Le courrier de Bruxelles

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06 januari 1914
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s.n. 1914, 06 Januari. Le courrier de Bruxelles. Geraadpleegd op 02 mei 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/ff3kw58q35/
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Mardi 6 janvier I9R' ABONNEMENTS a PU «H SU «SIS TROIS ROI» BELGIQUE, .fr. 10.00 5 00 2.50 flOLLANDE. . •{ igao 9.60 4.80 LUXEMBOURG .\ ÇN10N POSTALE. 30.00 15.00 7.60 5 CENTIMES 1«S suppléments ne sont pas ml» en*«nt» TÉLÉPHONE SABLON 175» LE COURRIER 53* anaêe. ^ N' Ç. A BRUXELLES : 52, rue de ta Montagne A PARIS t 30, rue Saint-Sulpice, 30 5 CENTIMES Lm suppléments ne sont pas mis en venta TÉLÉPHONE SABLON 1754 Le Roi et le Congo La, question du Congo est posée par le Soi dans son discours du premier de 1 an. adressé à la députation do la Chambre, po Sée par des paroles pleines de sagesse comme en prononce notre Koi chaque fois qu il s'occupe des intérêts supérieurs de la Ja-.tion. On sent qu'il ne cherche pas autre chose que la grandeur et la prospérité du pays. Nous ne sommes pas pressés émettre notre avis dans la question des changements a apporter à l'organisation de notre colonie, îîous avouons que nous n'avons pas de plans particuliers à y mettre en pratique, pas de remèdes spéciaux à proposer contre des difficultés que nous ne connaissons pas assez. C'est, à notre avis, le premier exposé qui devrait présider toute discussion, tout exa<-mon, un exposé complet, sincère, des difficultés en présence desquelles en se trouve. Le discours du Koi suppose, sous-entend ces difficultés; nous reconnaisons qu'il n'avait pas à s'étendre davantage à ce sujet. * * * Sont-ce des difficultés financière» seulement, ou des difficultés politiques administratives; ou des difficultés locales venant d( la population, ou des difficultés religieuses 1 On semble nous dire- qu'il faut des efforts plus grands de la part du pays. Quel effort en dehors du concours financier? — effort commercial,industriel plus développé 1 Comme c'est un mouvement libre celui-là, on ne {voit d'autre moyen que des conditions favorables- données au commerce, à l'industrie pour les attirer. Mais déjà on reproche ail gouvernement toute faveur accordée là-bas aux travailleurs entreprenante. A moins qu'on ait en vue des régies gouvernementa--Jes.La tâche entreprise là-bas, de mettre en rapport un empire comme le Congo, est-elle trop grande pour les foi-ces d'un petit pays comme le nôtre ? II faudrait savoir le reconnaître. Peut-on restreindre l'effort à certains points, à certaines parties : les chemins de fer par exemple et toutes les voies de communication qui peuvent évidemment rapporter dans l'avenir? Peut-on organiser dès* sociétés coloniales qui entreprennent une région entière, une province? Cela s'est vif-et u\ c j sucëès dans l!histoire des colonies.La participation financière du pays ne doit pas être marchandée s'il est- démontré que le pays doit en profiter, mais cette démonstration doit être faite par ceux qui ont confiance, pour entraîner ceux qui ne l'ont pas assez. * * * * L'idée de donner une action plus grande au gouvernement do la colonie, de lui donner une autonomie plus ou moins complète, nous paraît très acceptable, à nous qui voulions à l'époque de l'annexion faire prévaloir cette idée jusqu'au point de se contenter d'une union personnelle du Congo avec ïa Belgique sous l'autorité du Roi, souverain indépendant du Congo et conservant cette indépendance avec l'aide do la Belgique. C'était Jà 1-autonomie véritable et cela n'empêchait pas le concours belge. Nous croyons qu'il sera bon d'essayer une certaine autonomie, pour-vu qu'on ait l'homme ou les hommes capables de la prendre en mains, tout dépendira de cela. Nous ne parlons pas de l'effort religieux. Il est fait et il est bien fait, et il ne deman- I de qu'à se développer. C'est même pour icela qu'il est attaqué. Le drapeau de la Foi est planté et nous n'avons à le défendre que contre des Belges sectaires, plus ennemis do la civilisation que les sauvages eux-mê-jmes. C'est un mouvement, le plus essentiel même pour les résultats matériels de colonisation et do civilisation, qui doit être soutenu et protégé efficacement par le gouvernement colonial, qu'il soit autonome là-bas, ou qu'il vienne d'ici, du gouvernement central de Belgique. * La mission posthume de Jeanne d'Arc. CV-C le titre d'un beau et bon livre que viervt do publier Mgr Delassus. Le titre complet est celui-ci : u La Mission posthume de la bienheureuse Jeanne d'Are et le Règne social de No-t re-Soigneur Jésus-Christ. Le nouvel ouvrage de Mgr Delassus entre franchément dans