Le courrier de l'armée

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s.n. 1915, 19 Juni. Le courrier de l'armée. Geraadpleegd op 26 juni 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/6d5p84718z/
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19 Juin 1915 Numéro 1 23 LE COURRIER DE LARMEE paraissant les Mardi, Jeudi et Samedi Ce journal est destiné AUX SOLDATS BELGES ; chaque compagnie, escadron ou batterie reçoit dix ou quinze exemplaires français et flamands. PAGES DE GLOIRE Sur I'Yser A DIXMUDE {Fin) Quand pointe le jour gris du 25 octobre, nn grand calme a succédé au tumulte tragique de la nuit. Horriblement meurtris, les Allemands épuisés se sont tapis dans leurs lignes, à quelques centaines de mètres des nôtres. L'artillerie belge les canonne. Les pièces ennemies, par contre, se taisent, comme à bout de souffle. Devant nos tranchées, le spectacle est effrayant. Parmi les débris d'armes et d'uuiformes. les cadavres allemands gisent par centaines ; des blessés rampent vers nos positions, pauvres loques geignantes couvertes de sang et de boue. Bravement, nos médecins tentent de les secourir... et là-bas des assassins tirent sur eux. En fouillant des ruines d'habitations proches de certaines tranchées, nos patrouilles ont découvert une cinquantaine de fantassins ennemis, plus morts que vifs, hébétés, tremblant de tous leurs membres. Un jeune officier de mine arrogante fait seul .contraste avec ses hommes, jeunes volontaires qui ont quitté l'Allemagne il y a quelques jours à peine : Dixmude est leur premier combat L'officier uu'on fouille, est trouvé porteur de balles dum-dum ». Conduit chez l'amiral Ronarch, près la halte de Cae>kerke. il profite d'un moment d'inattention pour tâcher de fuir. D'un coup de feu, un fusilier-marin l'abat. Bientôt, pourtant, le bombardement par l'artillerie allemande reprend de plus belle : un obus vient aplatir l'annexe de la halte de Caeskerke où se tenait l'amiral ; par un miracle, nul n'est blessé. Dans la tête de pont, les abords du cimetière sont particulièrement visés : l'ennemi y tente une nouvelle attaque que le bataillon Collyns repousse par le feu : il en est de même de diverses offensives prononcées un peu partout, avec une insistance particulière dans le secteur S.-E. Mais le bataillon précité, qui dans ses tranchées démolies résiste depuis le soir du 23. a grandement besoin d'être relevé. Ce soin incombera au bataillon Decamps, du 11e de ligne, qu'on a pu remettre a la disposition du colonel Jacques. La violence du bombardement l'empêchera toutefois de mener à bonne fin cette mission avant S heures du soir. Etant la seule réserve non en ligne, le bataillon relevé (11/12) devra, malgré ses fatigues, se tenir alerté, car déjà l'on signale que des forces ennemies importantes se rassemblent entre Viadsloo et Clercken. L'obscurité est venue, sans que la canonnade ralentisse, violente au point qu'à Dixmude des brasiers s'allument à nouveau dans les ruines, et que dans les tranchées de la rive gauche il faut tout le stoïcisme des marins pour supporter une situation infernale. 11 pleut à torrents, le terrain n'est plus qu'une boue gluante, les hommes grelottent de froid ; leurs mains glacées ont peine à Ignir le fusil. Dès 8 heures, ayant pu à la faveur de l'obscurité s'approcher tout près des tranchées, l'ennemi se rue à la baïonnette, paria route de Eessen, contre la compagnie du 11e (4/1) qui est établie à cheval sur celle-ci. On feu rapide brise l'assaut, bientôt suivi d'un deuxième qui subira le même sort. A la pluie a succédé une véritable tempête ; le vent mêle ses hurlements sinistres au fracas des explosions d'obus, car ie bombardement s'acharne toujours sur Dixmude et sur la rive gauche. Une rafale de mitraille s'abat sur l'habitation <ù s'abritait l'état-major du colonel Jacques, trouant le toit et les murs, ouvrant de larges issues au vent et aux ondées. La nuit est d'un noir d'encre ; à dix pas, il est 'Impossible de percer l'opacité des ténèbres ; les Allemands en profitent pour s'a vancer en rampant, par petits groupes, jusqu'au pied même des tranchées, jusqu'au bord de I'Yser, et se font tuer à bout portant. Parfois, de l'ombre épaisse, une masse hurlante ; surgit brusquement à quelques mètres. A coups de fusils, à coups de baionntie, les défenseurs chaque fois i'ex terminent. Un engagement de Pespèce