Le matin

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s.n. 1914, 01 Juli. Le matin. Geraadpleegd op 29 maart 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/8g8ff3mq71/
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—jpn.i Mercredi 1 Juillet 191** " "ïiusTr eîryQcljîi^1TIMES 21me Année - N° 182 , .\ 4? RÉDACTION 39, VIEILLE BOURSE, 39 A.reWEB*8 Téléphone Rédaction : ?i\"Y ^J3onnemente : l Un an ir. Anvers ! Six mois «.KO /Trois mois .... 3.SO lUn aii . . . . . , 16.00 Intérieur { Six mois 8.SO I Trois mois .... ïî <K> Ëtramer : France, Angleterre, Allemagne et Union postale, par trimestre, fr. 9.00. — Hollande et Crand-Duché, rar trimestre, fr. T.OO- L'abonnement se poursuit jusqu'à refus formel. LE MATIN ADMINISTRATION 39,VIEILLE BOURSE, 39 ANVERS Téléphone Administration : %61 C. de CAUWER, Directeur Annonces : Annonces la petite ligne, fr. 0.30 Annonces financières id 1 1 OO Reclames la ligne, » 1 .KO Faits divers corps ici. ». 3 OO Chronique sportive id. > 3 OO Faits divers fin id > 2 OO La Ville id. > Sî OO Emissions Prix à convenir. Tas annonces de la France, de l Angleterre et de l'Amérique sont exclusivement reçues à Binixelles chez MM. J. Lebkgue A Co. JOURINT-AL QUOTIDIEN Mariages d'amour C'est encore une union anglo-américaine. Les journaux de New-York annoncent les fiançailles du comte d'Euston, fils et héritier du duc de Grafton, avec Miss Edythe Havemeyer, dont le père a acquis plus de deux cents millions de francs, à New-York, dans des spéculations sur les sucres. Il faut des épo/x assortis: le comte est veuf et a soixanté-quatre ans; sa fiancée en a dix-neuf. Comme le duc a quatre-vingt-treize ans — il était capitaine au siège de Sébas-topol et il a pris sa retraite comme lieute-naht général en 1881 — l'héritière de l'opulent raffineur sera vraisemblablement duchesse avant peu. Les origines des deux familles ne s'équilibrent pas davantage. Les Euston de Grafton doivent leur duché k l'inconduite d'une de leurs aïeules, le premier duc étant un fils naturel du roi Charles II et d'une demoiselle Henriette Fitzroy, tandis que le grand-père de Miss Edythe Havemyer, ouvrier agricole de nationalité allemande, est arrivé aux Etats-Unis sans pécule et que son père a débuté dans l'existence en qualité de comptable aux appointements mensuels de cinquante dollars. L'amour rapproche les distances. Il y aurait un intéressant travail à faire sur les mariages anglo-américains dans l'aristocratie britannique car ils s'y multiplient à vue d'œil depuis une trentaine d'années dans des conditions invariables. C'est toujours un gentilhomme décavé qui file au delà des mers épouser par amour une jeune personne d'humble naissance mais colossa-lement riche. Le huitième duc de Marlborough, après vingt ans d'extravagances, avait engagé ses revenus pour un quart de siècle, ne laissant à son successeur qu'un majorat grevé d'hypothèques. Le neuvième duc a pris le paquebot et n'est rentré en Angleterre qu'après avoir épousé Miss Consuelo Vander-bilt qui lui apportait cinquante millions de dot, sans parler des espérances. Le duc de Roxburghe, ancien aide de camp du roi, dont l'illustration remonte au seizième siècle, a épousé en 1903 Miss May Goelet, di Newport, fille d'un négociant en céréales, avec vingt-deux millions. Le duc de Manchester, dont l'antique famille a produit des généraux, des amiraux, des magistrats, d'éminents ambassadeurs, sans parler d'un colonel aux ordres de Cromwell qu'on passe sous silence, a épousé, en 1900, avec vingt-huit millions, Miss Helena Zimmermann, fille d'un fabricant