La Flandre libérale

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17 december 1918
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s.n. 1918, 17 December. La Flandre libérale. Geraadpleegd op 04 mei 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/v11vd6qt7n/
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44' Aîné*. — Mardi 17 Décumbrt 1918. PRIX « 10 CENTIMES r 36. - Mardi 17 Décanbr* 1918. LA FLANDRE LIBÉRALE ABONNEMENTS Momentanément 2 fr. 50 par mois ou 7 fr. 50 par trimestre Pour l'étranger le port en sus, RÉDACTION, ADBINISTBATION ET IMPRIMERIE : QAND, i, RUE DU NOUVEAU BOIS ANNONCES Pour le prix des annonces, s,adresser au bureau du journal, On traite à forfait, La France et l mace-Loiraiiie Nous avons lu dans les journaux français le récit enthousiaste de l'accueil vibrant que les populations de l'Alsace-Lorraine, libérées du joug teutoa, après un esclavage de près d'un demi-siècle, ont fait aux chefs du gouvernement français, la semaine passée. A la Chambre, MM. Deschanel et Clémenceau, dans^ deux magnifiques discours dont r affichage a été décidé, ont résumé les impressions qu'a laissées la triomphale visite dans tous les cœurs français ; ils ont mis en relief la grande leçon qui se dégage du long martyre comme de l'exubérante ïjoie des" Alsaciens-Lorrains irendus à la mère-patrie. L'allégresse des Alsaciens-Lorrains ne fut pas " de commande " ; elle n'eut rien de conventionnel ni d' " officiel " ; elle se manifesta spontanée, débordante : ce fut le ori de tout un peuple emprisonné dans les geôles du plus farouche despotisme, et dont on vient de briser les chaînes — cri de joie, cri de reconnaissance, clameur tumultueuse de milliers de poitrines trop longtemps comprimées, et respirant maintenant avec ivresse et vo- J lupté l'air vivifiant de la liberté reconquise. Les acclamations qui saluèrent Poincaré et Clémenceau allaient, par-delà les deux chefs du gouvernement, à ; la France, dont les fils, — les glorieux poilus — à force d'endurance, d'énergie, de ténacité, ruinèrent la puissance germanique, odieuse et brutale, — à tout le 1 peuple français qui sut attendre, dans le calme et la dignité, en dépit des outrages et des provocations des Teutons, que ! sonnât l'heure des revanches, au peuple < français qui jamais ne désespéra, et qui < aujourd'hui se voit récompensé de ses 1 longs efforts. Les Allemands, tous les Allenu nds, affirmaient, il n'y a pas si longtemps encore, qu'il n'y avait pas de ouestion 1 d'Alsace-Lorraine pour eux. Si, il y avait une question d'Alsace-Lorraine, depuis 187!, et qui n'intéressait pas seulement l'Allemagne et la France, jnais toute l'humanité. L'Alsace-Lorraine ! Ces deux provinces, aux yeux de tout être pensant, épris de justice, étaient devenues un symbole : le symbole du Dr Dit f oulé aux pieds par la Brutalité prussienne, du Droit étranglé par la Force. Quand les Teutons déclaraient qu'il n'y avait pas de question d'Alsace-Lorraine, ils révélaient par là même le peu de cas qu'ils faisaient de la justice internationale ; ils attestaient que seuls étaient en honneur chez eux la violence, la contrainte et la tyrannie. L'énergie avec laquelle ils formulaient lieurs refus d'entamer toute discussion du problème alsacien-lorrain, leur ton catégorique et tranchant de ma-gisters, leur arrogance, servaient à mieux montrer encore combien ils méprisaient l'idée du Droi't, combien^ ils étaient indifférents à tout ce que l'Humanité civilisée considère comme les plus précieux de ses biens. Berlin n'eut jamais cure des protesta lions solennelles des députés alsaciens-lorrains à Bordeaux (1871) et au Reichs-tag ; pour ne pas entendre la voix des populations annexées malgré elles, les grands chefs teutons se bouchaient les oreilles. Ils crurent pouvoir achever par la violence l'œuvre commencée par la vioience : ils s'efforcèrent de germaniser le pays