Le quotidien

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s.n. 1916, 20 Maart. Le quotidien. Geraadpleegd op 28 mei 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/sx6445jq2t/
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Le numéro S centimes Lundi 20 mars *9t6. ADRESSER TOUT CE QUI CONCERNS LA PUBLICITÉ A ARTHUR LAURENT Administration pour la Belgique Rue du Midi, 70 (près de la Bourse) presser toutes les commuaicatioas A LA Direction générale da MtB08dtaiN 143, boulevard Militaire Les manuscrit* non Inséré» ne «ont P*« rendu». Nouvelles de la Guerre BULLETIN ALLEMAND RfM-lin *Q mars. % ror)ucsi : Au nord-est de VermeUes fou sud du canal de La Bassée), après une Séparation d'artillerie fructueuse et cinq «mlosions de mines efficaces, nous avons Sevé aux Anglais les petits avantages a^us par eux le 2 mars au cours de comw£ de mines. 30 survivants des troupes d'occupation ennemies ont été faits pnsonDes contreattaques ont échoué. A. BOGHAEE.T-VACHE, Rédacteur en chef. Gaston BOXNET, Directeur général, LA CONFERENCE MILITAIRS ET POLITIQUE DES ALLIES M. Capolonghi, correspondant du Secolo à Paris, télégraphie : Je suis en mesure de confirmer que la conférence militaire qui a eu lieu à Paris dimanche, lundi et mardi, avait pour but de préparer les élément* de la conférence politique et militaire que M. Briand a organisée pour la semaine prochaine. Les délégués des commandants supérieurs des diverses armées alliées ont participé à cette conférence, et les commandants d'armée des puissances occidentales, et probablement les ministres des affaires étrangères ou les présidents du conseil des armées alliées, excepté du Japon et de la Russie, assisteront aux prochaines séances. Il est certain que l'Italie sera représentée 1 par le général Cadorna, le ministre des 1 affaires étrangères Sonnino et le président du conseil Salandra. La conférence est attendue avec impatience. LES BRAGANCE On mande de Vienne : Le prince Michel de Bragance, prétendant à la couronne du Portugal, vient de renoncer à son titre de membre de la Croix-Rouge autrichienne Ses fils ont démissionné des armées impériales. Le prince Alfred de Bragance, de la maison de Savoie, vient d'offrir ses services au 'gouvernement portugais. UN DON DU PAPE Les journaux viennois annoncent que le Pape a fait don d'une somme de dix mille couronnes en faveur de la population des territoires occupés par les Autrichiens de Serbie et du Monténégro. -< mers '{2 ville de Lens a subi, à nouveau, le feu violent de l'artillerie anglaise. Tandis que la journée d'hier se passait sans événements spéciaux sur la rive gauche de la Meuse, des tentatives d offensive Dronomc-es par les Français ce matin conlL le Mort-Homme et à l'est de celui-ci ont S étouffées dès leur début. A l'aile droite l'activité de l'artillerie s'est élevée par intermittence à une intensité considérable Simultanément des corps à corps se sont engagés en plusieurs endroits au sud du fort de Douaumont et à l'ouest du village de Vau. au sujet de quelques installations de défense; ces combats ne sont pas encore terminés. Les Français ont été chassés à nouveau hier par un'détachement allemand de la position abandonnée par nous le 1er mars aux Francais, près de la Maison Forestière de Thiaville (au nord-est d* tiadonviller). Après la destruction des abris ennemis, nos soldais sont rentrés dans nos tranchées en amenant 41 prisonniers. De part et d'autre l'activitédes éclaireurs a été très animée. Nos avions ont attaqué les installations de chemin do fer des lignes Clennonl-Vcrdun et Epinal-Vesoul, ainsi qu'au sud de Dijon. Trois civils ont été blessés par des bombes ennemies lancées sur Metz. Quatre