Le nouveau précurseur: journal du soir

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s.n. 1914, 15 Mei. Le nouveau précurseur: journal du soir. Geraadpleegd op 15 juni 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/ww76t0j11t/
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Vendredi Mal 1914 80m* année - I\° 132» Le Nouveau Précurseur A.BoasnsrEivrEnsrTS ; in vers un an 13.00 fr.-, sii mois 6.60 fr.; trois mois 8.50 fr. kterieur, » 15.00 Ir.; » 8.00 fr.; » 4.50 fr. HOLLANDE, » 32.00 fr.; » ib 00 fr.; • 8.00 fr. luxembourg, . 82.00 fr.; • 16.00 fr.j . 8.00 fr. UNION POSTALE, - 42.00 fr.; » 81.00 fr.; » 10.50 fr. Tout abonnement so poursuit jusqu'à refus formel, ON S'ABONNE à Anvers au bureau do journal et dans tous leJ bureaux des postes en Belgique. JOURNAL DU SOIR IÉLÎHOIES { ÎÏÏKSiu-, «• "<" { 39, VIEILLE BOURSE. - ANVERS. ÀIsnsr03>TCE 3 : OnDnunua, la petite Hgne. fr. 0.30 Réclames, la ligne. . . fr. 1,50 » 1 i 4 lignes . » 1.00 Faits divers, la ligne . . » 3.50 Fwamcsèbis, la ligne . . ■ 0.50 Chronique Anvers .... 3.00 Lu annonces de l'étranger et de la Belgique sont reçues aussi par l'Agence Havas, 8, place des Martyrs, à Bruxelles, 8, Place d-e I h Bourse, à Paris, et 20, Hiah Holborn, à Londres. j^xjl Dehors ANGLETERRE Manœuvre manquée , „ouvernement a manqué de peu d'êtr< < en minorité jeudi, à la Chambre des com ™mes à la suite tI'un scrutin demandé i nniproviste pour la fixation de l'ordre di ' ^""n'obtint que 255 voix contre 234. Dans l'Ulster Les douanes ont saisi à Glascow 500 bayon neites destinées ù l'Ulster, ALLEMAGNE Un discours politique M von Jagow, remplaçant le chancelier, r prononcé hier au Reichstag, un discours don bien des passages sont à retenir. Signalons spécialement celui concernant le Russie, qui est une menace non déguisée. Voici ce qu'a dit M.von Jagow:«Nos rapports avec la Russie ont, ces temps derniers, beaucoup préoccupé l'opinion publique. Le chancelier regrette tout particulièrement de ne pouvoir vous dire lui-même ce qui suit : Une condamnation contre les aéronautes allemands a ces temps derniers, produit une vive sensation Nous avons prié le gouvernement russe de nous communiquer les dispositifs du jugement. Jusque-là, je ne puis m'étendre davantage sur cette affaire. Incontestablement le mouvement germanophobe déjà ancien d'une partie de la presse russe s'est, ces temps derniers, accentué toujours davantage (vif mouvement d'attention) et a provoqué une campagne systématique sous les formes les plus diverses. Ceux qui entretiennent cette campagne ne peuvent s'étonner que, finalement, l'écho leur réponde ce qu'on lui a crié. (Vifs applaudissements.) Mais le gouvernement impérial ne peut pas être rendu responsable de certaines manifestations individuelles clans la presse allemande. La réaction en Allemagne a été la suite de l'action qui avait commencé dans une partie de la presse russe. » C'est surtout à la presse russe que le secrétaire d'Etat s'en prend. Mais pour qui se souvient de l'influence du gouvernement russe sur la presse de ce pays, c'est le gou vernement qui est visé quand on dit: «Il parait d'autant plus condamnable de provoquer un antagonisme artificiel et d'exciter les passions nationales. (Approbation). A notre époque extra-nerveuse, avec l'influence de la presse sur la mentalité des peuples, c'est jouer avec le feu. (Nouvelle approbation). Une telle irritation mutuelle n'est pas propre à favoriser une liquidation avantageuse des aitavres courantes, mais j'espère que les efforts des deux gouvernements réussiront à endiguer ces courants 'dangereux. L'opinion que les intérêts des deux pays seront sauvegardés de la meilleure façon par des rapports de bon voisinage est juste et est approuvée pai l'Histoire. J'ai des raisons de supposer que le gouvernement russe est également disposé, malgré les menées que j'ai signalées, à tenir à ces rapports de bon voisinage». C'est sans doute pour accentuer le contraste que le secrétaire d'Etat signale que les négociations avec l'Angleterre se poursuivent des deux côtés dans un aspect amical, et que dans celles avec la France, bien qu'elles soient plutôt financières, l'Allemagne est arrivée à faire disparaître tout motif de friction avec son voisin