La Flandre libérale

1806 0
19 december 1918
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s.n. 1918, 19 December. La Flandre libérale. Geraadpleegd op 26 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/n29p26r81w/
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44' Aimé*. — Jeudi 19 Déctnbr« Î9'8, PRIX i 1® CENTIMES fl* 38 — Jeudi 19 Déc««ibr« (918. LA FLANDRE LIBÉRALE ABONNEMENTS Momentanément 2 fr. 50 par mois ou 7 fr. 50 par trimestre Pour l'étranger le port en sus. RÉDACTION, ADMINISTRATION ET IMPRIMERIE : QAND, i, RUE DU NOUVEAU BOIS ANNONCES Pour le prix des annonces, s,adresser au bureau du journal On traite â forfait La. reconstruction économique Pour le commerce & l'industrie belges UN CRI D'ALARME Nous publions ci-dessous un article et industriel de Gaud nous communiquait intéressant, bien pensé et bien écrit, que {'autre jour la réjouissante nouvelle que T;, ■ • j i << eu pour beaucoup a usines et ateliers a nous adresse un ami de la Gand et dans le reste du pays d'ailleurs, qui est naturellement uii.-ami de la liberte. jj ne manque pas grand'chose pour qu'ils Nous le publions, tout en faisant des puissent être remis, tout au moins par- réserves au sujet de certaines affirma- tidllementy en activité . , ■ » ,j„ Nous avons enraiement appris, par des tionu un peu péremptoires et qui de- interviews du début de notre libération, vruient bien être vérifiees. qUo ]*>s houillères du Borinage avaient La question traitée par notre terres- échappé comme par miracle à la destrue- pondant est d'intérêt vita/1 pour notre tion projetée par l'occupant en retraite, pays, et il y aura, lieu d'y revenir dès, rlonc? Des matlères que les vues et les projets du gouverne- Dès lors, la solution du problème se m- meut se seront un peu précisés. blait simple à tous*. S'il manque des ma- En- ce moment, nous sommes encore, tières premières, il n'y a. qu'à en faire malheureusement, devant des projets et ve3ï"-, , • , . -, , . _ * x ... . , . , i Et des négociants, joignant de geste a des affirmations peu clairs, manquant ^ réflexion, en ont même acheté des précision, souvent contradictoires, et on quantités à l'étranger. perd dans ces tâtonnements un temps L'obstacle ? C'est le gouvernement ! préceux Voici l'uiiok * ne*™ correspondant : «S^SScfeItTS" L'iurti. gouvernementale «g Il nous peine vraiment de ne pouvoir, le gouvernement belge! • en cette matière capitale, nous borner à C'est lui qui défend l'importation. Il adresser aux sphères gouvernementale» le est bien vrai que l'on peut importer avec 1 ri but de notre admiration. son autorisation. Mais comme il ne dé- Sur ce terrain, où tant était à faire, 'ivre pas d'autorisation, la défense est rien ne semble avoir été réalisé. pratiquement absolue. Noua avions cru d'abord à une impres- Que l'on ne se trompe pas au sens do feion personnelle, née d'une impatience nos paroles. Nous ne voulons pas repro- njccessive. Mais les opinions surg^es de cher au gouvernement de contrecarrer de toute part nous ont détrompé. Nul no parti-pris l'industrie nationale. Bien au peut indiquer un effort positif, une réali- contraire nous nous hâtons de procia- Batioii obtenue ou poursuivie. Bien au coi"u- mer, pour éviter tout malentendu, qu'il traire, le monde des affaires est' en proie a voulu trop bien faire. à un découragement profond. E cès de bonnes intentions routes les bonnes volantes, toutes les énergies dressées pour sortir de la geôlo Et c'est seulement cet excès de bonnes économique oii la Belgique était enfer- intentions qui cause tout le mal. mée depuis quatre ans, sont retombe es Le gouvernement, par les motifs les piua une à une, brisées contre le même mur élevés et 'es plus louables, voulant infranchissable : la diefénse gouvememen- dosiinétrer les matières premières, a en-tale d'importer. gcudré un organisme