N° 2157. XLl® ANNÉE. N° 25 i.f nlimpro fr. 0.5i dimanche 29 Mars 1914. LA Fédération Artistique JOURNAL HEBDOMADAIRE FONDÉ EN 1873 BELGIQUE : 15 francs par an. BRUXELLES ETRANGER: 18 francs par an. RUE DE LA VICTOIRE, 56. TÉLÉPHONE A 6162 Directeurs-Propriétaires : Edm -L. DE TAEyfi, VURGEY, VA1V CLEEF Dépôts du journal : 7, galerie (lu Roi et maison Beethoven, 17, rue de la Régeno3 et à Gandj à la Librairie Van Goethem. — Les abonnements prennent cours à toute date. —11 est interdit de reproduire nos articles sans en indiquer la provenance et l'auteur. — Les manuscrits ne sont pas rendus. — Les auteurs sont seuls responsables de leurs articles. SOMMAIRE. — La Femme contemporaine : Saint-Cèke. — Figures littéraires belges : Charles Conrardy. —- Les Expositions : Guy de Gerjiance. — Lettre de Gand : Paul Bergmans. — Lettre d'Anvers : E.-J. Verssands. — Chronique théâtrale : Isid. van Cleef. — Bibliographie : V. — Notes et Paroles. — Les Concerts. — Courrier théâtral. — Bulletin des Expositions et Concours. « LA FEMME CONTEMPORAINE » (Anvers, 16 mai-16 juin). Tous les artistes et les amateurs qui visitent les salons et les ateliers,connaissent le beau studio de Mm'Ketty Gilsoul-Hoppe, l'artiste émérite que le « Club international des Dames » a choisie pour présider à l'exposition de «Ea femme contemporaine». C'est chez elle, dans cet atelier magnifiquement orné de ses plus belles toiles, — et j'en parlerai bientôt — quo j'ai pu m'instruire au sujet de cette tentative, la première de ce genre chez nous. N'y verra-t-on pas la femme depuis la sortie de l'école dans toutes les professions qui lui sont accessibles et qu'elle exerce en Belgique ? Oui, « La femme seule », mais une femme travailleuse et saine d'esprit, non suggestionnée par les utopies sociales, ces rêves impossibles qui sont pour le sexe féminin un fléau quasi aussi réprimant que la prostitution. Tous les deux font autaut de victimes et détruisent autant de foyers, car ils désorbiteut le principe fonctionnel du sexe essentiellement maternel. Nulle autre que Mme Gilsoul-Hoppe n'eut pu mieux diriger la partie artistique d'une telle entreprise. On y verra la femme d'intérieur, celle occupée au dehors, chacune placée dans son cadre familier entourée de tout ce qui peut alléger et faciliter sa tâche. Les femmes de toutes conditions y trouveront d'utiles suggestions, tant au point de vue du confort qu'à celui de l'bygiène. Les lettres belges, illustrées par tant de femmes de talent, seront représentées par des livres. Enfin des conférences seront-données par quelques-unes d'entre-elles. De la maison ouvrière modèle au salon luxueux de la maison patricienne, tout ce qui intéresse la femme sera exposé par des spécialistes et des décorateurs de marque. N'est-ce pas réellement prometteur ? Et maintenant que me voilà renseigné, je regarde. Je regarde et m'arrête devant ces béguinages que Mme Gilsoul-Hoppe a traduits avec un si noble et si juste sentiment du milieu. Il y a dans ces œuvres, à côté d'une brillante exécution, des puérilités qu'une femme peut seule découvrir et qui évoquent une troublante intimité, ces riens daus l'attitude d'une vieille, dans l'arrangement d'un bouquet ou d'un parterre de fleurs, tout le propre de l'art féminin, et par cela seul cet art se justifie. Mais, malgré une sincère admiration pour ces vieux coins des Flandres et ces maisonnettes vermoulues, je préfère les dernières œuvres que M'1™ Gilsoul exécuta, récemment, à Bar-bizou. Oui ! Quelque chose s'est épanoui dans le talent de cette artiste ; moins de mélancolie plane dans ces ciels grisâtres, le soleil a fait une trouée et " d'une fleur morte, un vivant papillon.» L'aimable artiste me dicte les titres, La maison abandonnée, elle n'est guère triste cette maison! Que de fleurs délicates et finement colorées ! Combien ces arbustes qui se sentent plus libres ont élevés leurs ramures plus haut et plus droit vers la lumière... Voici ensuite, deux toiles éblouissantes faites aux Floralies, puis la Guinguette ensoleillée, des esquisses. Et c'est dars ce milieu créé pour la joie des yeux que l'artiste veut bien se consacrer à l'éducation artistique de quelques jeunes filles vraiment favorisées. Nous comprenons que c'est là une manière de délassement, car la joie de peindre est uue de celle qui ne trompe pas. Saint-Cère. FIGURES LITTÉRAIRES BELGES XIV. —Thomas Braun Janus est dieu, Thomas Braun est son prophète et Robert Silvercruys, son Évangile ! Mais c'est une mauvaise plaisanterie, car Braun est sincère, simple et doux. Nous l'aimons. Il a élargi l'horizon poétique un soir que la pluie mouillait les âmes et les toits. Il a fumé sa pipe au seuil de la Maison de la Pensée et du Bonheur. Au cœur des mystiques Ardenues,

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