le vif du problème actuel. La société contemporaine et la France en particulier sont enfermées en un dilemme : Jésus-Christ ou Bélial, lequel des deux régnera sur nous ? Il ne s'agit pas ici de république ou de monarchie, d' « Action fran-c ii.se » ou d' « Action libérale populaire ». Il s'agit de savoir si le divin Maître a menti le jour où il répondait à Pilate : « Je suis roi et je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à La vérité ». Il s'agit de savoir si saint Paul ne s'est point leurré d'une vainc chimère quand il écrivit aux Hébreux en parlant de Notrc-Seigneur Jé-susT-Ch-rist : « Dieu lui a donné un nom qui est au-dessus de tout, nom, afin qu'au nom de Jésus tout genou fléchisse dans les cieux sur la tarie et dans les enfers et que toute langue confesse à la gloire de Dieu 1-e Père que Jésus-Christ est le Seigneur ». ...Demain, l'Eglise va chanter dans la messe de l'Epiphanie : « Il ost venu, le Souverain Seigneur; il tient- dans sa main le règne, la puissance et l'empire ». Elle nous montre-in les mages de l'Orient, en route vers le divin berceau et saluant dans la nuit cl aire l'astre miraculeux avec ces mots d'enthousiasme : « Voilà le signe du grand Roi ; allons à sa recherche et offrons-lui en présent l'or, l'encens et la myrrhe ». II s'agit de savoir si les hymnes de l'Eglise ne sont que d'inoffensifs refrains de bonne aventure et si la foi des Mages ne fut qu'un pieux délire, analogue à ceUtii d'un Sangnier et de tous les suiveurs de fantômes. Or, Bélial règne en ce moment. Nous vivons sous son sceptre et sous son joug abjects. Cette démocratie, où de tenaces illuminés s'obstinent à saluer l'aboutissement de l'Evangile, est bel et bien le règne de Bélial. Le « sans maître ;> nous gouverne; l'Athée, l'Insurgé, le Damné nous écrase sous son pied fourchu. Quel que soit le masque éphémère dont il s'affuble, c'est toujours lui qui mène le bal. Regarde bien les acteurs qui se succèdent, ceux qui sont sur la scène et ceux qui se bousculent dans la coulisse ; ils sont les uns et les autres les interprètes du même rôle : Bélial qui grogne, c'était Combes: Bélial qui raille, c'était Clemenceau. ; Bélial au caillou : c'est Cailloux-; Bélial au rire idiot : c'est Doumerguc. JCt Aristide, lui aussi, n'est qu'un Bélial de •-knlinp; room : ïl,a troqué chez ln modiste ~a casquette à trois ponts contre un nimbe de première coupe, il a mis sur ses lèvres la rhétorique de l'ordre après la clameur de l'anarchie ; mais ces toilettes sommaires ne changent pas le Bélial : Aristide est athée: Aristide est « laïque , tout ce qu'il y a de plus « laïque ». un laïque de «haute'laïcité» ; Aristide \ eut la paix, mais à la condition que Dieu fasse le mort dans la néoropole de son ciel et que l'Eglise s'endorme pour toujours, résignée à son bâillon, à ses chaînes, à sa prison. La République a raclé sur nos monnaies le nom de Dieu. Si elle était logique avec elle-même, elle substituerait à l'antique inscription cette phrase qui résume toute sa politique : Bélial, impérator et Rex a. * * * Comment sortir de là? Car, pour nous catholiques, c'est la seule question qui ait un sens. Devant une pareille situation, nous n'avons même pas le droit de nous d& rna-nder si elle est supportable. Comment en finir et comment eu sortir? Mgr Delassus se souvient du passé. Il y eut jadis une humble enfant, une petite bergère que Dieu envoya chercher par ses anges et par ses saintes pour en faire l'instrument de ses desseins. Dieu voulait de nouveau régner sur le royaume de France et c'est à Jeanne la Pucelle qu'il confia sa volonté.Elle est venue pour cela premièrement et par-dessus tout. Elle se dit, dans sa lettre au roi d'Angleterre, la servante de Jésus-Christ, « son droicturier et souverain Seigneur ». Sur la route de Vaucouleurs, elle dit à son guide, Bertrand de Poulengy. que « le royaume ne regarde pas le Dauphin, mais le Seigneur ». Certes, elle n'oublie pas le gentil roi, car elle sait que, san« Un, il n'y a pas d'unité nationale possible, mais Jésus-Christ d'abord! — a Rendez-vous au Roi du ciel et au gentil roi Charles », telle est la sommation qu'elle adressa aux cités rebelles.Elle écrit au duc de Bourgogne : « Ceux qui font la guerre au sainl royaume de France font la guerre au rot Jésus . Un jour, elle demande au roi de lu: faire un présent, le présent du royaume <1 Frâpée, Charles fut étonné d'abord et pu-il céda. Et la Pucelle exigea alors que l'acide donation fût solennellement dressé et li par les quatre secrétaires du roi. Le roi res I tait ébahi, et Jeanne disait en souriant « Voilà le plus pauvre chevalier de soi , royaume ». Mais, après un peu de temps , devant les mêmes notaires, disposant u ■ maîtresse du royaume de France, elle le r° ■ mit entre 1-es mains du Dieu tout-puiswvnt Et alors, agissant au nom de Dieu, elle in > vestifc le roi Charles ; et de tout cela ell voulu qu'un acte solennel fût dressé pa j écrit. . L'acte est brisé depuis longtemps. Il n'ei ' reste qu'un souvenir en nos annales. On lu _ a substitué, voilà cent cinquante ans, je ;■ sais quel pacte monstrueux d'après lequ^ Dieu est chassé de son royaume et abdiqr: | entre les mains de Bélial. Il y eut quelque , rares et. timides interrègnes. Aujourd'hu ' c'est l'apogée de l'empire satanique : la n.