spécial, le Comptoir Que J'on eût interdit d'exporter de la national. Ce qu'il est, à que] point de Belgique, cela se conçoit. Mais interdire gestation il peut être parvenu, c'est ce d'importer ! Cela semble répondre à des que nous ignorons. Mais ce que nous ne vues si profondes, qu'elles en deviennent sHwraçns que trop bien, c'est qu'il n'est incompréhensibles ' ! point encore parvenu au stade de son çxïs-Le résultat ne cet te. mesure est un arrêt teri.ee où il serait capable d'agir, et surcomplet de la vie économique, et le main. tout de bien agir. tien, d'ans tous les domaines, de la situa- Les motifs qu'eut le gouvernement de tion intolérable creée par les Allemands. faire surgir le Comptoir national sont des yjg c|,ere pjus séduisants ! Empêcher les marchandises achetées Il y a plus d'un mous que ceux-ci ont chez nos alliés d aller s'égarer chez nos quitté la ville, et la cherté de la vie n'a ennemis directement, ou par la voie des pas diminué. On nous parle chaque jour pays neutres; rien dé plus juste! d'arrivages énormes, de vivres et de mar. Empêcher les marchandises importées chandises ; des autos de la C. R. B. sil- daller a des firmes qui ont pactisé avec loiuierut nos rues, mais les denrées conser- 1 occupant ; on ne saurait assez y ap. vent leurs prix, voire même renchérissent. plaudïr. Les vivre» distribués par île Comité ne Empêcher enfin la Belgique de faire sont pas plus abondants que naguère. Or, bl"r chaque achat une perte par la fatalité Dieu sait si cette ration était insuffi- d un change déprécié ; c est une nécessité bante. vitale. La seule denrée dont le prix ait actuel. Sur ,c.c point, tout le monde est d'ac- Eemont diminué, les pommes de terre, est çord. Mais nous ne pouvons approuver précisément la seule qu'il ne fallait pas les moyens par lesquels le gouvernement importer! s efforce d'y atteindre. Que l'on songe aux effets destructeurs Chaque jour perdu représente des pertes de cet état do chose b sur la santé de tant . . de milliers d'êtres affaiblis moralement ■ MCtlCllïDleS et physiquement par quatre longues an- 8i Ja Belgique ne sortait pas meurtrie, nées de privations et de souffrances; que vidée, saignée à blanc de la plus effroya- 1 on songe à 1 anéantissement progressif ble des guerres, dont elle fut la plus la- des economaes de tant de ménagés modes- mentabie victime, on pourrait attendre tes, trop fiers pour implorer des secours, les résultats de la petite expérience scien- ct qui constituent une des parties les plus tifique tentée par nos dirigeants dignes et les plus intéressantes de notre Mais que l'on se garde d'oublier ce que population. représente actuellement pour la Belgique On réclame d'urgence des mesures efficaces ^que jour perdu: , . ija paralysie de 1 industrie représente Et l'on se convaincra qu'une aide chaque jour une perte de plusieurs mil- prompte et efficace est indispensable; lions de francs, tant en perte de salaires que la retarder davantage serait une faute qu'en perte de bénéfices, et des dépenses lourde, pour ne pas dire plus. importantes en frais généraux. Pour donner cette aide, il n'est qu'un Elle représente de plus, et chaque jour, moyen. : ouvrir nos frontières toutes lar- la perte de plusieurs millions de francs ges à l'importation, tout en maintenant de produits fabriqués qui pourraient, et en renforçant le fonctionnement des or- soit ravitailler notre population, à bon ganismes qui ont.assuré le ravitaillement marché, soit aller améliorer notre change pendant la guerre. Ces institutions nous à l'étranger et relever la balance de son ont rendu d'immenses services pendant commerce. l'occupation, à un moment où elles seules Elle représente enfin, pour chaque jour pouvaient vivre sous l'étaU allemand, et perdu, l'obligation dei distribuer pour plu- protéger leurs marchandises contre J'ef. sieurs