de l'Ouest. L'avis des partis Comme c'est l'usage au Reichstag, après un discours du .chancelier, que M. von Jagow remplaçait, un orateur de chaque partie vienl donner l'avis de son groupe. Le député socialiste Wendel trouve les ex plications insuffisantes; il veut surtout la paix et l'amitié avec la France. Le député Spahn, du centre, défend les mesures militaires. La Triplice doit être forte pour imposer la paix, cependant il préconise l'entente avec l'Angleterre. Le national libéral prince Schonaïch-Caro luth voudrait l'entente avec l'Angleterre et le Russie; il voudrait en dire autant de la Fran ce, mais dans ce pays la masse continue ' nourrir des sentiments de haine pour l'Allemagne.M. Gotheme, radical, parle dans le même sens, tout en attaquant les pangermaniste: qu'il déclare les maîtres de la politique inter nationale -de l'Allemagne; cela amène une protestation de M. Jagow. Enfin, le conservateur Derthal fait une charge à fond contre la presse française, qu'i dit être grossière à l'égard de l'Allemagne sur tout dans la campagne au sujet de la légior étrangère. La discussion reprend aujourd'hui. La presse allemande Les déclarations de M. -de Jagow sont gé néralement bien accueillies par la presse al lemande. Si quelques organes les trouvent ur peu optimistes, presque tous sont d'accorc ! pour souligner le ton décidé de la partie di discours se rapportant aux relations avec le Russie. ESPAGNE L'Espagne au Maroc Le ministre des affaires étrangères, répon clant à la chambre à M. Rodes, dit qu'il n'> a aucune raison de renoncer au Maroc et que l'Espagne doit s'y maintenir ne serait-ce que par dignité. D'ailleurs, si l'Espagne n'était pas allée ai Maroc, la France y serait allée seu/e et l'Es pagne l'aurait laissée s'installer en face d'elle sur la côte marocaine, ce qui aurait été blârm justement par le pays entier. Le ministre explique ensuite que le Maroc est une affaire de longue haleii». ALBANIE Les négociations On mande de Corfou à la «Correspondance albanaise: Les négociations entre la commission internationale.et les représentants épiro tes, ont réalisé des progrès dans.ee sens qu'or est déjà arrivé à une entente sur plusieurs points. Les pourparlers se poursuivent. Les Mirdites Prink Bib Boda, prince des Mirdites, est arrivé à Durazzo afin de s'entendre avec le prin-ce de Wied, qui lui avait demandé télégraphi-quement 3,000 hommes pour se rendre à la frontière d'Epire. On ne sait pas encore quelle décision Prink Bob Boda .aurait prise au sujet du concours qu'on lui demande contre les Epirotes. Telegramme mystérieux Hier, à la Chambre des communes, sir Edw. Grey, répondant à une question dit qu'effectivement un télégramme adressé aux chancelleries des grandes puissances accuse les Grecs d'avoir, en se retirant obligé les chrétiens à les accompagner afin de faire naître l'impression que les chrétiens ne voulaient pas vivre en Albanie. Le télégramme était censé d'émaner des chrétiens de Koritza. «J'ai demandé aux délégués de la commission de contrôle de prendre des renseignements au sujet du dit télégramme et au besoin de s'informer tauprès des missionnaires protestants de Koritza.» SERBIE La skoupchtina et les officiers La skouptehina continue la -discussion des différentes interpellations sur le méconten-temerit réglant parmi les officiers. M. Pa chitch déclare qu'une personnalité qui prêta plusieurs millions à l'Association des offi ciers serbes lui dit que celle-ci' ne parveriali pas à faire face à ses obligations. Le gouver nement serbe qui garantit ces emprunts fi' alors une enquête sur la gestion de l'Association."Plusieurs orateurs at/taquèrent le gouver nement au sujet du décret relatif à la supré matie de l'autorité civile. M. Pachitch déclare qu'il publiera prochai nement des documents qui montreront la par qui revient au gouvernement dans le succès <le la dernère guerre. Le ministre de l'intérieur explique qu'aprè: la dernière guerre l'esprit militaire tendai à s'affirmer d'une façon peut-être exagérée Il crut du devoir d'un gouvernement démo cratique de protéger l'autorité civile. Prochai ne séance aujourd'hui. Après le discours de M. Pachitch à 1< skouptehina on considère dans les milieu: gouvernementaux que le danger -d'une crisi