< > tion sainte, la nation de Jeanne, ressemb ; à une vague colonie de l'Enfer, « ubi nul lu J ordo, sed sempiternus horror in habitat " L'ordre divin, qui est l'ordre normal pou • toutes les nations et qui l'est surtout pou l la nation française, a fait place à l' on h , révolutionnaire,c'est-à-dire à l'athéisme dé 4 coré du nom de laïcisme. On peut dire toi» l ce que l'on voudra et même que nous som ' mes libres « d'adhérer k la République par , ce que nous tenons ce régime comme le meil ' leur en Lui-même ». Il est certain que no b tre république, celle que l'on nous a fait' et dont les chefs à tout propos ne cessent d1 ] rappeler les principes essentiels, est la né ; gation brutale et permanente de la doc ' trine sociale catholique. — « Je suis Roi ] disait le Maître. — « Voira êtes le Roi », (?: , sait Jeanne d'Arc. — « Nous ne voulons pn » de ce roi ! » répondent en chœur les Somme ; du régime. ^ Ce sera la mission posthume de Jeann-' d'Arc de nous replacer dans l'ordre. Au: ( fêtes de la Béatification, il y avait au-des ' sus d'un des portiques de Saint-Pierre tin phrase en exergue qui frappa tous les pè le lins ; elle disait : •:< Joannaiu fortiter exo ra ut Christi vexillum ostendat ab alto.. ; Fortiter exclamamus : Vivat Rex Christu ' in iEternum ! » C'est à peu près la conclu ; sion du Livre de Mgr Delassus. Oui, chas ; sons Bélial et remettons le Christ sur le pa i vois, sur son vieux trône séculaire! Catholi | ques, laissons la rue do Valois insulter h * rue d'Enghien : qu'est-ce que cela peu ' bien nous faire qu'Aristide remplace Jo ■ seph, dès lors qu'Aristide n'est que du Jo : seph un tant soit peu édulcoré? La forain! est la même, si le flacon diffère et si l'éti > quette est changée... Nous avons mieux ; faire que de nous passionner autour de cet te lutte entre les deux frères. Chasser l'un • chasser l'autre; chasser le Bélial dont l'ui [ et l'autre ne sont que le porte-étendard, e ; à sa place-restaurer par tous les moyens 'i ' règne de Notrc-Seigneur Jésus-Christ, c'es J la seule besogne qui soit diigne de nous ten k ter et à laquelle la bienheureuse Jeann ^ noua aidera. Le reste n'est qu'enfantin ag j dangereux, perte de temps, dispersion cl \ forces et coups d'épée dans le vide. Le ' guerres de cent ans ne se terminent qu J d'une seule façon, par la méthode divine d - Jeanne et avec la divine devise de Pie X « Le but vers lequel doivent converger tou ' nos efforts, c'est de ramener le genre hn main à l'empire du Christ ». * (« Univers »). C. Lceigiie. Grâce à la suppression du poli, le: ; socialistes Horains oaraon! m [ eux iool le îromage. 1 Leur organe publie le compte-rendu d'un séance tenue il y a quelques jours à Hornu ' Le député sooialiste Arthur Bastien prési ~ dait. Il y avait là tous les amis des quatr citoyens-députés dont le mandat parlemcn ~ taire expire en mai prochain.Comment leu " garantir,-pour un nouveau terme de quatr _ ans, l'heureuse possession de leurs quatr ^ sièges? C'est bien simple. Nous citons : Arthur Bastion, au nom du comité fédéra - socialiste expose la situation. i Le comité fédéral, pour des raisons que Fora teur communique à l'assemblée., .s'est prononc ' contre l'organisation d'un poil à la veille de l'e ' lection do 1914. Les motifs qu'on lit sui-tout va loir, c'est qu'un laps do temps trop court s'os écoulé entre les doux consultations ; que vrai 5 semblablement nous en aurons encore pluaieur : autres d'ici quelques années ; que l'organisatio: - d'un poil coûte cher. ? Deux ou trois délégués se risquent à dir » qu'un poil serait préférable « parce que, d t la sorte, il est permis à la masse de se pre i noncer sur le choix et le classement de se i candidats ». Mais un autre Bastien — Gustave » intervient aussitôt ét dépose un ordre du jour proclamant « qu'en principe toute élection devrait être précédée d'un poil » mais ajoutant que cette fois on pourrait s'en passer, . vu que « d'après l'opinion de nos parlementaires on peut escompter des élections dans 1 un avenir prochain, par suite de la revi- 1 sion ». Cet ordre du jour est adopté par 123 voix contre 26 et 