Le matin

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s.n. 1914, 06 April. Le matin. Geraadpleegd op 26 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/g73707xt42/
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R Av;<il 1914. BJ SLJST PAGES —CiryQCIjîiyTIMÈ» ' •~ ■f-rT>T"l'':" ' - ',*wV- IX • :™»~. V, i~. ; !.. t. .*... 7 —- ■. Tzz^rr^r. T Année ' 1111 N° 96 RÉDACTION 39 ViEi^-LE BOURSE, 39 ANVERS Téléphone Rédaction : Sî 1 Y 4j3onïï-eIïiell-^s • l Un an . . ■ . -fr- 2** i,vers Six mois ® " { /Trois mois .... -î.J»c> ®S'ÎÎ5Î MÉMEO» Six moi!. «-ÎJJ» 1 } Trois mois .... î» «*> Mmer: France, Angleterre, Allemagne et Union S® ar—, fr.O.OO^- Hollande et tond-Duché, par trimestre, fr. Ï.OO. L'abonnement se poursuit jusqu'à refus formel. LE MATIN JOURNAL QUOTIDIEN ADMINISTRATION 39,VIE!LLE BOURSE, 39 AMVER8 Téléphone Administration : Si <51. C. de CAUWER, Directeur An n onces : Annonces la petite ligne, lr. 0.30 Annonces financières id > 1 OO Réclames la ligne, > l .SO Faits divers corps id. » 3<W> Chronique sportive id. t 3 OO Faits divers fin id. > 2.00 La Ville id. > S.OO Emissions Prix à convenir. Les annonces de la France, de l'Angleterre et de l'Anuhique sont exclusivement reçues à Bruxelles chez MM. J. Lebegue 4 Go. Ce que pensent de nous les autres.. Il est évident que tous les peuples ne nou considèrent pas de la même façon: pou le Français, la Belgique est une espèce d petite France, en sous-ordre où la grand écoule facilement ses modes, ses livres, se pièces dè théâtre, où on lit ses journaux e où ses orateurs sont toujours sûrs d'êtr applaudis en prononçant des toasts dans le banquets d'expositions; pour l'Allemand c'est un pays où l'on gagne aussi facilemen de l'argent qu'en Allemagne mais où l'oi vit plus libre et à meilleur marché; pou l'Anglais, la Belgique est une concurrent déloyale; elle s'est emparée indûment di Congo, qui appartenait à l'Angleterre, corn me le restant du monde, ses agents pressu rent le nègre et, quand l'idée leur en vient ■lui font couper les mains — ce qui est assu rément un singulier moyen de l'habituer ai travail; pour l'Italien, le Belge est un mon sieur qui boit de la bière, fume la pipe e fabrique des locomotives... Ainsi de suite chacun nous jugeant à son point de vu d'après les traits principaux qu'il croit de couvrir en nous; mais, prise dans son en semble, l'opinion générale n'est pas mau vaise. Au contraire, et il est toujours consc lant de pouvoir se le dire. Il arrive cependant que des voyageurs, ai tempérament plus observateur ou qu'un sé jour prolongé parmi nous, dans un but dé terminé ou non, a mis à même d'approfon dir notre caractère national, emportent ei nous quittant des impressions moins soin maires. Ce qui d'abord frappe ceux-là, c'es la démarcation très nette que les opinion politiques ont creusée dans les diverses clas ses de la société. Ils ne comprennent pa que l'on ne puisse vivre heuroux et satisfai sous un régime de liberté que n'égale celu d'aucun pays du monde: «L'esprit de part peut être plus vivace, d'une nature plus aï dente ailleurs, nous disait un jour, à propo de ces divergences, l'un de ces étrangers, ui consul qui représenta longtemps à Anver lune des grandes puissances centrales, mai nulle part il n'a crée des divisions aussi pro foute. Elles è'etèiïcîé'rit jusque* dans les fa milles, se transmettent de père en fils, com me jadis celles qui naissaient de l'esprit d cas te, et donnent aux hommes et aux chose une physionomie différente selon la couleu politique. C'est au point que nul ne peut s vanter de connaître la Belgique, s'il ne l'i etudiee sous ses deux aspects absolumen stmctSi la Belgique libérale et la Belgiqu catholique.»