La Flandre libérale

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s.n. 1914, 28 April. La Flandre libérale. Geraadpleegd op 08 mei 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/vq2s46j187/
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LA FLANDRE LIBÉRALE ABONNEMENTS I mois. S mois. I siolt. I «s. BELGIQUE s Fr. 2.00 4.00 8.00 16.00 UNION POSTALE s Fr. 3.75 9.00 Î8.00 36.00 On s'abonna an bureau du journal et dans tous les bureaux d« posfe &BmmÊÊmaimmËHaniamËmatÊÊÊKÊmimÊmÊiËÊÊÊÊÊÊmmaaÊMÊaÊiKMat2ÊmMmÊLBmÊiÊmBmmiÊBÊmMÊ3XMBMauKÊiÊaxxBÊmMMÊËKsaK5E RÉDACTION, ADMINISTRATION ET IMPRIMERIE SAND, I, RUE DU NOUVEAU BOIS, l, GAND ABONNEMENTS ET ANNONCES ; j « RÉDACTION--Téléphone 32 ! Téléphone 13 ANNONCES Pour ïa ville eî les Flandres, s'adresser an Sbnrean in [ ' ^ j fournal. _ Pour le reste du pays et l'étranger, s'adresser à , l'Office de Publicité, rue Neuve, 36, à Bruxelles. Singulier silence —♦— La consigne paraît être donnée": inutile de repondre à M. Buyl. De là lettre que le vaillant député d'Ostende adressait, voici huit jours, au ministre de la guerre, aucun journal catholique n'a soufflé mot- Aux officieux qui sont allés prendre langue, on a répondu: "Chut! Laissez donc cela... Pas la peine d'en parler... Il vaut mieux laisser tomber dans le silence".C'est évidemment très commode. Mais, puisque M. Buyl est un gêneur, il n'est pas inutile de se demander pourquoi. Qu'a fait M. Buyl? Il a prouvé, par une enquête qu'il a poursuivie à la cour des comptes, que la loi du 15 mai 1846 sur la comptabilité publique est continuellement violée par le gouvernement. Cette loi stipule que tous les marchés de l'Etat doivent faire l'objet d'adjudications. Or, rien que le département de la guerre a dépensé, depuis deux ou trois ans, plus de cinquante millions en travaux et fournitures sans faire agir la concurrence, sans avoir recours à aucune publicité-On a passé ainsi, notamment, pour plus de quinze millions de commandes à l'étranger. Dans d'autres départements, cette manière de procéder tend également ù devenir la règle. Mais, direz-vous, pourquoi M. Buyl n'a-t-il pas fait ces remarques lors de la discussion des budgets ? Il aurait bien fallu qu'on lui réponde ! Parce que certains renseignements nécessaires, demandés par lui il y a trois mois, n'ont été fournis que le 3 avril, c'est-à-dire le lendemain de la clôture des budgets. *** S'agit-il d'une simple formalité qui aurait été omise? Pas du tout: le mal signalé est très grave : Il est clair que l'adjudication, avec toute la publicité désirable, est une garantie précieuse pour la bonne utilisation des finances collectives, fait remarquer avec raison l'Avenir du Tour-naisis■ Quand un particulier doit faire exécuter un travail, il a soin, avant d'accepter les offres d'un entrepreneur, de s'enquérir des prix de la concurrence. A plus forte raison l'Etat ne peut-il se dispenser de cette précaution élémentaire. Car il engage des sommes énormes, et les entreprises qu'il décrète sont si considérables qu'il y a presque toujours, entre les devis des concurrents, des différences extrêmement importantes. Sans adjudication, le favoritisme se donne libre carrière. L'entrepreneur favorisé, se sachant désigné d'avance, n'hésite pas à majorer ses prix afin de réaliser un bénéfice excessif. Il ne respecte que très approximativement le cahier des charges, et ne se gêne pas pour modifier, à son avantage, la qualité des fournitures. La corruption risque d'apparaître, avec toutes ses conséquences. Il ne faut, en effet, jamais tenter personne. L'homme est faible devant la tentation de l'or. Peu à peu, il se laisse séduire, en se disant qu'après tout les autres seraient peut-être moins scrupuleux que lui, et qu'il n'a rien à craindre." Sommes-nous à l'abri de tout mécompte de