Le matin

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s.n. 1914, 30 Juni. Le matin. Geraadpleegd op 28 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/f18sb3z04v/
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Mardi 30 Juin 1914 DIX JRAQEâ" — CireQ CEàTtlMÉB 21me Année N° 181 ACTION 39,VIEILLE BOURSE, 39 J>»VKH8 Téléphone Rédaction : îî!î' A.toon.n.eia.eiits : l Un an .... ,fr. 12.00 Anvers l Six mois .... j Trois mois . . . . S.£>4» lUnan . Se.OO Intérieur < Six mois S.SîO I Trois mois .... ES.OO Étranger : France, Angleterre, Allemagne et Union postale, par trimestre, fr. 9.00. — Hollande et Grand-Duché, par trimestre, fr. ? .00» L'abonnement se poursuit jusqu'à refus formel. LA MATIN JOURNAL QUOTIDIEN ADMINISTRATION 39,VIEILLE BOURSE, 39 ANVERS Téléphone Administration : S61 C. de CAUWER, Directeur Annonces : Annonces la petite ligne, ir. O 30 Annonces financières id. » JL OO Réclames la ligne, » 1 .KO Faits divers corps id. i 3.00 Chronique sportive id. > 3 OO Faits divers fin id. > S.UO La Ville id. t îî.OO Kmissions Prir à convenir. Les annonces de la France, de l'Angleterre et de l'Amérique sont exclusivement reçues a Bruxelles chez MM. J. Lebkgue & C°. Assassinat de l'héritier du trône d'Autriche-Hongrie La mort de François-Ferdinand et de la duchesse de Hohenberg — Nouveaux détails — L'impression en Autriche-Hongrie et en Europe LA FATALITE On peut dire que le monde entier est toujours sous le coup de l'émotion intense causée par l'abominable attentat dont ont été victimes l'archiduc-héritier d'Autriche Franz-Ferdinand et sa femme la duchesse de Hohenberg. Tout concourt dans ce drame affreux pour bouleverser l'entendement et y substituer la stupeur et la pitié: le fait que les balles de l'assassin ont frappé ensemble l'archiduc et sa femme dont l'agonie s'est mêlée et qui ont confondu leur dernier soupir; la continuité du malheur qui s'acharne presque sans trêve sur l'infortuné chef de la dynastie des Habsbourg, l'octogénaire empereur François-Joseph, dont l'existence n'aura été qu'un calvaire d'amertume, de douleur et de sang. Que d'ombre3 tragiques dans les souvenirs du vieil empereur: son frère l'archiduc M'aximilien fusillé à Queretaro, sa belle-sœur l'impératrice Charlotte folle, son fils l'archiduc Rodolphe tué, s'il ne s'est suicidé, au cours d'un? orgie à Meyerling, sa femme l'impératrice Elisabeth tombée à Genève sous le fer — une lime... — d'un anarchiste, son autre î)elle-sœur, la duchesse d'Alençon, brûlée vive à Paris dans l'incendie du Bazar de la < :harité —• pour ne pas parler de son beau-J'rère le roi Louis II de Bavière, mort fou noyé dans le lac de Starnberg, et de son neveu Othon disparu dans un naufrage au icap Hom! Les liens qui unissent la famille royale de Belgique à cette dynastie malheureuse font que ces événements funestes ont eu chez nous plus qu'ailleurs un retentisse-jnent douloureux. A l'annonce de la tragédie de Serajevo, l'empereur François-Joseph a pleuré: peut-être aussi dans la de-jneure de nos rois s'est-on essuyé les yeux. Les coups de revolver du gamin féroce qui s'en est pris à l'archiduc et à sa femme ont presque fait perdre de vue le premier attentat. Le couple princier a échappé à la bombe de Cabrinovic; mais il était écrit que la mort qui le guettait en ferait sa proie [quelques pas plus loin. " Le mobile? On s'efforcerait en vain, quoi qu'on pense, de le chercher dans le champ Se la politique. La Bosnie a naturellement ressenti le contre-coup des événements ides jBalkans qui ont fait tressaillir tous les peuples slaves. L'idée d'une patrie commune avec les Serbes a pu hanter en Bosnie quelques cerveaux auxquels l'occupation permanente de l'Autriche parut insupportable Cependant, cette contrée ne s'est pas fait faute de manifester son loyalisme en plusieurs occasions. Les Bosniaques forment à ^Vienne autour de l'empereur une sorte de garde prétorienne nombreuse et exercée, dont 1. uniforme pittoresque et la discipline font l'admiration des étrangers qui visitent le palais. A Serajevo comme à Bosna-Seraï, la capitale, de grands préparatifs avaient été fait s pour recevoir l'archiduc-héritier et l'archiduchesse, et la population était en fête. 