de conserves de porc de Cincinnati. Le marquis de Dufferin et Ava, dont le père avait dilapidé son majorat dans ses ambassades de St-Pétersbourg, Constanti-nople, Rome et Paris, a trouvé vingt millions dans la corbeille de mariage de Miss Florence Davis, héritière d'un banquier de New-York. Le vicomte Curzon de Kedleston, en 1895, a épousé avec vingt-cinq millions Miss Mary Zeiter-Lévy, fille d'un spéculateur de Wa shington. En 1893 le comte de Craven a épousé Miss Cornélia Martin, de New-York, avec douze millions. En 1901 le comte Richard de Donough-more a épousé avec vingt millions Miss Helena, fille de l'armateur américain Michel Grâce. Le comte de Suffolk a épousé la belle-sreur du vicomte Curzon en 1904, Miss Marguerite Zeiter-Lévy, qui lui a également apporté vingt-cinq millions. Le comte d'Essex, dont les ascendants comptent trois condamnés à mort, ce qui e t toujours flatteur,a successivement épousa deux héritières américaines, Miss Harriet R rford et Miss Adela Grant, la première svec douze millions, la seconde avec dix-huit.Le comte d'Ancaster, lord-chambellan héréditaire, a épousé en 1905 Miss Eloïse Rress, héritière d'un marchand d'huiles de pétrole qui lui a apporté trente millions. Lord Leigh, en 1890, avait épousé Miss Françoise Reckwith, fille d'un entrepreneur de maçonnerie de New-York, le constructeur des premiers «gratte-ciel», avec dix millions de dot. Devenu veuf il vient de repartir pour à nouveau chercher femme de l'autre côté de l'eau. Mariage du comte d'Orford, marin et diplomate, avec Miss Louise Corbin, de New-York: huit millions de dot. Mariage de Lord Cheylesmore avec Miss Elizabeth French, de New-York, fille d'un constructeur de che-nins de fer: quatorze millions de dot. Ma- age de Lord Newborough avec Miss Grâce ' irr, de Philadelphie: six millions de dot. iariage de Lord Ashburton avec Miss Ma-. de Roston, fille d'un marchand de pé-i '.es? dix millions de dot. Dans leurs ma-i ges américains Lord Deerhurst a reçu 'pq millions, Lord Rateman douze millions, Lord Ragot seize millions, Lord Falkland lUiit. millions, le comte de Tankerville vingt millions, Lord James Rutler six millions, Lord Barrymore quinze millions. Arrêtons ici cette énumèration. Depuis moins de trente ans, deux cent-huit lords ou îiis aînés de lords sont allés sa marier en Amérique ou ont épousé en Angleterre des Héritières américaines. îiien que pour les vingt-deux lords ci-lessus nommés lé total des dots importées 'les Stats-Unis en Angleterre s'élève à 402 millions! Prenons une moyenne. Le tota des dots importées à l'occasion des maria ges de 208 lords ou fils de lords approche rait quatre milliards! Si nous considérom que la quantité de ces unions anglo-améri caines s'accélère à ce point que les chefs di 1 blason ou les rejetons de la lordship ne si marient pour ainsi dire plus autrement nous serons amenés à prévoir que d'ici di: années l'aristocratie britaniiique aura ab sorbé, peut-être dévoré, environ dix mil liards de francs gagnés aux Etats-Unis pa: d'aventureux spéculateurs ou par des mar chands d'huiles de pétrole, de céréales, di rails de chemins de fer et de lard fumé. D'autres aristocraties menacent les réser ves métalliques de l'oncle Sam. Une fille des Gould a épousé successive ment deux gentilshommes français: un com te de Castellane et un duc de Talleyrand Périgord. Une demoiselle Astor s'est éna mourée d'un Rohan-Chabot. Une trentaine d'héritières américaines se sont insinuée' dans l'armoriai français mais elles y ap portaient ordinairement des dots médiocre: — à peine le million de dollars