Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique

1867 0
close

Waarom wilt u dit item rapporteren?

Opmerkingen

Verzenden
s.n. 1915, 05 Juni. Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique. Geraadpleegd op 24 september 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/zp3vt1hw8q/
Toon tekst

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.

21 ANNÉE. — Série nouvelle. — N° 205 Le numéro ; 10 Centimes (5 CENTIMES AU FRONT) Samedi 5 Juin 1915 RÉDACTION & ADMINISTRATION ilia rte dî la Boarse — LE HAVRE Téléphone: Le Havre n* 14.05 Siresteur : FEMA8D MW fontes les communications concerr ant la rédaction doivent être adressé*! s S1", rue de la Bourse, Le Havre. LONDOra OFF3CE : 21, Panton Street (Broadmead House) LEXXeSIECLE Quotidien beige paraissant &u Havre ——— — ^ ABONNEMENTS Franoo 2 fr. 50 par mofe. » 7 fr. 60 par trlni09tn* orsFranoe.. 3 fr. » par mois. * .. 9 fr. » par trimestre Angleterre.... 2 sh. 0 d. par mois. » .... 7sh. 8 d. par trimestrs PUBLICITÉ S'adresser à l'Administration du journaf au Havre ou à Londres Annonces 4* paget O fr. 40 la ligne Petitesannonce84* page : 0fr.30la ligne Les petites annonces sont également reçues à la Société Européenne de publicité, 1o, rue de la Victoire, Paris, qui en a le monopole pour Paris. Un agent de l'Allemagne! —JiQli— : Le » XX0 Siècle » a relevé naguère l'étrange argument employé par la presse allemande pour convaincre l'univers de la cruauté des populations belges et pour rendre ainsi vraisemblables les histoires de francs-tireurs répandues, contre nous, dès le commencement de la guerre, par les journaux d'Outre-Rhin. Rappelez-vous, disaient ces journaux, les atrocités congolaises ! Quoi d'étonnant qu'un peuple aussi cruel ait assassiné nos soldats et massacré nos .blessés !... Nous avons répondu que les « atrocités congolaises » avaient eu pour principal éditeur M. E. Morel, secrétaire de la ci Congo Reform. Association », personnage suspect depuis longtemps et à plus d'un titre, et aujourd'hui connu pour être l'une des colonnes du parti allemand en Angleterre. En voici bien une autre : M. E. Morel est formellement accusé, dans la revue anglaise « The New Witness » (n° du 13 mai 1915) d'avoir été, dans sa campagne anticongolaise, l'agent du gouvernement allemand. « The New Witness » n'hésite pas à qualifier l'agitation de M. Morel d'hxjpo-crite et ses « atrocités » de prétendues. Encore une revanche pour le grand roi Léo-pold I De plus, la revue anglaise reproduit, en y insistant longuement, quelques lignes éloquentes — à leur façon — du plan proposé à ses compatriotes, quelques années avant lia guerre de 1914, par le célèbre von feernihardi. « Il faut d'abord trouver quelqu'un pvwr mettre en train une agitation jactice ayant pour objet de montrer que la Belgique est incapable d'administrer commercialement ses colonies; et alors l'Allemagne entrera en scène et s'emparera de ces colonies » écrivait ce directeur de conscience de l'Al-lomagne contemporaine, cette espèce de théologien casqué de la piraterie allemande.D'après « The New Witness », qui appuie son affirmation sur des faits pour le moins suggestifs « le gouvernement allemand et la « Congo Reform Association » recevaient en même temps certaines informations relatives au Congo » !.. Conclusion : ce soi-disant redresseur de lorts, ce prétendu chevalier du Droit, dont la témacité et la faconde avaient fini par ébranler un grand nombre d'Anglais et un certain nombre do Belges, travaillait, contre la Belgique, pour le compte du roi de rrusse. i/uelques-uned uc sca uupw, *— jourd'hui confessent tout haut, et avec le noble accent de la bonne foi trompée, leur crédulité. Le « Morning Post » n'hésitait pas ù, battre leur coulpe, il y a quelques jours, en écrivant ces lignes : « Un grand nombre d'honnêtes gens ont été dupés de celte manière par M. Morel et ceux qu'il avait derrière lui. Mais nous, tout au moins, ne pouvons être l'objet de pareil essai de réponse. Nous avons l'assu Tance qu'on ne pourra trouver un mot éma nani de nous justifiant la conspiration hypocrite dont M. Morel est l'auteur apparent, quoique la