La Flandre libérale

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s.n. 1914, 25 Mei. La Flandre libérale. Geraadpleegd op 27 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/mp4vh5d83h/
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■awiMctfCMWMWg—WWlIll M M 40° Année — Lundi 25 Mai 1814 w^ww«wHwi«uap<iB»w^ QUOTIDIEN. -10 CENT. HBWMgggggmiyii^ i mmu ■ iwiiaufluiw R. 145 -« Lundi 25 Mai 19(4 LA FLANDRE LIBÉRALE ABONNEMENTS I mois. S mots. ^ mol$. 1 mi. BELGIQUE * Fr„ 2.00 4.00 8.00 16.00 UNION POSTALE s Fr. 3.75 9.00 18.00 36.00 On t'abonna au bureau du journal et dans tous las bureaux it posta RÉDACTION, ADMINISTRATION ET IMPRIMERIE SÂND, I, RUE DU NOUVEAU BOIS, I, GAND ABONNEMENTS ET ANNONCES ; = ■> RÉDACTION — Téléphone 32 Téléphone 13 ANNONCES Pour la ville et les Flandres, s'adresser an bnrean &S fournaL _ Pour le reste du pays et l'étranger, s'adresser à l'Office de Publicité, rue Neuve, 36, à Bruxelles, L'ENTENTE DES NEUTRES V T1 y a une quinzaine de jours, notre correspondant bruxellois esquissait sous une forme fantaisiste, à l'occasion de la visite du roi Christian, le rêve d'une entente entre les petits pays du centre et de l'ouest de l'Europe. Il revenait à cette idée,' cette semaine, en parlant d'un traité d'alliance que l'on pourrait aller signer à Copenhague. Et pourquoi pas, après tout? L'idée n'est-elle pas dans l'air? Précisément, le " Soir " nous apprend qu'un comité ayant pour but d'organiser un mouvement dans ce sens vient de se constituer à Groningue. Et tout un programme semble arrêté déjà : il serait notamment question d'organiser des expositions auxquelles participeraient les petits Etats et qui se tiendraient successivement dans les capitales respectives.Ce projet nous paraît excellent, digne du plus vif intérêt, et il faudrait faire, pour qu'il aboutisse, les vœux les plus ardents. Non seulement on rapprocherait la Suisse, la Belgique, la Hollande et le Danemark, comme le souhaitait notre correspondant, mais la Norwège et la Suède seraient invitées à se 'grouper dans cette nouvelle " Entente cordiale ". Il suffit d'y réfléchir un peu pour que la nécessité de cette sextuple entente s'impose avec force è l'esprit. C'est peut-être le seul bon résultat que pourrait avoir le dernier renforcement des armées de nos grandes puissances européennes. Car il est évident que la loi d'airain pèse plus lourdement sur les petites nations, depuis lors : partout on a senti que désormais les petits étaient menacés plus directement par les sottises des grands et que, Suédois, Norwégiens, Hollandais, Danois, Belges et Suisses nous allions être entraînes, sous risque des plus graves dangers, vers le gouffre de la paix armée. La Suède en subit une grave crise intérieure. Le Danemark s'est vu contraint d'augmenter ses charges militaires et financières. De même pour la Belgique. Mais, isolés, que pouvons-nous? Que deviendrions-nous, dans une tourmente générale, dans la formidable conflagration qui a failli éclater plusieurs fois depuis cinq ans. dont la menace est toujours suspendue sur nos têtes? La Suède frémit, car elle sait bien nue les cosaques ne feraient d'elle qu'une bouchée. Ln, Hollande se retranche dans ses vieilles orovinces, élève fort sur fort. Le Danemark vo't trop quelle belle proie il serait. La Belgique a déjà disparu sur certaines car-tA9 de conquérants en chambre. Et la Suîs=« frondeuse indispose vivement les pongermanistes. Isolés, nous serions envahis, ruinés, annexés. Isolés, nous serions le pourboire du vainqueur. Isolés, nous sommes lamentablement, ridiculement, co-miouement, impuissants. Groupés, au contraire, quelle force imposante nos six pays représenteraient ! La Suède et la Norwège comptent ensemble huit millions d'habitants (deux millions et demi de Norvvégiens et cinq millions et demi de Suédois) et le Danemark en a deux millions et sept cent mille ; nos voisins de Hollande sont six millions et la Suisse a trois millions et demi d'âmes. Faites le total : cela fait, avec nos sept millions et demi de Belges, près de vingt-huit millions d'êtres