'Alors?... La fatalité, la folie sanguinaire de deux détraqués que des rêves creux de poli tiquailleurs ou de sectaires ont fait agir comme ils avaient armé le bras de Caserio, de Luccheni et de tant d'autres... LA SOIREE DE DSMANSHE A SERAJEVO SERAJEVO, 28. — A quatre heures de l'après-midi, le maire de Serajevo réunit le conseil municipal à l'hôtel de ville, où un service funèbre devait être célébré. C'est d'une voix brisée par l'émotion qu il se fit l'interprète de l'indignation soulevée dans 2a population par Je lâche assassinat de l'archiduc François-Ferdinand et de sa femme. Plusieurs manifestations ont eu lieu dans la fcoirée. La plus importante a été organisée par des étudiants croates et allemands qui se sont ■portés en grand nombre contre l'hôtel de l'Europe, dont le propriétaire est Serbe. Ils ont envahi l'hôtel, y causant des dégâts. La police les a éloignés. Une autre manifestation a eu lieu sur une place publique. Un grand nombre d'étud'ants <roates se sont formés en cercle et se-sont agenouillés pour dire publiquement des prières à l'intention de l'archiduc. Quelques Serbes qui passaient et que l'on soupçonnait d'intentions malveillantes furent roués de- coups par les Croates. Le nombre des personnes arrêtées est à peu près de cent, joutes les personnes arrêtées, parmi lesquelles des femmes et des jeunes filles, ont été incarcérées à la prison militaire. Les troupes qui étaient restées hier soir sur le terrain de la manœuvre ont été rappelées aujourd'hui pour rentrer à Serajevo. La plupart des rues sont occupées par la police ou j?àr la troupe. £^tat de siège vient d'être proclamé. PERQUISITIONS ET ARRESTATIONS VIENNE, 29. — On mande de Serajevo, le 29: « Après l'attentat de nombreuses perquisitions domiciliaires ont été faites chez des individus suspects. Plusieurs de ceux-ci ayant essayé de fuir ont été arrêtés. » L'ARCHIDUC AURAIT ETE PREVENU VIENNE, 29. — On apprend que le ministre de Serbie avait prévenu, au nom de son gouvernement, la semaine passée, le gouvernement autrichien que la police serbe avait eu connaissance d'un projet d'attentat contre l'archiduc-héritier, mais celui-ci n'en avait pas tenu compte. D'autre part, on mande de Serajevo que depuis quelque temps on y sentait un mouvement serbophile. H y a un moins environ, des élèves du gymnase de Most^r avaient attaqué et menacé leurs professeurs. On avait dû protéger des officiers en uniforme qui avaient été insultés par la foule. L'EMPRESSION A VIENNE VIENNE, 29. — La Gazette de Vienne, dans une édition spéciale, encadrée de noir, annonce officiellemeûf la mort de l'archiduc François-Ferdinand.Le journal consacre ensuite un article ému à la mémoire de l'archiduc et de sa femme. Il rappelle que c'est salué par les acclamations unanimes de la population que le couple prin-cier est arrivé en Bosnie. Cet accueil enthou s.aste, l'éclatant succès des manœuvres contribuent à rendre encore plus affreuse la nouvelle de l'attentat qui a coûté la vie à l'héritier de la couronne et à sa compagne. La Gazette de Vienne fait ensuite ressortir la dignité de la vie de l'archiduc, son sentiment du devoir et la haute idée qu'il se faisait de sa mission. Le journal rappelle aussi ses goûts simples et soii amour de la vie de famille qui lui avaient valu le respect de tous. « En ces heures pleines de tristesse, continue le journal, chacun accorde un hommage de respectueuse sympathie au vénérable souverain pour qui la destinée s'est montrée si dure. ' » Le deuil qui emplit tous les cœurs est un lien de plus entre 1, peuple et l'auguste famille impériale. Depuis des siècles, l'union intime entre le souverain et son peuple, la fidélité de celui-ci à la dynastie, le dévouement de tous les citoyens constituent la base solide sur laquelle repose la monarchie austro-hongroise « Aujourd'hui, les peuples d'Autriche-Hon-^16i -^er^ouvehent le vœu de