est écarté. Les recrues de la Macédoine Nous avons donné il y a quelques jours 1: nouvelle émanant de Sofia, que environ 20 • recrues de la Macédoine refusaient de se lais i ser incorporer dans l'armée serbe. Depuis de Belgrade nous est arrivé un dé menti formel de ce renseignement. Maintenant on mande de Sofia que ces deu; : cents recrues bulgaro-macédoniennes, de h Nouvelle-Serbie, ayant refusé de prêter le ser ment au roi Pierre, ont été fusillées en masse Nous pouvons nous attendre à un nouveau démenti venant de Belgrade. En réalité nous ne saurons jamais où est la vérité, BULGARIE La responsabilité de la seconde guerre balkanique Un débat rétrospectif se produit au Sobra-nié bulgare. Qui est responsable de la 2de guerre balkanique, de celle qui tint aux prises la Bulgarie avec ses anciens alliés, Serbie, Grèce, Monténégro. Elle fut néfaste pour la Bulgarie. Elle commença par une attaque soudaine •des Serbes et des Grecs par les troupes bulgares.M. Kostourkoff, député radical démocrate, ; en fait remonter îïï responsabilité au roi Fer-I dinand qui, dit-il, a donné le 29 juin 1913, l'or dre d'ouvrir les hostilités contre les Serbes et les Grecs. Et voilà qu'on vient ele publier un document qui cause une profonde sensation. C'est le texte d'un télégramme envoyé, par le général Savof au premier ministre, quarante jours avant l'ouverture des hostilités. Le général s'exprimait ainsi: ail semble certain que même si nous réussissons à conclure la paix avec la Turquie, nos alliés se refuseront à reconnaître nos ! droits indiscutables dans 1a région de la -Ma-J cédoine qu'ils occupent en ce moment. Une \ guerre entre nos alliés et nous semble donc inévitable. La guerre serait accueillie. avec enthousiasme par notre armée, -dont il serait impossible d'apaiser le mécontentement si nous faisions des concessions à la Serbie et à la Grèce. »Un autre point important pour l'avenir de j la Bulgarie est d'établir à qui appartient l'hé-I gémonie des Balkans. L'occasion s'offre pour | nous de l'assurer à la Bulgarie par une guerre ! victorieuse. L'Europe, -dans deux ou trois ans, ne nous permettra pas d'attaquer la Serbie et la Grèce. Je considère donc que, tout en sauvegardant notre responsabilité aux yeux des puissances, nous devons provoquer une guerre avec nos alliés et, par une victoire décisive, les placer une fois pour toutes dans l'impossibilité de mettre entrave à notre programme national. Le moment n'a jà-i mais été si favorable qu'à présent». Cette dépêche était signée par le général, et ! datée d'Andrinople, 6 mai 1913. TURQUIE Au Parlement Hier après-midi, a eu lieu l'ouverture du par-lement ottoman qui ne s'est plus réuni depuis le 4 août 1912, avant la guerre. Le discours du trône a été lu, en présence du Sultan, par Fuad pacha, premier secrétaire du Palais. Ce discours rappelle la guerre balkanique; il décrit la défaite qu'il affirme inexplicable et annonce la réunion d'une Haute Cour militaire afin qu'elle recherche les causes des désastres, en dénonce les auteurs et leur inflige des peines de nature à servir de leçon efficace. I MEXIQUE La médiation Bien que les médiateurs de Niagara Falls observent un silence absolu relativement à la manière dont ils pensent résoudre la question mexicaine, certaines indiscrétions ont permis de connaître leur plan. Il apparaît ; théoriquement comme le moyen le plus apte de régler les terribles complications mexicaines, car il a pour but de satisfaire tout le monde. Voici en quoi il consiste: 1. Elimination du général Huerta; 2. Etablissement d'un gouvernement provisoire clans lequel le général Huerta et les constitutionna-' listes seraient représentés. Le gouvernement > provisoire serait composé -de cinq membres, dont deux nommés par le général Huerta, s deux par les constitutionnalistes, et le cin-^ quième par les médiateurs. Mais ce «modus vivendi» n'a aucune chance d être acceptée, ni par Huerta, qui refuse de • se retirer, ni par le président Wilson qui ne veut reconnaître aucun pouvoir à Huerta, ni i même par les constitutionnalistes qui refusent de traiter avec le même Huerta ou avec î ses délégués. A Tampico Décidément, la ville de Tampico a été prise ! par les constitutionnalistes. Cela résulte du ) rapport de