La Flandre libérale

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17 december 1918
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s.n. 1918, 17 December. La Flandre libérale. Geraadpleegd op 26 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/1c1td9p36n/
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44' AMét. — Mardi 17 Oéccnbr» MIS. POIX • 10 CENTIMES ■' 36. - Mardi 17 Déctnbr* 1918. ' LA FLANDRE LIBÉRALE ABONNEMENTS Momentanément 2 fr. 50 par mois ou 7 fr. 50 par trimestre Pour l'étranger le port en sus. RÉDACTION, ADMINISTRATION ET IMPRIMERIE : QAND, i, RUE DU NOUVEAU BOIS ANNONCES Pour le prix des annonces, s,adresser au bureau du journal. On traite & forfait, S ~" la France et ilsace-Loiraine —o— Nous avons lu dans les journaux français le récit enthousiaste de l'accueil vibrant que les populations de l'Alsace-Lorraine, libérées du joug teutoa, après un esclavage de près d'un demi-siècle, ont fait aux chefs du gouvernement français, la semaine passée. A la Chambre, MM. Deschanel et Clé-menceau, dans deux magnifiques discours dont l'affichage a été décidé, ont résumé les impressions qu'a laissées la triomphale visite dans tous les cœurs français ; ils ont mis en relief la grande leçon qui se dégage du Ions: martyre domine de l'exubérante joi!e desi Alsaciens-Lorrains (rendus à la mère-patrie. L'allégresse des Alsaciens-Lorrain s ne fut pas " de commande " ; elle n'eut rien de conventionnel ni d' "officiel"; elle se manifesta spontanée, débordante : ce fut le cri de tout un peuple emprisonné dans les geôles du plus farouche despotisme, et dont on vient de briser les chaînes — cri de joie, cri de reconnaissance, clameur tumultueuse; de milliers de poitrines trop longtemps comprimées, et respirant maintenant avec ivresse et volupté l'air vivifiant de la liberté reconquise. Les acclamations qui saluèrent Poincaré et Clémenceau allaient, par-delà les deux chefs du gouvernement, à la France, dont les fils, — les glorieux poilus — à force d'endurance, d'énergie, de ténacité, ruinèrent la puissance germanique, odieuse et brutale, — à tout le peuple français qui sut attendre, dans le calme et la dignité, en dépit des outrages et des provocations des Teutons, que sonnât l'heure des revanches, au peuple français qui jamais ne désespéra, et qui aujourd'hui se voit récompensé de ses longs efforts. Les Allemands, tous les Allemands, affirmaient, il n'y a pas si longtemps encore, qu'il n'y avait pas de question d'Alsace-Lorraine pour eux. Si, il y avait une question d'Alsace-Lorraine, depuis 1871, et qui n'inté>-essait pas seulement l'Allemagne et la France, mais toute l'humanité. L'Alsace-Lorraine ! Ces deux provinces, aux yeux de tout être pensant, épris de justice, étaient devenues un symbole : le symbole du Dr ait f:>ulé aux pieds pair la Brutalité prussienne, du Droit étranglé par la Force. Quand les Teutons déclaraient qu'il n'y avait pas de question d'Alsace-Lorraine, ils révélaient par là même le peu de cas qu'ils faisaient de la justice internationale ; ils attestaient que seuls étaient en honneur chez eux la violence, la contrainte et la tyrannie. L'énergie avec laquelle ils formulaient leurs refus d'entamer toute discussion du problème alsacien-lorrain, leur ton catégorique et tranchant de ma-gisters, leur arrogance, servaient à mieux montrer encore combien ils méprisaient l'idée du Droit, coubien ils étaient indifférents à tout ce que l'Humanité civilisée considère comme les plus précieux de ses biens. Berlin n'eut jamais cure des protesta tions solennelles des députés alsaciens-lorrains à Bordeaux (1871) et au Reichs-tag ; pour ne pas entendre la voix des populations annexées malgré elles, les grands chefs teutons se bouchaient les oreilles. Us crurent pouvoir achever par la violence l'œuvre commencée par la violence : ils s'efforcèrent de germaniser le pays