conquis, mais non soumis. Ils se heurtèrent à la résistance obstinée des Alsaciens-Lorrains ; la brutalité comme l'hypocrisie mielleuse des Prus-seins, eurent un seul résultat positif : ve fut d'ancrer plus profondément dans le cœur des opprimés la haine de ta Kul-tur ; ce fut d'entretenir plus vLvacé dans les âmes l'espoir des justes réparations. Les souffrances de l'Alsace-Lorraine, la dignité stoïque avec laquelle elles furent supportées, la foi du peuple meurtri dans le triomphe futur, inévitable du Droit, furent pour le monde la plus belle, la plus mâle, la plus réconfortante des leçons. Alors que pesait sur l'Univers la menace du militarisme prussien, toujours prêt à déchaîner une contlagra-tion générale pour assouvir ses bas appétits, alors que, au milieu du cliquetis des armes, la conscience humaine se demandait avec effroi si le règne de la Force n'était pas à jamais établi, les Alsaciens-Lorrains conservèrent intactes l'espéi an-ce et la foi dans la Justice. Ils n'eurent pas un moment de défaillance, même aux plus sombres jours. L'événement leur a donné raison. Le militarisme prussien, fondé sur la Force, est détruit ; le Droit est vainqueur ; l'Al-sace-Lorraine et la France sont bien vengées ; la conscience humaine satisfaite, applaudit au retour, dans le giron de la mère-patrie, des deux " petites sœurs " qu'avait vainement voulu asservir un vil ravisseur. P. H. >■■«»• Le maréchal Rouglas Haig remercie la Belgique Le maréchal Douglas Haig a adressé la lettre suivante au chef de la mission belge au G. Q. G. britannique: " J'ai l'honneur de vous prier de vouloir bien faire part aux autorités belges de la profonde gratitude éprouvée par toute l'armée britannique en France poui-le-s innombrables actes de bonté manifestés partout par les habitants de Belgique à l'égard des prisonniers de guerre britanniques rentrant dans nos lignes. " Poursuivant jusqu'au bout les méthodes adoptées à l'éçard des soldats tombés en leur pouvoir, les Allemands, contrairement aux termes de l'armistice, ont relâché- des milliers de prisonniers de guerre britanniques, sans guides, sans nourriture et sans équipement convenable, les laissant entièrement abandonnés à eux-mêmes pour rejoindre leurs cama^ rades.. " Sans la généreuse intervention du peuple beige, le sort de ces' hommes, pendant cette/ pénible marche, eût *été extrêmement cruel. " Que de fois les habitants sont sortis de chez eux, allant à la rencontre do nos soldats, leur offrant l'hospitalité et leur donnant des vivres et des vêtements, dont, j'en suis certain, ils ne pouvaient que difficilement se passer eux-mêmes. '•' Les prisonniers de guerre britanniques, qui ont été en captivité dans votre pays, sont unanimes également là témoigner de la générosité des populations belles." [Les joups $e captivité,sont Heureusement passés ; mais ce qui subsistera toujours, c'est lé souvenir des soins qui ont été prodigués par vos compatriotes à nos soldats prisonniers. " Nous en avons tous été profondément émus. J'ai l'honneur d'être votre obéissant serviteur. " (s) D. HAIG, maréchal, commandant en chef les armées britanniques en France. Le projet de loi sur les loyers Les " Documents parlementaires " ont Dublié le texte du projet de loi sur les oyers. En voici les points essentiels : Article premier. — Pour les baux connus avant le 4 août 1914, le bailleur ne p>eut poursuivre que le paiement de solde .mpayé de la moitié des loyers échus, >auf s'il prouve que le preneur ou son conjoint non séparé de corps a les moyens le payer la totalité ou une quotité supérieure à la moitié. Art. 2. — Pour les baux conclus depuis e 4 août 1914, le bailleur peut poursuivre le paiement de la totalité des loyers îchus, sauf au locataire à prouver qu'il i îe peut en payer qu'un© partie». Celle-ci îe sera jamais inférieure à la moitié des oyers — payés ou non payés — échus. Pour, les baux antérieurs