28 JUIN 1914. TKENTE-ET-UN1EM E ANNÉE. - N° 26. LE MOUVEMENT GEORGRAPHIQUE ABONNEMENTS Belgique .... 12 francs par an. Union postale . . 15 — — On s'abonne au siège du journal et dans tous les bureaux de poste. JOURNAL PARAISSANT TOUS LES DIMANCHES PUBLIÉ SOUS LA DIRECTION DE A.-J. WAUTERS, 8ECRÉTAIRE GÉNÉRAL DK LA COMPAGNIE DD CONOO POUR LK COMMERCE ET L'INDUSTRIE. BUREAUX ADMINISTRATION ET REDACTION 13, rue Bréderode, à Bruxelles. Adresse télégraphique : « Congo • Téléphone n° 564. SOMMA1IIE : La route maltresse de l'Afrique équatorialc. — L'électrification des chemins de fer fédéraux suisses et l'électrification du Gothard. — Nouvelles et informations. — Chronique géographique. La route maîtresse de l'Afrique équatoriale. m Robert Goldschmidt, avec M. Delsaux et un groupe assez nombreux d'adjoints techniques, s'est embarqué sur Y Elisabethville, le 2G courant. Il emporte, démontés, trois bateaux glisseurs destinés à des essais sur le Congo et ses affluents, en vue de l'installation, sur les grands biefs du haut fleuve, d'un service de navigation confortable, à grande vitesse — un rêve dont les voyageurs n'osaient entrevoir pour sitôt la réalisation (1). Les essais faits cette semaine sur le Rupel et l'Escaut autorisent les plus grandes espérances quant au succès final de l'entreprise : le glisseur Netta, d'un tonnage de 8 1/2 tonnes, a filé sans effort jusqu'à 51 1/2 kilomètres à l'heure. A cette vitesse, on entrevoit que les voyageurs pourront être transportés dans des conditions tout à fait satisfaisantes, en quatre jours, de Léopoldville à Stanley ville, en trois jours de Léo à Pania Mutombo, à l'extrémité navigable du Sankuru. Or, on met actuellement dix-sept jours pour aller à Stanleyville, quinze à seize jours pour se rendre à Lusambo. Ce sera, pour le service des passagers et du courrier, tant au point de vue de la vitesse que de l'économie de temps et d'argent, la revanche de la voie fluviale sur la voie ferrée. Nous en attendions l'heure avec impatience. Elle va sonner, grâce à l'initiative, à la science et à la persévérance de MM. Godschmidt et Delsaux. (1) Voir le M. G. du 1er mars 1914. Le Transafricain. ■ te ■ înuique la jmicuiuu ijui its&te et uecieic-i. Pour quiconque a suivi; comme nous, depuis plus de trente ans, le développement et les progrès de l'activité européenne dans le bassin du Congo, ces résultats nous réjouissent sans nous étonner. Au point de vue des transports, la nature a merveilleusement outillé celui-ci et nous n'avons rien à retirer des termes dans lesquels depuis les premières découvertes, nous n'avons cessé de décrire et de vanter le réseau fluvial. Ce qui est regrettable, c'est que nos commentaires géographiques sur ce sujet soient, à de rares exceptions près, restés lettre morte pour ceux qui avaient la charge de prévoir et de préparer l'avenir. L'État du Congo, préoccupé par la conquête du Soudan d'Egypte, la création de la Fondation de la Couronne, la construction de travaux somptuaires en France et en Belgique, a malheureusement perdu de vue une besogne aussi vulgaire et prosaïque que celle du curage et de l'aménagement des rivières. Quant à la Belgique, nous voulons admettre que,occupée depuis six ans à nettoyer et réformer, elle a largement le droit de plaider les circonstances atténuantes si son service hydrographique n'a fait que commencer l'énorme tâche qu'on lui a assignée. Cependant, sous prétexte que l'étude hydrogra phique des cours d'eau, notamment celle du Kasai-San-kuru, n'avait pas été faite jusqu'ici, on a,semble-t-il, un peu trop jeté l'indifférence, voire le discrédit sur cette dernière grand'route naturelle, dont la découverte par von YVissmann et Wolf remplit de joie et d'espérance les coloniaux belges, il y a quelque trente ans. Le Mouvement géographique a eu l'honneur d'être le premier à faire connaître cet événement géographique (1) ; il en dédia la primeur, dans un numéro spécial, à 1' " Institut géographique de Justus Perthes à Gotha, qui célébrait, précisément à ce moment, le centenaire de sa fondation. Plus tard, dans mon livre sur Y Mat indépendant du Congo, j'écrivis encore : " La nouvelle de la navigabilité du Kasai, du Sankuru et du Lubefu fit sensation, une voie de pénétration large et profonde, accessible aux steamers du Stanley-Pool et qui menait à quelques journées de marche du Manyema, était relevée (2). „ Le grand bief lui-même a été négligé dans les conditions les plus stupéfiantes. Longtemps, les steamers d'un certain tonnage n'osaient dépasser Bumba, au confluent de PIlimbiri. En septembre 1899, Le Hainaut redescendant au pool, ayant à bord l'inspecteur d'État Fivé, échoua sur des bancs de sable, presque tous les jours, jusqu'à deux fois en un seul jour! C'était alors des besognes interminables de déchargement pour le remettre à flot et de rechargement pour reprendre la marche. Il mit dix-neuf jours pour faire la route de Bumba à Léo. Actuellement encore, en dépit des laborieux travaux entrepris, la situation est désolante. M. Robert Thys ne nous a-t-il pas rapporté (voir M. G., 1914, c. 321) que cette année, au mois de février, on a pu voir huit grands steamers échoués sur les bancs du fleuve. Dans le Kasai, que n'a-t-on dit de la " terrible „ passe dite de Swinburne? En réalité, il y avait là des roches dont il fallait se garer. On se lamentait, mais on n'améliorait rien. Un beau jour, le steamer Archiduchesse (1) Voir le M. G. du 14 septembre 1885. (2) Librairie Falk, Bruxelles 1899, un volume in-8°, p. 41. La voie du Kasai et de l'Urtia, de Banana au Tanganika. - 331 — — 332 — — 333 —

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