responsabilité réelle doive peut-être être cherchée ailleurs. » Plusieurs mois avant la guerre, M. Morel était l'organe le plus remuant, sinon le plus influent, du groupe de radicaux an glais qui ennemis de la France, hostiles à ÎEntente Cordiale, se donnaient pour but de livrer l'Europe, en rapprochant l'Angle terre de l'Allemagne, à la brutalité conqué rante de la race germanique. Nous nous souvenons encore d'une de ses philippi ques, traduite et commentée par le « XX' Siècle » au commencement de l'année 1914. Ce modèle de toutes les vertus flétrissait avec toutes les apparences de la plus ver tueuse indignation, « l'irréligion » et les « vi.-es » de la nation française. S'il n'avait tenu qu'à lui et à ses amis, qui ne se pro' mettaient rien moins que d'investir et de terroriser le gouvernement britannique, l'Angleterre aurait renié sa signature,trahi ses alliances, abandonné la Belgique à son malheureux sort. Un de ses complices dans son ignoble guerre contre la Belgique et les Belges,sir Roger Casement, ancien consul britannique au Congo, l'inventeur et lt colporteur de l'abominable légende det <i mains coupées », n'a-t-il pas délibérément passé à l'ennemi ? La presse anglaise a si gnalé sa trahison, sa fuite, son enrôlement au service de l'Allemagne, qui a compté à ce Judas un peu plus de trente deniers. Ce n'est pas seulement on Angleterre, nous le disions tout à l'heure, que MM. Morel et Casement ont fait des dupes. Plusieurs hommes politiques belges, victimes do l'atmosphère nationale et accoutumés à soumettre, au rebours de ce que commandent le bon sens et le patriotisme, leur politique extérieure à la politique de leurs partis, suivirent la bannière de ces agents déguisés de l'Allemagne, qui osaient se réclamer du Droit et de l'Humanité. Naïveté humanitaire, amour-propre froissé, passion républicaine, ambitions et rancunes r jamais on no vit orchestre plus hétéroclite dirigé avec plus d'habileté contre l'intérêt national par un chef étranger. Des abus réels et corrigés trop tard augmentèrent encore, il faut le reconnaître, la force de cette coalition. N'importe, elle fut antinationale au premier chef : son origine, aujourd'hui découverte au grand jour,achève de le démontrer. Bien que la plupart des dupes de M. Morel aient été nos adversaires politiques, nous ne citerons personne. Ce n'est pas pour rouvrir des polémiques périmées que nous «appelons ces douloureux événements, mais uniquement pour mettre Le doigt, à cette occasion, sur une des plaies dont la Belgique d'hier a peut-être le plus souffert, à savoir l'incapacité de nos partis à subordonner leurs passions et leurs querelles à l'intérêt national. Il nous plût d'espérer que le souvenir d'une telle facilité à être dupes conseillera à nos hommes politiques, en même temps qu'une salutaire méfiance vis-à-vis d'eux-mêmes, une réciproque et non moins nécessaire indulgence. Fernand NEURAY. Ce goimaal ne peut être vendit que m CENTIMES ou S PENNY m Asgleterre. Le pairiotisiB prime les intérêts de jarû ■ . »ou—»— Bas sïoillecie lettre du député Te?wagne Nous avons dit avec quel dévouement M. le député Terwagne se consacre, à la Haye, à une œuvre de propagande patriotique qui donne les plus heureux résultats. Depuis, M. Terwagne a publié notamment une traduction néerlandaise de l'excellente brochu re de M. Bédier, sur les crimes allemands. M. Terwagn* rend ainsi à son pays des services dont chaque jour permet de consta ter l'utilité. Nous comprenons que cela dé plaise aux Allemands, mais nous compre nons moins que des Belges somment un bon soldat de la cause belge d'abandonner son poste de combat. C'est cependant ce que viennent de faire les chefs de la Ligue socia liste ouvrière d'Anvers. Voici, en effet, 1$ texte de la lettre qu'ils viennent d'adresser ô M. le député Terwagne • » Anvers, 12 mai 1915 » Compagnon Dr Terwagne, conseiller communal à Anvers » Cher camarade, )> Etant donné que, dans ces circonstances difficiles, votre présence comme mandataire de notre parti est très nécessaire, le Wer-kersbond d'Anvers exprime l'espoir que vous viendrez reprendre le plus tôt possible vos occupations