Le peuple wallon: organe démocratique paraissant les dimanche et jeudi

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28 februari 1918
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s.n. 1918, 28 Februari. Le peuple wallon: organe démocratique paraissant les dimanche et jeudi. Geraadpleegd op 08 mei 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/cr5n87482n/
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1" ANNÉE. — N° 10 Sentîmes le nnmérc no LE PEUPLE WALLON ORGANE DÉMOCRATIQUE PARAISSANT LES DIMANCHE ET JEUDI < Le dualisme est à la fois une force et une faiblesse ; c'est une faiblesse, si l'un des éléments constituants est sacrifié à l'autre; c'est une force si on les laisse chacun se développer pleinement et en toute liberté. Toutes les correspondances doivent être adressées à l'administrateur : 25, Rue de Qelle'Vue, BRUXELLES ABONNEMENTS-[On s'abonne à tous les bureaux deposte) : Un an, 10 fr — Six mois, 6 fr. — Trois mois, fr. 3.50 ANNONCES : fr. 0.75 la ligne. — ïj. Secrétariat du journal a Cuarleroi : i. LHUSIER, 40, Rue Léon Bernus, ClllCUl Cl CXI IUUIC 1IUC1 ic. L. Vanderkindere (Précurseur flamand du séparatisme). NOS RAISONS D'AGIR SÉPARATISME - SCISSION Vous dites donc, Messires les détracteur, que la séparation créerait « entre les Belgt îles divisions fratricides dans le but évidsi de porter atteinte ouvertement ou sournoisemei à l'indépendance politique et économique d pays ». Ce sont les propres termes de la plus récem protestation, elle date de ce 3o janvier, qi émane de « l\!i militants responsables du Par Ouvrier Belge et de tout h pays consulU Flandre et Wallonie ». Elle est transmis aux socialistes nationalistes, internationaliste patriotes, Brusseleers et Flamands., ministri et sous-ministres, Vandervelde et ds Brouckèr Nous ne savons si ces citoyens l'ont fa exprès, 'mais ils nous offrent une bonne foi mule à discuter. Prenons-la de front. « Créer donc entre les Belges des divisiot fratricides. » A cela, leur collègue, le député Branquai a déjà répondu en janvier 1917, lorsqu'il écr Va.it : « Diviser les Belcjes 1 » Et il n'y a pas un village qui ne possède deux ou trois sociétés de musique; deux c trois mutualités; deux sortes d'écoles et dei ou trois sortes de gens qui ne se voyaiei pas I Avouons-le franchement, l'accord supe ficiel ne se maintient en ces temps ingrats qi peu• des prodiges de bonne volonté et par l combinaisons savantes du tripartisme. » Croyez-moi, il n'est pas nécessaire de ri viser les Belges; ils le sont autant qu'on pe. l'être ; l'éloignement des classes sociales; i; différence ou hostilité sourde entre ri'ches pauvres; opposition des idées et aussi de intérêts entre les partis; incompatibilité d'h meur entre les deux moitiés du pays; rapaci des paysans et des accapareurs; il n'y avi peut-être jxis au monde un coin de terre peup de gens qui se supportaient moins les uns l autres que nos pauvres Belges. » Nous y répondons aussi, en rappelant, po< ne pas remonter trop haut, la fameuse racl de septembre ï884, restée, dans les fastes 1 la politique belge, comme un souvenir cuisa pour certains et consolant pour d'autres, qui a été le signe augurai du régin, d'union, des 35 années suivantes. Pendai 35 ans, on a mûri des représailles venc/eress: on a pratiqué la méfiance systématique. L'union belge, ce sont les douze cent mil suffrages cléricaux, contre les onze cent mil anticléricaux (nous prenons les chiffres 1 Désirée dans sa Lettre au Roi) ; ce sont l chiffres de 1912, comme ils étaient à peu pr ceux de deux ans auparavant et ceux de dei ans plus tard. L'union politique belge, c'est une moitié 1 Belgique, éprise de progrès, de désir d'éma cipation dressée de toute sa volonté détnocr tique, contre l'autre, imbue de réaction d'oppression. C'est une « droite » immuablement rétr grade et toujours victorieuse, contre une « ga che » avide et impatiente, et toujours mincu Une Belgique nationale unie, c'est le désa cord permanent des Flamands et des Walloi depuis l'école, au régiment, à la messe mêm