Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique

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16 december 1914
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s.n. 1914, 16 December. Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique. Geraadpleegd op 03 mei 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/vd6nz81w5c/
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9$20e ANNEE. — Série nouvelle.^— 35 Le numéro : 10 Centimes Mercredi 16 Décembre 1914. PRTY DP T.' \ RONVRMENT ;i Francs par mois (à envoyer par mandat postal) Envoyer les demandes à I / A D MI NI ST H.\T EU R DU JOU R N A L 28 ter, rue de la Bourse — LE HÀY3E Directeur : FERNAND NEURAY LE XXe SIÉCLE PUBLICITE PETITE CORRESPOXDAXCE Ls»m îi liaiiies 0.50 lii.^iic supplémentaire 0.25 Anirniecs diverses « forfait Adresser les annonces à I / A !) M1XI ST RAT EUR du JOU RN AI, £8 & rue Je la Bourse — LE HAVRE Téléphone ir 1405 Quotidien belge paraissant au Havre LETTRE D'ALLEMAGNE Interview d'un homme politique et d'un haut fonctionnaire Berlin, décembre 1914. Une heureuse inspiration m a. conduit, hier soir, dans une Importante brasserie de la Pustdamerstrasse. .Vêtais aile llan, i sur le tard, dans les environs des Lmden et de la Leipzigerstrasse, curieux de voir comment la guerre avait ti'anstormê ce Berlin nocturne ou autrefois, régnait ju qu'au matin, une joie epaisse, etla plus vive animation. La pluie me chassa de la 1UJe m'étais assis à une table, dans une de ces salles aux lourds décors, ou pesent les vapeurs de la bière. Deux messieurs avaient pris place en lace de moi, quand un incident banal me fit prendre part à leur conversation. Je n'eus pas a m en plamdie. L'un à ce que je crus comprendre, appartenait à la politique; l'autre, à une importante administration. Je n'aurais pu espérer d'interview pins propice. Depuis quelque temps, une préoccupation domine ici les esprits. Que va-t-il advenir dans l'Ouest où, terrées face à face, les armées semblent définitivement immobilisées!? Je soumis cette question, avec déférence, à mes interlocuteurs. « S'il faut nous y résigner, fit l'homme politique, nous garderons nos positions et nous continuerons à les fortifier. Dès à présent, elles sont inexpugnables et elles mettent à l'abri d'une offensive ennemie les résultats que nous avons acquis. Le chancelier l'a bien mis en lumière : ces résultats sont considérables. La « Frankfurter Zeitung » y est revenu© ces jours-ci, dans un exposé de la,situation actuelle. Une formidable barrière sépare tout le nord de la France du reste du pays et nous assure la possession de la Belgique. A l'abri des tranchées que nos soldats ont creusées nous pouvons dès maintenant administrer en paix notre conquête, effacer la trace des dévastations, faire renaître la prospérité. — Nous garderons évidemment la Belgique ? demandai-je, et je tâchai de mettre dans mes paroles une grande assurance.— Vous ne trouverez pas un Allemand qui, au prix de sa vie, consentît à abandonner un territoire si chèrement acquis. — Les socialistes, cependant... — Les socialistes, je le sais, ont affirmé au Reiehstag le droit imprescriptible pour chaque peuple de défendre son intégrité et son indépendance. Quand le temps sera venu, ils trouveront, soyez-en assurés, un accommodement avec leurs principes. « Pour le moment, et sans plus attendre, nous devons avoir pour but de faire renaître en Belgique une activité normale. Les usines doivent se remettre à fonctionner. Ce n'est point une tâche aisée que de rendre ainsi la vie à un pays, sur lequel l'appareil de la guerre continue de s'étendre. Il importe, en outre, de tenir compte de circonstances économiques particulières. Dans la plupart des centres industriels, la main-d'œuvre vient du dehors. Les trains qui l'amenaient doivent se remettre à circuler, au moins un le matin, à l'aller, et un autre le soir, au retour. Dans deux articles très documentés, le professeur Eberstadt a étudié ces différents problèmes. Vous les avez lus sans doute. Il a tracé tout un programme. Il est vrai que les employés