comme conseiller communal. » S'il vous est impossible de donner suite à ce vœu, veuillez alors nous faire savoir si vous êtes prêt à déposer votre mandat afin que les mesures nécessaires puissent être prises. Les intérêts et l'avenir du parti sont en jeu. » Dans l'espoir de recevoir une réponse favorable, nous vous présentons, cher compagnon, l'expression de nos sentiments so» ciaiistes sincères. » Au nom du « Socialistische Werker-bond van Antwerpen ». » Le président, Le f. f. secrétaire, Corn. MEYERS. Louis ROMBAUT. » Voici la réponse que M. le Dr Terwagne a aussitôt donnée à cette curieuse lettre : « Aux citoyens Cornélius Meyers et Louis Rombaut, président et secrétaire f. f. du a Socialistische Wer-kersbond », 152, rue Basse, Anvers. -- ^t-oyens. » Par votre lettre du 12 mai, reçue *it vous avez bien voulu jm'inviter à reprendre mes ooeupations de conseiller communal « jugeant » ma présence nécessaire à Anvers.)> Vous me permettrez d'estimer que les occupations d'un conseiller communal telles que je les ai acceptées et pratiquées pendant quinze ans, ne comprennent pas l'aliénation et le sacrifice de la* liberté. Il appartient au collège des bourgmestres et échevins de pourvoir, autant qu'il est possible, à l'administration de la ville. Pareille obligation n'in combe pas au conseiller. » D'autre part, comme membre de la Chambre des représentants, j'ai pour devoir de garder une liberté d'action qui me permette d'agir dans l'intérêt et pour la défense du pays. » L'autorité allemande, que vous subissez malheureusement, l'a compris à tel point que, lorsqu'il fut question de convoquer les Chambres belges au Havre, elle donna la liste des députés à arrêter à la frontière. » Vous me demandez de vous faire savoir si je suis disposé à déposer mon mandat de conseiller communal : je veux vous donner cette satisfaction, malgré l'avis de mes amis » Veuillez donc communiquer cette lettre h... l'autorité et me faire accuser réception de ma démission. )> Comme vous m'avez écrit « que les intérêts et l'avenir du parti sont en jeu... », je suis heureux que vous m'ayez donné l'occasion de les sauvegarder par ma démission. » Je vous avoue bien sincèrement que les <( intérêts du parti » ne sont pas pour le moment le principal de mes occupations et de mes préoccupations. » Agréez, citoyens, l'assurance de mes sentiments les meilleurs. » Docteur TERWAGNE. » Nous sommes heureux de féliciter M. Terwagne de son attitude. Elle reoevra l'approbation de tous les Belges pour qui, suivant sa formule si juste, les intérêts de parti ne sont pas le principal des préoccupations de ce moment. h% jMTOUX "klps" son U c(is«rt allousdc UNE EXPERIENCE CONCLUANTE Tous les gens de bon sens ont ,pu se convaincre depuis longtemps que la presse belge dans son ensemble avait bien compris son devoir en refusant de .paraître sous le contrôle de la censure allemande. Les quelques journaux qui ont cru pou voir adopter une .autre attitude ont pu s'en rendre compte par une expérience qu':ls auraient dû s'épargner. Une dépêche de l'agence Central-News, datée d'Amsterdam, 2 juin, nous apporte la nouvelle intéressante qu'on va lire : (( Les directeurs des journaux belges qui » paraissent encore à Anvers ont tenu sa-)> medi après-midi une conférence à la sui-» te de laquelle il a été décidé d'arrêter ttan-» porairement la publication à partir du » 1er juin, la censure allemande vinculanl » la liberté de la presse. » On avouera qu'ils ont mis le temps de s'en apercevoir ! D'autre part, à Namur, 1' « Ami de l'Ordre » a publié cette note : « A partir d'aujourd'hui 21 mai, nous ne pouvons plus faire l'envoi de notre journal aux prisonniers belges en Allemagne. Par défense de la censure, également nous ne pouvons pilus recevoir ni insérer des correspondances relatives à nos soldats prisonniers ou blessés. Nous nous excusons donc auprès des sol da-ts ou des parents dont, en ces derniers jours, les lettres sont restées sans suite et nous prions nos lecteurs de tenir note du nouvel état de choses. » Le cardinal Mercier est en bonne santé Le « Nieuwe Rotterdamsche Courant 2> du 28 mai ia publié l'entrefilet