... Cette étude serait plus compliquée aujoui • mu: car il y a désormais une troisièm JW 9ui compte: c'est la Belgiqu socratique et sociale. Mais il en est un te aussi déjà presque oubliée et que nou i oyons que trop disparaître de plus ei P s, sous l'influence, sans doute, de la dei e venue: c'est la Belgique vraiment bel la nous *aut> disait Gambetta ; ®e, <îuelque temps avant sa mort, c kiim,»1S réPublique bourgeoise, ni la répu v-i,.!re^0cra^cIue» n* la république dé «rauco^ourgeoise; mais c'est la républi W(.n^1Se! tou' s}mPlement.» Avec com en ïin, \aii?n Pourl'ions-nous paraphraser j j'want, cette fière déclaratioi loul fr,US n?a's quand il déplorait qu dirait ;i *'fnce> & son époque — hélas! qu sacrifié \ !?• revenait a la nôtre... — étai cSl mt.érêt Politique. fc ni w, ^U01 nous en sommes arrivés n sans mf°lns' et nous aU°n?, nous allons., nousfaif18 nous aPercevoir de l'effet qu vînt nT Sur la Salerie. Celle-ci, en nou mentait atl8e.r dans notre bourbier parle B'cn ukp naaUI*ait droit de s'amuser; ell parfois mJ„ au c°ntra.ire, nous prodigu -comn?e 6S aver^ssements charitable venus rip r6UX' par exemple, qui nous son loi militériVeinS c6tés lors du débat sur 1 conseils inutile, d'ailleurs; ce forts des im ns le tumulte des ei Voik des if?,! ?01Jr se cramponner au pou S;ri tumnito . a^tres Pour les renvei neux d'an-iv- acci!0^ encore le vent fu k nos hnnn ^ui souffle sur une parti façonàTZ , : E- puis' nous avons un aes d'intérêt tw- i6r les Srands problè a servir avanu ? ' qui consiste à nou Adversaires ' aL , pour faire échec à no 'roblèmes f amoindrissons, ce, its côtés «n* es Pren°ns par leurs pe lu pays.' r'.', e8ard P°ur les intérêts réel oi colonialp ri-.31115!1 01116 la réforme de 1; 'enir> l'existé aquelle sont en jeu l'a :o®me k MatiTi m®.me. de notre colonie ^nt une mw ,a dernièrement, de Employés q"!ftl0n de fonctionnaires e N'ï'esjxrit cléiiL ,q,ie1stl°11 bureaucratiqu ls trait commp i? o Z,favoritisme y aient lien mince à cM ■ ? e' Pai'alt cependan Tendre. ' Tout - ^ graves résolutions i amanière dp nrfVldemment, dépend d lVec raison . choses= si Ces a'sser sacrifier 011 ? occuPe de ne pa le fonctionné s defense une catégori fs> U faudraitres.Pectables et expérimen evier le débat S??™ , S® garder de fair nPrincipal'Un transf°rmant l'accessoir eurs>ajoutP n!Xtemp-e' entre mille d'ai] er «mment ]P, ^reS a seule fin de rappe 'aire chez no« î • . °s,es se Passent d'ordi Et Z s le8lslateurs... '0usiuge aPu°ribf.hblempat par eux que l'o J ge au dehors- Est-ce à tort? Pas ton à fait, peut-être. On a dit que Paris et li Chambre française ne sont pas la France En effet, des événements historiques sem • blent donner créance à ce paradoxe: en 1870 Paris et le Corps législatif voulaient lf guerre et la France n'en voulait pas. Néan s moins, deux choses reflètent toujours plu: 1 ou moins fidèlement un pays: c'est son par e lement et sa presse. On np comprendrai e pas qu'il en fût autrement.' Or, en Belgi ® que, la Chambre ne peut offrir plus qui l'image d'une nation entreprenante, active e mais endormie par une longue ère de pros s périté matérielle, ne se figurant même pa: ' que sa sécurité pourrait être troublée e trouvant dans la chicane politique une sor 1 te d'exutoire à ses énergies combatives. I ^ y a quelques semaines, le correspondan 3 bruxellois du Matin signalait une séance di 1 la Chambre où, comme jamais peut-être, le; banquettes n'étaient apparues aussi com plètement dégarnies. Il