tout rond — l'aristocratie n'ayant point rang officie dans la République. Les alliances espagno les sont recherchées moin's encore et les alliances italiennes sont abandonnées de puis que le sénateur américain Elkin f échoué dans son projet d'offrir à sa fille un prince de la maison de Savoie. Londres l'emporte sur les autres marché? matrimoniaux — voire sur l'Allemagne of: les unions américaines commencent à sé vir — et cette préférence des héritières transatlantiques s'explique autant par les avantages mondains qu'elles rencontrent er Angleterre que par la conformité de langa . ge et des habitudes. N'a-t-on pas vu un< Américaine juive s'élever au trône de L vice-royauté de l'Inde? Il n'est que le Royau me-Uni pour offrir d'aussi éminentes situa tions aux filles des Etats-Unis. Le cabinet de Washington commence 2 s'inquiéter de cet exode des capitaux et de: projets de loi s'ébauchent pour y mettre ur frein. Ce sera bien difficile mais si la poli tique y parvient, si elle s'oppose sinon au? mariages anglo-américains du moins à l'émigration des grosses dots, les lords et les fils de lords auront bientôt une magnifique occasion de prouver leur désintéressement, Coriolis CHRONIQUE PARISIENNE (Correspondance particulière du Matin.) Les étapes de la grande semaine. — Les écri' vains français reviennent de Londres. — Le bal des Quat'Z'Arts. Paris, 29 juin. Voilà passée cette grande semaine qui es1 l'annuel chant du cygne du monde élégant, Du Grand Steeple d'Auteuil au Grand Prix de Longchamp, en passant par la course des Haies et la Journée des Drags, les gentlemen de Paris, les Parisiennes venues de partout ont sacrifié à leurs dernières idoles, qui sont le Jeu et le Chic. Surprises de celui-ci, émotions de celui-là se heurtèrent sur le turf pour un adieu à la ville qui, dénommée Lumière, ne s'accommode pas, semble-t-il, des jours longs et des nuits courtes. Chevaux fiévreusement entraînés, gens définitivement fourbus vont partir vers des hippodromes lointaines et des villégiatures reposantes. On ne se donne plus de rendez-vous, si non à Aix ou à Deauville, et ceux qui, désargentés, tiennent à ne rien perdre de leur prestige, vont se terrer chez eux et laisser croire que les montagnes géantes, les lacs de turquoise, les mers d'émeraude leur font des coquetteries. Combien de jeunes bourgeoises, à Belleville et aux Batignolles, vont peindre des bateaux sur des ustensiles de bois blanc et broder sur des sacs de toile des noms de petits trous pas chers? En septembre on distribuera ces objets d'un art primaire et l'on fera suivre le présent de quelques impressions bien senties sur les sites que l'on n'aura pas vus. Ainsi, pour dix ou douze sous, on se consolera d'être pauvres, on se donnera même le plaisir de faire bisquer son prochain. Beaucoup de Parisiens sont de l'école de ce soldat qui se vantait de connaître approximativement le goût des truffes, attendu qu'il était camarade de lit de l'ordonnance du colonel, lequel en mangeait souvent. Ils apprécient de la même manière les plaisirs aristocratiques et, avec un peu d'imagination, nous les décrivent comme s'ils y avaient participé. Il est certain qu'il y eut foule vendredi à Au-,teuil, jour des Drags, mais il y eut cohue au fameux cercle des « pannés » où, pour les dix centimes de location d'une chaise, on peut passer son après-midi à suivre les allées et venues de ceux qui courent voir quelque chose. Ah ! quel tableau curieux que cette assemblée de badauds tassés au rond-point des Champs-Elysées ! Les uns piétinent, les autres grimpent sur leurs chaises, tous