l'amiral américain Mago, leque! ajoute qu'on s'est battu dans les rues jus : cpi'au centre de la ville. La retraite i Les fédéraux qui ont évacué Tampico bat tent en retraite, le long de la voie ferrée, espé rant atteindre Pachuca et regagner ensuite indirectement la capitale. A Vera-Cruz Le département d'Etat annonce que le général Garcia Pena a remplacé le général Mass comme commandant -des fédéraux à Veraj Cruz. A Mazatlan Le croiseur «Californian» annonce de Mazatlan que les aviateurs rebelles du général Obregon ont fait une nouvelle reconnaissance des tranchées et des fortifications des fédéraux à Mazatlan. Ils ont lancé plusieurs bombes qui ont atteint leur but. Elles ont explosé dans les lignes fédérales. Les pertes fédérales ne sont pas connues. billeIpIeIïtaiee Le 15 mai 1914. Le Sénat a terminé hier le vote de la loi scolaire Inutile de dire que la majorité cléricale n'y a admis aucune modification. On a eu neau lui montrer que le texte voté par la Chambre contient des hérésies juridiques et des fautes de langage, elle a passé outre, pour voter ne varietur le projet tel qu'il est sorti des délibérations des autorités, ecclésiastiques. Hier, l'article le plus important en discussion était celui qui détermine l'attitude des instituteurs officiels et libres eu égard aux croyances et aux opinions politiques d'autrui. Si aux premiers il est strictement imposé de ne pas. aborder ce terrain et de scrupuleusement respecter toutes lea croyances et toutes les opinions, les seconds ont le champ libre; ils peuvent attaquer, vilipender, maudire toutes les convictions qui ne sont pas les leurs et les leurs sont exclusivement des opinions cléricales. Les écoles doivent être des serres chaudes où l'on cultive le fanatisme clérical et rien que celui-là. MM. De Bast, Lekeu, Brunard et Goblet d'Alviella ont en vain fait de beaux discours stigmatisant cette politique sectaire, • la droite a rejeté leurs amendements comme les autres. Constatons cependant que le sénateur, dit • indépendant,de la droite, M. Hallot, a voté avec l'opposition. Avant le vote sur l'ensemble, M. I-Ianrez, . au nom de la gauche libérale, lit la décla-, ration que nous reproduisons ci-après. M. Coppieters, au nom du groupe socialiste, proteste aussi; il fait remarquer que le projet de loi scolaire n'est qu'un leurre q.ui n'établit que l'apparence de l'instruction obligatoire; ce sera une loi de façade comme toute la législation sociale, dont se van j te la droite. j M. Vandepeereboom, au nom de la droite, ! dit que celle-ci votera le projet avec joie et reconnaissance. Il adresse des remerciements au président du Sénat, ce que la gauche approuve. Puis, les deux gauches s'étant retirées, le projet est voté à l'unanimité par les 68 sénateurs présents. Après la séance, la droite s'est réunie et a remis au ministre Poullet un bronze d'art, «(Le Foyer», pour le remercier de la lutte qu'il a soutenue pendant 7 mois, ,à la Chambre et au Sénat, pour faire voter cette loi sectaire. Rien n'est surprenant dans le monde politique clérical. * * * La séance du matin a été consacrée à la discussion de la loi créant une société nationale pour favoriser la création d'habitations à bon marché. La droite a décidé de ne pas faire aboutir cette loi actuellement; elle exigerait un trop fort décaissement de la part ele l'Etat et le ministre des Finances est sans ressources suffisantes. M. Ilanrez a eu beau offrir, au nom de la gauche, de retirer tous les amendements, de l'opposition, à condition que la droite en fasse autant, celle-ci a fait la sourde oreille et maintient les modifications qu'elle propose au texte voté par la Chambre. Vous comprenez, cela lui donne le droit de dire aux électeurs que la majorité cléricale est décidée de consacrer 100 millions | • aux classes moyennes qui doivent profiter 1 j surtout des avantages de la loi; mais com me celle-ci n'est pas votée, le ministre des Finances ne doit rien décaisser du tout, d'ici à bien longtemps. Ce n'est; Pas bête, cela. C'est pourquoi nous avons eu hier un très long discours, bien inutile, de M. de Ghellinck, paraphrasant son rapport; un autre long discours plus inutile encore de Mgr Keesen, qui a longtemps entretenu le Sénat des... fosses à purin; un