qui, aujourd'hui,dispersés, séparés de la façon la plus étrange et la plus stupide ont tous les mêmes appréhensions, tremblent pour leur liberté, pour leur indépendance, alors que — éloquent et anormal contraste — lès puissances s'entendent, se groupent, forment des ententes et des alliances. Nous avons vu naguère des peuples des Balkans qui se détestaient cordialement, se rapprocher, s'unir, combattre côte à côte dans un but de conquête. Et nous qui jamais n'avons eu la moindre querelle, qui sommes de bons amis, qui ne sommes même pa° par un heureux hasard, des rivaux sur le terrain économique, et qui avons le même intérêt et le même idéal — la Paix et la Liberté — nous ne saurions nous tendre la main, former la chaîne de secours ! A la vérité, que cela ne s soit pas conclu depuis vingt ans, cette entente des neutres, voilà qui semblera aux historiens de l'avenir étrange et presque criminel ; et voilà qui n'est guère flatteur pour nos diplomates. Admettez par exemple que nous fassions, tous les six, notre devoir de défense, à l'égal de ce que réalise la France : nous pourrions mettre sur pied trois millions d'hommes. 'Admet- ■ iii llllllll. t" tez que cet effort désespéré n'étant point nécessaire, nous nous bornions à prendre cinquante pour cent du contingent, comme en Belgique; les petits Etats disposeraient d'un million et demi de soldats au moins. En sont-ils éloignés? Pas du tout. Lo Danemark dispose de 84,000 hommes, depuis la loi de 1909 ; il a, de plus, une marine. La Norwège dispose d'une flotte et de 110,000 hommes (nouvelle loi militaire d© 1909). La Suède dispose d'effectifs considérables : 500,000 hommes avec la Landsturm, sans compter une flotte qui a 4,000 matelots.La Hollande, dont la flotte est la plus considérable — 15 navires cuirassés ou protégés, trois monitors cuirassés, trois canonnières de rivière, 41 torpilleurs avec au total 84,000 tonneaux, 427 canons, 145 tubes lance-torpilles et 7,000 hommes d'équipage — ne publie pas le chiffre de ses effectifs, pour l'armée de terre, mais ceux-ci dépassent deux cent mille hommes, croyons-nous. Quant à la Suisse, elle a 208.000 fusils, sans compter la Landsturm, qui est de 05,000 hommes. Faites encore le total, et ajoutez-y les trois cent mille pioupious, cavaliers et artilleurs que nous pourrons aligner et vous trouverez que dès à présent les Etats neutres, sans parler de la marine, pourraient s'appuyer sur une force totale de près de quinze cents mille hommes. Sans doute, il ne s'agit pas pour nous de vastes desseins militaires. Et il serait très compliqué et peut-être nuisible de songer à une entente militaire. Mais si les petits Etats se rapprochaient, s'ils s'entendaient pour la défense de leurs intérêts communs, et surtout de l'intérêt suprême qui se confond avec la cause de la paix, quel rôle et quelles destinées leur seraient dévolus ! Entre les puissances qui s'observent, se combattent, se contrebalancent, se menacent à chaque instant et menacent en même temps la paix du monde — celle des neutres surtout — de quel poids serait le désir d'une Entente qui représenterait six pays riches, peuples déterminés, étroitement unisl La réalisation de cette Entente, ce serait l'événement le plus considérable qui se serait produit en Europe depuis Sadowa et depuis Sedan. Ce serait la perpétuelle menace de la guerre écartée, car aucun groupement des puissances n'oserait courir le risque de se mettre à dos pareils adversaires. Car la conclusion de la Sextuple Entente n'aurait pas seulement nour résultat #de renforcer la sécurité de chacun des petits Etats, elle pourrait forger l'outil grâce auquel les petits pourront remplacer la loi d'airain nar la loi du droit et dicter la paix aux puis-teants.C'est là un Heau et noble rêve, digne de hanter les esprits les plus clairs et les plus généreux. Echos & Nouvelles La rétama Ai l'enseignement moyen Les travaux de la commission de réforme de l'enseignement moyen touchent à leur fin. Dans sa dernière séance, lal commission a voté par 22 voix contre 3 et 6 abstentions le principe très important de l'équivalence de la section