Le matin

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s.n. 1914, 05 Juli. Le matin. Geraadpleegd op 05 mei 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/qz22b8wn48/
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Dimanche 5 Juillet 1914 — .—-— • . ■ L • WEtZE PAGES — CilMOjOKM'TlMlE® 21ma Année N° 186 ^ REDACTION 39, VIEILLE BOURSE, 39 AS¥ERS Téléphone Rédaction : S17 A.l3onixements : l Un an . , , , .fr. ï^.ftO jlnvers ' Six mois »... €S Sic» /Trois mois » . « » S.SO l Un an ...... 16 . OO Intérieur l Six mois ...... 8.5M» / Trois mois . . . . S <K» Étranger : France, Angleterre. Allemagne et Union postale, par trimestre, fr. 9.00. Hollande et Grand-Duché, par trimestre, fr. Î .OO= J/abonnemeiit se poursuit jusqu'à refus formel. LE MATIN JOURTsT-AL QUOTIDIEN ADMINISTRATION 39,VIEILLE BOURSE, 39 AXVEÎ58 Téléphone Administration : S<5i C. de CAUWER, Directeur A-tti -ira onces s Annpnces ia petite ligne, Ir. O 30 Annonces financières jd, > Jl OO Réclames ia ligne, » 1 .îîO Faits divers corps ici. > 3.00 Chronique sportive jd. » 3.00 Faits divers fin id. > S.OO La Ville , Sd. > JÎOO,- Emissions Prix à convenir.' Les antwnces rte la France, de l'Angleterre et de TAnwnque sont eœçlusivetiieiit récites à Bruxelles citez MM. J. Lebegi::: <t Co. Petites causes, grands effets Il y a huit jours... Il y a huit jours, dans ia matinée de ce dimanche tragique, l'archiduc François-Ferdinand, sa femme, la duchesse de Hohenberg, et leur suite traversaient, en automobile, les rues de Serajevo, après la réception à l'hôtel de ville. En ce moment, un incident providentiel pouvait encore sauver du trépas l'héritier de la couronne d'Autriche et sa compagne. L'incident se produisit, mais il fut néfaste. Le chauffeur — sans tenir compte de sa complicité, loin d'être prouvée — se trompa de me; il tourna à droite, au lieu de prendre à gauche, et à l'endroit précis où il déboucha se tenait l'assassin. Il n'eut donc qu'à étendre le bras pour tirer à bout portant. Si, comme on l'a fait remarquer, l'automobile princière avait pris l'autre direction, la bonne, il eût fallu que le meurtrier traversât la rue pour se mettre à sa portée. Mais, peut-être, son geste eût-il alors été remarqué assez tôt pour être enrayé. C'est ainsi que nous sommes le jouet du sort, que des circonstances d'apparence insignifiante décident parfois de notre existence. Il n'a fallu, ici, qu'un moment de distraction, qu'une méprise de la part d'un serviteur, pourtant fidèle, pour vouer au néant deux êtres appelés à de si hautes destinées, pour bouleverser l'ordre de succession d'un puissant empire et mettre en émoi le monde civilisé. N'y aurait-il pas quelque chose d'extraordinaire, on se le demande, dans ces forces cachées, vagues, effrayantes, nous guettant sans cesse sur la route d'ici-bas, forces mystérieuses que, de main de maître, le poète Maeterlinck nous montra à la scène... Qui sait?... Qui sait?... Un autre poète, un satirique celui-là, vivant à une époque fort distante de la nôtre, puisqu'il était le compagnon d'armes de Henri IV, Agrippa d'Aubigné, protestant et ennemi juré de la Ligue, raconte dans ses mémoires un fait présentant quelque analogie avec celui qui inspira Maeterlinck. D'Aubigné avait à son service un jeune garçon muet qui, s'aidant de signes et d'un peu luvriture, tirait ô chacun son horoscope avec une précision saisissante. Son maître l'avant fréquemment interrogé sur certains détails de la Aie du roi: «Toujours, ditcl'Au-liigné, le tout, confronté à cent lieues de distancé avec les réponses du muet, se trouvait absolument exact.lTn jour, continue-t-il, l!