défendre à jamais 1 éclat de la couronne et l'honneur de la monarchie. » Malgré le jour férié d'hier, les journaux du matin ont paru aujourd'hui et consacrent des aiticles spéciaux à l'horrible attentat, qu'ils condamnent tous de la manière la plus énergique. ils font remarquer l'admirable dévouement a ses devoirs, digne de servir d'exemple avec lequel l'archiduc défunt s'est consacré aux tâches de sa haute fonction, l'élévation, des vertus de l'homme et de ses qualités intellectuelles qui lui avaient conquis le respect universel et sincère. La pi esse célèbre en particulier les gi'ands services, d'un effet durable, que l'archiduc a rendus au pays par la réorganisation de l'armée et de la flotte. Les appréciations des journaux sont l'écho de la profonde sympathie que la population éprouvait pour l'archiddc héritier et pour son épouse, dont l'union intime et touchante leur avait créé un bonheur familial sans mélange. La presse viennoise constate que les peuples de la monarchie austro-hongroise, se pressent en cette^ circonstance autour de leur vénérable souverain qui vient encore de donner un [ exemple de son héroïsme et de ses sentiments indomptables du devoir par la manière dont il a appris la nouvelle de l'effroyable attentat et a pris immédiatement les dispositions pour l'avenir. Plusieurs journaux expriment l'opinion qua 1 attentat est dû à des motifs politiques et avait été soigneusement préparé. FRANÇOIS-JOSEPH RENTRE A VIENNE VIENNE, 29. — L'empereur est arrivé à 11 heures 10 du matin. 11 s'est rendu au cnâteau de Schœnbrunn, acclamé par un public nombreux.LE ROMAN DE L'ARCHIDUC VIENNE, 29. — Longtemps, l'archiduc qui vient de tomber à. cinquante et un ans sous les coups d'un jeune homme, parut, appartenir plutôt au domaine du roman qu'a celui de l'histoire. (in s'amusait de la déconvenue qu'il avait causée à l'archiduchesse Isabelle. On se rappelait comment la princesse aux six filles l'avait attiré à Presbourg, s'était réjouie de l'y voir demeurer, avait palpité d'espoir parce qu'un jour elle avait aperçu François-Ferdinand regardant à la dérobée un portrait de femme dans le boîtier d'une montre et comment, étant parvenue à regarder à son tour dans la montre, elle avait vu avec horreur apparaître, au lieu du visage d'une de ses filles, celui d'une demoiselle d'honneur, la comtesse Sophie de Chotek. La manière dont la comtesse Chotek fut jetée à la porte par l'archiduchesse Isabelle, la révolte de l'archiduc François-Ferdinand, sa longue fidélité, ses voyages autour du monde, le retour vers celle qu'il aimait, les intercessions auprès du vieil empereur, l'autorisation de mariage enfin accordée, les déclarations des ministres sur le mariage morganatique ; «La comtesse Chotek ne sera pas archiduchesse, ses enfants ne seront pas archiducs », toute cette lutte pour l'amour avait contribué à former autour du prince une légende. On voyait en lui une sorte de chasseur timide en qui demeurait un peu de ce mépris du pouvoir et des honneurs qui fit, un jour, d'un archiduc d'Autriche l'explorateur Jean Orth et, d'un autre, le bourgeois Léopold Wœl-fling.On s'intéressait à l'histoire de sa femme, qui allait avoir, cette année, quarante-six ans, comme à un beau rêve qui dura, hélas ! ce que durent les rêves. On la voyait, à l'heure de son mariage, en 1900, devenir princesse de Hohenberg, puis, en 1905, duchesse de Hohenberg, prendre rang immédiatement après les archiduchesses, passer parfois devant elles en certaines cérémonies, se faire recevoir par Guillaume II en princesse héritière et préparer peu à peu son avènement, sinon comme impératrice d'Autriche, du moins comme reine de Hongrie. EN SERBIE BELGRADE, 28. — La nouvelle de l'assassinat de l'archiduc héritier d'Autriche et de la duchesse de Hohenberg a causé une véritable émotion à Belgrade; le prince héritier Alexandre, qui exerce en ce moment le pouvoir royal, a aussitôt fait part de la nouvelle au roi pierre, et ils ont exprimé l'un et l'autre, à la cour de Vienne, leurs sentiments de condoléance. Dans