vient de se produire, vers î heure du matin, près de la route de Eessen, quand soudain quelques centaines d'Allemands. que conduit un major, bondissent et. malgré la fusillade que dirige sur eux la 4/1 du 11e de ligne, enfilent la route au pas de course, ren-, versent ce qui est sur leur passage, se dirigent en trombe vers Dixmude et atteignent la Grand'Place où par des coups de fusii et des cris sauvages ils croient provoquer une panique. Mais la Grand' Place est vide et silencieuse. Quelques isolés seulement ont été cueillis au passage ; ils sont une vingtaine, peut-être, que les Allemands poussent devant eux à coups de crosse e» qui ne songent qu'à donner l'alarme en criant : « Les Boches t Les Boches ! » La bande délirante, toujours précédée de ses quelques prisonniers, arrive au pont de I'Yser, que la tête de la colonne franchit avant qu'on ait pu reconnaître s'il s'agit de fuyards ou d'ennemis. Quand toute méprise est impossible, une mitrailleuse établie près du pont se met à tirer dans le las : une trentaine d'Allemands tombent ; tout ce qui est derrière eux, nris de panique, fait demi-tour et s'enfuit dans Dixmude chercher un abri dans les caves, où les nôtres iront les cueillir au petit jour. Mais le reste de la troupe, major en tête, et clairon sonnant la charge, a poursuivi sa route dans la nuit noire, vers la halte de Caeskerke. aux cris de « Gloria ! Gloria ! » Elle passe, sans la remarquer, devant la maison qu'habile l'état-major du colonel Jacques où l'on a soufflé toute lumière ; mais en face, un poste de secours français reste illuminé ; une salve de coups de fusils y abat un médecin et un aumônier. Au passage à niveau de Caeskerke. la bande sinistre et vociférante se butte à la barrière qu'on a eu le temps de fermer. Des tranchées couvrantes voisines, occupées par des fusiliers-marins, une fusillade éclate ; les Allemands se précipitent dans les prairies proches. Sous menace de mort, ils exigent que les prisonniers leur indiquent l'emplacement des batteries. Nul ne parle. A bout portant, ils font sauter la cervelle de quelques-uns des captifs ; les autres toujours refusent de trahir ! Et pourtant, des pièces sont là, à cent mètres peut-être, que dans l'obscurité profonde, l'ennemi ne discerne pas... La bande d'ailleurs s'est dispersée, égarée dans les ténèbres, prise de peur, se sentant perdue. A l'aube, elle se fera cerner par paquets. Un petit groupe conduit par le major allemand résistera seul, après que son chef aura fait fusiller les derniers prisonniers qu'il n'a pas lâchés. Il expiera son crime d'un coup de baïonnette, tandis que de ses hommes une moitié sera tuée, l'autre faite prisonnière. Convaincus d'assassinat, quatre des captfs seront fusillés sur-le-champ, par ordre de l'amiral. Ainsi finira cette aventure, qui eût pu tourné au tragique sans le sang-froid étonnant dont lés nôtres et les l'usiliers-marins firent preuve. Nulle part, malgré l'irruption incompréhensible de Fen-nemi dans la position, malgré l'angoisse de la nuit d'orage, la fusillade, te vacarme et l'incertitude sur ce qui se passe, on n'abandonna les, tranchées, exécutant fidèlement l'ordre inflexible : Tenir sur place jusqu'à la mort 1 * * # Cet incident extraordinaire sera le dernier que connaîtra labrigade deslleet!2e de lig/ie. Le26octobre, à 8 heures, l'amiral annonce. en effet, au colonel Jacques que des Sénégalais vtfnt relever ses hommes. Mais le bombardement sévissant avec sa violence coutumière, la route de Caeskerke à Dixmude est presque infranchissable/; les bataillons Me raiaste et ntiussiaste y Les ministres se sont réufais, jeudi, en Conseil, sous la présidence du banyîi de Broqueville, ministre de la guerre. A l?5ssue de la réunion, le baron de Broqueville, a\œc l'éloquence chaleureuse qui le caractérise, a communiqué à ses collègues l'heureuse impression que nos troupes donnent à tous ceux qui les voient. « Notre armée est trempée. » a-t il-dit ; « jamais elle ne fut plus robuste, plus enthousiaste. Lorsqu'on est en contact avec elle, on a la conviction profonde de la prochaine victoire» » noirs ne pourront que petit à petit, à la faveur de rares accalmies, se glisser sur la rive droite de I'Yser ; beaucoup de ces braves seront mis hors de combat avant d'atteind're le pont. A 2 heures de l'après-midi, l'état-major des Sénégalais qui s'est installé, accompagné du