Le matin

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s.n. 1914, 20 Maart. Le matin. Geraadpleegd op 30 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/pc2t43k72x/
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Vendredi 20 Mars 1914 ' DIX. PAGE» ~CHVQ"caBI¥TI]igES " 21m® Année - 'fur -U. N® 79 REDACTION «g.VIEILLE BOURSE, 39 asveks Téléphone Rédaction : Si Y ^jonïtemeatsi : ifârà* - • • • vîr- *282 jg?5* : : ' : U'nan. »««« tt.vm-Franci Angleterre, Allemagne et Union tend-Duché, par trimestre, fu * .»#• [ Mwmiemeiit se poursuit jusqu'à reftis formel. LE MATIN JOURNAL QUOTIDIEN ADMINISTRATION 39,VIEILLE BOURSE, 39 ASVERS Téléphone Admiaistr-ation. : S€»S C. de CAUWER, Directeur A.asiojaeess s Annonces la petite ligne, ,îr. O.SO Annonces financières' id » i OO ' Réclames l'a ligne, » 1 Si» Faits divers corps id, » 3.4M» Chronique sportive id. » 3 OO Faits divers fin kl. » "St.OO La Ville id. 2 5S.04» Emissions Prix à convenir. Les annonces dt îa France, de l'Angleterre et âe l'Amérique sont exclusivement reçttes « Bruxelles chez MM. }. Lebéoue 4 Co. Un mot seulement l! On nie pemiëttra p^ut-êtee ci exprimer rus I minière (le voir et ma façon de penser sur !«n ; événement où il semble que la conscien-I ce professionnelle du journaliste soit pro-■tmiément engagée. J'arrive tardivement, ■iptès que plusieurs de nos collaborateurs H je sont prononcés, avec une liberté ^ appré-I gj^ijon dont je réciarne le benélice, mais I t;ei mon travers de ne point précipiter IW, jugements. Je n'ai pas le préjugé de I l'actualité à vapeur, estimant que si ma pa- ■ rote peut exercer la plus légère influence B sur 1 esprit d'un seul de nos lecteurs, c'est ■ ides le moins que j'y réfléchisse un peu. Ici ■ tout doit être éclairci. On n'y réussira pas H uns effort. Dès que la politique.est en jeu H notre impartialité défaille. La notion pure Bel simple dê la justice risque de nous éehap- ■ w. Vous observerez qu'on n'apprécie pas ■ fïte'iê Mme Caillaux dans son caractère I notai et juridique, selon les circonstances Hp l'ont marqué, comme un assassinat qu'il ■ist, mais plutôt d'3près l'idée qu'on se fait ■te l'impôt sur le revenu. Cette perversion ■«jugement s'est surtout manifestée mardi, ■tins la séance de la Chambre des députés. ■Marnas a scandaleusement approuvé la Hapable au nom de la réforme fiscale tandis ■ iiieDelahaye la flétrissait au nom des qua- ■ - contributions directes et de l'immunité ■ p la rente. Dans la presse — aussi bien H .«Heurs qu'en France — c'est la môme dé-Boute de la vérité et du bon sens. I .Personne n'a le droit de juger la cam- ■ »e entreprise par Gaston Calmette con- ■ îte 3, Caillaux. Il était bien naturel qu'il ■ attaquât plus particulièrement à lui, non ■paient en raison de l'action décisive de B. Caillaux dans la chute du précédent ca-■pet mais parce qu'il représentait plus es-■pliellement la politique du ministère Dou-■pwflie. Dans certaines combinaisons de ■twernement la présidence du conseil est ■pi nominale. Quand c'est Sarrien qui If ,; 20us sênton« invinciblement que mmwmeneeau qui gouverne. Calmette vfo «! sflU<;.au ®wist&e des finances eom- II 11 v u ' ?u PIus redoutable. 1, . PP°rtftplus de passion que de pru- if»s foumé?n iTiers engagements tfont ■ Mants ^ "1)05 démentis secs, ■ES à ïes i^putàtionl ■«Miraimf int^8Un»?rs c,U l1 ponçait Ie« mA- ■BenVou «e X t?'