au 4 . août 1914, expirés pendant la guerre et renouvelés par le preneur ou son conjoint, on ippliquera l'article 1er ou l'article 2 selon que le chiffre du loyer n'aura pas été modifié ou l'aura été. L'article 5 du projet organise les preu-rvs à fournir (témoins et présomptions sont admis) et puoib toute fausse déclaration. i Art. G. — Les actions en paiement des loyers prévus aux articles 1 et 2 ne seront pas reçues en justice si le loyer annuel ne dépasse pas : (XX) francs pour les immeubles situés dans l'agglomération bruxelloise et dans les communes de plus de 100,000 habitants ; 400 francs pour les immeubles situés dans les communes de 50,000 à 100,000 habitants; 200 francs pour les immeubles situés dans les communes de moins de 50,000 habitants. Art. 7. — Aucune condamnation au paiement des loyers visés aux articles 1 et 2 ne sera prononcée si le locataire : a trouvé la mort dans un fait de guerre ou dans un fait de l'ennemi ; a été retenu sous les drapeaux, interné ou fait prisonnier de guerre: a été, de là part de l'ennemi, l'objet d'une mesure privative do sa liberté, pour des motifs d'ordre militaire ou politique, mais seulement pour la durée de l'exécution de cette mesure. Le bénéfice de la présente disposition pourra être invoqué par le conjoint, les descendants, ascendants^ frères et sœurs du preneur si ceJui-ci était leur soutien et si, habitant avec lui, ils ont continué la jouissance après son décès, son départ ou son arrestation. Les bénéficiaires de l'article 7 pourront toutefois être condamnés à payer tout ou partie du loyer si le bailleur prouve qu'ils en ont les moyens. ' L'article 8 donne au bailleur lésé par cette loi un recours contre toute personne ■ qui sans avoir traité avec lui ou avec le i locataire aurait joui de l'immeuble. Ce recours expirera 2 mois après la décision définitive avenue entre le bailleur et le preneur. Les actions en paiement de loyer devront être intentées dans les six ; mois de la publication de la loi ou de la < date d'exigibilité fixée par la convention < des parties, si elle est postérieure à cette i publication. ■ Le juge pourra accorder termes et délais inférieurs à cinq ans. ^ \ Les clauses de déchéance et de résolution de plein droit pour défaut de paiement du loyer, des contributions, taxes < et autres accessoires à l'échéance stipu- ] lée, ne seront point appliquées, sauf en 1 cas d'inexécution du jugement prononcé en vertu des articles 1 et 2. : Voici, d'autre part, comment l'exposé < des motifs justifie le projet du gouver- < nement : I <c S'inspirant de ces faits et de la né- < cessité qu'il y a de donner à la crise ] qu'ils provoquent une solution conforme 1 à l'équité et à l'intérêt public, ce projet < de loi établit la présomption que certains i loyers échus pendant la guerre consti- 1 tuent, pour le tout ou pour partie, des l créances irrécouvrables. < " Cette présomption <£ d'irrécouvrabi- < lité agit à concurrence de la moitié des loyers pour la généralité des baux ; à concurrence du total pour les baux des petits logements et pour quelques cas qui j commandent spécialement la sympathie. ■ " Elle est absolue pour les baux des petits logements. Elle est relative et susceptible de preuve contraire pour tous les autres. " D'autre part, le projet de loi établit une distinction entre les baux conclus avant le 4 août 1914 et ceux qui ont été conclus après cette date. Si, en ce qui concerne les premiers, la présomption so justifie rigoureusement, if en va autrement des seconds; en effet, le preneur, eo contractant pendant la guerre, a dû tenir compte de 1 état réel de ses ressources. Aussi le projet présurae-t-il que, dans ce cas, la créance est recouvrable pour la totalité. Quant à la preuve adqaise à Rencontre de la présomption, elle est organisée avec des modalités spéciales par l'article 5. Cette disposition est importante, car elle est de