La Flandre libérale

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15 december 1918
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s.n. 1918, 15 December. La Flandre libérale. Geraadpleegd op 04 mei 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/xp6tx36f9b/
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LA FLANDRE LIBERALE ABONNEMENTS Momentanément 2 fr. 50 par mois ou 7 fr. 50 par trimestre Pour l'étranger le port en sus. | RÉDACTION, ADMINISTRATION ET IMPRIMES!!! : | GAND, i, RUE DU NOUVEAU BOIS ANNONCES Pour le prix des annonces, s,adresser au bureau du Journal. On traite à forfait. L'Allemagne future Le T « m p s a publié cette semaine une lettre de Suisse, qui donne des renseignements intéressants sur le mouvement des idées- politiques en Allemagne. Elle cite desidédaràtions faites par le ministre des finances bavarois Jaïfé, qui méritent d'être: notées. '-. " La situation change d'un moment à l'autre. Cependant le dés 13' du nouveau gouvernement bavarois et de la. Bavière entière est toujours le même. Nous voulons une République allemande fédéra-tive, à l'exemple de la Suisse éi> de-* "Etats-Unis." Le mouvement actuel en Allemagne tend vers la formation de six ou sept républiques qui auraient à peu près mêmes grandeur et importance. En Prusse ausai existe un courant très fort pour partager le royaume en trois républiques : lo le Eheinland, avec Cologne ou Dussel-dorf comme capitale ; 2o la Basse Saxe, comprenant l'Oldenburg, le Slesvig-Hol-stein, peut-être le Hanovre avec Hambourg ; 3o la Prusse orientale, rive droite de l'Elbe, avec Berlin. Ce seraient trois républiques types. Les populations, en effet, sont, absolument différentes. Quant à l'Allemagne du sud, à côté d'une république bavaroise, la force des circonstances groupera peut-être la. Hes-se, le Wurtemberg et Bade. La Saxe avec la Thuringe formeront un Etat, à moins de leur union avec la Prusse orientale. Nous no voulons pas d'une république unifiée et centraliste. A Berlin existe un courant centraliste très puissant, mais on peut affirmer que le reste de l'Allemagne s'opposera à la centralisation. Avec une république fédéraliste, la prédominance de la- Prusse sur les autres Etats sera définitivement brisée. " Ï1 y a là, nous semble-teil, des données intéressantes sur un problème qu'a soulevé la ruine de l'Empire d'Allemagne. Cet Empire, tel que l'avait conçu et construit Bismarck, sera-t-il rétabli, sous forme monarchique ou républicaine? O11 bien -verra-t on disparaître l'unité de l'Allemagne, que les libéraux et les démocrates allemands rêvaient depuis si longtemps? Des esprits un peu simplistes sont assez disposés à croire que l'avenir verra se réaliser l'une ou l'autre de ces alternatives. 11 est permis de douter que l'Europe de demain voie s'accomplir l'une ni l'autre. L'Empire prussien de Guillaume semble bien avoir reçu le coup de mort. Il était né à la suite de complications historiques, de guerres entre les divers Etats de l'Allemagne, qui ont causé la grandeur de la Prusse et sa suprématie. On ne voit guère comment cette puissance de la Prusse pourrait arriver à renaître et à dominer l'Allemagne. D'autre part, l'unité allemande est bien dans la nature des choses. Elle existe, non pas comme un fait accidentel, mais dans l'être moral intellectuel économique du pays. Qu'elle soit dans les vœux de la nation, c'est ce qui n'est pas douteux. Le fait même de la rivalité de l'Allemagne et des autres Etats rendra cette volonté d'être unis plus forte. 