- le,témoigr^e protes-■fevenait piM S1!? - ,°PPosition en Heureuse i » ,,,,{£ 11 en etait Pas plus. ISS les pouPs.Dans l'avantage et dli-' ;|ou:'naliste repre- Gaston CalrnL-t s,avérait l'évidence ■*'®s qu'il s'inwîl6 -f8, ai'mé d'informa-I Vëtê miït mit de PobUer. ■N Poléi?1/^3:parle' mêlé à quel- ■f zèle hitieur if' ^8i vu avec ■taWwiooi ' Vec quelle esnèt'A ri'pn- Combat 6vi«inexit0Ii'S frelatées du'mau-■îa « de travail ri^nSiCC-Um.uler dSns le ■ !res anonymes on cT .crrvain presse: If * récusait par des «mides ■lances secrète t i!? 118 mtéressées, ■î*ones de femme» ta K*-0ns d?mestiqups, K!Etvoilà ce C'R3t effr°ya- ■ aw®rierdeuxon f'®el -a trouvé dans ■i s tr»is mois ïv ?1S fois Par jour de-■te,! mo«- En a-t-il fait ^age? Ja- ■fcleca®pe4nf'!m!f^prtfque 1u°tidiens de n'y découv^: ■u" filiaux - <ir » n 'a yie.privée Br0' baient r'icn^l Pourtant quelques ■£>ln*PH?-SmUHle boulevard.Com-B^^eïdï;^, igno.re so^ ad-10®me nnhi; ne ' ac°use que I. 1 cons^iî î ancien pré-1, "e- tomme «n p^n(iant la cri«e maro fcèanonSes fCler ^'éressé à de" soI Kely0^ verrezto'uf^t'3, ,Te[ez-y les H P^vfe nVf sbord qup cetfo H" ParW P0l'tique • se Apporte Hf» oui ^e. M Caiil f™ une S('»n- ■tav0t /e «wcoit'dan T aJec lin a^«n- ■Œasé ''impôt "1 ritl<5, s'y vante ■Wili?b!ailt de Ip h£ Ie rcvenu en fai- ■ fee' f'est ce endre" C'est ^ billet Kk[ ficher ]ù TnQ Fîflaro en en B U06 ^ hSSrlt,ponp détruire Pl i^^îthenSr de cont^^on ?ole n faut. M tl ' Estant où î :f'-d e!prit jour- Uk\ ^ l'impôt Ï'I003 deux n?nes: ■ lis^blant ;Jp ]! 1-1® r,evenu en féi- H. S.ÇOM reDrerln'i 1ej>* Ces deux - WPdiife dans tous I65 journaux et Caillaux est par terre. En elle-même la chute de Caillaux n'a pas d'importance. Ce n'est qu'un ministre. Il l'a déjà été trois fois et, il a trois fois cessé de l'être. Un peu plus tôt, un peu plus tard, il a dégringolera pour la quatrième fois • du r pouvoir. Ce qui importe davantage, c'est la - politique de M. Caillaux. Et, cette politique, - qu'est-ce que ..c'est? C'est d'abord l'impôt t, sur le revenu qui se heurte à une opposi-s tion considérable dans le pays et qui fait - naître déjà des appréhensions. C'est ensuite s et c'est surtout le retour au service miiitai-r re de deux ans qui nous replacera vis-à-e vis de l'Allemagne dans la situation infé-_ rieure et périlleuse "à laquelle nous avons e paré en revenant au service 'de (j'ois ans. La ;t politique de M. Caillaux, c'est la défense .£ nationale, affaiblie, presque ruinée. C'est g mon pays vaincu d'avance dans une guerre L1 qui peut éclater demain! Eh bien je' puis e empêcher cela. En publiant ces deux lignes, je détermine la chute de l'homme le plus " capable d'assurer la victoire à- son parti! ^ J'établis, par un document écrit et signé ls de sa main, qu'il est un fourbe. Le pays va s'écarter de lui. Depuis trois mois je répète qu'il ment et lui-même en fournit la preuve, l'aveu! Depuis trois mois je,lui oppose f1 toutes ses contradictions et il s'en tire par des explications dont sa majorité, qui le ménage, accepte toutes les subtilités. Et a j'hésiterais! Allons donc! Il ment constam-3 ment et, pour une fois que je le surprends, 7 dépouillé de l'appareil théâtral des parle- 0 ments, positif, catégorique, absolument sin-a cère, je ne ferais pas état de sa parole! ■ C'est impossible} On me blâmera. Soit; j'accepte le blâme. On me réprouvera peut- - être. Peu importe; je m'offre à la réproba- - tion. Il y a là pour moi un devoir à rem- 1 plir, un devoir impérieux, un devoir qui î ne transige ni avec les scrupules ni avec e Jes délicatesses. La