latine et de la section gréco-latine. Elle a décidé en outre par 24 voix contre 5 et 2 abstentions que le nombre de langues étudiées obligatoirement dans les humanités anciennes, avant la rhétorique supérieure, ne pourra dépasser quatre.Enfin, en ce! qui concerne la part qu'il convient de faire à la langue maternelle dans l'enseignement des diverses branches du programme et le choix de la deuxième langue moderne, la commission a résolu de s'en, tenir à l'application des lois et règlements actuellement en vigueur.Prochainement elle abordera la question des humanités modernes. la conseil colonial Le conseil colonial s'est réuni, samedi après-midi, sous la présidence de M. Renkin, ministre des colonies. M. le ministre a fait l'éloge de M. Van de Vin, conseiller décédé depuis la dernière séance. Puis le conseil a approuvé successivement à l'unanimité : 1° le rapport, préparé par M. Galopin, sur le projet de décret définissant le nouveau régime des entrepôts ; 2° le rapport, préparé par M. Dubois, sur un projet de décret portant suppression des droits de sortie sur les arachides, l'huile de palme, les noix palmistes, le sésame et le café ; 3° le rapport, préparé par M. Morisseaux, sur un projet de décret autorisant la prorogation du droit exclusif de recherches minières t accordé à certaines sociétés ; 4° un projet 3 de décret cédant à l'American Presbyte-rian Congo Mission 9 hectares de terres à Kabula (district du Kasaï), rapporteur M D'ubretocq ; 5° à l'unanimité moins une abstention un projet do décret cédant à la Congrégation des Missionnaires de Sciheut, 200 hectares de terres à Boyan-) ge (district de Bangala), rapporteur M. î Dubreucq 3 Dn éeho de la grandie revue mlllialre ; Lors de la. grande revue militaire qui eut lieu mercredi dernier à Bruxelles, en ' l'honneur des souverains danois, le Roi montait un superbe coursier bai brun, " Master ", portant un caparaçon brodé l d'or qui servit à notre premier roi Léo-pold 1er. Le roi Christian montait le beau bai brun " Mont joie " sur lequel le roi I Albert fit son entrée lors du couronnement.} La garda civique au camp Depuis la réorganisation- de l'armée de nombreuses unités sont appelées à faire , des séjours relativement prolongés au i camp de Beverloo. Par suite de cette circonstance, les logements ne sont plus disponibles à certaines époques de l'année; il a été décidé que jusqu'à nouvel ordre, la garde civique ne ferait plus de périodes de tir au camp. s On prête au gouvernement l'intention d'étudier la possibilité d'établir un ou » plusieurs camps d'instruction à l'usage de r la milice citoyenne. 3 Congrès International d'éducation populaire s Le 4e congrès international d'éducation populaire aura lieu à Leipzig du 25 au 29 septembre prochain, sous le haut patronage du roi de Saxe. D'éminentes collaborations sont acquises à ce congrès ; des rapports seront t présentés notamment par MM. Stanley > Hall, président de la Clark Uni vers îty 1 (Etats-Unis), Foerster, de Munich, Fer-l ,<linand Buisson, de Paris, Neumann, de Hambourg, Schultze, de Berlin, etc. Le programme du congrès comporte le3 i questions suivantes : 3 1. Le livre de la jeunesse: 2. Conférences, écoles populaires supé , rieures, settlemen ; i 3. Les arts plastiques, les musées, les théâtres et la jeunesse; 1 4. Le cinématographe et la jeunesse ; 3 5. Culture physique de la jeunesse, exercices corporels, sports ; 3 6. Protection de la jeunesse exposée 3 aux dangers de toutes sortes et abandon-J née à elle-même. Le programme détaillé et les renseigne-1 ments complémentaires seront envoyés aux personnes qui en feront la demande à M. Temmerman, secrétaire de l'office in--, ternational des œuvres d'éducation populaire, avenue Voltaire, 3, à Schaer-beek.VUW."