ce genre? Certains scandales peu éloignés nous prouvent que non. D'ailleurs, on ne s'est jamais expliqué nettement sur certaines "erreurs" formidables. Dans l'affaire des fortifications d'Anvers, par exemple, M. de Broqùeville a dû réclamer des crédits complémentaires s'élevant à 93 millions. On n'a pas obtenu de justification bien précise à ce sujet. M. de Broqùeville a paru embarrassé et l'opposition, courtoisement, s'est gardée de le pousser dans ses retranchements. De même pour l'histoire des fameux canons Krupp, qui n'a jamais été éclaircie. Pourquoi a-t-on acheté ces canons, alors qu'ils étaient inutilisables? Sur ordre de qui? Quel est l'homme ou le ministre responsable de l'achat de ces canons que l'on a dû laisser dans un hangar à Essen, anrès les avoir payés quelques beaux millions ? Et tout cela n'aurait aucune importance? Et l'on pourrait considérer le billet de M. Buyl comme lettre morte? Nous espérons bien que cela ne sera ras dit et puisqu'il serait peut-être maladroit de provoquer une interpellation à la Chambre en ce moment, que le Sénat s'honore en réclamant des explications.Le sans-gêne du gouvernement clérical devient vraiment excessif. rAh ! l'on comprend bien qu'il soit agréable de distribuer les commandes do l'Etat à son gré, surtout en période électorale. Mais si nous laissons faire, le gouvernement clérical disposera là d'une nouvelle arme dangereuse pour la liberté des industriels et pour la santt du pays. Tous les industriels hûpnêtes, sant distinction politique, devraient protester contre un système qui les soumel à l'arbitraire et au bon plaisir d'ur parti. Echos & Nouvelles L'ilaetoriilime goBTiraemenlal Les élections étant proches, les fron tières françaises s'ouvrent au bétail. L'arrêté qui vient de paraître à ce su jet au "Moniteur" annonce que cette me çure recevra son application le 9 mai mais attendez le 24 et quelques jours après, ce sera à nouveau la fermeture, Il faut noter que la stomatite aphiteu-se... et électorale a disparu chez nous : d'après le dernier bulletin, il n'y a plus eu un seul cas pendant la dernière quin zaine, alors qu'en France cette épidémie est loin d'avoir disparu. Mais il s'agit de donner satisfaction à des gros propriétaires influents, qui n'ont pu trouver en notre pays le bétai: nécessaire pour garnir leur pâturage pai suite d'un élevage défectueux. Du même coup aussi, le naïf public pense que cette mesure va lui permettre d'obtenir la viande à meilleur compte. En réalité, cet arrêté est une manœuvre électorale de la dernière heure, qui réussit généralement bien ; d'ailleurs elle se renouvelle à pareille époque à chaque élection législative, et il y a toujours un certain nombre d'électeurs, à mémoire trop courte, qui se laissent prendre.i l'ieaiémli royale La séance publique de la classe des lettres et des sciences morales et politiques aura lieu le mercredi 6 mai prochain, à 2 heures, au Palais des Acâdé mies, à Bruxelles. Le programme de lai séance comporte : 1. Les phases de l'histoire sociale du capitalisme; discours par M. Henri Pi-renne, directeur de la classe ; 2. Tendances contemporaines de la philosophie de l'art, lecture par M. Maurice De Wulf, membre de la clause; 3. Proclamation des résultats des concours annuels, des prix perpétuels et des élections. Lettre du H&inaut Les écoles tee&nlqaes et professionnelles Nous avons eu maintes fois l'occasion de signaler ici la belle efflorescence des écoles techniques du Hainaut. Nous avons indiqué les principaux facteurs qui ont contribué à cette» situation et avons magnifié comme il convient, à cet égard, les élèves, les professeurs, l'inspection, les industriels, les communes et surtout l'administration provin-viale.Grande eût été notre joie! d'associer à ce concert de louanges le facteur qui, en toute