Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique

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23 januari 1915
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s.n. 1915, 23 Januari. Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique. Geraadpleegd op 18 mei 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/q23qv3d70t/
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K^@^LNNÉE. — Série nouvelle. — - N° 73 Le numéro ! 10 Centimes Samedi 23 Janvier 1915 - ■■ rédaction & administration 26 ter rca ta la Bourse — LE HAVRE Téléphone : Le Havre n° 14.05 OFFICE SPÉCIAL A LONDRES : 21, Panton Street (Broadmeatl House) Loadou (S. W.). Sirecteus- : OTAND MUl Tontes les communications concernant la rcdacticn doivent être adressées ai x LE XXe SIÈCLE ABONNEMENTS : France 2 fr. 50 par mois. » 7 fr. 50 par trimestre HorsFranoe.. 3 fr. » par mois. » .. 9 fr. » par trimestrô Angleterre 2 sh. 6 d. par mois. .... 7sh.6d. par trimestre PUBLICITÉ Correspondance de réfugiés et communications personnelles : Sur le Continent: Les 3 lignes O fr. 50 La ligne supplémentaire 0 fr. 25 Angleterre : la ligne 3 d. bureaux du XX0 SIÈCLE, a8l", rue de | la Bourse, Le Havre, avec la mention \ " Rédaction Oiioticiien t&eioe paraissent au Havre PUBLICITÉ COMMERCIALE : On traite à forfait. Lavie et la guerre C'est un faitoumieux à noter, que la vie ■ puisse se poursuivre ainsi au milieu du ca-[I tiaclysine politique qui nous bouleverse, et 2 qu'elle ne se soit pas arrêtée tout à coup I 'comme un cœur qui cesse de battre. On pourrait-chercher à expliquer ce phé-I noniène par des raisons simplistes et l'on I trouverait certes de très spécieux argu-I monts. Evidemment, la guerre comme la I paix,, me dira-t-on, est réglée par des loi^ I iadmises entre les nations ; on ne fait plus I lu guerre comme au temps d'Alexandre ou ■ de Céôa& ; les plans de batailles sont con-I nus d'avance,et il est des règles nui préser-I von* Les populations des trop brusques bou-I le versements, j Ajoutez à cela que les armées ■ anodemes, si elles ne sembarrassent guère | d o consid éra.tions morales et humanitaires, ■ malgré l,es traités et les conférences interna-I tonales, s'efforcent néanmoins d'organiser ■ les contrées conquises, dans l'intérêt, non ■ des popuLations, mais des opérations fu.t.ii - ■ ires, afin de faciliter, ©n un mot, la poursui- ■ te heureuse de leurs conquêtes. Po'iir être ■ victorieuse et réaliser ses plans intégrale- ■ ment, l'armée qui attaque ne doit, pas se ■ contenter de prendre, il importe qu'elle sa- ■ cho conserver, et pour cela il fau-t refaire ■ ce crnV>n a détruit, rétablir l'ordire trou-blé. I Bref, dans la guerre d'a.ujourd'hui tout est ■ prévu ; c'est un. mécanisme parfaitement I réglé e;. qui, de part et d'autre, fonctionne ■ sans rien laisser à la surprise... C'est ainsi que raisonnent les spécialistes I et les politiciens1 doublés- de sociologues. I Leurs idées sont justes en principe ; il faut I les croire ; et comment d'ailleurs nier que ■ les choses oint changé du tout au tout de-I puis l'époque lointaine de la conquête des 15t pourtant, essayons de voir les événe- ■ menls qui se déroulent, avec des regards ■ moins prévenus. Ne pensons pas aux prin- ■ cipts, laissons là les considérations livrcs-I qu'es et ne nous embarrassons pas de cette ■ liltérature qui n'a que faire ici. 11 y a une H ipl.v.-losophiie des faits qu'il ne faut pas per- ■ dre de. vue ; elle mous apprend bien plus ■ quo tous les bouquins de théorie et les opi- ■ njons les plus brillantes. Il est incontestable que nous assistons a I l'un des. cataclysmes les plus formidables de ■ l'histoire politique du monde. Par sa sou- ■ dïiinelé et l'extraordinaire étendue de sa H portée, cetite'guerre européenne, qui a trou- I vé *d-es échos jusqu 'en. Orient, a plus que ■ toute autre sur pris la société en pleine âcti-I vite. Elie s'est déchaînée comme une tem-H pète, avec Une fureur insoliite. On croyait, ■ au début (tes hostilités, qu'elle ne pouvait ■ durer, que le calme re>na.