système ac-iuel de dépouillement, et en proposer un lutre qui évite les erreurs, il a été gentiment éconduit. Il faut croire que toutes ces erreurs, ivec les injustices du régime et ses fraudes font de l'eau sur le moulin clérical. LE BUDGET TURC Constantinople, dimanche. — Le ministre des finances a déposé à la Chambre le budget de l'exercice courant. Ce budget.se chiffre en recettes par 31,921,163 livres et en dépenses par 34,007,619 livres. Le déficit est donc de 2,086,456 livres. Dans le chapitre des dépenses figurent: e service de la dette publique, pour 150,667 livres; la guerre, pour 6 millions; a marine, pour 338,932 livres; les fabri-jues militaires, pour 450,667 livres; la gendarmerie, pour 2,230,720 livres; le ministère des affaires étrangères, pour 5,383,569 livres. L'exposé des motifs constate qu'à la ruite des dépenses des deux années de guerre, la plus grande économie est imposée, car, malgré une augmentation des •ecettes, il a été impossible de rétablir 'équilibre. L'exposé exprime l'espoir qu'à la suite les décisions de la commission finan-:ière de Paris, les Etats balkaniques )rendront à leur compte la part réduite l'un million de livres, et que, grâce à tertaines autres réductions attendues, 'équilibre pourra être rétabli dès l'an-îée prochaine, mais il ne faudra pas ou-)lier le principe de l'économie, et, au :ours de la discussion du budget, il ne audra pas ajouter la dépense même d'un eul centime. L'exposé fait connaître ensuite les opé-ations financières des deux dernières innées. — Havas. UN FILS D'EMPEREUR SE "MÉSALLIE,, La comtesse de Basewitz, ame d'honneur de l'impératrice d'Allemagne, qui vient d'être fiancée mor-ganatiquement au fils cadet du kaiser •v#c la consentement d* celui-ci. APRES LE DESASTRE DU ST-LAURENT LES DEUX NAVIRES SAUVETEURS : L'..EUREKA,, ET LE „LADY EVELYN,,. DANS LES MÉDAILLONS : M. ET Mme IRVING, LES CÉLÈBRES ARTISTES QUI ONT PÉRI LES BROUILLARDS EN MER CE QU'EN DIT M. GEORGES LECOINTE, DIRECTEUR SCIENTIFIQUE A L'OBSERVATOIRE D'UCCLE M. Georges Lecointe, qui commanda en second le « Belgica », et est demeuré un incorrigible voyageur au long cours, est trop versé dans les choses de la mer pour ne pas être sollicité d'exprimer son avis au sujet de l'effroyable catastrophe du paquebot « Empress of Ireland ». Profitant d'une « escale » que faisait à Uccle, le directeur scientifique de l'Observatoire, nous l'avons, en quelque sorte, tamponné au passage; quoique pris au dépourvu, M. Lecointe a parlé d'abondance sur une question qui, vraisemblablement, doit lui être familière. Il m'a d'abord, en homme compétent, défini le brouillard en des termes généraux: — La vapeur d'eau peut se condenser dans l'air et demeurer en suspension apparente sous forme de gouttelettes excessivement petites. Ces gouttelettes, mesurées au microscope, ont un diamètre qui varie entre 14 et 35 « micron » (le micron équivaut à un millième de millimètre) ; on s'est demandé si elle étaient pleines ou si elles constituaient des vésicules analogues à des bulles de savon. Les recherches ont établi qu'elles étaient pleines, ce qui comporte avec la découverte qui consiste à dire que la suspension des gouttelettes n'est qu'apparente ; leur chute est excessivement lente, le vent le plus faible les dévie très aisément. — En mer, ne faut-il pas compter aussi avec la brume? — Evidemment. On confond d'ailleurs souvent le brouillard avec la brume qui se produit lorsque le zénith du ciel est encore très clair. La teinte de l'horizon est alors jaunâtre ou grisâtre, marquant de ces couleurs les objets relati-vent rapprochés. La brume provient ordinairement des grandes différences de température des filets d'air voisin. — Est-il possible d'éviter les abordages par les temps de brouillard? — La question est trop exclusive. Le son se transmet relativement bien dans le brouillard, mais il est difficile de percevoir de quelle direction vient le bruit. De là, les catastrophes qui sont, vu la vitesse des navires, inévitables. Il y a longtemps qu'on se passionne dans l'étude de ce problème. Il existe des règlements ayant pour objet de prévenir les abordages; ils s'occupent notamment des signaux phonétiques à faire entendre par les temps de brume ou de brouillard et des maœuvres à exécuter dans ces circonstances. Tout cela est prévu dans les arrêtés du 31 mars 1897 et du 16 avril 1906. Faut-il le dire, ce ne sont pas les lois qui empêcheront les navires de se rencontrer, mais plutôt la science. Et la science y travaille. Il existe différents appareils qui ont été imaginés précisément pour obtenir la direction des bruits et des appels; entre autres, un système