troisième, tout aussi superflu, de M. Derbaix, sur l'inspection et la surveillance des maisons insalubres, objet tout à fait étranger au projet. Seul, M. Ed. Brunard, sénateur libéral de Nivelles, est resté dans la question. Il constate que l'Etat donne de nombreux subsides pour la conservation du bétail, mais lorsqu'il s'agit de la conservation de la vie humaine et de la santé des. hommes, il réclame un intérêt des sommes qu'il avance. L'orateur dénonce aussi le double jeu du gouvernement qui, la veille, par son chef, M. de Broqueville, demandait le vote immédiat de la loi sans que le Sénat y apporte une modification et qui, maintenant, présente lui-même des amendements dont il réclame le vote. Jean G0SS1NG. Déclaration de la gauche libérale La gauche libérale ne prendra point part au vote sur un projet de loi manifestement contraire aux principes fondamentaux de notre charte constitutionnelle. La Constitution proclame la liberté dvi conscience et Ta liberté d'enseignement, elle impose à l'Etat l'obligation d'instituer un en-j seignement public, c'est-à-dire accessible, à j tous. ! Cet enseignement, public existe, il est irré-| prochable, il n'a donné lieu à aucune critique, il est soumis au contrôle des autorités locales, responsables devant les familles et devant | le corps électoral. | Or, le projet qui a été voté par la majorité de la Chambre des représentants menace notre enseignement public par les privilèges qu'il accorde à l'enseignement congréganiste. Celui-ci aura le droit d'exiger des subsides de l'Etat .sans être soumis à aucun contrôle, ni pour les méthodes, ni pour le choix des li-; vres, ni pour la nomination des instituteurs dont on n'exigera pas de garanties de capa- • cité et de moralité, ni pour la direction de ' l'éducation qui pourra s'attaquer impunément i aux convictions des parents et même à nos j institutions nationales. j Tandis que le projet affiche comme titre l'institution de l'instruction obligatoire, il ne prend pas les mesures nécessaires pour assurer l'obligation. Son titre n'est qu'un masque qui dissimule son but réel, son but essentiel qui est d'attribuer graduellement à l'Eglise le monopole de l'enseignement et de créer, à ! côté du budget des cultes, le budget des congrégations.Ses auteurs entendent contraindre les chefs de famille à faire instruire leurs enfants dans la seule religion catholique, à les soumettre à l'autorité religieuse, à les détacher de l'in-fluence familiale pour leur inculquer des principes de fanatisme et d'intolérance et finalement, ainsi que l'a proclamé M. Braun, à les • dresser, c'est-à-dire à en faire des électeurs soumis à la domination cléricale. Cette loi, qui fera reculer la culture intellectuelle de la nation, est, au surplus, provocatrice de divisions et de haines jusque parmi les enfants; elle menace la paix publique et l'unité nationale, elle permet à une partie du pays d'opprimer l'autre partie. Cette oppression est d'autant plus odieuse q .'elle ne s'appuie pas sur la volonté de la majorité des citoyens. Le vote plural donne la majorité des voix à une minorité d'électeurs renforcée par la fraude. Or, malgré cela, aux élections dernières, les candidats cléricaux n'ont réuni que 1,338,078 voix sur 2,621,906 votes valables. Et si la majorité parlementaire est plus accentuée, c'est par suite d'une division savante des circonscriptions électorales et par suite aussi des défectuosités de la représentation proportionnelle. Cette majorité ne représente pas la volonté du pays. Nous protestons, d'autre part, une fois de plus, contre le rôle humiliant imposé au Sénat, qui, pour satisfaire le gouvernement, a rejeté systématiquement tous les amendements proposés, même ceux dont les membres de la droite reconnaissaient le fondement. Nous suivrons l'exemple des libéraux de la Chambre: nous refusons de participer au scrutin final et d'honorer d'un vote même négatif un projet de loi inconstitutionnel et antipatriotique.Nous laisserons la droite achever seule son action dangereuse et néfaste, mais nous ne nous inclinerons pas et nous continuerons à lutter contre l'odieuse domination qui opprime la partie Ici. plus éclairée du pays. Nouvelles de l'Étranger Cinq enfants à la fois! Dans une clinique