logique, devrait jouer un rôle prépondérant : le pouvoir central, l'Etat. Mais un ensemble de faits nous l'interdit absolument. Les institutions techniques de notre province, loin d'obtenir le puissant appui auquel elles ont droit, ont souvent rencontré beaucoup d'indifférence et d'hostilité au ministère de l'industriel et du travail. Nous ne rappellerons pas ici les mesures prises pour décourager, contrarier et paralyser les initiatives communales et provinciales. Le refus ou le retrait des subsides : la non-agréation de directeurs ou de professeurs ; les promesses non tenues envers l'Université de l'Industrie et du Travail, l'Ecole des Mines, l'Ecole des Estropiés; d'autres mesures vexatoires encore sont autant de preuves de ce que nous avançons. Par contre, le ministre compétent témoigne d'une mansuétude extraordinaire à l'égard des institutions libres ; pour ces dernières, les horaires et les programmes sont lettre morte, les désignations des titulaires sont simplement notifiées et la preuve vient d'être fournie à la Chambre que les budgets sont surfaits, à telle enseigne que lesi subsides accordés suit la base des 2/5 dui montant des budgets peuvent, d'ordinaire, assurer le_ fonctionnement des institutions. Pareil contraste ne devrait pas exister. Le devoir d'un ministre clairvoyant, en présence de l'âpre compétition des divers pays pour s'emparer des marchés économiques, est de promouvoir l'éducation professionnelle sous toutes ses formes.M. Woeste s'exprimait comme suit, à la Cihambre, le 17 mars 1807 (il y a donc 17 ans1): "L'enseignement professionnel présentant une très grande utilité, il est indispensable de le développer de toute façon. Il en résulterait que les yeux se tourneraient moins qu'aujourd'hui vers les petites fonctions publiques ; actuellement, nous voyons les avenues des petits emplois à conférer par l'Etat, pai les provinces et les communes encombrées par des nuées de solliciteurs ; un grand nombre d'entre eux ne parviennent pas au but de leurs désirs. Si on appréciait mieux l'enseignement profes-. sionnel, si on voyait dans cet enseignement le moyen d'arriver rapidement à être un ouvrier complet et en état de ga-' gner une forte journée, le mal que je viens de signaler ne se produirait pas < dans la mesure où nous le déplorons au jourd'hui. " Il est bon de rappeler les paroles que notre Roi prononçait le 16 juillet 190." lors de sa visite à l'Université de Char-leroi:" La question de l'enseignement technique et industriel est une question primordiale. Elle touche à l'existence même d'un pays comme le nôtre. " Vos institutions modernes provoqueront des capacités nouvelles qui viendront vivifier la grande industrie " A côté de ce noyau des ouvriers, des homme® dp. science et d'affaires, vous ; voulez créer un corps de travailleurs d'é-; lite capables de régénérer sans cesse par leurs efforts intelligents, actifs et pratiques, l'outillage si compliqué de nos industrie®. Us serviront aussi de trait i d'union, de guide et de soutien au patron et à l'ouvrier intelligent pour vous i seconder dans votre tâche. " Formons tous le vœu que l'exemple donné par Oharleroi trouve beaucoup d'imitateurs. Répandre l'enseignement technique et développer l'éducation professionnelle, donner au grand nombre le moyen de tirer plus de profit de ses aptitudes, c'est faire) œuvre d'un patriotisme fécond dont je suis heureux de célébrer avec vous les bienfaits. " Pourtant, rien ne nous permet d'espérer que M. le ministre de l'industrie et du travail modifiera sa manière d'agir envers les écoles techniques hennujrères. Quoi ou'il en soit, elles continueront à vivre «t prospérer avec lui, sans lui et aussi contre lui. NERVIEN. L'ACTUALITÉ —%— Le problème M taesfipas Dans toutes les questions qui touchent à notre vie