de chemin de fer et les ouvriers eux-mêmes montrent une extrême mauvaise volonté... » 5— Qu'on les abandonne à leur sort, s'ils s'obstinent à ne rien faire et s'ils aiment mieux mourir de faim ! Pardon, il n'y a pas qu'eux. Nous a.ussi. il nous faut vivre. C'est à quoi ils doivent nous aider. Mais, ce n'est pas tout. Il v a une autre considération, plus importante peut-être encore. Elle tient à la sécurité de notre occupation. Croyez-vous qu'il soit prudent, dans les circonstances actuelles, de laisser tous ces ouvriers oisifs ? En proie à la. misère, mécontents, accessibles à toutes les mauvaises influences, turbulents, ils sont une source continuelle de danger. Ils prêtent l'oreille aux illusions patriotiques dont on continue à les bercer. Ayant repris le travail, ils seront soustraits à ces actions pernicieuses, leur existence reprendra son train normal, ils s'accoutumeront peu à ,peu au nouvel ordre de choses. Restaurant la vie ordinaire, l'administration allemande trouvera l'occasion d'éclairer le peuple belge sur ses intérêts véritables, de l'éduquer, de lui inculquer et notre mentalité et notre admirable discipline. (( La culture allemande a, dès à présent, une haute mission à remplir. Les Belges sont beaucoup moins riches que l'on se plait généralement à le dire. La fortune par tête d'habitant, n'est guère, — si les chiffres que cite le professeur Eberstadt me sont restés fidèles à la mémoire, — que de 3.500 mark ; elle est, chez nous, de 4.500 j mark ; en France, de près de 6.000. Les i salaires sont bas ; les conditions du travail I défavorables. Voilà notamment où nous devons intervenir. Nous avons à introduire nos assurances sociales ; on s'en occupe déjà, ainsi que vous le savez ; nous devons restaurer le crédit, aider à la reconstruction des maisons, favoriser le retour au foyer... » Cependant que l'homme politique discourait de la sorte, le haut fonctionnaire restait soucieux. Quand, au milieu d'une phrase, il interrompit son compagnon : — Tout beau, cher ami, fit-il, non sans humeur. Voilà qui est bien. Mettez la main à la pâte, à présent ; je vous y engage. Allez-v en Belgique. J'en reviens, moi. Ces gens, là-bas, sont absolument bornés. Ils ne veulent rien entendre. Ils nous haïssent de tout cœur. Ils attendent avec une confiance obstinée que nous soyons chassés de leur pays. Tout ce que vous pouvez leur dire, sè heurte à une confiance tranquille et inébranlable. J'ai été voir leurs chefs socialistes et puis les catholiques. Je leur ai démontré qu'on les trompait, qu'ils devaient perdre tout espoir de recouvrer leur indépendance, que les riches avaient fui lâchement en Hollande, en Angleterre. en France, où, confortablement installés, ils les laissent, eux, exposés à la famine ; je leur ai prouvé qu'en leur conseillant de ne point reprendre leurs fonctions ou leur travail, on allait à rencontre de leurs intérêts les plus évidents... Ils m'ont à peine entendu. Ces gens ne comprennent -lus le langage de la raison. Nous n'en ferons rien. Ou bien il faudra que nous les brisions, ou bien que nous adoptions une politique plus insinuante. — Et comment voulez-vous être plus accommodant que nous l'avons été jusqu'ici? interrompit l'homme politique avec aigreur.— Ne songeons point à annexer purement et simplement. Avez-vous lu la dernière interview de Dernburg ? Il aurait formulé les grands traits de conditions de paix auxquelles l'Allemagne pourrait consentir" Que le propos qu'on lui prête soit exact ou imaginaire, je le tiens pour parfaitement raisonnable. Géographiquement. la Belgique appartient à l'Allemagne: L'hinterland d'Anvers est allemand, et c'est une étrange anomalie que d'avoir si longtemps laissé ce port en dehors de nos frontières. <( Par contre, il est sans doute difficile de faire de la Belgique un membre de notre Empire, à cause de sa population, oui n'est qu'à demi-germanique. On lui assignerait malaisément une place à côté de la Bavière, du Wurtemberg 011 de la Saxe. Mais qu'on l'incorpore au Zollverein, à côté du grand-duché du Luxembourg, et que sa neutralité, qui