conquis, mais non soumis. Ils se heurtèrent à la résistance obstinée des Alsaciens-Lorrains ; la brutalité comme l'hypocrisie mielleuse des Prus-seins, eurent un seul résultat positif : ve fut d'ancrer plus profondément dans le cœur des opprimés la haine de la Kul-tur ; ce fut d'entretenir plus vivace dans les âmes l'espoir des justes réparations. Les souffrances de l'Alsace-Lorraine, la dignité stoïque avec laquelle elles furent supportées, la foi du peuple meurtri dans le triomphe futur, inévitable du Droit, furent pour le monde la plus belle, la plus mâle, la plus réconfoi-tante des leçons. Alors que pesait sur l'Univers la menace du militarisme prussien, toujours prêt à déchaîner une conflagra tion générale pour assouvir ses bas appétits, alors que, au milieu du cliquetis des armes, la conscience humaine se demandait avec effroi si le règne de la Force , n'était pas à jamais établi, les Alsaciens-Lorrains conservèrent intactes l'espéi an-ce et la foi dans la Justice. Ils n'eurent pas un moment de défaillance, même aux plus sombres jours. L'événement leur a donné raison. Le militarisme prussien, fondé sur la Force, est détruit ; le Droit est vainqueur ; l'Al-sace-Lorraine et la France sont bien vengées ; la conscience humaine satisfaite, applaudit au retour, dans le giron de la mère-patrie, des deux " petites sœurs " qu'avait vainement voulu asserrir un vil ravisseur. P. fi. ■ ■ Le maréchal Douglas Haig remercie la Belgique Le maréchal Douglas Haig a adressé la lettre suivante au chef de la mission belge au G. Q. G. britannique: " J'ai l'honneur de vous prier de vouloir bien faire part aux autorités belges de la profonde gratitude éprouvée par toute l'armée britannique en France pour les innombrables actes de bonté manifestés partout par les habitants de Belgique à l'égard des prisonniers de guerre britanniques rentrant dans nos lignes. " Poursuivant jusqu'au bout les méthodes adoptées à l'égard des soldats tombés en leur pouvoir, les Allemands, contrairement aux termes de l'armistice, ont relâché des milliers de prisonniers de guerre britanniques, sans guides, sans nourriture et sans équipement convenable, les laissant entièrement abandonnés à eux-mêmes pour rejoindre leurs camarade " Sans la» généreuse intervention du peuple belge, le sort de ces hommes, pendant cette pénible marche, eût été extrêmement cruel. " Que de fois les habitants sont sortis de chez eux, allant à la rencontre de nos soldats, leur offrant l'hoapitalité et leur donnant des vivres et des vêtements, dont, j'en suis certain, ils ne pouvaient que difficilement se passer eux-mêmes. " Les prisonniers de guerre britanniques, qui ont été en captivité dans votre pays, sont unanimes également à témoigner de la générosité des populations belges." Les jours de captivité sont Heureusement passés ; mais ce qui subsistera toujours, c'est le souvenir des soins qui ont été prodigués par vos compatriotes à nos soldats prisonniers. • " Nous en avons tous été profondémtent émus. J'ai l'honneur d'être votre obéissant serviteur. " (â) D. HAIG, maréchal, commandant en chef les armées britanniques en France» Le projet de loi sur les loyers Les " Documents parlementaires " ont publié le texte du projet de loi sur les loyers. En voici les points essentiels : Article premier. — Pour les baux conclus avant let 4 août 1914, le bailleur ne peut poursuivre que le paiement de solde impayé de la moitié des loyers échus, sauf s'il prouve que le preneur ou son conjoint non séparé de corps a les moyens de payer la totalité ou une quotité supérieure à la moitié. Art. 2. — Pour les baux conclus depuis le 4 août 1914, le bailleur peut poursuivre le paiement de la totalité des loyers échus, sauf au locataire à prouver qu'il ne peut en payer qu'une partiel. Celle-ci ne sera jamais inférieure à la moitié des loyers — payés ou non payés — échus. Pour les baux