d'obstétrique, à Palerme, une femme du peuple a mis au monde cinq enfants, tous en excellente santé. Le nouveau port de Sébastopol Le nouveau port du commerce de Streletzk, à 5 verstes de Sébastopol, est ouvert. Il neige, il gèie On mande -de Genève que depuis plusieurs annés on n'avait plus constaté, et cela durant le. mois de mai, des chutes de neige aussi abondantes que celles enregistrées depuis huit jours. Les récoltes et les arbres fruitiers ont considérablement souffert. Sur de nombreux points, les vignes sont gelées. La circulation des trains internationaux est également atteinte. Sur le Simplon, où l'on vient de rétablir le trafic, le passage est obstrué pour au moins une semaine. A Brigues, des fils téléphoniques et télégraphiques se sont brisés sous le poids de la neige. Le canal de Panama Des chalands chargés de marchandises font de temps à autre depuis le 11 mai la traversée du canal de Panama, mais il n'y a pas eu de navire qui ait fait le service régulier de transit. On aura fini à la fin de la semaine les travaux de déblaiement de l'éboulement de Cu-caracha. Ce n'est qu'alors que les navires marchands pourront passer. Un canal en fuite Hier matin, à Fluvigny, près de Nancy, la digue du canal a crevé. Le bief a 7 kilomètres. Le canal, sur cette étendue, s'est vidé dans la Moselle. A Toul, le service des ponts et chaussées a pris des mesures sérieuees pour le moment du passage des eaux. Mauvais augure Au cours de la campagne électorale qui se poursuit en ce moment dans la North-Eeast Derbyshire, M. Vernon Hartshorn a dit mercredi soir, dans un grand meeting, à Barroxv-hill:«L'année prochaine fera époque dans l'histoire du travail. Il y aura un soulèvement industriel tel qu'il ne s'en est jamais vu dans ce pays ou dans aucun autre. Tous les contrats et conventions des mineurs, des cheminots et des ouvriers du transport se terminent en même temps...Les mineurs développent leur programme à eux, et feront des demandes dont la portée est très longue, stipulant un minimum de 90 centimes par jour au-dessus du tarif des salaires actuel pour tous ceux qui travaillent aux mines de n'importe quelle façon. Les mineurs, les cheminots et les autres agiront unanimement. Il n'y a plus que les aveugles volontaires et les sourds obstinés qui ne se rendent pas compte de ce qui se passe pour le moment en Angleterre et de la colossale tragédie qui s'y prépare.» Grève menaçante La Norvège est menacée -depuis ejuelque temps d'une grève générale. C'est un projet de loi du gouvernement tendant à établir l'arbitrage obligatoire dans les conflits entre ouvriers et patrons, qui a provoqué l'attitude de combat prise par les syndicats.Le massacre de Nordenskjcd Des dépêches de Stockholm ont répandu le bruit de la mort du célèbre explorateur Otto Nordenkjold. Il aurait été assassiné, en Bolivie, par des Indiens Bemi. Outre que la nouvelle de cet assassinat n'est pas confirmée à la Société de Gréograpiiie, de France, il y aurait, croit M. Charles Rabot, erreur de personne. Il ne s'agirait pas du voyageur polaire, mais d'un ele ses parents, Ir-land Nordenskjold, qui s'est donné, depuis dix ans, la tâche d'explorer les régions inconnues de l'Amérique du Sud. Les parents de Otto Nordenskjold n'ajoutent aucune foi à ces bruis, d'autant que l'explorateur lui-même, dans ses lettres, conseille de se méfier des bruits qui circulent en Bolivie concernant l'anéantissement de l'expédition. Selon les dernières nouvelles reçues, le baron et la baronne Nordenskjold séjournent dans la petite ville de Trinidad, en Bolivie, On met même en doute le fait du massacre d'une expédition européenne en Bolivie. On pense qu'il s'agit d'un seul homme tué par des Feuilleton du «Nouveau Précurseur» 15 LA PLUS FORTE Grand Roman PAR Robert 8AIMVBLLE Puis, faisant quelques pas en avant, i s'approcha d'Angèle et s'inclina profondé ment. Debout, appuyée sur le chambranle de |a cheminée, dans une attitude d'impassi Me attente, Mlle Frémont le regardait ve nir. Elle ne pleurait plus; sur les pâleurs d< son visage une rougeur s'était allumée e yeux, qu'estompaient des ombres bleuâ Jres, avaient une expression de grave tris tesse. p'un léger signe de tête elle répondit ai salut du visiteur. Puis, d'une voix