Le nouveau précurseur: journal du soir

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s.n. 1914, 17 Juli. Le nouveau précurseur: journal du soir. Geraadpleegd op 17 mei 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/3t9d50gn89/
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Vendredi «Juillet 1914 CSTOÇJ GBlVTIlinK» 80m' année — IV0 198 Le Nouveau Précurseur ATS OTsrîSTIETVnE^TS : lrtB, un an 12.00 fr.; six mois 6.50 fr.; trois mois 3.50 fr. Sfe : iS:88feî : A8ft : H»| : 25:88 SS : 8:88 ÏS : '8:88 S: Tout abonnement se poursuit jusqu'à refus formel. ON S'ABONNE i Anvers au bureau du journal et dans tous Ws bureaux des ppffr* CD Belgique. JOURNAL DU SOIR TÉLÉPHONES { ££}££*•.: N° { 39, VIEILLE BOURSE. - ANVERS. Aosrisroxsr O:E 3 r Ordinaires, la petite ligne, fr. 0.30 Réclames, la ligne. . . fr. 1.50 » 1 m lignes . » 1.00 Faits divers, la ligne. . » 2.60 Financières, la ligne . . » 0.50 Chronique Anvers ...» 8.00 Les annonces de l'étranger et de la Belgique sont reçues aussi par VAg&icc Havas, 8, place des Martyrs, à Bruœslks, 8, Place de la Bourse, à Paris, et 20, ffigh Uolborn, à Londres, Un pont sur l'Escaut Un péril pour le fleuve f le projet de pont sur le fleuve, que la Métropole a été chargée de présenter au cublic, est encore plus absurde et plus : dangereux que nous le disions dans notre dernier article. . A vrai dire, Messieurs les ingénieurs et hauts fonctionnaires des Ponts et Chaussées, qui en sont les inventeurs, ne savent pas'eux-mêmes exactement ce qu'ils veulent, sauf ceci: il faut un pont fixe sur 1 Escaut, devant ou près d'Anvers. Les variantes les plus extraordinaires de ce projet sont étudiées et exposées par la Métropole. Hais, chose étrange, un élément du nroblème, le plus important de tous, est complètement négligé; on dirait que pour MM. des Ponts et Chaussées, cet élément n'existe pas, ou que tout au moins, il est question très accessoire. Et nous verrons plus tard que telle est bien leur pensée. Ces Messieurs n'ont cure de l'ensablement pos-sible de la rade d'Anvers, pour la raison bien simple que leur idée est de creer un autre port sur la rive gauche, dans la Flandre, qui aurait sa rade en aval dAus-truweel.Depuis des années, tous leurs efforts tendent à cela, et. si la Métropole conteste notre affirmation, nous prouverons celle-ci, pièces en mains. Nous disions donc que le projet de pont t iixe entre Cruybeke et Hoboken, ou plutôt I les projets', car il y en a au moins quatre, ! sont encore plus dangereux et plus absur-I des qu'on ne le pensait au premier examen I de la question. . I Constatons d'abord que la moindre hau-f tour que l'on donne au pont fixe, est de 9 mètres au-dessus de la marée haute. Les fortes marées hautes viennet affleurer la pierre bleue des quais d Anvers; c est donc à 9 mètres plus haut que piétons, chariots, {rains et wagons devraient passer pour traverser le fleuve. N'avons nous pas fait à Anvers, au Kiei et ail Dam, d'assez malheureuses expérien-î ces des viaducs, pour ne pas savoir tous les ennuis, les pertes de temps, l'usure de ma-: tériel, que déterminent des rampes d'accès • montant à cette hauteur? Si on fait une pente très douce sur les deux rives, quelle longueur devront avoir ces rampes d'accès sur chacune des rives? Un cles avantages d'un transbordeur,c est qu'il se place à quai à la hauteur même de la route terrestre; il n'exige aucune rampe d'accès et, par conséquent, aucun travail supplémentaire pour les hommes et les chevaux. Cet avantage, le pont fixe le supprime et le remplace par un calvaire, comme il y en a lin au Kiel et un autre au ! Dam, et contre lequel protestent les habi-î tants de ces quartiers et aussi les maraî-I chers qui doivent venir à Anvers et qui | crèvent leurs chevaux sur ces montées. Un pont fixe, à cette hauteur, loin d'amé-[ liorer les communications entre les deux rives pour piétons et chariots, les rendrait plus difficiles encore et serait bien inférieur au passage d'eau actuel, par le^ vétusté bac à vapeur, qui fait le service d'Anvers-Tête de Flandre. * * * Mais il y a d'autres projets, plus