Le lecteur de l'Université catholique ds Lo vain a dû intervenir, un jour, pour empêch ses braves étudiants, unis pourtant dans même amour fraternel du Christ, pour qu cessent de s'entre-tuer. Charriaut raconte dans « La Belgique m dfirne, une terre d'expériences t des faits am sants et symptômatiques de l'union fraternel flamando-ivallonnc. Rownlree a décrit duns d pages minutieuses les mœurs si dissemblabl en Flandre et en Wallonie; les conceptions différentes des mêmes choses : la proprié, la tenure de terres, l'organisation du trava etc., etc... Une -Belgique unie, mais c'est dans vol parti, citoyens, qu'en 190g il a été dit: « I ouvriers flamands n'ont pas la même ment lité que les ouvriers wallons. Il importe do, qu'il y ait deux comités qui connaissent l mentalités respectives des Flamands et d Wallons ». Mais, à sppjtoser même que tout ceci ne si qu'exagération et erreur, et que nous fc cions le mal pour y porter notre remède, avon nous vraiment tort de croire que la solutU fédérale n'apporteraitpas plus d'accord, pl d'entente, plus de réelle fraternité? !, Et puis, dites-nous, a-t-elle sauvé « l'indé-s pendance politique et économique du pays » •t votre obstination centralisatrice ? 11 Le méfait de la centralisation, mais c'est le u crime accompli, que vous nous reprochez par anticipation, comme s'il était encore à com-e mettre ! La garantie de l'indépendance politique et économique, — et nous ajoutons morale, — de notre Wallonie et du pays entier, c'est la e tragique fiction de l'unité belge qui l'a cornai promise. ■s C'es^ nous, les Wallons séparatistes, qui vous avons avertis des dangers et de l'éventualité, 't si tristement réalisée aujourd'hui, de nos souffrances et de notre sang perdu. Relisez à ce propos notre histoire parlemen-IS taire, relisez le mémorial administratif de nos provinces wallonnes, relisez nos journaux, nos revues, nos brochures, relisez, et méditez-les. Vous ne serez plus tentés de nous jeter l'injure d'user, pour le triomphe de notre idéal, d'une « occupation allemande » dont vous d avez l'exclusive et lourde responsabilité. u —0— x Une formule fédérale, nous ne la fixons pas encore dans sa modalité définitive, et pour w cause. E lè es en discussion... Mais implique-t-elle foncièrement, comme on voudrait le faire croire, une fatalité de divisions fratricides et d'affaiblissement national? Im Suisse est l'exemple du fractionnement l~ sur le mode fédéral le plus complet. Ses 22 can-tons renferment 3 races : des Celtes à l'ouest s des Germains à l'est, des Latins au sud. Les quatre dixièmes des Suisses sont catholiques t" le reste protestant. De canton d canton, fes !l' usages, les mœurs, les coutumes, la religion te la langue diffèrent, et pourtant les caractère: 3S •moraux dis line tifs des Suisses sont l'amoui de la patrie et de l'indépendance. L'histoire de Guillaume Tell est la Isçor 32 classique du patriotisme le plus ardent qui te nous faisons enseigner à nos enfants. La Constitution fédérale de la Suisse l'a-t-elle donc jamais empêchée de tester la répu-e blique d'Europe la plus démocratique, et di devenir le pays qui imposa à Guillaume h s> lui-même, le respect de sa force ;... et la neu iralité suisse est encore aujourd'hui sauvegar-te dce. te Peut-on dire du Belge, ce que son invente leur, M. Edmond Picard, disait des Suisses : es « Ils sont Suisses et se vantent de l'être ! » es N'insistez pas, croyez-nous, chers citoyens ,x sur les vertus magiques de votre centralisme Il nous a ip'mpromis, il nous a perdus; d'ail■ te- leurs, ne prenez plus souci d'un envahissement l~ il est accompli... vous deviez nous en préserve1 a~ et nous sommes envahis ! Fous n'y avez riei pu. Pensez alors au moi/ù à nous sauver. 