11 ne. semble pas que la crainte des autres puissances de voir l'Allemagne abuser de sa force dans l'avenir comme elle l'a fait dans le passé, suffise pour empêcher l'unité allemande de trouver une vie nouvelle. Du reste, rien 11e dit que cette unité doive nécessairement constituer pour la paix et la liberté du monde un danger, comme le fut l'Empire bismarckien. Celui ci était fait par la Prusse, pour la Prusse, contre le reste du monde. C'était un empire militaire,fait par la guerre, pour la guerre, chez qui le militarisme était une industrie nationale, une industrie qui devenait ruineuse, si une paix constante l'empêchait de produire ses bénéfices. Mais c'étaient là les conséquences non de l'unité allemande, mais de la forme-, du caractère que l'histoire lui avait donnés. Ces dangers contre lesquels le monde doit se mettre en garde, existe-raient-ils encore si l'Allemagne se reconstituait sous la forme d'une fédération d'Etats démocratiques et pacifiques? On rte voit pas pourquoi cela serait- impossible. Tous les peuples ont eu dans leur histoire des périodes où ils ont été belliqueux. Cela n'a-t-il pas été l'exemple de la Erance? La France, qui a été si héroïque sous nos yeux, n'était certainement plus belliqueuse. -Elle a subi, elle n'a pas cherché la guerre. Une telle mo-ditieation ne peut-elle, avec le temps, se nroduire dans l'esprit de l'Allemagne? L'effroyable leçon que vient de recevoir le peuple allemand, ne laissera-t-elle pas de traces dans son âme? D'ailleurs, les masses en Allemagne étaient très passives ; elles avaient servi et accepté l'impulsion que lui donnait une caste dominante, qui cherchait dans la guerre la gloire et la richesse. Cette caste abattue, pour tou jours, semble-t-il, les mêmes ambitions, la même fureur de batailler subsisteront-elles? Verra-t-on la démocratie allemande sacrifier son travail, ses richesses, sa vie à créer, à maintenir des armées et des flottes, comme le fit l'Empire? Cela est. plus que douteux. En tout cas, la question n'est pas de savoir si l'Allemagne unifiée sera à tout jamais incapable de vouloir abuser de sa force. L'Allemagne est. O11 ne peut pas la supprimer. Elle est, avec les forces que son instruction, ses habitudes laborieuses et disciplinées, lui ont faites, aveo sa science, avec son industrie. On peut espérer lui voir adopter une constitution, qui ne la rende plus nnc menace permanente pour la paix du monde civilisé, on ne peut s'imaginer qu'elle puisse disparaître, s'évanouir, se dissoudre. Que font du reste, ceux qui rêvent de voir l'Allemagne se diviser en plusieurs Etats différents et rivaux, sinon rêver d'une nouvelle organisation du peuple allemand? 'k 111 Seulement l'organisation qu'ils rêvent) semble bien contraire à la nature des choses et à. la volonté arrêtée de l'immense majorité des Allemands. Il n'est pas vraisemblable qu'un peuple qui restera grand, quoi qu'on fasse, par le nombre des ci-~ toy-ens, par leur culture, par leur activité * intellectuelle et économique, subisse longtemps une constitution qui serait faite ' contre - lui, par dés Etats étrangers, et pour leur profit. Non, il ne faut pas tenter une politique qui serait à la fois injuste et impossible. On peut- faire payer à J l'Allemagne- et payer très cher, la peine du forfait qu'elle a commis, l'obliger à consacrer pendant ' longtemps les fruits de son travail, à payer lé dédommagement de ceux qu'elle a lésés et ruinés. v Cela est juste et faisable. Détruire l'Allemagne, cela serait injuste et est impossible.| Ce qu'on geut désirer, dans l'intérêt de l'humanité entière et- dans celui de l'Allemagne même, c'est lui voir adopter, une constitution qui lui permette de se développer librement et pacifiquement. Les Etats-Unis d'Amérique sont un peuple plus nombreux, plus riche, plus puissant que l'Allemagne. Ils ne sont une ' menace pour personne, à raison de leur constitution fédérale et. démocratique et des mœurs qu'elle a produites chez eux. Ce qui s'est- fait chez eux ne saurait être impossible en Allemagne. Qu'il faille du temps pour donner aux Allemands les mœurs d'un peuple lihi;e, pour les guérir de cette misérable servilité, qu'ont produite chez eux des siècles de sujétion, c'est clair, mais rien ne se fait rapidement dans le monde. Un peuple peut s'affranchir brusquement, il ne prend pas du même coup les mœurs d'un peuple libre. Quelle, -que soit la constitution de l'Allemagne de demain, il faudra du temps