France, d'abord! Salus - patriœ suprema lex. ' Que ceux qui s'arrogent de condamner - Gaston Calmette se mettent un peu à sa e place et qu'ils nous signifient loyalement, t véridiquement, comment à sa place' ils au-i raient agi. En une heure de crise nationale, e se sentir l'homme, du destin ou, comme di-e sent les Arabes, le maître de l'heure, met- - tee en balance le pour et le contra d'un si grave problème, pas d'angoisse plu? pro- - fonde. On m'a demandé si j'aurais fait ce t qu'a fait Calmette et j'ai répondu que je s, n'en sais' rien. C'est vrai: je ne sais pas. s Vous ne savez pas non plus. Et gui sait? Qui t sait surtout si celui-là qui se, "serait abste-_ nu n'aurait pas eu lieu plus tard de déplo-_ rer amèrement son abstention?... n . Ce que l'on sait bien, par exemple, c'est s. que Calmette apportait dans cette polémi-s que un désintéressement inattaquable. Au-_ cune préoccupation de profit personnel ne e le poussait à la bataille où il vient de suc-_ comber dans vvn giiet-apens. Nous ne pouvons pas lui refuser notre _ estime et, pour ma part, puisque tout à c l'heure son cercueil va passer, je lui tire _ mon chapeau. Camille Liauma s Reportage parisien s, (.Correspondance particulière <tu Matin.) ^ Le drame du "Figaro". — L'émotion à Paris. s — La eampagne de SW. Calmette. — Impressions.Paris, 18 mars. Les quelques faits que ,l'avais notés à l'intention "des lecteurs du "Matin" et dont je e comptais les entretenir aujourd'hui, viennent, - d'être relégués à un plan fort, lointain par le e drame effroyable qui s'est déroulé avant-hier ,a soir dans les'bureaux du "Figaro" et qui a pro-s voqué dans Paris la plus extraordinaire, la plus folle, la plus formidable émotion. Sans vouloir revenir trop longuement sur les e péripéties de ce drame, ni su,r 1a. campagne de a presse dont il est la tragique conséquence, je _ voudrais cependant retracer ici les principaux incidents de cette terrible soirée et dire, en même temps que la stupeur et la fièvre qui se ~ sont emparées de la ville, dès le moment où 't l'incroyable nouvelle fut parvenue aux oreilles e du public, les impressions qu'elle a néejessai- - rement suggérées. x Et comment d'ailleurs traiter un autre sujet? Le meurtre commis par Mme Caillaux, la propre femme du ministre des finances, .sur ia V personne de M. Gaston Calmette, directeur du u -'Figaro", fait seul à cette heure l'objet de tou-is tes les conversations. J'étais pour ma part dans la salle de rédac-,a tion d'un grand journal politique lorsque, brusque et trépidante, la sonnerie du téléphone retentit. On réclamait en hâte à l'appareil un ancien ministre présent parmi nous. Surpris, e celui-ci prit le récepteur et prononça le clas-?: sique "Allo". Mais immédiatement son visage e devenait blême, ses lèvres se mettaient à trembler et tous, pressentant quelque terrible ' chose, nous attendîmes... "Quoi !... Comment ~ dites-vous 1 Ce n'est, pas possible!... Voyons... :e Vous devez vous tromper... Mais c'est insen-i- sé !" 