les milieux politiques, on n'est pas sans appréhender beaucoup les conséquences possibles de cette tragédie; ton craint, en effet, que les ennemis de la Serbie ne cherchent à l'exploiter en amenant le gouvernement autrichien à user de représailles à l'égard des populations serbes de l'Empire,, alors que les orthodoxes autro-hongrois, comme les autres, sont unanimes à, réprouver un acte qui n'a pu être commis que par un fanatique. A la suite de l'attentat, tous les divertissements publics ont été interrompus, à 10 heures du soir, par ordre de la police. Les cafés ont été fermés. Les garnisons ont été consignées dans les casernes. AU MONTENEGRO CETTIGNE, 28. — La, nouvelle de l'attentat de Serajevo a provoqué une très vive émotion. Les membres du gouvernement, les dignitaires de la cour et le corps diplomatique ont exprimé leurs condoléances au ministre d'Autriche-Hongrie.EN ALLEMAGNE BERLIN, 29. — Dans les milieux politiques de Berlin on croit que la mort de l'archiduc François-Ferdinand sera le signal d'une nouvelle politique dont le procès d'Agram avait été une des étapes sàngiantes. Deux hypothèses se présentent cependant : où bien l'assassinat sera le prélude de troubles et d'insurrections, ou bien il marquera l'ère d'un rapprochement de plus en plus grand entre la Serbie et la Russie. Il est évidemment difficile de prédire ce qu'il adviendra de la politique de l'archiduc François-Ferdinand, qui passait pour un homme énergique et suivant une politique personnelle dont nul n'aurait pu le détourner. L'impression dans la presse berlinoise est franchement, pessimiste, et certains journaux, comme la Vossische Zeihing, vont même jusqu'à affirmer que l'alliance avec l'Autriche-Hongrie est une cause de faiblesse pour l'Allemagne.Pour le Berliner Lokal-Anzeiger, la perte de l'archiduc François-Ferdinand est irréparable. Les Berliner Neueste Nachrichten disent: « Le deuil de l'Autriche est aussi un deuil pour nous. La monarchie danubienne est atteinte profondément. » La Deutsche Tages-Zettung écrit: «il est possible que la situation nouvelle mette l'Empire allemand devant, une grave décision à prendre. Puissent, quand le moment sera venu, les chefs de l'Empire allemand être prêts à se décider. » La Morgen Post dit de même : « Les conséquences extérieures de cet assassinat sont considérables. On peut craindre les pires possibilités. » Le Berliner Tageblatt remarque que l'attentat n'est pas celui d'un anarchiste individuel; c'est la haine des Serbes contre l'Autriche-Hongrie qui t'a inspiré et qui s'est, manifestée. "L'arohiduc François-Ferdinand passait, en effet, pour incarner une politique hostile à la Serbie, que ce soit à tort ou à raison. Les relations de l'Autriche-Hongrie avec, la Serbie en deviendront sans aucun doute encore plus tendues qu'elles ne le sont, et ceci même s'il est impossible d'établir qu'il s'agit d'une conjuration organisée dans la grande Serbie. « On tenait l'archiduc-héritier pour un ennemi des Italiens et des Hongrois, et pour un ami des Tchèques et des cléricaux. On l'appelait tour à tour belliqueux et ami de la paix. En tout cas, on le considérait comme un homme ayant une opinion personnelle capable de suivre une politique choisie par lui-même. Si disparition i.abite ne peut s'accomplir sans contre-coup et sans secousse. Tous ceux qui espéraient en lui ou tous ceux qui le craignaient doivent maintenant changer de politique. On connaît fort peu son successeur, qui est un tout jeune homme de 27 ans. » Le Vorwaerts écrit: « L'alliance autrichienne est devenue une cause de faibleâse pour l'Allemagne. Le problème autrichien menace de plus en plus la paix de l'Europe. Pour parer au danger qui vient de l'Orient, il faut avoir recours à l'entente occidentale de l'Allemagne avec l'Angleterre et la France. » EN ANGLETERRE LONDRES, 29. — Les journaux publient des articles exprimant l'horreur ressentie par l'opinion publique en Angleterre après la tm-gédie de Serajevo et la sympathie du monde entier envers le \érérable souverain. Le Times: < « Il