Le courrier de l'armée

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s.n. 1915, 20 Juli. Le courrier de l'armée. Geraadpleegd op 19 mei 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/7940r9qd37/
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~20 Juillet 101 5 Numéro 130 LE COURRIER DE L'ARMÉD » paraissant les Mardi, Jeudi et Samedi Ce jou. est destiné AUX SOLDATS BELGES ; chaque compagnie, escadron ou batterie reçoit dix ou quinze exemplaires français et flamands. ■«■iii ■! lih,m —^ Le ai juillet l Date anniversaire de l'indépendance belge! L'an dernier encore, motif de joie et d'allégresse, cette date se magnifie aujourd'hui d'une importance et d'une solennité sans pareilles : Nos soldats combattent actuellement pour l'Indépendance et pour l'Honneur du peuple belge, comme ont combattu leurs pères il y a 85 ans. Depuis bientôt douze longs mois, notre admirable armée lutte, sous les ordres de son Roi, avec une inlassable et stoïque vaillance, pour que ta Belgique demeure indépendante et libre. Il nous a semblé qu'en ce jour solennel, les voix les plus hautes et les plus autorisées pouvaient seules té ,.11. ...Il muni I. I. ■■■illWM moigner A nos chers soldats la reconnaissant, l'*monr et l'inébranlable confiance du pays. Nous avons donc prié les personnalités belges les plus éminentes d'écrire dans ce journal de l'armée, quelques lignes destinées aux héroïques défenseurs de la Patrie. Toutes ont répondu à notre appel avec un empressemeut dont nous ne «aurions leur témoigner assez de gratitude. Nos soldais liront avec fierté ces phrases magnifiquiê écrites pour eux par une élite de grands Belges ; ils y puiseront, en même temps que des forces nouvelles poui les luttes futures, la certitude de la victoire triomphant et libératrice ! M. Carton È liarî Ministre de la Justice Vous souvient-il de nos 21 juillet d'avant la guerre ? Ce jour-là, Bruxelles et ses faubourgs s'éveillaient, un peu plus tard que de coutume, aux éehos d'une innocente canonnade, «tirée», disaient les affiches, «par l'artillerie de la garde civique». A partir de ce moment, le preg ramais sfâaie! déroulait ses joies prévues, canfwmétaetit aux rites immuables que promulguait chaque ansée le Moniteur Belge. Déversé» sur la eap&ate par les gares du Nord, du Midi et Luxembourg, des flots de campagnards endimanchés venaient gmsâr les flots des citadins. Peu à peu. d&ns le sillage des lourds drapeaux aux médailles tiatinabulautes, parmi la cacophonie des cuivres et des grosses caisses, les sociétés de touî genre, conduite^ ps. J'importauts présidents en h&bitet haut-de-forme, s'ébranlaient fièrement et se (k pigeaient vers te Grand Place, d'un pas plus ou moins militaire. Aux environs des Palais des Académies et du Cinquantenaire, c'était une cohue où les poussées, les arrêts et les remous d'une foule mai renseigne? bousculaient de bra ves gens, enc^m^rés d'ailleurs rie paquets et d'enfants, qui arboraient les insignes lost flambant aeufs de la mutualité ou du sauvetage. Le Te Deurn marquait le zénith de ces festivités. Au haut du ïreurenberg, les badauds. — tenus en respect par les haies de soldats, de policiers et par de prestigieux gendarmes, — s< pressaient peur entrevoir fes voitures que ses escortes menaient à Sainte-Gudule, et les gens bien informés désignaient au passage les personnages dont les profils compassés et les uniformes chamarrés se montraient aux glaces des portières. Après quoi, une tradition moins ancienne et moins sévère veulait qu'au Grand-Sablon, où.se jouait le concours de la petite balle an tamis, le chef de l'Etat, verre en main et face à M. De Mot ou à M. Max, célébrât les vertus du lambic bruxellois. A peine saturé de régates, d'aseeussons de ballons, de festivals, de cortèges et de jeux de beaupré, le populaire courait aux représeniations gratuites françaises et flamandes, et s'étirait en longues files aux portes des théâtres. Et !a ville et ses faubourgs s'endormaient ce soir là, un peu plus tard que de coutume, après avoir salué de leurs derniers « oh ! » et de leurs derniers « ah ! » les dernières pétarades du feu d'artifice tiré au Bois par la