avions appartenant à une escadrille française qui a survolé Mulhouse et Halshcim ont été abattus au cours d'un combat aérien dans le voisinage immédiat de Mulhouse. Les occupants sont morts. A Mulhouse, parmi la population, 7 morts et 13 blessés sont tombés victimes de cette attaque. A Uabfflïèan un soldat a été tué. Front est. — Les attaques russes prévues 'ont débuté avec grande violence sur le front Dryzwjalytac de Poslawy et des deux côtés du lac de Norosz. L'ennemi a été repoussé nettement dans tous les endroits, en subissant des perles extrêmement élevées. Rien que devant nos positions des deux côtés du '\ac de Narosz on a compté 9,270 Russes tombés. Nos propres pertes sont très minimes. Au sud du lac de Wiszniew il n'y a eu que des combats d'artillerie qui se sont accrus d'intensité. I'roni des Balkans. — La situation est inchangée en général. Un de nos dirigeables l attaque au cours de la nuit du 17 au 18 mars la flotte de l'Entente a Kara Burnu, au sud de Salonique. Berlin, 19 mars. — (0[[icieU — On affirme par la presente, relativement au communiqué officiel du déparlement de la marine hollandaise, au sujet de la perte du vapeur Tubantia, et disant,d'après des attestations sous serment du premier officier, du 4eofficier et du poste d'observation du vapeur, que le sillaged'une torpille a été distinctement aperçu qu'il ne peut être question d'un sous-marin. Comme l'endroit où l'accident du Tulunlia a eu lieu est a une distance de moins de 30 kilomètres de la côte hoilaïidanse. donc compris dans le territoire signalé comme non dangereux dans la déclaration du 4 février 1915, il peut être déclaré» en outre, que des mines allemandes n'ont gas été déposées à cet endroit. AFFICHES ALLEMANDES Berlin, 17 mars. — Dr Holfîerich, le secrétaire dn Trésor de l'Empire, a parié hier au Reichstag d*e frais de guerre des d'^ers Etats belligérants; joici ce qv'i! a dit à ce sujet : t 1-e succèa croissant de nos trois grands emprunts de guerre nous » permis d'atteindre le chiffre de 25 milliards. La France n'a pu consolider que 13 milliards de m a ros dans son seul grand emprunt, le soi-disant < emprunt de la victoire ». Les emprunta consolidés de ETRANGER EN ROUMANIE D'après une information de Bucarest, toute la presse roumaine commente les discours politiques du leader du parti conservateur, M. Marghiloman, et de l'ancien miministre de l'intérieur,!!.Constantin Arion, prononcés à Plojesti. D'après le Minerva, M. Marghiloman aétabli que le cabinet Bratiano a fort éludéla décision du grand conseil de la Couronne, attendu que sa neutralité actuellen'est pas complètement impartiale. Le particonservateur ne peut permettre que le cabinet £ort de la Roumanie en toute indépendance. Auparavant lesavis de tous les facteurs constitutionnelsdoivent être consultés, sans quoi le payspourrait être placé devant un fait accompli. UAdevend écrit que M. Marghilomana demandé la convocation d'un deuxièmeconseil de la Couronne dans le but de décider l'attitude de la Roumanie. LE CABINET ROUMAIN Le Dnevnik, de Sofia, annonce de Bucarest qu'il se confirme, dans les milieux gouvernementaux roumains, que des changements se produiront sous peu dans le- cabinet Bratiano. AU CANAL DE PANAMA Le Lloydburcau annonce de Colon que, le 16 courant, les vapeurs charbonniers Maïs )Prometheus et Maune, ayant un tirant d'eau de 21 pieds, ont passé par le canal de Panama. EN CHINE L'agence Reuter mande d'Hong-Kong que la province de Kuangsi a proclamé son indépendance. La province de Kuangsi est une des trois provinces du sud de la Chine; elle a pour chef-lieu KweiLin. Le port franc de Wusschon se trouve ù sa frontière orientale sur le HsiKiang, à 200 kilomètres