suivant : « D'après le « Vlaamsche Stem », circu-» lent des bruits au sujet d'une sérieuse in-» disposition du cardinal Mercier. Notre » correspondant à Leyde, après uin en/tre-» tien avec le directeur du comité de loge-» ment catholique qui a parlé au cardinal » mercredi, ta démenti catégoriquement » cette nouvelle. Le cardinal jouit d'une » excellente santé. » Tous nos lecteurs seront heureux de voir calmer ainsi les alarmes qu'avaient fait naître dans le monde entier de fausses nouvelles. Encore in internaticnale jl se dissout FRANCS-MAÇONS ANGLAIS ET ALLEMANDS S'EXCOMMUNIENT MUTUELLEMENT.Le « Daily Telegraph » du 24 mai 1915, p. 12, a annoncé qu'à la séance trimestrielle de la Grande Loge des Francs-maçons anglais, le 2 juin, à l'Hôtel de la Franc-Maçonnerie, à Londres, serait présenté un rapport du comité des vœux généraux au sujet de la présence dians les Loges de sujets de puissances ennemies. Le comité, en vue d'empêcher que la paix et l'harmonie do l'action ne soient troublées dans les Loges, considère que le moment est venu où il est nécessaire d'éloigner des Loges de juridiction anglaise tous les membres sujets aile mands. autrichiens, hongrois et turcs. Le président du comité, M. Alfred F. Robbins, a fait envoyer une circulaire en ce sens à tous les secrétaires des loges anglaises. La riposte n'a pas tardé : On lit, en effet, dans <« Il Secolo », journal radical italien, cette dépêche de Zurich, 30 mai : « L'agence Wolff annonce que dans la séance tenue le 29 mai 1915, à Berlin, par la Fédération des grandes Loges maçonniques, a été voté un ordre du jour dans lequel étant constaté que les partis politiques italiens adhérents à la maçonnerie ont dé-clfOTs iâ~pTês^rftêJ Crrâè; une action favorable à la guerre, contrevenant ainsi à des dispositions statutaires précises de l'ordre, on décide de rompre toute espèce de relations avec la maçonnerie italienne et fran-çai se. » Enfin», le Corriere délia Sera nous annonce qwe les Lotfes hongroises viennent de prendre une décision analogue. LESFÀITSDUJOUR La presse allemande se montre très émue des nouvelles qui arrivent des Balkans. Le Lokal Anzei?(ier écrit que l'opinion allemande doit se faire des nerfs d'acier en prévision des événements qui peuvent se produire, c'est-à-dire de. l'intervention de tous les Etats balkaniques en faveur de la Triple-Entente,tWVWlVl On télégraphie de Washington qu'à la suite de l'entrevue qu'il a eue avec M. WU-son, le comte Bernstorff a adressé à son gouvernement une note demandant expressément que les communications que le cabinet de Berlin avait à faire au gouvernement des Etats-Unis soient adressés directement par le canal des agents diplomatiques américains.On croit que, par cette démarche, l'ambassadeur (FAllemagne veut écarter toutes les formalités diplomatiques. D'autre part, le correspondant de l'Eve-nirug Post annonce de Washington que M. Demburg partira pour la Norvège., à bord d'un navire norvégien, le 12 juin. Notons que toutes les allégations allemandes que le Lusdtania vortait des canons sont absolument détruites par le rapport que vient de publier M. Malone, chef du service douanier du port de New-York. WVWWVI La presse italienne commente avec une fierté justifiée le. discours de M. Salandra au Capitole et fait ressortir que ce discours démontre de façon péremptoire la loyauté parfaite de l'Italie. On trouvera plus loin les extraits les plus caractéristiques de ce document, l'une des ièces cap taies du procès de l'Allemagne et de l'Autriche. IWVW w L'argent est le nerf de la guerre. Cet exio-me ne s'est jamais mieux vérifié que dans la guerre actuelle. M. Ribot vient de déposer à la Chambre française un rapport qui établit que la guerre a coûté jusqu'ici à la France une somme de 22 milliards. Les crédits demandés pour l'avenir sont calculés sur la base de 1,870 millions par mois. Ces chiffres comprennent outre les dépenses militaires, les dépenses de solidarité sociale et autres exigées par la guerre. En Turquie, le besoin d'argent se fait gravement sentir. Un télégramme de Berlin annonce que la Gazette officielle turque publie un décret élevant le