^UWi".V."AWWV%% SSCÏ1 Voir en 2™ page : : LES RÉSULTATS ! CES ÉLECTIONS % < L'héroïsme flamand —m— > Les Flamands passent pour une race ( peu militaire, et c'est à bon droit, si l'on entend par races militaires celles ! qui, dans le passé du moins, eurent le goût de la guerre pour la guerre — car 1 aujourd'hui, il n'est, je crois, aucun peuple civilisé qui ait le goût de la J guerre pour la guerre : c'est un goût , trop ruineux. Chez eux, ils ont pu se montrer ( magnifiquement héroïques, soit dans , la résistance à l'invasion, soit dans la , guerre civile. On trouverait difficile- ] 1 ment dans l'histoire de la Grèce anti- , que une scène plus dramatique et plus j belle que la sortie désespérée des Gan- ( toi 9 sous Philippe van Artevelde mai-- j chant à la rencontre des troupes du comte qu'ils devaient rencontrer à Beverhoutsveld. Mais ces mêmes Fia- : mands, si vaillants guerriers quand il ( s'agissait de défendre leurs murailles ! et leurs foyers, avaient fait inscrire ( dans leur charte qu'ils n'eussent jamais à servir dans l'armée de leur prince à plus de trois jours de distance de la frontière. A la différence des Wal- i Ions, ils n'eurent jamais auçun goût pour le métier de soldats mercenaires ; ils ne fournirent ni à l'Espagne, ni à l'Autriche aucun régiment, et ce n'est qu'exceptionnellement qu'ils servirent sous leurs drapeaux. Mais il n'est aucun peuple de notre Occident, mi-germain, mi-celtique, que n'ait travaillé plus ou moins ce ferment de l'esprit d'aventure qui souvent coûte cher aux nations, mais qui, après tout, les a poussées à faire de grandes choses. Les Flamands ne font pas exception i ils ont eu aussi leurs aventuriers héroïques, mais on ne les connaît guère, parce qu'ils appartiennent à ■cette histoire de la marine que l'on a a. j: jiwjmimbuaijj tmmmm mu »■■ i\mmmKmauKmimmmmaui presque complètement négligée jusqu'ici. Un historien français, M. Henri Malo, vient de nous les révéler avec autant d'érudition que de sympathie, dans l'ouvrage définitif qu'ii vient de consacrer aux corsaires dunkerquois et à Jean Bart (1). £ M. Henri Malo, romancier et poète < de talent autant qu'historien, est Bou- i lonnais. Il a commencé son œuvre bis- 1 torique par une remarquable étude sur 1 Renaud de Daumartin et la coalition j de Bouvines, bientôt suivie d'une pe- . tite histoire de Boulogne qui fait auto- ] rité. En étudiant l'histoire de sa ville t natale, il fut nécessairement amené à ; étudier la guerre de course. Ayant con- 1 staté la pauvreté de la littérature his- ( torique sur ce sujet, il entrevit là une ] mine de choses inconnues et se mit à ^ creuser le sujet avec cette méthode et cette conscience qu'il faut reconnaître < aux chartistes français. ( Le centro de la guerre de course * dans la Manche et la mer du Nord, ] fut, depuis le moyen âge jusqu'à la fin ] du XVIIIe siècle, le port de Dunker- i que. Or, Dunkerque n'est un port fran- < çais que depuis 1662. Tout le passé de 5 la ville était impérial, espagnol, ou plus exactement flamand, et ces hé- 1 roïques corsaires, dont Jean Bart de- ] vait être le type accompli, apparte- j naient à la rude race de marins qui, de tous temps, des îles de Zélande au < cap Gris-Nez, ont vécu de la pêche, et, 1 il faut bien le dire, du pillage des épa- j ves sur une mer qui, pour avoir une grève plate et sablonneuse, n'en est j pas moins très difficile. Jean Bart et ses compagnons, excel- ' lents serviteurs de Louis XIV, eussent probablement guerroyé du même cœur pour les Espagnols, si les hasards de la ' diplomatie les avaient fait naître sous , la bannière du Roi catholique au lieu ] de celle du Boi très chrétien; ils 1 étaient de la même race que leurs adversaires parfois heureux, les Osten-■ dais. Jean Bart et Jean Jacobsen, d'Ostende, parlaient la même langue • et sentaient de même. Toute la pre- 1 mière partie du livre de M. Malo, qui va des origines à 1662, n'est donc que : l'histoire de la course flamande. Or, la ; course, à cette époque, se confondait avec la marine. C'est une sinistre et terrible épopée : pillages, incendies, massacres, guerre avec les 'Anglais, les Hollandais, les Français ; on se demande comment il fut possible à la po- ' pulation de notre côte de subsister pen- ' dant l'époque troublée qui va du milieu du XVIe siècle au milieu du XVIIe. ! > M. Malo est un historien scrupuleux : il ne cherche pas à colorer son récit ; il n'avance rien qu'il ne puisse prouver. Il a