se bousculent pour gagner le premier rang, et des propos doux ou amers s'échangent. Au Cercle des pannés on ne rencontre ni la midinette qui, à cette heure, est prisonnière dans son atelier, ni le « titi » sans ouvrage qui a toujours trouvé vingt sous pour s'offrir une entrée de pelouse. Au reste, ni Jenny l'Ouvrière ni Gavroche ne se soucient d'en faire partie, ils ne s'y sentiraient pas à l'aise. Ailleurs on badine, on se lutine, on mange du saucisson à l'ail, on boit à la bouteille; ici on affiche de la distinction, on a des voilettes, des ^hapeaux haut de forme, des gants', des robes à falbalas, des pantalons à damiers, de ces guêtres de coutil très à la mode sous le second Empire. Les momentanés adhérents de ce cercle de plein air, sans règlement et sans statuts, sont, i pour la plupart, des petits rentiers réfractai-res ii desserrer les cordons de leur bourse et indifférents à l'amélioration de la raèe che- 1 valine. Des courses, ils n'ont jamais vu qt - le retour et, de cette étourdissante élégan* . parisienne, que le défilé en voitures. Cepe , dant ils n'en sont que plus loquaces, car, ' matin, ils apprennent par cœur leur journ et n'ignorent rien de ce qui aura lieu dans : journée. Ils savent qu'un cheval venu d'A î gleterre a de fortes chances de damer le pic , à ses camarades improvisés et, grâce à c rapidité du tirage des feuilles sportives, i . sont informés, vingt minùtes après l'évén ment, que Balscadden, champion d'outr Manche, a remporté la timbale, réparant ai si la blessure d'amour-propre infligée par i " canasson de chez nous, lors du Derby, à m î amis les Anglais. Dernièrement un humoriste divisait la s . ciété en trois catégories d'individus : ceux q ont quelque chose à mettre au mont-de-piét ceux qui ont quelque chose au mont-de-piét ceux qui n'ont plus rien à mettre au mont-d piété. Il arrive que les habitués du cercle d' " pannés fassent partie de la première de c< ■ catégories et que les personnages plus c ; moins huppése méritent d'être inscrits dai ; la seconde. Il n'est pas de sottes économie répètent les petits rentiers résolus à ne p; , lâcher cinq francs au pari mutuel, mais di 1 posés à remettre d'un seul coup, et dans l'e " poir de le doubler, leur capital à quelqi 1 aigrefin, lanceur de mines de macaroni, 1 quel, en un tour de main, ne leur laisse) que leurs yeux pour pleurer et ne plus vo ceux qui, "n'ayant pas de capital, font c l'acrobatie au bord du gouffre pour prouvi le contraire. **« Et, tandis qu'un cheval anglais traversa i l'eau pour flanquer une pile aux nôtres, 1 ■ écrivains français, invités par leurs confrèr ; de Grande-Bretagne, entreprenaient une excu . sion qui, si elle leur laisse des jambes, ne lei rendra peut-être pas leur estomac. 1 ' On décida de convier à cette expéditic deux caravanes ou, si l'on préfère, deux fou nées. Depuis hier la première nous est rev nue, l'autre partira demain. « Ah l nous disai il y a un instant, le délicieux écrivain savant bibliographe Van Bever, Gargantua aurait renoncé ! Pensez donc, en dix jours, d: villes et vingt banquets ! Quand on ne déar bulait pas on mangeait; quand on ne ma: geai* pas on faisait ou l'on écoutait des di cours. Ce fut même là le plus pénible du voy ge. Pas un repas sans que l'on portât d< toasts au roi, aux souverains étrangers, ai invités, aux représentants des Belles-Lettre Messieurs les Anglais tiraient, non, pardo: palabraient les premiers; il nous fallait r pondre, ça demandait dertx bopjjes heures. I tête en capilotade on refilait erisûite entendr plus loin, d'autres laïus. Oui, mais nous