Le peuple: organe quotidien de la démocratie socialiste

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20 augustus 1914
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s.n. 1914, 20 Augustus. Le peuple: organe quotidien de la démocratie socialiste. Geraadpleegd op 27 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/804xg9g39p/
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ADMINISTRATION : $3-35, rus des Sables BRUXELLES ABONNEMENTS : ' Un an, 12 francs BELGIQUE ] Sii mois, 6 francs. ( Trois mois, 3 francs. ETRANGER \ L» de Belfigu# ( le port en sus Hklition ADMINISTRATION ; Téléphone 11* ORGANE QUOTIDIEN DE LA DEMOCRATIE SOCIALISTE RÉDACTION s Téléphone 4052 ■J RÉDACTION : Ru® des Sables, 33-35 BRUXELLES ANNONCES : Petites annonces : 1 fr. pour trois petites lignes maximum (40 cent, la petite ligne supplémentaire); Ollres et demandes d'emplois; Quartiers à louer : 75 cent, pour trois petites lignes maximum (40 cent- paf petite ligne supplémentaire). Annonces ordinaires : 4Q cent, la petite ligne: Réclames (après les spectacles) 1 fr. 2M la ligne • Faits divers • 3 fr. la ligne. . On traite à forfait Edition + ——BM I IIW—MM— i ON SE BAT DE DIEST A BALE Le Communiqué officiel de Mercredi Trr~TT"T"it*7T^',r Ti rmr r. «n r-j-ri ni Tyran iwii uni1 fit m i m ni MMiwiitiiH'Hi h iim'i ' m* i TïB17iiw>i'"w^riii i m "i ' ' iïïïïi îiïTi i niïliiriTfii i r~" wi5wnwn rr~" *~T" i " ' Tû" ~ ~ 1 T~"~ "m i. in , i »i EDITION DE 6 HEURES La Situation Mercredi En ce moment, la situation générale sur le théâtre belge des opérations se présente comme suit : Après avoir perdu beaucoup de temps et un grand nombre d'hommes ainsi qu'un important matériel, l'aile droite prussienne est parvenue à gagner du terrain sur les deux rives de la Meuse, jusqu'au contact avec les armées alliées. Les troupes allemandes, qui sont au nord de la Meuse, se composent de fractions appartenant à divers corps, dont l'effectif principal s'était porté sur Liège et que le temps a rendu disponibles. Il y a aussi de la cavalerie ; grâce à celle-ci, les Allemands ont pu faire beaucoup de bruit en s'étendant au nord et au sud. De ce côté, elle s'est heurtée à nos troupes et aux troupes françaises. Elle a <?té repoussée. Au nord, au contraire, elle a eu le champ libre et a pu pousser des pointes hardies par petites fractions pour pénétrer très loin en Campine. En un mot, les Allemands ont pris le moule de nos positions. Leur avoir fait perdre plus de quinze jours pour arriver à ce résultat est tout à l'honneur de nos amis. Cela peut avoir des conséquences incalculables pour la suite des opérations. Le déroulement normal de celles-ci, d'après un plan concerté entre les alliés, peut amener l'une ou l'autre armée à manœuvrer, c'est-à-dire à changer de position afin d'améliorer les conditions d'ensemble. Nous sommes à l'aile extérieure, là où ces ma,nœuvres s'imposent presque toujours, soit pour la. protection directe du flanc, soit pour la protection indirecte en échelon. La mission de notre armée peut donc exiger qu'elle modifie ses positions primitives grâce auxquelles elle a pu remplir complètement le premier rôle qui lui a été dévolu et qui consistait à gagner du temps. Il n'y a donc pas lieu de s'inquiéter si l'armée fait mouvement dans telle ou telle direction. Les stratèges en chambre feront bien de s'abstenir de critiquer les dispositions prises dans ce but. Ils doivent bien se rendre compte de ce que notre armée fait maintenant partie d'un ensemble de forces articulées et se souvenir que les conditions stratégiques se sont complètement modifiées depuis que le contact