Le nouveau précurseur: journal du soir

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02 september 1914
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s.n. 1914, 02 September. Le nouveau précurseur: journal du soir. Geraadpleegd op 30 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/3j3902066p/
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Jlercî'edi Septembre 1914 cflAKriAfic» 80" année — IV0 241 Le Nouveau Précurseur AjBOisnsrEnvcEnsrTS - ENVERS un an 12.00 fr.; six mois 6.50 fr.; trois mois 3.GO fr, INTERIEUR. " 15.00 fr.; » 8.00 fr.; » 4.50 fr. HOLLANDE, - S2.00 fr.; - 16.00 fr.; - 8 00 fr. LUXEMBOURG, • SS.OOfr.; . 18.00 fr.; » 6 00 fr. UNION POSTALE, « -ta.00 fr.; > SI.00 fr.; • 10.50 fr. Tout abonnement ae poursuit juaqu'i relus formel. teJum ^w,a,tareai»(h,iown4let d*n,toa*l*i,or9Wlïdes JOURNAL DU SOIR TÉLÉPHOIES { HSSSSSiom-. f«04 { 39, VIEILLE BOURSE. - ANVERS. AisrisroasraBs : ORjMiumra, la petite ligne. fr. 0.80 | Réclames, la ligne. . . fr. i.5(i » 1 à 4 lignes . » 1.00 Faits dttkm, la ligne . . » s.50 PmANCitKJSS, la ligne . . » 0.50 I Chronïqtjé Anvers . . . • S.00 La annonoet de iétranger et de la Belgique tont reçue* aanà par l'4sff-et Bavai, », pieu* dm Martyrt, A BruaeUet, S, Pleut de 1» Btmrte, i Périt, et tO, Big\ Bolborn, 4 Londres. LES "ZEPPELIN ,, Les bandits allemands à l'œuvre Retour offensif du Zeppelin — Il lance plusieurs bombes — Pas de victimes, dégâts insignifiants Le Zeppelin qui, il y a huit jours, survola Anvers et lança plusieurs bombes sur la ville endormie, a tenté la nuit dernière de renouveler son exploit. Le Zeppelin avait été signalé hier soir à 10 h. 1/2 par les forts du Sud et les forts sur la Nèthe. De là il s'est dirigé vers Alost, Termonde et Gand; il a dépassé cette dernière ville puis est" revenu vers Anvers où 11 a essayé de franchir l'enceinte, mais il a été gêné dans sa manœuvre par les projecteurs qui l'ont mis en fuite.Le dirigeable a fait alors plusieurs crochets.Il est revenu à 3 h. 1/2 vers la ville et a jeté cinq à six Lombes -.h 11 a passé par l'extérieur de l'enceinte * et a lancé une bombe dans la direction de Il est ensuite reparti dans Il a jeté 7 bombes dans les envir rons où sont si tuées les maisons de MM. Kreglinger et Lejeune,transformées en ambulance et couvertes du drapeau de la Croix-Rouge. Ces ambulances ont été quelque peu endommagées.Il y a une dizaine dé personnes blessées très^ légèrement et les dégâts matériels sont très peu intéressants. Comme le Zeppelin a été reçu par une grêle de coups de canon et de mitrailleuses il s'est éloigné vers >'< heures dans la direc-\\on de Malmes. On a constaté que les projectiles lancés hier ne sont pas du tout les mêmes que les bombes qu'il, a jetées lors du premier attentat. Ils ont une double enveloppe mince préparée à se fragmenter à l'explosion. Ces deux enveloppes sont réunies par des rivets en forme de champignon. A l'intérieur on a trouvé dGS boulons dans lesquels sont visées des pièces de fer et qui forment balles. Ces projectiles sont inusités dans l'artillerie. On n'en a trouvé d'exemple que dans les bombés de Bonnot. Le consul d'Amérique prendra des photographies des maisons de MM. Kreglinger et Lejeune et les enverra immédiatement à son gouvernement. C'est la commune de X..., hameau de Z..., qui a été le plus éprouvé par les bombes. Nous nous sommes rendus là-bas pour constater les dégâts occasionnés par l'innommable attentat des bandits allemands. Ces dégâts, en somme, sont insignifiants, quand on considère l'énorme importance que les Allemands attachent à leur flotte