Le courrier de l'armée

2041 0
25 oktober 1917
close

Waarom wilt u dit item rapporteren?

Opmerkingen

Verzenden
s.n. 1917, 25 Oktober. Le courrier de l'armée. Geraadpleegd op 04 mei 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/v11vd6px1c/
Toon tekst

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.

25 Octobre 1917 Numéro 491 jMBwwagsa^T^iii'iwiiiwMiwi» sr^errK^Ksmisri'^m«Maresxu,'/,-isauumaam mi !■■■ wway—a—^ LE paraissant les Mardi, Jeudi et Samedi <^»m> mu. .«.yw,—i. l..., m- i , , . -». un . lin Il I il . I ■ i i i ii...il II hw ■ m.urnàjmumM i iMj »j ■ i-u—bv.il-.>. m ■■■ ■■.n.un munimi» ■ ■■ m—«—e—il n i n i 1 iiiwiii im.iimjriii—m i» .un in—■o——é———'■m——m Ce journal est destiné AUX SOLDATS BELGES ; chaque compagnie, escadron ou batterie. reçoit dix ou quinze exemplaires français et flamands. _ Au Poste d'écoute Quelle heure peut-il être ? Il me semble que cette nuit doit être éternelle. Depuis des heures immémoriales, je suis accroupi derrière ce mur de sacs à terre croulant de vieillesse. îlot perdu dans les réseaux barbelés. A la hauteur de mes yeux, les piquets grimacent sur un ciel vagne où des étoiles scintillent dans les coins nettoyés par le vent. Les pointes du fil de fer ont des reflets mystérieux, et des flaques d'eau luisent d'un éclat neir, comme des miroirs dans une chambre obscure. Des chevaux de irise, levant leurs bras rigides, semblent d'antiques carènes échouées au bord des trous d'obus pleins d'eau croupissante, avec leurs mâ'.s dressés où pendraient de vieux cordages. Au deià, le regard se noie parmi des touffes de roseaux. peuplées de souffles et d'effrois... ' C'est en vain que je fouille mon cerveau. Tout souvenir s'y est voilé de brume et mes pensées d'autrefois se dérobent. Mon ins inet seul veille encore. Il sait que je dois soriderde toute ma force d'attention je flot de ténebres qui déferle jusqu'à moi. Ma vue' et mon' ouïe vivent de toute leur ardeur exacerbée dans le silence de ma pensée. La sensation de l'anormal, s'elface ; je ne m'étonne plus de ma présence à cet endroit, de mon attitude de fauve tapi dans sa jungle, prêt à bondir avant d'être surpris." Suis-je encore le civilisé, l'habitant des chambres tièdes dans les cités paisibles ? Mon œil doit avoir la fixité de celui d'un sauvage, et ma main se crispe sur la crosse de mon fusil comme celle d'un .Indien sur le bois de sa lance. Ce sentier capri-cieux qui m'a conduit jusqu'ici, en se tordant parmi les nauîes iierbes, sautant des trous, enjambant de vagues obstacles, ne i'ai-je pas reconnu pour le sentier de la guerre que suivaient les Mohicans ? Je suis redevenu le primitif en éveil dans la nuit pleine d'embûches. Vienne le danger, aucune réflexion n'entravera le chemin rapide des nerfs à la volonté et de la volonté au muscle. Mon corps est prêt à se raidir pour un effort total. Ce frisson qui vient de f 'ire sauter mon cœur, à un froissement tout proche, plus d'un ancêtre a dû le ressentir au lond des brousses préhistoriques. Je me penche un instant, et jecoute... Ce n'est que le vent, sans doute, dans les roseaux. Tout à l'heure, une poule d'eau m'avait fait tressaillir, en pagayant des ailes pour s'envoler. Et j'évoquais le glissement furtif d'un boche rampant sur la vase, à quelques pas, le coutelas ou la grenade à la main./ Une confiance me fortifie, à sentir derrière moi le poste, où mes compagnons sont debout, laissant flotter avec la mienne leurs anxiétés vigilantes dans la nuit. Et secouant le vertige où m'entraîne une attention trop forte, je me souviens du compagnon qui veille à côté de moi. Il somnole. Je me ïourne vers lui et lui demande à voix basse : « As-tu encore du café ? Ma gourde est vide. » I! me tend son bidon gaîné de feutre. Collant mes lèvres à la bouche de métal.j'aspire la boisson glacée qui rafraîchit ma fièvre et me calme. Contents de nous sentir à deux devant l'inconnu, nous échangeons des réflexions : « La nuit est froide ! » « Est ce bientôt le jour ? » Nous sommes de nouveau deux hommes, deux pauvres êtres dontl inquiétudea besoin du secours des mots, si falots et si blêmes devant lagraudeur farouche de l'obscurité et de la mort. Mais vite la solitude nous ressaisit et nous nous replongeons dans notre veille silencieuse. Des obus sifflent au dessus de nos têtes. Nous voyons surgir, aux brasiers fugitifs qu'ils allument, la ligne noire des tranchées ennemies. Etrange destinée que la nètre ! Une falaise hostile et mortelle barre l'horizon où veut cingler l'envol