0- -o- Par la séparation, nous prétendons pourvoit à notre salut, malgré le discrédit du mol au quel s'attache, avec le concours intéressé e ' empressé de ses adversaires, l'idée fausse e ( injuste de scission, de divorce et d'hostilité. sr Oui, nous savons que ses adversaires von I surprendre la bonne foi de certaines popu- I lations simplistes, auxquelles ils donneront 1 croire que le Wallon ne pourra rencontre> dorénavant un Flamand sans se ruer sur lui que la Wallonie ne pourra plus user d'Anvers y qu'il se dressera entre Flamands et Walloni une muraille tracassière d'empêchements de tout ordre : pour circuler, correspondre, échan es , ger, etc., etc... '? On donne à ce mol séparation toutes le; valeurs négatives d'un terme qui n'est que ' provisoire, comme l'est toute intention. Vous 11e dites pas que nous voulons séparei " pour nous libérer et simultanément nous mieu) es 1 . unir. Voilà pourtant, le sens complet de la sépa ration ! Notre formule esl l'autonomie d'abord, puit CS l'usage de celle autonomie. Et nous voulons ^ en user pour créer l'œuvre positive de l'unior flamande-wallonne, et la libération complètt de notre Wallonie. Telles sont nos premières réflexions ; non; vous reviendrons bientôt. us D. De I'eron. Quelques détails sur la constitution du gouvernement Belge au Havre On se rappelle que <e 18 novembre dernier, M. de Broqueville, retenu au Havre par une maladie que d'aucuns : prétendent d'ordre politique, fit lire .son discours-programme par le député libéral Paul Neyen. Or, le !\ janvier, le Moniteur Belge apprenait les changements importants qui venaient de se produire dans Io Cabinet belge, indicés non équivoques d'une crise aiguë el qui avait duré plusieurs mois. La transformation a porté sur trois points différenls. En premier lieu, M. de lîrotjueville a rceiis le portefeuille des Affaires Etrangères au " Ministre des Affaires Economiques, M. P. Hymans, tandis que co dernier portefeuille était confié au Ministre des Sciences el des Arts, M. Poullct; dans le Cabinet entraient Emile Brunei, un Bruxellois, député socialiste de Charleroi, comme ministre sans portefeuille, et le député radical de Virton, Georges Lorand, en qualité de Ministre d'Etat. En second lieu, M. de Broqueville prit la direction d'un nouveau ministère, le plus important de tous, celui de la « Reconstitution Nationale » ; el enfin, en troisième lieu, par arrêté royal, furent créées trois Commissions auxquelles échut la»tàche de préparer la restauration nationale : Ja première se fusionnait avec la Commission de Guerre du Cabinet, et doit s'occuper de la conduite des affaires militaires et diplomatiques; la deuxième exerce son aelivilé dans le domaine économique; enfin la troisième s'occupe des mesures légales à prendre après la guerre, afin de rétablir la vie normale. Dès à présent, nous pouvons dédiure de ces profonds changement intérieurs, qu'ils prouvent à l'évidence l'atmosphère de mécontentement et de suspicion qui règne dans les cercles belges à l'étranger, comme aussi l'incapacité notoire des organismes précédemment créés, en un mot. qu'ils constituent la critique la plus aiguë de la méthode de travail du Ministère de Broqueville 11 ! L'importance de celte réorganisation lessort mieux encore de l'examen des conséquences qu'elle entraîne : ne légilime-t-elie pas d'abord la lulte des Flamands activistes pour le respect de leurs droits, puisqu'il est à présumer que M. de Broqueville, d'après l'opinion des ministres nouvellement élus, ne leur est pas favorable? Que resterait-il à espérer d'un gouvernement qui comprend si peu les exigences du moment, sinon la poursuite d'une politique de compromissions el de marchandages, il n'est plus qualifié comme représentant du peuple flamand, disent les activistes, et si c'esl là le mobile qui l'a animé, tout Flamand loyal sera disculpé au tribunal de l'Histoire. La responsabilité en restera à M. de Broqueville... Ensuite 011 peut se demander si la nouvelle Commission, composée en partie de membres qui 11'onl jamais eu à s'occuper de questions économiques, possédera la compé'.ence nécessaire pour mener à bien une tâche aussi gigantesque que celle qui lui incombe? Quant à M. Ilymans, il est mis de côté, tout simplement. Si nous abordons enfin la question de la politique intérieure, une rapide vue d'ensemble ferai comprendre la vaa;ue tendance