tarif des douanes sur les importations de 11 à 30 % pendant la durée de la guerre. La moitié des droits de douane seront payables en espèces lorsque l'administration militaire le jugera nécessaire. nwwww Prononçant un discours à Manchester dans une réunion de patrons et d'ouvriers mécaniciens, M. Lloyd George a exprimé l'espoir que si la nécessité de la conscription se fait sentir, aucun homme, aucun parti politique ne protestera, car la mesure n'est pas du tout antidémocratique. En plus d'une occasion, a dit le ministre, l'Angleterre a en effet sauvegardé ses libertés par l'adoption du service obligatoire. — Le gouvernement roumain a comman-d'6 d'u/rgeaice, ohez uin fabricant de New-York, un demi-million de pai res die chaussures. L'ABANDON DE PRZEMYSL Vendredi, midi. Voilà donc PrzemysJ abandonné par les Russes. C'est un échec, mais ce n'est pas une déifaite ; c'est une prise de position, mais non pas une capitulation de place forte. Przemysl n'avait plus que des vestiges de fortifications depuis que les obus russes, pendant le siège, et les explosions autrichiennes, lors ne la reddition, eurent brisé et fait sauter les anneaux de béton de ses forts et leurs coupoles d'acier. La guerre n'a (point pour but la conquête de positions et de places fortes. La guerre n'a qu'un but : c'est d'atteindre et de détruire, ou tout au moins de disloquer et de mettre hors cause les unités combattantes de 1 ennemi. Hors de lù, point de victoire ! Les positions et les places fortes n'ont jamais que cette importance relative de permettre à une armée victorieuse de précipiter ses succès et à. une armée vaincue de trouver un abri momentané ou une ligne de défense à l'abri de murailles ou d'obstacles naturels. La prise d'une place de guerre n'a une valeur essentielle que, lorsque, comme à Metz ou à Paris, en 1870, comme à Prze mysl, le 22 mars dernier, la reddition de la place fait tomber entre les mains du vain queur toute une armée organisée. C'est le fait qu'une capitulation s'accompagne sou vent de pareils désastres qui, dans l'esprit diu profane, fait surévaluer L"importance des places de guerre. Toutefois, il est indéniable que Przemysl, quoique dépourvu de puissance fortificativé, constituait, à raison de sa situation géographique et du réseau ferré et routier qui s'y nouait un pivot de manœuvre d'une importance considérable et le plus fort obstacle barrant à l'offensive austro-allemande da route de Lemberg. Les communiqués de l'ennemi affirment que ses armées occupent également la ville de Stryi. S'il en est bien ainsi, la ligne d'offensive an st ro-a llem an de en tre le San et le Stryi est sérieusement épaulée aux deux ailes et il est à prévoir qu'elle poussera vivement vers son objectif : Lemberg. Il est cependant à remarquer que les Russes prétendent avoir repoussé les Austro-Allemands à l'est de Przemysl et progressé entre la Tismenitza et la Stryi, affluents du Dniester, qui coulent du sud au nord au delà des Grands-macai*» ^ ^ oc UU11. s tance _ et. d'opiniâtreté ; leur moral a l'im-passnbilité de ceux qui ont uine foi absolue dans les destinées d'une dynastie où s'in-came pouir eux la nation et -la divinité. Ils reculent aujourd'hui ; ils reviendront demain, plus nombreux et mieux ravitaillés. ■Nous» ne savons, d'ailleurs, si le repli de la ligne russe en arrière de Przemvsil aura pour conséquence l'abandon du San et du cours supérieur du Dniester. Il semble bien qu'ifl n'en puisse être question dans les conjonctures actuelles et. dès lors, La légère foncavité que doit présenter le centre de la li<?ne russe n'est point faite pour nous trop alarmer puisque les flancs sont aussi solidement tenus. Pau! Crokaert. P. S. — Dans le Telegraaf, du 29 mai, Cari Smulders disait très justement : « Quelle importance cela a-t-il de faire fléchir un front ? Qu'importe-t-il que la ligne russe passe par Przemysl ou par Lemberg, si l'armée russe n'est pas détruite ? Et il ne semble pris le moins du monde qu'il soit question d'un pareil anéantissement. » C'est l'évidence même. Si la victoire de la Marne, le 12 septembre 1914, avait pu être suivie de l'anéantissement ou