major Hougardy, du 1er de ligne, dans une maison de Dixmude,est enseveli sous les décombres de l'habitation qu'un obus a fait s'écrouler. Un détachement de nos troupes du génie — de ces pionniers admirables, qui nuit et" Jour sont au travail depuis le début de la bataille, sous le feu de l'ennemi, faisant sauter des ruines qui gênent le tir, installant quelques réseaux de fils de fer, aidant les fantassins à réfectionner leurs tranchées, — va dégager les officiers que les ruines recouvrent. Tous sont retirés à peu près sains et saufs, à l'exception du malheureux m?jor Hougardy qui a les deux jambes fracassées.. Est voici que de dessous les décombres, on ramè»f, encore une dizaine d'Allemands, à demi-morts dr épuisement : ce sont les derniers fuyards de l'équipée de cette nuit. Sous le bombardement inlassable, la relève qu'opèrent k/S Sénégalais et un bataillon du l,r de ligne ne p êut s'exécuter qu'avec une extrême lenteur, bie n que l'ennemi, anéanti selon toute vraisemblance, n'attaque plus. Il est 11 heures du soir quand la dernière compagnie du 12'de ligne peut quitter ses tranchées. Le colonel Jacques s'en i.r a de Dixmude le dernier, le 26 octobre à minuit, après avoir remis le commandement de la tête de. pont au colonel du régiment de Sénégalais.Le 2e bataillon du lls, seul, a dû laisser encore en ligrrf' les deux compagnies qui occupent toujours tiîs tranchées de la borne 16 de I'Yser et celles qui sont en position à Roodepoort-ferme. Ces djernières seront relevées 1e 27, les deux autres le 30 octobre seulement, Qivmt aux batteries belges, si cruellement qu'elles aient souffert déjà, elles devront encore rester au feu jusqu'au 8 novembre, époque à la-qvieÛe les forces d'artillerie française—decampagne et lourde—seront suffisantes pour permettre à ce qui reste de la nôtre de se retirer. Vers la même date, aussi, les fusiliers-marins connaîtront la fin de leur calvaire. Le jour même où la brigade B quittait Dixmude, — citée à l'ordre de l'armée avec les unités belges qui soutinrent son action, obtenant pour ses drapeaux la Croix des braves, — le Roi conférait à l'amiral Ronarch la décoration de Grand-Officier de l'Ordre de Léopold en témoignage de l'admirable défense qu'il avait dirigée. Sa tâche, cependant, n'était point terminée. Jusqu'au 10 novembre il restera cramponné à Dixmude avec ses héroïques marins, contenant toujours la poussée ennemie, appuyé par d'autres contingents français et des troupes belges aussi. Tous ces hommes seront admirables jusqu'au bout, pataugeant dans la boue, à peine vêtus, su?-bissant les intempéries d'une saison détestatle, bombardés sans nwche. constamment en alarme, car les Allemands, bien que leur principal effort se soit reporté vers le Sud, ne cesseront de s'acharner sur Dixmude: Ils prendront pied finalement (dans ses ruines, mais ne franchiront pas I'Yser. Quant au rôle joué par la brigade B de la 3® divi-sion belge dans une des plus belles défenses qu'enregistrera l'histoire militaire, il s'achevait le 27 octobre. Elle avait perdu, dans ces combats béro'^ues, pius du quart de son effectif ; ses cadres étaient décimés : En officiers seulement, le 11° de ligne perdait 17 braves sur 44, et le 12e de ligme 19 sur 42. Les souffrances qu'elle' eut à supporter p&rtlant les onze jours et les onze nuits où elle se tint aa premier rang de la défense, soumise à un boni' bardement incessant et de violence inouïe, repoussant assauts sur assauts, dépassent toute description. Son noble sang coulant par mille blessures, elle conserva pourtant jusqu'au bout son âme ardente et sa volonté de ter. Aussi, sa vaillance apparaît-elle éblouissante, tout comme celle des batteries et des bataillons qui l'appuyèrent si brillamment.A toutes ces troupes, le nom de « Dixmude », qui flamboie dans les plis dès étendards ou sur les boucliers des pièces, parle éloquemment de bravoure et d'abnégation, d'honneur et de devoir. La croix de l'Ordre de Léopold. qui décore les drapeaux des 11e et 12e de ligne, est bien le symbole d'une gloire étincelante, dont l'éclat désormais resplendit immortel aux yeux de la Patrie fervente.

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Dit item is een uitgave in de reeks Le courrier de l'armée behorende tot de categorie Oorlogspers. Uitgegeven in Anvers van 1914 tot 1940.

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