nature à déjouer les calculs et à vaincre la mauvaise foi des locataires." Les autres dispositions du projet ne réclament pas d'explications spéciales. " En résumé, le projet qui a réalisé l'accord entre des vues très divergentes à l'origine, constitue une œuvre d'apaisement et de conciliation. Il donne aux locataires les satisfactions qu'ils attendent légitimement. Il oblige les bailleurs à passer pour profits et pertes leurs créances douteuses et irrécouvrables, comme devront le fa-ire les industriels et les établissements financiers pour leurs créances compromises par les événements de la guerre. Les bailleurs ne verront d'ailleurs dans la sanction de la loi que la consécration d'une situation qui leur était imposée par les faits et devant laquelle la plupart d'entre eux avaient senti le devoir de s'incliner. De plus, le projet aura pour effet le grand avantage de mettre fin à une situation troublée dont le prolongement leur serait fatal. " La Rouanne,la Belgipefrpmagiie La légation royale des Pays-Bas à Bru-selles envoie aux journaux belges un« ettre démentant formellement que des /roupes allemandes aient traversé le Lim-lourg. hollandais en 191-4 et rappelant }u'à cette occasion M. Davignon, minisire des affaires étrangères de Belgique, a léclaré que les Hollandais n'avaient cessé le garder vis-à-vis de la Belgique " la dIus scrupuleuse neutralité ". Abordant es événements des dernières semaines, 'ambassadeur hollandais s'exprime com-ne suit: " Quant au passage de soldats allemands qui s'est effectué après la conclusion de l'armistice par territoire néerlan-iais, je me permets de vous donner l'exposé suivant des. mesures, prises par, le gouvernement des Pays-Bas et des consi iérations qui les ont inspirées. " Certaines troupes allemandes se sont présentées à la frontière en demandant i être admises aux Pays-Bas. " Pareille admission en territoire néerlandais aurait, avant la conclusion de .'armistice, entraîné l'internement de ces troupes, mais l'armistice avait profondément modi-fié la situation en fait et en ii oit : Les conditions acceptées par les Allemands étant de nature à exclure une reprise des hostilités, le maintien de l'internement des militaires belligérants in-:ernés aux Pays-Bas conformément à la Convention de La Haye et des prisonniers ie guerre internés dans ce pays en vertu le l'arrangement conclu en 1917 entre le gouvernement britannique et l'Allemagne, était devenu sans objet, et le gouvernement de la Reine se résolut d autant plus facilement à leur libération ' que le gouvernement britannique lui ' avait fait connaître qu'il était bien en-' tendu que les internés allemands avaient ' droit au rapatriement " ; il serait no: iamment illogique d'interner aujourd'hui les soldats, les transporter dans différents camps d'internement, pour les libérer le lendemain du moment que la libération générale des internés fut admise. [1 est cependant vrai que le gouverne-nent néerlandais aurait pu se prévaloir le son droit d'opposer un refus à la priè-■e des troupes allemandes. Ce refus eut îté difficile à concilier avec la ligne de conduite suivie en pareilles circonstances Dendant toute la durée de la guerre à .'égard de tous les belligérants sans distinction, mais la situation générale du :>ays en ce moment l'aurait pleinement ustifié, vu l'effervescence d'une partie le la population néerlandaise à cette épo lue, le transport et l'hospitalisation de îombreux réfugiés civils arrivés du Nord le la France et le passage de milliers de prisonniers de guerre libérés en Allemagne, sollicité par les gouvernements allés." Si, malgré cette situation, il s'est décide de ne pas s'opposer à l'arrivée dés nilitaires allemands, c'est, en premier ieu, sinon uniquement, parce qu'il avait a conception très nette, que cette décision serait contraire à l'intérêt de l'éva-juation de la Belgique et notamment à ;elui de la