de HongKong. DEFENSE D'EXPORTER On mande de Copenhague : Le gouvernement danois vient d'interdire l'exportation du chocolat, du cacao, du poivre, du vitriol, du coton, des volailles, de la viande de renne. BASES DE SOUS-MARINS AMERICAINS Le Russkoje Slowo mande de Tokio qu'on a annoncé à la Chambre japonaise deux interpellations relatives à la création, par les Etals-Unis, de deux bases de sous-marins à la côte de l'océan Pacifique. l'Angleterre n'ont donné jusqu'à présent que 18 à 19 milliards. Le résultat du premier emprunt anglais a été dépassé par celui de notre deuxième emprunt; le montant du deuxième emprunt anglaisest inférieur à celui de notre troisième emprunt.L'Angleterre n'a pas encore eu recours à un troisième emprunt ; ses dettes à courte échéance croissent au delà de toute mesure. Malgré cela, le chancelier de l'Echiquier hésite à lancer le troisièmeemprunt, dent il retarde toujo-As l'émission. Lesconditions des emprunts précédents lui barrent lechemin. En Allemagne, nous aiwns suivi la voietracée san3 ious laisser détourner. Ainsi que jel'avais dit, ï emprunt de septembre, dont le succèsa surpassé nos prévisions les plus optimistes, nousa permis d'atteindre le printemps de 1916 sans devoir contracter de nouvel emprunt ni recourir outre mesure aux établissements financiers qui peuvent nous procurer des fonds. A présent que nousavons besoin d'un nouvel emprunt, c'est avec uneentière confiance que nous nous adressons de nouveau au peuple allemand. Des 40 milliards votésen décembre 1915, nous avons encore 15 milliardsnon Omis. 11 est vrai qu'une fraction considérablede ces 15 milliards est déjà placée en bons du Trésor, qui doivent être consolidés par les empruntsde guerre, mais après le versement du nouvel emprunt, nous serons de nouveau le seul Etat qui aitconsolidé toutes ses dettes de guerre. En décembre,je vous ai déclaré que vos dépenses mensuelles causées par nos frais de guerre avaient dépassé lasomme de 2 milliards pour le3 derniers mois del'année 1915. Aujourd'hui, j'ai le plaisir de vousannoncer qu'en janvier et en février nos dépensesn'ont pas atteint 2 milliards; en outre, les chiffresréalisés pendant la première quinzaine de ce moisnous permettent d'espérer qu'en mars nos dépenses n'atteindront pas au du moins ne dépasserontpas 2 milliards. Cela signifie que nos dépenses deguerre sont à présent à peine plus élevées qu'il y aun an. Nous avons atteint ce résultat malgré l'augmentation considérable de nos effectifs, la haussedes denrées alimentaires et les efforts énormes quenous avons faits en vue de forcer la production desmunitions. Les dépenses journalières de l'Angleterre ont probablement atteint en ce moment lasomme de 100 millions. Absolument, les frais deguerre du Royaume-Uni sont, à présent, de 50 p. c.plus élevés que les nôtres. Par tête d'habitant, ilssont de 2 marcs contre 1 marc chez nous. En Franceles frais de guerre se montent actuellement à iSmilliards de francs. Les dernières informations venant de Russie mentionnent un montant de 331 milliards de roubles. Du 1er août à fin décembre 1914, nos frais de guerre n'étaient que d'un tiers plusélevés que ceux de l'Angleterre. A cette époque,c'était nous qui avions le plus de frais. Aujourd'hui, l'Angleterre dépense 50 p. c. de plus quenous, tandis que la Fiance et la Russie nous égalent sous ce rapport. Les fraisde guerre de nos ennemis sont de. 240 miliums par jour, nos frais etceux de nos alliés, de 110 millions par jour. Jepuis donc affirmer qu'en ce moment nos frais journaliers de guerre et ceux de nos alliés sont sensiblement inférieurs à la moitié des fraisjournaliersde guerre de nos adversaires. J'évalue la dépensetotale