millions de francs de secours à une frayante rapacité germanique. Mais au- population ouvrière condamnée à l'oisi- tant elles ont été indispensables à cette veté, et qui voit se perdre chaque jour époque, autant leur monopole serait une davantage son précieux patrimoine moral nuisance aujourd'hui. d'aptitude et d'habitude au travail! Elles continueront comme par le passé Elle_ représente, enfin, le décourage-à fournir à la popullation, à des prix ment jeté dans les rangs de l'élite indus-exceptionnellenient favorâbles, un mini- trielle et commerciale qui avait su élever muni indispensable de vivres et de mar- notre -cher pays à un si haut degré de eh au/dises. Et nous espérons même qu'el. prospérité; elle représente une affectâtes pourront bientôt augmenter .considéra- tion autre, peut-être une émigration des blement ce minimum, qui était et reste capitaux qui se tenaient à la disposition malheureusement très insuffisant. Elles ,n°tre industrie et de notre commerce, continueront, et ce sera un de leurs grands 111e représente peut-être aussi le dé-. ... , . placement de notre clientèle industrielle, ha liberté seule nous sauvera ! l'émigration de nos ouvriers, séduits pai , . des salaires élevés et une vie plus commentes d entraver le commerce usuraire, motk, dans filtres pays; et en tout cas m mettant a la disposition de tous une l'absentéisme de nos nationaux qui ont base fondamentale d alimentation. quitté la Belgique en 1914. Mais la doit s arrêter teur rôle. Seul Que l'on v songe en haut lieu! Une di- iin commercei. jouissant de toute la liber, rection malheureuse, un étouffemient de te compatible avec 1 mteret général et rlos énergies économiques peuvent créer assujettie a la loi de 1 offre, pourra des pertes irréparables et dont nul ne ramener une vie et des conditions de vie peut entrevoir l'étendue! normales, ramener le bien-être et la sanfte Ne* nous abandonnons pas à des rêves physique et morale indispensables au de- de théoriciens. p oiemetnt d energie c]ue 1 heure réclame -(le ire sont point les théoriciens qui si impérieusement de tous. avaient fait la Belgique prospère etgran- (' est cette même liberté, indispensable de par son activité; mais bien l'én.ergie au commerce et ap bien de Ja cèmnw- et l'esprit d'initiative do ses"commerçhnts liante, qui jKMirrn ^u.e fa ire «revivre l'in itf industriels, le labeur incessant de ses dustrie. ■ • ouv^rs. . M 1* président du Cwcl® coltiftiefdriP Ci korii lit a«?s Licw qujt l'on n.» s «6» place pas par des bureaux, quelque bien intentionnés qu'ils puissent être. Que l'on ne nous objecte pas que l'attitude de nos alliés ne permet pas d'agir . autrement, puisqu'ils ne veulent traiter ! qu'avec un acheteur unique. Ce qu'il faut faire Rien de plus simple potir l'Etat que de grouper toutes les commandes et de . les présenter lui-même en bloc. - j Et si cela ne suffisait pas, ce serait le | devoir de nos gouvernants de représenter aux alliés que le maintien d'une résistance excessive équivaudrait à l'égorgement économique de la Belgique, à l'achèvement de l'œuvre des Allemands! Nous sommes trop surs de l'affection de nos alliés pour douter un seul instant d'un geste bienveillant de. leur part. Place donc à la libre initiative privée! Détruisez les barrières factices par lesquelles vous la vinculez. Dirigez-la par des indications intelli- fentes, empêchez, impitoyablement le traie vers l'Allemagne ; écartez d'une main de fer les firmes qui ont méconnu leur devoir devant l'ennemi! Soutenez notre change de tout lê crédit mora<l que la Belgique s'est acquis dans le monde! Tant mieux! Tout le monde vous applaudira. Soyez le pilote vigilant, qui, préoccupé uniquement de l'intérêt de la nation, empêche les abus, dirige les initiatives et soutient les forces débilitées par la guerre.Mais ne croyez pas que vous