population du nord du pays, ant au point de vue de son alimentation ïu'à celui de l'ordre public. Il résultait îotamment des rapports .reçus par les au-orités néerlandaises à la frontière qu-3 les conflits armés menaçaient d'éclater mtre les militaires en question et d'au--res troupes allemandes, conflits dont les îabitants de cette partie de la Belgique levraient fatalement éprouver le contre-;oup." L'accès du territoire néerlandais ne :ut cependant pas permis sur toute la igne de la frontière néerlando-belge, et e point frontière de Maeseyck fut choisi ifin de pouvoir appliquer " strictement ' le désarmement complet des troupes à ' leur arrivée ainsi que la séquestration " de l'attirail de guerre qu'elles pou ' vaient amener " ; ce qui a été fait en ioute occurrence. "En vous priant, Monsieur le Rédacteur en chef, de bien vouloir insérer ces lignes dans votre estimé journal, je vous jffre l'assurance de ma considération distinguée." Y AN" VOLLENHOVK, ministre-résident de Sa Majesté la reine des Pays-Bas. - Une visite à l'ancien front belge (De notre envoyé spécial) suite & fin f ' i ! 11 ■. j. i ..L X. r<i. .. i l, ai initi .g uv uauviiwva Dès tranchées "de l'exposition", ainsi appelées par les militaires à cause de leur installation soignée, quii existent à Steeastraet, on aperçoit au loin, à une distance de deux kilomètres, le boyau de la mort, dont le nom seul en dit assez long. C'est là que, ainsi qfcue dans les tranchées de la gerbe, de l'épi, de l'anguille, et dans beaucoup d'aïutres, cette artillerie eut à soutenir des luttes journalières pendant de longs motis. Elle eut toujours la supériorité sur l'ennemi, même à, matériel égal. Et quand les Boches augmentèrent le leur, aiors encore ils ne > parvinrent pas à faire taire nos audacieux artilleurs de tranchées. A Pervyse Au mois d'octobre 1914, nos troupes eurent à soutenir une lutte terrible, à Pervyse, qui est situé à 9,5 kilomètres de Furies. Sous la poussée de leurs ennemis, nos soldats avaient dû abandonner le coude de Tervaete. ht 26 octobre, toute notre artillerie bombarda cet endroit. Deux divisions boches y furent à peu près totalement détruites. Malgré cette perte importante, les Allemands s'avancèrent jusqu'à 30 mètres de la gare de Pervyse.il fallait les arrêter à tout prix, car sinon Furne_s était perdu et les Boches pouvaient s'approcher du littoral français. L'armée belge, bien qu'épuisée par sa retraite, n'en prit pas moins la* résolu tion de sauver ce petit coin du sol belge. La 3me division, sous les ordres du colonel Jacques, passa à la contre-offensive et réussit dans son entreprise. Pervyse, ou du moins son emplacement, ne passa jamais au pouvoir des Boches. Ce fut un des points de défense principaux du front belge. Aussi fut-il constamment exposé au feu de l'artillerie boche. B ixmade T,a ville resta au pouvoir des Belges jusqu'au début de novembre 1914. Par sa pos tion elle avait une grande importance dans ce pays où les routes d'accès sont très limitées. Les Boches avaient intérêt à s'en emparer. Le 11 novembre, après un formidable bombardement, nos troupes durent gagner la rive ouest de l'Yser. Dixmude fut ainsi occupé par nos ennemis jusqu'au 26 septembre 1918. Quatre divisions belges débouchant ce jour-là de Goemen, encerclèrent la ville par l'est. Les Allemands furent forcés de se replier sur Handzaeme. C'est seulement le 29 septembre que les troupes belges entrèrent dans la ville, après avoir acquis la certitude qu'elle était complètement débarrassée de Boches.Par une bizarrerie inexplicable une villa en briques rouges seule est encore debout de toutes les constructions. Un Jordaens est reste dans les décombres de l'église. Les Allemands ont aussi provoque l'inondation des environs de la ville. Transports de blessés Leur transport en arrière du front offrit d'énormes difficultés dans ces routes ravinées et constamment