de nos espérances d'exilés. Derrière ce mur d'ombres et de flammes, où je crois voir veiller les yeux aigus des Barbares, ce sont les collines de 'ehftz nous- qui dorment. La maison familiale repose, laissant filtrer un regard lumineux aux fentes de ses volets. Autour de la lampe sont pénehées les têtes connues où vit mon souvenir... Mais, malgré le réconfort qui devrait couler de cette vi>i >n.je n'arrive pas à fixer les lignes neltes des fronts aimés que pâlit ■ l'attente, et le visage familier des objets où rêva ma jeunesse. Et je renonce à poursuivre cet effort douioureux. Dans ma cervelle baignée de torpeur danse de nouveau la question obsédante : « Mais quelle heure peut-il bien être ? » Tandis que je cherche en vain un reflet d'aube à l'orient, une mouche d'or semble jaillir du sol, avec une détonation sèche. Son vol saccadé laisse dans son sillage des gouttes de lumière. Une clarté bleuit les nuées et fait saillir à cent mètres la crête des parapets blanchâtres, hérissés, d'herbes et de chevaux de* frise, où clignent les yeux cruels des créneaux. La fusée détache une seconde les squelettes éclatants d'un groupe d'arbres, argente la cîme des roseaux et glisse, suivie d'un cortège d'ombres mouvantes. Et l'astre fugitif va s'échouer derrière nous, éclairant nos casques comme le soleil de midi. Une fumée jaune monte des herbes. On dirait que la brousse s'embrase. Mais, après un dernier sursaut, la flamme s'évanouit avec un bruit de vapeur qui s'échappe, et nous restons aveuglés dans la nuit soudaine, cherchant à percer le gouffre. Près de ma tête, un coup de fouet sec et clair claque sur les tWs de fer. La balle fuit, vibrante, dans l'espace silencieux... Une aïtre s'aplatit, d'un choc mat, sur les sacs de terre. Une troisième chante à mes oreilles, frappant l'acier de mon casque d'un tintement qui se prolonge. La griffe du danger me frappe au v|sage avec les grains de terre que la balle arrache du parapet. Des coups de l'eu crépitent le long de nos postes, ouvrant des plaies de flamme dans 1e flauc azuré de la nuit. La guerre est réveillée. Des bouquets de grenades éclatent avec fureur. Les mitrailleuses ricanent à gorge déployée, et des bombes, là-bas, font craquer les portes de l'horiaon sous leurs coups d'énaule formidables... De nouveau les tranchées sont écrasées de silence. .. Une main me touche l'épaule : « Voici la relève ! » Deux hommes avancent, courbant le dos, l'arme à la main. Leurs casques reluisent dans l'air vague. Je reprends mon fut?,il couché devant moi sur le talus, je ramasse ma gourde vide, et nous regagnons le poste, en suivant une trace sinueuse qui passe un ruisseau su'r une plaiîche glissante. Je m'accoude, immobile, au parapet, à côté d'autres statues tournées, comme moi, vers l'ennemi. A la porte d'ur. abri, des mots s'échangent à voix basse, et l'on entend l'appel étouffé et plaintif du téléphone. Une cendre mauve et laiteuse commence a poudre# l'horizon. La fraîcheur de l'aube nous caresse la peau, et nous nous redressons, ragaillardis pan- l'arrivée prochaine du jour. D. 48.11%&. Robert Vivier. — ■ __ . 1 Le 3! Mveiare fle la Bataille ts iïssr Un Gaïa de Bienfaisance tl'est le Comité français de Secours aux Marins mobilisés qui organise, à l'occasion du troisième anniversaire de l'Yser. au Grand-Théâtre du Havre, le mercredi 31 octobre. 1917, à 20 h. la, un gala de bienfaisance sous la présidence de M. le ministre de la marine française et de MM. les ministres du gouvernement belge, avec le gracieux concours d'artistes de l'Opéra et de l'Opéra-Comique et d'un important orchestre d'amaieurs et professionnels français et belges. Au programme : La Natarraiso. interprété par les artistes de 1 Opéra, et les Cadeaux de Noël, conte héroïque en un acte, de M. Emile Fab.e, musique de Xavier Leroux, interprété par les ar- -tistes de'FOpIra-Cgmique. Nul doute que Français et Belges voudront assister en foule à cette solennité artistique et charitable,destinée à commémorer l'épique bataille d'il y a trois ans. Pour la Croix-Rouge — Reçu 45 fr. du sous-lieutenant G. Bruynseels : Collecte' laijte le 15 octobre au cours d'une lote récréative organisée par la 2e c. du D. 152. — Reçu 13 fr. 95 Don du commandant du B. 133. — Reçu 2 fr., de Mme Romain, rue de la Justice, 23, à La-P!;>ine-Samt,-Denis : Pour insertion à la P. C. — R'çu 1 fr. : Don du caporal A. Bourguinion, bains militais, à E... L'Exposition de documents photographiques à Florence, sur îa guerre en Belgique et le