de la dislocation de l'airmée allemande, ce n'est pas derrière l'Aisne, mais derrière le Rhin qu'elle aurait cherché un abri. A la guerre rien n'est accompli tant que l'armée ennemie reste debout, quel que soit le jeu géographique des mouvements. P. C. COMMENT FUT ÉVACUÉ PRZEMYSL SUCCÈS RUSSES AUX DEUX AILES (Vislule supérieure et Dniester) Petrograd, 4 juin (officiel). — La bataille en Galicie continue avec le même acharnement sur le front de la Vistule jusqu'à la région de Nadvorna (ville située au pied des Carpathes près des sources de la Prutli). Sur la rive inférieure du San, nous avons enfoncé définitivement l'ennemi, le 2 juin. Nous iious sommes emparés d'un secteur important et d'une position très fortifiée dans la région de Noudnik. Nous avons fait 4,000 prisonniers et nous avons pris des canons et de nombreuses mitrailleuses. Przemysl, à cause de l'état de son artillerie et des ouvrages détruits par les Autrichiens avant leur capitulation, ne pouvait )*as être défendu. Nous combattons, de plus, sur un front inégal. Nous avons procédé rdors à l'enlèvement successif du matériel pris à l'ennemi. Nous avons enlevé les dernières batteries, et nos troupes, conformément'aux ordres reçus, ont évacué les fronts Nord et Ouest des positions entourant Przr-m.ysl. Elles se sont concentrées à l'Est de la ville. Nous avons rejeté l'ennemi entre Przemysl et le Dniester. Dans la région au delà du Dniester, nous avons progressé sur le front Tismenitza à la rivière Stryj. Nous avons fait 1,000 prisonniers. EN COURLANDE LES ALLEMANDS COUPÉS ENTRE MEMEL ET LIBAU Petrograd, 4 juin. — On annonce de bonne source que les Russes, opérant au sud de Libau, ont coupé cette ville de Me-mel, privant ainsi les Allemands de leur base sur terre . Les Russes se sont emparés de Polangen et de la bourgade de Rutzau. Les ssÉHts fiuss soldats On nous écrit du front : « Il suffit de vivre ici pour être convaincu que la guerre prend tout l'homme qu'elle appelle à combattre et que c'est vraiment jusqu'au tréfonds qu'elle le remue. Les milliers de soldats qui opposent leurs poitrines à l'assaut allemand sur les bords de l'Yser et de l'Yperlée sont autant de preuves vivantes de cette vérité que chaque jour met mieux en lumière. Tel garde civique qui, il y a un tan, était célèbre par son insurrection obstinée contre une institution qu'il jugeait ridicule, s'est jeté dais la mêlée le jour où il n'a plus été question de faire la gue«rre pour rire et n'a cessé de s'affirmer depuis soldat aussi di-, jipliné qu'intrépide. Tel autre qui se cro/ui antimilitariste déploie chaque jour les qu-'it^s mêmes dont il niait l'existence. Tel exicor^ qui se montrait timide est un modèle d'audace et d'initiative. I enacun donne ainsi sa propre injure mais il est un trait commun et pre- rue universel de ce bouleversement des ârn^s et iï se révèle le fonds de notre race 11 suffit de prêter l'oreille aux échos de là-bas pour y reconnaître ce qu'un incroyant appela la vieille chanson douce à ceux qui luttent et qui souffrent. C'est que l'âme de notre peuple est pétrie de christianisme. Depuis treize siècles, il croit et il prie. Depuis treize siècles, dans les plaines de no*re Flandre et les vallées de notre Wallonie, l'église de chaque village, de chaque bourgade, a accueilli dès leur entrée dans la vie tous ceux qui ont labouré, creusé ou enrichi notre sol. Elle a vu consacrer leurs joies et leurs peines, s'affermir leurs croyances, s'exprimer leurs prières et leurs vœux et elle les a reçus encore avant qu'ils aillent dormir à son ombre dans la terre patriale . Quand on est fils d'une telle race, on peut se laisser distraire par la fièvre de la vie et oublier les vieilles croyances. Maia vienne l'heure où s'affirme plus clairement avec le sens vrai de la vie, La nécessité de sacrifice les enfants de treize siècles de christianisme se trouvent tout naturelle-chrétiens.C'est ce qui se passe depuis dix mois dans les rangs de ces milliers d'hommes jeunes menacés soudain de perdre tout ce qui les attachait à la vie et cette vie elle-même. Chaque heure peut pour eux être la dernière et ils veulent pour elle la même force et les mêmes consolations que voulurent leurs aïeux. 