atteintes par les obus. Il fallait généralement deux équipes de quatre hommes par blessé. Après un pansement très sommaire, en cas d'urgence, appliqué dans un abri le plus souvent très misérable, les blessés étaient transportés par les porteurs à cinq et six kilomètres en arrière du front, où il était seulement possible de les placer dans les ambulances roulantes. Ypres et le mont Kemmel cou yoéi ucoi/u uniueitî e.a.i;ux£>iuii qu» se termina le voyage si instructif de journalistes. En cours de route leurs autos croisé rent des soldats belges et des volontaires encore en vêtements civils, réunis dan: les cantonnements, où on leur donne l'ins truction militaire. Ils remarquèrent auss de nombreux détachements américains des soldats français et anglais. Près d'Y près travaillaient des coolies chinois. Par la bataille d'Ypres, les Allemand: tentèrent de couper l'armée belge. Mai: les Anglais empêchèrent la percée. L< kaiser avait en tête de faire une entré* triomphale dans la dernière ville belge, e c'est pour cette raison que celle-ci fu épargnée. Mais quand les Boches consta terent qu'ils devaient renoncer définitive ment à leur projet, ils rasèrent les cons tructions avac des projectiles de gro: calibre. En avril 1915 les Anglais avaient di reculer à cause de l'emploi des gaz asphy xiants. Les Allemands s'approchèren jusqu'à trois kilomètres d'Ypres, et dè: lors la destruction devint plus aisée. Cel le-ci était absolument inutile, car le: troupes anglaises évitèrent d'y passer. Au début de 1915 on vivait encore i Ypres. Des habitants y étaient rentrés mais la ville devint inhabitable à parti: du mois d'avril. La tour des Halles rappelle le donjoi de notre Château des Comtes, après qu oi en eut dégagé les ruines, avant sa restau ration. Aux côtés, quelques pans de mur: sont restés debout avec leurs fenêtre; ogivales... et c'est tout ce qu'on voit d< ce monument, qui fut un de nos plm beaux joyaux archéologiques. D'Ypres au mont Kemmel, c'est l'ima ge de la dévastation complète. Les Allemands occupèrent un flanc di Kemmel, mais ils ne purent en dépasse: la crête. Ils ne parvinrent pas, du reste à en tirer un avantage quelconque. Au loin on aperçoit Wytschaete, oi les Anglais firent sauter en l'air plu sieurs milliers de Boches. Appréciations finales Après une visite du front belge, le respect, l'admiration qu'on éprouve poui notre armée augmentent encore dans d< notables proportions. On devient plus fier en pensant que ce furent des Belges oui surent défendre cette petite parti* au sol de la Patrie contre l'envahisseur. Si celui-ci avait, au début, la supériorité du nombre, de l'organisation, et ds la préparation, nos chefs surent rapidement suppléer à notre inégalité en tirant avantage des ressources particulières que leur offrait le terrain dans lequel ils établirent leurs troupes et qui, malgré sa grande importance, ne leur fut jamais m levé. Un matériel uouveau et perfectionné fut mis à leur disposition, et, à partir de 3e moment, ils constituèrent toujours un çrand danger pour l'aile droite des Boches.Avant de se séparer de lui, les journalistes ont témoigné leur reconnaissance à M. le capitaine-commandant Van Trooyen pour la façon dont il avait rempli sa nission près d'eux. Les excursionnistes ont été ramenés en-mite à leur point de départ par M. le lieutenant Mathot, des grenadiers, qui ivait également été chargé par le G. Q. Gr. de les conduire à La Panne. Des remerciements sont dus au Grand Quartier Général, tant au nom des journalistes que de leurs lecteurs, à qui les excursionnistes sont heureux de pouvoir communiquer ces notes contenant, pour beaucoup d'entre eux, et spécialement pour ceux ayant vécu dans le rayon de ['étape, des détails absolument ignorés sur le rôle important qui fut joué par îotre armée. NOS ECHOS Téléphone et télégraphe On assure que dans quelques jours h communications téléphoniques