5t Lorsque enfin nous connûmes le fait in-i- croyable, ce fut d'abord le silence le plus pro-,n fond, le plus tragique, mais, si je puis dire, le ,p plus tumultueux, qui régna. Oue de pensées m surgissaient, se pressaient, que d'images s'évoquaient, rapides, aussitôt en allées, remplacées aussitôt par d'autres non moins troubîan-it l^s... Et, par delà l'ticte criminel, l'avenir po-litique se dressait, la crise ministérielle pres-J_ que fatale, la répercussion dans le pays, le voile rouge jeté sur tout le cabinet, les craintes, l'inconnu, Demain! . • Déjà dans la rue, les éditions spéciales des 1_ journaux du soir s'arrachaient. La stupeur ix était dans tous les yeux: "L'assassinat de M. e? I Calmette par Mme Caillausl" Personne ne vou. j lait y croire. Encore une plaisanterie de came' lots, pensait-on! Lugubre plaisanterie ! Nouvelle trop vraie hélas ! Devant l'hôtel du "Figaro", la foule, uni foule invraisemblable, stationnait. Le meurtri avait en lieu, à t» heures 10. A six heures e demie, tout Paris, Semblait-il, était accouru ru< Drouot. Des cris hostiles montent dans. l'ai doux de ce soir presque printanier. Fendre li masse compacte des gens qui s'écrasent es tout ■ un problème. Arriver devant l'entrée di journal "qui rit de tout, de peur d'avoir à ei pleurer", un miracle. Ce soir, le journal ne ri plus. Il pleure. La luxueuse limousine de li meurtrière attend. Son chauffeur à cocardi tricolore ne parait pas comprendre ce qui vien de se passer. Vingt sergents de ville garden la maison, ne .laissent pénétrer que ceux qu peuvent montrer patte blanche. A l'intérieui de l'hôtel, au hall- fleuri, la. désolation et l'affolement sont partout. M. Francis Chevassu directeur du supplément littéraire du "Figaro" le visage décomposé, reçoit, raconte, explique encore sous le coup de l'indicible émotion.. Mais voici Mme Gaîilaux qui descend — très belle, il faut le dire, et d'une sérénité parfaite entourée de' gardiens de ia paix qui n'osent pas trop s'approcher d'elle et «e tiennent encore à- quelque distance... Au dehors, tout de suitf une rumeur s'élève, imprécise, puis, de plus er plus nette, une huée fantastique... Puis le calme renaît — et c'est au tour de M. Calmette de sortir. Il a été déposé sur une civière; on le descend avec des précautions infinies. Il esi très-blanc, sas .narines sont pincées et soi regard est vague. Quelqu'un lui tient la tête soulevée. Sur lui une couverture de satin rouge est jetée, un tapis, une tenture, on ne sait quoi. Il dit inlassablement: "Je n'ai fait que mou devoir... que mon devoir..." Des larmes perlent aux bords des' cils. L'émotion est indéfinissable qui étreint chacun. Au commissariat dû Faubourg-Montmartre où Mme Caillaux a été conduite, on a fermé er hâte les volets. La -foule, à, présent, est là. mauvaise, des menaces à la bouche. Des cris de mort doivent- être entendus par la femme qui, tranquille, expose au magistrat les motif,-de son. acte. Le bruit court déjà que le ministre des finances a donné sa démission. Le ministre des finances ? Le voilà, très calme, très maître de lui, d'un calme et. d'un sang-froid qui surprennent même, en un pareil moment. "11 saute de voiture et va pour pénétrer, mais comme l'un des sergents de ville, que la foule toujours plus grande assiège, refuse de laisser passer ce monsieur qu'il ignore, M. Caillaux dit simplement: "Je suis le ministre des finances!.., Vous pourriez peut-être me saluer'"... entendu d« me'» tiHftk# cette gtttfeNh b*.., * * On sait que M. Calmette avait entrepris dans le "Figaro", depuis le 11 décembre dernier, une campagne qu'il croyait de salubrité publique, el d'une violence extrême contre M. Caillaux. J'a parlé de cette campagne, lorsqu'elle commença D'abord imprécise, elle recueillit chaque joui des démentis formels de la part du ministre, Puis les accusations, de matin en matin, se firent plus graves — plus âpres aussi et plus cruelles — et les communiqués du ministère