dépouillé toutes les archives concernant la marine à Paris, à Bruxelles, à Dunkerque, à Bergues, à Nieuport, à Ostende, à Bruges. Il n'a travaillé que sur des documents authentiques, mais comme ces documents sont éloquents i Tantôt ce sont les Hollandais qui font une descente sur la côte, brûlent un village, massacrent les habitants, détruisent les maisons. Tantôt ce sont les Flamands qui guettent un convoi marchand à l'embouchure de l'Escaut, en coulent la , moitié et ramènent le reste à Dunker- ; que. Une série de désastres maritimes et voilà la ville vidée d'hommes. Qu'importe ! La race a toujours des fils à donner à la guerre et 4 la mer. On est confondu de sa vitalité, de son ' énergie. Certes, elle n'est ni délicate, ' ni raffinée, elle ne conçoit pas la ' guerre sans le pillage. Sous ce rapport, toutes les races maritimes de l'Europe , ' se valaient d'ailleurs. Mais quelle vail-! lance dans le combat, quel mépris du danger, quelle énergie vitale et, surtout. quelle entente de la mer! Grouillant de faits, le livre de M. 1 '' Malo en arrive parfois à donner une impression de monotonie, tant les traits ; de hardiesse et d'héroïsme y sont répé-; tés, et quand on a bien lu ces pages I érudites et enflammées, on reste confondu de ce que l'incurie autrichienne n'ait jamais su tirer parti des qualités * maritimes de ce peuple, et les ait laissé ; s'engourdir au point qu'après un siècle, ; les Flamands de la côte, échappés à la ; domination française, ne songeaient II plus à emprunter à la mer, à leur mer, J que les maigres profits de la pêche cô-jj tière. C'est, en somme, un trait de J génie de Colbert et de Louis XIV que " d'avoir compris ce qu'on pouvait tirer " de l'héroïsme maritime des Flamands. 3 Ce fut un malheur pour nos provinces 5 que l'empereur Charles VI ne s'en soit ' jamais douté. ^ L. DUMONT.WILDEN. s (T) Les Corsaires dunkerquois et Jean a Bart. —2 vol., à Paris, au Mercure de 1 France. Emlle Boutroux en Allemagne c , * y Emile Boutroux qui, avec Henri Berg- a son, représente la philosophie moderne j2 en France, est en ce moment en Allemagne. 11 y donne des conférences, aux universités de Berlin et d'iena, notarn- " ment. ? A Berlin, il a parlé le 16 de ce mois ; le sujet de sa conférence! était 1' "'Esprit n allemand et l'esprit français". A léna, le 22 mai, il a parlé de la "Vérité scien- f tifique et la vérité idéale". , L'esprit français ne pourrait avoir un meilleur interprète que ce délicat et doux penseur, au caractère essentielle-ment conciliant et tolérant, pei'sonni- 1 fiant sa nation en ses qualités les plus précieuses, les plus profondes. On fait un peu tort aux Français en considérant trop longtemps Voltaire ' comme le type parfait de la mentalité française. La polémique brillante, l'es- £ prit pétillant ne sont pas tout ce que la France produit dans le domaine de la pensée. Il existe quelque chose de plus intime, de plus grave que ce brio, quel- , que choseï qui recherche et comprend le g sérieux de la vie. La récente révolution dans la philosophie française, qui a mis au premier rang Boutroux et Bergson, a amené un ^ retour aux idées régnantes avant que le rationalismei fût devenu tout puissant. ^ Boutroux, notamment, procède de Pas- , cal et toute son œuvre porte l'empreinte de ce grand penseur. Sa philosophie tend à mettre la science moderne en harmonie avec* les besoins de l'âme. Pour ^ lui les contradictions de l'heure actuelle , ne sont pas irréductibles. Il en pressent la solution en une unité plus haute du ^ vrai et du bien. Et lorsqu'il prétend mettre d'accord j la science et la foi, ce' n'est pas de l'an-eienne> et aveugle crédulité qu'il s'agit, ni d'assujettir la vér.té scientifique au dogme. Boutroux a le plus grand respect pour les révélations grandioses des Scien- j ces naturelles. Il ne les discute point, r il les accepte avec joie. _ Mais il proclame aussi les droits im- j prescriptibles de l'âme. Il ne peut rendre les idées de devoir et de droit dépend'an- ( tes das vérités scientifiques : elles consti-tuent en nous des forces actives. On pourrait dire que Boutroux