mettait à le consta ' ter une certaine amertume et il y avait d( quoi: cette séance était consacrée à la dé 1 fense nationale! " Au surplus, pourquoi s'étonner? D'abord la défense nationale constitue une fort mau ; vaise plate-forme électorale; ensuite, qu 3 s'imaginera jamais qu'un jour pourrait ve nir où il faudrait mobiliser l'armée, envoyei à la frontière nos régiments et nos canons1 Ce sont là des éventualités, certes, mais s lointaines, si improbables... On s'arme poui faire comme tout le monde, parce que 1< 1 vent est aux armements. Mais on a le temps d'y penser. Et finalement, tout cela pourrai" changer à la moindre alerte un peu sérieu se. Rien ne dit que le pays ne sache se met 1 tre alors à la hauteur du danger, ni que " la Chambre ne trouve en elle autant d'éner ^ gie et de désintéressement que n'en montre s la Convention elle-même. Nul doute qu'il er " serait ainsi. En tous cas, en pareille occur ® rence, de ce que nous sommes aujourd'hui . avec nos qualités et nos travers, et quo: f qu'en pensent les autres, on aurait certaine 1 ment tort de conclure à ce que nous pour " rions être demain. Simplica 5 ; Reportage parisien (Correspondance particulière dit, Matin.J - Les conclusions de la commission d'enquête 3 — Les dernières séances de la Chambre. — 3 Une nuit. r Paris, 4 avril. 3 Semaine politique. La commission d'enquê' î- te termine ses travaux. La Chambre discute t ses conclusions. M. Briand prononce un dis 3 cours au banquet du Parti républicain socia liste et M. Barthou à celui de l'Alliance répu . blicaine-démocratique. a Je note, entre parenthèses, qu'on mange ^ beaucoup chez les parlementaires. Dès que 3 l'un d'eux a le désir d'exprimer un program e me, un banquet s'organise. C'est ainsi que s chaque fois que la Fédération des gauches i se met en mouvement, Potel et Chabot son' . conviés. Les cuisiniers et les restaurateur; doivent adorer les politiciens. . Mais bornons-nous. Ce fut mercredi soir une stupeur générale e lorsque le texte des conclusions adoptées pai - la commission d'enquête fut porté à la con - naissance du public, par les éditions spécia - les des journaux. Certes, personne ne s'atten . dait plus à un réquisitoire impitoyable, mais de là à cette plaisanterie, il semblait qu'i ' dût y avoir loin. Je crois d'ailleurs qu'il n'eu guère été possible de produire un travail ca 3 pable de mécontenter autant de monde -» tout le monde. M. Jaurès s'en rendit lui-mêm< t tellement compte qu'il écrivait le lendemair matin dans l'« Humanité » : « Il faudrait qui j j'eusse la naïveté d'un néophyte pour pense] que les conclusions de la commission ne se ' ront pas attaquées de toutes parts. » Elles le furent, une heure après avoir ét< s lancées dans le public, et ce fut à qui agoni - rait davantage les parlementaires qui s'étaien e érigés en juges pour accoucher d'un tel ju 3 gement. Dans la presse, même impression s Dans le peuple, l'éclat de rire, la colère ou li i plus cruel haussement d'épaules. Et les « Ji vous l'avais dit ! » de courir parmi les grou pes. p Ai. de Lanessan résuma fort bien, dès jeud matin, l'opinion de tous, disant : « Le bu - était large, élevé, de superbe allure; mais oi - aurait dû se rendre compte que, seuls, au . raient pu l'atteindre des hommes placés pa: , les lois et par les mœurs au-dessus ou ei dehors du pouvoir politique, du pouvoir ju 3 diciaire et du pouvoir financier. Et de son côté, M. Latapie écrivait fort jud: 3 cieusement dans la «Liberté»: «Le scandai 3 aurait pu tourner à l'honneur du régime. E! 5 oui! Si les hommes qui l'incarnent avaien _ dénoncé le crime