brève, mais sans dureté e»e lui adressa la parole: Vous avez demandé à me parler, mon sieur? — Oui, mademoiselle, répondit-il, et y v°us remercie d'avoir bien voulu, malgr faveu^meS r^Pu&nances' ^'accorder cett Je vous promets d'ailleurs, de ne poin abuser de votre patience. il fit une pause, parut se recueillir; pui . r?Pfit d'une voix qui avait de tremblan tes inflexions. av~~ i<e ne su*s Pas venu> mademoiselle ec i intention de vous supplier de réve Huer votre arrêt. filûuty.e qu'une telle démarche serait inu > eue révolterait ma loyauté. Vous me jugez indigne de vous, vous me chassez de votre présence. | Si excessive qu'elle me paraisse, je sau-. rai me soumettre à. votre rigueur sans une | plainte et sans une protestation. Toutefois, avant de m'éloigner pour toujours, je vous dois, je me dois une explication.Elle ne me disculpera pas entièrement, i hélas! mais, du moins, après l'avoir enten-' due, me jugerez-vous avec plus d'équité, et même, oserai-je ajouter? plus de bien vaillance.I Mademoiselle, l'homme que vous avez un instant honoré de votre sympathie n'est pas le vil menteur, le lâche hypocrite que i votre mépris a voulu souffleter! Si grand que fût l'empire qu'Angèle avait sur elle-même, elle ne put réprimer un tressaillement.î La voix que naguère elle ne pouvait en-t tendre sans que toutes les fibres de son être ne fussent puissamment remuées, — vibrait aujourd'hui digne, profonde, presque solennelle.i Ce n'étaient pas les accents d'un coupable qui demande grâce, mais ceux d'un homme qui, cruellement blessé en son honneur, réclame justice et veut se défendre. Un étonnement mêlé de curiosité gagnait Angèle et pour un instant dominait les an-î goisses qui la harcelaient. î Qu'allait-elle donc entendre? î En même temps une obscure et confuse espérance faisait bondir son cœur, t Si elle s'était trompée? si par un miracle inespéré, il allait pouvoir lui prouver qu'il 5 était innocent de l'accusation qui pesait sur lui. Levant alors le front, elle le regarda lon-, guement. ,Très pale, mais nullement abattu, il soutint son regard avec une imperturbable as-- surance. Durant l'espace d'une seconde ils se dévi sagèrent en silence,semblant s'observer l'ur et l'autre. Et ce fut Angèle qui la première baisse les paupières, subjuguée comme toujour? par la flamme magnétique de ces yeux pro fonds. Une vive rougeur colora son visage et ce fut dans un murmure qu'elle répondit: j — Je ne vous comprends pas, monsieur., j Prétendez-vous que cette femme, cette créa ture que je ne veux point nommer, vous ai calomnié lorsqu'elle est venue m'apprendre toute l'histoire de votre liaison avec elle? Nierez-vous que ces lettres c'est vous qu les avez écrites et que ce portrait soit le vôtre? Et du doigt, Angèle désignait sur la ta ble le paquet de lettres et la photographii qu'avait laissées la veille Yvonne Lambert Avec lenteur et scandant ses mots h comte de la Rochebriant répondit: — Je ne nie rien! Cette fois, Angèlç se sentit devenir affreu sement pâle. Il ne niait rien! Folle qu'elle était d'avoir espéré un ins tant d'être démentie! Tout son sang refluait vers son cœur ses oreilles tintaient. Les objets de la pièce semblaient danse devant sa vue devenue trouble.. Tel était le tremblement qui la secouai qu'elle dut s'appuyer sur le marbre de h cheminée pour ne pas tomber. Il parut ne pas remarquer l'émoi de L jeune fille et reprit: — Je ne nie rien! Il est trop vrai que dan un moment fatal, alors que mon cœiji hanté de nostalgiques apparitions s'agitai dans le vide, je rencontrai cette femme. Elle me parut incarner la beauté, et mo ardent enthousiasme lui prêta tous le charmes, toutes les séductions. Je succombai. — Alors, murmura douloureusement An gèle, vous m'avez menti lorsque vous m'avez juré que j'étais la première femme ! que vous avez aimée? — Non, mademoiselle, non! s'exclama-t-i avec feu... je n'ai point menti. , Pouvais-je donner le nom d'amour à cette abherration ,vulgaire, à cet entraînemen des sens qu'aucun sentiment élevé n'enno blissait, où l'âme et l'intelligence n'étaien ; pour rien? ! Il s'arrêta, comme suffoqué, et fit quel ques pas dans la chambre. i Puis, revenant vers Angèle, d'une yoi: . basse et contenue: — Mademoiselle, fit-il, vous n'avez