puissiez être le moteur cjui poussera la Belgique - vers une destinee économique meilleure. Ce rôle ne pourra être tenu que par le libre jeu de toutes les forces vives de la nation. Pas un organisme gouvernemental, pas une bureaucratie n'y pourrait suffire. Les buts si louables que le gouvernement B'est proposés peuvent, d'ailleurs, être réalisés sans ce grand déploiement d'efforts gouvernementaux. Pour avoir la certitude que les matières premières, et plus tard les produits fabriqués, n'aillent se perdre «n pays ennemi, Soit directement, soit par les pays neutres, il n'est pas besoin d'organisme nouveau : il suffit d'instructions précises données à la douane, renforcée au besoin d'un cordon de troupes gardant la frontière ; et aussi, le cas échéant, de droits de sortie si hauts qu'ils enlèvent tout profit à l'exportateur. Le "Nederlandsche Overzee Trust", qui siège dans le seul pays neutre qui nous soit limitrophe, pourrait nous aider de toute son expérience. Pou. éviter qu-f- des firmes • indésirables" rie profitent des matières premières, au préjudice des autres, il suffit d'une simple liste adressée aux gouvernements alliés et communiquée à notre administration des douanes. Pour ménager -notre change, enfin, il suffit qu'un accord avec les gouvernements alliés empêche tout paiement qui ne serait imputé sur les crédits que le gouvernement belge se fera ouvrir à l'étranger, ét qu'il mettra à la- disposition de chaque industriel ou de chaque commerçant, à concurrence d'une somme déterminée.Mais que l'on ne s'y trompe pas! Ces ouvertures de crédit ne sont qu'un palliatif : elles peuvent empêcher temporairement le change d'empirer, mais elles sont incapables de l'améliorer. Comment améliorer le change Les jjeuls modes décisifs d'améliorer définitivement le change sont : 1° L'exportation à un prix rémunérateur d'articles fabriqués ici au meilleur marché possible. A cette fin, il faut favoriser l'abaissement du prix des choses indispensables à la vie : car une vie chère fait hausser les salaires dans la même proportion, grevant l'article exporté et le mettant en défavorable posture envers la concurrence étrangère. 2° La production intensive, sur place, des choses indispensables à la vie, principalement des produits de l'agriculture. (Un de ces moyens, soit dit en passant, serait d'obtenir des facilités de la France pour l'importation de la potasse dont la Lorraine contient d'immenses gisements.) Cette production conservera dans le pays nos richesses nationales et notre argent, et nous dispensera de contracter des dettes envers l'étranger. Les capitaux ainsi produits ou économisés, pourront alimenter notre industrie nationale, et nous conférer des créances sur l'étranger, notamment, par voie d'à chat de titres de rentes étrangères. S" L'exploitation intensive de nos houillières, mines et carrières, dont les produits, non grevés d'un fret élevé, pourront alimenter largement notre in dustrie et subvenir aux besoins de notre population. 4" La création d'une marine sérieuse afin d'éviter de payer du frêt à l'étranger et de réaliser les bénéfices considérables que laisse l'industrie du transport maritime. Le développement de nos ports par l'amélioration et l'extension de leurs voies de communication par fer et par eau avec notre pays et la France; l'obtention de concessions de nos alliés, susceptibles de développer l'hinterland de nos ports nationaux, tant par terre que par l'escale de grandes lignes de navigation anglaises et américaines. Tels sont quelques-uns des moyens susceptibles de relever rapidement notre change et notre industrie, par l'amélioration de notre situation économique tout entière. Gardons-nous de les confondre avec les simples palliatifs, utiles pen dant la guerre, mais qui appauvrissent en définitive le pays qui doit y recourir: le crédit obtenu