absurdes encore. Quand il fut question de créer un transbordeur près d'Anvers, un des arguments de ceux qui. le combattaient, était que la partie métallique fixe de l'appareil couperait la vue sur l'Escaut en amont de la ville et détruirait toute la beauté du paysage. Eh bien, croit-on que le pont fixe ne couperait pas la vue? Et si, au lieu d'un pont fixe, on en construit deux, l'un superposé à l'autre, le premier à 9 et le second à 36 mètres de hauteur?C'est cette construction cyclopéenne qui embellira le tableau et la vue de l'Escaut? C'est cependant ce que rêvent quelques Messieurs des Ponts et Chaussées. Nous copions textuellement la Métropole du 13 juillet dernier, tout en faisant observer que les phrases transcrites semblent incomplètes et que plusieurs mots y manquent; nous ne nous chargeons pas de les compléter pour ne pas être accusé de transformer un texte. Le voici tel que la Métropole l'a publié:, ((Une autre solution possible comporte transbordeur. Au pont fixe surélevé pour chemins de fer, établi à 36 mètres de hauteur, de manière à assurer la continuité du service-rail et en-dessous duquel serait établi un pont-route, soit avec tablier tournant, soit avec travée mobile. Il serait possible à la circulation rapide et légère d'emprunter également le pont supérieur surélevé de 36 mètres.» Nous ne voyons pas très bien la circulation rapide et légère monter à 36 mètres de hauteur, quand elle trouve un pont à 9 mètres au-dessus de l'eau. Passons sur cette étrangeté. Voit-on ces deux ponts superposés qui vont complètement couper la vue sur l'Escaut d'amont. Un pont à 9 mètres pour la route et un autre au-dessus, à 36 mètres, pour le chemin de fer! Bientôt on va proposer de construire un gratte-ciel new-yorkais d'une rive à l'autre de l'Escaut. C'est cela qui serait d'un bel effet et qui faciliterait le développement du trafic maritime sur l'Escaut devant Anvers. . * » Nous ne sommes pas encore au bout de nos étonnements. Les Ponts et Chaussées ont trouvé une combinaison bien plus originale. Ces messieurs ne veulent pas du transbordeur tel qu'il a été proposé par un ingénieur atteint du vice capital de ne pas appartenir au corps sacré de l'administration belge; mais ils en proposent un autre, un transbordeur qu'ils accrochent — le mot est tout à fait exact — qu'ils accrochent à leur pont. Ecoutez ce que dit leur organe, la Métropole:((Comme variante à ce projet (le projet des deux ponts superposés), on a proposé une combinaison de pont fixe et de transbordeur. Au pont fixe surélevé pour rail et circulation légère, serait fixé une nacelle de transbordeur, qui circulerait entre les deux rives pour desservir le service des piétons et de la circulation lente et lourde, mais cette. solution dont l'effet esthétique . sera médiocre, ne plaira guère aux amis de l'Escaut.» Assez inutile de faire cette dernière observation. Quand on a parlé d'un transbor- ' deur fixe, on a prétendu, dans les milieux : des Ponts et Chaussées, que la passerelle . légère à laquelle le transbordeur devrait être suspendu, coupant l'horizon, produi- ' rait un effet des plus inesthétiques.Et main- j tenant, on veut remplacer cette passerelle ! légère par un pont fixe capable de suppor- | ter le passage des trains et appuyé sur des j pylônes qui auraient au moins 36 mètres j de hauteur au-dessus de la marée haute et une largeur qu'on n'ose déterminer mais qui devra varier autour des 10 mètres. I Remarquez que les Ponts et Chaussées proposent eux-mêmes un transbordeur, après l'avoir, si formellement condamné. Pourquoi? Uniquement pour créer le pont fixe dont depuis des années, ils poursuivent la création au grand danger du port d'Anvers et dans l'intention de favoriser le port concurrent qu'ils espèrent créer dans les Flandres et dont ils se réservent la gestion. Nous prouverons cela dans un autre article.Paul NADDY. Au Dehors ANGLETERRE Une démission qui peut être une défection Une importante nouvelle a été donnée cette mit: le général sir Arthur Paget, commandant 3n chef en Irlande, aurait adressé sa démission lirectement