avec force et requis immé , diatement avec la rigueur qui s'imposait 3 Alors, ils se seraient tournés vers la nation e 1 ils auraient pu dire: — Voilà ce qu'est la Ré - publique! Elle est le régime de l'honnêteté e , de la lumière. Rien ne prévaut chez elle cou - tre la vérité et contre la justice.» t Au lieu de cela on a ergoté sur des mots e , c'est à peine si le vocable qui blâmait a ét J supporté par certains d'entre les commissai ~ res. Aucun de ceux-ci ne s'est élevé au-dessu t des partis, des clans, des amitiés de couloir i Chacun a défendu son maître, avec une fidé 3 litc touchante assurément, mais assurémen t aussi fort inopportune en l'occurence. Le 3 amis de M. Briand se sont battus avec acliai 3 nement, griffes et ongles en avant, contre le ~ amis de M. Caillaux, et les soutiens de M Barthou ont ferraillé contre les féaux de M e Monis, sans songer à rien autre qu'à se défen e dre mutuellement, qu'à se sortir blancs com -< me neige de l'aventure. M. Jaurès n'a-t-il pa dû mettre sa démission dans la balance -. pauvre balance déjà faussée! — pour faire ad mettre ces quatre mots: «déplorable abus d'in fluence» et n'a-t-il pas été obligé d'autre par 1 de supprimer totalement ceux-ci: «exposés ai t juste blâme de tous les citoyens»? i Mais si MM. Monis et Caillaux n'ont pa: commis un «déplorable abus d'influence»,pour I quoi les blâme-t-ôn? De quoi blâme-t-on les magistrats sur qui la pression a été exercée' ' Et comment la plupart des commissaires n'ont 1 i ils pas compris qu'il était réellement absurde - 1 de reprocher à MM. Bidault de l'Isle et Fabre ; 1 de n'avoir pas opposé une résistance plus . ferme à la demande qui leur répugnait, alors t qu'eux-mêmes sont tout près d'excuser préci sèment cette demande même? [ Mais on n'en finirait pas si l'on voulait énu ! mérer les innombrables contradictions déni i fourmille le procès-verbal de la Commissior - et c'est un volume entier qu'il y aurait à écrire 5 sur les négligences coupables de gens qu; ■ étaient les représentants du pays et à qui ce^ ' lui-ci avait confié le terrible honneur et le j pouvoir redoutable de juger leurs frères. J C'était ûne lourde tâche. Ils s'en sont ac-t quittés en écrivant un acte de vaudeville. s * * * Ce qu'on nomme à la Chambre « le scan- , dale » attira jeudi et vendredi au Palais-Bour- ' bon une affluence considérable. Dès cinq heu- ' res du matin, une vingtaine de pauvres bougres s'accrochaient aux grilles, dans l'es- , poir de revendre, vers trois heures de i après- - midi, leurs places aux plus offrant. Ce fait ne i s'était pas vu depuis les audiences, au Palais . de justice, de l'affaire Steinheil... Etrange , rapprochement. Dès midi et quart, des « da-, mes » en toilettes claires, aux chapeaux de . paille largement enrubannés ou fleuris, 1 étaient juchées sur les hautes pierres d'où ' montent les lances noires qui closent la sévère ; maison. Réunion bien parisienne. Papotages, s sourires, éclairs de dents blanches. Attente ; fiévreuse. On se serait cru à la Sorbonne, un ' de ces après-midi où M. Bergson donne son cours. Quelques hauts-de-forme scintillaient. 'l On se passait des sandwiche6. Chacun faisait ! des « mots ». A une heure, la « queue » était compacte et . se prolongeait jusqu'à la gare des Invalides, i Mais l'impatience commençait de gagner la ■ foule et l'on s'aigrissait. Les bonnes places avaient été mises aux enchères. Un camelot de ma connaissance obtint de la sienne cent-dix francs, ni plus, ni moins. Enfin on ouvrit les grilles et se fut la ruée. A trois heures dix-sept, M. Paul Deschanel ouvrait à son tour la séance et le public (la questure, pour trois cents places disponibles, avait reçu plus de vingt mille demandes de cartes !) ouvrait ses oreilles. Pauvre public ! Alors qu'il s'attendait à des bagarres, à des injures, à des coups, il dut subir d'abord ub «..