antérieurs au 4 août 1914, expirés pendant la guerre et renouvelés par le preneur ou son conjoint, on appliquera l'article 1er ou l'article 2 selon que le chiffre du loyer n'aura pas été modifié ou l'aura été. L'article 5 du projet organise les preuves à fournir (témoins et présomptions sont admis) et punit toute fausse déclaration.Art. 6. — Les actions en paiement des loyers prévus aux articles 1 et 2 ne seront pas reçues en justice si le loyer annuel ne dépasse pas : 600 francs pour les immeubles situés dans l'agglomération bruxelloise et dans les communes de plus de 100,000 habitants ; 400 francs pour les immeubles situés dans les communes de 50,000 à 100,000 habitants ; 200 francs pour les immeubles situés dans les communes de moins de 50,000 habitants. Art. 7. — Aucune condamnation au paiement des loyers visés aux articles 1 et 2 ne sera prononcée si le locataire : a trouvé la mort dans un fait de guerre ou dans un fait de l'ennemi ; & été retenu sous les drapeaux, interné ou fait prisonnier de guerre ; a été, de la part de l'ennemi, l'objet d'une mesure privative de sa liberté, pour des motifs d'ordre militaire ou politique, mais seulement pour la durée de l'exécution de cette mesure. Le bénéfice de la présente disposition pourra être invoqué par le conjoint, les descendants, ascendants, frères et sœurs du preneur si cellui-ei était leur soutien et si, habitant avec lui, ils ont continué la jouissance après son décès, son départ ou son arrestation. Les bénéficiaires de 1'iarticle 7 pourront toutefois être condamnés à payer tout ou partie du loyer si le bailleur prouve qu'ils en ont les moyens. L'article '8 donne au bailleur lésé par cette loi un recours contre toute personne qui sans avoir traité avec lui ou avec le locataire aurait joui de l'immeuble. Ce recours expirera 2 mois après la décision définitive avenue entre le bailleur et le preneur. Les actions en paiement de loyer devront être intentées dans les six mois de la publication de la loi ou de la date d'exigibilité fixée par 'lia convention des parties, si elle est postérieure à cette publication. Le ju^e pourra accorder termes et délais inférieurs à cinq ans. Les clauses' de déchéance et de résolution de plein droit pour défaut de paiement du loyer, des contributions, taxes et autres accessoires à l'échéance stipulée, ne seront point appliquées, sauf en cas d'inexécution du jugement prononcé en vertu des articles 1 et 2. Yoici, d'autre part, comment l'exposé des motifs justifie le projet du gouvernement, : " S'inspirant de ces faits et de la nécessité qu'il y a de donner à la crise qu'ils provoquent une solution conforme à l'équité et à l'intérêt public, ce projet de loi établit la présomption que certains loyers échus pendant la guerre constituent, pour le tout ou pour partie, des créances irrécouvrables. " Cette présomption " d'irrécouvrabi-lité " agit à concurrence de la moitié des loyers pour la généralité des baux; à concurrence du total pour les baux des petits logements et pour quelques cas qui commandent spécialement la sympathie. " Elle est absolue pour les baux des {>etits logements. Elle est relative et susceptible de preuve contraire pour tous les autres. " D'autre part, le projet de loi établit une distinction entre les baux conclus avant le 4 août 1914 et ceux qui ont été conclus après cette date. Si, en ce qui concerne les premiers, la présomption se justifie rigoureusement, il en va autres nient des seconds ; en effet, le preneur, en contractant pendant la guerre, a dû tenir oompte de 1 état réel de ses ressources. Aussi le projet présume t-il que, dans c» cas, la créance est recouvrable pour la totalité. Quant à la preuve admise à l'encon-tre de la présomption, elle est organisée avec des modalités spéciales par l'article 5. Cette disposition est importante, car elle est de nature à déjouer Les calculs et à