aux Allemands pour se déshabituer de cette deutsche Hiinds D e-m u t h, dont parle l'un de leurs historiens.Une visite incognito du maréchal Pétaiti à (iand Trois automobiles se sont arrêtées, vendredi midi, devant la cathédrale, amenant une brillante pléiade d'officiers supérieurs français. Les curieux eurent vite fait de reconnaître la haute et élégante stature et la physionomie, si populaire, en Belgique comme en France, de celui qui marchait à leur tête, le maréchal Pétain, généralissime de l'armée française. Aussitôt prévenu, M. le bourgmestre Braun est allé au-devant des visiteu- s ; ceux-ci, désirant conserver à leur présence un caractère tout à fait privé, s'excusèrent fort aimablement de ne pouvoir accompagner notre premier magistrat â l'hôtel de ville, mais ils acceptèrent l'offre, faite par M. Braun avec' beaucoup d'à-propos, de les guider dans aile brève visite de la Cuve de Gand. M. Braun conduisit vers le pont St.Michel le maréchal et son état-major, respectueusement salués par tous 1 js passants. Il suffisait que le petit cortège fît halte- un moment, pour qu'aussitôt jaillissent de toutes parts les ,.ris de : "Vive la France!" et "Vive Pétain! ". Qn sentit une fois de plus combien le peuple de Gand est désireux de témoigner sa sympathie à la France et ardent à en saisir toutes les occasions. M. Braun obtint la promesse d'une visite plus longue, probablement en février prochain ; il nous est .permis d'ajouter qu'au cours de la- cordiale conversation de. notre bourgmestre avec le maréchal, il a été fait allusion à la défense qui semble faite aux troupes françaises de pas-.ser par Gand, et aux regrets indignés que cette mesure provoque parmi toutes les Classes de notre population. M. Braun a acquis la certitude que cet état de choses n'est en aucune façon imputable à l'autorité française. En prenant congé de nos héroïques visiteurs, M. Braun, élevant la voix, déclara qu'au nom de tous les habitants de Gand il saluait en eux la France ; ces paroles furent ratifiées- par les acclimations enthousiastes des assistants, accourus nombreux de toutes parts, et les clameurs se prolongèrent jusqu'après le départ des automobiles, qui démarrèrent, silencieusement, emportant la brève vision d'un mâle et fin visage, dont les labeurs et les souffrances n'ont pas altéré la juvénile énergie : celui du défenseur de Verdun. A propos d'une lessive —o— En Belgique, quand nous lavons notre sale linge, c'est en famille, et surtout nous n'en faisons pas payer le prix par le voisin. Il paraît que ce n'est guère l'habitude chez les Allemands, du moir)S quand ils sont à l'étranger. Nous avons rapporté l'histoire incroyable du bûrgemeister Kuenzer, qui assembla le 1er novembre, jour férié, des bureaux de l'hôtel de ville pour se faire mandater et payer son traitement jusqu'au 31 décembre, et, en sus, les jetons de présence du mois de novembre,, soit quelques milliers de francs. On a. appris depuis qu'il a eu l'adresse de se faire voler ( ?) l'automobile de- la ville, qui le conduisait — à l'œil naturelle- relent — • à Bruxelles, soi-disant par le '■Sold.atenrath de la capitale. Ce Monsieur, durant- les sept mois qu'il a vécu dans une maison louée, ët dans un mobilier complet payé par la ville, a donc pu empocher un peu plus de' 16,000 francs nets, et se procurer une stiperoe automobile. Mais ce n'est- pas tout. Quelque incroyable que soit le fait, il se faisait blanchir aux frais de la ville ! Parfaitement, la note dé sa lessiveuse était payée par l'administration ! - ! ! Le 9 août, son ordonnance Herbst portait dans une lavand'erie gantoise 8 serviettes, 12 essuie-mains et 4 draps de 1 it. Le 12, le chef die bureau des réquisitions ■transmit au bureau des-factures la note du blanchisseur qui lui avait été transmise, se montant à 3 marks 90 pfennig. Sur la- remarque de l'employé, l'ordonnance certifia la somme exacte. Le 21 août, le receveur communal souleva des doutes au sujet du report de cette note sur la