11. abstentions. Sur quoi le pre- 1 raier Bastien — Arthur — se lève pour « fé- ' Lie i ter l'assemblée de sa bonne tenue et crier : Vive l'union ! » Le tour est joué. Les compagnons Ma-roille Pépin, Brenez et Bastien conserveront les quatre places en tête de la liste socialiste, les seules qui assurent un siège à leur titulaires. Le poil c'est bon « en principe », il est dangeureux en fait... Quant au prétexte : qu'on peut escompter des élections dans un avenir prochain par suite de la révision, — le « Peuple » lui-même se charge de dévoiler la farce en imprimant ce matin : « 1914 ne sera pas encore l'année de l'avènement du suffrage , universel ». CONTE DU JOUR DE L'AN Les étresnes a E IMi. Monsieur Manchon est ce qu'on peut appeler n un employé modèle ». Méticuleux calligrapho et sans zôle il gagne correctement les quinze cents francs que l'Etat met annuellement à sa disposition. On ne peut vraiment lui reprocher qu'une chose : son excès de régularité. C'est ainci qu'il arrive au bureau régulièrement en retard". Que vouloz-vous? C'est plus fort que lui. M. Manchon se met en retard, comme d'autre en colère, ou en transpiration, par une fatalité de sa nature. _ ^ 1 A quoi bon récriminer, dès-lors? Ses chefs en < ont pris leur parti, et l'inexactitude de M. Man- ( chon est aujourd'hui un fait acquis, comme le ; phénomène des marées ou le retard des trains i do banlieue. Au premier jour de l'an, M. Manchon a été ( l'objet d'une gratification. Mon Dieu, il ne ] l'avait pas spécialement méritée, mais il y avait i des crédits et, dame! quand il y a des crédits... Son chef l'a fait appeler pour lui annoncer la ( nouvelle. # ' _ Mousieur Manchon, lui a-t-il dit, j'ai une communication à vous faire. Le haut fonctionnaire avait eet air hostile qu'il ne manque jamais do prendre quand ri parle aux petits de ce.monde. — « Nous y voilà 1 » pensa l'infortuné Man- 1 chon qui croyait à un abatage, étant arrivé au bureau avec deux Heures de retard. Et bravement il répondit : _ — Monsieur le directeur, je sais ce que vous allez me dire. Mais il n'y a pas de ma faute. — Hein? — C'est des amis qui m'ont entraîné. — Quelle diable d'histoire me racontez-vous là?... — La vérité, Monsieur le directeur... dee ' amis venus du Limousin. On est curieux, à Saràt-Yrieix ; alors ils ont voulu connaître la capitale. — Oh! Monsieur Manchon! — Moi, vous savez, tout ce qui n'est pas le bureau... •— Je sais, — ... On a bu, on a rî, et de fil en aiguille... Le directeur semblait très contrarié. Comment « fiche » sa gratification à cet imbécile qui venait lui raconter ses fredaines? — Assez ! fit-il. — Et voilà pourquoi monsieur le directeur je ne suis arrivé qu'à onze heures. Le grand chef parut se recueillir. — Manchon, reprit-il, je n'ignorais pas ce 1 retard. (Il n'en savait pas le premier mot, n'étant lui-même arrivé qu'à trois heures), M. le ministre le sait aussi ; rien n'échappe à ; sa surveillance. Mais il apprécie vos services et souhaite vous mettre à même de leur donner • plus d'ampleur dans l'avenir. — Où veut-il eu venir? pensa M. Manchon. , — Vous avez de la peine à vous éveiller,soit ! L'Administration vous y aidera. Le ministre a : donc décidé do vous offrir un réveille-matin. — Un?... — Un réveille-matin, ce sera votre gratifi- , cation de fin d'année. — Permettez, monsieur le directeur... — Pas un de ces réveils comme on en voit ; dans les bazars, non, un instrument robuste, péremptoire, pourvu d'un timbre d'un métal éclatant comme celui des trompettes de Jéricho. — Mais... — C'est précisément cette nouvelle quo j'avais mission do vous apprendre. 1 Et avant que le pauvre homme fût revenu : de sa stupeur : : — Voici, dit-il, monsieur Manchon, un bon ; • de deux cents francs. Vous pouvez passer à 1 i la caisse. Carolus BRIO. Eevuo de 1a, Presse Sur une tombe. — Un ancien organe libéral du Tournaisis, T« Economie » a cessé do paraître depuis le 1er- janvier. Il neurt, victime de l'enlisement de son parti laas l'irréligion furibonde et le socialisme •évolutionnaire. Le « Courrier de l'Ee-;aut » l'explique ainsi par le rappel de quelques fait6; Un peu teinté de politique au début, ce journal avait une proso pleine de déférence pour la t religion de nos pères ». Il rendait compte des processions, se bornant à défendre le dogme ba-rile du libéralisme baratiste, a l'indépendance îu pouvoir civ-il :>. Au moyen de cette formule jui paraissait s'inspirer de !a parole du Christ: * Rendre à César ce qui est à César et à Dieu 30 qui est a Dieu », il pénétra rapidement dans les. campagnes du Tournaisis ; il forma la mentalité censitaire qui donna quarante ans de majorité aux libéraux dans notre arrondissement.Pou à peu. comme le libéralisme