avoi visité Bamsgate, Margate, Norwich et to' l'est de l'Angleterre. Abel Hermant, qui * sa très bien l'anglais, n'a pas compris un traît: mot des discours. D'ailleurs, en France, noi savons tous l'anglais, mais quand un Angla nous parle nous ne sommes pas fichus de d ' viner ce qu'il nous dit. Pourtant, à Bamsgat • hommage charmant, les enfants des écol no-us ont chanté notre Marseillaise. Sans musique nouj n'en aurions rien su. Ah ! rude randonnée I Et que l'on est fier d'êt: Français en constatant que l'on n'y a p; laissé ses os ! » Une jeune femme de lettres, qui était ( l'expédition, en rapporte des impressions di férentes. « Moi, déclare-t-elle, ce qui m'a éto: née davantage c'est de croiser, dans les ru de Londres, des gens qui n'étaient pas grani comme des perches et rouges comme des c rottes. Je n'ai vu que des femmes petites brunes,du genre de nos Montmartroises si ell n'étaient pas oxygénées. » « Ce n'est pas po sible, m'écriai-je, ces promeneurs-là sont di touristes venus, comme nous, du continen Mais notre maître Bosny m'a donné la cl de l'énigme: il paraît que les pliénomèm longs comme un jour sans pain, aux chevet d'écureuil, aux dents pareilles à des touchi de piano qui circulent sur nos boulevards soi engagés spécialement par l'agence Cook. ( sont des figurants, à la manière de ceux c nos théâtres qui sont, au gré des directeur des Gaulois chevelus, des mandarins, des m haradjahs, des gladiateurs romains, des se dats barbares. Cook choisit ses types poi mieux caractériser Albion en balade, et si voyageurs ne sont que des entraîneur Voilà I » Eh oui, voilà comme on écrit l'histoire, je gage que cette dame de lettres nous do; nera, d'i,ci peu, un roman de mœurs anglaise et si, après l'avoir lu, les Anglais ne soi pas satisfaits... . * * * Mais, est-on jamais satisfait? Nous venor de passer une semaine brillante, Monsiei Phébus nous a montré enfin son visage rayoi liant, entre les réunions sportives la Comédi Française nous a conviés à un beau spectaa composé de deux œuvres solides:La Révolte,c Villiers de l'Isle-Adam, et La Nouvelle Idole, c M. François de Curel, jouées déjà sur d'autre scènes et qui méritaient la consécration off cielle de nos comédiens nationaux. Isidor Duncaft, s'évadant, pour un soir, de son deui quittant ses voiles mauves, nous a offert i son art et sa grâce, et le charme et les danse irréelles, divines de ses élèves dans ce Pala: du Trocadéro, trop grand pour tous, trop pet pour contenir ses admirateurs fervents i émus. On sait que, depuis l'horrible catastroph qui lui arracha ses deux enfants, Isidore éta allée cacher sa douleur d'abord en Italie, pui en Grèce, que, revenue, elle s'était consacré a sa maison de Bellevue, demeure ènchanté que peuplent des jeunes filles suaves et ondi leuses comme des fées, de jeunes garçons court vêtus et harmonieux, pareils aux bercer antiques. C est cette jeunesse, ce sont ces enfants vi giliens qu'elle guida l'autre soir jusqu'à nou afin de nous démontrer une fois encore tôt ce que nous perdons à ne pas écouter sa vo<-à ne pas nous enrôler sous sa bannière nous les autobus écraseufs, les éboulement les métros puants, le cambouis, les déba j d'une république si peu athénienne qu'Isidoi 3 veut l'ignorer, sauf d:-.ns le cas particulier o des ministres esthètes viennent lui présente [leurs hommages. ie Et, autres séances moins troublantes et plu: :e tonitruantes, nous avons eu encore «le com a- mencement des concours du Conservatoire le i Ce sont les instrumentistes qui ont ouvert h il feu et, qui en grattant une armoire, qui er La sciant