rubrique "réquisitions", et exigea en tout cas la délivrance d'un ' bon ". Ce "bon" fut contresigné, sous le n. 4215, par l'échevin Plançquaert, qui de plus le rédigea sous cette forme sur le feuillet de réquisition n. 89235 : " Lie bourgmestre ae la ville de Gand, Sur l'ordre du général commandant la ville, exige pour l'autorité allemande, la- somme de 3,90 marks (4 fr. 88), poulie -lavage die serviettes, etc., destinées à la maison de M. le bourgmestre Kûnze, Coupure, 12, somme provisoirement avancée par l'ordonnance Gefreiter Herbst. Gand, le 23 août 1918. L'échevin H. Plançquaert. " (Muni du sceau rouge de l'administration urbaine.) ft-t-on oublié, en haut lieu, l'artillerie de tranchée? Wf ■ La situation dans laquelle se trouvent actuellement les hommes des glorieuses batteries de notre artillerie, de tranchée n'a rien d'enviable. Il semble que ces héros aient été complètement oubliés par leurs chefs ; on les laisse végéter sur les anciens champs de ba-taiTie, ytaqu'ein plein "No man's land", dans la besogne ingrate de la récupération du matériel abandonné. U nous revient que ces vaillants_ soldats restent parfois plus de dix jowrs sans correspondance ; que, pendant des périodes au moins égales, ils ont été privés de toute visite médicale; qu'enfin, ils n'ont pas toujours reçu régulièrement leurs vivres: et cela pendant que leurs frères d'armes rentraient en triomphateurs dans les villes belges reconquises et qu'ils vivaient là des heures émouvantes et ntniques qui les payaient de bien des privations, de bien des souffrances endurées pendant 'a. campagne ! Et cependant, chaque fois qu'il y eut des mauvais coups à encaisser dans les tranchées, des batteries "Van Deur" ont été à la peine: les pertes qu'elles ont subies; les sptlendides citations dont- elles ont été l'objet pendant la guerre prouvent que les artilleurs de tranchée ont rempli leur devoir. Ce devoir, ils l'ont toujours fait vaillamment, comme leurs frères d armes, en conservant- leur sang-froid et leur sourire dans les pires "luttes de bombes", dans lies plus meurtriers combats.La fin des -hostilités a sonné depuis le 11 novembre. Tous les soldats sont rentrés en pays libéré : seule l'artillerie de-tranchée a été maintenue sur les champs de bataille abandonnés. Les hommes sont condamnés à ramasser du matériel. Les Anglais emploient à cette besogne des gens de couleur; les Français recourent à Heurs prisonniers de guerre. Nos artilleurs de tranchée qui furent toujours à l'avant et au danger, se sentent humiliés d'être confinés dans une tâche qu'ils estiment à bon droit indigne- d'eux. A quoi servent donc les prisonniers que nous avons faits ? On les nourrit, on les engraisse, on. les dorlote dans de confortables camps! Aurait-on, par hasard, déjà oublié les traitements effroyables que les nôtres ontsubis en Teutonie ? Faut-il que nos courageux artilleurs de tranchée soient sacrifiés aux Huns? Sait-on, en haut ilieu, que depuis le 9 décembre, aucun ordre n'était plus parvenu aux batteries depuis quinze jours — et que le 8 décembre les nommes y ont ma/iiigé dut pain datant du- 23 novembre ? Espérons qu'il sera bientôt mis fin à une situation injuste, dont souffrent plusieurs centaines de soldats et d'officiers ; qu'on accordera à nos artilleurs de tranchée, le plus tôt possible, comme à leurs frères d'aimes, des congés sérieux, qu'ils ont d ailleurs 'bien mérités; espérons qu'on leur fera rejoindre enfin, sans plus tarder, leur division, leur régiment. L'Université flamande et le peuple flamand Les flamingants qui paraissent tant se soucier de l'avenir et du bonheur de leur peuple, dont ils prétendent être les seuls porte-parole, autorisés (?), les flamingants agissent à l'encontre des intérêts bien compris de la démocratie flamande quand ils réclament la- flamandisation intégrale de tout l'enseignement public en Flandre. Quand on leur oppose des arguments, ils se contentent généralement de répondre par des injures. Auront-ils 'la loyauté