vaincre la mauvaise foi des locataires." Les autres dispositions du projet ne réclament pas d'explications spéciales. " En résumé, le projet qui a réalisé l'accord entre des vues très divergentes à l'origine, constitue une œuvre d'apaisement et de conciliation. Il donne aux locataires les satisfactions qu'ils attendent légitimement. Il oblige les bailleurs à passer pour profits et pertes leurs créances douteuses et irrécouvrables, comme devront le faire les industriels et les établissements financiers pour leurs créances compromises par les événements de la guerre. Les bailleurs ne verront d'ailleurs dans lai sanction de la loi que la consécration d'une situation qui leur était imposée par les faits et devant laquelle la plupart d'entre eux avaient senti le devoir de s'incliner. De plus, le projet aura pour effet le grand avantage de mettre fin à une situation troublée dont le prolongement leur serait fatal. " t ^ » t . ■ La golianiie, la Beigltoe et rBlienagne La légation royale des Pays-Bas à Bruxelles envoie aux journaux belges une lettre démentant formellement que des troupes allemandes aient traversé le Lim-bourg hollandais en 1914 et rappelant qu'à cette occasion M. Davignon, ministre des affaires étrangères de Belgique, a déclaré que les Hollandais n'avaient cessé de garder vis-à-vis de la Belgique " la plus scrupuleuse neutralité ". Abordant les événements des dernières semaines, l'ambassadeur hollandais s'exprime comme suit : " Quant au passage de soldats allemands qui s'est effectué après la conclusion de l'armistice par territoire néerlandais, je me permets de vous donner l'exposé suivant des mesures prises par le gouvernement des Pays-Bas et des considérations qui les ont inspirées. " Certaines troupes allemandes se sont présentées à la. frontière en demandant à être admises aux Pays-Bas. " Pareille admission en territoire néerlandais aurait, avant la conclusion de l'armistice, entraîné l'internement de ces troupes, mais l'armistice avait profondément modifié la situation en fait et en droit : ' Les conditions acceptées par- les Allemands étant de nature à exclure une reprise des hostilités, le maintien de l'internement des militaires belligérants internés aux Pays-Bas conformément à la Convention de La Haye et des prisonniers de guerre internés dans ce pays en vertu de l'arrangement conclu en 1917 entre le gouvernement britannique et l'Allemagne, était devenu sans objet, et le gouvernement de la Reine se résolut d'autant plus facilement à leur libération " que le gouvernement britannique lui " avait fait connaître qu'il était bien cn-" tendu que les internés allemands avaient " droit au rapatriement " ; il serait notamment illogique d'internêr aujourd'hui des soldats, les transporter dans diffé rents camps d'internement, pour les libérer le lendemain du moment que la libération générale des internés fut admise. Il est cependant vrai que le gouvernement néerlandais aurait pu se prévaloir de son droit d'opposer un refus à la prière des troupes allemandes. Ce refus eût été difficile à concilier avec la ligne de conduite suivie en pareilles circonstances pendant toute la durée de la guerre à l'égard de tous les belligérants sans distinction, mais la situation générale du pays en ce moment l'aurait pleinement justifié, vu l'effervescence d'une partie de la population néerlandaise à cette épo que, le transport et l'hospitalisation de nombreux réfugiés civils arrivés du Nord de la France et le passage de milliers de prisonniers de guerre libérés en Allemagne, sollicité par les gouvernements alliés." Si, malgré cette situation, il s'est décidé de ne pas s'opposer à l'arrivée des militaires allemands, c'est, en premier lieu, sinon uniquement, parce qu'il avait la conception très nette, que cette décision serait contraire à l'intérêt de l'évacuation de la Belgique et notamment à, celui de