au Roi, ignorant ainsi son chef direct, " le ministre de la Guerre, M. Asquith, avec qui il est en conflit. S'il en est ainsi, c'est la crise du mois de mars, si difficilement fermée, qui menace de se rouvrir. A cette époque des instructions données à ['armée ont été mal interprêtées et de nombreux officiers, en garnison dans le Sud de l'Irlande, ont annoncé leur intention de démissionner plutôt que de contribuer à imposer le Home rule à l'Ulster. Le gouvernement déclaîe qu'il y avait un malentendu attribuable au colonel Seely, ministre de la guerre, au feld maréchal John French et au général 'Edward. Ces trois personnages, désavoués par leur chef, ont jugé de leur devoir de s'en aller. Sir Arthur Paget est resté à son poste; il se peut qu'aujourd'hui le gouvernement ait donné à ce dernier des instructions peu en harmonie avec les promesses qu'il a été amené à faire à ces officiers au cours des pourparlers de fin mars. Cette démission, si elle est vraiment produite, surtout si elle est produite sous une forme protestatrice, peut ranimer tout le débat entre le gouvernement et l'armée, entre le gouvernement et sa majorité. FRANCE Les socialistes et la guerre Le congrès socialiste français après une longue discussion a adopté par 1,690 voix la motion Jaurès-Vaillant reproduisant la motion de Copenhague sur l'attitude des socialistes quand une guerre menace d'éclater, avec l'adjonction suivante : « Entre tous les moyens pour prévenir et empêcher la guerre et pour imposer aux gouvernements le recours à l'arbitrage, le congrès considère comme particulièrement efficace la grève générale ouvrière simultanément et internationalement organisée dans les pays intéressés, ainsi que l'agitation et l'action populaires sous leurs formes les plus actuelles. » La motion guesdiste a obtenu 1,174 voix. Il y a eu 83. abstentionnistes et absents. Le congrès a adopté à l'unanimité une motion en faveur de l'autonomie de l'Alsace-Lor-raine qui favorisera grandement le rapprochement franco-allemand, nécessaire à la paix du monde. ALLEMAGNE Une dépêche maladroite Le Kronprinz a adressé à l'ancien premier lieutenant Fro'beneis, qui a publié un livre intitulé: l'«Heure décisive pour l'empire allemand», le télégramme que voici: «J'ai lu votre livre avec le plus grand intérêt et je souhaite qu'il soit lu partout, dans le peuple aTemand.» M. Frobenies déclare, dans son livre que l'heure des destinées de l'empire allemand et de ses alliés sonnera dans l'année 1915. D'après lui, les préparatifs de la Grèce et de la Russie ont dès maintenant une ressemblance avec les situations qui précèdent la guerre. Manœuvres navales françaises Le thème des manœuvre navales dans le Chenal avait pour but d'empêcher un débarquement de troupes allemandes sur la côte Nord de la France. Suivant quelques journaux, les manœuvres n'auraient pas complètement réus si, car l'ennemi parvint à occuper un poini stratégique de haute importance et -d'y débar quer de nombreuses troupes. A la suite de ce" événement on doit considérer la défense de l£ côte Nord de la France comme tout à fait in suffisante. Par contre les sous-marins on pris une par prépondérante à l'action. Quelques uns parvin rent à forcer les lignes ennemies et à endom mager fortement plusieurs croiseurs. Le succè: de ces petits navires à fait une grande impres sion sur le chef de l'Etat major de la marin» russe Amiral Roussine; il déclara nettemen que les sous-marins français l'emportaient san: contestations sur ceux des autres pays. BULGARIE L'emprunt allemand A la troisième reprise de. la séance du Se braniê, un député de l'opposition proteste nouveau contre l'emprunt. Il déclare que l'or position ne cessera pas son obstruction tau que le gouvernement n'aura pas retiré le cor trat d'emprunt. M. Radoslavoff se lève alors et fait appe aux députés, les priant de discuter l'emprunt ! dans le calme qui convient. Au milieu du tumulte, le président invite | les orateurs inscrits à prendre la parole. Sa . voix est couverte par le vacarme grandissant qui empêche de rien entendre. Personne n'ayant répondu