de rapprochement vers les partis de gauche qui se fait jour au sein du ministère. Rappelons-nous, avant la guerre, de quelle manière durent être arrachées à la tyrannie trentenaire du parti catholique, les réformes de tout genre, notamment en matière d'enseignement obligatoire et de service général ! Pendant la guerre, l'opposition gagna un peu de terrain. Trois de ses représentants furent nommés au sein du gouvernement ministres d'Etat, à l'origine sans portefeuille. Plus tard, on eut la prudente idée de faire appel à la collaboration de deux libéraux (Goblet d'AI-viella et Ilymans) et d'un socialiste (Vander-1 volde), afin, sans doute, de pouvoir se décharger partiellement de la responsabilité de la l guerre ? Le brusque changement du mois d août dernier est encore présent à la mémoire de tous; M. de Broqueville devint, à la place du baron Beyens, démissionnaire, ministre des Affaires Etrangères, et M. Paul Ilymans, qui était ambassadeur à Londres, fut rappelé et nommé ministre des Affaires économiques. Enfin, voici que viennent de se produire les transformations que nous analysons, et qui se ; sont accomplies dans le sens de l'opposition, d'où méconlentement exprimé par la presse cléricale et surtout par le XX' Siècle. Que signifient réellement ces changements? M. de Broqueville aurail-il l'intention d'inaugurer une politique d'apaisement? De fondei un parti national? Mais ne présume-t-il pas • Irop de l'influence éventuelle qu'il possédera encore sur les partis politiques! Il semble pourtant bien que d'une part, oe nouveau renforcement de l'opposition au sein du ministère, et d'autre part, le fail indubitable que les chefs des partis de l'opposition ont perdu contact avec leurs mandants, indiquent une évolution sérieuse au sein du gouvernement. , Nous pourrons en conclure que si ces transformations avaient simplement pour but de faire endosser éventuellement une partie do la responsabilité de la guerre aux partis de l'op- posilion, l'on courrait le risque d'imo profonde désillusion. ^ —o— Quoiqu'il en soil, la composition du ministère de Broqueville est fixée comrr^e suit : MM. de Broqueville (ministre de la Reconstitution Nationale); Ifelleputte (Agriculture); Hubert (Industrie et Travail); Berryer (Intérieur); Poullef (Sciences et Arts. Affaires Eco^ nomiques) ; Van de Vyvere (Finances) ; SegerS (Posles, Télégraphes, Marine); Carton (Jus-' ticr) ; Renkin (Colonies); De Ceuninck (Guerre) ; Hymans (Affaires Etrangères) ; Goblet (Questions Economiques); Vandervelde (Intendance); Brunet (sans portefeuille); en outre Lorand (ministre d'Etat). Donc quinze ministres pour gouverner à peine 800 kilomètres carrés; avant 191/1 il y en avait onze pour 3o,ooo kilom. carrés. Et ce gouvernement nous coûte 5oo,ooo fr. chaque semestre ! Notre Race (Suite.) Nous avons vu précédemment les conditions ethnologiques et géographiques dans lesquelles s'est opérée la formation de la race wallonne, nous allons examiner quels sont les éléments ethniques qui y ont participé. Mais comme la Wallonie n'est qu'une infime partie de notre continent, il ne sera pas possible de l'isoler enliè.ement des régions voisines et d'exposer la question avec tout le particularisme que d'aucuns désireraient, comme on pourrait le faire pour une terre insulaire. Que 10 lecteur veuille donc bien se rappeler que, no pouvant spécifier à chaque ligne, ce que nous dirons de la (j^ule en général s'appliquera à la Wallonie en particulier. Contrairement à une opinion généralement admise et encore enseignée récemment chez nous, toutes les races blanches 11e paraissent pas avoir-une origine asiatique—commune: On se représente difficilement, en effet, tous les peuples primitifs parlant d'un même berceau (1), les plateaux de l'Asie occidentale, et se poussant, comme à la file indienne; à la conquête de l'Europe et du Nord de l'Afrique. 