s'est révélée caduque, disparaisse. » Cette proposition ne fut pas sans soulever encore de vives discussions entre mes deux interlocuteurs et-je les laissai bientôt au milieu de leurs controverses. Mais, seul avec moi-même, je continuai de songer aux chances de voir adopter par l'Allemagne une solution, aussi modérée et je crus découvrir. non sans appréhension, les périls qu'elle ferait courir à la nationalité qui m'est chère entre toute. Je vous en ferai part bientôt. F. N. L. Guillaume II doit être opéré Genève, 14 décembre. — Les journaux allemands signalent que l'état du kaiser continue à s'améliorer. Ils rapportent que le chancelier de Beth-marin-llollweg et le général Kessel ont dîné samedi avec l'empereur au palais. Selon une dépêche de Berlin, reçue à Bâle, les médecins auraient décidé d'opérer le kai: se,r à la gorge, aussitôt qu'il sera assez fort pour supporter une intervention chirurgicale.La dépêche ajoute que le kroniprinz est toujours à Berlin. L'empereur est toujours alité. Von (1er Goltz Vice-Roi Londres, 14 décembre. — On mande de Sofia au « Times » : Le maréchal von der Goltz occupera, à Constantinople, des appartements dans le palais du sultan et aura les pouvoirs d'un vice-roi. Noury bey, frère d'Enver pacha, a été nommé son aide de camp. Les journaux turcs célèbrent pompeusement les grands mérites militaires et littéraires du maréchal allemand et saluent son arrivée avec . enthousiasme ; ils déclarent que les Turcs réaliseront sa prédiction et ri'pare-ront les défaites qu'ils ont subies dans la m SâCDlDIIâlî UN TÉMOIN HOLLANDAIS M. Aug, Monet, l'ancien rédacteur en chef de la « Nieuwe Gazet » d'Anvers, collaborateur du « Telegraaf » d'Amsterdam, a interviewé un Hollandais, M. Shaller, chirurgien-dentiste à Dinant, et qui a assisté au sac de l'infortunée cité mosane au mois d'août dernier. Il a vu fusiller 800 habitants en présence de leurs femmes et de leurs enfants, qui se traînaient aux pieds des officiers prussiens et criaient grâce. Il a entendu le monstre qui présidait à cette tuerie déclarer aux malheureuses veuves : — Mestames, ch'ai fait mon téffoir ! M. Staller a raconté aussi comment le docteur Cousot, après un mois de démarches, est parvenu à obtenir l'autorisation de déterrer les morts des trous où ils avaient été enfouis, pour les inhumer décemment. L'identité des 800 Dinantais tués put être établie. Un imprimeur avait fait imprimer la funèbre liste. Dès que les Allemands l'eurent appris, ils l'emprisonnèrent, détruisirent les exemplaires trouvés dans ses ateliers et ordonnèrent aux détenteurs des listes de le leur livrer, sous peine de mort. M, Staller possède des photographies des scènes atroces qui se sont déroulées à Lou-vain. Il a l'intention de les publier avec le récit de ce qu'il a vu. Ce témoignage d'un Hollandais ira s'ajouter au long réquisi- tiegfii asttfiin en Flandre et en Mgrnm PETIT SUCCÈS ALLEMAND EN ALSACE COMMUNIQUE OFFICIEL FRANÇAIS Paris, 15 décembre1, 15 heures. DE LA MER A LA LYS, les Anglais ont enlevé un petit bois à l'ouest de Wytschepe. Le terrain gagné hier par nos troupes, le long du canal d'Ypres et à l'ouest de Hol-lebeke a été conservé, malgré une vigoureuse contre-attaque ennemie. DE LA FRONTIERE BELGE A LA SOM-ME, rien à signaler. DE LA SOMME A L'ARGONNE, canon, nades intermittentes peu intenses, saul dains la région de Crouy. i EN ARGON NE, nous avons fait quelques progrès et conservé notre avance des jours précédents. DANS LES VOSGES, la gare de Saint-Léonard, au sud d<e Saint-Dië, a été violemment bomjbardée à grande distance par les Allemands. EN ALSACE, grande activité de l'artillerie ennemie, sauf à Stenbach, où une attaque de l'infanterie allemande, partie d'Uf-Shonûz, a pu prendre pied, nous avons maintenu partout nos progrès antérieurs. Bruxelles sous la botte LES DEUX CORTEGES On ne dira jamais assez haut l'admirable attitude de la population Bruxelloise sous l'occupation allemande. 