dont l'appareil récepteur est placé dans la cale du navire et qui permet à l'officier de quart, à l'aide du téléphone, d'eh-tendre les bruits faits par un vapeur, même à une distance assez considérable. Ce système est appliqué à bord du navire-école belge « L'Avenir ». D'autre part, on procède, en ce moment à des expériences à l'aide de la télégraphie sans fil pour déterminer à plus grande distance la position des navires situés dans un même parage et suivant des routes pouvant se croiser. Ces essais sont tro précents pour qu'on puisse en conclure quoi que ce soit. , — Les brouillards sont-ils plus fréquents en mer que sur terre? — Cela dépend des régions. En mer, il existe des parties de l'Océan où les brouillards sévissent pendant de longues périodes de jours; c'est le cas, par exemple, pour les régions du banc de Terre-Neuve, voisines, d'après ce que j'ai pu lire de la catastrophe de l'« Empress of Ireland », du lieu où l'abordage s'est fait. Tous ceux qui ont fait le simple voyage d'Amérique ont rencontré ces brouillards, qui donnent parfois l'impression de naviguer dans de la ouate. — Ces brouillards s'abattent-ils brusquement, tel le « fog » à Londres? — Ils sont parfois subits, en effet. Mais il n'y a pas de règles. Il existe même des régions où l'on traverse un banc de brume, tandis que, de l'autre côté, il y fait très clair. On entre brusquement, le banc franchi, dans la grande clarté marine, tl est à remarquer pourtant que ce phé-j nomène n'est pas spécial à la mer. On le rencontre en Suisse et,' en général, dans les pays de montagnes, où, en rai-son„ de causes atmosphériques, il peut se produire des condensations assez promptes de l'air. — Le son se perd donc dans la brume. La lumière que devient-elle? — Elle est, en quelque sorte, étouffée sur place. Los feux, si puissants qu'ils soient,"ne se voient pas à la plus petite distance. Le brouillard, cette chose visible est impalpable, oppose l'opacité absolue aux plus puissants phares, aux plus puissants projecteurs électriques. Comme dans la catastrophe présente, les steamers se rencontrent, alors qu'ils n'ont aucune notion ni de leur direction respective, ni de la distance qui les séparaient l'un de l'autre. On peut dire qu'en temps de brouillard en mer, dans l'état actuel de nos connaissances, la mort plane constamment au-dessus du grand mât. » Jean Bar. CE QU'EST RIMOUSKI Rimouski, ce nom étrange, hier quasiment inconnu, aujourd'hui mondiale-1 ment célèbre par la perte de l'« Empress of Ireland », mérite les quelques détails que voici : Ce nom et aussi les noms de Kamou-raska, de Maskinongé, de Yamachiche, de Michillimackinac, etc., sont les dernières traces des Peaux-Rouges qui jadis ont chassé le castor ou péché l'esturgeon aux environs du lac Saint-Pierre ou de l'île d'Orléans. Les Iroquois, scalp-teurs de chevelures, les Outaouais tatoués, les Algonquins, coureurs de bois, et les Micmacs, pirates de rivières, ont à peu près disparu. Dès l'année 1737, on peut voir, par un rapport de l'intendant Iiocq-uart, le peu qui reste à ce moment de ces populations sauvages : 300 Abé-nakis, 50 Mississagués, 150 Sauteux, 30 Têtes-de-Boule, 150 Folles-Avoines, 80 guerriers de la tribu des Renards. L'historien des « Origines de la nation canadienne française », M. Emile Sa-lone, secrétaire de l'Alliance française, a Tetrouvé, aux archives du ministère des colonies, le nom de Rimouski sur un vieux registre de « Fois et hommages », datant de l'époque où le roi Louis XIV s'occupait d'activer la colonisation de la Nouvelle - France par l'établissement d'une sorte de féodalité rurale et patriarcale dont les cadres sont encore visibles chez les Canadiens d'aujourd'hui. Le fief agricole et pastoral de Rimouski fut constitué par un acte de 1688, enregistré au répertoire des « Fois et hommages ». Tout le pays d'alentour, sur les deux rives du Saint-Laurent, jusqu'à Québec, fut colonisé par de£ gentilshommes français, contemporains de Racine et de Boileau. Le recensement de 1685, ordonné par M. Duchesneau, intendant de la Nouvelle-Erance, indique, par exemple, dans la seigneurie de M. Mo-rel de la Durantaye, à l'embouchure de la rivière du Loup, une superficie de 380 arpents en culture, peuplées par 269 habitants et 132 bêtes à cornes... Plus loin, les plantations de la rivière Ouelle appartenaient à M. de La Bouteillerie, capitaine de ce fameux régiment de Ca-rignan, qui s'était signalé à Saint-Gotha rd en guerroyant contre les Turcs. Un des meilleurs écrivains du Canada français, M. l'abbé Casgrain, dans son pittoresque tableau d'« Une paroisse canadienne », a esquissé un curieux portrait de ce