à 50-55 milliards pour nous et nos alliés, età roo105 milliards pour l'Entente et ses alliés. Laproportion est donc approximativement de 1 à 2. Elle est en raison inverse des succès remportés.C'est la marche favorable de nos dépenses et lasuite de nos succès qui ont rendu possibles lestats obtenus jusqu'à présent par nos emprunts deguerre. L'argent de nos dépenses de guerre reste,en majeure partie, dans le pays et profite à noscompatriotes. La situation favorable de notreReichsbank et de nos caisses d'épargne montrecomment nos dépenses ont donné un nouvel essorà la cion. Fn France, le nombre des dé- posants des caisses d'épargne a diminué en 1914; chez nous, dans les districts industriels, on a délivré 2S0.000 nouveaux livrets. L'augmentation pour 1914 est plus forte, absolument et relativement, qu'en temps de paix. En France, au début de la guerre, les dépôts des caisses d'épargne ont diminué de 2S0 millions de francs. En Allemagne, pour 1914 et r9i5, on enregistre une augmentation de 4,600 millions de marcs, dont 4.5 milliards ont été versés aux emprunts de guerre. L'année 1916 a amené un plus de 440 millions de mares. Les dépôts de nos caisses d'épargne, bien qu'ayant participé pour 4.5 milliards de marc3 aux souscriptions des emprunts de guerre, dépassent à présent de 500 millions de marcs le chiffre atteint au début de la guerre. Le gil en Belgique. Paris, iS mars. — D'après un dépêche du Temps, le vapeur anglais City of Exeter est arrivé à Marseille, ramenant 33 hommes de l'équipage du vapeur anglais Masunâa, qui avait été torpillé, le 2S février, dans la Méditerranée. Londres, 19 mars. — Le Lloyd mande, de l'île de Valencia, au sud de l'Irlande, que le navire Willie a coulé hier. L'équipage a été sauvé. Bruxelles, 20 mars. — En vertu de l'arrêté sur la censure du gouverneur général en Belgique qui interdit la publication d'imprimés, sans autorisation préalable de la censure, on vient d'ouvrir une instruction judiciaire, comme ce fut le cas au mois de janvier 1915, à charge de l'imprimeur du mandement de carême du cardinal Mercier. L'imprimeur et se3 quatre employés ont été arrêtés. BULLETIN AUTRICHIEN Vienne, 19 mars. — Communiqué d'hier : Fronts russe et du Sud-Est. — Rien de nouveau. Front italien. — Hier, sur VI som 0 inférieur, pas d'action, sauf dans la région de Seliz, où quelques faibles groupes italiens ont esquissé des attaques qui n'ont pu franchir nos obstacles. Les luttes d'artillerie et les combats à l'aide de lance-bombes et de grenades à main sont également restés dans les limites ordinaires. D'autant plus vive a été l'activité des deux artilleries dans la région de Tolmein et de Flit se h, ainsi que dans le secteur de Fella. Dans la partie nord de la tète de font de Tolmein, nos troupes ont attaqué et enlevé la position ennemie, faisant prisonniers 449 Italiens, dont 16 officiers, et capturant 3 mitrailleuses et 1 lance-bombes. Soit le front du Tyrol, canonnades modérées dans la région du Monte Piano, du Col di Lana et près de Riva en Judicarie. BULLETIN TURC Constantinople, 19 mars. — Le quartier général mande : Aux Dardanelles, le 17 mars, un croiseur a, sans effet, canonné les environs de Téké Bur nu et de Beyaz Tépé. Deux avions qui survolaient la presqu'île de Gallipoli ont été attaqués à coups de mitrailleuse par un de nos avions de combat qui les obligea à atterrir. Sur le front du Caucase, à la suite d'une contre-attaque faite par notre aile gauche, nous avons, le 16 mars, capturé de nombreux objets d'équipement. Pas d'autres nouvelles à signaler. ~a- C ECHOS LÎTTER/UiitS, ARTISTIQUES LT SG1ENTIFJQUFS Le prix Nobel de 1916. — Le Stockholm Tidning\ n annonce que la valeur' du prix