aérienne. Tout d'abord nous remarquons la maison portant le n...., appartenant à M. Van X... dont les combles sont fortement écrêchés, tandis qu'une ouverture béante indique le passage de la bombe dans la pièce avant du second étage; l'arrière-bâti-ment est démoli et montre un enchevêtrement de machines. Il en est de même du n...., une auberge, abritant hier encore une arène athlétique, où des haltères gisent pêle-mêle. Dans un grand terrain, vague bordant ces propriétés, nous remarquons trois excavations occasionnées par autant de bombes. Ces trous ont 1 m. 55 de profondeur et 2m. de diamètre. Quant aux victimes, heureusement il n'y en a pas, car nous ne parlerons que pour mémoire des six personnes légèrement contusionnées. Une bombe abîma trois immeubles, trois autres (dont deux explosèrent) tombèrent dans un fossé, trois ravinèrent un terrain vague, et voilà tout. Sur les lieux mêmes nous trouvons quantité de têtes convexes de rivets en fer. Quant au Zeppelin, traqué par les hommes du fort,ceux-ci affirment avoir vu deux compartiments avant se dégonfler obligeant le dirigeable à des manœuvres embrouillées, mais qui toutefois lui permirent encore la fuite vers Malines. Combien en exisfe-i-iî encore? — La chasse aux bêtes malfaisantes A la veille de la mobilisation l'AiîemagiK avait onze «.Zeppelin». Le douzième, le «Z-L» venait d'être mis hors de service. 1. Le «Zeppelin» venu d'Aix-la-Chapelle e qui fut démonté par le feu des forïs de Liège le jeudi 6 août; 2. Le «Zeppelin de Metz, démoli avec îroi Taubes dans les hangars ds Frascaii par ! capitaine Fincl<; 3. Le «Zeppelin» n. 8 de Strasbourg, démol sur la route d2 Celles à Badonviller; 4. et 5. — Deux Zeppelin» vus par les ol: servateurs aériens de l'armée française de Bel gique et qui, vraisemblablement, échoués pa les rafales de vent, gisent dans les bois, entr Metz et Aix-la-Chapelle. Au début de la guerre, les Allemands cr. transporté deux «Zeppelin» dans les hangar rie Kœnigsberg et Posen, front russe. Il eî i possible qu'il y en ait un également dans le , grand hangar de Liegnitz, en Silésie, où l'armée allemande livrera vraisemblablement sa 1 plus grande bataille contre les Russes. , Ajoutons-y les dirigeables de Cologne, Hambourg et Kïeï, qui doivent surveiller la mer du ; Nord et la Baltique. L'un d'eux a été vu sur 2 la Moîlande, où il a été salué de coups de fusil; un autre, sur la mer du Nord, et un i troisième en Danemark et en Norvège. Ce sera d'ailleurs leur rcle le plus utile, car là ils ne seront pas trop exposés et pourront signaler de loin les escadres. r 11 ne doit donc pas rester beaucoup de «Zep-a pelin», à moins que l'usine de Frledrichshafcn en ait terminé quelques autres. Maïs un Zep-t pelin», même on temps de guerre, ne s'impro-s vise pas. C'est un ouitî compliqué, long à t mettre au point. A ANVERS L'éclairage Le bourgmestre, vu l'ordre du gouverneu militaire; Porte à la connaissance do ses conci toyens, l'(#is ci-après du gouverneur de 1; province: «Les fenêtres des chambres éclairées i l'intérieur, devront être munies de volets persiennes, rideaux ou autres appareils,d façon à empêcher que la lumière soit vue d< l'extérieur. » Il en sera de même des lanternes e lanterneaux de vérandas.» Une excellente mesure Certes, il est pénible pour les inalheureu: qui, après avoir été chassés de leu village par les Allemands et venus Anvers chercher un refuge, de devoir quil ter notre ville. D'aucuns vont même jus qu'à supposer que si on ne les tolère Ras ic,: c'est parce qu'on craint de ne pas pouvoi nourir tout ce monde. Ils en déduisent qu la