a été établi intimement à notre droite avec nos alliés. Il ne s'agit pas actuellement de manœuvrer ou de combattre seul. La couverture de telle ou telle partie du pays, de telle ou telle ville, devient secondaire et la poursuite du but agsigné à nos troupes, dans le dispositif général, devient prépondérant. Ce but ne peut pas être dévoilé. Les esprits les plus avertis ne peuvent le découvrir étant donné le vague dans lequel restent, avec raison, les renseignements fournis au sujet des opérations. On se bat sur tout le front s'étendant de Bâle à Diest, plus il y a contact entre les armées ennemies et plus on se rapprochera de la décision, plus il faut attendre à voir tourner l'avantage sur un point alors que l'on est obligé de céder sur un autre. C'est là une chose parfaitement prévue pour des batailles qui se livrent sur des fronts aussi démesurés que ceux occupés par les grandes années modernes.En résumé, il ne faut penser seulement à ce qui se passe à nos portes, un mouvement de manœuvre ordonné dans un but nettement déterminé, n'est pas nécessairement une retraite. Les combats livrés sur le front ces jours derniers ont eu pour résultat de rendre l'adversaire très circonspect. Ils ont retardé sa marche, au grand avantage de l'ensemble des opérations. Il se fait maintenant qu'il n'y a lieu de se laisser raccrocher prématurément,- ce qui ferait le jeu des Allemands. C'est là toute la raison des mouvements qui s'exécutent. Nous ne sommes pas battus, il s'en faut! Nous prenons des dispositions pour battre l'ennemi dans les meilleures conditions possibles. Que le public veuille bien, à cet égard, faire crédit au commandement de l'armée. Qu'il reste calme et confiant. L'issue de la lutte ne paraît pas douteuse. Et qu'une fois pour toutes, les journaux s'abstiennent de parler des mouvements de troupes : le secret est essentiel pour la réussite des opérations. b—iiim'i m ninmnama—«a» Mercredi, 5 heures. Un bruit inquiétant circulait en ville. On disait que les Allemands occupaient Louvain, et que la circulation était interrompue. A 1a. gare du Nord, où nous nous sommes rendus, on nous a dit que la circulation avec Louvain continuait comme ci-devant.Les fuyards que l'on, a vu en ville, venaient des villages du Brabant dans lesquels les forces belges avaient fait disparaître certaines maisons. Une panique s'en était suivie. Serbes contre Autrichiens UNE PRETENDUE VICTOIRE AUTRICHIENNE. — SUCCES SERBE Londres, 17 août. L'Agence Reuter apprend, d'après les télé- ■ grammes officiels de Serbie, que l'armée autrichienne sur la frontière du Nord a de nouveau tenté — cette fols avec 40,000 hommes — d'entrer en Serbie en sept endroits sur 1 toute la longueur de la ligne du Nord. Com- ! me lors de la tentative précédente, le plan 1 de l'Autriche a de nouveau échoué, son ar- i mée ayant été repoussée avec de fortes par- < tes. i Sur la frontière Ouest cependant, une < troupe ennemie arrivant de Bosnie, a rem- 1 porté un léger succès, qui a été transformé : à Vienne en grande victoire. En réalité, un I petit poste avancé serbe, en face de Loz- nitza, a été repoussé par des forces autri- < chiennes beaucoup plus importantes. i Les Serbes se retirèrent sur les hauteurs < voisines ôù ils purent s'établir d'une façon ( suffisamment forte pour résister à des for- f ces autrichiennes beaucoup plus grandes. Les unités autrichiennes qui ont traversé la < Drina sont maintenant en territoire serbe, i dans la vallée de Shabatz. s Au delà de ce point, il leur est impossible £ d'avancer, à cause de la forte position serbe, 1 de la rareté des routes et du fait que ces routes n'ont aucun valeur stratégique. 