«• l'aviation militai re, sur les grèves de Marseille, sur les sages-femmes et sur le Conservatoire, sur le tribunal d'Alger et sur les mutations cadastrales...— Cadas... quoi 7 — Cadastrales, oui madame ! On ne parlera de l'affaire Rochette qu'à , cinq heures... — Non!... Si! Je me demande encore comment le comman-. dant Driant qui interpella au sujet des avia-. teurs militaires ne fut pas lacéré en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, par , des centaines d'épingles à chapeau ! i Mais M. Delahaye monta à la tribune. Un . long frémissement courut dans l'assemblée, ! puis, tout aussitôt, le silence se fit, profond, i et pendant quelques secondes on eût entendu ; voler... la petite épargne ! ; L'accusateur pnblic de l'affaire Monis-Cail-laux est un homme sombre. Les cheveux et la barbe sombres, les yeux sombres, les sour-: cils épais et les moustaches en crocs, les na- • rines pincées, les plis du nez violemment ■ elessinés, le regard cruel et le front coupé ■ par une ride qui ressemble à une balafre, M. • Delahaye apparaît assez comme un brigand ; de mélodrame. A la tribune, c'est un diable [ qui sort de sa boîte, et qui fait peur aux bel-; les madames. Son réquisitoire fut dur jusqu'à la bruta- - lité. Son auditoire, attentif et frissonnant. i Jules Delahaye a la réputation d'être un t violent, et pourtant aucun orateur n'est aussi ; calme que lui à la tribune. Ce sont les faits 1 qu'il raconte, les vérités qu'il dit avec courage ■ qui sont violents; ce n'est point lui. Il est certain qu'aucun parlementaire n'oserait por- i ter devant la Chambre les actes d'accusation - motivée qu'il justifie avec la plus implacable t logique et le plus étonnant sang-froicl... Jules • Delahaye fustige des coupables, et ils se tai- • sent. Quand l'un d'eux ose une interruption : qui provoque un mouvement, l'Accusateur • avale une gorgée d'eau, s'adosse à la tribune, - attend que le silence soit rétabli, puis il re-. prend, plus tranquille que jamais, l'acte d'ac-' cusation. ' C'est un justicier. Il obtînt un sucés sans 1 précédent. : \ Le lendemain — c'était hier —• tout le monde avait oublié ses paroles. Dire ce que furent les deux séances de Vendredi — séance de e l'après-midi et séance de nuit, laquelle se pro-longea jusqu'à deux heures du matin — se-t rait tâche ardue et presque impossible. Il n'y a pas de mots pour rendre avec exactitude le spectacle de cette assemblée en folie, de ce j public en délire. J'ai assisté à bien dès séan-. ces de la Chambre. Jamais je n'ai constaté t pareille fièvre, éprouvé sensation semblable . à celle qui se dégagea de ces derniers débats. La séance de l'après-midi avait été écrasante, t Discours sur discours dans une atmosphère 5 de bataille; chaleur incroyable; colère de gens " venus là par curiosité et qui n'entendent ou 3 ne comprennent rien. A la tribune, les accusations se succédaient, 1 et les défenses et les justifications. M. Aris-t tide Briand prononça, d'une voix d'abord un 5 peu troublée, mats bientôt d'une clarté ad-. mirable, de remarquables paroles. Son geste 3 sobre, son verbe éclatant, firent une impres-i sion profonde et, lorsqu'il flétrit les habi-. i tudes et les mœurs de la démocratie, lorsqu'il - étala au grand jour les plaies du régime ac- - tuel, il fut le Briand qu'il sait être parfois. 