à l'invitation du président, celui-ci met le projet aux voix. Toute la majorité lève la main. Le président proclame alors l'adoption du projet et lève la séance. Les députés de la majorité applaudissent longuement, tandis que l'opposition pousse des cris violents. Une fois la séance levée, les discussions se poursuivent longtemps dans les couloirs et les salons. Vote contesté Le président du conseil a convoqué jeudi matin les chefs des partis de l'opposition. Cette réunion -se rapporte à la situation créée par le vote de mercredi soir. M. Radoslavof déclara aux chefs de l'opposition que le gouvernement considère le vote comme acquis. M. Radoslavof annonce que d'après ses informations des attentats seraient projetés contre lui par quelques-uns de ses collègues, ajoutant qu'il les tiendra personnellement responsables en cas de complot éventuel. Les chefs de l'opposition répondirent qu'ils ne pouvaient considérer le vote de la veille comme valable et ils protestèrent énergique-ment contre l'accusation de vouloir se servir de procédés révolutionnaires. M. Radoslavof a annoncé qu'il déposera un projet concernant la suspension du procès des ex-ministres stamboulovistes. L'opposition publie une note disant qu'elle considère que l'emprunt ne fut pas -légalement voté. ALBANIE Sans nouvelles On est absolument sans nouvelles de ce "qui s'est passé hier en Albanie. La petite garnison de Durazzo a été renforcée des officiers et de quelques soldats, qui ont pu quitter les villes, tombées succesiveinent aux mains des insurgés ou des épirotes, Peut-être l'absence de nouvelles est-elle dûe à une attaque de la ville où le prince est réellement bloqué. GRECE ET TURQUIE Les réfugiés A Salonique sont arrivés hier 2500 Grecs expulsés de la Thrace occidentale; ils sont dan3 un état de grand dénuement. Avant leur départ ils ont été obligés par les autorités bulgares d'acquitter les droits de leur passe-port. ROUMANIE Incidents de frontière Hier des Bulgares tirèrent sur une sentinelle roumaine près de Turtukaia. Pendant la nuit des sentinelles bulgares tirèrent sur une patrouille à >Kuiundjuk, lieu du dernier incident. -Les Roumains ripostèrent et les Bulgares s'enfuirent. La nuit dernière une compagnie roumaine a cerné un post frontière sur la frontière de Varna à Dobritch sans aucune provocation. Les Bulgares se retirèrent et revinrent après le départ des Roumains. Personne n'a été blessé. MEXIQUE Le nouveau président M. Carbajal a prêté serment comme Président devant les députés et sénateurs. Il a gagné le palais présidentiel sous escorte, acclamé par le peuple. Selon les diplomates qui connaissent à fond la question, M. Carbajal et ses collègues sont favorables à une amnistie générale sauvegardant la vie et les biens des partisans du général Huerta. On réglera ensuite l'entrée pacifique des troupes constitutionnalistes à Mexico.La censure Le gouvernement soumet les dépêches reçues et envoyées à une censure rigoureuse. Accusations gravos j Les Pères Jésuites, réfugiés à Vera-Cruz, déclarent que les catholiques sont persécutés d'abominable façon par le général Villa. Une vingtaine d'entr'eux ont été éventrés, battus, dépouillés, marqués au fer rouge et mutilés d'horrible façon. On annonce que deux prêtres ont été exécutés à Zamora sur l'ordre des officiers du géné-i ral Villa. On dit que les rebelles ont également pendu six personnes dans la nef de l'église t de Sallillo. Après avoir été dépecés avec des couteaux, leurs cadavres ont été pendus, puis dépendus, frappés de nouveau à coups de bâ-1 ton et pendus une seconde fois. Nouvelles de l'Étranger Contre les mouches MM. Henri Schmidt et Justin Godart viennent de déposer à la Chambre française une proposition de loi tendant «à la protection contre la poussière et les mouches des aliments destinés à être mangés crus». «Alors, disent les auteurs de la proposition, que dans d'autres pays, une lutte active, méthodiquement poursuivie, a permis de mettre fin à de sérieuses épidémies dont le développement était uniquement dù aux mouches, en France on en est seulement à commencer