îtraôt bientôt sur ■ les.ruines ! l')t il a surfil d'un grain de sa-ble B dans la machine alleman.de, du petit et. tor- ■ mitiaible héroïsme d'une nation, neutre," pour ■ 4éiouer des pflans Jerriblernent menaçants, ■ ni.'Vx aiipi--'! ; éit'Huiflirê le conflit de telle façon ■ qu'il est malaisé en ce moment d'en pré- ■ Vo:r la irî, sinon la conclusion. Ah ! cpiiG les théories . semblent fades et ■ pôles à côté des événements actuels ! En B quelques semaines,notre pays s'est couvert ■ de ruinés- ; des villes qui, hier encore, ■ 'étaient flonissantrs et .animée©, gisent en ■ «.in nirvifcau- de: décombres. Les campagnes B ont été ravagées, les fermes fauchées ; l'in-B oendie a achevé ce que les machines infer- ■ «vaites .'dé-la guerre avaient çléjà touché. Un B 'immense tourbillon d'horreur s'est abattu B snir la terre ; partout, des populations terro-B risées, décimées par la fureur d'un enne-B mi déçu. On\' qiî'i étaient épargnés étaient B obligés de fuir,abandonnant, toutes leurs ri-B eiiessps, h peine couverts. Des vililes entiè-B res, mêniaoéés'par les obus, furent évacuées B en quelques heures ! I Souvenez-vous de Malines qui, par deux B fois bombardée, lorsque le calme' parut re-B descendre sur elle, reprit en quelques jours B la vie, comme par miracle ; pareille à un H mourant qui se relève, parecTe au paralyti-B que qui jette, ses béquilles et marche ! C'est merveaille de voir que la vie se pour- ■ suive au milieu de ces décombres,et malgré ■ tel:,': atmosphère de terreur qu'on respire. B II faut avoir vu nos villes depuis l'occupa-I tien allemande ; o.n ne sait ce qui les pousse ■ encore à vivre ! Les yiMages, plus éprouvés ■ .encore, isemb'ent vidés et .pillés • on n'aper- ■ çoit que 7<a désolation, Les étabies'sont dé-B «ertes, les granges ont été diégamies de leurs ■ bourrages.'. ïnlerrogez les hommes ; : ils vou s ■. diront que le pa.in esi rare, la lumière man-B.quc ; on se chauffe avec peine. L'hivCr vient ■.compliquer encore la vie. Si'dur déjà, lors B qu^ la pat'X règne dans les campagnes, il sévit maiintenant doublement terrible. Et J|.l>ourtaxit l'on, vit ; lia m.açîiiine humaine mar toujours, tand'is .que, d'horreur, lè san^j | devrait s'arrêter dans les veines I. |j,,La rafa.le a^yait à peine frappé ses pre miisrs coups, que L'Europe épouvantée, pris* de panique, comme lé noyé frui se raccroche h '<ïuk épaves, s'acharnait cîéja à chercher le l salut. On crja.it à la catastrophe et l'amour d;: La vie èo cherchait déjà de nouvelles ba-\ se ! Il faHut s'orgimiser à rencontre de tou-l te les habitudes ; des besoins, qui en temps |de paix paraiissaient inéluctables, élémentai-|re-, se sont évanouis soudain., on ne sait flKii' quel prodige ! Cela semble aujourd'hui |bkn suranné, in utile,, superfétatoire ! 1 Je ne parle pas de la sdituatiôn d'une ar-| m e — la nôtre — qui, hier encore, pouvait ^®ire à une ipa,:-x ilh'mitée. Et d'ailleurs, l'ar-f nue trouve dans l'état de guerre I'orgiarwsa-. tkn qui répond à son but ! Mais le monde, y. les. populations, toute cette société frappée Btttut coup, dans ses intérêts vitaux, privée do [conduite, de guides, morcelée, désa.rticu-. Quand1 rhor.V/on se fui assombri au |Peht qu'aucune illusion ne fût plus possi-quand la catastrophe gronda dans le ■pfitain., il ne resta qu'un espoir pour endi-Ruer l'épouvante : que la ra.