>s filles du logis lui ayant demandé combien le roi vivrait encore d'années, le temps et les circonstances de sa mort, il leur répondit trois ans et demi, leur indiqua la ville, la rue, le carrosse, et décrivit le cœur du roi percé de deux coups de couteau, comme, en réalité, cela allait arriver...» Or, soit que d'Aubigné n'eût point oublié la prédiction du muet, soit que les menées menaçant le roi et dont il soupçonnait l'existence lui eussent rappelé que les temps fiaient proches, il résolut d'avertir Henri IV. Mais à l'heure où il se proposait d'aller le voir, un accroc à la selie de son cheval l'empêcha de sortir et il négligea de le faire ïéparer, ne croyant pas, d'ailleurs, le danger imminent. Le soir même, il apprit que Henri IV était tombé sous le couteau de Ra-ivaillac... Et ce fut en pleurant qu'il maudit ?on incurie. Henri IV, Ravaillac... c'est assez loin de l'attentat de Serajevo. Et pourtant, ce fait historique nous montre à quels fils légers est suspendue notre destinée! Une courroie qui se détache de la selle d'un cheval, un coup de volant donné mal à propos et voilà éteintes de précieuses existences! Maeterlinck a raison: il faut nous méfier des fortes occultes ou ennemies nous visant à chaque détour du chemin. Combien aussi ces influences mystérieuses semblent plus inquiétantes quand on les rapproche d'autres manifestations d'une nature intime, non moins étrange, relevant du pressentiment, î-e 19 juin dernier, quarante-septième anniversaire — coïncidence impressionnante — de la mort de Maximilien, son oncle, fusillé à Queretaro, le 19 juin 1867; le 19 juin donc, un peu avant son départ pour la Bosnie, l'archiduc, entendant la messe dans la chapelle de son magnifique château de Kono-pich, priait avec ferveur, chacun le remarqua. Quand, à la fin de la cérémonie, il se leva, sa pâleur était extrême, tandis qu'il disait à quelqu'un de son entourage: «Je pe sais ce que j'éprouve, mais j'ai le cœur [serré comme si un malheur me menaçait...» puis, sur un ton badin, en plaisantant, il I ajouta: «J'avoue que si quelque empêchement survenait, quant à ce voyage à Sera-Ijevo, je ne m'en désolerais pas...'» Et ce que ron a omis de dire dans les récits de ce drame terrifiant, c'est que le départ de la duchesse de Ilohenberg n'était nullement (décidé. Ce fut en voyant la tristesse de son rretari qu'elle résolut de l'accompagner, don-tnant comme prétexte à sa décision soudaine le désir de visiter certaine école de sœurs ■établie en Bosnie et à laquelle elle avait ac-Ifordé son patronage. ; On pourrait nous objecter que les forces [malfaisantes, qui paraissent se liguer confire nous, n'ont pas.toujours des conséquences désastreuses pour tous, car parfois, en [frappant les uns, elles élèvent les autres, Le ■revolver du conjuré serbe, en couchant dans [ia tombe l'archiduc François-Ferdinand et IBa fahme, élève au rang d'héritier de la i ( ] 1 ] 1 1 i i ] i i i < i ( ( ! J } ( s 1 ( 1 i 2 c 1 ( I 1 ( 1 i 1 ( £ ( i ( î ] 1 î 1 ) c 1 ( 1 1 v ! i c 1 1 ( J 1 1 ( i] ( ! c couronne d'Autriche-Hongrie son neveu Charles-François-Joseph, et la jeune archiduchesse, la princesse Zita de Bourbon, eux qui, hier encore, vivaient sur les marches d'un trône, sans que l'ambition de les gravir un jour eût jamais hanté leur esprit. Enfin, ce lâche assassinat qui fait trois orphelins et les condamne à l'obscurité, en relève d'autres de leur disgrâce. On annonce, en effet, que le frère cadet de l'archiduc Fro.nçois-Ferdinand, qui avait renoncé à ses titres pour épouser la fille d'un professeur de l'école polytechnique de Vienne, Mlle Czuber, va rentrer en jDOSsession de son titre d'archiduc et de son grade dans l'armée. Il vivait avec sa femme en Suisse, à Lugano, sous le nom de Ferdinand Burg. Leur mariage sera reconnu à la cour d'Autriche, comme une union morganatique, et la femme de l'archiduc sera pourvue d'un titre nobiliaire. C'est lempereur François-Joseph qui, en réglant le nouvel ordre de succession, en a décidé ainsi. Il y a longtemps que le malheureux souverain puise dans ses propres épreuves une touchante indulgence pour les faiblesses d'autrui. Là aussi, dans cette dynastie des Habsbourg si flagellée par le sort; la persistance des deuils paraît avoir une origine occulte — mystérieuse assurément. La seule conclusion à tirer de ces faits — tout en respectant la fiction poétique dont nous venons de parler — c'est que, en dépit de