à émouvoir et à éduquer l'opinion publique. »Et pourtant, poursuivent-ils, il est aujourd'hui bien établi que la mouche transporte les germes de la tuberculose et qu'elle est le véhi- , cule habituel de ces entérites qui, par les for- : tes chaleurs de l'été, sèment la mort dans les berceaux. Elle est aussi un des facteurs les plus fréquents des épidémies de fièvre typhoïde.»Voici ce que proposent MM. Schmidt et Justin Godart: «Il est interdit d'exposer et de mettre en vente sur la voie publique ou dans un local non clos des aliments destinés à être mangés crus, sans qu'ils ssfént complètement" tenus a l'abri de la poussière et des mouches.»Les lenteurs de la Justice M. Hirsch, juge d'instruction, a fait subir hier après-midi, a trois heures et demie, à M. Armand Deperdussin, le premier interrogatoire sur le fonds de l'affaire. On ne se souvient plus exactement depuis combien de mois Armand Deperdussin est arrêté.Les biens de Kansi séquestrés -On annonce que les biens de Hansi sont mis sous séquestre. Les frais du procès de Leipzig, qui s'élèvent, dit-on, à environ 8,000 francs, ne peuvent être prélevés sur la caution de 30,000 francs versée en mai dernier par l'artiste alsacien.Les journaux s'élèvent contre les représailles que le gouvernement allemand exerce contre le vieux père de l'artiste. C'est ainsi que la «Neue Zeitung» signale que la maison du père de Hansi est l'objet d'une surveillance étroite de la part de la police. Les lettres qui arrivent au domicile de Hansi sont ouvertes avant d'être remises à son père. Un nouveau Labarum L'empereur Guillaume II a voulu s'associer comme souverain aux fêtes que vient de célébrer la papauté à l'occasion du quinzième centenaire de l'édit de Milan, reconnaissant la religion chrétienne dans l'empire Guillaume II a fait reconstituer le célèbre «labarum», de Constantin, l'étendard du pré-mier empereur chrétien, d'après les indications de la chronique d'Eusèbe. L'empereur allemand a chargé de cette reconstitution les bénédictins de Maria-Laach. Le «labarum» consiste en une hampe de bois revêtue de métal précieux. A l'extrémité supérieure pend une sorte d'étendard en drap pourpre frangé d'or, avec broderies en or et pierres précieuses. Au-dessus de l'étoffe pourpre s'élève le monogramme du Christe entouré d'une couronne; le tout en or et pierres précieuses. Sur la hampe, au-dessous de l'étendnrd, sont fixés l'un sous l'autre quatre médaillons avec les effigies de Constantin et de ses trois fils. Le «labarum» a trois mètres de hauteur. L'empereur d'Allemagne a fait remettre il y a trois jours ce «labarum» au pape. A cet effet, il a envoyé a Rome un de ses aides de camp, le comte de Spee, commandant des cuirassiers de la garde impériale, qui a été présenté à Pie X par M. de Miihlberg, ministre de Prusse près'le Saint-Siège. Le dignitaire allemand a remis au souverain pontife le don impérial. Il a dit au pape que l'empereur avait suivi avec un intérêt tout spécial les fêtes de l'anniversaire constantinien et qu'il était heureux d'envoyer à Sa Sainteté un souvenir de ces fêtes, désirant qu'il fût conservé dans la' nouvelle basilique de la Sainte-Croix que le pape a voulu ériger sur la voie Flaminienne en souvenir de la victoire remportée sur le paganisme avec le «labarum» et la Croix: «in hoc signo vinces». Le Pape a répondu en remerciant l'empereur Guillaume II de lui avoir donné par ce précieux cadeau un nouveau témoignage de ses sentiments. Le procès de Mme Caillaux Mme Caillaux sera transférée dimanche dans la prison attenante au palais de justice. Le «Cri de Paris», dit que Mme Caillaux se trouve dans un état d'abattement complet. La détention à la prison St-Lazare, l'atmosphère malsaine qui règne dans les cellules et la malpropreté l'ont rendue malade. Elle souffre de l'insomnie et d'une surexcitation de nerfs. Le « Cri de Paris » annonce qu'au cours des débats il y aura de violents incidents, parce que des informations au sujet de la vie privée des jurés, appelés à siéger, qui avaient été adressées aux défenseurs de l'accusée, sont tombées entre les mains