1 Voilà la vérité au sujet de la soi-disant < grande bataille et de la victoire autrichienne c à Loznitza, comme on la raconte à Vienne, t Un télégramme ultérieur de Nisch annonce que les troupes serbes ont occupé Sou va- c Gora, près de Vichergrad et Bouzak, près de c Lyna, et ont repoussé l'ennemi. c A Korachitza, en face de Loznitza, l'en- 1 nemi a jeté un pont sur la Drina et fortifié sa position sur les deux rives du fleuve. Les 1 Serbes occupent une position en face de Loznitza. t La Mort du Général von Emmich Copenhague, 18 août. On continue à recevoir les journaux allemands. Ceux que le courrier nous a apportés aujourd'hui confirment la nouvelle de la mort du général von Emmich, chef de l'armée allemande de Liège. ■ i i  la Frontière austro-russe SUCCES RUSSES S ai n t-Pétcrsbourg, 17 août. TJn Communiqué officiel au sujet des mouvements sur la frontière de Galicie du 13 au 17 août, dit : Les opérations des détachements chargés de la défensive et du service de reconnaissance ont provoqué une série d'attaques livrées par la cavalerie, soutenue par l'infanterie et. l'artillerie. Dans les provinces de Petrogof et de Kieloe, la cavalerie ennemie en reconnaissance "occupait un front de plus de 50 milles, s'étendant le long de la ligne Tschenstochov-Andrew-Sandonir, soutenue dans ses opérations par l'infanterie et la cavalerie. Le 14 août, les avant-postes de ces forces atteignirent la ligne de Zachikovo-Ia-noff-Tarnogorod et pénétrèrent sur une courte distance dans le territoire russe. On nous rapporte que ce mouvement offensif fut repoussé par les troupes russes. Les tentatives autrichiennes pour avancer d'Hidrew vers Kielce échouèrent le 15 août; les troupes russes réussirent, par une série de brillantes attaques de cavalerie, à déloger l'ennemi de Kielce et à occuper la ri lie. Dans le district de Fomaschoff, la cavalerie russe, faisant une vigoureuse pointe en avant, coupa l'avant-garde autrichienne et ffraiichil la frontière de Galicie, pénétrant sur une distance d'environ 8 milles. Au village de Narol, à peu de distance de Tomaschoîf, la cavalerie russe infligea de sérieuses pertes au lie régiment de dragons dans un violent engagement à l'arme blanche. Sur les autres parties de la frontière, la situation demeure la même. La cavalerie russe est partout en contact étroit avec l'ennemi. Les Français à Sarrebourg; On assurait, mercredi après-midi, \ à la légation de France, que les trou- ' pes françaises étaient entrées à j Sarrebourg. Sarrebourg est une ville de 10,000 habitants située à 20 kilomètres de la frontière/"Saverne est à mi-chemin entre Sarrebourg et Strasbourg. .i ii.n ji i. .m ) Ce qui retarde les grandes opérations ■ i Du « Morning Post » : t « Ce qui, en 1870, empêcha la France d'at- [ taquer vigoureusement, ce fut la mauvaise organisation de son service d'approvisionné , ments. Les stations de Metz et de Montigny, ' qui étaient alors en territoire français, t étaient bloquées par des trains que l'on ne c pouvait décharger. » Les troupes françaises mouraient de faim ] au milieu de l'abondance et leur moral fut, # de ce chef, fortement atteint. » Il est bien possible que quelque chose de . semblable s'est produit dans la mise en mai*. 