arrive à cette conclusion, parce ou'il sent, parce j qu'il pense en Français. Car ce fut de ^ tout temps la spécialité des Français de j laisser la pensée abstraite pénétrer profondément les réalités de la vie. De r tâcher d'établir une harmonie entre l'esprit cherchant la vé/ité et la nature, ^ dont la destinée est le développement j de toutes les forces,' de toutes les fa- t cultés. j Boutroux paraît donc tout spéciale- q ment qualifié pour être l'apôtre de la pensée française en Allemagne. Il est j de ceux parmi ses compatriotes, en petit ^ nombre à la vérité, que les profondes divisions politiques entre les deux pays ^ n'ont pas empêchés de connaître et d'apprécier à leur valeur l'importance des 1 travaux scientifiques de l'Allemagne. î Plus peut-être qu'aucun autre Français 1 contemporain, il a suivi les développe- ° ments de 1a. pensée allemande dans tou- ^ tes les branches. " L'Allemagne n'est, à aucun point de vue, un pays inconnu pour Boutroux, écrit un correspondant de la "Frankfurter Zeitung". Il me reçut, il y a peu «le jours, d'ans sa demeure près du Bois de c Boulogne, dans lie calme de la "fondation c Thiers", dont il est le dirAteur. Le vail- J lant septuagénaire aux cheveux blancs, , au visage sillonné des marquas d'une pensée aiguisée, me parla avec une joie c évidente de ses souvenirs d'Allemagne. Il a fréquenté l'Université d'Heidelberg, j: fut lié d'amitié avec Edouard Zeller, dont il a traduit plus tard l'histoire de la philosophie grecque. Il fut aussi en c relations amicales avec Eucken et Riehl. ? " Ce qui prouve surtout l'estime en 1 laquelle il tient l'Allemagne, c'est que 1 son fils et sa fille ont tous deux été ele- r >vés à Fribourg-en-Brisgau ' " Mme Boutroux, qui accompagne son mari à Berlin, est la sœur du grand ma- î thématicien Henri Poincaré. " Ce voyage est pour 'le vieillard toute une entreprise. Malgré ses soixante-dix ■ans tout proches, il donna l'année dernière une série de conférences aux Etats-Unis, à l'Université de Princeton. Mais il a été assez souffrant dans ces derniers temps; sa vue a été sérieusement mena- i cée. Il a tenu cependant à s'acquitter de la promesse faite à ses amis d'Allemagne, c donnant ainsi une nouvelle preuve de i l'estime singulière en laquelle il tient ( notre pays. " 1 La conférence de Boutroux Rien n'est plus difficile, d'après M. i Boutroux, que de se faire une opinion i scientifique en cette question de la comparaison de l'esprit allemand avec i l'esprit français. Il faut pour cela des ( idées générales sur l'activité intellectuelle des deux peuples Sur ceis idées 1 générales, la plupart des hommes foro-5 dent leur manière de voir et d'agir. De l toute façon un examen, même incom- ( u plet, vaut mieux que l'ignorancte totale, < que le hasard. l La première impression d'un Français ] observant les Allemands, c'est que leur caractère a deux faces distinctes : les mots \ 1 idéalisme et réalisme expriment à peu 1 2 près exactement cette dualité. Le problème peut paraître compliqué : ■na———yg——————a—fcumm Quelques uns croient le résoudre en admettant qu'une seule de ces tendances est fondamentale pour l'esprit allemand D'autres concluent à un dualisme radical, à une double nature. L'unité de l'esprit allemand est pour moi évidente, affirme' M. Boutroux; et cette unité comprend1, réunit les d'eux tendances en les harmonisant. L'idée allemande est une, mais son unité n'est pas un composé statique, ede est une réalisation vivante de l'esprit. Et l'esprit est ainsi fait, qu'il doit set manifester dans la vie matérielle, qui e.;t en apparence son objet, pour être réalisé. La matière sans l'esprit n'est pas l'entier, mais une partie, et réciproquement. De l'esprit, comme potentialité, à la matière, à la force, à l'augmentation infinie des énergies, — de la matière et de 'a force à l'esprit, comme concept: voilà. les deux phases du développement dont résulte l'unité. Pour se convaincre que c'est bien là un dés principes essentiels de l'esprit allemand, il suffit de considérer, par exemple, la philosophie allemande et l'art allemand, l'importance