ville sera assiégée sous peu. Ces craintes ne sont pas fondées. .Si le autorités militaires ne tolèrent pas l'a fluence de campagnards et d'habitant d'autres villes, ce n'est pas parce qu'il y trop de bouches à nourir; il y a suffisan ment de nourriture à Anvers, cette mesui est dictée par plusieurs raisons. Il est e effet impossible de surveiller tous ces étrai gers non inscrits ici et les espions pourraient bien profiter de l'occasion pour s'ïn v troduire chez nous. Il y a aussi la questior d'hygiène. Ainsi on nous signale des mai sons ou actuellement ne logent pas moin? de GO personnes alors qu'en temps ordinai > e, il y a à peine une dizaine d'habitants l On comprend que cela ne peut que nuire f l'hygiène publique, qui aujourd'hui plus \ que jamais, demande à être respectée. Nos coiffeurs t Aucun Belge valide ne reste inactif dan: cette guerre atroeô; tout le monde fait soi devoir dans la mesure de ses moyens. C'es ainsi que depuis tout un temps déjà, le: < coiffeurs d'Anvers ïont œuvre utile et hu i' manitaire. MM. F. Van -Eysendyck et Rash, prési dent et secrétaire de la section anversois de la Fédération des coiffeurs belges n'on , pas eu de peine à obtenir l'adhésion de ton r les coiffeurs d'Anvers qui, depuis le math e très tôt, — il y en a qui commencent à heures, • s'en vont jusqu'à fort tard, d'h<2 s pital en hôpital, d'ambulance en ambulan ce, raser et coiffer tous les soldats blessés s n y en a qui passent lëur journée entière . a donner des soins aux soldats et il faut biei t- l'avouer, ces soins-là, s'ils ne sont pas ca e pables de guérir un homme, n'en aiden n r)as moins à son rétablissement. Et puis i- lorsque les parents viennent, voir les bles sés, ce leur et une grande joie de trouver leur gars bien propre et rasé de frais. Rendons donc hommage aux coiffeurs anversois. De la petite monnaie Le bourgmestre d'Anvers remercie les personnes qui ont répondu à son appel tendant à faciliter le travail de répartition des secours aux chômeurs, et sont venues apporter au onzième bureau de l'hôtel de ville de la petite monnaie en échange de billets de banque. Les secours à payer cette semaine s'éle-vant à 60,000 francs, en parts dont la plus forte se monte à 4 fr. 80, le bourgmestre fait un nouvel appel aux personnes de bonne volonté en les priant de se présentai* les jours ouvrables entre 9 heures et midi au onzième bureau de l'hôtel de ville, 9, rue des Serments, second étage, munies de la petite monnaie qu'elles ont en disponibilité, si possible de l'argent et du nickel, à échanger pour des billets de banque. Au Conseil provincial Le Conseil provincial s'est réuni ce midi en séance extraordinaire. Cette séance, présidée par M. le président Van Hal, eut lieu dans la salle des fêtes de l'Athénée, les bâtiments du gouvernement provincial étant occupés par le grand état-major. M. le gouverneur, baron van de Werve 11 de Schilde, est assis à la droite du bureau. M. Schobbens, occupe la place de greffier provincial. M. LE GOUVERNEUR se lève et après avoir lu l'arrêté royal, convoquant extra-ordinairement le Conseil provincial, il prononce le discours suivant: Messieurs, Les événements tragiques qui se déroulent sur le sol de notre chère patrie, s'ils ont accumulé autour de nous la misère et la ruine, ont du moins prouvé à la face du monde que tout Belge, quel qu'il soit, est prêt à faire jusqu'au bout son devoir pour la défense de la plus juste des causes:L'hon-neur et l'Indépendance de son pays. (Appl.). L'exemple est venu de haut et a été suivi. (Applaudissements.). La grande famille belge fraternellement