51 un orateur Unique auquel personne ne résis--1 te. Aussi des tonnerres d'applaudissements - roulèrent-ils sous les hautes voûtes du Palais- - Bourbon, quand il regagna sa place dans l'hé-t micycle. M. Barthoireut moins de succès. Il i eut "beau revendiquer hautement ses respon- | sabilités, trop de rancœurs se sont accumu- ; ' lées contre lui depuis qu'il crut devoir dévoi - 1er le document Fabre. M. Sembat fut pleir i d'humour et M. Doumergue intervint bier ' inutilement. Mais le soir, l'orage éclata, pour ne pa: ! dire la tempête. Lorsque les Parisiens appri : rent qu'il y avait une séance de nuit à le ' Chambre et que les sanctions tant attendue: i y seraient rendues, tous se précipitèrent ver: le Pont de la Concorde. Tels qui s'étaient pro posés d'aller voir Chrysis somptueusement dé vêtue à la Renaissance ou Guitry en peignoii de bain au Gymnase, se firent conduire er hâte — les fous ! — au Palais-Bourbon. De : vant les grilles, ce fut bientôt un défilé inin terrompu de limousines élégantes d'où jail lissaient en flots tumultueux des dentelles de la soie, des robes décolletées et des habit: noirs. Et comme ne pénétrait pas qui voulai dans l'enceinte fameuse, que la garde veil lait aux barrières, on entendit maintes pro testations véhémentes, de petits cris effarou chés, puis des insultes et des injures, et c'es tout juste si tout ce beau monde endiamantf n'en vint pas aux coups et à l'évanouisse ment ! Lorsque enfin la séance fut ouverte — pu être ouverte — les invectives commencèren aussitôt de pleuvoir. M. Delahaye interrom : pait. M. Pugliesi-Conti hurlait. Le président M. Deschanel, menaçait de se couvrir et M Jaurès parlait, parlait intarissablement. M Colly affirma que M. Briand „ avait parle « avec des trémolos dans la voix," comme ur saule-pleureur » ! Finalement, on vota. Mais on avait écouté tant de discours et les oreil les avaient enregistré tant d'opinions diffé rentes — forfaiture, pas de forfaiture; pour rfture, régime pourri, République triomphan te, clarté, lumière; blâmes, justice, Haute Cour 1 — que personne ne savait plus qui étai innocent et qui était coupable. Aussi dans ur tumulte indescriptible, des gens à mines fé roces, que l'on eût cru prêts à s'entretuer oi à s'envoyer à la guillotine..., rapportèrent-il: un verdict d'acquittement général, et la der nière séance de la législature fut levée, ai milieu d'une déception unanime. Une jeune femme, qui rattachait un mer veilleux manteau de soir de satin cerise, di à son mari, en passant près de moi : « Nous aurions mieux fait d'aller chez Guitry. » Il était deux heures du matin. Guy Marfaux. LES FAITS OU JOUR OPTIMISME OU PESSIMISME L'incendie se rallume dans les Balkans. Il ar rive ce qui devait arriver. Les Epirotes, ou plus exactement, les Grecs de l'Albanie du Sue qui sont majorité ne veulent pas du joug d'ui peuple arriéré. Désavoués par le gouverne ment grec, le roi Constantin et M. Venizelos m is soutenus ouvertement par le peuple grec ils sont entrés en pleine révolte et ils ont com mencé par battre à plate couture les gendar mes albanais. Et l'on parle d'une intervention armée d< l'Autriche et de l'Italie. Certes, l'opinion publi que en serait désagréablement surprise. Il es absurde et monstrueux de soumettre un peu pie civilisé à un Etat anarchique et barbare Quoi qu'il en soit, Berlin est optimiste: «La pensée d'une intervention, déclare-t-oi ■ au docteur Lederer, le distingué collaborateu: du Berliner Tageblatt, ne peut être envisagéi en ce moment. Il est impossible aussi de par 1er d'une rupture ou d'une interruption de; négociations