à l'étranger doit être fina-'euient remboursé avec les intérêts composés' ; l'or exporté est perdu sans re-loujj.'de înAuie qui le portefeuiU : oatio- - agi d» titres sur J itranger. Une leçon Churchill rappelait, il y a quelques jours, dans un discours prononcé à Dundee, que ce jeu a coûté à l' Angleterre'40C millions de livres ou dix milliards de mines en lingots d'or .et d'argent, et 800 à 1000 millions, ou 25 milliards de francs de valeurs en portefeuille sur l'étranger, et lui a créé une lourde dette envers l'Amérique. ; il ajoutait que • les intérêts à payer sur cette dette et les intérêts perdus sur les valeurs emportées, représenteraient une lourde charge pour le Royaume-Uni.Si cette charge est pesante pour la première puissance financière du monde, ce nous est une leçon à retenir : ne recourons aux palliatifs du change que le moins possible. Ils coûtent cher et sont souvent inefficaces. ; Pas de bureaucratie! Tâchons par tous les moyens d'en revenir aux saines traditions qui ont fait 'a grandeur de l'Angleterre, et la prospérité de la Belgique. Faisons confiance au libre jeu des forces économiques de la nation ; ne faisons intervenir le gouvernement que là où la nécessité en est reconnue d'une manière certaine. L'Etat est grand consommateur de richesses, mais il en crée rarement. Il dégage mal les problèmes financiers : à preuve sa lutte incohérente contre le mark, où l'Etat n'a pu se décider à retirer immédiatement le mark de la circulation, contre fr. 1.25 de monnaie nationale, comme les Français l'ont fait en quelques jours en Alsace ; ces hésitations troublent ainsi le marché de l'argent par une incertitude continue. Si l'on ne veut pas en revenir aux saines traditions, si l'on veut résoudre les questions économiques à grand renfort d'organismes bureaucratiques coûteux, nous craignons que l'ironie de notre population ne les appelle bientôt du nom de <" Moniteur de l'impuissance économique " ; et, chose plus grave, que notre pauvre pays ne puisse se re'ever de, ses ruines. Un médecin bien intentionné ne suffit pas; il faut qu'il soit clairvoyant et laisse agir librement la. nature. Une médecine administrée' mal à propos ne supprime. guère la maladie, mais elle emporte parfois le malade. J. V. I. o m» — UNE GRANDE FIGURE Le président Wilson Il est peu de carrières qui furent aussi bien remplies, il n'en est pas, croyonsf-nous, qui furent plus logiquement, plus narmonieusement ordonnées que celle du président Wilson, actuellement l'hôte de la vieille Europe. L'idée ou mieux, la passion qui confère a la vie du chei d'Etat américain son unité, l'idée-force (pour nous servir d'une heureuse expression de Fouillée) qui inspire, règle, coordonne tous ses actes, c'est l'idée du droit, la passion de ia justice dans et par la liberté. \Vilson a fait l'apprentissage de la politique comme_ professeur et président d'université; il s'est plus spécialement appliqué, dans son enseignement comme dans ses ouvrages scientifiques à l'étude des grands problèmes sociaux, préoccupé avant tout de rechercher les moyens die remédier aux maux dont souffraient les petites gens. Comme président de l'Université de Princeton, Wilson; se révéla parfait administrateur et conducteur d'hommes excellent. Ces fonctions, auxquelles nous n'avons rien d'analogue à comparer chez nous, mettent singu1 îèrement en relief celui qui les exerce, aux Etats-Unis. L'influence de Wilson alMait sans cesse grandissant: orateur écouté, professeur brillant, théoricien de la politique et de la sociologie, Wilson apparaissait de plus en plus comme le coming m ai n dans la vie politique américaine. Nommé gouverneur de l'Etat de New-Jersey. il put étendre son action, mettre en pratique, ses doctrines démocratiques, appliquer ses principes : adversaires comme amis, tous reconnaissaient ses mérites ; on