la population du nord du pays, tant au' point de vue de son alimentation qu'à celui de l'ordre public. Il résultait, notamment des rapports reçus par les autorités néerlandaises à la frontière qu-3 des conflits armés menaçaient d'éclater entre les militaires en question et d'au-três troupes allemandes, conflits dont les habitants de cette partie de la Belgique devraient' fatalement iéprouver le contres-coup." L'accès du territoire néerlandais ne fut cependant pas permis sur toute la ligne de la frontière néerlando-belge, et le point frontière de Maeseyck fut choisi afin de pouvoir appliquer " strictement " le désarmement complet des troupes à " leur arrivée ainsi que la séquestration " de l'attirail de guerre qu'elles pou " vaient amener " ; ce qui a été fait, en toute occurrence. " En vous priant, Monsieur le Rédacteur en chef, de bien vouloir insérer ces lignes dans votre estimé journal, je vous offre l'assurance de ma considération distinguée."VAN VOLLENHOVE, ministre-résident de Sa Majesté la, rein© des Pays-Bas, - Une visite à l'ancien front belge (De notre envoyé spécial) SUITE a FIN suit L'artillerie de tranchées Des tranchées "de l'exposition", ainsi appelées par les militaires à cause de leur installation soignée, qui existent à Steenstraet, on aperçoit au loin, à une distance de deux kilomètres, le boyau de la mort, dont le nom seul en dit assez long. C'est là que, ainsi que dans les tranchées de la gerbe, de l'épi, de l'anguille, et dans beaucoup d'autres, cette artillerie eut à soutenir des luttes journalières pendant de longs mois. Elle eut toujours la supériorité sur l'ennemi, même à matériel égal. Et quand les Boches augmentèrent le leur, alors encore ils ne parvinrent pas à faire taire ' nos audacieux artilleurs de tranchées. A Pervyse Au mois d'octobre 1914, nos troupes eurent à soutenir une lutte terrible, à Pervyse, qui est situé à 9,5 kilomètres de Furnes. Sous la poussée de leurs ennemis, nos soldats avaient dû abandonner le coude de Tervaete. Le 26 octobre, toute notre artillerie bombarda cet endroit. Deux divisions boches y furent à peu près totalement détruites. Malgré cette perte importante, les Allemands s'avancèrent jusqu'à 30 mètres de la gare de Pervyse.Il fallait les arrêter à tout prix, car sinon Furnes était perdu et les Boches pouvaient s'approcher du littoral français. L'armée belge, bien qu'épuisée par sa retraite, n'en prit pas moins la résolution de sauver ce petit coin du sol belge. La 3m° division, sous les ordres du colonel Jacques, passa à la contre-offensive et réussit dans son entreprise. Pervyse, ou du moins son emplacement, ne passa jamais au pouvoir des Boches. Ce fut un des points de défense principaux du front belge. Aussi fut-il constamment exposé au feu de l'artillerie boche. Dixmode La ville resta au pouvoir des Belges jusqu'au début de novembre 1914. Par sa position elle avait une grande importance diins ce pays où les routes d'accès sont très limitées. Les Boches avaient' intérêt à s'en emparer. Le 11 novembre, après un formidable bombardement, nos troupes durent gagner la rive ouest de l'Yser. Dixmude tut ainsi occupé par nos ennemis jusqu'au 26 septembre 1918. Quatre divisions belges débouchant ce jour-là de Goemen, encerclèrent la ville par l'est. Les Allemands furent forcés de se replier sur Handzaeme. C'est seulement le 29 septembre que les troupes belges entrèrent dans la ville, après avoir acquis la certitude qu'elle était complètement débarrassée de Boches.Par une bizarrerie inexplicable une villa en briques rouges seule est encore debout de toutes les constructions. Un Jordaens est resté dans les décombres de l'église. Les Allemands ont aussi provoqué l'inondation des environs de la ville. Transports de blessés Leur transport en arrière du front offrit d'énormes difficultés dans ces routes ravinées et constamment atteintes par les