quotidienne, celle du service de nos maisons est 1a. plus intéressante, la plus inquiétante, la plus persistante». Nous ne nous excuserons donc point d'y (revenir aujourd'hui. Elle est toujours d'aictualité, plus que jamais peut-être en ce moment. Et ce n'est pas .simplement une question de cuisine. Elle nous tient de tous les côtés, par toutes les parties de nos demeures. Les domestiques, leurs fantaisies, leurs exigences, nous poursuivent prosaïquement, par ces jours prin-taniers : émanations culinaires, senteurs de lessive, odeur de cire de1 nos parquets, tout nous rappelle cette question épineuse. Il est inutile d'essayer de nous soustraire à son obsession : on ne lui échappe pas plus qu'aux avis du percepteur des impôts. Nous ne pouvons nous paissetr de domestiques, ni vivre avec «ux en souscrivant à tout ce qu'ils exigent. COMPARAISONS ODIEUSES, MAIS INSTRUCTIVES. ■ Est-ce jalousie de' notre part que d'e comparer nos difficultés avec les conditions meilleures qui règneTvt dans d'autres pays ? La servante hollandaise, si éminemment propre, si accorfce dans sa simplicité," n'est-elle pais faite pour exciter de notre part un peu! d'envie? Et, souvenir d'antan, la bonne à tout faire d'un modeste ménage en France, qui avait l'art de préparer, avec presque rien, des dîners appétissants et de les servir avec une bonne grâce que nous ne connaissons plus? La "dienstmàdchen" allemande aussi a dui bon. Mais à quoi sert de se plaindre ? Lé monde a évolué ; nous nous sommes contentés, jusqu'ici, dei regarder faire, sans essayer d'exercer une influence dans un sens ou dans un autre. Tout comme des enfants, assistant les yeux brillants, à une représentation de cinéma. L'HYDRE .DOMESTIQUE Et cependant cette question des domestiques est de celles qui devraient nous préoccuper, nous alarmer même pour l'avenir. Car on peut se demander si bientôt il sera possible encore d'avoir de® domestiques à un prix quelconque et si nous garderons suffisamment d'autorité à leurs yeux. Pour ceux d'entre nous qui sont favorisés des biens de la fortune, l'avenir n'est pas aussi sombre. Mais les ménages plus modestes sont menacés dès à présent. Beaucoup de domestiques s'expatrient, s'en vont vers les grandes villes., ou au loin de l'autre côté des mers. Le reste est mécontent de " son Sort et semble décidé à s'unir pour améliorer les conditions professionnelles. Ou plutôt, pour abolir la servitude, pour jouir de plus de liberté individuelle. Et en attendant, ils passent de maison en maison, sans se trouver beaucoup mieux. Il faut faire quelque chose ; tout le monde est d'accord sur ce point. Mais quoi ? Beaucoup de parties du service sont déjà simplifiées dans nos ménages, grâce aux progrès, à l'électricité, au chauffage central, aux procédés ingénieux de brosser nos tapis. Mais l'électricité est chère, c'est son principal défaut. On nous fait entrevoir une baisse considérable du prix de la consommation du courant électrique, dans un avenir plus ou moins éloigné. Et ce qu'il faudrait avant tout, le service étant ainsi simplifié, c'est, pour les femmes de ménage, de revenir aux mœurs de nos grand'-mères, de mettre la main à la pâte, de se servir un peu elles-mêmes. Ce qui est, — si nous en croyons la sagesse des nations, — le secret d'être bien servies. Ce serait hygiénique, physiquement et moralement, un corollaire excellent des sports si en honneur aujourd'hui. Cette collaboration de la maîtresse de maison avec ses assistantes ferait beaucoup pour la solution de la question des domestiques. Les travaux du ménage en seraient . plus légers, plus agréables et les relations entre maîtres et serviteurs plus oordiales. Et n'attendons pas que l'évolution dégénère en révolution. Dieu nous préserve de la calamité d'un monde sans domestiques! C. ~ )—< Les