l'instruction et du progrès des sentiments humanitaires, le monde n'a pas marché aussi rapidement que l'on semble le croire. Comme à l'époque de Henri IV — pour ne pas remonter plus haut — comme il y a quatre cents ans, la politique et le fanatisme arment encore le bras des assassins et même plus fréquemment qu'alors. Voilà qui est humiliant pour notre époque. Christiane Lettre de Londres (Correspondance particulière du Matin.) Aristocratie britannique. — Les comtes de Wemyss. —• Le «chauffe-pieds» du roi. — Une longue vie parlementaire. — Le réactionnaire complet. Londres, 3 juillet. Au «peerage» de l'an 1275 nous rencontrons un premier baronet Sir John Wemyss. C'est sinon le chef d'un véritable clan écossais du moins un châtelain d'une certaine opulence qui a quitté sa montagne pour aller faire sa cOur à la reine d'Ecosse qui est alors Marguerite de Norwège. Peu après son ambition l'entraîne à déserter sa patrie et à offrir ses services au roi d'Angleterre Edward 1er. Il vient à Londres, s'engage dans l'année, obtient bientôt un grade qui le rapproche du souverain, et lut vaut sa faveur. En récompense d'on ne sait plus quelle action méritoire, il est nommé baronet et chargé.de réchauffer les pieds de Sa Majesté. C'est là une charge de cour instituée dès l'an 1154 par le roi Henry II, chef de la maison de Plantagenet. On gelait alors dans les résidences royales. Edward 1er tenait sa cour à la Tour Blanche, là où est installé maintenant notre musée des armures, et vainement on y brûlait des arbres dans des cheminées monumentales. Quand le souverain s'attablait pour présider son conseil ou pour prendre ses repas, le «chauffe-pieds» se glissait sous la table, s'accroupissait en silence devant son auguste maître et lui réchauffait les pieds en les enveloppant de laines épaisses, en les frictionnant à l'eau-de-vie, voire en déboutonnant son pourpoint pour se les appliquer sur sa poitrine nue. Cela exigeait une grande délicatesse de doigté et impliquait line confiance absolue. Cette fonction de cour a été maintenue très tard puisqu'il faut arriver à la révolution de 1649 et à Cromwell pour en constater la suppression. Il y eut des « chauf-fe-pieds » illustres, notamment celui de la reine Anne de Boleyn qui était un amiral en retraite, et celui de la grande Elizabeth qui fut le comte d'Essex. Un « cliauffe-pieds » de la reine Catherine d'Arragon, Sir Herbert Tal-bot, colonel général des gardes à cheval, fut arrêté, jugé, condamné et pendu à Windsor pour avoir, rapporte certain chroniqueur du seizième siècle, « abusé de sa situation ». Jacques 1er, fils de Marie Stuart et qui apporta l'Ecosse à l'Angleterre, avait pour «chauffe-pieds» une fort jolie femme, la comtesse de Salisbury. L'histoire ne mentionne point qu'elle ait « abusé de sa situation ». Elle prit sa retraite avec une pension de cinquante mille francs à l'avènement de Charles 1er. Un gouvernement s'honore en récompensant ■ largement ses bons serviteurs. Le premier baronet Sir John Wemyss demeura en fonctions jusqu'à la mort de son maître survenue en l'an 1300: Le nouveau roi, Edward II, le fit alors enfermer dans un cul-de-basse-fosse où ir expira mystérieusement en 1309. * * * Un « chauffe-pieds » était comme une sorte de confesseur; dans l'exercice de ses fonctions il i ecueillait tant de secrets d'État que sa captivité sans terme ou sa mort immédiate apparaissait à l'ordinaire comme lè gage le plus évident de sa discrétion. Aussi le deuxième baronet n'eut-il garde de revendiquer l'héritage de son père. 11 était officier de gendarmerie et il vécut surtout en province, aussi loin que possible des résidences royales. Il fit souche de braves hommes de guerre. On trouve un officier général de sa race en 1484, sous Richard III, et un autre en 3556 sous Mary 'l'udor. A dater de l'avènement de Jacques 1er, les Wemyss se rapprochent du trône et leur origine écossaise leur attire la bienveillance du souverain. Sous Charles 1er, un baronet Wemyss devient presque simultanément baron, vicomte et comte. 