llouait en lui l'honnêteté, la fermeté de caractère, le désintéressement, la puissance de la dialectique. L'élection de Wilson à la présidence des Etats-Unis, en 1913, n'étonna personne: elle apparut comme le couronnement d'une existence consacrée tout entière aux intérêts les plus chers du peuple américain. L'homme que s'efforça vainement de salir naguère l'odieuse presse teutonne, loin d'être> inféodé aux magnats de la finance et de 'l'industrie, comme le lui reprochaient caloannieusement la Kôlnische Zeitung et tutti quanti, lutta désespérément contre l'influence pernicieuse des "boss" qui régentaient le Congrès et prétendaient imposer leurs volontés à la présidence. Il lutta et il triompha. Son accession à la suprême magistrature du pays signifiait la victoire de l,a, "liberté nouvelle", la libération du travailleur national, la fin de la dictature du> "boss" omnipotent. " La liberté nouvelle! " C'est sous ce titre que parurent, traduits en français, les principaux discours prononcés par le président au cours de sa première campagne électorale. Pour Wilson, la grandeur de l'Amérique est plus dans il'a H é-g r e s s e de sa population, dans la bonne santé physique et morale de ses habitants que dans la richesse du sol et du soi',s-sol. Voici comment le futur chef d'Etat américain s'exprimait en 1912: " Le bien-être, Ile bonheur, l'énergie, l'entrain des hommes et des femmes' qui font 'leur, tr/tvàil àuotidieri &uob mu -mi M» et dans no* usines., sur nos voies fer rées, dans nos offices et nos porte de commerce. dans nos fermes et sur mer, voilà île soubassement nécessaire de toute prospérité. li ne peut y avoir rien de sain, si leur vie n'est pas saine ; il ne peut y avoir nul contentement, s'ils ne sont pas contents. Leur bien-être physique affecte la saté de toute la nation. " Celui qui parlait ainsi, celui qui revendiquait si noblement pour les humbles le droit à la santé, parce qu'il voyait dans l'a 1 légresse nationale la source de la prospérité et de la grandeur du pays, cet apôtre généreux de la- justice sociale — les scribes serviles d'outre-Rhin osèrent le représenter comme un fourbe! 12 est viai qu'ils considéraient Guillaume le Bandit comme un fort honnête homme. Wilson s'appliqua loyalement, tenac -ment à réaliser, au cours de sa présidence, les idées qu'il avait exposées dans ses ouvrages et dans ses discours. Il fit un tisage fréquent et judicieux d'e son droit de message. Il libéra la fonction présidentielle des entraves au moyen île ;quei-les le "boss", hier encore tout-puissant, aurait voulu la ligoter. Il assainit l'atmosphère politique. Le souci constant du Droit ne cessa d'inspirer les actes de son gouvernement. Grâce à Wilson, les Etats-Unis se rénovèrent, se rajeunirent ils constituaient déjà «ne formidable puissance économique ; ils devinrent une grande puissance morale avec laquelle tous les peuples de l'univers allaient devoir compter. Quand éclata la conflagration européenne, quand il apparut que le gigantesque confilit ne pourrait pas se résoudre par ce que les Teutons et quelques hommes peu clairvoyants appelaient une "paix d'entente", quand il fut devenu manifeste que des deux groupes de nations en présence l'un d'evait écraser l'autre, parce que toute compromission entre le Droit et a Force n'est qu'un leurre, Wilson et les Etats-Unis, qui ne nous avaient jamais marchandé leurs sympathies, n'hésitèrent plus : ils se résolurent à faire les plus grands sacrifices, sans restriction comme sans arrière-pensée, pour sauver la liberté du monde menacée. Ils ne purent tolérer que le Droit péritt sous les coups, du despotisme et du militarisme prussien. Us volèrent à notre secours et contribuèrent dans lai plus large mesure à nous donner la victoire. A l'humanité de demain, qu'auront régénérée les dures épreuves des quatre années écoulées, les Etats-Unis et leurs alliés octroieront une charte de paix fondée sur les principes de la Justice étem "lie. ' auxquels "Wilson ne" cessa- d'e conformer sa vie. P. H. La vie à Bruxelles Bruxelles, 17 décembre. On nous écrit : Bruxelles est menacée de se trouver sans gaz, la ville n'a plus qu'un stock très réduit : pour un jour et demi ; certains faubourgs n'ont plus de stock du tout. On nous promet. 