élections législatives françaises —— Un peu d'histoire L'intérêt principal des élections lé-if gislatives françaises, dont le premier tour de scrutin vient d'avoir lieu le dimanche 26 avril, semble être de savoir quels seront les résultats pour le parti radical et radical-socialiste, lequel, détenant à lui seul, abstraction faite des radicaux "indépendants", un tiers environ des sièges de députés, constituait, dans la Chambre défunte, en face de la demi-douzaine des autres groupes qui la divisaient, le noyau le plus compact, avec lequel tout gouvernement devait compter. C'est vers la fin du Second Empire, comme l'a fait ressortir un des théoriciens et des historiens les meilleurs du parti, M. Ferdinand Buisson, que l'on peut placer la naissance du radicalisme français. Le premier exposé classique qui en ait été fait publiquement au nom d'un groupe constitué est le livre de Jules Simon, la Politique radicale, qui date de 1868. Aux élections de 1869, Gambetta, "candidat radical" publia le programme officiel du parti, — longtemps fameux sous le nom de "programme de Belleville". Ce programme comprenait, entre autres revendications, la suppression du budget des cultes et la séparation des Eglises et de l'Etat, l'instruction primaire laïque, gratuite et obligatoire, des réformes économiques progressives ayant pour but de faire disparaître les antagonismes sociaux, la nomination de tous les fonctionnaires publics par l'élection, et la suppression des armées permanentes- C'était du radicalisme intégral. Après 1871 le parti radical peu à peu se scinda, les éléments modérés inclinant vers la gauche républicaine qui suivait M: Thiers, d'autres évoluant, avec Gambetta, vers l'opportunisme, d'autres continuant d'adhérer purement et simplement au programme de Belleville. De 1873 à 1876, le parti fit bloc avec les deux autres groupes républicains contre la coalition des trois partis de droite, légitimiste, orléaniste et bonapartiste. A partir de 1879, les républicains, "unis pour se défendre, se divisèrent quand il s'agit de gouverner" (Seigno-bos)- En 1885, après les élections générales qui coupèrent le parti républicain en deux fractions presque égales d'opportunistes et de radicaux, deux tactiques s'offraient aux républicains pour gouverner. L'une consistait à réunir les deux fractions du parti républicain contre la droite, l'autre à faire soutenir les républicains de gouvernement par les conservateurs contre les radicaux. La première de ces tactiques était "la politique de concentration républicaine" ; la seconde fut appelée "la politique d'apaisement", et n'était possible qu'à condition de suspendre la lutte contre le cléricalisme. La crise boulangiste (1887-1889) obligea toutes les fractions du parti républicain, y compris le parti socialis te, à s'unir contre l'aspirant dictateur. Le scandale du Panama ne tourna nullement contre la République, comme l'avaient escompté les réactionnaires. Aux élections de 1893, ils tombèrent dans la nouvelle Chambre de 170 à 93', dont 30 avaient dû accepter le ralliement ri la Constitution républicaine.Le premier ministère radical homogène fut formé en 1895, par M. Léon Bourgeois, qui prit de suite position en faveur d'un des articles traditionnels du programme radical, l'impôt global et progressif sur le revenu. Le Sénat se chargea de jeter bas ce ministère, qui parut par trop inquiétant pour la sécurité des coffres-forts- Le cabinet Méline, modéré homogène, qui suivit, se soutint pendant deux ans, grâce à l'appoint, d'ailleurs spontané, de la droite. Les élections de 1898 tournèrent à l'avantage des partis de gauche. Elles déterminèrent la retraite du cabinet Méline et l'avènement d'un ministère radical, présidé par M. Brisson, qui eut le périlleux honneur d'ouvrir les voies, jusque là