attribuée à l'histoire, et la vie allemande elle même, tant individuelle que sociale. La plus haute expression de cette vie, c'est la liberté, et la vraie liberté, d'après la pensée allemande, c'est l'union, la collaboration de l'individu et de Ja collectivité. La première impression d'un Allemand en considérant la pensée et l'activité françaises est tantôt celle d'une soumission passive à une direction extérieure, tantôt la revendication de l'absolue liberté individuelle. On explique souvent cette apparence, en admettant que le Français est épris d'une liberté purement négative, dans le sens de l'indépendance de toute règle. L'idée maîtresse de l'esprit français est, se^on M. Boutroux, une idée positive: l'idée de l'homme que nous devons nous efforcer de comprendre et de réaliser en la forme la plus parfaite dont sa nature soit capable. iL'homme est en réalité intelligence et sentiment, l'union intime des deux forces étant un idéal rarement atteint. Les Français sont ballottés de l'une à l'autre, ne se décidant pas à exclure ou à méconnaître l'un des deux, en faveur de l'autre. Cette conception de l'esprit français est évidente pour ceux qui considèrent une dtes grandes manifestations de ctet esprit, la sécularisation de la philosophie, de la morale, dé la science, de l'art; l'importance attribuée à la cul-tare intellectuelle, l'originalité de Ja langue et des lettres françaises. L'esprit allemand et l'esprit français ne sont pas opposés ; ils sont différents, et peuvent très heureusement se compléter. Le contact de l'espric allemand peut fournir à l'esprit français un stimulant de certaines facultés de recherche de l'infini dans la nature et de l'infini divin, selon le précepte de Pascal. De même, il peut être avantageux aux Français de considérer, dans l'admirable travail commun dés Allemands, la force qu'acquiert l'individu^ lorsqu'il se subordonne à la collectivité. D'autre part, l'esprit allemand, qui ne considère d'habitude les parties que dans leur rapport avec le tout, aura tout avantage à observer la tendance de l'esprit français à se proposer comme but la réalisation 'd'une culture essentiellement individuelle, pour former de toutes les activités spéciales une société harmonieusement une. Et il ne sera pas inutile à l'Allemand! de sel rendre compte d'u grand intérêt que professent les Français pour la forme, pour mettre l'expression en rapport, non seulement avec l'objet que l'on traite, mais aussi avec la mentalité de ceux à qui l'on) s'adresse Faut-iî aller plus loin et poursuivre une fusion de l'esprit allemand et de l'esprit français? Cette fusion n'aurait d'autre effet que de nous donner, au lieu de deux types originaux et féconds, un type médiocre, insignifiant. Ce qui doit être le but de nos efforts, c'est bien plutôt le progrès, non par l'unité d'ans l'uniformité, mais par l'harmonie dans la diversité. Telle est, d'après la "Frankfurter Zeitung", la substance du beau discours de M. Emile Boutroux. vi ^ ^ ' 1 MONITEUR —*— NOTARIAT. — Sont nommés notaires : • A la résidence de Genappe, M. Défalqué, docteur en droit et candidat notaire, juge suppléant à la justice de paix du canton de Genappe, en remplacement de M. Huyberechts, appelé à d'autres fonctions ; A la résidence de La Hulpe. M. Stéve-nart, candidat notaire à La Hulpe, en remplacement de son père, décédé. BOURGMESTRES. — M. Lambot, est nommé bourgmestre de la commune de Gilly. M. Paulet est nommé bourgmestre de la commune de Celles. TELEGRAPHES ET TELEPHONES. — Démission de leur emploi est accordée à MM. Evelij, inspecteur de 2e classe, et Merckx, commis-chef. Ils sont autorisés à faire valoir leurs titres à une pension de retraite. Sont nommés à titre honorifique: in-specteuir de Ire classe, M. Evelij, inspecteur de 2e classe pensionné ; sous-chef de bureau, M. Merckx, commis-chef pensionné.

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Dit item is een uitgave in de reeks La Flandre libérale behorende tot de categorie Culturele bladen. Uitgegeven in Gand van 1874 tot 1974.

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