i ne furent, plus aussi rapides,.. S'ils venaienl | encore répondre aux allégations du "Figaro", c'était de façon moins certaine — moins hautaine également. Quoi qu'il en soit, M. Calmette continuait h combattre quotidiennemenl la politique financière du gouvernement. Il avait accusé fout d'abord M. Caillaux, lors de ia venue du roi d'Espagne en France et à propos des négociations un' peu lentes relatives an Maroc, d'avoir menacé l'ambassadeur, si le roi ne cédait pas, de ralentir la surveillance exercée, sur les anarchistes espagnols. Quelques jours après paraissait un long article sur "les Dangers de la politique de M, Caillaux." A la fin décembre, M. Calmette reprocha au ministre d'avoir, seize jours après son installation aux finances, conservé ses fonctions de président du Crédit foncier égyptien et de président du ,conseil d'administration du Crédit foncier argentin. Les jours suivants, notes successives sur le "ploutocrate démagogue", le mettant en contradiction avec lui-même, par rapport à certains discours antérieurs. Le 8 janvier, le "Figaro" accuse M. Caillaux d'avoir déclaré j&dis maladroitement à Sii Francis Bertie, ambassadeur d'Angleterre, que "la France avait des amitiés de-rechange". Le 8 janvier, c'est, l'affaire Prieux ou Prioux, où le ministre est accusé de s'être, par des combinaisons audacieuses, procuré les ressources nécessaires à la défense de sa politique. Démentis sur démentis. Le 13, le 14 et, le 15, nouveaux articles sur le même thème; le 10, M. Calmette écrit: "Nous voulons démontrer que M. Caillaux ne fait, aucun cas des votes du Parlement dès qu'ils contrarient, sa volonté personnelle, la volonté de ses amis des banques ou ses combinaisons secrètes politico-financières." Enfin ,1e 20 et les jours suivants, M. Calmette précise "le rôle néfaste de M. Caillaux dans l'affaire d'Agadir" — c'est-à-dire dans la cessation d'une partie du Congo français à l'Allemagne. Et cela continue ainsi, chaque jour, en février comme en mars. Voici quelques titres d'articles du "Figaro" ■ "M. Caillaux ne travaille pas seulement pour le roi de Prusse; M. Caillaux et le Crédit foncier argentin ; Les démentis de M. • Cai!lan,x ■ Les combinaisons secrètes de M. Caillaux- M Caillaux protégé par les unifiés", etc.. etc. ' Le 6 mars, c'est, le fameux coup de Bourse dont, j'ai rapporté ici le retentissement, que soulève la colère de M. Calmette, et, puis enfin c'est l'affirmation que M. Caillaux fut le protecteur de l'escroc Rochette. On ne dément plus guère ou sinon on dément mal. Malheureusement, le directeur du "Figaro" croit pouvoir publier le 13 mars — il y a cinq jours — sous ce titre : "La preuve des machinations secrètes de M. Caillaux; sa pensée révélée par son-écriture: le document'foudroyant", une lettre personnelle — mieux, intime — adressée naguère (il y a 11 ans!) par le ministre à une amie, et dans laquelle il était dit, à propos d'une séance de là Chambre : "J>'ai écrasé l'impôt sur le revenu en ayant l'air 1 de le défendre." Cette lettre — ce "bleu" | écrit à la hâte — était signée "ton Jo", Et croyant triompher, M, Calmette concluai par ces mots: "M. Caillaux est démsisqué;'m: , tâche est accomplie. Balayez! Allez-y!,.." ï Quelle ironie! Le document.foudroyant 1', i foudroyé, lui. Lui aussi a été balayé.,. 