et indissolublement unie autour de son Roi, monte la garde devant le drapeau national. Messieurs, l'heure n'est pas aux discours. Le Conseil provincial, désirant parer aux premières nécessités des besoins de la pro-| vince,. voudra bien charger la Députation | permanente de répartir un crédit qu'il mettra à sa disposition et de pendre les mesures que comporte la situation. Que Dieu nous vienne en aide! Vive le Roi! Vive la Belgique! i Tout le conseil applaudit ce discours, les uns aux cris de: «Vive le Roi!», les autres aux cris de: «Vive la Belgique!» M. LE PRESIDENT rend un hommage ému à la mémoire de M. De Preter, bourgmestre de Borgerhout, qui vient de mourir. On procède alors à la validation des pou- ; voirs de M. Coordemans, successeur de M. I De Preter, qui prête serment. Le conseil vote ensu'te à l'unanimité la proposition suivante: Le Conseil provincial d'Anvers, Décide: ' Art. 1. — Une somme de 1 million de j francs est mise à la disposition de la Députation permanente pour être répartie suivant les nécessités de la situation, soit en subsides, soit en avances. Art. 2. r— Si des nécessités urgentes l'exigeaient, la Députation permanente est autorisée à dépasser ce crédit, dans les limites des ressources disponibles de la province, comme il est déterminé ci-après. Art. 3. — Pour couvrir ces dépenses, la Députation permanente pourra affecter: a) Le boni de l'exercice 1913 et, au besoin, le boni de l'exercice 1912 figurant en recettes au budget d l'exercice 1913. b) Les ressources du budget de 1914- sans avoir égard aux affectations budgétaires et disponibles par suite d'économies sur des crédits prévus pour dépenses qui, de l'avis de la Députation permanente peuvent être ajournées dans les circonstances actuelles. Art. 4. — Les budgèts pour les exercices 1914 et 1915 sont modifiés conformément aux dispositions ci-dessus, pour autant que de besoin. Art. 5. — La présente résolution sera soumise à l'approbation du Roi. Après ce vote, M. le gouverneur déclare la séance levée et le conseil se sépare au cri de: «Vive le Roi!» trois fois répété. Le débarquement des Anglais Nous avons tous été impatients, à un moment donné, de savoir où se trouvaient ; les soldats anglais venus au secours des i alliés en Belgique. Il est notoire que la t plus grande discrétion a été gardée par là > presse belge, et nous voyons avec plaisir que la presse anglaise rend hommage à la prudence dont nous avons fait preuve. Personne en Angleterre n'a pu percer le mys-3 tère, d'autant plus qu'aucun voyageur t n'était admis dans les trains qui tous de-5 vaient rester pendant trois jours à la dis-i position du War office. 3 On a prétendu qu'au cours de la guerre au- Transvaal, les Anglais n'ont pas mis tant de discrétion dans l'expédition de leurs troupes, mais il ne faut pas perdre de vue ï qu'à ce momeîit tout le monde pouvait sa-i voir où les troupes anglaises se rendaient, tandis que, dans les conditions actu .lles, le t plus grand secret devait être gardé aussi bien sur le point d'embarquement que sur •- celui du débarquement. La marine marchande des Allemands Elle est totalement ruinée Si d'un côté, nous voyons avec tristesse les actes inhumains des teutons, nous pouvons enregistrer avec joie les captures faites par nos amis et alliés anglais et russes, qui font table rase de la presque totalité de la flotte marchande des Barbares. Si nous devions donner la liste de tous les navires i allemands capturés, deux colonnes ne suf- j firaientpas. 