pa vingt ans. ; Vous êtes étrangère à certains côtés trou bles de la vie, vous ignorez les tristes ex ; périences par lesquelles la plupart de hommes, doivent passer avant de se connai tre eux-mêmes. Vous ne sauriez soupçonner la tyranni des tentations qui nous guettent. J'aurais voulu que vous puissiez toujour gareler cette sainte ignorance du mal. Mais il est trop tard maintenant et il fan , que vous appreniez ce que vous avez preî senti. r Du moins serai-je bref. 1 Oui, j'avais cru aimer cette fille dont 1 t beaut m'ensorcelait. i Mais vous a-t-elle dit quels savants m? nèges, quels artifices ingénieux elle a en i ployés pour me captiver? Oui, elle a habilement joué la plus ind s gne des comédies! Je ne suis ni un roué ni un pervers, m; t demoiselle, je la crus. Et... et dispensez-moi, je vous en suppl a d'achever! s Comme accablé, le comte de la Roch briant s'affala dans un fauteuil et laiss tomber sa tête entre ses mains. On eût dit qu'il pleurait. | — Vous l'aimez donc encore, pour être si 1 ému, demanda faiblement Angèle. Il écarta les mains, redressa le front et la regarda avec un douloureux étonnement.; Elle î-ougit et détourna les yeux, troublée et confuse. , — Ah! mademoiselle, reprit le comte après un court silence, si crédule que j'aie pu être, je ne fus pas longtemps à découvrir toutes les basses cupidités de cette âme vénale. k Bientôt un hasard m'apprit que tout en jouant la comédie de la passion la malheu-' reuse ne convoitait que mes titres et mon rang. Ali! les pauvres sots que nous sommes! ^ On se croit aimé et l'on découvre un jour qu'on n'a été que le jouet d'un intrigante! Dussé-je vous paraître un peu ridicule telle est pourtant mon histoire. 3 Un beau jour, j'ai appris que Mlle Yvonne Lambert se faisait secrètement courti-s ser par un autre! Je ne lui fis ni scène ni reproches: je par-t tis. :- Vous le dirai-je? Après les premières indignations, j'éprouvai un immense soulagement.a La trahison de cette femme m'avait ouverl les yeux sur mon propre cœur. Je découvris que je ne l'aimais pas, que je ne l'avais jamais aimée! 1 De nouveau, M. de la Rochebriant s'ar rêta et de nouveau son regard se fixa, ar i- dent et" scrutateur sur la pâle jeune fill< qui l'écoutait en silence. L. — Ah! s'écria-t-il enfin avec une appa rente exaltation dans le dégoût, l'horreu: où nie jeta cette lamentable aventure, ji e jurai de ne plus aimer. Rappelez-vous mes paroles à ce sujet 1; première fois que nous nous sommes ren a contrés. Mo croyant condamné aux tristesses di ■! h iw oiu wncgiabu . l'isolement, je m'étais résigné à une existence vide, morne, rongée d'ennui, mais du moins à l'abri des tempêtes. Dès votre premier regard, mademoiselle, vous m'avez fait sentir que tout n'était pas mort en moi, que les espérances assoupies se réveillaient, je crus ù, la possibilité du bonheur.! Quel rêve fut alors le mien! L'idéal entrevu dans mes songes devenait l'ange tutélaire de ma vie, consentait à me servir de sauvegarde contre les périls des tentations. Sous sa bienfaisante influence, je sentais renaître les saintes inspirations ele ma jeunesse.Et si j'osais lui faire l'offrande d'un cœur qui avait perdu ses premières fraîcheurs, c'est que je le sentais purifié par le repentir.Je vous aimais, mademoiselle! Sa voix se brisait, une buée de larmes voilait ses yeux. Peut-être tout n'était pas mensonges dans ces protestations. Dans les natures les plus corrompues on rencontre des élans de sincérité. Et, toujours silencieuse, Angèle écoutait. Enfin, à voix très basse: — Pourefuoi ne pas m'avoir fait cet aveu plus tôt? J'aurais pardonné, peut-être! A cette question, le comte de la Rochebriant eut un soubresaut. — Pourquoi?... répéta-t-il ; pouvez-vous 1 me le demander? Je me serais cru le dernier des hommes ; si je m'étais permis de déflorer la candeur , de vos dix-huit ans par un pareil récit! Qui vous dit, d'ailleurs, que je n'ai pas , été mille fois tenté de vous faire ma confession?* (A continuer.)

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Dit item is een uitgave in de reeks Le nouveau précurseur: journal du soir behorende tot de categorie Liberale pers. Uitgegeven in Anvers van 1902 tot 1914.

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