1 che des armées allemandes. Récemment, le généré von Bernhardi a mis en relief les l énormes difficultés que rencontre le ravitail- i lement des énormes masses qui composent i les armées modernes. Il m paraît pas que t ces difficultés aient été surmontées, peut- , être se sont-elles aggravées du fait que le conflit ne se déroute pas selon l'horaire fixé " par l'état-major allemand. L'ennemi comp-tait se procurer des vivres en Belgique, moyennant paiement, et en France, sur ré- l quisitions. Il a été désagréablement surpris l dans ces deux calculs. » Seule cette surprise peut expliquer ',es t extraordinaires délais de l'Allemagne à commencer les grandes opérations, car chaque . jour qui passe la rapproche du fatal moment 1 où les armées russes franchiront à l'est sa c .fiontière mal défendue. Lorsque les masses i allemandes se heurteront aux Belges et aux t Français, elles devront livrer combat sur un front, parallèle. Les armées alliées sont c si étendues que l'un de leurs flancs touche s à la- Suisse, l'autre à la Hollande. Dès lors, s'il ne se produit pas d'autres violations de territoires neutres, les forces alliées ne peu- S vent être ni tournées, ni encerclées. Or, les 7 batailles livrées sur fronts parallèles sont c rarement décisives; et un engagement sans résultat décisif équivaut pour les Allemands r à une défaite, vu l'imminence de l'entrée en 0 campagne des Russes. » ■ ^ Amende Honorable ; c L" « Ami de l'Ordre » motus assure que les deux prêtres de la région namuroise, dont nous avons parlé et qui furent mis q en prévention sous l'accusation d'espion- c nage, ont su facilement prouver leur innocence et 'ont été mis en liberté. Nous sommes heureux de l'apprendre. Nous avons dit dans quelles ciroonstmces r nous avons été amené à parier de cette 0 affaire. Notre bonne foi a été surprisa ? Nous le regrettons profondément. Person- t ne dans les pénibles événements q,ue nous c traversons, ne saurait se réjouir de ce que certains de nos concitoyens s'oient assez r misérables pour trahir la sainte cause com- . mu ne. Nous faisons de grand cceur amende 1 honorable et nous présentions aux deux " prêtres faussement accusés nos plus humbles excuses. ■ —| La Guerre de 1870 Ce fut le 6 août que l'Allemagne prit l'of- £ fensive. , Elle attaqua l'armée du Rhin à Forbach et 0 la força à se replier sur Metz. A Froesch- ® willer et Reihscnoffen, elle écrasa l'armée d d'Alsace qui se retira sur Chalon en passant 1' par le col de Saverne. s L'Alsace fut évacuée et l'on éprouva en e Europe l'impression d'une défaite irrémédia- f] ble de la France, livrée à ses propres for- i, ces, les autres. puissances ayant affirmé j leur neutralité et le territoire se trouvant ° envahi par des forcés imposantes, très supé- " rieures en nombre aux forces françaises. n Les journées que nous venons de vivre d coïncident avec le 44° anniversaire des batailles de Gravelotte et de Saint-Privat. Gravelotte et Saint-Privat sont deux très petits villages aux environs de Metz, dont le nom ne fût jamais venu à la postérité si lors de l'année terrible les armées allemande et française ne s'y étaient rencontrées en de sanglants combats. La bataille de Gravelotte fut engagée par l'armée de Bazaine contre celles de Stein- a meitz et de Frédéric-Charles. L'armée fran- r çaise subit un fléchissement au début de la journée Mais l'arrivée du 6» corps (Canro-bert) et du 46 (Ladmirault) rétablir l'équilibre. Une brigade de dragons allemands fut détruite dans une véritable chevauchée de k la mort, puis eut lieu un choc furieux dans g lequel treize régiments de cavalerie aile-mande et française furent engagés sans ré- , sultat sérieux.'Au déclin du jour, l'armée française restait maîtresse du plateau de F Rezonville, après avoir lutté avec 123,000 1( hommes contre 230,000 ; 18,000 hommes périrent de part et d'autre. Bazaine ne parvint pas à transformer cette sanglante bataille c; en une victoire définitive; il se replia sur p Metz, sous prétexte inexact