1 ly^çsuomictt CLU uosivm — Interrogez les médecins et les dames qui se dévouent dans nos hôpitaux au soin des blessés ou des malades. Tous vous diront comme nos aumôniers et nos religieuses que les neuf dixièmes de nos soldats demandent les secours religieux. Et ce ne sont pas ceux-là seulement qui sont gravement blessés qui désirent ainsi recevoir les sacrements,mais les convalescents et les combattants eux-mêmes sans que jamais per sonne n'exerce pour cela la moindre pression. Il faudrait blâmer quiconque se permettrait dans ces circonstances un zèle intempestif, mais nul n'y songe. On veille simplement à ce que les hommea qui offrent leur sang pour la défense de la patrie ne se voient refuser aucun des se cours et des réconforts qu'ils désirent. Eh 1 bien les secours et le réconfort que tous de mandent avant tout, ce sont précisément ceux que la religion tient en réserve. Nous pourrions citer tel hôpital où neuf soldats sur dix demandent à se confesser, la veille des fêtes religieuses, à des infirmières que personne ne pourrait suspecter de bigoterie.Et lorsqu'ils meurent, quel spectacle donnent nos petits soldats. Lisez sans émotion si vous le ponvez le récit d'une de ces morts, comme il y en a presque chaque jour dans l'un ou l'autre'de nos hôpitaux. Il y a quelques semaines, on amenait à l'hôpital de X... un brigadier d'artillerie, Jean Eloy. Réserviste d'une vieille classe et père de famille, il aurait pu depuis longtemps passer à l'arrière dans une compagnie de travailleurs, mais il s'y était refusé, voulant à tout prix continuer à combattre avec son régiment. Là, un éclat d'obus venait dv, le blesser gravement.ll ne devait survivre que deux jours pendant lesquels il garda toute sa lucidité d'esprit. Ecoutez, telles qu'on vient de me les rapporter, les dernières paroles de ce brave. recueillies par l'aumônier et les infirmières qui l'assistaient et ne pouvaient retenir leurs larmes : « Il ne faut pas pleurer; » il faut être bien courageux; voyez, je ne » pleure pas moi, et je sens cependant que » je vais mourir, mais je meurs heureux, » parce que c'est pour le Roi et pour le » Pays. A mon commandant, mon cher com-)> mandant que j'aimais tant, remettez tous » mes respects. Mes respects aussi à mon » capitaine, au capitaine X..., à tous mes » officiers et mes amitiés aux camarades. »> Je vous demande quand vous rentrerez » à Bruxelles d'aller voir ma femme et mes » enfants et de vous occuper d'eux. Mainte-» nant, prions, car je n'ai plus que peu de » temps à vivre. » Et demandant d'un geste une dernière bénédiction à l'aumônier, il expirait... Est-il rien de plus simple et de plus grand ? Chaque jour voit ainsi des morts glor'euses iustifier la parole de notre grand cardinal Mercier proclamant à la face du monde que nos héros sont des saints. » LE REVE ALLEMAND ON RECLAME EN ALLEMAGNE L'ANNEXION DE LA BELGIQUE D'après la u Gazette de Cologne », le Comité du parti national libéral allemand, dans une réunion tenue à Berlin, le 16 mai dernier, a émis à l'unanimité, le vœu que tout le territoire de l'ouest, qui est nécessaire h la'sécurité et à la consolidation de la puissance allemande sur terre et sur mer, soit annexé à l'empire allemand, politiquement, militairement et économiquement.Dans l'est, on doit obtenir non seulement une meilleure frontière stratégique, mais encore un nouveau territoire favorable à la ce Ionisation. Le vœu du parti national libéral confirme ce que nous avons répété ces jours-ci (1 u rêve allemand : « Au moins jusqu'à la Meuse I » l'oubdsïïo tartilïiip à La Bassse at à Lan Lontdlres, 3 juin. —- Une forte canonnade a été entendue hier soir et ce matin au sai> <lant de La Bassée, dit, en date d"h.er, la correspondant de l'agence Central News. Au saifl/lant de Le.ns, des combats acharnés se déiroulent le long du point semi-circulaire, entre Angres et Souohez, et partous avec um avantage très marqué pour les armes françaises. La prise d'Ablain a grandement facilité les opérations militaires près de Souche z. La prise de la raffinerie de sucre, transformée par