maison Ricard. Tel était notre 21 juillet à Bruxelles. Et dans les provinces, à quelques variantes près, il n'en allait F as autrement. Et tout cela, nous pouvons bien avouer, ne parlait pas très haut à l'imagination et au cœur des foules... Je me trompe. Il y avait un épisode qui, aussi longtemps que les lois de la vie n'y mirent pas un terme, jetait toujours, dans ce programme un peu {tanal, une note d'émotion vraie et du plus pur {latriotjsmo. C'était l'apparition des vieux combat-ants de 1830, dont la taille, voûtée par l'âge, se redressait ce jour-là sous la vieille blouse bleue que serrait le ceinturon à cartouchière et dont la tête chenue et branlante retrouvait même quelque chose de martial sous le coquet bonnet d'astrakan piqué de la cocarde aux trois couleurs. Et je me souviens qu'au 21 juillet 1905. lors de la merveilleuse fête de la place Poelaert, quand le Roi Léopold, le prince Albert, la princesse Elisabeth et nos petits princes allèrent saluer ces vétérans de nos glorieuses journées, assis à une place d'honneur, un frémissement courut dans cette foule immense, et je sais plus d'un cœur qui se gonfla d'attendrissement et plus d'une paupière qui se mouilla de larmes. Ce petit groupe de vieillards évoquait un âge héroïaue Ils étaient Dour n«us la vision \ h Baron de iropet'Ole rresiueni au vonseu Ministre de la Guerre Vous me demandez quelques lignes à propos du 21 juillet. Est-ce bien le moment d'écrire ? La parole est aux armes, et les écrits ne valent que par l'appoint qu'ils apportent à l'action. Agir ; agir encore ; toujours agir ! Telle doit être la devise des fervents du 21 juillet, c'est-à dire de tous les Belges. A'e voua semble-i-il pas que, à cette heure, Vanniversaire national ne puisse être Jêté que sous la seule formule qui soit digne de la tradition ancestrale ? Les fastes de l'histoire rapportent que, à l'approche des grandes luttes, tes B?lg< « un genou en ttrre, pariaient pieusement à leurs lèvres lin peu de ce sot sacre pour la liberté duquel ils allaient tomber ; et, sanctuaires vivants de ce qu'ils aimaient, ils juraient de mourir pour garder l'âme libre dans la patrie libre. Les siècles ont passé ! La fierté de la race n'a point été atteinte. Aussi, quoi de surprenant que, au milieu des douleurs présentes, la foi dans l'avenir déborde de tous les cœurs, marquant les jronts du rayon de la divine espérance ? Aujourd'hui, comme hier, le drapeau de la Belgique claque au vent pour l'idéal séculaire ;■ comme jadis, et comme toujours, il porte dans ses plis le Droit. l'Honneur, la Liberté. De la tom be giorieuse, les martyrs de la grande cause se dressent et nous crient : Déjà tinte le glas du châtiment ; vengez les morts ; magnifiez la Patrie. Oui, le 21 juillet, hommes, femmes, enfants, Belges du dedans, Beiges du dehors, officiers et soldats groupés autour du Roi héros, tous unis par la commune pensée, forts du même amour, nous fêterons le glorieux anniversaire, redisant jusqu aux deux le vieux serment : « Pour la Patrie, pour nous-mêmes, la mort s'il le faut, la chaîne jamais. » Broqueville. des journées de septembre, avec les barricades, les fusillades dans le Parc, les combats de Berchein et de Borgerhout. Mieux encore, ils nous rappelaient tout l'effort opiniâtre d'une nation qui, pendant des siècles, avait lutté contre la domination étrangère, qui si longtemps avait voulu devenir elle-même, — qui, en 1830, par l'énergie et l'union de ses enfants, y était enfin parvenue, — et qui entendait bien le demeurer ! Et c'est à ces vieux-là, aux Pères de la Patrie, que je songe tout d'abord, en cette fête nationale du 21 juillet 1915. Ah i ce 21 juillet-ci, notre Roi ne le passera pas en cérémonies officielles ni en réjouissances populaires. Il le donnera à sou noble métier de soldat, entouré de notre armée, sur ce coin inviolé de notre territoire où Léopold 1er prit contact avec la Belgique en juillet 1831. Les salves qui vous réveillerontaujourd'hui, chers enfants de la Nation en armes, sont celles qui portent au loin la mort dans vos rangs ou dans les rangs de nos ennemis. Au lieu des « flons-flons » des fanfares, vous écouterez