d'un ravitail- p, lerment nécessaire èt permit à l'ennemi d'en- ^ velopper Metz. 81 Son armée cantonna à Saint-Privat, où, le C1 18, Frossard, Lebœuf, Ladmirault, Canrobert n et Bourbaki, sous les ordres de Bazaine, eurent à subir un nouvel et terrible assaut, au cours duquel les Français peidirent 12,000 hommes êt les Allemands 20,000. Le début ■le la journée fat dur pour l'Allemand, mais finalement les Saxons débordèrent l'aile droite française et Saint-Privat, écrasé par le feu de 300 grosses pièces d'artillerie, dut céder après une dernière résistance héroïque-qui inspira à Neuville une toile connue, « Le Cimetière de Saint-Privat ». Le maréchal Bazaine n'avait pas paru sur ie champ de bataille. Vive la Pologne ! Au moment où la Belgique lutte bravement pour son indépendance, il lui appartient d'être au premier rang des nations libres qui saluent, dès à présent, l'autonomie de la Pologne comme l'une des plus nobles conquêtes que doit valoir aux peuples trop longtemps opprimés, cette guerre suprême. Nul royaume, nulle'république ne fut à travers l'histoire, condamné à de pires destins; la terre d'aucun pays ne fut pareillement morcelée, aucune race n'a versé plus de sang pour défendre son droit à l'existence, sa langue, sa foi, ses traditions et les franchisas arrachées au prix de quel héroïsme et de quelle opiniâtreté! De 1772 à 1856, en un siècle et demi, la Pologne a subi Vécartèlement de sept partages, perpétuel butin et pantelante proie mtre les trois empires qui la déchirent et la subjuguent. Ils étaient par le monde, plus de 25 millions, malheureux frères asservis qu'on voulait faire ennemis, entre qui la Russie, VAustro-Hongrie et l'Allemagne dressaient des frontières menteuses, yiais qui portaient quand même en eux l'âme des ancêtres, à Posen, non moins qu'à Lemberg, comme à Varsovie. Ce n'est pas le rescrit de Nicolas II, c'est ; la force des choses qui va les affranchir à la fin d i. formidable duel qui s'engage en-re les civilisés et les barbares; car la lionr.nc.ité emportera, toutes les puissances du passé, tous les vestiges d'autocratie, toutes les formes de vassalité, tous les obstacles qui barrent la route au rapatriement de tant de proscrits> au rachat de tant de damnés! Comment s'accompliront les prodiges de ces remaniements et de ces réparations? Il serait puéril de le présager à cette heure; mais aveugle, qui ne pressent que tes plus grandes choses pourront et devront être menées à bonne fin, au lendemain de la catastrophe conjurée!... L'ukase du tsar n'est sans doute, en ce moment, suivant l'heureuse expression d'un chroniqueur français, qu'un geste d'habileté politique, puisqu'il aura pour effet, s'il n'a pas eu pour but, de « ne pas laisser une place ouverte » au seuil de l'empire. Ainsi, non sans noblesse et prudence, fut déjoué l appel de flatterie et d'astuce, lancé au peuple polonais par le commandant en chef des armées austro-hongroises...Mais l'autonomie de la Pologne n'est qu'un amorçage, procédant peut-être d'un calcul ou d'une appréhension... Quand sera terminée la guerre, une irrésistible vague soulèvera les âmes et les masses; après les Polonais, les Tchèques aussi recouvreront la liberté; il ne faut plus qu'en Europe, il reste une seule nationalité qui gémisse encore sous le knout ou la 'schlague... Et la multitude des travailleurs ne se-ra-t-elle pas en droit d'exiger que la paix internationale soit scellée et fondée sur un nouveau régime social de solidarité? : Un Héros magnanime Paris, 18 août, 23 h. 35. Le « Journal Officiel » publie un décret nommant chevalier de la Légion d'Honneur, M. Benoit, Joseph-Edmond, maire