l'ennemi en une redioutaible forteresse, fui un admirable exptoil Une puÉssamjte contre-attaque allemande en avait chassé momentanément le» Français, qui l'ont recapturée peu après. Cette sucfrenie, la colline MaLon et les tiranfcjhées nouvellement conquise» devant le château de Carleul, présentent un remar-qRnaihle point de diépart et d'açxpud pour une attaque sur Souchez. Les maisons des environs ne sont guère à plus d'une vingtaine de mèlres. La situation des troupes françaises es( excaldente. Tout indique que les Allemands comprennent Leur impuissance à rés-eter à la puie-sainte marche en avant de l'armée framre> britannique et qu'ils se préparent à se replier sur une nouvelle ligne die défense. UNE LIGNE DE REPLI ALLEMANDE Selon le « Daily Telegrapfa », il y aurai* des indices très sérieux d' fforts énergique! faits par les Allemands pour mettre al point une ligne en Flandre, sur laqueUl ils reculeront éventuellement. Etant donnés les progrès des alliés sur 1< front de l'Yser à Amas, l'ennemi envisag* avec inquiétude la possibilité d'être débordé à Lens et il fortifie énergiquemenl ses positions à Lille et entre LiUe et Lens. D'autre part, il a établi deux séries d€ tranchées le long du canal de Bruges à G and sur les deux rives. um m ti> m ti m «ii nui m DERNIERS HEURE Communiqué efidel français Paris, i juin, 15 heures. A l'Est de la sucrerie de SOUCHEZ, not troupes, progressant vers le village de Souchez, ont enlevé un cabaret isolé que l'ennemi avait organisé, [ait mie cinquantaine de prisonniers et pris trois mitrailleuses. Elles ont, d'autre part, réalisé de nouveau! progrès dans le Labyrinthe. Sur le reste du iront, combats d'artillerie* LE ROI DE GRÈCE VA PLUS MAL Athènes, 4 juin. — La santé du roi laiss< légèrement à désirer. La température est montée, dans la soirée, à 37°8. LES ETATS-UNIS ET L'ALLEMAGNE Washingtons 4 juin. — On croit savoil que la nouvelle note du président Wilson à l'Allemagne répétera que le Lusitania faisait un voyage paisible. Il n'avait pas résisté et n'était pas armé Les autres points soulevés par l'Alterna gne sont jugés inconséquents. LES PIRATES Londres, 4 juin. — Le chalutier Iliroli a élié coulé par un sous^marin à l'ouest di 111e Lundy. L'éqpLpage a été débarqué à Bulfordi LES FILS DU KAISER Amsterdam, 4 juin* — La Gazette de Co logne annonce que le pr.nce Auguste-Guil laume de Prusse est rétabli. Il a regagné le front dans la soirée.; DES MUNITIONS ! Manchester, 4 juin. — A la réunion aes représentants des syndicats des ouvriers et du personnel des usines métallurgiques, M. Lloyd George, ministre des Munitions, a prononcé un discours dans lequel il a dit notamment que la solution de la guerra dépend beaucoup plus des patrons et ouvriers d'usine que de tous les autres citoyens.Il a fait aippel à tous, afin de réduire en poussière le cruel despotisme militaire ail"» mand. AU HAVRE L'Amiral gouverneur Biard décore des héros Une cérémonie patriotique prenante d'é' motion, dans sa belle simplicité a eu lieu cette aiprès-midi, vendredi, au Havre. Ayant passé en revue les troupes d'infan* terie massées le long du boulevard Fran-çoiis-I", l'amiral Biard remit n au nom du président de la République », la décoration; de la Légion d'honneur à cinq officiers, et des médailles militaires à quatre sous-officiers et à deux soldats. Lorsque les clairons ayant ouvert le ban, l'amiral donna l'accolade à ce lieutenant presque aveugle, à cet autre le bras en. bandouillère, lorsqu'il serra l'unique main de ce zouave ayant perdu le bras droit à la bataille, à cet humble lignard n'ayant plus qu'un œil, on vit des larmes briller à bien des yeux. Le défilé qui termina la cérémonie fut superbe. l'on acclama justement les jeunes classes de 1916, magnifiques de rigidité, , d'entrain et les valeureux îiisilliers marins.

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.

Er is geen OCR tekst voor deze krant.

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.

Er is geen OCR tekst voor deze krant.

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.

Er is geen OCR tekst voor deze krant.

Toevoegen aan collectie

Periodes