-fia.le passerait ijjyite, horriblement meu.rtrière iil est vrai, rapide comn p 'n bourrasque, de courte i-^uréc e.n raison 1 '^,rv de son intensité. Keancoup comp! -r cette vitesse des jféyénemcn-ts et s'-! ni qu'on pourrait îviwe sair le fond Ils fuirent déçus et ■gfrchèroiif. aîleur; - i.lut. C'est merveille wjvoir "comme l'adaptation aux dures né-| ces si tés s'est faite pour ceux nui semblaient I »es plus' rébarbatifs I *** *0n s'est doir,a.ndé déjà jv-nr ' a guerre | est ta plus terriMe en ses el'feîs. des riches B .pauvres ? La question me semble ■gen facile s résoudre,' Elle l'est également chacun l Jamais l'égalité dans le mal- Kiipopf iiambjrJs. - IBkbcb fcs IjIîés près 9e Saint-phid, tranchées prises ei reprises LU LUTTE EST tPRE EN ALSACE Paris, 22 janvier, 15 h. 5. EN BELGIQUE, l'ennemi a bombardé assez violemment Nieuport. Notre infanterie a fait quelques progrès à l'est de la chaussée de Lombaertzyde. ENTRE YPRES ET L'OISE, il y a eu des actions heureuses de notre artillerie sur des ouvrages, des batteries et des rassemblements d'infanterie. DE L'OISE A L'ARGONNE, la situation aux abords de Soissons est sans changement.PRES DE BERRY-AU-BAC, la tranché' que nous avions dû évacuer à La suite d'u bombardement violent, a été reprise pa. nous. DANS LA REGION DE PERTHES, le nemi a .attaqué sans succès, dans la nu-du 20 au 21 janvier, au nord-ouest de Beai séjour. ENTRE LA MEUSE ET LA MOSELLT a.u nord-est de Sa.int-Mihiel, dans ta foré d'Apnemont, un bombardement d'une ex trême violence nous a permis de conserver les tranchées allemandes enlevées hier, su.r une longueur die 150 mètres. AU NORD-OUEST DE PONT-A-MOUS-SON, DANS LE BOIS LE-PRETRE, l'ennemi a repris une partie des tranchées con- ! quises par nous le 20 janvier. Nous nous maintenons sur tout le reste de la position. DANS LES VOSGES, l'ennemi a lancé sur Saint-Dié six projectiles de gros calibre, sans y produire de dégâts sérieux. ENTRE le COL DU BONHOMME et le 10L DE LA SCHLUCHT, il y a eu une lutte artillerie où les batteries allemandes ont réduites au silence. EN ALSACE, l'action d'infanterie enga-e dans la région de Hartmannsfeiblerkoff .3 poursuit avec une extrême âpreté, en de éritables corps à corps. EN AVANT DE DANNEMARIE, notre artillerie a dispersé des rassemblements ennemis. WVWMMP VW heur ne s'est man.ifestée comme mainte-nanL l'el industrrei a perdu son usine, rasée par l'incendie ou ies obus ; un autre s'est ruiné faute de ressources immédiates.D'honnêtes commerçants ont dû fermer leur boutique, sans espoir de rouvrir avantageusement, même la paix sdgmée ; des rentiers ont vu Leurs valeurs déchoir à néant-, tandis que de pebits fermiers s'enfuyaient à la lueur de leurs étaibles en feu. Toute ta richesse aisément ou péniblement acquise s'est effondrée. Interrogez-les pourtant; au milieu des plaintes,aucun désespoir! La réponse est la même pour tous ceux qui ont échappé au massacre : la vie nous reste, l'avenir et le travail de l'intelligence ou des mains..,. La vie ! oui, voilà bien le cri unanime des hommes au millieu de la tuerie officielle et systématique. Vivre, se raccrocher à l'existence, refaire ce qui est détruit ! — « Puisque nous vivons, rien n'est perdu ! ».me disait une'jeune mère, qui fuyait l'invasion barbare, son bébé sur le bras. Elle possédait une maisonnette dans un village particulièrement exposé ; il avait fallu toute une vie pénible et assidue de ses parents pour se créer ce petit domaine, et les barbares venaient d'en faire un tas de cendres 1 Ah ! par quelle secrète merveille les hommes peuvent-ils garder leur confiance dans l'a destinée si cruelle ! Jamais ils ne lu>i ont fait pareil crédit qu'en ces temps éprouvés, où la mort plane au-dessus des villes et des campagnes. Il sêmblie qu'on doive s'habituer et se résigner à la vision du désastre, et pourtant les énergies sont, tendues avec force. Les plaies semblent se refermer d'elles-•mômes ; le .miracle est constant ! Expliquera ^ui voudra ce mystère ! Toutes les considérations sociales qu'on est ac cou toron é d'invoquer paraissent aujourd'hui bien pauvres et bien a.rbifidelfies ! Voici disparaître en un éclair l'acquis d'un siècle de science et d'inventions. La sécrété fait- volte-face par l'effet d^une force subite et inattendue. Toutes les habitudes sont retournées, ; tous les usâmes métamorphosés ! Et pourtant voici que le phénomène le plus imprévu ; se produit. Non seulement les hommes s'harmonisent à cet état de choses, par un magnifique effort d'énergie et de confiance dans la justice, mais H semble que tandis