lui-même, il levint antireligieux, d'abord avec prudence et liabileté, jusqu'au jour où il fut entraîné par le tourbillon de démente impiété qui emporte le parti libéral complètement asservi à la Loge. Le suffrago universel et le besoin d'une presse quotidienne à bon marché pour conquérir les masses, rendirent difficile l'existence des journaux tri-hebdomadaires. Peu à peu la clientèle le l'« Economie » disparut au profit d'une presse populacicre où la fine épigramme devait cé-3er le pas à la haine furieuse, à l'outrage brutal contro l'Eglise, les prêtres, les catholiques ît leurs œuvres. Triste et fatale attitude d'un parti naguère Jlustré par Bara et dont, présentement, les mangeurs do cochon du Vendredi-Saint et do la rigile de Noël sont la parure la plus glorieuso. En revanche, il est né, au sein du parti libé-al, un nouvel organe fortement teinté de rou-?e : « l'ôte-toi do là que je m'y mette ». Ce décès et cette naissance marquent une îtape saisissante dans l'histoire du libéralisme ocal. îïofre neutralité. — D'après le corres-xmdant bruxellois de la « Croix :> il y a :u Belgique, au Barreau notamment, les « âmes ardentes » qui cherchent, lutour de nos frontières une Pologne ou ine Alsace à conquérir. Les uns rêvent de "éunir, de nouveau, à nos provinces, le ^rand-Duchc de Luxembourg ; il en est nème, pàraît-il a qui estiment inadmissi->le que l'on nous ait privés de la rive gau-:he de l'Escaut depuis l'aval d'Anvers jus-ïu'à la mer »... Le « Bien Public d se donne la peine de 'appeler ces échauffés au bon sens: Pour faire figure et profit, dit-il, la petite Belgique devrait rêver plaies et bosses et verser le sang de ses enfants sur les champs de bataille. Avec uno pareille tournure d'esprit, il 30 faudrait pas s'étonner que les irrédentistes lu « '-'reater Belgium » revendiquent également, l'un ou l'autre jour, les villes flamandes iujourd'hui incorporées à la France. Quand on m-end du galon!... Il est temps que cette . plaisanterie sinistre menue fin. Depuis trois quarts do siècle, nous jouissons de la paix, et si nous sommes parvenus à faire quelque figure dans le monde, c'est grâce aux travaux de la paix, et grâce à la modération de nos charges de défense nationale......11 est radicalement faux, par exemple, que la garantio de notre neutralité ne comporte pas la garantie de notre indépendance et de notre intégrité territoriale. Cette thèse, suggérée i'abord par Banning on vue de discréditer notre neutralité, puis juridiquement défendue par M. Nys, ne résist© pas à un examen impartial et approfondi des actes diplomatiques. Ello sst en contradiction avec le but même que se proposaient les puissances, et qui était de se fournir mutuellement des 6Ûretés. La formulp adoptée par le traité des XXIV articles applique fa garantie des puissances à toutes les clauses du traité, donc aussi à celles :]ui délimitent le territoire. L'intégrité de celui-ci est donc protégée au même titre que notre indépendance. La fortune de Bebel.— Le fisc suisse vient le régler la succession du'célèbre socialiste allemand Bebel. Il faut que ses partisans j'y résignent : l'ennemi du capital était capitaliste.Et quel capitaliste !I1 n'y a plus à le dissi-nuler aujourd'hui : il possédait une fortune i'environ un million et demi. Comme il prêchait la guerre sociale en \Ilemagne, ses fonds étaient en Suisse. On peut être à la fois révolutionnaire et prudent,, surtout quand, en même temps, )ii est millionnaire. (« L'Eclair : ). Un milliard. — Voilà ce que les rentiers 'rançais ont perdu en 1913. Ce titre est ae l'an ti catholi que "« Matin » le Paris, qui le? justifie par cet exposé: Le 31 décembre 1912, la rente française ï p. c. perpétuelle était cotée à 89 fr. 30. Le H décembre 1913 — il y a trois jours — la nême rente était cotée à 85.27, soit une baisse de 4 fr. 03. LA VILLE L'avant-port tic Bruxelles. — La VIe section du Comité d'études « Le plus grand Bruxelles a émis un vœu en faveur de la modification des limites des communes de Haren et de Neder-Over-Humbeek, et de la réunion des communes de Laeken, Molenbeek-St-Jean, Koekelberg, Jette et Ganshoren au territoire de la ville de Bruxelles.Le marché tlu travail. —Quarante-huit offices de placement gratuit ont fourni des renseignements à l'Office de travail do Belgique sur leurs opérations pendant lo mois de novembre^ 1913. Dans quarante-six de ces institutions, pour 3,862 offre» d'emploi, il y a eu 6;312 demandes des ouvriers (hommes), soit une proportion de 163 demandes pour 100 offres. Eu octobre dernier la moyenne était de 130 demandes, et en novembre 1912 do 136 demandes, pour 100 offres. Les # renseignements reçus présentent la situation industrielle comme moins active que l'an passé à cette époque. La taxe sur les opérations de bourses.