un jambonneau,qui en s'esquintant su; a- un piâno, qui en s'époumonnant dans un en »n tfwfûir, nous ont noyés sous leurs flots d'har La i ls Mais, dans le public qui les écouta, ne st e- reconnaissaient pas ces autorités parisienne: e- qui se croiraient déshonorées si elles ne met a- taient pas leur petit grain de sel dans tous le: n ragoûts artistiques. Caj l'injustice caractéri >s sant les hommes veut que les instrumentistes qui ont de dix à quinze années d'études opi 0; niâtres dans la tête et dans les doigts, aien n moins d'attraits que les chanteurs ou comé é, diens qui s'en tirent avec deux années d< é, gymnastique de la poitrine et du gosier. Ains e- la vieille chanson a toujours raison: ;s ;s C'est pas d'ma faut' si j' suis aimable, u C'est la nature qu' est coupable. is s> Hélas, Mlle X..., qui chante gentiment un< ls petite romance, sera toujours plus applaudit s_ que M. Y... qui joue savamment du Schumanr s" ou du Grieg, et c'est peut-être pour cela qu< ie l'on oublie que Paul Daubry, par exemple p' qui, hier, me traduisait sa joie de retrouver 'a à l'automne, son cher public anversois, fu [r un brillant lauréat de la classe de piano di ^ Conservatoire. Ah! Daubry, quand nous ferez îr vous la bonne surprise, après du Bernsteir compliqué et poivré, de nous faire entendre du Chopin limpide et éternel? lt * îs * * 1S Et, pour finir, il me faut mentionner ur r" autre genre de manifestation panachée e lr bruyante. Le bal des Quat' z' Arts, comme chaque année, a peuplé, l'espace d'un soir n les rues de Montmartre et de Montparnasse r" de chienlits indescriptibles. Cette fois, l'épo e- que assignée aux travestissements était celle t- de la guerre de Troie, et, les salles de ba du centre de Paris refusant désormais d'abri Y ter les jeunes fous de la palette et de l'ébau x choir, les modernes Troyens ont été condam i" nés à traverser la capitale pour gagner ur i- marché couvert de la place d'Italie. s" Tout a été dit sur ce bal où toutes les liber i" tés sont admises, depuis la cuirasse en papiei îs à chocolat, le casque fait d'un panier à sa x lade, jusqu'à l'absence du moindre vêtement s. Y va qui veut, à condition de connaître le: ii organisateurs, de montrer, à l'entrée, pattf e- blanche et trogne enluminée. •a Autrefois les peintre les plus arrivés le: e, sculpteurs les plus notoires, les architectes le: ïs plus officiels ne dédaignaient pas de s'y mon « trer et d'organiser des cortèges baroques e tt rutilants. Tout passe, tout lasse. Aujourd'hu ■ e les maîtres ne s'intéressent plus aux ébat: is de leurs élèves et ceux-ci, livrés à leur fan is taisie désordonnée, vont parfois un peu loir e- pour épater plus complètement les placide' e, bourgeois. îs Si les gens pudibonds se gardent bien di a s aventurer dans les parages du bal des Quat la z' Arts, par contre ils ne s'attendent, pas, ai "e sortir de chez eux, à tomber dans une bandt is de guerriers antiques prêts à tous les assauts A Montmartre on ne s'étonne de rien mai' le dans les quartiers calmes de îa rive gauche f- vers Saint-Sulpice et Saint-Germain-des-Prés a- les promeneurs ne peuvent réprimer leur' îs cris d'effroi. ls Imaginez des vieilles demoiselles du fau a- bourg Samt-Germain quittant l'église où leui 3t fut donné£ la bénédiction du soir et se trou JS vant nez à nez avec un grand diable de gar s- çon à la poitrine nue et peinturlurée d'ima îs ges peu mystiques, et la dite demoiselle s< t. retournant avec horreur pour contempler ^e' une fiHe qui s'avance, ha ïs billée à ln désuète mode de la Vénus de Mile x ou de la Diane chasseresse? '.s