des partisans de M. Galmette, On sait que d'après le code français, l'accusé à, le droit de s'enquérir du nom des jurés éventuels, et suivant le «Cri de Paris» cette enquête aurait révélé que la situation n'était pas favorable pour l'accusée. Il se pourrait que par suite des récusations l'affaire doivent être ajournée à une autre session. Pour ou contre tes suffragettes Hier soir à Londres, la foule manifesta bruyamment sa réprobation a l'égard des suffragettes militantes. Une réunion qui devait avoir lieu fut interrompue par un véritable bombardement. Toutes les vitres du local furent brisées par toutes sortes de projectiles. Miss Pankhurst qui devait prendre la parole fut arrêtée une fois de plus. Dans la bataille de la rue, plusieurs personnes furent bfessées. On assure d'anautTe rôté que 15,000 £ $ furent versées cette semaine au fonds des suffragettes. NOS ÉCHOS Entre les deux rives Nous lisons ce qui suit dans le Neptune: «Les nouvelles que nous recueillons au sujet du service auxiliaire de passage d'eau Anvers-Tête de Flandre ne sont guère favorables. Un des trois bateaux est prêt, sauf une modification sans importance qu'il a à I subir. Les deux autres ne sont pas encore mis à flot. «On avait déjà annoncé l'inauguration du i service pour fin juillet. Mais il faudra déchanter. Il est même peu probable que le service soit mis en marche avant le mois de septembre. » Signalons d'ailleurs que tant que le ponton de la rive gauche n'est pas en service, iï serait impossible de faire fonctionner le service auxiliaire.» L'observation est parfaitement exacte. Remarquez en quels termes anodins et timides elle est formulée. Oh! s'il était question d'un service communal, le Neptune aurait trouvé d'autres ! mots indignés, pour dénoncer l'incurie, l'in-j capacité, les retards impardonnables, etc., i etc., de l'administration à laquelle fl faut i se hâter d'enlever la gc-stion des intérêts du i port. Mais comme c'est l'Etat, et tout spéciale-i ment le département de M. Segers, qui est | en cause, on chante sur un ton plus adouci- Nous constatons, nous, tout simplement ! et sans avoir besoin de recourir à des gran-j des phrases ou à des gros mots, qu'il y a, : un mois, on vantait l'extraordinaire activi-! té de M. le ministre Segers, qui créait un ! service nouveau de passage d'eau au moyen j de bateaux-mouches. Ce service devait être \ inauguré le 1er juillet dernier; on sera très | heureux de l'ayoir fin septembre; peut-être devra-t-on attendre jusqu'en janvier. Quel bluff! * * * Les abus de la franchise postale Nous .avons souvent signalé les abus de la franchise postale, mais nous ne savions S pas que ces abus étaient aussi graves qu'ils le sont. > C'est un journal clérical qui les dénonce. ! Le Bien Public est en discussion avec le i Journal de Bruxelles au sujet des assuran-! ces sociales. Le dernier défend l'attitude du gouvernement; or, le Journal de Bruxelles est distribué en franchise de port; c'est la feuille gantoise qui dénonce le fait en ces termes: Il nous faut bien dire un mot de ces plaidoyers, car nous y sommes pris partie, et certains : d'entre eux ont été expédiés en franchise de ■ port, par les soins du ministère du Travail, à ceux de nos amis que la question intéresse. Nous tenons la preuve de ce fait à la dis- OanllI^-ATt fil! «"Mrauionn fl 2 LA PLUS FORTE Grand Roman PAR ftobei*l SAIIW1LLE Elle allonge souvent son museau sous les fentes des portes pour écouter ce que l'on dit. Peut-être vous entend-elle maintenant. Gare à celui qui ne croit ni à Dieu ni au diable, monsieur Romagnoul. —■ Pécaïre! s'exclama Marins, que cinq verres d'eau-de-vie faisaient légèrement tituber.Envoyez-la moi donc, votre bête faramine, je suis curieux de la connaître. — Oh! pour l'amour de Mme Sainte-Anne, taisez-vous! s'écria Naïque atterrée. — Ce soir, quand vous irez à Auray et que vous vous trouverez dans la lande, récitez votre chapelet. — Mon chapelet, ricana Marius, je* n'en possède pas, la mère. — Je vous prêterai le mien, il a été béni par M. le recteur de Carnac. — Il serait béni par le pape que je