obus. Il fallait généralement deux équipes de quatre hommes par blessé. Après un pansement très sommaire, en cas d'urgence, appliqué dans un abri le plus souvent très misérable, les blessés étaient transportés par les porteurs à cinq et six kilomètres en arrière du front, où il était seulement possible de les placer dans les ambulances roulantes. Ypres et le mont Kemmel Le trajet de La Panne à Ypres est long. C'est par cette dernière excursion qu!e se termina le voyage si instructif des journalistes. En cours de route leurs autos croissè-rent des soldats belges et des volontaires, encore en vêtements civils, réums dans les cantonnements, où on leur donne l'instruction militaire. Ils remarquèrent aussi de nombreux détachements américains, des soldats français et anglais. Près d'Y-pres travaillaient des coolies chinois. Par la bataille d'Ypres, les Allemands tentèrent de couper l'armée belge. Mais les Anglais empêchèrent la percée. Le kaiser avait en tête de faire une entrée triomphale dans la dernière ville belge, et c'est pour cette raison que celle-ci fut .épargnée. Mais quand les Boches constatèrent qu'ils devaient renoncer définitivement à leur projet, ils rasèrent les constructions avîc aes projectiles de gros calibre. En avril 1915 les Anglais avaient dû reculer à cause de l'emploi des gaz asphyxiants. Les Allemands s'approchèrent jusqu'à trois kilomètres d'Ypres, et dès lors la destruction devint plus aisée. Cel-le-ci était absolument inutile, car les troupes anglaises évitèrent d'y passer. Au début de 1915 on vivait encore à Ypres. Des habitants y étaient rentrés, mais la ville devint inhabitable à partir du mois d'avril. La tour des Halles rappelle le donjon de notre Château des Comtes, après qu on en eut dégagé les ruines, avant sa restauration. Aux côtés, quelques pans de murs sont restés debout avec leurs fenêtres ogivales... et c'est tout ce qu'on voit de ce monument, qui fut un de nos plus beaux joyaux archéologiques. D'Ypres au mont Kemmel, c'est l'image de la dévastation complète. Las Allemands occupèrent un flanc du Kemmel, mais ils ne purent en dépasser la crête. Ils ne parvinrent pas, du reste, à en.tirer un avantage quelconque. Au loin on aperçoit Wytschaete, où les Anglais firent sauter en l'air plusieurs milliers de Boches. Appréciations finales Après une visite du front belge, le respect, l'admiration qù'ôn éprouvé" pour notre armée augmentent encore dans de notables proportions. On devient plus fier en pensant que ce furent des Belges qui surent défendre cette petite partie du sol de la Patrie contre l'envahisseur. Si celui-ci avait, au début, la supériorité du 'nombre, de l'organisation, et d'à la préparation, nos chefs surent rapidement suppléer à notre inégalité en tirant avantage des ressources particulières que leur offrait le terrain dans lequel ils établirent leurs troupes et qui, malgré sa grande importance, ne leur fut jamais enlevé. Un matériel nouvea/u et perfectionné fut mis à leur disposition, et, à partir de ce moment, ils constituèrent toujours un grand danger pour l'aile droite des Boches.Avant de se séparer de lui, les journalistes ont témoigné leur reconnaissance à M. le capitaine-commandant Van Trooyen pour la façon dont il avait rempli sa mission près d'eux. Les excursionnistes ont été ramenés ensuite à leur point de départ par M. le lieutenant Mathot, des grenadiers, qui avait également été chargé par le G. Q. G. de les conduire à La Panne. Des remerciements sont dus au Grand Quartier Général, tant au nom des journalistes que de leurs lecteurs, à qui les excursionnistes sont heureux de pouvoir communiquer ces notes contenant, pour beaucoup d'entre eux, et spécialement pour ceux ayant vécu dans le rayon de l'étape, des détails absolument ignorés sur le rôle important qui fut joué par notre armée. * G. Y. NOS ECHOS Téléphone et télégraphe On assure