11 est baron Elcho de Methel. baron Douglas de Neidpatb. vicomte de Peebles, comte de Wemyss, — le tout en dix années, de à 1638. Pourtant, il ae sièse Doint dans la Chambre-Haute du parlement, ses titres ne lui étant conférés que dans la pairie écossaise, laquelle n'est représentée au parlement de Londres que par délégations électorales. Aussi le premier comte de Wernyss n'eut pas à intervenir politiquement dans les épisodes de la révolution. H soutint correctement le roi Charles lorsque celui-ci se réfugia en Ecosse et il l'abandonna non moins correctement à l'instant de son arrestation. Ainsi put-il vivre en paix avec le Protecteur et faire valoir quelques titres nouveaux à la restauration de Charles II. De nouveaux titres s'ajoutèrent alors aux premiers — notamment ceux de baron Munard et de comte de March — mais toujours seulement dans la pairie écossaise. La maison de Wemyss n'est entrée dans la pairie du Royaume-Uni que depuis 1821 et avec le titre de baron. Auparavant ses majo-rats s'étaient étendus par de brillantes et avantageuses alliances avec les Queensberry, les Middleton et les Rutland. L'héritier actuel de cette noble lignée est le dixième comte de Wemyss en même temps que le septième comte de March et le troisième baron anglais. Propriétaire d'une magnifique demeure dans St-James Place, à Londres, il possède les fastueux châteaux historiques de Gosford, d'Amisfield, de N'eid-path, d'Hay Lodge et d'Elcho. C'est un ancien colonel de volontaires. 11 a 55 ans. * * * Son père — qui vient de mourir et dont les funérailles' s'achèvent en ce moment —■ était né en 1818, soit trois ans seulement après la bataille de Waterloo' et sous le règne du fou George lit. Il a vu disparaître successivement la régence, George IV, Guillaume IV, Victoria, EdWarcl Vil et il a reçu, comme lord et comme membre du conseil privé, le serment de George Y. A sa naissance le roi de France se nommait Louis XVIII, l'empereur d'Autriche François 1er, le roi de Prusse Frédéric-Guillaume * III, l'empereur de Russie Alexandre 1er, le pape Pie VII et le président des Etats-Unis James Monroë. Il n'y avait pas d'Italie; il n'y avait pas de Belgique; il n'y avait pas de principautés balkaniques et l'Espagne était encore une grande puissance coloniale. Quand il est né,Napoléon n'avait plus que trois ans 'à vivre, l'empereur de Russie cinq ans, le roi de Prusse douze ans, le pape sept ans, l'empereitr d'Autriche dix-sept ans. Il a vu l'avènement de quatre^ rois à Berlin, de deux empereurs à Vienne, de six papes à Rome, de quatre tâars î. S; Pétersbourg, de trois rois en Italie, de trois rois en Belgique, de six rois ou reines en Espagne, en France de deux rois, un empereur, douze présidents de la République. 11 aura vécu, lui, dans une immobilité presque parfaite: sa carrière parlementaire a dure, sans la moindre interruption, soixante-treize années! De 1841 à 1883 il a représenté à la Chambre des Communes la même circonscription écossaise de Perth; à dater de '1S83 il a succédé à son père dans la Chambre des Lords. Et ce n'était pas un parlementaire négligent. En soixante-treize ans, il n'a ni pris ni sollicité un seul jour de congé! Il s'était marié deux fois; la première fois, en 1843, il avait épousé une fille du premier comte de Lichfield; en 1900, âgé de quatre-vingt-deux ans, il convolait en secondes noces avec une nièce de Lord Blaekburn qui n'avait pas tout à fait dix-neuf ans. En ces deux circonstances il s'était arrangé de façon à situer les cérémonies et les voyages de noces dans l'intervalle de deux sessions,. pour ne pas manquer une séance! Aux Communes, puis à la Pairie, il intervenait rarement comme orateur mais il était de toutes les commissions et il y dépensait son zèle sans compter. 