de Badonviller qui, après des actes de sauvagerie et des meurtres commis par des soldats allemands dans sa commune, l'assassinat de sa femme et l'incendie de sa maison, continua, avec un- sang-froid g et une fermeté admirables, à assurer sans défaillance la protection et la -sécurité de d la population. Il sauva ensuite la vie d'un prisonnier allemand, malgré la jus- i t© colère des habitants, donnant ainsi un q magnifique exemple d'énergie et de gran- c deur d'âme. r r r r r f —* y ■ " AUX CIVILS Le ministre de l'intérieur reconmmandtj aux civils, si l'ennemi se montre dans'leur région : De ne pas combattre ; De ne proférer ni injures ni menaces ; De se tenir à l'intérieur et de fermer les fenêtres afin qu'on ne puisse dire qu'il y a eu provocation ; Si les soldats occupent, pour se défendre, une maison ou un liameau isolé, de l'évacuer, afin qu'on ne puisse dire que les civils ont tiré ; L'acte de violence commis par un seul civil serait un véritable crime que la loi punit d'arrestation et condamne, car il pourrait servir de prétexte à une répression sanglante, au pillage et au massacre de la population innocente, des femmes et des enfants. Dans la Vallée de la Meuse (De notre envoyé spécial j_i uuui( Après une nuit dans la salle d'attente d'une gare, nous quittons enfin le train qui nous emportait lentement depuis trois heures du matin. Nous marchons dans la fraîcheur de l'aube, le long de la forêt magnifique.Nous avons voulu savoir s' « ils » étaient là. Ils y sont en force, nos amis, les Français, y compris les farouches Turcos qui ne rêvent que batailles et les interminables colonnes de ravitaillement. Le train encore, puis la longue route boueuse sous la pluie. De-ci de-là, des groupes discutent.Soudain, nous percevons un bruit sourd. ! « Silence! » crie un villageois. Et tous, : hommes, femmes, enfants même se taisent et tendent l'oreille. Les habitants de j la région sont habitués déjà aux sons des ; canons. Ils discutent avec calme, parlant i plus que d'habitude cependant. Us distin-, guent les coups. Cette grosse voix, lour-, de et prolongée, c'est le canon allemand. Cette riposte sonore, vive, semblable au ! caractère; c'est le canon français. Puis, voici le crépitement de la mitrailleuse et les détonations des fusils. Les premiers donnent l'impression des craquements des débuts d'orage; les secondes font naître à i l'esprit l'idée d'une battue de lapins. C'est ! la comparaison première que font les campagnards et l'un d'eux nous dit en riant : « On chasse le uhlan comme le i lapin, avec cette différence qu'on a 200 fr. i d'amende pour tirer un lapin et une décoration pour tuer un uhlan ». Par les sentiers, sous bois, nous atteignons les hauteurs. Devamt nous, s'étend le panorama immense du champ de bataille de la Meuse. Nous ne voyons pas le fleuve. Dans le lointain, le vert sombre des bois de Sorinnes borde l'horizon A l'avant-plan, les crêtes rocheuses e't boisées des collines mosanes, et derrière, le grand plateau où les moissons mettent leur tache d'or. Il est occupé par les Allemand® qui n'ont plus osé descendre sur la rive droite où ils s'étaient aventurés samedi à Houx et à Dînant. Le paysage emprunte à la tragédie que jouent les hommes, une beauté plus émouvante.De temps à autre, le canon déchire l'air. Dans l'après-midi, le feu se précipite, i Nous gagnons la vallée de la Molignée. Nous nous hâtons vers Anhée. Un obus allemand a incendié la maison de l'éclusier de Houx. Les Allemands voudraient s'empaxer du pont du chemin de fer d'Anhée. Ils sont cachés dans les bois de Houx et d'Awagn© où va les atteindre le