11 y a dans l'âme de eu peuple une dignité" et un courage d'une élévation ignorée jusqu'ici. Rien n'est plus émouvant que de voir l'enterrement d'un soldat belge, mort dans un des hôpitaux 'le Bruxelles, i-lélas ! il en meurt encore. Bien que les Allemands s'efforcent de tenir lu public dans l'ignorance (Je tout détail à t* sujet, les habitants des quartiers populaires parviennent à être toujours au courant du jour et de l'heure où le cercueil d'un de nos braves quittera l'hôpital. C'est alors un cortège de plusieurs milliers d'hommes et de femmes qui accompagnent le convoi jusqu'au cimetière. Le corbillard disparaît sous les fleurs. Comment les pa 1-vres gens ont-ils pu acheter les gerbes et les couronnes ? On ne sait. Ils ont trouvé l'argent, quelque difficile que ce fût, et notre petit pioupiou ne s'en va pas sans la somptueuse offrande flleurie qui s'effeuillera sui sa tombe. L'autre jour, nous avons vu deux corbillards quitter ainsi l'hôpital militaire. Derrière le premier, qui emportait le corps d'un Iignards belge et qui était couvert de fleurs quatre ou cinq mille hommes et femmes du peuple marchaient en silence. Aux colonnes du char funèbre, parmi les fleurs belgas, était attachée une lourde couronne de feuillage vert, nouée d'un ruban tricolore, hom-mage des Allemands. L'autre corbillard emportait un ohasseur bavarois. Il s'en allait, tout seul, vers le champ du repos avec son unique couronne de feuillage. Nul ne le suivait. Entouré de la piété et de l'affection fraternelles de sa race, le Belge allait reposer dans la paix du sol natal qu'il avait défendu jusqu'au bout, [.'ennemi partait, abandonné de tous. Et de tous ses frères d'armes qui traînaient leur oisiveté par les rues, pas un ne lui accordait autre chose qu'un salut banal. Le contraste était saisissant. Il avait quelque chose d'odieux, REGRETS A Bruxelles, sur la plate-forme d'un tram, complet, Un monsieur chic fume un cigare En face de lui, un officier allemand. Silence banal. Puis, l'Allemand tire die sa poche un cigare, salue le monsieur et, baragouinant quelque chose de teuton, lui demande du feu. ,Le monsieur achève voluptueusement la bouffée qu'il aspirait, jette son cigare sur le pavé et dit à l'Allemand avec une courtoisie exquise. : — Je regrette beaucoup, monsieur. Je n'en ai plus. Le monsieur ayant omis de prévenir le pu blic, celui-ci ne peut réprimer un vaste sourire.Colè.'e concentrée de l'Allemand. Un sons-marin anglais franchit les Dardanelles et coule un cuirassé turc Paris, 14 décembre'. — L'ambassade britannique communique la note suivante : << I/amirauté annonce que dimanche, un sous-marin anglais est entré dans les Dardanelles. Malgré le courant, il a plongé sous cinq rangs de mines el a torpillé le vaisseau de guerre turc « Messoudieli ». Poursuivi par jes canons des forts et par les torpilleurs, il est reparti sain et sauf après être resté en plongée pendant neuf heures. » (Le <( Messoudieli » est. un cuirassé de 9.250 tonnes datant de 1874. 11 a été modernisé par des chantiers génois en 1903 ; son armement se compose de 2 canons de 240 mm., 12 de 150 mm, 11 de 70 ej g de 4-7 mm. L'équipage est de 000 hommes. La longueur du « Messoudieh » est de 101 mètres sur LES SERBES A BELGRADE! Nlch, 14 décembre. — Officiel. — LES TROUPES SERBES, APRES UN VIOLENT COMBAT, SONT RENTRÉES A BELGRADE.Note. — Dans leur dernier communiqué officiel, les Autrichiens avouent que leurs troupes ont dû battre en retraite au sud-est de Va.lievo. Ils parlent de troupes serbes (< numériquement supérieures ». Ils annoncent que de nouvelles décisions et de nouvelles mesures ont été prises pour » repousser l'ennemi ». Lès Serbes seront là ! On roi chevaleresque Une jeune Parisienne, dont le mari avait déjà pris part, comme artilleur, aux batailles de la Marne et de l'Aisne et se trouve maintenant engagé dans la formidable lutte des Flandres, désirant le revoir avant qu'il ne soit trop tard peut-être, se mit en roule pour Dunkerque ; là, elle se rend à la place, où le général commandant refuse de la laisser poursuivre son voyage. Mais la jeune femme insiste tant et et si bien qu'à la fin le général se laisse fléchir, et la voilà repartie en carriole, sous la pluie, le