Et, trottinant plus vite, ébauchant un s'i^ne it de croix, la vieille demoiselle regagne ses ■e pénates, qui n'ont d'autre nudité crue celle Le d'un tout petit Saint-Jean. ®; Jeanne Landre 1- —T» Il «T. l LES FAITS OU JOUR 3t v LA SUCCESSION D'AUTRICHE-HONGRIE jj L'assassinat de dimanche est un horrible crime, injustifiable, inexcusable et, lorsqu'on songe qu'il eut aussi pour victime la duchesse de Hohenberg, noble femme de vie exemplaire, 'S de haute intelligence et du caractère le plus 'l élevé, on ressent une indignation plus forte 3- encore. C'est, une catastrophe de famille, mais e ce n'est point une catastrophe nationale; elle ® ne comporte en soi ni affaiblissement de la IS monarchie, ni atteinte à la dynastie, dit le i- Journal des Débats. a L'archiduc François-Ferdinand n'était pas ^ né héritier du trône des Habsbourg.il le devint 's seulement à la suite de la mort de l'archiduc s Rodolphe, fils unique de François-Joseph et de jt l'impératrice Elisabeth, et de la renonciation de son père, frère du souverain. A ce moment, c rien ne semblait devoir troubler l'ordre offi-it ciel de la succession. Ou bien l'archiduc Fran-s j çois-Ferdinand se marierait et ses fils, s'il en e ! avait, seraient appelés à lui succéder; ou bien i- son neveu Charles-François-Joseph, fils aîné s. de son frère cadet Othon, serait désigné après s lui. Mais un événement anormal dans la mai-P. son d'Autriche se produisit: l'archiduc-héritier ï, fit une mésalliance; il épousa morganatique-■t ment une jeune fille de maison non souverai-^ ne et dut renoncer par serment solennel,pour sa femme et sa descendance,à tous les «droits, ti-s , très, armoiries, privilèges, etc... qui appar-? | tiennent aux veuves ebenburlig et à la posté-,r, rité des archiducs issus de légitimes maria-jges». Cette fenonciation, entourée de toutes ; les garanties imaginables, fut enregistrée - dans le statut de famille des Habsbourg. En Autriche, elle a toujours été considérée com- | me absolue et incontestable. En Hongrie, où ■ le droit domestique des Habsbourg n'a pas la ■ même force, le Parlement l'incorpora dans un statut du royaume (statut XXIV de 1900). , Il y fut spécifié « que les enfants issus du dit > mariage et leurs descendants ne posséderont ; aucun droit à succéder au trône dans les ' royaumes et les territoires représentés au Reichsrath (Autriche) ni, conséquemment, en - vertu des statuts I et II (Pragmatique sanc-; tion) de 1723, dans les territoires de la oou-, ronne de Hongrie, et que les mêmes sont ex-i clus de l'ordre de succession ». Des stipulations aussi précises semblaient supprimer toute incertitude dans l'ordre successoral. Cela n'était pourtant pas tout à fait sûr. D'après certains jurisconsultes hongrois, - les mariages morganatiques devaient pro-| duire, en Hongrie, les mêmes effets que les , mariages légitimes, et la duchesse de Hohen-, berg avait qualité pour devenir reine de ; Hongrie; quant aux enfants, une loi pouvait j défaire ce qu'avait fait le statut XXIV de 1900. . On voit quelles complications pouvait ame-l ner l'avènement de l'archiduc François-Fer-1 dinand. Suivant toute vraisemblance, une fois monté sur le trône, le nouveau souverain aurait tenu à faire asseoir à ses côtés l'épouse de son choix; sans doute aussi aurait-il 1 partagé le désir de sa femme de voir leurs ! fils reconnus comme héritiers présomptifs. Il , aurait pu se fjire délier de son serment reli-; gieux par le pape et de son engagement poli-| tique par le Parlement hongrois. En Autriche, l la combinaison se fût probablement heurtée - à des