d'analyser objectivement l'excellente brochure que vient de publier, chez Vanderpoorten, à Gand, M. H. Van Houttc. professeur à l'Université de Gand. sons lo titre: " V r a a g t h e t V 1 a am s c h e V o 1 k e e n e V I a a m s c h e U n i v ers i-t e -1 t ? Een antwoord. " (Le peuple flamand demande-t-il une Université flamande? Une réponse.) L'opuscule de M. Van Houtte, dont ï nous recommandons chaudement la lecture à tous ceux qui ont à cœur l'intérêt 5 des Flamands et l'avenir de notre patrie, > est solidement documenté: tous les so-phismes accumulés par les flamingants, 5 toutes leurs arguties déloyales ou puéri-- les y sont re'evés, combattus, détrônés, pulvérisés. M. Van Houtte montre qu'a-ui point de vue social, scientifique, idéal et } national, l'Université flamande serait une nuisance, non un bienfait pour le ; peuple flamand : il' est du devoir de tout démocrate, conclut-il en substance, de. répandre cctte vérité en pays ' flamand. Les flamingants, sur ce point comme sur d'autres, trompent et bernent leur peu-; pie. T1 est grand temps qu'on se-place ré-' solument sur le terrain de la vérité et des réalités, qu'on ait le courage de reconnaître d'anciens et fatalls en'ements, qu'on fasse comprendre aux Flamands le danger -que constitue le flamingantisme ; pmi'i' leur avenir intellectuel et écono-; mique. Une version française de l'opuscule de M. Van Houtte paraîtra so<us peu. Nous reviendrons sur ce travai' bien pensé et bien écrit, qui inspire le plus pur patriotisme: il satisfera tous les vrais démocrates, il convaincra tous ceux dont le fanatisme n'a pas irrémédiablement faussé l'esprit. Il serait utile et urgent; qu'on le répandit dans tout le pays, égaré et dupé par les criailleries trop souvent intéressées des agités du flamingantisme. — —. L'Université de Garni et les députés libéraux gantois Dans la réunion des gauches et du Sénat, qui a eu lieu mercredi dernier, il nous revient que la question de l'Univer-, si té flamande a fait l'objet d'un long débatIl est d'abord un point au sujet duquel presque tout 'e monde était d'accord : c'est que cela a été une faute lourde de la part du gouvernement de faiia naître malencontreusement, dès le jour de la libération du territoire, une discussion sur cette question irritante. Nos députés libéraux gantois ont estimé qu'il serait nécessaire d'amender le projet d'adresse en réponse au discours du Trône, pour affirmer le vœu du pays de voir maintenir intégralement, et à titre définitif, l'Université française de Gand. Les membres du gouvernement, pré-seo.^s à la réunion, ont fait observer qu'un débat sur la question des langues à la ' Chambre pourrait, en ce moment, avoir de très funestes conséquences, et ils ont adjuré les auteurs de la proposition d'y renoncer. Mûs par un sentiment d'intérêt national et patriotique, ces derniers ont consenti à ajourner le débat, après avoir acquis la- conviction que la très grande majorité des gauches de la Chambre et du Sénat étaient absolument partisans du maintien intégral et définitif de l'Université de Gand. le retrait le la maanaie allemande Un arrêté du ministre des finances, que publie aujourd'hui le "Moniteur", règle cette question. Dans le délai de six jours ouvrables, à partir de la date fixée sur les avis qui seront affichés dans toutes les communes, —- le retrait n'étant pas effectué partout aux mêmes dates, — tout détenteur de monnaies allemandes, de métal oro de papier, sera tenu d'en faire le dépôt, avec bordereau déclaratif daté et- signé. Déclaration et dépôt s'effectueront, soit à la Banque Nationale de Belgique ou dans l'une de ses agences, soit dans un établissement financier délégué à cette fin, soit chez le receveur de l'enregistrement, soit chez le receveur des contributions, soit au bureau des postes à l'exclusion des sous-perceptions. Les billets à déposer devront être soigneusement- dépliés, classés par coupures, groupés et liés par paquets de 20, 25, 50 ou 100 pièces, selon