long des routes défoncées, semées de. voitures brisées et de débris de toutes sortes... Arrivée h la petite ville de X..., elle entend gronder le canon; on se bal, et la batterie de son mari est depuis trois jours au feu. Que faire ? Sans hésiter, notre vail-lante voyageuse s'en va frapper à la porte du quartier général belge, tout proche ; très poliment, mais très fermement, on lui re-luse d'aller à la ligne de feu. Mais, à ce moment, un officier de haute stature, penché sur une carte,"^e retourne. C'est le roi des Belges. Très galamment, il dit : — Madame, il ne sera pas dit qu'une Française aura fait en vain un tel voyage ; vous verrez votre mari. Le roi prit alors l'appareil téléphonique, appela le colonel de notre artilleur el le pria d'envoyer celui-ci au quartier général « par ordre du roi des Belges ». Il donna ensuite des instructions pour nue l'on préparât un logement pour la voyageuse. Et, tandis que celle-ci se confondait en remerciements, le roi lui serra la main el lui sourit avec bonté. Deux heures après, les deux jeunes époux étaient réunis, un peu abasourdis encore, mais combien reconnaissants de cette minute de bonheur nu'un roi chevaleresque leur ménageait, malgré les soucis de l'heure présente ! Croyable martyre ôe jeunes belges Londres, 14 décembre. — Un correspondant écrit au « Standard » : Le pasteur bien connu d'une des églises de Londres, qui vient de rentrer en Angleterre après avoir servi dans la société de la Croix-Rouge en Belgique, raconte ce qui suit : « J'ai vu moi-même dans un hôpital, de jeunes garçons belges que les Allemands avaient contraints de courir tous nus autour d'un champ pendant que leurs persécuteurs s'amusaient à les canarder. Pire encore ! D'autres avaient été soumis à une mutilation diabolique qui leur a causé une agonie épouvantable ; quelques-uns qui avaient survécu à leurs souffrances étaient dans un hôpital et m'ont raconté leur martyre. » Aviateurs anglaisrscueillis on mer Amsterdam. — D'un correspondant du « XXe Siècle » : Une dépêche de Flessingue, arrivée ici, porte que le paquebot hollandais « Ora.nje-Nassau », de la ligne de navigation « Zee-land », qui assure un service quotidien entre Flessingue et Folkestone, a recueilli en mer deux aviateurs anglais qui flottaient sur leur avion désemparé. L'appareil a été abandonné en mer. Le Gouvernement britannique a été avisé du sauvetage des deux aviateurs. Exploit d'un Aviateur français Bordeaux, 14- décembre. — Un aviateur I Les atrocités ollemondes à Nimy Abominable conduite des 84e et 85e régiments prussiens Incendies, tortures et massacres .Coaunialto-t-oai, jamais touites les horreurs , et tous les crimes dlomt les Allemands se sont, rendus coupables en Belgique ? Chaque jour, en effet, nous apporte le récit d'abominations nouvelfles, de cruautés ànnom-moMes commises à l'égard d'une population sans défense. Le dernier rapport qui noue parvient vise les assassinats commis d'ans La petite ville de Nimy, paisible loc-a-li'lé touite voisine de Mons dlont elle épnislii-tuie, en quelque sorte, un faubourg. En voici lté récit : Les autorités communales s'étaient lait un devoir de recommander à la population de ne pas combattre et die se- retirer dans Les maisons dès 'l'arrivée des- Prussiens : toutes les armes appartenant aux habitants avaient été déposées à 1^ Maison Communale. An reste, toutes ces précautions étaient superflues ; le récit des horreurs commises dans les localités où les Prussiens étaient déjà passés avait semé la terreur. Cependant, pour éviter toute méprise, I'Adminii S'ira lion communale avait ordonné une perquisition; dtans les maisons, pour avoir la certitude qu'aucune arme n'était plus en possession des habitants. Le 21 août, des soldats anglais prirent (position devant le pont du canal tandis que des troupes prussiennes venaient s'établir à Caste au, à une lieue de Nimy. Le 23, le bombardement commença, et les habitants se réfugièrent dans les caves de leurs maisons, Vers deux heures efr demie, des cris et des baurrahs se firent entendre : les Alle-. manids venaient