ne nous est pas possible encore d'évaluer toutes les conséquences de la, tragédie qui s'est déroulée hier à Serajevo pour l'avenir de l'empire austro-hongrois. Nous dirons que ces événements tendront probablement à fortifier le système dualiste, tout au moins pour un temps; mais plus les Slaves du sud verront la réalisation de leurs espérances s'éloigner, plus le danger d'une explosion sera grand. » Déjà- ils se rebellent sous la répression et si leurs aspirations dans un sens sont étouffées, elles pourront prendre une autre direction.» Pour le moment, l'horreur qu'inspirent ces assassinats absorbe toutes les pensées, mais il est certain que leur résultat sera d'ajouter de nouveaux nuages à l'horizon politique de l'Au-triche-Hongrie. » Le Daily Chronicle: « Maintenant la succession au trône de la monarchie dualiste qui ne peut tarder bien longtemps, revient à un certain Charles-Fran-çois-Joseph, qui est presque inconnu. » Le peuple austro-hongrois doit placer son espoir en cet inconnu, mais il est évident qu'à moins qu'il ne se révèle comme un génie imprévu, le risque de dissolution complète pour la monarchie deviendra beaucoup plus grand.» Le Daily News: « Les meilleurs amis de l'Autriche-Hongrie doivent reconnaître que la mort de François-Ferdinand se produit à un moment où la situation de l'empire est loin d'être bonne. Il y a trois ans, il semblait que les puissances de désintégration qui la menacent eussent été maîtrisées; aujourd'hui, un pareil optimisme n'est pas possible, Le parti séparatiste hongrois peut saisir cette occasion pour renouveler des revendications -peu favorables à l'unité de l'Etat. » Il n'est pas douteux que les perspectives d'avenir de l'Autriche soient moins brillantes qu'elles ne l'étaient il y a quelques années et que le crime qui a fait disparaître François-Ferdinand y ajoute son ombre. » Le Daily Mail: « La tristesse, l'isolement de la vieillesse de l'empereur François-Joseph éveilleront la compassion du monde entier et rallieront tous les Autrichiens et Hongrois loyaux autour de ce noble souverain, qui a subi des calamités pires que la mort et qui cependant, dans les heures de deuil familial et de désastre national, n'a jamais manqué ni de courage ni de foi. » EN FRANCE PARIS, 29. — On a appris hier, un peu après deux heures, à Longchamp, l'attentat contre l'archiduc François-Ferdinand et sa femme. Dans le paddock, la nouvelle tragique a produit une vive sensation. Lorsque l'ambassadeur d'Autriche-Hongrie et la comtesse Szecsen de Temerin ont pris place dans la tribune officielle, où l'on attendait le président de la République et Mme Poincaré, ils ne savaient rien encore du drame de Serajevo. Mis au courant par des collègues du corps diplomatique, l'ambassadeur d'Autriche se mit en communication téléphonique avec le ministère des affaires étrangères, où un attaché donp.a au diplomate connaissance de la dépêche reçue de Vienne et reproduisant la communication du Correspondenz-Bureau, relatant l'attentat et ses tragiques conséquences. Aussitôt l'ambassadeur confirma à l'assistance l'exactitude de la nouvelle et, en proie à une vive émotion, quittant la tribune avant l'arrivée du président, il se rendit rue de Varenne, à l'hôtel de l'ambassade, où le comte Szecsen reçut pendant tout l'après-midi et une grande partie de la soirée de nombreuses visites de condoléances. TOUTE LA PRESSE S'OCCUPE DES EVENEMENTS DE SERAJEVO Le Figaro: « Le revolver d'un assassin donne aux événements un cours auquel personne, certes, n'aurait pu songer. » Dans cet épouvantable malheur qui frappe la famille régnante d'Autriche, c'est tout d'abord a son chef vénéré qu'iront, de toutes parts, les marques de regret et d'affection. En ce qui sous concerne, il n'est pas un Français qui ne sente son cœur s'émouvoir à la pensée de ce nouveau coup si terrible qui s'abat sur le vieux souverain. La douleur qu'il éprouve est aussi celle de son peuple. Il n'est pas un de nous qui ne s'associe à cette immense affliction. » La Lanterne: « Catholique têtu et