12 AVRIL 1914. TRENTE-ET-UN1EME ANNÉE. — N° 15. ! AVlilL 1914. I [\EjiHEi-Ei l-UmiMHQ Ami Bill. - " ' ~ 1 "f - —= " ■ = ïilHi ,■ ABONNEMENTS Belgique .... 12 francs par an. Union postale . . 15 — — On s'abonne au siège du journal et dans tous les bureaux de poste. JOURNAL PARAISSANT TOUS LES DIMANCHES PUBLIÉ SOUS LA DIRECTION L)E A.-J. WAUTERS, SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE LA COMPAGNIE DD CONGO POOR LE COMMERCE ET L'lNDU3TRI». BUREAUX I ADMINISTRATION ET REDACTION 13, rue Bréderode, à Bruxelles. Adresse télégraphique : « Congo • j Téléphone n° 564. SOMMAIRE : Les nouvelles Commissions congolaises. — Les rives du Tanga nika. -— Le tunnel et le chemin de fer sous le Pas-de-Calais — La population et la superficie des colonies françaises. — Nouvelles et informations. — Congo français. — Chroniqu géographique. LES NOUVELLES COMMISSIONS CONGOLAISES c?-* es deux nouvelles commissions créées au départe ment des colonies et chargées d'étudier : 1° 1; situation financière, 2° les méthodes de recrutement e de formation du personnel colonial, sont entrées en fonction Elles ont été installées, cette semaine, par le ministre de colonies. LE COMITÉ FINANCIER. Nous avons publié, dans notre numéro du 1o mars, 1 composition du Comité financier. Quatre nouvelles personnalités y ont été adjointes Ce sont : MM. Lepreux, directeur à la Banque Nationale Francqui, vice-président de la Banque du Congo belge Ernest Dubois, directeur de l'Institut supérieur de com merce d'Anvers et Van de Putte, inspecteur général a ministère des finances. Le Comité a été installé le lundi 6 avril. M. Renkin a prononcé un discours où il a précisé le rôl du comité, rappelant, notamment, que « l'adaptation de rouages de l'ancienne administration au régime de la chart a mis en pleine lumière les inconvénients d'une législatio trop centralisatrice ». Voici les passages essentiels de c discours : La loi coloniale a établi le régime de la séparation finan cière, qui est, peut-on dire, le droit commun de toutes le colonies. Mais aujourd'hui, par la force des choses, se pose 1 question de savoir si le mode d'après lequel ce principe a él appliqué au Congo n'était pas, eu égard à la réalité des faits < aux nécessités du gouvernement colonial, beaucoup trop rigou reux. L'annexion et l'intervention des pouvoirs métropolitains dar l'administration du Congo ont eu pour effet d'entraîner un sérieuse augmentation des dépenses de la colonie. Le plan de réforme adopté en 1909 imposait par ailleurs d gros sacrifices sur les recettes. Les cinq premiers exercices de notre gestion accusent cepei dant un boni global de plus de 6 millions de francs. Ce résultat est dû à une double circonstance : d'une part, ! suppression de la région domaniale ne s'est pas accomplie d'u coup mais par étapes, en manière telle que jusqu'en 1912 li produits du domaine ont figuré au budget; d'autre part, noi avons disposé de certaines recettes exceptionnelles, provenai de la réalisation de stocks. En 1913, le nouveau régime étant complètement établi, crise du caoutchouc est venu aggraver la situation. Dans budget de 1914, le déficit prévu dépasse 21 millions. Le Congo subit en somme la crise financière que toutes 1 colonies, même les plus prospères, ont connue avant lui. Mais quelles que soient les difficultés de l'heure, nous devo les résoudre virilement, de manière à donner à notre po) tique coloniale des bases financières saines et solidement ét blies. C'est dans ce but que l'arrêté royal du 12 mars dernier a institué le comité financier colonial. L'arrêté et le rapport au roi qui l'accompagne déterminent avec précision la mission du Comité. Son premier objet comprend à la fois l'étude des bases légales de l'organisation financière et de la comptabilité coloniale et celle des résultats des exercices écoulés. La recherche des mesures utiles au rétablissement de l'équilibre du budget se rapporte à la réforme interne du ) budget de la colonie et à l'intervention éventuelle de la métropole.L'examen des rapports financiers de la Belgique et de la colonie touche à des questions très importantes telles que l'emploi de la dette congolaise antérieure à l'annexion, la ventilation des dépenses de souveraineté, et l'emploi des fonds pro-^ venant de la succession du roi, etc., etc. Enfin le développement des voies de grande communication, S condition essentielle à la mise en valeur de nos territoires d'Afrique, exige de gros capitaux. Le Comité devra déterminer l'importance de ces ressources, rechercher les moyens d'y pourvoir, définir la répartition des 1 charges pendant la période de construction. J'ai dit à la Chambre que toutes ces questions devaient être examinées sans délai, de manière qu'un programme financier complet puisse être présenté aux Chambres en même temps que ' le budget de 1910. > Pour y parvenir, le gouvernement compte sur votre concours éclairé. 