37,000 tonnes de charbon, mais en attendant, on ne voit rien venir. Bruxelles se trouve aussi sans sucre, on nous en promet 800 grammes pour la semaine prochaine, mais en attendant les bébés doivent manger des panades amères. Déjà, des gens bien intentionnés voulaient nous apporter des tas de choses, des importateurs nous ont dit qu'ils avaiènt à leur disposition de grands stocks de coton, de suit, ae stocii.vison. Us les ont offerts au gouvernement, mais le gouvernement n'achète rien ; ils les ont offert au Comité national ; il paraît qu'il n'a pas qualité pour acheter ces produits. Maintenant on interdit toutes les importations, un arrêté paraîtra au M o -n i t e u r, créant un régime de licences ; cela nous promet encore un joli gâchis. Le gouvernement avait pris jadis au Havre la résolution de laisser importer librement, sans droits, tous les produits en Belgique, depuis on a procédé à de nouvelles études et on a changé d'avis. Le public commence à trouver que toutes ces études durent bien longtemps ; il constate que, quoique nous ayons un ministre de ravitaillement et un ministre des affaires économiques, rien ne va mieux et que la vie reste toujours aussi chère. xxx On a trouvé une excellente utilisation des anciens locaux allemands : dans les grands magasins Tietz, on vient d'installer un foyer du soldat. i , m . AU SÉNAT Séance du mardi 17 décembre 1918 Le Sénat discute l'adresse au Roi. M. MAGIS déclare que la gauche votera l'adresse sans discussion, mais qu'elle entend réserver toute sa liberté au sujet des .grandes questions que le Parlement devra, résoudre. L'abbé KEESEN explique pourquoi les catholiques se rallièrent au suffrage universel et au principe de l'égalité absolue. II exige cependant qu'on donne un droit de vote également aux femmes. L'orateur estime que la Constitution ne peut êt;-e révisée que par la Constituante élue par les électeurs actuels. M. HANREZ fait des réserves au sujet du passage ayant trait à notre colonie. U ne peut admettre que la Belgique supporte seule le poids de ce fardeau. U s'étonhe que l'adresse sbit muette au sujet de l'organisation de la défense nationale. M. LEKEU votera l'adresse. Il rappelle que dans la réirtrion' de la oojnnm-sioii, fl «betgniu da voter sur 1® pas* sage revendiquant le Grand-duché de Luxembourg. U estime que l'initiative d estte décision devrait être laissée aux Luxembourgeois. - M. LIGY examinera dans un large esprit de conciliation toutes les réf r ic au fur et à mesure qu'elles seront -, o-. mi e au Sénat. M. COLEAUX regrette eue l'adre se r fasse pas une plus large place po.r ►' hommage à l'armée, et stntou. pnur soldats morts ià-bas. ■ L'adresse est finalement adoptée l'unanimité. ■■ ">»'■ - ^ NOS ECHOS Les condamnés poétiques sous ia domination b*' -H • On s'occupe de dresser la statistiqu d<=s condamnations politiques prononcées par les Allemands. Jusqu'ici on en a .ri -censé plus de 10,000, dont 900 à des p i-nes de plus de douze années de thivaux forcés. ••• Au ministère d» la guer Le général Marchie a été désigne p i M. Masson pour remplir les forerions d 1 chef du cabinet de la guer e. Le oaonel Giron, du génie, l-'assistera comme soug-chef du cabinet. Le major Michem a été adjoint également au cabinet du ministre. ••• Distinction flatteuse Nous apprenons que l'Institut de France, dans sa séance publique du 2 décem bre 1918, a décerné le prix Binoux (Hi toire et philosophie