seigneur, recevant les redevances de ses vassaux. Chaque année, en automne, pendant la saison claire et déjà froide qu'on appelle l'été de la Saint-Martin, M. de La Bouteillerie faisait faire la criée à la porte de l'église pour « avertir les censitaires de venir payer leurs cens et ventes ». Les habitants arrivaient en. carrioles ou en traîneaux, par les chemins déjà blancs de givre, poudrés à frimas par la neige fine et durcis par les premières gelées, sous le beau soleil et dans la lumiere limpide du ciel automnal. C'est l'époque où les forêts du Canada se colorent des teintes les plus riches et des nuances les plus variées « rouges et sanglantes sur le feuillage des érables, — jaune pâle sur les trembles, les bouleaux, les noisetiers, — d'un vert dur et foncé sur les épinet-tes, — plus tendre sur les mélèzes et sur les aiguilles luisantes des sapins... » Lès habitants apportaient volontiers des volailles de leurs basses-cours, des fruits de leurs vergers, des raisins de leurs treilles, des pains de leurs dernières fournées ou le gibier de leurs chasses récentes. Le seigneur pouvait exiger le payement des droits en espèces sonnan tes et trébuchantes. Mais le numéraire métallique était rare dans la provinot de Québec. Et M. de La Bouteillerie, comme aussi ses voisins des Trois-Pistoles, de Port. Joly, de Bonsecours, de l'île Verte et du cap Tourmente, accepte paternellement ce qu'on lui apporte : couples de ch^ pons ou de canards, sacs d'ours, d'orignal, de eâst-ofôu de r&l musqué, lièvres pris aux collets, perdrix, outardes, pigeons sauvages. Le seigneur, en son manoir, trône avec bonhomie suï un fauteuil, au fond de sa grand'sallé et donne audience... La journée s'achèv« habituellement par un bon re^-s où l'on sert principalement en matelote les excellentes anguilles du Saint-Laurent. Ensuite on dansait des rondes, on chantait des chansons du vieux pays : Dans ma main droite y a-t-il un rosier Qui fleurira au mois de mai. Ces refrains de l'ancien temps, on let chante encore là-bas, pour égayer les longues veillées d'hiver, ou afin de don. ner un nouveau charme à la renais-, sance des feuilles et des fleurs, pendant les longues journées de l'été rapide. Et qui sait? Ce sont peut-être cet chansons françaises d'autrefois, touchan* tes reliques d'une vie héroïque et naïve, qui bercent aujourd'hui le sommeil dea pauvres enfants échappés du naufrage et recueillis pendant la nuit fatale, à travers les flots livides du grand fleuve, par les bateliers de Rimouski. EN COLOMBIE Bogota, samedi. — Une commission s» nitaire est partie pour Baranquilla, afin d'étudier, de concert avec M. Darling, bactériologiste américain, une épidémie suspecte qui vient d'éclater sur la côte de l'Atlantique. A la Chambre des représentants, 1* discussion au sujet du traité avec les Etats-Unis a été très animée, bien qu'tf existât une majorité considérable en sa faveur. — Havas. ACCIDENT D'AUTO BOULEVARD BOTANIQUE Hier matin, à 10 heures.Mme Hortensa V..., demeurant rue Montagne-des-A liges, à Molenbeek, traversait le boulevard Botanique, à hauteur de la rue des Cendres, lorsqu'elle fut renversée par ua automobile qui descendait la rampe h vive allure. Blessée à la tête et sur tout le corpa, la pauvre femme a été transportée à l'hôpital Saint-Jean, où elle est restée en traitement. CAMBRIOLEUR MIS EN FUITE Cette nuit, un individu a été surpria,-chaussée de Ninove, 231, dans la brassa rie V..., alors qu'il était occupé à cambrioler l'établissement. A la faveur de l'obscurité, il a pu prendre la fuite; il a néanmoins été ra-connu. C'est un nommé Bernard C..., âgé de 24 ans, recherché par la policé pour divers méfaits. U a laissé sur place un sac bondé d'objets, qu'il se disposait à emporter lor»> qu'il a été surpris. LES FRASQUES D'UNE LOCOMOTIVE Herseaux, dimanche. — Hier après-midi, vers 4 heures, un train de marchandises fut formé en gare d'Herseaux. La locomotive manœuvrait, remorquant 50 à 60 wagons, quand, tout à coup, une détonation se fit entendre. Une fuite venait de se produire dans l'un des tubes du piston. Au même instant, la vapeur s'en échappa avec une telle intensité que personne ne put s'en approcher. Le foyer de la machine laissait échapper une véritable pluie de feu. Heureusement, le chauffeur et le mécanicien purent s'esquiver, sans avoir reçu de brûlure. Lorsqu'il n'y eut plus de danger, la machine fut remisée, tf l'arsenal pour réparations*

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Dit item is een uitgave in de reeks La dernière heure behorende tot de categorie Liberale pers. Uitgegeven in Bruxelles .

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