1 Le ministre des colonies a déclaré le comité financiei installé et a prié M. le ministre d'Etat Liebaert d'en prendre la présidence. e S LE COMITÉ DU PERSONNEL COLONIAL. e n M. Renkin a installé le lendemain la commission di e personnel colonial qui a été chargée d'étudier les question: relatives au personnel colonial et de proposer au gouvernement un programme complet d'études préparatoire: s aux carrières coloniales dans la colonie. (Voir col. 141.) a Voici le texte du discours prononcé par le ministre : é La bonne formation du personnel colonial est un problèmi d'importance première et de grande complexité. Les question: financières se résolvent avec une aisance relative dans les pay; riches et, par définition, toutes les métropoles le sont. Le, s institutions peuvent être amendées par la simple volonté dt e pouvoir législatif. Le personnel colonial ne s'improvise pas Quelle que soit la valeur de la race, la formation d'un groupi e d'hommes à qui échoit le mandat d'exercer outre-mer la puis sance publique et l'action civilisatrice est une œuvre longue e l" délicate. Dès l'annexion du Congo, le gouvernement s'en est préoc a cupé. Les institutions officielles et les établissements privés on n modifié leur enseignement en vue de répondre aux besoin is nouveaux que créait la colonisation de l'Afrique. La valeur di ls personnel dont nous disposons au Congo est certainemen comparable à celle du personnel des colonies voisines. Notr ambition doit être qu'elle lui soit supérieure. 'a Au moment où la réforme économique est réalisée et o 'e le gouvernement procède à la réorganisation politique de 1 colonie en transférant à l'administration locale une partie de 3s pouvoirs exercés jusqu'ici à Bruxelles, le problème du recrute ment et de la préparation des fonctionnaires acquiert ur is importance nouvelle. C'est pourquoi le gouvernement a fa i- appel au concours des représentants autorisés de l'enseigni a- ment supérieur et du monde colonial, que j'ai l'honneur c saluer ici, pour l'étude approfondie de la question. Le goût des carrières coloniales doit être favorisé dè l'école primaire et moyenne. C'est pourquoi l'examen des programmes d'enseignement, à tous les degrés, retiendra sans doute l'attention de la commission, avant qu'elle n'entame l'élaboration du programme des études spéciales destinées aux candidats fonctionnaires. Mais les études, même étendues et approfondies, ne suffisent pas. La carrière coloniale requiert les qualités supérieures qui font l'homme d'action ; la fermeté du caractère, une solide éducation, l'abnégation, la persévérance, le sens de la responsabilité et le souci de l'intérêt public.. Il vous appartiendra, Messieurs, de rechercher les méthodes capables de développer ces qualités chez les futurs agents et de nous assurer le meilleur recrutement. Dans les pays qui ont une longue expérience de la colonisation, le choix du personnel supérieur est soumis à certaines règles, à une sélection constante qui vise à ne conserver dans les cadres que les agents les plus qualifiés. La commission appréciera dans quelle mesure il convient de nous inspirer de ces enseignements, pour proposer des dispositions compatibles avec nos institutions et avec les besoins de la colonie. Il serait désirable que la commission ne se désintéresse pas de la formation complémentaire du personnel en activité de service. Les congés passés en Europe peuvent être l'occasion, pour les jeunes fonctionnaires, de revoir et de compléter leurs connaissances théoriques, de se préparer à des fonctions nouvelles, plus importantes. Le gouvernement désire que la commission lui soumette, comme conclusion de ses travaux, des propositions concrètes. Je crois superflu de vous dire l'intérêt avec lequel je i suivrai vos travaux. Ils ont pour l'avenir de notre œuvre coloniale une importance capitale. Le gouvernement sait, Messieurs, que vous apporterez dans l'accomplissement de la tâche qui vous est dévolue toute la science et le dévouement qui vous distinguent, et il vous est reconnaissant de la collaboration que vous lui prêterez dans la pensée de servir utilement le pays. C'est M. Galopin, professeur à l'université de Liège et , vice-président du Conseil colonial, qui présidera les séances de cette commission. SUR LES RIVES DU TANGANIKA U). (Avec deux illustrations.) i rive belge du Tanganika n'est pas aussi favorisée, au t point de vue port, que la rive allemande. Le commandant de la Mouette a trouvé, à plusieurs endroits différents, des profondeurs supérieures à 700 mètres ; les profondeurs maximum t de cette mer intérieure comptent au delà de mille mètres. s Le Tanganika est une eau tempétueuse, et les marins expéri-1 inentés seuls peuvent y naviguer avec succès. Un explorateur ' qui connaît parfaitement la région du lac nous écrit : « L'achèvement du chemin de fer de l'Afrique orientale alle-[, mande, recule en quelque sorte le Tanganika jusqu'au centre a même des intérêts coloniaux de l'empire. Il y aura moyen de se s rendre au lac en deux journées, alors qu'il fallait autrefois deux mois de marche ininterrompue pour l'atteindre. La beauté des e sites ne tardera pas à y attirer les touristes. Les vapeurs it e (1) Traduit de la « Deutsche Kolonialzeitung » du 14 février 1914, p. 109.

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