— Un arrêté royal arrête que les articles 11 à 26 de la loi du 30 août 1913 entreront vigueur le 10 février 1911. En voici les dis* positions essentielles : La déclaration do profession prescrite par l'article 15 de la loi susvisée est faite au bureau du timbre extraordinaire dans le ressort duquel se trouve : lo domicile des professionnels, s'il s'agit de particuliers: lo siège de l'établissement principal, s'il s agit d'associations, sociétés ou compagnies ; le siège do l'agence ou de la succursale, s'il s'agit do professionnels étrangers.Les professionnels établis on Belgique à la date de la publication du présent arrête sont tenus de faire leur déclaration de profession avant le 10 février 1914. Lo tribunal de commerce compétent pour parafer le livre à souche dont la tenue est prescrite par l'article 17, est celui dans le ressort duquel se trouve lo bureau du timbre extraordinaire désigné à l'article 2 du présont arrêté-, Le timbre adhésif destine à assurer îa perception de la taxe sur les opérations de bour se est imprimé en vert. Il se compose de deux parties égales, ayant chacune une largeur de 25 millimètres et une longueur de 33 millimètres. La première, à apposer sur le bordereau,porte-au centre, en textes superposés, les mots : « Opé~ rations de Bourse. — Boursverrichtingen » ; au sommet, le lion belge dans un écusson surmonté de la couronne royale et entouré de branches do laurier ; au bas, dans un cartouche, le montant du droit. La seconde, à apposer sur la souche du bordereau, porte,: au centre, lo montant du droit entouré de l'inscription : « Opérations de Bourse.—* Beursverrichtingen ». L'annulation du timbre est assurée, pour chacune de ses parties, par l'indication, en chiffres arabes tros apparents, do la dato de l'apposition du timbre ainsi que par la signature do l'intermédiaire, le tout inscrit au moyen d'une encre indélébile. L'intermédiaire peut toutefois faire usagé d'une griffe reproduisant, à l'encre grasse, son nom ou sa raison sociale ainsi quo la date, en chiffres arabes très apparents, de l'apposition du timbre. Il sera débité des timbres aux taux de fr. 0.10, 0.15, 0.20, 0.30, 0.40, 0.50, 0 GO, 0.70, 0.75, 1.00, 2,00, 3.00, 4.00, 5.00 et 10.00. Jusqu'à la mise en circulation du timbre décrit à l'article 4 du présent arrêté, la perception de la taxe sur les opérations de bourse sera as-I surée au moyen de l'apposition et de l'annula^ tion de timbres adhésifs créés en exécution do l'arrêté du 28 février 1913 et portant eu contremarque: lo à la base et au sommet, lo montant du prix ; 2° sur les côtés latéraux : à gauche, les mots « Opérations de bourse » ; à droite, le mot « Beursverrichtingen » ; 3° au centre au-dessus du lion, la lettre S., initiale des mots * Souche > et « Stam ». » Œuvres sociales féminines. — La première des sept leçons sociales pour dam^s sera donnée le mercredi 7 janvier, à 17 h. Salle Patria, par M. l'abbé Corvilain, doyen de Nivelles. Sujet,: a. De l'éducation sociale »è Des cartes d'entrée pour une seule leçon, au prix de 5 francs, peuvent être prises au bureau avant chaque conférence. Les cartes pennanen-tes do 20 francs sont en vente: 6, rue Vander-meulon ; 15, rue Mercelis ; 33, rue de Berlin ; Imprimerie Dewit, rue Royale ; à l'Action catholique, rue des Paroissiens, et chez les dames du comité. On peut faire numéroter ses places, 6, rue Vandermeulen. Réclamations électorales. — Les électeurs catholiques de l'arrondissement de Bruxelles dont les associations libérales contestent l'inscription à la liste électorale, sont priés de bien vouloir en avertir d'urgence le bureau électoral de l'association catholique, rue du Marais, 23, à Bruxelles, et y adresser les pièces à l'appui de leurs droits électoraux avant le 15 janvier. FEUILLETON DU 6 JANVIER 1914. I* Esclave... ou Reine? par M. DELLY. Sa santé s'améliorait. Les lassitudes et les faiblesses se faisaient beaucoup plus ra^ res, l'appétit revenait un peu. Mais le beau {visage restait pâle, le cerne diminuait, à peine autour des yeux noirs où, presque constamment, demeurait une sereine mélanol lie. Lise souffrait toujours. Elle souffrait dii manque d'occupations, car elle n'avait à sa disposition que la broderie, qui la fatiguait très vite, et la musique, dont le docteur Va-guédine lui avait prescrit de ne pas abuser, plus quelques lectures insignifiantes et frivoles tirées de la bibliothèque de la défunte princesse et seules permises par Serge. Elle souffrait de sa situation étrange, du •glacial despotisme de son mari, de l'absente d'affection, de la privation de toutes nouvelles de ceux qu'elle aimait, — car