11 n'aura connu que deux passions: le parlement et les bataillons de volontaires. * * * Ce vieillard si intelligent, si spirituel, si instruit, qui avait assisté pendant si longtemps à de si merveilleux événements, qui avait pu recueillir plus qu'homme au monde d'expérience et. de sagesse, était demeuré le plus encroûté des réactionnaires. Non seulement il répugnait aux innovations de la démocratie et du socialisme — suffrage universel, fonctionnement des syndicats ouvriers, etc. — mais il ne fallait pas lui parler du chemin de fer, du télégraphe, du téléphone, de l'automo-bilisme, de l'aviation, toutes inventions dont il s'attachait, en d'amusants paradoxes hardiment soutenus, à démontrer l'inutilité. Chez lui on s'éclairait à la lampe Csrcél ou au moyen de belles bougies en cire et. il y avait encore sous la remise une chaise de poste pour les voyages entre Londres et les châteaux. Lord Wemyss n'a voyagé en chemin de fer que sur le continent. Il condamnait tout particulièrement les transports publics à bon marché, les omnibus, les. tramways, estimant que, par privation d'exercice, ils conduiraient les piétons à l'atrophie de leurs membres inférieurs. — Dans cent ans, disait-il, tous les Anglais seront culs-de-jatte. Nous ne trouverons plus de fantassins pour l'armée. | Au point de vue militaire, il tenait bon pour les bataillons de volontaires et il avait activement contribué à leur organisation dès 1859.Colonel du régiment écossais de Londres, il protesta avec la dernière énergie contre les transformations de Lord Haldane qui,en remplaçant les volontaires par des réguliers territoriaux, l'avaient privé de ses épaulettes. Depuis quelques annees il combattait la propagande du feld-maréchal Lord Roberts en faveur du service obligatoire. Quant à la vapeur, il lui reprochait d'avoir tué l'agriculture. Sans doute avait-il raison lorsqu'il constatait que la puissance de la reine Elisabeth ne devait rien à la mécanique, et que nous formions tout de même une grande nation avant l'invention de la télégraphie sans fil. — Mais tout cela passera, disait-il avec confiance.Hélas, c'est lui qui a passé. Harry LES FAITS DU JOUR A PROPOS DE L'ALBANIE M. Williams, ministre des Etats-Unis à Athènes, a fait de nouvelles déclarations, afin d'éviter, dit-il, les nouvelles infortunes dont on est menacé. 11 agit ainsi, ajoute-t-il, sans entenie préalable avec M. Zographos, ou avec le gouvernement hellénique. Ma première déclaration, dit M. Williams, a été critiquée; j'avais soi-disant fait peser trop de responsabilité sur le prince de Wied. J'aL pourtant appuyé ma thèse sur les faits suivants, que le prince de Wied ne pourrait pas nier: Le colonel Thomson a été nommé par le prince de Wied, commissaire général à Argy-rocasti'o et à Coritza. Il s'est entendu avec M. Zographos, et des conditions logiques de conciliation ont été proposées. Le prince de Wied, qui dirigeait alors les affaires politiques d'Albanie, ne prenait nullement en considération la commission de contrôle internationale.Dès le retour du colonel Thomson, le ministre albanais repoussa le projet présenté par le colonel. Essad pacha demanda alors 25,000 hommes, afin d'entreprendre une campagne contre les Epi rotes. Le colonel Thomson lui opposa un refus, en indiquant qu'Une pareille campagne coûterait beaucoup de sang, provoquerait des haines religieuses et durerait de longues aimées. La proposition d'Essad pacha demeura sans résultat; mais le prince de Wied rappela le colonel Thomson, éloignant de la sorte des affaires politiques le seul homme qui voulût la paix. I.e prince assuma par là une grande responsabilité de la situation. Le prince de Wied est un homme d'un caractère faible et les puissances qui l'ont, nommé ont également assumé une part de responsabilité.Pour M. Williams, la commission de contrôle internationale est composée de personnes qui* ne sont pas à même de créer un Etat; il les taxe d'incapacité, n'exceptant de ce jugement qu'une seule d'entre elles. «Le prince de Wied, dit-il, doit être considéré comme responsable de ses ministres, qui n'agissent que pour sauvegarder leurs propriétés au lieu de songer au bien-être de la population ». Plus loin, M. Williams dit que devant la situation de Valona, menacée au Nord par les insurgés