11 y a, à celle règle, au moins une exception d'autant plus intéressante qu'elle nous concerne particulièrement. Dès les premiers temps de l'histoire, l'Occident était peuplé d'une race d'origine méditerranéenne (2) dont le centre de rayonnement paraît avoir été les montagnes de l'Atlas, pn Afrique septentrionale. C'est là, en effet, que les anciens situaient nombre de leurs légendes sur l'origine de l'humanité. De celte grande race, dont les descendant actuels portent le nom générique de Berbères, nous considérerons les deux groupes suivanls : les Ibères dans la péninsule hispanique et la Gaule, el les Ligures en Italie et dans les îles. A une époque très ancienne, les Liguies pénétrèrent en Gaule el se mêlèrent en partie aux Ibères, mais comme aucune trace de leur langage 11e fut laissée par les Ibères au Nord de la Garonne (3), il est probable que la majorité d'entre aux fut refoulée au Sud de ce fleuve et que le reste fut absorbé par les Ligures conquérants. Ceux-ci s'avancèrent dans la Gaule septentrionale vers nos régions et pénétrèrent même au-delà du massif forestier dont nous avons parlé, jusque dans le bassin inférieur de l'Escaut, de la Meuse el du Rhin. Mais, comme loules les invasions, celle des Ligures perdit en intensité ce qu'elle gagna en élendue, et cela d'autant plus que les obstacles naturels étaient plus- importants. C'est ainsi qu'ils se répandirent en grand nombre jusqu'à la forêt charbonnière, moins nombreux dans les contrées peu habitables du Nord déjà décrites. Leurs principaux caractères physiques étaient : peau fortement lpasanée, cheveux noirs, taille moyenne ou petite, tête presque ronde (brachy-céphales).Quels qu'aient été ces peuples, ibères ou Ligures, leur origine méridionale est aujourd'hui incontestée, et ce sont eux qui constitueront dorénavant la race-mère sur laquelle viendront se greffer, pour donner naissance aux Gaulois el aux Wallons actuels, d'autres peuples, d'origine caucasique, auxquels 011 a donné le nom générique d'Aryens. Le type aryen se caractérisait ainsi : peau nettement blanche, cheveux de toutes les nuances du blond, taille plutôt grande, tête allongée (dolichocéphales). Parmi ces peuples nouveaux, distinguons d'abord les deux grandes familles qui nous occuperont spécialement : les Celtes et les Ger ■ mains. S'il est vrai qu'ils présentaient entre eux une certaine ressemblance dans les caractères physiques, les Celtes n'en sont pas moins, dès leur apparition dans l'histoire, complètement distincts des Germains, non seulement par leur langage, mais encore par leurs institutions politiques et religieuses (A). De plus, comme les Celtes furent les premiers qui abandonnèrent leur foyer d'origine, il est permis de croire que leur séjour plus prolongé dans (t) Voir d'Omatius d'Hattoy : Eléments d'ethnographie. (2) Voir Roget de Bettoguet : Ethnogénie gauloise, I. 11. (3) Voir Roget de Bettoguet : op. cit. t. II. (4) Voir Roget de Bettoguet : op. cit. t. III. les contrées qu'ils ont traversées, et leur con-'act avec les populations primitives, ont contribué à accentuer davantage encore leurs dissemblances originelles d'avec les Germains. Dans leur exode vers l'Occident, les Celtes se divisèrent en deu^ fractions. Tandis que les uns, les Celles Kymris, séjournaient quelque temps dans les steppes du Nord de la Mer Noire — la Crimée a conservé leur nom — les autres poursuivaient leur route par le bassin du Danube. Vers le Ve siècle avant notre ère, ils envahirent la Gaule par les grandes voies naturelles, et se trouvèrent en présence des Ligures qui s'y étaient fixés. Grâce à la supériorité de leurs armes, les Celles conquérants vainquirent facilement ces populations pacifiques et attachées au sol, et formèrent comme une aristocratie militaire qui affirma sa domination pendant plusieurs siècles (5). Mais les vaincus, ayant pour eux la supériorité du nombre et de l'intelligence, leur imposèrent finalement une fusion d'où sortit un peuple mixtes, les Gaulois (6). De leur côté, les Celles Kymris, probablement poussé par les Germains, quittèrent les steppes orientales, pour' se diriger vers les plaines qui prirent plus tard le nom de Germanie, et enfin, vers le IVe siècle avant notre ère, se déversèrent