44 navires à vapeurs allemande d'un tonnage gros de 73,574 tonnes ont été saisis par les Anglais dans le courant de la dernière semaine, ce qui parte le tonnage : total capturé par les Anglais à 307,484 tonnes.Les Russes ont pris cette semaine 2 vapeurs allemands d'un tonnage de 3,725 tonnes, ce qui porte le total du tonnage saisi par les Russes à 6,338 tonnes. Les Belges ont saisi jusqu'ici 107,059 tonnes ce qui n'est pas encore si mal pour un petit pays. Nos amis français ont saisi jusqu'ici 7,993 tonnes, appartenant également aux Allemands.Maintenant en ce qui concerne les navires autrichiens, les Français en ont capturé en tout 14,283 tonnes. Les Russes en ont pris cette semaine neuf, d'un tonnage de 33,782 tonnes, ce qui porte le total du tonnage autrichien saisi par les Russes à 35,557 tonnes. Les Anglais ont capturé cette semaine 5 vapeurs autrichiens, ce qui porte le tonnage total autrichien saisi par les Anglais à 79,469 tonnes. Le tonnage total capturé par les alliés en fait de bateaux allemands et autrichiens s'élève au chiffre respectable de 558,183 tonnes gross register, tandis que le tonnage saisi par les allemands s'élève en tout à 56,370 tonnes, soit environ la centième partie du tonnage saisi par les alliés. Quelques vapeurs autrichiens saisis, faisant route avant la déclaration de la guerre, ont été autorisés à se rendre à leur port d'attache à la condition de mettre le cap directement sur ce port. Les vapeurs autrichiens dont le tonnage dépasse 5,000 tonnes ont été relégués dans les ports anglais jusqu'après la guerre. Par ce petit compte rendu on peut re faire une idée de ce que l'avenir réserve à .la flotte marchande allemandé. Do (isrioealiie allemand en Norvège On sait qu'un dirigeable allemand a survolé l'autre semaine une partie de la Hollande.Voici qu'une dépêche de Christiania signale qu'un dirigeable allemand a été vu la nuit dernière dans le fiord de Christiania, : près de Fredrikstad, au-dessus des eaux ■ territoriales norvégiennes. Li SITUATION EN EUROPE Intéressantes déclarations de M. Delsassé! — Le rôle de l'Italie dans le conflit actuel M. Deleassé vient de faire à un journal italien de très intéressantes déclarations sur la situation de l'Europe. Il a particulièrement examiné la lourdeur d'esprit qui enlève aux Allemands une grande part de la perspicacité nécessaire et en a cité d'édifiants exemples: Je suis persuadé, dit-il, que l'Allemagne a cru jusqu'à la dernière minute pouvoir renouveler avec succès les méthodes d'intimidation qui, à plusieurs reprises, lui avaient réussi. Certainement elle pensa que l i Russie ne bougerait pas. Tout comme l'Allemagne n'avait pas considéré comme probable l'intervention de l'Angleterre. L Allemagne ne s'était pas aperçue que la Russie a accompli dernièrement une grande évolution.Toute la transformation qui s'est opérée en Russie a échappé aux observateurs allemands. Voici d'ailleurs une anecdote qui vous montrera leur manque de pénétration psychologique. C'était quelques semaines avant la conclusion des négociations secrètes avec l'Angleterre, négociations qui pouvaient étonner, suivant de si près l'incident de Fachôda. Un jour,, après la réception diplomatique, le prince de Radolin, ambassadeur d'Allemagne, me demanda:— Me permettez-vous une question indiscrète? Est-il vrai que vous êtes en pourparlers avec l'Angleterre? — Tout ce qu'il y a de plus vrai, répondis-je. Nous avons remarqué que l'Angleterre et la France sont en contact, sur plusieurs points du globe, mais qu'heureusement nulle part leurs intérêts essentiels ne sont en conflit. — Etes-vous on pourparlers au sujet de Terre-Neuve? — Précisément. — Et pour le Maroc? — Aussi. L'Angleterre