si des lettres étaient arrivées de Péroulac, elle n'en avait jamais eu connaissance. Elle souffrait surtout du manque de secours religieux. Le prince n'était plus revenu sur la question qui avait amené l'exil de Lise. Il trouvait évidemment plus simple, au lieu de continuer la lutte avec une enfant rebelle, de laisser agir le temps en privant la jeune femme des" pratiques de cette religion pour laquelle elle avait refusé d'embrasser la sienne. Sans doute espérait-il que la lassitude se ferait sentir, ou que la tiédeur préparerait les voies à l'indifférence. Alors, elle serait à sa discrétion, il pétrirait à son gré cette jeune âme autrefois intransigeante. Mais Lise savait qu'elle n'était pas seu le, -que la force divmé la soutiendrait dans cette lutte et lui donnerait le courage de résister victorieusement à l'implacable domination de Serge' Ormanoff. Même en l'absence du .prince, la jeune femme sentait toujours peser lourdement ce despotise, non seulement sur elle, mais encore sur tous les êtres qui peuplaient la demeure seigneuriale. Chez les Ormanoff, c'était une tradition de se faire craindre. Les punitions corporelles existaient même encore quelque peu à Kultow. L'autorité fermait les yeux, et les intéressés se gardaient bien de se plaindre, car, si le prince Serge aimait parfois les arguments frappants, il était par contre d'une extrême générosité et répandait 6ans compter l'or autour de lui, avec une sorte d'insouciance où semblait entrer beaucoup de mépris. Pourtant, ce maître exigeant et altier s'était attiré des dévouements passionnés. Outre Vassili et Strépanek, le cosaque du prince, qui se partageaient ses faveurs, il y avait à Kultow une créature qui baisait la trace de ses pas. C'était Madia, la vieille « nia-nia » qui avait soigné le petit seigneur enfant, et qui vivait maintenant dans un coin du vieux château, heureuse pour bien des jours lorsque, rencontrant le prince dans les corridors, elle pouvait lui baiser la main et entendre sa voix brève lui dire : —- Bonjour, Madia. Comment vas-tu? Lise connaissait maintenant cette femme, que^ Mme de Riihlberg lui avait présentée un jour. C'était une grande vieille osseuse, au teint jaune et aux yeux perçants. Elle s'était inclinée sur la main de Lise en'murmurant : — Que Dieu vous rende heureuse, ma belle princesse! Depuis, quand la jeune femme rencontrait Madia, elle était toujours frappée de l'expression compatissante et douce de son regard, et du sourire qui entr'ouvrait sa bouche edentée. X — Ma tante, voulez-vous me permettre d'aller avec vous 'i C'était Sacha qui adressait cette demande k Lise, en la rencontrant dans un corridor du château, toute prête pour faire une promenade dans le parc. Elle répondit affirmativement, et bientôt tante et neveu s'engagèren dans une allée. Sacha bavardait. Il racontait qu'Ivan Borguet, le sommelier, avait bu plus que de raison hier soir et qu'il disait toute sortes de choses étranges. Lui, Sacha, avait entendu par hasard. — 11^ racontait qu'il savait un secret qui pourrait faire jeter en prison une parente du prince Ormanoff. Mais celui ci lui avait ordonné de se taire, et il obéissait. Pourtant, il savait très bien qui avait disjoint les marches de la vieille tour, pour que la jolm comtesse fît une chute terrible. Je suis reste un moment pour tâcher de savoir de qui il voulait parler. Mais il ne prononçait pas de nom... C'est égal, si mon oncle apprend cela, je crois qu'Ivan ne sera pas long à déguerpir ! Tout en causant, ils avaient fait une bonne petite traite. Lise dit tout à coup : — C'est assez ! il est temps de retourner. Nous sommes même allés trop loin, Sacha, car votre oncle nous avait bien défendu de nous éloigner, à cause des loups qui commencent à se rapprocher. lis rebroussèrent chemin. Devant eux, venant en sens inverse, s'avançait un homme portant la tenue des gardes forestiers du prince Ormanoff. Lorsqu'il fut à quelques pas de la princesse et de Sacha, il enleva son bonnet de fourrure. — Qu'ave2-vous 1 s'exclama Lise. Le visage de l'homme était traversé de lignes rouges et gonflées et ses paupières meurtries semblaient avoir peine à se coulerez m—--—-— — Ce n'est rien, Altesse. J'ai effrayé sans le vouloir le cheval du prince, qui a failli le désarçonner. Alors j'ai reçu quelques coups de cravache... — Oh ! pauvre homme 1 murmura Lise avec un geste d'horreur. Dans les yeux bleus du garde, il ,v avait une résignation paisible, mais un pli amer et douloureux se dessinait au coin de ses lèvres. —• C'est dur tout de même, pour si peu, murmurat-il. Cela \ous fait-il beaucoup souffrir? demanda Lise, en l'enveloppant de son doux regard compatissant. — Assez, oui, Altesse. Mais je