des sciences) à noire concitoyen M. Maùrice Delacre, prol se-ur à l'Université de Gàjid, pou son cours manuscrit, d'histoire dé la chimie. L'honneur de cette'distinction rejaillit, une fois de plus, sur notre Univers té. ••• La voirie rurale Dans les Flandres, les chaussées et toutes autres voies de communication sont généralement fortement endommagées, si pas impraticables. Les chariots et les autos isqueïit" à tous moments d'y briser leurs essieux. La circulation n!y est guère aisée, loin d'être agréable. Ont se demande pourquoi les autorités communales n'ont pris jusqu'ici aucune . mesure pour faire exécuter les travaux '' réfaction les plus Urgents,' fair$ OlspSra v tre.les fosses et le» bosses qui transforment les chaussées en montagnes russes. • Le moyen est pourtant simple et facile. Le nombre des ouvriers chômeurs qui .;e font inscrire au secours alimentaire augmente de jour en jour, bien qu'il y ait surcroît de travail. Or, un avis du Comité national dit : " Les chômeurs peuvent être employés à la réfection de la voirie publique et au curage des fossés ". Où est l'administration comimina'e qui ait cru jusqu'à présent'devoir'appliquer cette sage recommandation 1 C'est un intérêt que l'on néglige. Et entretemps les chômeurs se promènent, perdent do p'u., en plus le goù't et les aptitudes au travail, ou se livrent à la, fraude et au trafic. ••• L'Université flamande à Ma",• • ' r ? ' U en est question, d'après notre confrère " La Liberté " d'Anvers. " Nous croyons savoir, écrit-il, que ce. ; jours derniers une réunion de personnalités appartenant au mouvement flamand modéré s'est, tenue à Bruxelles. " Elle avait pour objet d'examiner la question de l'Université flamande. " On y a très sérieusement discuté une proposition tendant à créer 'l'Université flama-nde à Malines afin qu'il ne demeurât rien du souvenir de l'Université allemande de Gand. " On chercherait ainsi une solution de conciliation qui, dans certains milieux parlementaires, rencontrerait des sympathies. " es* Le châtiment des traîtres La "Nation belge" annonce que crans la région de Charleroi on sévii> avec la plus grande sévérité contre 'es individus qui, pendant l'occupation, ont fourni aux Allemands d^s 'matériaux et de la main-d'œuvre destinés à des travaux mili aires. La population entière demande que justice soit faite par la sûreté militaire belge et l'autorité militaire britannique. Parmi les individus arrêtés , se trouve l'avocat Carlier, qui fut un des chefs du mouvement séparatiste wallon que 'es Allemands essayèrent de créer dans les provinces du sud, comme ils encourageaient les "activistes" dans les provinces d'u nord. On a arrêté également un conseiller communal du nom de Deprez, et deux séparatistes, MM. Lambert et Bayét. ••• Les troupes belges er p?.ys rhénan L'occupation belge en Allemagne ae fera par " roulement ", c'est-à-dire que les troupes se remplaceront à tour de rôle. Ce sont actuellement nos 3e et 4e divisions qui séjournent sur une partie de la rive gauche du Rhin. Vers le 15 janvier, elles seront remplacées par les 2e et 5e divisions. ••• Plus d'épée A.t-on remarqué que nos officiers ne portent plus l'épée 1 Ils l'ont remplacée, comme les officiers anglais et français, d'ailleurs, par une canne,, qu'ils manient avec désinvolture. Cette mode n'est pas déplaisante. Elle , enlève à l'allure militaire ce qu'elle avait cPun peu cassant. Elle, est bien en rapport avec le nouvel unjformé, qui di'ffèro aussi peu que possible .du costume civil. '""Tbut eela identîfie."de plus en plus l'ai-£aéa et la. natica. > /a /. < //).># -t

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Dit item is een uitgave in de reeks La Flandre libérale behorende tot de categorie Culturele bladen. Uitgegeven in Gand van 1874 tot 1974.

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