de franchir le pont du ea- ■ nal ! El, aussitôt-, voulant- se venger sur les habitants des pertes que leur avaient lait suiblir les Anglais, ils organisèrent la. destruction systématique dm village ! ! Les 'brigands — qui donc pourrait son-; ger à donner encore le nom de soldats à ces ' hordles organisées pour le pillage et. l'incen-5 die ? — se précipitaient dans les maisons, • en arrachaient les habitants réfugiés daais ■ les cavess volaient tout ce qui leur tombait • sioius l'a main et mettaient le feu a.ux habitations ! Disons, pour que l'Histoire n'oublie pas ces singuliers héros dont les savants Allemands sont'. Sii fiers, qu'ils appartenaient. k aux 84° et 85e régi m'en, ts d'infanterie de ' Schteswig-Holslein. Après avoir hue le feu aux maisons, sous les yeux des habitants terrorisés, ils tuèrent quelques-uns de ceux-ci à coups de feu, de ba.ïonnettes ou de crosse'. Un habitant,, nommé Camille Pin, fut oblfigé de creuiser avec les mains sa propre tombe, et les meurtriers allaient l'abattre, lorsqu'une diversion, providentielle se produisit qui le sauva de la mort qui l'attendait.Un groupe de six personnes fut fusillé à bout portant. Une jeune fille, Irma G..., fut odieusement violentée ; son martyre dura six heures, et ce fut, la mort seulement qui mit fin à ses souffrances ! Son père ayant voulu se jeter à son secours fut fusillé; sa mère et sa soeur furent grièvement blessées par les biutes. Puis, faisant marcher devant elle un groupe de civils, qu'à tout instant ils couchaient en joue, une escouade de soldats arriva sur ki Grand'Place et, tandis que leurs prisonniers restaient sous, la garde de quelques-uns d'entre eux, les autres pénétrèrent dans les maisons et un nouveau pillage commença., à la suite de quoi le feu fut méthodiquement allumé partout. La promenade' des habitants recommença. C'était un tragique cortège de plus de l inq cents personnes : hom mes, femmes,enfants, vieillards, prêtres. Il y avait môme, parmi eux, une jeune fille malade, que ces brigands, avaient été arracher de. son lit. Tous ces malheureux, poussés à coups de crosse, furent placés devant les troupes anglaises, servant aux Prussiens de boucliers vivants ! Les Anglais, qui se. trouvaient au « Trou-Honda rt », voyant des civils devant eux, cessèrent die tirer, et. les malheureux ne durent leur salut qu'à ce geste magnanime. Entre temps, quatre habitants qui, pour ne pas se trouver entre deux feux, avaient voulu fuir, fuient fusillés par les Prussiens !.es autres furent gardés et, jusqu'à Mau bouge, durent marcher devant les 84° et 8> régiments du Sehleswig ! Au cours 'de leurs abominables exploits, à Nimy, ces régiments indignes avaient ré finit en Cendres 85 maisons et tué 17 habi iants. dont quatre femmes ! C'est nous pi sommes les bourreaux ! 11 fallait s'y attendre : c'est nous, Belges, qui avons tous les torts, et c'est nous qui sommes les bourreaux des pauvres Allemands. Aussi notre châtiment ne sera jamais assez terrible pour la faute que nous avons commise en repoussant les propositions teutonnes. Cette thèse inouïe est défendue très sérieusement par le journal « Hamburger Nachrichten », qui écrit en effet : « Non, Monsieur Asquith, non, sir Edward Grcy, l'empire allemand ne s'est pas mal conduit à l'égard de la Belgique. Au contraire, môme après les horribles cruautés commises à Anvers, Bruxelles et autres villes par la populace Belge (?), sur la personne d'innocents et paisibles Allemands (??), cruautés qui furent permises par les autorités belges et faites par la soldatesque belge (???), môme alors, bien que l'honneur de l'Allemagne ait été honteusement outragé, un pont d'or a été offert aux Belges pour leur salut ; il leur suffisait de setirer leurs troupes el leurs fonctionnaires de Bruxelles, d'Anvers et des autres principales villes, môme en émettant une protestation. Si les Belges ont refusé ce pont d'or, la faute en est à leur gouvernement, et/ ici-bas, toute faute commise doit se réparer. » (( Kultur » ! « kultur » ! voilà bien de les coups !... Par cette « kultur », les Allemands ont