Nobel sera cette année inférieure à celle de l'année dernière. Alors qu'en 1915 elle s'élevait à 149,222 couronnes pour chacun des prix attribués, en 1916, les vainqueurs devront se contenterde 131,739 couronnes. *** Exposition G. Van Tongerloo. — Le saionnet d'art consacré aux œuvres de notre compatriote G. Van Tongerloo a obtenu dès l'ouverture i«n tr^ succès. Nos confrères d'outre-Moerdijck lui consacrent des critiques trèa élogieuses. Parmi les numéros le* plus admirés, ils citent un buste roi Albert, qui a produit grande impression. » # La science internationale. — Le cé'èbit; mathématicien suédois Lofflex vient de fêter sou soixantedixième anniversaire. A cette occasion, le savant a attribué, d'accord avec sa femme, tout son avoir à la création d'un organ.sino ocientiöque international. • •• Une tabatière de deux cent mille francs. — Dana une vente publique qui a eu lieu, le mois dernier, à la salle Christie, à Londres, une tabatière Louis XV, datée de 1758 et signée Hainelin a été gée pour huit mille livres sterling (200,000 lianes) à un riche marchand d'auatiquités. C'est la première fois qu'une tabalièie atteint un prix aussi élevé; les plus connues qui ont été peintes pa* Hall. Blarenbcrghe et Isabey, et celle* plus précieuse* encore, de la fameuse collection WallaCj n'ont pas coûté ensemble la moitié du prix de celle de la »aUe Christie. ^FEUILLETONDU « QUOTIDIEN i. — N° 1. LaRabina i'AR lb P. LUIS COLOMA (Traduit de l'espagnol) I •-» Au mois de mars 1S70, le portier du souvent vint m'annoncer qu'une visite ^'attendait au parloir. Une visite?... en cette heure si peu avail-°k?.. Sans doute quelque dévote cherchant •1 cor. fesseur. Immense, tout en profondeur avec ses fenêtres étroites, où le jour ne pénétrait quavec peine, le parloir était embrumé de Minière pâle, mystérieuse. J'allai droit à acneminée. Une femme était assise dans un .auteuil, poussant de gros soupirs, remuant sans cesse, faisant des signes de ^wx avec mie rapidité convulsive, se frapPjnt la potrine, tendant des mains supllès, comme pour implorer du secours, vers un tableau appendu au mur en face d'elle. Je regardai ce tableau : il représentait un chien mouton gravement assis sur son derrière. Ma visiteuse, dans l'obscurité de la pièce avait pris le chien mouton pour une pieuse image. Je me mis à rire... Elle se retourna soudain. C'était une vieille fort laide, avec de gros yeux à fleur de tête, vêtue comme peut l'être une domestique de grande maison. — Mon Père! mon Père! s'écria-t-elîe toute tremblante dès qu'elle m'aperçut, le diable est apparu à ma maîtresse ! Lecteur, est-ce qu'il ne t'est jamais advenu, dans des circonstances solennelles, parfois pleines d'émotion, d'être pris à l'improviste, brusquement, malgré toi, d'une envie folle de rire? Tu te mords les lèvres, tu te pinces cruellement, tu songes à des choses très tristes : rien n'y fait; rien, au,cun, effort humain n'est capable d'endiguer^} ce débordement fiévreux de gaîté... Eh bien! voilà ce qui m'arriva dans ce parloir, en face de cette pauvre femme qui venait de prendre un chien mouton pour un saint. J'eus la cruauté de rire de son angoisse, de rire bruyamment, follement, comme au temps de mon enfance. Mon interlocutrice en demeura, interdite, épouvantée. Elle ignorait sans doute qu'un jésuite fût un animal sachant rire à l'occasion. Oui, mon Père, oui, finit-elle cependant par dire^ le diable est apparu à mamaîtresse... ou bien peut-être un âme enpeine... Voilà pourquoi Madame yeuit quevous veniez la yoir, en courant, tout desuite... Votre maîtresse?... Qui donc'?... Dona Adela. Dona Adela... Comment?... Dona Adela de M... Et, hésitante, elle ajouta à voix basse .: La Rabina... La Rabina!... Ce nom prononcé, c'en fut fait de ma gaîté de tout à l'heure; elle s'évanouit comme par enchantement Je pensais aussitôt qu'à pareille dame le diable pouvait bien apparaître, qu'il pouvait même l'emporter, tant on racontait de choses... de choses... sur son compte — Vous me disiez donc, repris-je immédiatement, que dona Adela désirait mevoir? Oui, mon Père, oui. C'est pour celaseul qu'elle m'a envoyée vers vous... Venezvite, pour l'amour de Dieul Et n'oubliezpas d'apporter l'eau bénite 1 Mais qu'est-il donc arrivé? La vieille leva les bras en l'air, fit un pas en arrière et se mit à rouler des yeux épouvantés : Jésus 1... Jésus... une chose atroce, monPère... Je ne le sais même pasl... J'étaisdans l'alcôve, en train de brosser des vêtements... Madame écrivait dans son cabinet.. Tout à coup un bruit sec... piml...paml... C'étaient des carreaux qui se brisaient. Et je vois Madame très pâle, dansrentrebaillement de la porte.. Elle murmurait : « Là-bas... là-bas,- Ma sœur!... Concha !... Concha I... » Je me mourais, monPère, je me mourais; je tombai »ur unechaise, criant comme si j'avais vu venir àmoi un millier de rats ! Mais, fis-je, qu'y a-fc-iii d'étonnant àce que dona Adela ait appelé sa sœur? Mais, mon Père.- puisque sa sœurest morte, il y a aujourd'hui six moisjuste... juste. En bien! c'est elle qui luiest apparue... Et si oc n'est pas elle, ce doitêtre le dtablfi Est-ce que c'est votre dame qui vousa dit cela? Que vouiliez-vous qu'elle me dît, puisqu'elle était sans vie?... Moi criant, elledroite, rai de, effrayante jusqu'à ce que enfin... catapkim!... elle bomba comme unemasse, sur le plancher... Les domestiquesarrivèrent, le porteur d'eau... que saisjeencore, tous!... Mais ma maîtresse est unedame courageuse, comme il y en a peu. — Ce n'est pas parce que je l'ai servie pendant plus de vingt ans que je dis cela, non. — Ma maîtresse a une force de volonté,un je ne sais quoi, que personne au monden'a. Dès qu'elle vit tant de gens à sa porte,elle se releva, ferme, et sans sourciller :« Marianne, va-t'en cherché le curé! » Je fus à la paroisse; mais le curé était occupé : une messe à trois vicaires avec orgue et tout le reste... Alors Juan ito Ordonez, celui qui vend des cierges, m'a dit qu'ici il y avait un couvent avec un tas de prêtres... Voilà pourquoi je suis venue, mon Père : voilà. Qu'elle bizarre matière à réflexions n'y avait-il point dans ce récit incohérent? Quelque chose de grave, un fait positif, primait tout cependant. Ce fait me causait plus d'étonnement que l'apparition du diable ou la résurrection de la défunte : la Rabina "avait envoyé chercher un prêtre! Doutant encore, j'insistai auprès de Mar rianne : E tes-vous bien certaine que votredame vous ait commandé d'aller avertirun prêtre? Certaine, oui, mon Père, oui, certaine.Elle me l'a dit de sa propre bouche... dacette bouche que la terre mangera. Je l'aientendue... j'étais à la porte même de l'alcôve. Plus d'hésitation. Je me disposai à suivre la caduque Ariane qui devait me der dans ce labyrinthe. « Passez devant! » lui dis-je, car je ne voulais pas les rues en si grotesque compagnie, se mitalors à courir, regardant de côtés comme ce fantastique personnage de Chamisso qui avait perdu son onibre; se tournant à chaque instant pour vôjr si je la suivais, se cognant à tous les coins de rue, piétinant sur tous les tas de boue, mart sur la patte de lous les chiens. (A suivre.)

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Dit item is een uitgave in de reeks Le quotidien behorende tot de categorie Gecensureerde pers. Uitgegeven in Bruxelles van 1914 tot 1917.

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