que dans quelques jours les ' communications téléphoniques et télégraphiques seront rétablies à peu près convenablement... à Bruxelles. Il serait urgent qu'en haut lieu on s'en occupe au plus vite, et qu'on s'atta-' che à. relier téléphoniquement, sans tarder, lés principaux centres du pays à la ' oapitale. Il faudrait veiller à en faire bénéficier avant tout les journaux qui constituent | un véritable service public, dont nul aujourd'hui ne peut se passer. ! A qui allaient les œufs ? • On ■ sait .que sous la domination hoche,, tout habitant'.de Gand, tenant des , poules, était tenu, par ordre de l'autorité allemande, de livrer des œufs à un service communal, établi rue de Bruges. Le nombre d'œufs à fournir par poule et par semaine, variait selon la saison. Pour la ville, ce fut en moyenne un [ œuf par poule et par semaine. Ces œufs, affirmaient les Boches, étaient destinés aux hôpitaux et établissements dè bienfaisance. Vous auriez eu beau affirmer et établir que vous aviez chez vous des enfants ou l des vieillards malades, dont l'état de . santé réclamait impérieusement des œufs, les individus qui dirigeaient " la centrale des oeufs " étaient inflexibles, il fallait livrer les œufs prescrits sous peine ?. d'un certain nombre de marks d'amende par œuf non fourni. On sait actuellement quels étaient les bénéficiaires des produits des basses-cours: les principaux étaient... les activistes!Nous avons sous les yeux la liste de répartition du 16 octobre 1918. Nous y voyons : aux flamingants 370 œufs, Hôpital civil 100, Crèches du Bureau de bienfaisance 50, Crèches gantoises 50, Sœurs de charité 50, Asile de St-Bavon 75, Chartreux 25, clinique du Dr Vercauteren 20, Petites Sœurs des pauvres 30. Chaque semaine les activistes exigeaient leurs 370 œufs, et deux domestiques de l'Université flamande venaient régulièrement en prendre possession. L'hôpital par contre devait se contenter de 100 œufs! ! "• On sait combien la ponte était minime, faute de nourriture pour la volaille. • Nous connaissons plus d'un Gantois qui, pour échapper à l'amende, dut se procurer des œufs fraudés, payés parfois un franc, et dont il recevait 30 centimes au local où il les livrait. On ne se doutait guère que c'étaient les activistes qui nous imposaient ces sacrifices.Oh! ces comités! - Un Belge nous écrit de Paris : ' " Rien n'a encore été fait pour le relèvement de la Belgique. On s'est contenté de former de multiples organismes et de placer à leur tête des personnages en vue, sans se préoccuper de la compétence de ces derniers. Il en résulte un gâchis comme travail, et un odieux gâchage d'argent. ' Deux choses essentielles guident ceux qui détiennent le pouvoir de conduire notre pays : la politique et la hou tonnière. Il se passe des choses profondément déplorables dans le domaine do la, reconstitution de la. Belgique économique.,. Vlm service rejette la responsabilité de cet état de choses sur l'autre. Et si, par hasard, une compétence pleine de bonne volonté s'égare dans la galère, elle est mise au pas et est réduite à 1 impuissance par la force d'inertie eé-nerale. " Voie ferrée rétablie Des trains ont circulé, hier, dimanche, pour la première fois, entre Meirelbeke et Gand-St-Pierre. Us ont roulé sur le nouveau viaduc de la chaussée d'Hundel-gem et sur le pont provisoire du Strop. Le tablier du viaduc repose sur des colonnes en fer élevées sur les fondations des anciennes culées. Sa largeur est suffisante pour le placement de deux voies, dont une seule est posée en ce moment. Comme, par suite de la destruction des murs de soutènement, il a fallu aménager l'extrémité du remblai de la ligne en talus, la longueur du viaduc a plus que doublé. Le pont provisoire du Strop, à simple voie, est construit à côté des ruines de r ancien. Flatteuse distinction L'Académie Saint^Luc, à Rome, a nommé membres d'honneur le roi