en-deça du massif forestier, sur toute la Gaule septentrionale, apportant ainsi aux populations gauloises un nou^ veau contingent d'éléments blonds. Ce sont précisément ces Gaulois blonds (7), qui pénélrèrent même jusqu'en Italie, que les historiens latins nous ont décrits — hommes à la chevelure d'or, à la haute slature, à la voix formidable — et non pas les Gaulois primitifs de souche ligure, qui ne répondaient à aucun de ces caractères. Le nom Gallus, qui désignait en latin toute la population gauloise sans distinction, avait aussi un autre sens — celui de coq — et le coq était précisément l'emblème des Gaulois. On peut donc croire qu'il y a' eu là une substitution de noms analogue à celles que nous faisons encore couramment. Par une transformation inhérente à leur prononciation, les Germains, qui étaient devenus les voisins de l'Est des Gaulois, déformèrent Gallus en Wall, et c'est ainsi que nous nous appelons encore vnu-jourd'hui Wallons. (Nous laisserons aux spécialistes la controverse sur les différents termes : Gallèces, Gaëls, GaJls, Gallois, Gala les et autres.) C'est donc après l'arrivée des Kymris que nous voyons apparaître les grandes divisions que César avait désignées au cours de sa campagne en Gaule : l'Aquitaine limitée par la Garonne, la Gaule celtique au cenlre, la Gaule kymrique ou belgique au Nord. Les Celtes Kymris, en effel, étaient aussi appelés Bolgs, Bd'où dérive le nom de Belgique. Au resle si les Celles du Nord savaient qu'ils étaient venus de Germanie, ils avaient aussi conscience de leur communauté d'origine avec ceux du Centre, et les chefs de leurs tribus motivaient même leur participation à la grande révolte de Vercingétorix en disant que des Gaulois doivent prêler appui à d'autres Gaulois. Remarquons cependant que la limite de la Seine, désignée par César entre la Celtique et la Belgique, ne répondait pas exactement à la réalité. Les Kymris, dont les caractères étaient restés si bien tranchés, ont laissé de leurs traces bien au-delà de ce fleuve, et des mensurations faites sur des crânes et des squelettes découverts depuis, mont; eut que leur domaine ethnique était limité bien plutôt par la Seine, la Loire, le Morvan, le Jura, que par la Seine et la Marne, comme l'indiquent nos allas de géographie historique. Et de nos jours encore, c'esl même la Bourgogne et la Franche-Comté qui donnent à la France les hommes de la plus haute taille, ou plus exactement c'est là que la proportion des réformés par défaut de taille est la plus petite (8). D'autre part, César avait assigné le Rhin comme limite septentrionale, à la Gaule belgique, mais c'était bien plus à cause de la grande valeur sliatégique qu'avait ce fleuve, pour son époque, que pour des raisons ethnographiques. ■ N'oublions pas que César était surtout un général et qu'en celte qualilé il n'avait tenu aucun coinple des modifications qui s'étaient déjà produites dans la distribution des peuples en ces contrées', et à plus forte raison de celles qui pouvaient normalement se produire par la suile. Ces considérations nous amènenl à parler de la dernière des grandes invasions, celle des Germains, et particulièrement l'invasion flanque, celle qui fut décisive pour la constitution de nos populations actuelles, celle qui produisit le conlraste tranchant qui existe aujourd'hui entre les Flamands et les Wallons et pendant laquelle la forêt charbonnière a joué le rôle capital dont nous avons parlé précédemment. (A suivre) (5) Voir d'Arbois de Jubainvitte : Les premiers habitants de l'Europe, t. 11. (6) Voir Roget de Bettoguet ; op. cit. t. III. (7) Voir Eiisée Reclus : Géographie universelle, t. il. (8) Voir Broca : Mémoire de la société d'anthropologie de Paris. Erratum. — A la fin du ifr paragraphe de la 2e colonne, de notre article précèdent, lire « les races mixtes ne sont pa shomogènes et les types primitifs dans la race flamande en particulier, se retrouvent encore avec une pureté presque parfaite » (au lieu de wallonne'). G.

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