n'en voudrais pas, la mère. Il regarda sa montre et aussitôt poussant .Un cri: — Déjà sept heures et dem'e! Attelle la voiture, Jeannot, il est temps de te mettre en route. — Je n'irai pas, monsieur Romagnoul! répliqua le jeune homme d'un air résolu. — Tu n'iras pas? Es-tu fou? s'écria l'autre avec stupeur. — Non, non; qu'on me renvoie si l'on Veut, mais je n'irai pas. ======== Marius Romagnoul le regarda avec une îxpression d'indicible mépris. — Capon! Ca doit être soldat avant un an ît ça craint les bêtes faramines. Du reste, je n'hésite pas et je vais dire à non général ce qwi se passe. Et il sortit de la cuisine sans entendre la /ieille Naïque qui murmurait en jetant sur .es autres un regard d'effroi: — Le malheureux! Il ne croit pas à la bête faramine, elle se vengera! Dans le grand salon de réception se tenait le vieux général. Il attendait sa belle-fille et pour lui faire honneur avait magnifiquement orné la vaste et spacieuse pièce. Le lustre et les appliques étaient brillamment éclairés. Sur les cheminées, les tables et les consoles s'épanouissaient d'éclatantes gerbes de fleurs. Condamné par ses rhumatismes à l'immobilité, M. de la Rochebriant se tenait dans un fauteuil, la jambe droite allongée sur un tabouret. La patience n'était pas la vertu dominante du vieux soldat d'Afrique. Par moments, lorsque la goutte se faisait par trop lancinante il l'apostrophait en termes de troupier: — Ah! la gueuse! Ah! la coquine! Ah! tu te venges de mes dédains d'autrefois alors qu'à Sébastopol je dormais dans la neige et qu'en Afrique je prenais mes trois verres d'absinthe chaque matin! Mais en dépit de ses souffrances, une ex- ! pression de joie intense illuminait son visage amaigri, et ses yeux semblaient sourire et rayonner. Un cigare à la bouche, il lisait son journal, une feuille bien pensante et très catholique.A l'entrée de Marius Romagnoul le marquis leva la tête. — Ah! te. voilà? Vous n'êtes donc pas encore partis? Il me semble qu'il en est temps. Romagnoul se mit en position militaire, talons joints, le bras gauche tombant sur la couture du pantalon, la main droite ouverte à la hauteur du front. — Pardon, faites excuse, mon général, mais si je ne suis pas parti, c'est par rapport à ce benêt de Jeannot. — Explique-toi plus clairement! s'écria le marquis Se la Rochebriant. • — Le nommé Jeannot fait rébellion, mon général, dit Marius. < — Comment, quoi, quelle rébellion? — Il refuse d'aller, de se rendre à la g are d'Auray, mon général. — Que dis-tu? Il refuse d'exécuter mes ordres! exclama le vieux gentilhomme. — Parfaitement, mon général. Il a peur de rencontrer la bête faramine. — Qu'est-ce que tu me contes-là? — Je dis que cette brute, sauf votre respect, a déclaré devant les autres domestiques qu'il n'irait pas à Auray. — Vraiment? Ce garçon doit être ivre Va me le chercher. Marius sortit. Un moment plus tard il revenait avec j Jeannot. Très rouge, l'air penaud mais résolu, le j jeune garçon fit quelques pas au milieu de j la salle et s'arrêta. | — Eh bien! mon garçon, commença le marquis, j'en apprends de belles. Tu refuses de m'obéir? — Je ne refuse jamais, notre monsieur, dit Jeannot en balbutiant. Mais aujourd'hui c'est impossible. — Pourquoi? Je te croyais un brave serviteur, dit M de la Rochebriant. — Oh! notre monsieur sait que je suis travailleur, que je ne suis jamais ivre, que... — Bien, bien, interrompit le général mais pourquoi refuses-tu d'obéir? — S'il faut prouver mon attachement, joursuivit le cocher en larmoyant, s'il faut ne jeter au feu pour notre monsieur, je suis )rêt à le faire et... — Assez! veux-tu répondre à ma question; Dourquoi refuses-tu d'aller à Auray? — J'ai peur, répliqua d'une voix sourde feannot, et un tremblement le secoua. Le jeune homme baissa la tête et d'un ,on mystérieux: — De la bête, faramine. M. de la Rochbriant eut un haut-le-corps jui, remuant sa jambe, lui arracha un ju-'011.