comprend que c'est pour nous du plus grand intérêt de voir supprimé un foyer de désordres et d'agitations dans un pays touchant à l'Algérie. L'Allemagne même, d'ailleurs, devrait s'en réjouir, car, le Maroc étant apaisé, un nouveau débouché sera ouvert à son commerce. Le prince de Radolin courut télégraphier notre conversation à son gouvernement. Il n'est pas donné souvent à un diplomate de pouvoir signaler un secret de telle sorte. Eh bien, à Berlin, on n'y ajouta pas foi; on , n'v voulait pas croire que mes paroles fus- f ' sent sincères. Le jour où l'accord fut signé à Londres, vers 11 heures je reçus la visite d un ambassadeur. «Je viens de rencontrer, me dit-il, Khevenhuller (l'ambassadeur d'Auriche), de retour de l'ambassade d'Allemagne. Je lui ai demandé s'il avait lu îa grande nouvelle et il m'a répondu que dans tout cela il n'y avait pas un mot de vrai. Tout cela, c'est des bêtises. Jusqu'à la dernière minute, l'ambassade d'Allemagne n'avait pas voulu croire à la réalité des négociations.Leur psychologie a été la même à l'heure actuelle. Ils n'ont pas voulu comprendre que l'Angleterre n'aurait jamais toléré qu'on violât la neutralité de la Belgique: jusqu'à la dernière heure, ils sont restés convaincus que l'armée belge aurait tranquillement fait la haie sur le passage de l'armée allemande. Ils escomptaient ainsi rui'-er par un coup de maître l'alliance franco-russe; en effet, ayant déclaré la guerre à la Russie, ils concentraient leurs forces à notre frontière, et pendant quelques jours.ils attendirent avant de rappeler leur ambassadeur de Paris. Ils se figuraient que la France aurait hésité. LE ROLE DE L'ITALIE Parlant ensuite de l'attitude de l'Italie et du rôle qu'elle est appelée à jouer, M. Delcassé a ajouté les considérations suivantes, qui auront un grand retentissement:' La crise actuelle, la plus grave dans l'Histoire pour la multitude des hommes en lutte, portera sans doute à un vaste remaniement de la carte d'Europe. Je crois que la carte d'Europe sera remaniée pour un siècle. Le prochain congrès aura à accomplir une tâche plus grave et plus lourde que celle des diplomates réunis à Vienne après Waterloo. La distribution des bénéfices sera proportionnée aux sacrifices de chacun, la part de chacun sera proportionnée aux efforts, chacun recevra selon son apport. Il est donc dans l'intérêt d'une puissance quelconque d'arriver au congrès ayant sa.part d'actif. Une des données les plus sûres est la suivante: L'Angleterre et la France resteront amies non seulement par le souvenir sentimental du danger partagé, mais parce qu'elles ont i les mêmes intérêts. Elles défendent, en i effet, l'équilibre européen contre les pré- i tentions allemandes d'hégémonie, et toutes les deux auront toujours le même intérêt à -sauvegarder cet équilibre.D'ailleurs, à tous les points de vue, elles ont maintes raisons de rester d'accord. Il n'y a pas entre elles de concurrence économique, elles se complètent l'une l'autre. Sur le terrain colonial elles sont conservatrices: leur empire colonial est si vaste que leur seul but maintenant est de le garder et de le bien administrer. Qu'aurait à craindre de leur part l'Italie? Rien, absolument rien. La France et l'Angleterre n'ont en effet absolument rien à lui disputer, rien à lui arracher. Au contraire, l'Angleterre et la France ont tout intérêt à avoir en elle une amie commune. Ce n'est pas de sentiments que je parle, je parle d'intérêts politiques. L'Italie serait dans la Méditerranée un grand élément d'équilibre pour l'Angleterre et la France. Ces deux puissances