rôle de l'Armée Belge DISCOURS DE M. H. CARTON DE WIART La Société Leonardo da Vinci, qui occupe le premier rang parmi les sociétés artistiques et littéraires de l'Italie, fut aussi la première à protester, dès le mois de janvier 1915, c est-à-dire plusieurs mois avant l'entrée en guerre de l'Italie, contre les destructions d'oeuvres d'art commises par les Allemands en Belgique. Donnant une nouvelle preuve de ses sympathies pour la cause belge, cette société vient de prendre l'initiative d'organiser à Florence une très intéressante exposition de documents photographiques sur la guerre en Belgique et le rôle de l'armee belge. L'ouverture cle cette exposition a été faits le mardi 16 octobre par M. Carton de Wiart, ministre de la Justice de Belgique, en présence de S. Exe. M. Sacchi, ministre de la Justice du royaume d'Italie, et des autorités militaires et civiles de la région et de la ville. Après que M. le commandeur Olivieri, poète italien très réputé et président de la Société Leonardo da Vinci, et S. Exc. M. Sacchi curant exprimé en termes chaleureux et éloquents leur admiration pour le rôle de la Belgique, de sou armée et de sa population, M. Carton de Wiart marqua à sou tour sa gratitude pour tous ceux qui, en Italie et dès les premiers jours, ont été émus par le crime impie dont la Belgique a été victime et se sont intéressés à son héroïsme et à ses souffrances. Parlant des sympathies réciproques de la nation belge et de la nation italienne, l'honorable ministre rappela qu'elles ont des causes anciennes et profondes. Ces sympathies, a-t-il dit, ne répondent pas seulement à l'harmonie évidente des intérêts économiques des deux nations, mais aussi aux mêmes traditions religieuses, aux mêmes institutions corporatives et communales, au même amour pour les choses de l'art et du droit. Le patriotisme belge, tout comme le patriotisme italien, est l'expression d'un irréductible besoin de liberté et d'unité nationales. Après avoir fermenté pendant des siècles, et avoir triomphé de tous les particularismes intérieurs et de toutes les convoitises étrangères, cette volonté commune s'est librement organisée sour la forme d'une monarchie constitutionnelle qui a puisé, dans la confiance de la nation, le secret de la popularité et des progrès de trois règnes successifs. ■Dans la guerre actuelle, les deux Nations ont préféré à leur tranquillité ce qu'elles considéraient comme un devoir rude et sacré. Aujourd'hui chacune d'elles, justement fière de ses enfants en armes, se groupe autour d'un roi soldat et lutte avec la confiance de sortir de ce conflit mondial plus glorieuse et plus forte. « Un tel conflit, » a ajouté M. Carton de Wiart,. « assigne un rôle à tousdes amis de la civilisation. Au prix de leurs communs efforts, les Empires de proie, déjà atteints dans leurs œuvres vives et convaincus de l'hostilité grandissante du monde, verront peu à peu se dégriser leur orgueil et grandir leurs inquiétudes, sinon leurs remords. « Voici que déjà ces agresseurs de la Belgique, qu'ils devaient protéger, parlent, dans un docu* nient diplomatique, de la force morale du Droit! Voici qu'ils essaient de faire croire qu'ils ne luttent que pour leur propre existence, tandis que les Alliés ont dit et répété qu'ils ne veulent l'anéantissement de personne, mais bien la liberté de tous. « Lorsque cette liberté sera assurée et que le droit sera vengé, mais alors seulement,-a conclu l'orateur, nous pourrons, avec la conscience d'avoir rendu service à nos enfants et petits enfants, redire le mot de Dante au sortir de son enfer : « Et maintenant nous allons entrer dans une atmosphère plus respirable. i Ces discours ont été chaleureusement applaudis par une assistance aussi nombreuse que choisie. Dès maintenant, le succès de l'Exposition belge, qu'il est question de faire voyager ensuite dans toutes les grandes villes de l'Italie, est affirmé par la foule des visiteurs et les commentaires favorables de toute la presse italienne.

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.

Er is geen OCR tekst voor deze krant.

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.

Er is geen OCR tekst voor deze krant.

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.

Er is geen OCR tekst voor deze krant.
Dit item is een uitgave in de reeks Le courrier de l'armée behorende tot de categorie Oorlogspers. Uitgegeven in Anvers van 1914 tot 1940.

Bekijk alle items in deze reeks >>

Toevoegen aan collectie

Locatie

Onderwerpen

Periodes