Albert, MM. Clémenceau, Wilson, Lloyd George, ainsi que l'ambassadeur Barrère, à l'occasion de la victoire des Alliés. —o*-* M. Anseele et le flamingantisme Le) "VoOrui-t" a publié un document intéressant qui fut, il y a quelques mois, répandu en Allemagne de façon clandestine et, qui était destiné à éclairer les socialistes teutons sur le flamingantisme activiste. Le "Vooruit" nous apprend aujourd'hui que ce document avait été rédigé par M. Anseele. Nous en traduisons quelque® extraits: Le mouvement flamingant a toujours été hostile au mouvement ouvrier, e t i 1 l'est encore. " Nous refusons catégoriquement de considérer la question flamande comme une question capitale, étant donné que nous avons à résoudre des problèmes plus importants, plus pressants. " Un peu plus loin, M. Anseele affirme que les socialistes flamands sont hostiles à la séparation administrative et désirent la bonne entente avec les prolétaires wallons.Quand on lit de pareilles déclarations, on est tenté de se demander si M. Anseele est flamingant : car le flamingantisme, tel que le conçoit par exemple le "Vlaamsch Belgisch Verbond", mène droit à la séparation administrative et à la dislocation de la patrie belge, choses que précisément M. Anseele veut éviter à tout prix. D'autre part, M. Anseele a signé naguère le projet de flamandisation de l'Université de Gand avec MM. Van Cauwelaert et Huysmans. Tout cela manque de netteté, de cohé rence et de logique : si le mouvement flamingant est hostile aux prolétaires flamands, il n'est guère compréhensible que M. Anseele, député ouvrier, soit flamingant. Pourquoi dès lors art-il mis son nom au bas d'un projet de loi néfaste entre tous, dicté par le fanatisme linguistique le plus odieux et par la haine de la culture et de la langue française, chères à tant de Flamands démocrates, chères à tous les Wallons 1 Femme varie, dit-on. Il n'y a pas que les femmes qui varient : M. Anseele, sur la question des langues, semble ne ' pas être plus constant que le beau sexe. Pour les prisonniers et internés deguerr« L'Agence belge pour les prisonniers de guerre et les internés vient de nous faire parvenir une notice sommaire sur l'œuvre accomplie de 1914 à 1918 dans ses bureaux et par ses succursales organisées en territoire belge occupé. La création du bureau fut décidée et autorisée dès le mois de septembre 1014. Il se procura, tout d'abord, les listes deâ soldats belges internés en Hollande, a,u nombre de 33,400. Il organisa, ensuite, le service de renseignements concernant les prisonniers envoyés en Allemagne, l'échange de la correspondance entre les prisonniers ou les internés et leurs familles, les envois de vêtements et de vivres, etc. Des succursales furent organisées dans les provinces occupées. Voici quelques extraits de la notice: Valeur des envois d'argent aux prison niers et internés, 3,826,241 fr, Nombre de colis de vêtements et de vivres envoyés de Belgique, . 2,266,789 fr. Coût des commandes de vivres faites ù, partir de juillet 1916: a) en Hollande, 2,231,024 fr. ; b) en Suisse, 12,099,861 fr. Eni évaluant, d'après les relevés, les colis de vêtements et de vivres expédiés directement de Belgique à 30,667,890 fr., on arrive donc à un total de 48,825,016 fr. pour venir en laide à nos prisonniers et internés de guerre, y compris les prisonniers politiques. Un nouveau journal flamand Nous apprenons (la parution prochaine du nouveau journal flamand "De Klok", sous l'égide de MM. Buyl, Buysse et Thooris. Le nouveau journal défendra les revendications flamandes et, notamment, la création d'unfe Université flamand», organisée ailleurs qu'à Gainidi,

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Dit item is een uitgave in de reeks La Flandre libérale behorende tot de categorie Culturele bladen. Uitgegeven in Gand van 1874 tot 1974.

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