les ordres que l'on se glisse à voix basse dans les tranchées. Les ascensions que vos yeux suivront dans la nue, seront les vols audacieux des avions ou des aviatiks semeurs de bombes. Vos feux de Bengale, ce seront peut-être les gaz asphyxiants que dégage la kultur aux abois. Quant aux combattants de 1830, ils ont obtenu du Ciel leur grand congé illimité. Peu de temps avant la guerre, le dernier d'entre eux s'est endormi de son dernier sommeil. Il repose, comme ses compagnons, sou> cette terre que leurs communs efforts avaient faite indépendante, libre et heureuse. Les derniers combattants de 1830 ne sont plus. Mais vous voici, héros de Liège, de Haelen, de Hof-stade et de l'Yser. Ah ! g;âce à vous, quelle noble fête nationale la Belgique connaît aujourd'hui ; oui. plus belle que nés plus fameux « ornmeganck » et « landjuweel » de jadis, plus belle c;ue la chasson de Roland, plus belle que les épopées antiques ! Combien elle est différente de l'image pacifique que non* nous formions d'elle, il y a un an à peine, cette Belgique d'aujourd'hui qui se dresse au milieu de vous, teli'3 une mère aimante qui, vous ayant bercés dans ses bras, ayant veillé ensuite sue votre enfance et voire adotoscenoe, sur vos foyers, sur von champs, sur votre travail, sur vos peines, vous appelle maintenant à son aide pour venger ses outrage?, sauver la cité, reconquérir les autels renversés, les tombeaux de vos aïeux,les berceaux de vos enfants. Ah I je le sais, chers soldats de chez nous, —« parce que je vous connais bien, — vous n'aimez pas les phrases ! Vous êtes d'avis, et vous avez bien raison, qu'en temps de guerre surtout, les paroles sont des femelles — et que, seuls, les actes son* des mâles. Mais ce n'est point une vaine phraséologie, n'est-ce pas ? — en un jour olennel comme celui-ci, — que d'évoquer pour vous toutes les forces qui combattent avec vous, afin que vous éprouviez. plus grande encore, toute la fierté de voira rôle, afin que la franche camaraderie qui vous uni! les uns aux autres en soit plus intime encore, afiE que votre cœur en soit, s'il se peut, plus ardent eî plus opiniâtre. C'est tout notre présent qui lutte avec vous. La Belgique envahie subit avec patience une cruelle servitude parce qu'elle attend de vous la délivrance. La Belgique dispersée supporte sans se plaindre toutes les privations et les nostalgies do l'exil parce qu'elle attend de vous le retour. C'est aussi tout notre passé qui lutte avec vous: Les Belges d'Ambiorix qui défendaient leur sol cou-tre la convoitise roiWine, — ceux qui, sous les ordres d'un CharlesMartel ou d'un Godefroid de Bouillon.guerroyaient pour la civilisation de l'Occident,— lçs commttniers qui. aux côtés de Breydel et De Coninck, versaient leur sang rouge pour leurs franchises, comme les Franchimontois de Josse de Strailhe. qui avaient fait le sacrifice de leur vie pour venger la cité de Liège, trahie par un monarque parjure. C'est toute l'Humanité digne de ce nom qui lutte avec vous, puisque votre valeureux effort ne doit point seulement libérer la Belgique, mais l'Europe elle-même un moment menacée dans ses destinées par l'ogre prussien, — non seulement libérer l'Europe, mais la conscience universelle, devant qui vous représentez le respect de la parole donnée, c'est-à-dire la base même de la civilisation et la loi de Dieu. Et c'est enfin tout notre avenir qui lutte avec vous. Votre volonté, votre discipline, votre vaillance ont avec elles et derrière elles le sort de nos enfants qui vous devront d'être des hommes libres et de porter, avec quelle fierté ! ce nom de Belges qui rayonne dès aujourd'hui du plus noble éclat. Aux fêtes nationales prochaines, c'est à vous que s'adresseront Us fervents hommages de cesewfaïus. Ils apprendront à honorer les vainqueurs de l'Y»er comme les nouveaux Pères de la Patrie. Et quand vous aurez vieilli à votre tour, c'est vous qui serez

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Dit item is een uitgave in de reeks Le courrier de l'armée behorende tot de categorie Oorlogspers. Uitgegeven in Anvers van 1914 tot 1940.

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