la quantité de chacune de ces coupures. Une seule et même personne agira pour le compte de chaque ménage ou famille et devra se munir de sa carte d'identité. L'échange des marks contre, dte la monnaie nationale s'effectuera- à raison de fr. 1.25 par mark, pour autant que le déposant sç conforme au susdit arrêté ; il aura lieu à concurrence de mille marks au moment du dépôt. Le bordereau déclaratif d'un dépôt dépassant mille marks sera formé en double exemplaire, dont l'un sera, après vérification et visa du dépositaire, remis au déposant pour récépissé. Ce récépissé constituera un titre au paiement, sur la base de 1 fr. 25 par mark, don solde non échangé, paiement dont le mode sera déterminé ultérieurement.De plus, ce récépissé, transmissible par voie d'endossement affranchi du droit de timbre, pourra aussi être affecté à l'ouverture d'un compte de chèques postaux à circulation fermée, ou à l'ouverture d'un compte courant dans un établissement financier. Celui qui, -ayant fait le dépôt prescrit, se trouvera dans le cas d'en effectuer un second au cours du délai de six jours imparti par l'avis apposé dans sa commune, devra, en faire la. déclaration au bureau -qui aura reçu Je précédent dépôt et se munira éventuellement du récépissé de celui-ci. Des formules seront à la disposition du public dans chacun des bureaux susmentionnés.Le dépôt et le bordereau déclaratif comprendront exclusivement elles monnaies allemandes.Passé le dé'ai de six jours prémentien. né, la circulation des dites monnaies sera prohibée. k Use visite à l'ancien front belge (De notre envoyé spécial) SUITE TT ' . . 1 _ i : - . ' 1 1 • . 1 t . , , , ... Unie erreur s'est glissée dans le premier article sur l'excursion à l'Yser, paru samedi. C'est M. le major Salmon qui donna aux journalistes une très intéressante conférence pour les préparer à suivre avec plus de fruit la visite à l'ancien front belge. A La Panne les excursionnistes furent reçus par M. le capitaine commandant d'état-major Van Trooye et par leur ancien confrère M. Henrion, du "Matin", d'Anvers, chef du service des informations, attachés tous les deux au G. Q. G. (Grand Quartier général.) C'est M. le commandant Van Trooye qui, pendant toute la durée de l'exeur sion, -a- piloté les journalistes et leur a donné toutes les détails possibles sur la vie de nos troupes, sur les combats qu'ils eurent à livrer. Il a rappelé les jjrinci-paux faits d'armes auxquels les actions de nos troupes étaient rattachées. Toutes ces explications fournies dans un style concis, clair, les réponses précises aux innombrables questions qui lui furent posées, les indications de dates et de noms dénotent, de la- part dé cet officier, une mémoire prodigieuse et une connaissance des plus approfondies du terrain -qui fut si vaillamment défendu par nos troupes, ainsi que des événements qui se passèrent chez nos alliés. La contrée de l'Yser L'espace forcément restreint dont on dispose dans 1111 journal, empêche de s'é tendre longuement sur létat dans lequel se trouve actuellement la partie de la Flandre qui, depuis Nieuport, s'étend le long de l'Yser, sur une longueur de 50 kilomètres et une largeur de 25 kilomètres. U n'existe pas de mots pour faire partager au lecteur la profonde sensation, l'ahurissement qu'on éprouve, quand 011 se trouve devant cette complète dévastation d'un pays jadis si riche et qui semble avoir disparu à la suite d'un cataclysme surnaturel. Le spectateur ayant un peu de cœur pleurerait, s'il ne se croyait pas sous le coup d'un affreux cauchemar qui le fait vivre dans une contrée diabolique. Aussi loin que porte la vue, c'est un chaos infernal, l'image saisissante de la mort de la nature elle-même. Au début de cette année, on a commencé à "désinonder" la vallée de l'Yser, ce qui ne s'obtient que très lentement. Là où l'eau se retire peu à peu, les anciennes prairies, jadis si verdoyantes, ont une vague ressemblance avec les polders en formation ou scores. Mais au-delà de cette