obstinément barrées par M. Méline, à la revision du procès du capitaine Dreyfus, et qui succomba au bout de quatre mois. Le cabinet Dupuy essaya vainement d'arrêter la vérité en marche. L'avènement du ministère Waldeck-Rousseau fut un pas décisif vers la politique d'action républicaine. Waldeck-Bousseau convia à une loyale collaboration tous les éléments républicains, mais ceux-là seulement. Ce fut ce qu'on appela le Bloc, qui allait des modérés aux socialistes, et qui sauva la République dans la crise redoutable déterminée par l'affaire Dreyfus. En 1901, le parti radical s'organisa fortement par la fusion presque complète des radicaux' avèc les radicaux-socialistes.Waldeck-Rousseau triompha aux élections de 1902, mais se retira en plein triomphe et désigna lui-même, comme son successeur, un des chefs du parti radical, M. Emile Combes- Depuis 1902 jusqu'aux élections de 1910, les radicaux exercèrent le pouvoir à l'exclusion complète des républicains de nuance modérée. Les élections de 1906 leur furent extrêmement favorables.' Celles de 1910 lejiurent moins. Ils ne perdirent guère de voix, mais cette perle minime de voix se traduisit, néanmoins, par un déchet assez considérable dans !e nombre des radicaux élus. Depuis lors, avec le second ministère Briand, avec le ministère Poin-caré, le ministère Barthou, on en est revenu aux ministères de concentration républicaine, interrompus par des intermèdes de gouvernement purement radical, sous le; ministères Moms et Oaillâux. C'est l'hégémonie radicale exclusive qui est précisément aujourd'hui en jeu. .Lies partis en France ont une tendance croissante à se différencier. Avant 1910, il n'y avait au Parlement que des groupes ouverts, dont les membres) respectifs pouvaient se faire inscrire en même temps à plusieurs groupes.Au congrès de Pau, tenu en odtobre dernier, le parti radical a encore tenu à accuser plus nettement son individualité propre. Il a pris le nom de parti radical-socialiste unifié, constitué en parti strictement fermé, avec un programme minimum, dont voici les principaux articles : Réforme militaire permettant le retour au service de deux ans. Réforme fiscale établissant l'impôt progressif sur le revenu avec déclaration contrôlée de la part du contribuable.Impôt spécial sur le canital et la richesse acquise pour couvrir les nouvelles dépenses militaires. Défense résolue de l'école laïque contre les menées cléricales. Peu après la constitution du parti radical-socialiste unifié, M. Briand et ses amis ont constitué la Fédération des gauches, qui tend à grouper tous les républicains de gouvernement sur un programme plus modéré. Malgré l'acrimonie avec laquelle- se combattent briandistes et radicaux unifiés, on constate sans peine, si l'on va au fond des choses, que le fossé entre les uns et les autres est beaucoup moins profond que la vivacité de leur lutte ne le ferait supposer. Quoique partisans d'une politique d'apaisement, M. Briand et ses amis proclament, eux aussi, la laïcité, réalisée par les lois scolaires et la séparation des Eglises et de l'Etat, comme un principe intangible.M. Léon Bourgeois, un homme poli-, tique justement respecté et un' des grands chefs du parti radical, proclame l'absolue nécessité du service de trois ans. En Allemagne même, des personnalités d'une autorité reconnue, tels que M. Quidde, ont avoué que les mesures militaires votées en 1913 par le Reichstag ont rendu inévitable le service de trois ans en France. Sur ce point capital, les "briandistes" et la majorité des radicaux sont d'accord. Quant à l'impôt sur le revenu, M. Bourgeois est d'avis que le système à établir devra à la fois réprimer rigoureusement les fraudes et sauvegarder, dans là mesure la plus large, la liberté individuelle. Ici encore une entente entre briandistes et