peut-être appris les langues orientales et la chimie, mais ils ont perdu le sens com- I mun. Car, comment expliquer, ' sinon, une telle impudence 7 I Nouvelles teutonnes Le Roi Albert est prisonnier en Allemagne .. Le typhus décime l'armée belge... Les volontaires ont été exterminés. Les -fabricants de nouvelles au service Kaiser ont beau se battre les flancs pour chei cher à fournir à leurs compatriotes des récit* de victoires. Impossible, depuis près de deuï mois, d'inventer quoi que ce soit. Voilà deu^ mois que les cloches d'Allemagne sont muet tes. Mais les lecteurs Allemands ont l'appétif aiguisé par de multiples promesses : Paris, Calais, voir .môme Londres... Il faut bien qu> le Wolff Bureau et autres faiseurs de Nouvelles Officielles essaient de les contenter. L'autre jour, un gendarme belge en service dans le petit bout de Belgique où l'on res pire encore librement, recevait une lettre de s i femme réfugiée dans le Limbourg Hollandais, lui demandant s'il était exact, comme les Allemands en faisaient courir le bruit, que pendant la bataille de l'Yser, le Roi Albert avait été fait prisonnier et emmené en captivité dans une forteresse — honoraibî<: évidemment, tant que les Russes n'y seront pas — de Silésie !... A Bruxelles, les Allemands n'ont-ils pas 'if-fiché que les volontaires belges avaient ét; exterminés sur l'Yser et qu'un bataillon tout entier des grenadiers avait été anéanti. La dernière trouvaille allemande intéressa au plus haut point les médecins de l'armé."» belge, qui ne manqueront pas de profiter du diagnostic posé par les Professors Allemands : le typhus décime l'armée belge et bientôt les Allemands n'auront plus à comp* ier avec ell-; ! SUR L'YSER De Nieuport à Dixmude les Alliés maintiennent leurs positions ou avancent sur certains points. Canonnades intermittentes. (De noire envoyé spécial) Furnes, 8 décembre. — Depuis un mois environ, la situation entre Nieuport, Dixmude et à Ypres n'a guère changé. Les Alliés ont réalisé entre Dixmude et Ypres quelques progrès. L'activité des belligérants n'a d'ailleurs pas été très grande dans cette région. L'inondation ayant fixé l'infanterie sur place, ce sont les artilleurs qui ont la parole. Tous :e<s jours, on entend le canon gronder dans une direction ou dans l'autre. Cest l'Artillerie 'es Alliés qui est de beaucoup àa plus active ; elle envoie journellement sur la rive droite de l'Yser des obus de gros calibre, qui tombent avec une précision admirable aux endroits indiqués par les aviateurs. Avant-hier, le temps étant au beau, sept avions alliés sont allés ensemble en reconnaissance. Du haut des dunes de Coxyde, le spectacle était magnifique. Certains avions, notamment un grand biplan belge, volaient très bas. Le bruit des moteurs s'entendait par instants. Le biplan survolait à ce moment nos lignes. Soudain, en avant de lui, apparaît un flocon d'un noir intense, gros tout au plus comme le quart de l'appareil de l'avion comme une série de points de sus-j pension. Ce sont les pièces allemandes mises en batterie contre les aéroplanes qui visent à descendre, nos aviateurs. Comme si de rien n'était, ceux-ci obliquent un peu vers la gauche et continuent leur voyage. Une heure après ils reviennent tous, l'un après l'autre, rendre compte de leur mission, non sans avoir essuyé encore à plusieurs reprises le feu de l'artillerie. Hier, los canons allemands ont envoyé quelques obus sur Oost-Dunkerque-plage 'et sur Coxyde-plage. Régulièrement, les localités situées à por-16e de canon des batteries allemandes ,r,l -blies sur la rive droite de l'Yser, reçoivent leur ration de shrapnels. Tantôt, c'est Niea-porl ou Pervyse, tantôt c'est Post-Dunkerq i : ou près, ou bien Ramscapelle et Lamper-nisse. Ces obus causent rarement des pertes sérieuses. Les Alliés rendent les coups ave usure et réduisent presque toujours' au silence les batteries adverses. La population et les militaires ne se soucient plus guère de ces obus ou dit danger qu'ils peuvent occasionner. Il v a tant de ,nh. ce à côté !

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