partie,il s'en étend une autre qui fut labourée par les obus. Il n'y a pas un mèti'e carré de terrain où il n'y ait un trou creusé par un obus. Le plus souvent on passe d'un entonnoir dans un autre, qui ne sont séparés que par quelques centimètres. Seules des bandes de corbeaux animent parfois le paysage. On frissonne en songeant que des êtres humains, nos vaillants soldats et leurs amis, les alliés, furent obligés de passer quatre longues années dans ce,t enfer, ainsi que le prouvent des abris à peine assez élevés pour qu'on puisse y pénétrer en rampant. Mais aussi que de héros tombèrent là, comme le prouvent les modestes cimetières qu'on rencontre partout, et les tombes isolées marquées d'une croix en bois, souvent surmontée du casque du mort. Bien rares seront relativement les excursionnistes qui, avant longtemps, pourront visiter ces lieux dans lesquels on ne rencontre plus une seule habitation, ni même une ruine, pouvant encore être plus ou moins restauree. Les distances à parcourir sont longues et seules des automobiles sont utilisables pour l'organisation des excursions. Chaque jour les journalistes rentrèrent à La Panne, qui fut leur quartier général.A l'heure actuelle les visiteurs sont tellement rares, que l'exploitation de leur passage n'est pas même organisée dans les lieux habités en arrière de l'Yser. Les photographes professionnels n'ont pas encore passé par là pour les imprimeurs de cartes postales. On n'offre aucun souvenir au passant. Les armes gisent dans les -champs. Le long des routes il y a des dépôts de munitions encore chargées. Partout on remaraue des projectiles de tous calibres couches 011 debout le long des fossés. On trouve aussi des bomoes d'aviateurs qui n'ont pas fait explosion. Des soldats connaissant bien les emplacements des dépôts ont mission d'enlever ces munitions, qui sont transportées dans les parcs installés pour les réserves. On emploie, de préférence-, pour ce travail des prisonniers boches. Les recherches se font avec soin à cause du danger de laisser les obus chargés à, l'abandon. Ensuite, ils représentent une grande valeur, car ils coûtent de 50 à 500 francs pièce. Il n'est pas rare de voir ainsi des dépots de plusieurs centaines d'obus. Dans les parcs de réserve il en existe encore des milliers. Les approvisionnements étaient loin d'être épuisés, comme c'était le cas chez les Boches. Cependant, nulle part il ne fallut briser des mécaniques, ni démolir des constructions en fer,. pour fournir aux alliés la mitraille dont leurs usines avaient besoin pour la fabrication des projectiles. Le pays est sillonné de lignes vicinales et de voies De Cauville. Il y a aussi des chemins de fer à écartement normal.Tout, cela est établi avec soin et peut être com paré au merveilleux état du matériel que nous admirons à Gand. Tandis que derrière les tranchées bo ches les voies sont en pièces de bois, recouvertes, sur le bord intérieur, d'une mince bande eu fer. Les logements pour les troupe* Dans beaucoup de localités, en arrièr* du front, 011 a construit des carrés en briques jaunes avec des toitures faites de carreaux de faïence bruns. ILs sont mieux conditionnés que ne l'étaient anciennement ceux du camp de Brasschaet. Toujours, et partout, on a l'impression que l'organisation des services belges et ceux des alliés furent de beaucoup supé rieurs à ceux des Boches, qui, malgré le< réquisitions et les vols, ne surent pas, de loin, atteindre les soins, pris en vue d'atténuer, dans la mesure du possible, les rigueurs de cette vie de luttes incessan tes à laquelle notre arméei fut soumise pendant la guerre. Indications des routes et autres Le long des routes on lit. à profusion toutes les indications désirables pour le* conducteurs et les piétons. Souvent ces renseignements sont en anglais.Sous ce. rapport, comme, sous tous les autres, les Alliés ne se sont pas laissés distancer par les Boches. Qui eut l'idée de provoquer les inondations par l'Yser? Si Waterloo reste