tir des Français, bien abrités. Un habitant de Purnode qui a pu s'enfuir, me dit en effet que beaucoup de cadavres d'Allemands jonchent la campagne.Contrairement à ce qu'un journal a annoncé, il est faux que le 110° ait été décimé. Jusque lundi, il n'a pas eiu un seul blessé. Et si lundi, quelques hommes tombèrent, c'est en dehors des tranchées, près de l'écluse de Houx. Trois furent tués. Huit furent blessés, mais l'un mourut pendant le transport, ce qui porta le nombre des morts à quatre. J'ai vu relever les blessés. Etendus sur! des brancards portés par des soldats et par des habitants du village, ils sont ramenés à l'ambulance de la Croix-Rouges dans Anhée, aux maisons fermées, en partie abandonné par ses habitants. Ils passent devant leurs camarades, debout devant leurs fusils en faisceaux et qui, subitement, d'un coup, deviennent ' silencieux et graves. Je me découvre. Un officier, à la figure fine, dit à mes côtés ; « Et voilà comment meurent nos enfants. Les Allemands nous ..le payeront. » La scène, rapide, est impressionnante, mais elle renforce l'énergie concentrée de tous ces hommes dont les plus ardents à marcher au combat sont ceux qui déjà allèrent au feu. Parmi les blessés, un sous-lieutenant désarçonné par son cheval. Le soir tombe. C'est l'heure des feux. De petits foyers hâtifs sont faits. Quelques morceaux de bois, quelques branches coupées placées entre quelques pierres, et bientôt de nombreuses et légèrasi fumées bleues s'élèvent et dans les mar-' mites cuisent la viande, les légumes et les pommes de terre. Chacun les pela, i tantôt, gaiement. , — Moi., je fais ça tous les dimanches ' a la maison, dit l'un. Et de fait, la pelure est fine et la pomme soigneusement pré- i parée —- Et moi j'apprends, réplique un autre. Après la guerre, je serai un bon cuisinier.Je donne au groupe une livre de chocolat, pour le dessert — Ben quoi, s'exclame un loustic. On ' s'prive pas. C'est comme chez nous. En repassant, je vous rapporterai une bou- i teille de vin du Rhin. Un coup sourd n'arrête pas les rires, i iOest une batterie allemande qui tire; mais les Français ne se troublent pas pour si i peu. Ils mettent bouchée double. 1 Ah! les braves enfants! Et quel beau | peuple ! 1 _, Mardi. Noius escaladons les hauteurs. L'ennemi est silencieux, et jusqu'à 5 heures, il n aboya pas. Cependant, le matin, sur le plateau, vers Lisogne, apparurent des masses de cavalerie et des groupes d'infanterie. Le tir des canons français, très juste, les dis* persa. ] Journée d'accalmie. Ce n'est plus la guerv re. C'est de la villégiature. Nous flânons sous le chaud soleil. Les soldats se re-.' posent. Ce sont ceux de l'infanterie qui! prirent part au combat de Dinant samedis,] Lundi, ils ont abattu un aéroplane alle-j mand qui est tombé près de Somraière. Les Français n'ont pas laissé d'hommes à la citadelle de Dinant, «lui serait^ une souricière. i Les récits qu'on nous fait concordent avec celui du « Peuple ». Il est inexact, comme d'autres l'onl dit, que la cava-, ierie française poursuivil sur la route da Ciney les Allemands en fuite. C'est l'artillerie qui ravagea leurs ranga à la fin du combat, dans leur retraite précipitée,— Pensiez-vous à votre vie? demandons* nous à un officier. — Non, répond-il simplement. Je ne pensais qu'à ma responsabilité, à la réussite' de notre mouvement, à préserver le plus, possible mes hommes. f Je m'étonne du chiffre peu élevé de# morts. ; « C'est encore trop », dit-il. Il me raconte l'heure émouvante de la charge à la bavonnette. Malgré la fatigue d'une longue ma.rche, l'infanterie s'élança en chantant la a Marseillaise », traversa le pont sous la mitraille qui, du fort, la balayait, entre dans la rue Sax, monta, sans ralentir, 1&> rue Saint-Jacques, direction de Ciney, pui# prenant sur la droite, un escalier étroit les sentiers, escalada les pentes de la Cita-, delle, où il entra, victorieux, les douze mille Allemands ayant pris la fuite. ^ Les Français firent une vingtaine de pri< sonniers. Ils trouvèrent pendu à une grille, un caporal français et, fusillé les* mnrn«i liées, un antre prisonnier Infamie de la barbarie allemande! Quand ils rentrèrent en ville en chan-J tant, toujours pleins d'un entrain qu'ils ne perdent pas, les soldats furent accueillis par la population dinantaise, avec un enthousiasme délirant. Elle leur donna ert abondance des vivres, des boissons, de a1 cigares. * Aujourd'hui, les blessés sont les plus^ enragés à retourner se battre et dans I'at-, tente, plusieurs se promènent avec leurs camarades. Nous aurions voulu descendre à Dinant,t mais d'où nous étions, nous devions tra-s verser la ligne de feu, sans même êtrej certains, à cause de la consigne, de pouvoir entrer. Nous avons cependant glané des irlor-mations complémentaires. Notre ami Léon Moussoux portait lœ brassard de la Croix Rouge et relevait un blessé quand il fut tué rue Saint-Jacques, à hauteur de la fonderie Furdelle., Il fut atteint d'une balle à la poitrine, d'une balle dans le ventre et d'une troisième au bras. Les Allemands tuèrent aussi deux ai» bulanciers portant des blessés entre la pont et l'hôpital. Le général français a fait fusiller l'officier allemand qui avait ordonneé. de tirer sur les ambulanciers et de tuer deux prisonniers. On avait dit que le village de Sommièrç, était détruit. Nous l'avons traversé. Au« cun dégât n'y a été commis. II est inexact aussi que des habitants de Houx aient été tués. Le sac des maisons et! les brutalités commises sur la population/ sont assez graves sans les aggraver eût! core. Ils blessèrent de plusieurs coups da feu un homme et un enfant, et c'est un1 lapsus qui nous a fait écrire hier que l(j petit Anciaux était mort. Il est parti pouïî AuveTais où ses parents le soignent. Nous avons pu aussi interroger le garde de Blocmont fait prisonnier par les cavaliers allemands. 11 est libre, niais il bouij-Ionnne de rage et pleure en même temps sur le sort de son pauvre chien et de ses vaches qui vont mourir de faim, là-bas.: Le bourgmestre de Houx, le comte de Lévignan, fait prisonnier, a été relâché.' Il e*s't à Awagne. Il est inexact également que la feime de Meez ait été incendiée. Nous le tenons du fermier lui-même. C'est le château de Meez et le château de M. Beernaerts nul ont été détruits. En traversant les campagnes, ce qui nous a frappé, c'est les centaines de têtes ie bétail dans les prairies, exposées aux obus allemands. Beaucoup périront. Pourquoi l'intendance ne les achète-3lle pas pour nourrir les hommes su* place ? Le service de ravitaillement fonctionne parfaitement; il est assuré par des auto-dus de Paris. L'un arrive. C'est l'autobus Madeleine. Bastille. Les hommes s'esclaffent. — C'est celui qu'il fallait, crie l'un. Il, /a nous mener prendre la Bastille impé-i iale. Em. HOUSIAUX.. # pour les Mes les Soldais (Brancardier, 20.00. Totai à cie jouru 733 fr* Trentième année — N° 231. Le numéro : 5 centimes Jeudi 20 Août 1914. — _______ 1

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Dit item is een uitgave in de reeks Le peuple: organe quotidien de la démocratie socialiste behorende tot de categorie Socialistische pers. Uitgegeven in Bruxelles van 1885 tot 1980.

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