entre les puissances au sujet d< la question de l'Epire. Il est probable que 1. Triple-Entente dans très peu de jours aur; • concerté sa réponse à la dernière note grecqn concernant ce sujet; un projet de réponse a ét présenté par la France, a été approuvé pa: j l'Angleterre, et il est en ce moment l'objet d« l'examen russe. «Vous savez que la Triple-Entente a donn son acceptation en principe à la rectificatioi de frontière à Argyrocastro; elle est aussi dis posée à demander des garanties au gouverne ment albanais qui soient conformes aux vœu. des populations grecques. Comme, d'autre pari des divergences de principe n'existent pas dan cette question entre la Triplice et la Triple Entente, il faut croire que lTon arrivera sou bref délai à répondre de façon satisfaisante , la note grecque. C'est seulement dans le ca où la pacification que l'on attend en Epire n se produirait pas que de nouvelles démarche des puissances pourraient peut-être être exa minées. »Les négociations sur l'emprunt albanais n sont pas encore terminées, malheureusement. On remarque cependant, d'autre part, qu les publicistes allemands n'ont pas été foi heureux dans leurs prévisions, depuis ces der nières années, ils démentaient hardiment 1 première guerre balkanique. Le jour même oi celle-ci éclatait, ils croyaient à la victoire tui que sur les Bulgares de même qu'ils ont cri ensuite à la victoire bulgare sur les- Serbes. Il se trompent toujours, et leurs prévisions poi tent la guigne. Espérons qu'il n'en sera pas de même au Jourd'hui. Fox. IStareiraXe La politique allemande DANS L'ARMEE ' METZ, 5. — On annonce que le conseil d ; guerre a condamné à 3, 6 et 9 mois de pnso - trois dragons coupables de mauvais traite-i ments envers deux jeunes soldats. L'un de i ceux-ci, désespéré, s'est suicidé. Le maréchal des. logis de l'escadron a été en outre con- s damné à 7 jours d'arrêts pour manque de sur- ■ veillance. L UNE ALERTE ' GENEVE, 5. — On mande de Berne àla«Tri- ' bune de GenèVe»: «J'apprends de bonne source qu'il y a quinze ' jours, lors de la polémique germano-russe, les autorités militaires françaises et allemandes 1 ont pris, dans la région de Belfort, des mesu- • res exceptionnelles plus étendues encore qrç'en " 1911. Des deux côtés de la frontière, les trou-" pes étaient consignées, les fortifications ont . été mises en état de défense. De part et d'au-1 tre, le service des renseignements était très : actif; dans la région de Porrentruy, notam- ■ ment, des officiers cherchaient par tous les • moyens à savoir ce qui se passait sur la ligne - stratégique Dannemarie-Bonfal-Porrentruy. » La situation en Orient ENTRE GRECS ET ALBANAIS ' ATHENES, 4. — Les attaques des Albanais ' contre les lignes grecques continuent, ce qui met le gouvernement hellénique dans une po-1 sition, difficile. LE SOULEVEMENT DES KURDES | CONSTANTINOPLE, 4. — D'après les télégrammes reçus de Bitlis, les Kurdes rebelles ' ont, battu en retraite en plein désordre. Les troupes se sont emparées des positions occupées par les Kurdes tout autour de la ville. A Bitlis 6 Kurdes ont été blessés. 