1 Cependant, non content d'insérer C8 bleu ' M. Calmette l'avait fait clicher et en avait re ■ produit, un fac-similé, avec à sa droite le por-t trait du ministre. Ce nurnérç fut affiché su: Ê chacune des larges fenêtres du "Figaro", e i l'annonce fut faite qu'il allait être placardé pai i toute la France. En outre, M. Calmette laissai i entendre qu'il possédait d'autres documents d< t même nature et, qu'il se proposait de les jetei • en proie au public alléché. On sait aujourd'hui que ces autres docu- » ments étaient, accompagnés d'un rapport di i procureur Fabre, concernant l'affaire Bochette • d'un document relatif à l'affaire d'Agadir e ■ d'une pièce' qui apportait à M. Caillaux "l'ex-, pression de haute gratitude d'une puissane< , étrangère" — l'Allemagne. » * 4 Mon rôle n'est pas de prendre position dan; : toute , cette lamentable affaire. Elle a des des-1 sous tellement ténébreux, qu'il n'est, guère ' possible d'ailleurs de prendre parti ou pour le i ministre ou pour la victime du drame d'hier Les raisons qui ont fait faire à la femme d'un ministre français le geste épouvantable 1 que l'on sait, ne sont pas encore définies exactement. Elles ne le seront, au reste,-probable-; ment jamais. Est-ce l'éventualité d'une publi-! cation de lettres intimes, est-ce pour, vengei l'honneur de son mari, est-ce par amour poui lui, est-ce pour mettre fin à une vie intérieure devenue infernale, que Mme Caillaux s'est résolue à supprimer la cause de toutes ses angoisses et de toutes ses souffrances ? Nul ne îe sait. Ce crime d'ailleurs n'a servi de rien. On l's bien vu hier après-midi à la Chambre. Il a fail même probablement beaucoup plSs de mal au< de iflen à celui qu'il voulait servir. Voici "M Caillaux démissionnaire et sans doute éloigne de la politique — et par conséquent du pouvoir — pour bien, bien longtemps, sinon pom toujours. Le meurtre de M. Calmette n'empêcher i rien. Ni les débats au Parlement, ni "les débats possibles en justice. Les documents sont toujours là, comme la tache de Macbett — et Si l'on ose comparer des- papiers à une épée, on peut dire que ce sont-là documents de Damoclès. J'ajoute que c'est la première fois qu'ur crime est commis par la femmp d'un membre du gouvernement. Cependant la'loi étant la loi il n-> peut y avoir, en l'occurrence, aucune procédure spéciale, et 'c'est pourquoi, Mme Joseph Caillaux, qui devait, dîner avant-hier soi! à l'ambassade d'Italie, aux eôtés de M. le président de la République, a mangé simplemeni i'oretinaire des détenues de-la prison de Saint-Lazare,Guy Starfaux P. S. — La séance de la Chambre de mard fut, une séance de Convention, aussi tragique que pénible, émouvante que féroce. M. B-tr-thou, malgré M. Briand, a profité de l'émotior provoquée par le drame de la veille pour "sortir" le fameux document Fabre que M. Calmette n'avait pas eu le , temps de publier. A la suite de la-lecture qu'il en a faite, une commission d'enquête "avec pouvoirs judiciaires" s été nommée au milieu d'un bruit d'enfer, de discussions entre députés, d'injures, de menaces, de poings tendus, presque de pugilats, LES FAITS DU JOUR SIR JOHN MURRAY Une dépêche nous a appris la mort de Sir John Murray, tué dans un accident d'automobile à Edimbourg. Avec lui disparaît un des savants les plus notoires du Royaume-Uni, un des hommes les plus versés dans la science océanographique. Originaire de Cobourg (Canada), il venail d'entrer dans sa soixante-quatorzième année. Il avait fait son éducation et passé presque toute sa vie en Ecosse. A Edimbourg il avait subi'dans sa jeunesse ls triple influence de trois grands savants: Lore; Kelvin, Clerk Maxwell