que les armées s'acharnent à la destruction, ih> deviennent meilleurs et plus humains ! L°s freins ordinaires n'existent plus, La police fonctionne à peine, et le irai disparaît ! Les mauvais instincts ne se déchaînent plus, les rancunes personnelles et mesqudn.es s'éteignent d'elles-mêmes. On oublie les petites imsères pour panser les grands maux causés par la guerre. On dirait que le bruit impressionnant du canon transforme l'atmosphère et.luii communique une influence favorable aux relations humaines Etrange et vé-ridique contraste ! Les malades même semblent. revenir à la vie.... La société humaine a besoin de grands eoups nour se ressaisir. ! Les p rotondes misères ont toujours tiré les hommes de l'é-rjoï^me destructeur d'énergies, des querelles intérieures. C'est un remède terrible, mais certain, une rude leçon de choses. Mais le mal porte en son sein sa propre consolation. Franz HELLENS. DIEPPE OFFRE UN BRâPEATT A UN BATAILLON BELGE Sur la plage de Dioppe, l'administration municipale de cette ville, entourée des autorités dieppoises, a, devant tout le bataillon réuni des recrues belges, remis un drapeau au capitaine Houba, commandant le détachement. ,. Ce fanion, tout en soie, porte 1 inscription suivante : :< Offert par la. ville de Dieppe au détachement belge à Dieppe, n La hampe, surmontée du lion «cbelgique», est cravatée aux couleurs franco-belges. UNE MISSION BULGARE EN FBilCH Une dépêche de Sofia assure que le gouvernement bulgare serait, décidé à envoyer Le général Savoff en mission auprès du gouvernement français. Les ministres des Finances de la Trioie-Eniente à Paris En vue d'organiser plus complètement la collaboration financière des puissances de la Triple-Entente, M. Bark, ministre des finances de Russie, et M. Lloyd George, chancelier de l'Echiquier britannique, se rendront très prochainement à Paris où ils coiUnreront avec M. Ribot, ministre des finances. M. PAUL HYMANS AU FRONT L'honorable ministre d'Etat, revenant il y a quelques jouis d'Angleterre, a passé par ïe front. Il a vu notre armée, il a assisté à toutes les scènes de la vie de nos soldats ; il est revenu enthousiasme. — Quel entrain, nous disait-il hier, quelle bonne humeur aussi ! quelle ardeur juvénile ! C'est un bain de vie que l'on prend auprès d'eux. L'endurance et l'héroïsme de notre race sont un sujet d'émerveillement. M. Paul Hymans a vu le Roi décorer les •braves des li' et 12° de ligne. Il a raconté cette scène, dans le XX0 Siècle d'hier, avec toute l'émotion et toute la simplicité qu'il falLa.it. Nos lecteurs, nous le savons, ont goûté le charme de son article. Qu'il nous permette de lui exprimer ici notre reconnaissance.Lg talriotlfflfi tejrniÉis On chante la « Brabançonne « à l'égiise Saint-Jacques- sur-Coudenberg —0— Dimanche dernier, pendant la grand'-messte, à l'église de Saint-Jacques-sur-Cau-denbersr. à Bruxelles, la foule était compacte qui se pressait à l'intérieur du temple.. Vive émotion au moment où M. Qui-rini, le vénéré curé de la paroisse Royale^ monta en chaire. Et voici ce qu'il dit : <( Il y a trois jours, une lettre émanant de l'autorité prussienne a été communiquée au clergé de Bruxelles, notifiant l'Interdiction. du cardinal Mercier de lire dorénavant sa lettre pastorale. Or, cette lettre est un faux ! Monseigneur nous ordonne de continuer à lire sa lettre pastorale. C'est donc ce que je vais faire », ajouta-t-il avec force. A peine ces mots furent-ils prononcés que des brarvos éclatèrent avec unie violence que seul Le geste réprobateur du vénéré curé fit cesser. Puis il commença la Lecture de La lettre pastorale. Les orgues jouèrent ensuite la « Brabançonne », chantée en chœur par l'assistance: -6st-ce croyable ? Les plus vives plaintes nous parviennent depuis un certain temps au sujet de la façon plus que cavalière dont nos malheureux compatriotes sont reçus à la Légation de Belgique à Paris. Nous avions attribué les premières plaintes reçues à quelque circonstance fortuite, mais, depuis, les