ne s'opposent pas aux aspirations de la conscience populaire en Italie. Mettons les points sur les i. Je suis certain que ni la France, ni l'Angleterre, ni la Russie ne feraient jamais opposition | à ce que Trente fût accordée à l'Italie. Quant à Trieste, l'adhésion de la France et de l'Angleterre est déjà acquise et j'ai l'impression que même la Russie ne ferait aucune objection. Pour le restant de l'Adriatique parlons franchement: ce ne serait ni la France, ni aucune autre puissance de la Triple-Entente qui vous disputerait Vallona. Croyez-vous qu'on en pourrait dire autant de l'Allemagne? Au conseil de guerre I.es deux premières audiences du conseil de guerre ont été présidées par le colonel Van Wetter. M. l'auditeur militaire Cambrésy siégeait en personne. II ne s'agit plus maintenant de conseil de guerre d'Anvers-Limbourg. Ce titre est maintenant Conseil de guerre de la position fortitiée d'Anvers. Quelques affaires de refus d'obéissance ou "d'outrages à un supérieur, ainsi, qu'une affaire de mœurs ont été jugées. Pour cette dernière, il y a eu condamnation à 3 années de prison, 1 année d'incorporation dans une compagnie de correction,et la privation temporaire de droits civils. * * * Le prévenu, dans une des affaires inscrites au rôle, a été blessé dans un des engagements qui ont eu lieu ces derniers jours. Il va de soi que l'affaire a été remise. * * -X- Un campagnard têtu, qui a refusé de se j soumettre aux réquisitions de l'autorité militaire, pour le travail de creusement de tranchées, a été condamné à 100 trancs d'amende et 7 jours d'emprisonnement. An tribunal des prises La deuxième audience du tribunal des prises, qui devait avoir Heu mardi, a dû : être renvoyée à jeudi, par suite de circonstances imprévues. Le tribunal siégera jeudi et vendredi. En référé, une dizaine de nouvelles demandes d'expertise ont été introduites ei: nomination d'experts pour dégâts commis les -> et 5 août dernier. j L'avocat de la Ville, Mtre Valerius, n '■ protesté contre la tardivité de ces demandes qui rend les constatations illusoires. * * » Une demande en nomination d'expert a été faite aussi par une des victimes du Zeppelin de l'autre nuit, au point de vue de la constatation des dégâts matériels occasionnés chez lui. L'ATTITUDE DE LA BULGARIE Une dépêche de Nisch au Messagero de Rome, dit que le gouvernement serbe est informé par la Bulgarie de son intention de sortir de sa neutralité dans le cas ou U Roumanie prendrait position dans le conflit actuel. Si la Roumanie se range du côté de la Russie, la Bulgarie n'hésitera pas d'adopter la même attitude entraînant les autres Etast balkaniques contre l'Allemagne et l'Autriche. La guerre sainte De bonnes nouvelles.— Le soldat russe. — Pour Dieu pour le Tsar!.— L'enthousiasme des troupes. — A mort les Prussiens ?e nos ieunes concitoyens, M1I Wellens frères,viennent de rentrer en notie ville, retour d'Arkhangel, d'où ils nous rapportent les meilleures nouvelles. " vrai, leur demandons-nous, que 1^3 laisses sont en route par mer pour 1 Lcosse, d'où ils débarqueront bientôt sur les côtes franco-belges? — Nous ne les avons pas vus personnellement, inais en passant par Londres, nous ayons rencontré des personnes absolument ocSr!?