et le professeur Tait. Et 1868 il faisait au Spitzberg son premier voyage d'exploration scientifique. Le nom de Sir John Murray reste étroitement lié aux progrès de la biologie. Lorsqu'en 1872 le gouvernement britannique organisa sa fameuse expédition aux fins de scruter les profondeurs de l'Océan, Sir John Murray compta parmi les savants les plus qualifiés qui prenaient place à bord du Challenger. L'expédition dura de 1872 à 1S76. Les explorateurs recueillirent, dans tous les océans qu'ils soumirent successivement à leurs sondages,d'innombrables organismes marins totalement inconnus jusqu'alors. Sir John Murray fut chargé au retour de classer et, de décrire ces importantes trouvailles. Il se fit aider d'autres savants non moins compétents cp.ie lui-même. L'un d'entre eux était M. Ernest Haeckel de Iéna dont on vient de célébrer le 80e anniversaire. Ce travail de classification occupa Sir John Murray de. 1880 à 1895. En 1880 et 1882, Sir John Murray prenait part à d'autres explorations océaniques et fondait des laboratoires marins. En 1883 et 1894 il se livrait sur son yacht Médusa à des sondages et dragages- sur les côtes écossaises qui complétaient heureusement les investigations du Challenger. On doit à Sir John Murray un livre, Les Profondeurs ' de l'Occan, importante contribution à l'étude de la vie océanique dans ses rapports avec la géologie. Ce livre abonde en documents nouveaux sur la condition. de notre planète aux âges passés, t sur l'origine des récifs de corail et autres sujets 1 connexes. lot * - r- ■■ ■ i. ' -r»-- Etranger ■ La politique francise t Démission de M. &1onss PARIS, 19. — Avant le conseil des ministres ■ qui a eu lieu ce matin, M. Mcnxis e envoyé à M. Doumergue une lettre dans laquelle il . lui remettait sa démission de ministre de la i marine. , M; Lebrun a été chargé de l'intiérim du mi-t ministère de la marine. NOUVEAU CHEF D'ACCUSAT^ CONTRE MM. MONSS Et CAILLAUX PARIS, 19. — L'uEclair» publie, un nouveau chef d?accusation grave contre MM. Monis- et Caillaux: il s'agit du rôle qu'ils (>nt joué dans l'échec du consortium franco-aliemand négocié par le cabinet Briand et le gouvernement, allemand en 1911, en vue de régler les difficultés- qui s'étaient, élevées sur la : frontière du Congo français et du Kamerun aàjteinand entre les compagnies françaises et les compagnies allemandes. Rapporteur général du budget, M. Caillaux combattit vigoureusement cet a.cxord; devenu ministre eles finances- dans le cabinet Monis, il maintint son opposition et déclara, avec l'assentiment du président du Conseil, que le consortium ne serait pas constitué. La négociation fut abandonnée, en effet, malgré un avertissement du Quaù d'Orsay sou* forme d'un rapport rédigé par le directeur des affaires politiques et adressé à MM. Monis et Caillaux. Ce rapport inédit jusqu'ici et que publie l'oEclair», est des plus formels dans ses conclusions:«Evidemment, l'échec du projet de consortium sur'la frontière du Kamerun et du Gabon ne pourrait donner lieu à uri conflit Très grave entre la. France et l'ABemagne sans qu'on puisse relever une disprdpertion singulière entre la cause et, l'effet. t>Mais justement parce que le gouvernement français n'engageait, certainement pas les intérêts vitaux du pays dans cette affaire d'ordre secondaire, le gouvernement impérial, dans la conviction qu'il peut nous forcer à nous incliner, en fin de compte, devant sa volonté, serait peut-être tenté de rappeler un jour