étroit, admirateur du militarisme allemand, ayant au Sœur cette ambition maladive qui en faisait un,prince dangereux pour la paix européenne, François-Ferdinand aurait-il eu — comme certains le croyaient — l'autorité nécessaire pour imp<jS»r a l'empire la continuation de l'hégémonie allemande? On ne sait.Mais le voilà mort, et le problème demeure entier. » Si les inquiétudes qu'avait fait naître dans les chancelleries son avènement possible sont mortes avec lui, il n'en reste pas moins que lorsque demain mourra François-Joseph il faudra aux puissances .beaucoup de sagesse et lut miment de prudence pour empêcher que la succession d'Autriche se se rè^ie nar 1p< armes. » EN ITALIE ROME, 29. — L'assassinat de l'archiduc-héritier d'Autriche a provoqué une vive émotion dans tous les milieux. On doit cependant reconnaître que cette impression est atténuée par l'idée, ancrée dans tous les esprits italiens, que l'archiduc n'avait jamais manifesté dé sympathie envers les éléments italiens de l'E-pire.Le roi d'Italie et le pape ont télégraphié leurs condoléances à l'empereur d'Autriche, foutes les notabilités ont présenté leurs condoléances aux ambassades d'Autriche près du Quirinal et le Vatican. Le pape a suspendu la reception qui devait avoir lieu aujourd'hui à l'occasion de la fête de St-Pierre, dans la Cour St-Damase et pour laquelle 10,000 invitations avaient été lancées. Le Giornale d'italia dit: «Il ne s'agit pas, semble-t-il, d'un attentat anarchiste, mais d'un véritable crime politique. En ce moment où, à l'improviste, un si grand deuil frappe un vieil et fidèle allié de notre roi, le vénérable empereur François-Joseph, nous croyons être les interprètes des sentiments de tout le peuple italien en exprimant nos plus profondes condoléances pour la perte grave que l'empire allié doit aujourd'hui déplorer dans la mort prématurée et violente de l'héritier du trône. » La Tribuna .- «En Italie, l'impression causée par l'attentat de Serajevo et l'affectueuse sympathie qu'on ressent pour l'empereur François-Joseph en ce moment tragique sont d'autant plus fortes que notre pays s, toujours eu et a encore dans le vieil empereur plus qu'un allié, mais un ami fidèle et sûr. Les Italiens répètent aujourd'hui les paroles de regrets de leur poète: « Quelle grande douleur sur sa tête, Ô vieille maison des Habsbourg! » La Vita: « Le ou les criminels, dans leur acte, ont poursuivi une pensée politique, et - c'est pour cela même que leur acte a plus de gravité même en dehors de l'émotion bien compréhensible qu'il suscite. Il ne fait que confirmer l.'esprit de révolte qui fermente dans la race slave soupirant après sa propre indépendance. » Courrier des Pays-Bas (Correspondance particulière du Matin.) Le colonel Thomson. — La Seconde Chambre en vacances. — Le centenaire de l'Université de Groningue. — L'option locale contre l'alcoolisme. — Propagande. Amsterdam, 28 juin. C'est le Noord-Brabant, le plus grand des navires de guerre que le gouvernement avait à sa disposition dans les eaux européennes,qui ramènera dans sa patrie la dépouille mortelle du colonel Thomson. Le gouvernement, en agissant ainsi, ne s'est fort heureusement pas laissé retenir par la traditionnelle formule du « manque de précédent ». Il eût été impossible, en effet, d'utiliser pour les funérailles d'un tel homme un banal train rapide international, un de ces trains qui avec la même indifférente rudesse transportent morts et vivants, bagages et personnes. Nous sommes une nation maritime et nous possédons encore, Dieu merci ! des navires de guerre pour ramener en Hollande le corps d'un héros hollandais. Et c'est un croiseur de son pfopre pays qui servira de cercueil au héros de Durazzo et le bercera, dans son dernier sommeil, au grand rythme de l'océan. Le nom du colonel Thomson sera donné à une place publique de La Haye, où il fut quelque temps conseiller municipal,en même temps qu'il représentait la ville de Leeuwarden, le chef-lieu de la Frise, à la Seconde Chambre des Etats-Généraux. Un comité vient de prendre