et tél; graphiques seront rétablies à peu prt convenablement... à Bruxelles. Il serait urgent qu;em haut lieu c s'en occupe au plus vite, et qu'on s'atti che à relier téléphoniquement, sans ta der, les principaux centres du pays à 1 capitale. Il faudrait veiller à en faire bcnéfici» avant tout les journaux qui constituct un véritable service public, dont nul ai jourd'hui ne peut se passer. o— a qui allaient les œufs ? On sait que sous la domination b( che, tout habitant de Gand, tenant d< poules, était tenu, par ordre de l'autoril allemande, de livrer des œufs à un se vice communal, établi rue de Bruges. I nombre d'œufs à fournir par poule et p? semaine, variait selon la saison. Pour la ville, ce fut en moyenne u œuf par poule et par semaine. Ces œufs, affirmaient les Boche étaient destinés aux hôpitaux et établi semants de bienfaisance. Vous auriez eu beau affirmer et établ que vous aviez chez vous des enfants c des vieillards malades, dont l'état ( santé réclamait impérieusement des œuf les individus qui dirigeaient " la^ ce: traie des œufs " étaient inflexibles, il fa lait livrer les œufs prescrits sous peii d'uti certain nombre de marks d'auient I par œuf non fourni. I G. V. On sait actuellement quels étaient les bénéficiaires des produits des basscs-oemrs : les principaux étaient... les activistes!Nous avons sous les yeux la liste de ré-partition du 16 octobre 1918. Nous y voyons : aux flamingants 370 ïB œufs, Hôpital civil 100, Crèches du Bureau de bienfaisance 50, Crèches gantoi-n ses 50, Sœurs de charité 50, Asile de L" St-Bavon 75, Chartreux 25, clinique du r~ Dr Vercauteren 20, .Petites Sœurs des a pauvres 30. >r Chaque semaine les activistes exi-geaient leurs 370 œufs, et deux domesti-v'_ ques de l'Université flamande venaient régulièrement en prendre possession. L'hôpital par contre devait se contenter do. 100 œufs' ! On sait combien la ponte était mini me, faute de nourriture pour la volaille. Nous connaissons plus d'un Gantois e qui, pour échapper à l'amende, dut se l" procurer des œufs fraudés, payés parfois un franc, et dont il recevait 30 centimes 'r au local où il les livrait. n On ne so doutait guère que c'étaient les activistes qui nous imposaient ces sacrifices.Q Oh ! ces comités! [r Un Belge nous écrit de Paris : u " Rien n'a encore été fait pour le relè-le vement de la Belgique. On s'est conten-s, té de former de multiples organismes et i- de placer à leur tête des personnages en 1- vue, sans se préoccuper de la compéten-îe ce de ces derniers. Ï1 en résulte un gâchis le comme travail, et un odieux gâchage d'argent. " Deux choses essentielles guident ceux qui détiennent le pouvoir de conduire notre pays : la politicme et la bou tonnière. Il se passe des enoses profondément déplorables dans le domaine de la reconstitution de la Belgique économique." Uun service rejette la responsabilité de cet état de choses sur l'autre. Et ■ si, par hasard, une compétence pleine ^ de bonne volonté s'égare dans la galère, elle est mise au pas et est réduite à l'impuissance par la force d'inertie gé-, nérale. " i —0— Voie ferrée rétablie l f Des trams ont circulé, hier, dimanche, pour la première fois, entre Meirelbeke et Gand-St-Pierre. Ils ont roulé sur le . nouveau viaduc de la chaussée d'Hundel-, gem et sur le pont provisoire du Stxop. 