au gouvernement de la République ses engagements sur un ton péremptoiïe et blés-" sant, dont il a déjà usé en certaines, occasions. » MM. Monis et Caillaux ne tinrent néanmoins aucun compte de ces conseils. Et l'on sait ce qui en résulta. Le lendemain du jour où 5Jf. Caillaux prenait le pouvoir, l'Allemagne/ signifiait brutalement au gouvernement. ï'envoi du «Pans thet» à Agadir. Trois mois plus tard, M. Caillaux cédait à 1 l'Allemagne trente millions de terre française ■ au "Congo à la suite des, négociations occultes, i dont on connaît aujourd'hui les ' dessous», LE DOCUMENT FABRE ET LA SITUATION POLSTIQUE PARIS, 19. — De M. Raymtaûd Recouly dans «Le .Figaro»: «L'effet moral est produit- Les efforts de Gaston • Calmette n'auront pas été inutiles. Sa eampagne a porté tous sejfe fruits. «C'est en vain qu'on essaierait maintenant d'en obscurcir les mobiles et le dessein. C'est en vain qu'on voudrait., par je ne sais quelles insinuations mensongères, jeter le trouble et la confusion dans certains esprits. 0 On a parlé de lettres féminines dont la, meurtrière d,e Gaston Calmettè aurait, craint parait-il, la divulgation. Nous ne laisserons pas travestir ainsi les- faits: Nous ne permettrons pas que ces mensonges se répandent. Ces -lettres-là, notre directeur ne les possédait ppint. Nous en avons l'absolue certitude et, ' nous en donnons l'entière assurance, nous qui ; avons suivi tous ses efforts et connu tous ses projets. Les eût-il possédées que jamais il n'eût, songé à les jeter dans ce débat. » C'est M. Caillaux qu'il visait, lui seul, et il ne visait en lui que le ministre, l'homme 1 politique, funeste à son pays. Qu'il eût le droit et même le devoir de le faire, aussi impérieusement convaincu qu'il l'était, il n'y a aucun doute, aucune contestation possible a ■ cet égard. » De M. Guy de Cassagnac dans «L'Autorité»:' i a,Mieux vaudrait cent fois une Haute-Cour que vingt-cinq députés travestis en juge d'instruction et, exerçant les pouvoirs discrétionnaires du magistrat ! » Au, moins, devant une Haute-Cour, on peut, s'expliquer, se défendre, faire connaître au pays l'accusation précise dont on est l'objet. Mais une commission ! » Une commission munie, armée de pouvoirs judiciaires ? Mais c'est tout simplement le Comité de Salut public, c'est Jaurès assis au . siège de Fouquier-Tinville, avec cette seule différence que Jaurès, -c'est le rasoir, tandis que Fouquier-Tinville, ce n'était que la guillotine...»De M. Hènry Bérenger, sénateur, dans •L'Actioni) : « Ce qu'il faut au pays et, ce qu'il veut, c'est un gouvernement régulier au-dessus des pouvoirs occultes, c'est une justice régulière au-dessus des influences politiques, c'est la ga-ryntie régulière du droit des citoyens et l'exécution des lois au-dessus de la tyrannie des condottieri et de la rivalité meurtrière des bandes. » Cela,est encore possible aujourd'hui. Mais qu'on se hâte ! Cela ne serait plus possible demain ! » De M. Maurice Allard dans «L'Humanité»- * Le remède immédiat réside dans la. disparition du scrutin d'arrondissement -et dans la revision de la Constitution. 11 n'est pas d'autre moyen d'avoir enfin la République. Il appartient au pays d'exprimer sa volonté Mais le pourra-t-il, n'ayant en main, par la faute du Sénat, que le mauvais instrument du scru-i d'arrondissement ? Il y a là une sorte de cercle vicieux. » L'ENQUETE ROCHETTE PARIS, 19. — Le Sénat réuni avant la séance

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