musulmans, au Sucl par les Epirotes, il ne manqua pas de donner aux notables de cette région, après entente avec M. Zographos, le conseil de proclamer leur indépendance; celle-ci serait devenue une réalité si l'arrivée des navires autrichiens et celle d'un délégué allemand auprès de la commission internationale n'avaient point arrêté les négociations.Attirant tout particulièrement l'attention sur la situation créée par la marche parallèle des Epirotes et, des musulmans,^lesquels fatalement en arriveront aux mains, sans que les puissances puissent intervenir, M. Williams craint que les musulmans ne marchent ^ bientôt sur l'Epire et ne provoquent ainsi une guerre religieuse. La ratification de l'accord de Corfou par les puissances arrive trop tard, à son avis, pour que l'Europe puisse défendre l'Epire. Il conclut que l'Albanie, aujourd'hui encore, est propre au «self go-vernment », «à condition qu'elle puisse être débarrassée des influences criminelles qui agissent à Durazzo ». Fox. L'assasmat de Serajevo LES FUNERAILLES DES VICTIMES VIENNE, 3. — Les enfants de l'archiduc François-Ferdinand sont arrivés cet après-midi a quatre heures et demie, accompagnés de la comtesse Henriette Chotek, sœur de la duchesse défunte, et se sont rendus, à sept heures et demie du soir, a la chapelle de la Hofburg- pour prier auprès du cercueil de leurs parents. Ce furent des scènes déchirantes. Les enfants ne cessaient de pleurer et de sangloter. Les pauvres orphelins ont prié environ une demi-heure, puis on les a conduits au Belvédère, où ils passent la nuit. La princesse Sophie, âgée de treize ans, a conservé un calme admirable. — Dieu a voulu que. papa et rnaman nous fussent enlevés ensemble, a-t-elle dit, car papa n'aurait pu vivre sans maman et maman sans papa. On raconte encore à ce propos que lorsque l'archiduc et la duchesse eurent décidé leur voyage en Bosnie, la petite princesse dit à ses parents: — Maintenant, et jusqu'à votre retour, je prierai Dieu pour \ ouV POCHLARE, 3. — Les cercueils de l'archiduc défunt et de la duchesse sont arrivés ici à minuit et demi. Us resteront ici dans le wagon spécial jusqu'à 2 h. 30 et seront transférés à Artstetten. Les autorités civiles et militaires étaient présentes à la gare. UN SERVICE DE REQUIEM CELEBRE A BELGRADE BELGRADE, 3. — A l'occasion des funérailles de l'archiduc François-Ferdinand et cle la duchesse de Hohenberg, une messe de «Requiem» a été célébrée aujourd'hui, en l'église catholique de Belgrade, en présence du prince-héri tier, du maréchal de la Cour, colonel Ostoïtch, de M.Pachitch,président du conseil, du général Grouitch, de plusieurs ministres et de nombreux officiers généraux et supérieurs et de fonctionnaires. Après la cérémonie, le docteur Stowak, chargé d'affaires d'Autriche-Hongrie, a reçu les condoléances des personnalités présentes. L'officeux Samouprava publie uh long article intitulé; « Devant la tombe ouverte », dans lequel, flétrissant les attentats de Serajevo, il parle avec beaucoup de pitié de l'archiduc et de la duchesse défunts ainsi que du vieil empereur.En général, le ton de toute la presse serbe est plus modéré aujourd'hui. Aucune démarche n'a encore été faite auprès du gouvernement serbe en vue d'une enquête au sujet du séjour à Belgrade des auteurs des attentats de Serajevo et d'une instruction judiciaire. En même temps on déclare que si une pareille démarche était faite, le gouvernement serbe ne manquerait pas de déférer à ce désir en se basant sur la législation serbe et le droit international. MILAN PRIBITCHEVITCH PARIS, 4. — A propos dés nouvelles parvenues de Vienne relativement aux aveux des assassins de Serajevo et de la mise en cause du commandant de l'armée serbe Milan Pri-bitchevitcli, le Temps a reçu la Visite d'un officier serbe de passage Paris qui lui a fait la déclaration suivante: « Tous les officiers serbes qui sont à Paris connaissent très bien M. Pribitchevitch. 11 n'a jamais appartenu à l'état-major de notre armée. Il est commandant d'infanterie. 