rentre tout de suite, ma femme va me mettre quelque chose dessus et:ce se sera vite fini. — Est-ce que vous ayez des 'enfants?... Deux?... Si je le pouvais, j'irais les voir. J'aime beaucoup les enfants. J'essaierai, un de ces jours, si vous ne demeurez pas trop loin. — Non, ce n'est pas très loin. Merci, Altesse, dit-il d'un ton ému. * Il s'éloigna et Lise se remit en marche. Une indignation douloureuse gonflait son cœur. Elle aurait voulu pouvoir,# tout au moins, réparer quelque peu les impitoyables procédés de ce maître cruel. Mais elle n'était pas libre, elle n'avait pas d'argent à sa disposition, et, si elle voulait se rendre un jour chez ces pauvres gens, il lui faudrait demander une permission qui serait certainement refusée. — Voilà mon oncle! dit tout à coup Sa-cha.Lise eut un léger tressaillement. U lui était affreusement pénible de le voir, tandis qu'elle était encore sous lo coup de cette émotion indignée qu'elle ne pouvait lui exprimer.Il s'avançait rapidement. Sans doute venait-il de descendre de cheval, car il avait encore sa cravache à la main. Du premier , , ,| coup^ d'oeil, Lise et. Sacha virent que sa | physionomie était à l'orage. Et le petit gar-! çon murmura craintivement : — Surtout, il ne faut rien dire, ma tante ! Nous serions battus aussi 1 ~'Ne vous avais-je pas défendu de vous éloigner ainsi», Lise? fit froidement Serge [en s'arrêtant près de sa femme. — C'est vrai Serge, j'ai eu tort. Nous l'avons fait sans y penser, je vous assure. — Et que faisiez-vous arrêtée près de cet homme ? Les lèvres de Lise tremblèrent un peu. _ — Je lui demandais ce qu'il avait.au visage... Et il m'a dit... Oh 1 Serge! Ses beaux yeux pleins de reproche et de tristesse se levaient vers lui. Et ils étaient si limpides qu'on pouvait y lire aussi toute l'horreur qui remplissait l'âmo de Lise pour cet acte cruel. Un éclair passa dans le regard de Serge. — Je vous interdis de vous mêler de cela! dit-il durement. Je châtie qui il me plaît et comme il me plaît, sans permettre à quiconque de me blâmer. De plus, je ne souffrirai pas que vous témoigniez à ces gens de la sympathie ou de la pitié ! C'est là encore une preuve de cette sensiblerie dont vous me semblez largement pourvue... Va-t'en, Sacha... Non, attends. C'est toi, paraît-il, qui as cassé hier l'orchidée jaune, dans le jardin d'hiver? L'enfant devint pourpre et baissa la tête en murmurant '• — Oui, mon oncle. — Mais_ c'est surtout de ma faute, dit vivement Lise. J'avais manqué tomber, je me suis retenue à lui, qui a -»erda à son tour l'équilibre et est tombé sur la fleur. Ne vous a-t-on pas raconté cela ainsi, Serge ? — Certainement. Mais il a toujours été interdit à Hermann et à Sacha d'entrer dans le jardin d'hiver... — Il venait m'apporter mon mouchoir, que j'avais perdu dans le salon. Je l'ai gar dé près de moi un petit moment, sans y pea-ser, vraiment! Il riposta d'un ton de froide ironie. — De tout cela, il résulterait en bonne justice que vous aussi méritez une punition., Je vous en fais grâce cependant, Sacha l'aura à votre place... Rentre, Sacha, et préviens Yégor qu'il ait à te donner, ce soir, vingt coups de verge. Sacha pâlit; mais, inclinant la tête, il s'éloigna sans protester. Une exclamation d'effrci indigné avait j'ailli des lèvres de Lise : — Serge,# vous ne ferez pas cela!... Ce serait trop injuste!... et trop cruel ! — Vous n'avez pas à juger mes actes, dit-il froidement. Je ne vous le permettrai jamais, Lise. En un mouvement presque inconscient, elle posa ses mains frémissantes sur le bras de son mari. — Serge, ne faites pas cela! L'enfant es6 nerveux et délicat... ! Et c'est ma faute, je vous le répète ! Punissez-moi à sa place..► Faites-moi châtier si vous le voulez. Je ne crains pas la souffrance... mais je ne puis supporter voir souffrir autrui ! Une supplication ardente s'échappait d<5 ses yeux pleins de larmes. D'un g-^te presque violent, Serge secoua son bras pour en détacher les petits doigts crispés. Assez, Lise! Votre sensibilité est insupportable, il est bon qu'elle soit battue en breche, je m'en aperçois. Rentrez maintenant... et n'oubliez pa6 que nous avons une partie de patinage cet après midi. Il s'éloigna dans une allée transversale. Aux oreilles de Lise parvint le sifflement d« sa cravache frappant les branches dénudées des arbustes. Sans doute avait-il bonne envie d'infliger lo même traitement à la jeune femme qui so permettait de le blâmer. CA suivre.)

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Dit item is een uitgave in de reeks Le courrier de Bruxelles behorende tot de categorie Katholieke pers. Uitgegeven in Bruxelles van 1861 tot 1914.

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