l'initiative d'élever sur cette place un monument au héros de Durazzo. Parmi les signataires de l'appel qui est adressé au peuple des Pays-Bas par ce comité, on peut lire les noms du lieutenant général Eland, ancien ministre (libéral) de la guerre, de M. De Meester, membre de la Seconde Chambre, chef du précédent ministère libéral, de M. Colijn, ancien ministre (antirévolutionnaire-) de la ..guerre, du lieutenant général Staal, ancien ministre (libéral) de la guerre, de Jhr de Savornin-Loh-man, ministre d'Etat et député, leader du parti chrétien-historique, du professeur Nolens, député, leader du parti catholique, du docteur Bierens de Haan, de l'avocat Droogleever Fortuijn, de M. Jurriaan Kok, etc. Cette unanimité dans l'hommage vous dira mieux que les phrases les plus éloqueuses combien le colonel Thomson jouissait de la sympathie générale. Son secrétaire, le lieutenant d'artillerie, de réserve, J. Van Oest, publie dans la revue Het Leven des souvenirs personnels sur la carrière militaire et politique de son ancien chef. Il rappelle que lorsque sa candidature à la Seconde Chambre, comme libéral, fut posée a Leeuwarden, en 1905, des cartes postales illustrées de son portrait furent un moyen de propagande très efficace parce qu'on y pouvait lire que « cet homme était généralement estimé parce qu'il était un père pour ses soldats; cet homme dévait être envoyé au Parlement pour qu'il pût s'efforcer de faire traiter nos fils comme l'étaient les soldats de sa compagnie; cet homme devait faire triompher l'équité et l'humanité dans l'armée et dans la flotte » Et parmi ceux qui font appel au peuple néerlandais pour élever un monument à Thomson se trouvent en toute, première place MM. Eland, Staal et Colijn, les ministres de la guerre avec lesquels il eut tant de débats animés pour justifier la confiance de ses électeurs — et pour suivre la voie du devoir dicté par sa conscience.* * * La Seconde 'Chambre des Etats Généraux a ajourné sa session sine die. Nos parlementaires so 4 partis en vacances depuis jeudi. Il avait été prévu que l'on en finirait avant la fin de la Isema'a'e, mais l'on croyait bien, que les députés 'égeraient. jusque yendredi. Cependant ils ont été pris soudain d'une agitation fébrile. A quoi bon discuter et demander des votes par appel nominal alors que les malles étaient déjà bouclées? Ainsi la loi sur le travail de chargement et le déchargement, des navires dans les ports, hollandais, la Sméaàoorswet dont je vous ai expliqué la raison d'être, a été adoptée sans scrutin après que M. Van. der Voort van Zijp, antirévolutionnaire, eût déclaré que, tout en ne pouvant pas se rallier à certaines parties du projet de loi, il ne réclamerait pas le vote nominal. Un autre projet de loi important a été voté de même, sans discussion ou presque, c'est celui qui réorganise l'enrôlement, des marins indigènes pour la flotte des Indes orientales. Il est important en ce qu'il constitue un premier pas vers le recrutement des équipages nécessaires aux cinq cuirassés nouveaux prévus par 1a. loi navale dont le dépôt est prochain et qui formeront une escadre assez forte pour défendre nos colonies contre une agression éventuelle d'une puissance d'Extrême-Orient.M. Duymaer van Troist,antirévolutionnaire, a exprimé brièvement l'avis que les indigènes ne montreraient aucun enthousiasme pour se laisser enrôler. M. Bichon van Ysselmonde, chrétien-historique, a rappelé, tout aussi brièvement, que plusieurs autorités maritimes étaient adversaires de ce recrutement. M. Pleyte, ministre des colonies, a défendu plus longuement le projet du gouvernement Les indigènes, bien instruits, font de bons-fantassins et de bons artilleurs. Que ne feraient ils, avec, une éducation idoine et un entraînement rationnel, de bons matelots et idê bons chauf|eurs?

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Dit item is een uitgave in de reeks Le matin behorende tot de categorie Liberale pers. Uitgegeven in Anvers van 1894 tot 1974.

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