11 n'est pas capable de tremper dans un complot .Nous sommes convaincus que c'est la politique qui dicte aux autorités de Serajevo de mettre en cause M. Pribitchevitch, car il ne faut pas oublier que sou frère aîné est le journaliste serbe le plus 'réputé de la Croatie et un des chefs les plus écoutés de la coalition serbo-croate. Il a été d'ailleurs mis en cause lors de tous les attentats et procès de haute trahison, par exemple lors du procès d'Agram, où ses deux frères ont été accusés de haute trahison, et lors du procès Friedjung, où on l'avait accusé d'avoir touché de l'argent du gouvernement de Belgrade pour les affaires politiques en Croatie. Mais il a été prcmvé que toutes ces accusations étaient fausses. » La mise en cause de MilSn Pribitchevitch tend à compromettre non seulement son frère d'Agram, mais aussi le maréchal Putnik, généralissime des armées serbes, puisque les dépêches disent qu'il a agi sur ordre du chef d'état-major général de l'armée, et en dernier lieu l'Association patriotique serbe bien connue, 1a. Xarodna Oilbrana, qui a rendu tant de services à l'éducation militaire des paysans serbes, et dont lè commandant Pribitchevitch est un des membres du comité les plus actifs. » POURQUOI GUILLAUME II N'ETAIT PAS A VIENNE? BERLIN, 3. — Une agence avait répandu aujourd'hui la. nouvelle que l'empereur Guillaume se rendrait la semaine prochaine à Ischl pour exprimer personnellement ses condoléances à l'empereur François-Joseph. Le hokal-Anzeigèr dément cette information et annonce que Guillaume II partira la semaine prochaine pour son voyage dans les eaux scandinaves. Le Lokal-Anzeiger reçoit de Vienne une dépêche ainsi conçue: « Le fait que l'empereur Guillaume a renoncé à son voyage à Vienne est dû surtout à des considérations relatives à la santé de l'empereur François-Joseph, à qui toutes les fatigues des réceptions obligatoires pouvaient devenir nuisibles. En tout cas, l'absence de Guillaume II n'a rien à voir avec l'arrestation de deux individus suspects venus récemment de Serbie. » INFORMATION ITALIENNE MILAN, 3. — Le Secolo est informé de source politique viennoise que la police de Vienne a décliné toute responsabilité dans le cas où Guillaume II assisterait aux funérailles de l'archiduc François-Ferdinand. En effet, on n'estime pas que Vienne soit un lieu très sûr pour les têtes couronnées, étant donné que le complot de Serajevo a des ramifications dans tout l'Empire. Suivant le conseil de l'empereur François-Joseph lui-même, Guillaume II a renoncé à son voyage a Vienne. La situation en Orient L'INCIDENT BULGARO-ROUMAIN SOFIA, 3. — Le ministère des affaires étrangères a remis à la légation de Roumanie une note par laquelle, tout en exprimant ses regrets au sujet du malheureux incident de frontière qui a été signalé, le ministère informe la légation que le gouvernement bulgare est prêt à désigner de son côté, d'accord avec le gouvernement roumain, les membres d'une commission mixte qui procéderait à une enquête sur les lieux et établirait les responsabilités.LES PROCHAINES ELECTIONS EN SERBIE BELGRADE, 3. — Les partis jeune-radical, nationaliste et progressiste ont signé une entente par laquelle ces trois partis d'opposition s'engagent à présenter une liste commune de candidats pour les prochaines élections. Dans les mitiepx de l'opposition on se déclare convaincu 'qu'à la suite de ce compromis le cabinet Pasitch sera battu aux élections.LES PACHAS ALBANAIS EN VOYAGE VIENNE, 3. — Turklian pacha, président du conseil des ministres d'Albanie, est arrivé à Vienne ce soir. NAPLES, 3. — Essad pacha part demain pour Paris. DJSMAL PACHA A PARIS 1 PARIS, 4. — Djemal pacha est arrivé à Paris à 9 heures du matin, salué à la gare par de nombreuses notabilités françaises et ottomanes. -- 1

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Dit item is een uitgave in de reeks Le matin behorende tot de categorie Liberale pers. Uitgegeven in Anvers van 1894 tot 1974.

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