résistances invincibles; en dépit de tout l'archiduc Charles-François-Joseph y fût res- | té le seul héritier légitime du trône. C'eût été une source de difficultés inextricables. Le nouveau prince-héritier, l'archiduc Charles-François-Joseph, marié à la princesse Zita de Bourbon-Parme,et déjà père d'un jeune fils, ; est universellement aimé dans les deux moi-i tiés de la monarchie. L'empereur-roi avai+J1 , déjà pour lui une prédilection intime que les ; convenances politiques lui interdisaient de - marquer, dit encore le Journal des Débats. » Il va désormais concentrer sur lui son af-| fection et ses soins. ' Fox t | Eîtranger I L'assasinat de Serajevo LES FUNERAILLES DES VICTIMES i SERAJEVO, 29. —■ Après l'embaumement des , corps on a procédé à la bénédiction, puis l'ac-, te de décès fut dressé. Les cercueils furent ; ensuite scellés, puis exposés au Konak, dans le salon tendu de noir. Le défilé ne cessa pas ; de toute l'après-midi. Vers la soirée, les cercueils furent placés sur un fourgon. Au mo- - ment où le cortège s'ébranlait, précédé de plusieurs bataillons d'infanterie et escadrons de cavalerie, 24 coups de canon furent tirés. i Le clergé marchait devant le fourgon derrière 1 lequel se pressaient les dignitaires de la maison impériale, les autorités civiles et milltai-1 res, les fonctionnaires. Une foule considérable assistait au défilé. Le cortège arriva à la ■ gare à 6 heures 30 du soir. Les cercueils fu-' rent embarqués dans le fourgon. Les troupes 1 rendirent les honneurs. Après la bénédiction du clergé, le fourgon fut attelé à un train spécial qui partit à 7 heures 10, aux sons de l'hymne national autrichien. Les cercueils seront embarqués à Metko-witch sur un navire de guerre. METKOWITCH, 30. — A 6 heures du matin, I î corps ele l'archiduc François-Ferdinand et uà son épouse sont arrivés de Serajevo. A la gare se trouvaient une compagnie d'honneur et un détachement de la marine de guerre. ENCORE DEUX BOMBES A SERAJEVO SERAJEVO, 29. — Deux bombes ont été lancées aujourd'hui sans causer de grands dommages. Une seule personne a été légèrement blessée. Les auteurs de ces attentats n'ont pu être découverts. On suppose que ce sont (les complices des auteurs de l'attentat d'hier. Le calme le plus complet règne maintenant en ville. MANIFESTATION ANTI-SERBE A AGRAlvl AGRAM, 30. — Au cours de la soirée d'hier des manifestations anti-serbes se sont produites, des drapeaux croates cravatés de crêpe étaient portés par les manifestants. La foule criait: «A bas les assassins!» et proférait des cris injurieux à l'égard des Serbes. PRINZIP ET CABRINOVITCH BELGRADE, 29. —■ Prinzip et Cabrinovitch séjournèrent ensemble à Belgrade, où ils passaient pour des camarades inséparables. Prinzip avait suivi pendant quatre années les cours d'une école secondaire de Serajevo, puis il était parti pour Belgrade. Prinzip est venu à Belgrade pour la dernière fois au commencement de 1914 et est reparti en mai. Pendant la guerre de 1912, Prinzip voulut s'engager comme volontaire, mais son offre fut repoussée en raison de la faiblesse de sa constitution. L'ENQUETE JUDICIAIRE SERAJEVO, 29. — Outre les deux individus, ' auteurs de l'attentat, des personnes suspectes de complicité avec eux ont été arrêtées peu après. L'enquête faite jusqu'ici a démontré , que les deux auteurs des attentats étaient des

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Dit item is een uitgave in de reeks Le matin behorende tot de categorie Liberale pers. Uitgegeven in Anvers van 1894 tot 1974.

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