10 Kurdes se sont réfugiés au consulat de Russie. Les troupes ont marché de Mossoul et d'Er-' zinghian -vers Bitlis pour empêcher l'exten-1 sion du mouvement. Le patriarche arménien s'est rendu chez le ! ministre de l'intérieur. Il a demandé la re-' construction, aux frais du gouvernement, des J églises détruites. A LA CHAMSRE SERBE BELGRADE, 4. — Skoupchtina. — Le débat ^ spécial sur le budget continue. i Le colonel Staphanovitch, ministre de la guerre, déclare que l'armée serbe est complètement prête à repousser les incursions éventuelles qui pourraient se produire au printemps en territoire serbe. Il ajoute que l'effectif de l'armée serbe est actuellement de 49,000 , hommes. La situation au Mexique LA PRISE DE TORREON LONDRES, 4. — Contrairement au dèinënir - qui a été donné hier, la ville de Torreon a été , prise par les adversaires du général Huerta. L Ceux-ci comptent même se rendre maîtres d'ici à peu de temps des villes de Monterey, 1 et Saltillo, et une partie de leur armée, dé- - clarent-ils, s'approche très sérieusement de , Mexico, la capitale même. DETAILS DRAMATIQUES NEW-YORK, 4. — Le correspondant de ■ 1' «Associated Press» à Torreon télégraphie qu'un non-combattant de cette ville estime que , la garnison du général huertiste Velasco ne ' comptait pas plus de 5,000 hommes, dont 1,500 ont été tués ou blessés. t Le général Velasco a été laissé en arrière - dans un hôpital militaire. Une seule infirmière avait à soigner deux cents blessés, tous les infirmiers ayant suivi l'armée dans sa fuite. i Les malades étaient très inquiets parce : qu'on leur avait dit que le général Villa ne > Taisait aucun prisonnier. Ils ont été rassurés par M. Cummins, consul britannique à Go-mez-Palacio, qiîi pénétra le premier dans l'hô-3 pitail en enjambant les cadavres . î L'air était empesté d'une odeur de sang des-t séché. Le consul annonça que le général Villa lui avait assuré qu'aucun des blessés ne serait achevé. Ceux cjui en avaient la force s'accou-3 dèrent sur leur grabat et crièrent: «Vive Vil-i la ! » Un malade que l'infirmière soignait mou-j. rut en poussant ce cri. 3 Plusieurs personnes affirment avoir vu le " général huertiste Velasco faire exécuter sommairement trois Espagnols qu'il accusait i d'avoir fait feu sur ses troupes. La femme de j l'un d'eux, Lotero Lopez, couvrit son mari de son corps. La même balle les tua tous les deux. 350 Espagnols, dont des femmes et des en-c fants, se sont réfugiés dans les locaux d'une banque et ont demandé protection au consul ' des Etats-Unis, qui est resté dans la ville pendant toute la bataille. Au cours du combat dans les rues de la ville, s de nombreux soldats fédéraux se sont récon-i, ciliés avec leurs adversaires et, de part et = d'autre, on a cessé le combat. Il faudra au moins quinze jours pour réor-s ganiser l'armée révolutionnaire avant qu'elle s puisse marcher sur Saltillo et Monterey. Dépêches diyerses e UNE EXPERIENCE INTERESSANTE » MADRID, 4. — A Pozuelos, commune située B près de Madrid, un Espagnol, M. Iglesias, a expérimenté publiquement un appareil de son invention pour capter l'électricité atmosphé- - rique et l'employer à des usages industriels, i M. Iglesias a réussi, au moyen d'un appareil i très simple installé sur une hauteur, à allumer et à éteindre autant de fois qu'il l'a voulu 15 ampoules électriques placées à 500 i mètres de distance. 3L^ Ville Le Dimanche des Rameaux Ce fut une journée maussade, au caractère boudeur. Le vent se plut à déranger les nuages au ciel, à les bousculer, et, en même temps, à décoiffer les femmes; de temps en temps, de petites ondées, comme un peu d'eau bénite secouée sur la terre, vinrent humecter le sol des avenues et les pavés des rues; parfois, le soleil consentait à se mon-e trer et souriait à pleins rayons. Le matin, Qjles eniants et les femmes, au seuil des égli-

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Dit item is een uitgave in de reeks Le matin behorende tot de categorie Liberale pers. Uitgegeven in Anvers van 1894 tot 1974.

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