£S <le foi qili nous assuraient que déjà iio.000 Russes étaient arrivés en Ecosse et se rendaient par chemin de fer vers Londres, Douvres et Folkestone. Ce n'est d'ailleurs pas la seule bonne nouvelle que nous ayons apprise en cours de route; il y a autre chose de vraiment extraordinaire mais comme il s'agit de faits qui appellent la discrétion, mieux vaut ne pas en parler pour le comment. — Alors, vous êtes optimiste? Très optimiste, car je compte énormément sur les Russes.il n'en saurait d'ailleurs être autrement quand on a vu le soldat russe. C'est le plus beau que j'aie jamais rencontré. On a dit tant de mal de lui; je suis bien heureux de pouvoir démentir tout cela carrément.D'abord, le Russe est le meilleur marcheur du monde, puisque là-bas dans les steppes ils abattent des kilomètres parfois durant quatre ou cinq jours avec, à peine, le repos nécessaire.En outre, le Russe est excellent tireur étant né chasseur. Or, nous avons pu admirer l'équipement de l'armée russe. Chaque homme est habillé de neuf des pieds à la tète et admirablement armé. En tenue de campagne il est muni, en dehors de ses armes, d'une bêche, d'une pioche et tous les ustensiles nécessaires aux travaux de retranchements. Avec cela il est d'une sobriété incroyable. On a dit que le Russe est ivrogne; " mensonge. Et puis, s'il l'était en temps ordinaire, il ne pourrait plus l'être maintenant, car depuis le 29 juillet la vente d'alcool a été prohibée; après cette date il n'y eut plus moyen d'avoir une goutte d'alcool. Mais il y a autre chose d'admirable chez le Russe. C'est sa foi absolue dans son Dieu et dans son tsar qui est en même temps le pape. Voyez ce grand soldat russe s'agenouiller croisant les mains sur son fusil et priant dans le plus grand recueillement avant de partir en guerre. Or, le tsar a déclaré la guerre sainte contre l'Allemagne, et dès lors on ne peut douter que l'empire du kaiser ne subisse les terribles conséquences de cette déclara, tion. Tout Russe se fera tuer froidement plutôt que d'être vaincu. Au surplus, le tsar n'avait pas besoin de déclarer la guerre sainte contre l'Allemagne, les Prussiens étaient déjà assez abhorrés.La mobilisation fut remarquable. Aussitôt la guerre déclarée, tous les hommes étaient prêts et le jour même d'importantes forces auraient déjà pu franchir la frontière. Si on ne l'a pas fait, c'est qu'on n'a pas voulu recommencer la malheureuse expérience de Mandchourie, où on a envoyé les troupes par divisions. Cette fois, on a préféré attendre le moment où l'on pouvait en envoyer des millions à la fois et c'est ce qui a si admirablement réussi. D'ailleurs, la guerre est très, populaire en Russie.C'es^ de bon cœur que tout le monde, aussi bien les réservistes, — même les hommes do 45 ans, — que les jeunes, ont pris les armes et tous n'ont qu'un but: aplatir à tout jamais l'Allemagne. Les précautions contre l'espionnage ont été' admirablement prises aussi. Trois heures après la déclaration de guerre, il n'y avait plus un seul Allemand en liberté dans toutes les Russies. Notez qu'on n'a pas fait la moindre distinction pour les Allemands naturalisés Russes. Tout le monde fut arrêté, et comme la déclaration de guerre arriva le soir asseif.tard, on cueillit les Allemands dans leur 'lit sans leur permettre de rien emporter. Le lendemain, lorsqu'on eut pu contrôler leurs papiers et que tout fut trouvé en ordre, on leur rendit la liberté sous certaines conditions. C'est ainsi qu'aucun Allemand n'a pu quitter l'empire du tsar et qu'il leur est absolument impossible de correspondre. Vous voyez donc, continua notre interlocuteur, qu'on peut hardiment espérer et compter absolument sur les Russes. P. C.

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Dit item is een uitgave in de reeks Le nouveau précurseur: journal du soir behorende tot de categorie Liberale pers. Uitgegeven in Anvers van 1902 tot 1914.

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