— Triple niais! exclama-t-il. Qu'est cela ta bête faramine? — Monsieur le marquis est de ce pays répliqua Jeannot, il doit donc savoir. — Oui, oui, je sais, riposta le général, explique-toi pourtant. Le gars se rapprocha du fauteuil où se tenait le: marquis, et alors toujours très bas: — Une bête humaine, monsieur le marquis, c'est un animal et un homme à la fois, qui n'est ni animal ni homme- Dans cette contrée on l'appelle faramine, mais dans mon pays, en Vendée, on dit une bigourne. Oh! très maligne, la bigourne, et méchante.Elle fait s'emporter les chevaux et ne craint pas d'étrangler les cochers. On l'aperçoit le long des chemins et surtout au .coin des carrefours où l'on n'a pas érigé de croix. Elle miaule comme un chat, elle aboie comme un chien, elle crie comme une femme.On n'a jamais pu la saisir, parce que. lorsqu'on veut la prendre, psett! plus rien — Tu l'as donc vue toi? interrogea M. de la Rochebriant qui s'amusait. — Non pas moi, notre monsieur, mais mon père. Au temps de sa jeunesse, un soir d'hiver. on entendait un chien qui hurlait et qui miaulait à la fois comme un chat. C'était là-bas, à Tallemont, au pays des Sables-d'Olonne. Il y a là un vieux château où se réunissent tous les diables de l'enfer. Durant tout un mois cette bigourne fit, à l'heure de minuit, un sabbat épouvantable.Chacun y perdait le sommeil. En outre, des bestiaux disparaissaient, des enfants mouraient, des femmes accouchaient avant terme. « Alors, dit un jour le maire, il faut lui donner la chasse.» On fit battre la caisse et on réunit les pompiers. A l'heure de minuit, toute la compagnie des sapeurs se dirigea vers le château. On y pénétra, on tira des coups de fusil dans les broussailles, on retourna les pierres.Quelqu'un s'écria: « Ah! le voilà!» Oh! ce devait être la bigourne; elle hurlait, elle miaulait, elle gémissait. — Feu! commanda le maire. Tous les pompiers tirèrent dans la direction d'où venait le bruit. — Ca y est! dit alors le capitaine, elle doit être touchée. On se précipita, on regarda et alors!... _ — Et alors? interrogea Marius Romagnoul qui continuait à ricaner. — Et alors, reprit le jeune homme, on ne le croirait pas, il n'y avait rien, la bigourne s'était envolée. — Quelque farceur qui se moquait de lui, dit le marquis de plus en plus égayé. — Eh bien! moi, dit Marius, j'ai été plus malin que leurs maires et leurs pompiers. J'en ai ramassé une de ces bêtes farami-i nés. C'était en Afrique, peu de temps après l'exécution du nommé Bartel, à qui j'avais promptement envoyé une balle. On disait que son esprit revenait la nuit, qu'il entrait dans le quartier et qu'il faisait main basse sur les fourniments. Histoire d'embêter les camarades de la chambrée qui l'avaient envoyé dans l'autre monde. Or, une nuit, j'étais en faction. — Bien, bien, interrompit le général dont le visage s'était assombri, tu nous conteras ton histoire une autre fois- Puis, s'adressant, au cocher: •— Oui ou non, Jeannot, veux-tu atteler? interrogea-t-il. — Je refuse, notre monsieur! répliqua le jeune garçon en tremblant. — Prends garde! je n'aime pas les poltrons, et je veux qu'on m'obéisse. — Monsieur le marquis peut me renvoyer, fit l'autre très rouge. Je ferai ma malle demain, mais ce soir je ne sortirai pas. — Satanée brute! s'écria rageusement M. de la Rochebriant, va-t-en! — Alors notre monsieur me renvoie! s'écria Jeannot avec un sanglot. — Nous verrons cela demain! Oust! hors d'ici! à la niche! Jeannot ne se le fit pas dire deux fois et sortit de la chambre. Si cet animal n'avait pas, dans son pays, une vieile mère à qui il envoie tous ses gages, grommela le général, il aurait pris la porte cette nuit même pour aller causer avec sa bête faramine! Puis s'adressant à Marius Romagnoul: — Tu sais conduire, toi. Attelle et pars! ordonna-t-il. — Moi? s'écria le Provençal en étouffant un juron. — Mais oui, toi. Pourquoi me regardes-tu ainsi? demanda le général — C'est que, mon général, il y a... un gros orage... qui menace. (A continuer.)

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Dit item is een uitgave in de reeks Le nouveau précurseur: journal du soir behorende tot de categorie Liberale pers. Uitgegeven in Anvers van 1902 tot 1914.

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