mémorable dans l'hu toire des guerres napoléoniennes, une place d'honneur sera réservée à l'Yser par les historiographes qui décriront la lutte mondiale, dont l'issue nous comble de joie, en même temps'que tant d'autres peuples. L'idée de mettre sous eau la partie de la Flandre occidentale qui longe l'Yser, est due. au major d'état-major Nuyten, alors capitaine commandant, du grand quartier général. L'éclusier Cogghe, d» Nieuport, qui connaît excessivement bien la- contrée, fut consulté au sujet de la, mise en pratique du projet, et on passa, ensuite' à son exécution. Les prairies étaient inondées, cha-quei année, en hiver. Mais on fermait alors les barrages des canaux qui facilitent l'écoulement des eaux dé pluie ou de sources, et au bout d'une quinzaine de jours 011 obtenait une inondation fertilisante. U fallut agir plus rapidement, en profitant des marées montantes de la mer, pour lesquelles on ouvrit les écluses. Celles-ci étaient, naturellement, fermées quand la marée commençait à descendre. Mais il en résulte qu'on se demande aujourd'hui à quoi pourra encore servir cette immense étendue de terrain, imprégnée de sel, qui a une superficie de quarante kilomètres carrés, soit un peu plus da 13 kilomètres de longueur, et une largeur moyenne de 3 kilomètres. L'importance de l'inondation L'inondation n'eut de valeur que do Nieuport à Caeskcrke, mais cette partie put être gardée par des postes peu importants et ainsi il fut possible à l'armée belge de s'étendre vers Ypres. Les Belges occupèrent donc un front relativement. très long, eu égard au nombre de leurs soldats, ce qui rendit naturellement un grand service aux alliés. La totalité de l'Yser n'appartint pas encore aux Belges, après qu'ils eurent provoqué les inondations. Les Boches en tenaient la rive gauche depuis Caeskerke et l'eau ne les délogea pas de leurs positions. On dut leur livrer de très rudes combats, et. c'est seulement le 26 octobre 1914 qu'ils nous cédèrent cette- rive, après qu'ils eurent été écrasés par notre artillerie, malgré leur ligne très solidement bétonnée. Nieuport-TÎlle Ne pouvant pas se rendre maîtres de Nieuport, qui était pour les nôtres la clef des inondations, les Boches se mirent à bombarder la localité d'une façon permanente, et fréquemment avec des projectiles de fâ. Ils visèrent tout spécialement les écluses, dont il fallut bientôt remplacer les portes détruites par des barrages dans lesquels étaient ménagées des ouverturea qu'on ouvrait ou fermait à volonté. Ces ; barrages étaient composés de 300,000 à 350,000 sacs remplis de terre. Eux-mêmes étaient souvent atteints et il était nécessaire d'y exécuter journellement des travaux d'entretien. Et cela était exécuté par nos soldats sous la pluie de la mitraille. Il importe, à ce propos, de rendre un vif hommage au corps des pontonniers du génie belge qui fit preuve d'un courage sublime doublé, de la part de ses chefs, d'un sangfroid et d'une compétence au-dessus de tons éloges. Pour donner une idée de la destruction de Nieuport-ville, signalons que seuls quelques bouts de rails indiquent à plusieurs endroits on passait la route dont l'emplacemient se confond avec les décombres. Les fondations elles-mêmes des anciennes constructions sont ébranlées. Pa-r-ci par-là quelques pans de murs sont encore assez élevés pour qu'on aperçoive la baie d'une porte ou d'une fenêtre du rez-de-chaussée. Une seule façade à pi gnon, dans la- rue du Marché, est à peu près intacte. De la belle et vaste église il n'existe plus que quelques murailles déchiquetées, dont l'une se termine par un débris ressemblant à une tête de sphinx. 44' A mil. - Dimanche 15 Déc»«br« ISIS. VSK I PRIX i 10 CENTIMES 34. - Dimanche 15 Décembre 1918. i ^ 1 c BJtfy 1 .

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Dit item is een uitgave in de reeks La Flandre libérale behorende tot de categorie Culturele bladen. Uitgegeven in Gand van 1874 tot 1974.

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