5 Le tablier du viaduc repose sur des co-. lonnes en fer élevées sur les fondations : des anciennes culées. Sa largeur est suf-. fisante pour ^e placement de deux voies, ' dont une seule est posée en ce moment. Comme, par suate de la destruction des murs de soutènement, il a fallu amé-. nager l'extrémité du remblai de la ligne en talus, la longueur du viaduc a plus que doublé. J Le pont provisoire du Strop, à simple voie, est construit à côté des ruines de l'ancien. . Flatteuse distinction L'Académie Saint-Luc, à Rome, a nom-'j mé membres d'honneur le roi Albert, , MM. Clémenceau, Wilson, ^Lloyd George, ainsi que l'ambassadeur Barrère, à l'occasion de la victoire des Alliés. ; si M. Anseele et le flamingantisme ] Le "Vooruit''a'publié un document intéressant qui fut, il y a quelques mois, ré-' pandu en Allemagne de façon clandestine et qui était destiné à éclairer les socia*-listes teutons sur le flamingantisme activiste. Le "Vooruit" nous apprend aujourd'hui que ce document avait été rédigé [ par M. Anseele. Nous en traduisons quelques extraits : " Le mouvement flamingant a toujours été hostile au mouvement ouvrier, e t i 1 1 l'est encore. " Nous refusons catégoriquement de considérer la question flamande comme -una question capitale, étant donné que nous avons à résoudre des problèmes plus importants, plus pressants. " Un peu plus loin, M. Anseele affirme que les socialistes flamands sont hostiles à la séparation administrative et désirent la bonne entente avec les prolétaires wallons.Quand on lit de pareilles déclarations, on est tenté de se demander si M. Anseele est flamingant: car le flamingantisme, tel que le conçoit par exemple le "Vlaamsch ■ Belgisch Verbond", mène droit à la séparation administrative et à la dislocation de la patrie belge, choses que précisément M. Anseele veut éviter à tout prix. D'autre part, M. Anseele a signé naguère le projet de flamandisatiou de l'Université de Gand avec MM. Van Cauwelaert et Huysmans. Tout ce-la manque de netteté, de cohérence et de logique : si le mouvement flamingant est hostile aux prolétaires flamands, il n'est 'guère compréhensible que M. Anseele, député ouvrier, soit flamingant. Pourquoi dès lors art-il mis son nom au bas d'un projet de loi néfaste entre tous, dicté pa,r le fanatisme linguistique le» plus odieux et par la haine de la culture et de la langue française, chères à tant de Flamands démocrates, chères à tous les Wallons 1 Femme varie, dit-on. Il n'y a pas que les femmes qui varient: M. Anseele, sur la question des langues, semble ne pas être plus constant que le beau sexe. —o— Pour les prisonniers et internés deguerra L'Agence belge pour les prisonniers de guerre et les internés vietat de nous faire parvenir une notice sommaire sur l'œuvre accomplie de 1914 à 1918 dans .ses bureaux et par ses succursales organisées en territoire belge occupé. La création du bureau fut décidée et autorisée dès le mois de septembre 1914. Il se procura, tout d'abord, les listes des soldats belges internés en Hollande, au nombre de 33,400. Il organisa, ensuite, le service de renseignements concernant les prisonniera envoyés en Allemagne, l'échange de la correspondance entre les prisonniers ou les internés et leurs familles, les envois de vêtements et de vivres, etc. Des succursales furent organisées dans les provinces occupées. Voici quelques extraits de la notice: Valeur des envois d'argent aux prison niers et internés, 3,826,241 fr. Nombre de colis de vêtements et de vî vres envoyés de Belgique, 2,266,789 fr. Coût des commandes de vivres faites à partir de juillet 1916: a) en Hollande, 2,231,021 fr. ; b) en Suisse, 12,099,861 fr. En évaluant, d'après les relevés, 1er, colis de vêtements et de vivres expédiés directement de Belgique à .'50,667,890 fr., on arrive donc à un total de 48,825,016 fr. pour venir en aide à nos prisonniers et internés de guerre, y compris les prisonniers politiques. Un nouveau journal flamand ^ Nous apprenons Ha parution prochaine du nouveau journal flamand "De Klok", sous l'égide de MM. Buyl, Buysse et Tliooris. Le nouveau journal défendra les revendications flamandes et, notaaiunont, la création d'une Université flamand», organisée ailleurs qu'à Gand.

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Dit item is een uitgave in de reeks La Flandre libérale behorende tot de categorie Culturele bladen. Uitgegeven in Gand van 1874 tot 1974.

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