radicaux est parfaitement praticable. X. (Voit en 3e page les résultats deS élections françaises.) LaTripIeEolenle et l'équilibre» ♦ On a beaucoup polémiqué, ces jours derniers, dans toute la presse continentale à propos dul voyage des souverains anglais à Paris. On s'est, notamment, demandé si la Triple Entente n'allait pas être modifiée et, à l'imitation du groupement, constitué par l'Allemagne, l'Autriche et l'Italie, se transformer en une alliance étroite avefc un programme militaire et diplomatique commun et complet.Ceux qui croient à la réalisation de cette dernière éventualité se trompent : non seulement les Anglais sont hostiles, à l'idée d"une alliance avec la Bus-sis et la France, mais les Français eux-mêmes, la majorité d'entre: eux du moins, ceux qui voient clair, qui ne se laissent pas suggestionner par un nationalisme exclusif et agressif, no désirent pas la transformation de l'entente en alliance. Aussi bien les toasts de l'Elysée et le communiqué qu'ont donné à la presse, après leurs conversations, M. Doumer-gue et sir Edward Grey, sont-ils dans leur concision, extrêmement éloquents et nets ; ils ne peuvent donner lieu à amphibologie ; et les partisans de l'alliance, même en sollicitant ces textes si prudemment rédigés, seraient bien en peine d'y trouver un argument en leur faveur. Quel est l'état des choses tel qu'il1 résulte des paroles échangées en public ofc des déclarations faites aux journaux? Il se résume en troig points, capitaux, essentiels : lo un effort d'équilibre dans le présent et pour l'avenir, mais aucune campagne agressive contre qui que ce soit ; 2o des armements s'accroissant régulièrement, mais suivant les ressources propres et les visées particulières de chacune des puissances amies ; 3o une collaboration active d'es trois diplomaties, mais sans aucune subordination de l'une à l'autre : en un mot, comme le faisait remarquer Gabriel Hanotaux dans un bon article dui Figaro, une enten-t e nom une! alliance. Oe qu'il y eut de plus caractéristique peut-être, c'est le fait que dans la pensée de sir Edward Grey et de M. Dou-raergue, la Russie doit être associée à la France et à l'Angleterre, dans l'œuvre diplomatique poursuivie en commun. C'est la première fois que la Triple-Entente se révèle, s'affirme officiellement comme un! groupement, une entité politique, ayant une ligne de conduite, une attitude identique en face des grands problèmes internationaux, s'employant à maintenir partout l'équilibre et la paix. L'équilibre. S'agit-il de l'équilibre européen ? Evidemment. Mais ne s'agit-il que de l'équilibre européen ? Il semble que non. On l'aurait spécifié. Il s'agit de l'équilibre en Europe et ailleurs, partout où enfin les grandes puissances européennes se trouvent en. présence ou. risquent de se trouver un jour faice à face : en Asie et en Afrique. La politique de la Triple-Entente consiste à veiller soigneusement à ce que l'équi libre indispensable au maintien de la paix ne soit pas rompu, où que ce soit, en faveur de l'un ou de l'autre groupement.On a beaucoup médit du concert européen et du fameux " équilibre On a fait ironiquement remarquer que ni l'un ni l'autre n'ont pu empêcher la conflagration balkanique, ni mettre un terme aux armements. Sans doute. Mais on oublie que c'est grâce à cet équilibre tant bafoué que la guerre est restée localisée dans les Balkans, que, après maintes alerteg qui causèrent, il est vrai, le plus vif émoi, la paix fut tout de 40* innée - Mardi 28 Avril 1914 QUOTIDIEW- ~ 10 GEMÏ, I. 118 — Mardi 28 Avril 1914

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Dit item is een uitgave in de reeks La Flandre libérale behorende tot de categorie Culturele bladen. Uitgegeven in Gand van 1874 tot 1974.

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