plaintes s'accumulent, se pnécisenl, et il est temps, plus que temps, ^ rai ment, que cela cesse. Un de nos correspondants nous écrit : « J'ai été personnellement témoin ù cette singulière légation belge du déplorable incident que voici : (( Une pauvre femme de Bruxelles s'était présentée aux bureaux où elle fut reçue par un monsieur décoré. Celui-ci lui demanda d'un ton rogue son livret de mariage et, comme 1a, quémandeuse ne le possédait pas, devant le public, il se mit à goualllèr, lui demandant si son mariage n'était pas un mariage pour rire, ou un mariage de la main gauche. La pauvre femme accablée, désolée, fondit en larmes et s'en alla ; heureusement pour elle, un de ses compatriotes compatissant la conduisit à un comité franco-belge -où elle reçut le plus serviable accueil. » D'autres correspondants, qui se plaignent aussi des agissements de la légation, nous signalent que les bureaux, — malgré les circonstances exceptionnelles de l'heure présente, — ferment impitoyablement à 4 heures : Y eut-il cent ou cent-cinquante personnes à. la porte des bureaux, attendant anxieusement les pièces ou les renseignements désirés, on les renvoie au lendemain ! Enfin, un correspondant, — soldat réformé qui a fait courageusement son devoir, — nous dit : <i Les Belges de 18 à 30 ans, doivent le service militaire et, comme il convient, on le leur rappelle à la Légation de Belgique à Paris. Mais, avouez qu'il est singulier de voir adresser ce rappel dans des bureaux où la plupart des employés paraissent avoir moins de. 30 ans. Pourquoi ces messieurs, donneurs de conseils, ne sont-ils pas, eux, sur le front ? » « QUELQUE CHOSE CRAQUE... AJeinzssiojnL au ffîLimz&tre de la. Œruejrxe de J&xrusse Amsterdam, 21 janvier. — Une dépêche de Berlin annonce que le général von Fal-. kenhay-n, ministre de la guerre, a donné sa '. démission. L'empereur a aocepté cette démission et a nommé le ministre démissionnaire .général d'infanterie. Rappelons .que tout récemment c'est le ministre des finances de l'Empire qui donnait sa démission pour être remplacé par . le Dr Helfforûch. Et. il y a huit jours à peine qu'en Autriche-Hongrie le chancelier comte Rercbtold était remplacé par le baron Buri-an. Constatons d'autre pari que, depuis la guerre. 1'Aiilçmaane a changé deux fois de chef du grand état-major : le général von \foltke df-a.bord et le général von Falken-hayn ensuite. Il y a évidemment quelque chose qui cra-quie dans l'organisme « koliossa' » des empires alùiés... ON SE CONSULTE SUR LES EVENTUALITES DE PAIX O.n mande de Viiianne que le baron Bu-rian va se rendre à Berlin pour conférer avec M. von Jagow, secrétaire d'Etat,et M. von Bet'hmann-ittolweg, chancelier de l'Empire.Le correspondant de YEvening News à Copenhague télégraphie qu'on annonce de Berlin que le chancelier, M. de Bethmann-Holl-weg, a eu des entretiens particuliers sur la situation avec les chefs de tous les partis poétiques, Lesquels sont unanimement d'accord avec le parti militaire. Ils veulent continuer la guerre jusqu'au dernier homme et ne pas entendre parler de pa.ix. Le parti mi-Litaire considère qu'il est Lm-r possible d'obtenir actuellement des conditions de paix permettant à l'Allemagne de conserver l'organisation militaire présente et conséquemment il veuit la Lutte jusqu'au •bout. Le chancelier allemand déclarera donc au baron Bmrian, ministre des affaires étrangères d'Autriche-Hongrie, qu'il serait inutile et même nuisible de parler de paix, celle-ci ne pouvant être acceptée pour l'Allemagne.SINGULIERS (( VA-ET-VIENT » D'après! loc Yipmn.e êu-x jour- maux hollandais, l'archiduc Cliarles-Fra.n-çois-Joseph, l'héritier présomptif de la monarchie des Habsbourg, vient de partir pour se rencontrer avec l'empereur Guillaume à son quartier général, probablement sur le front orientiil. ECHEC OE LA MISSION VON BULOW ? ON LUI ENVOIE DU RENFORT Rome, 21 janvier. — On mande de Vienne que le prinoe die Wedel, ancien ambassadeur ■d'Allemagne à Vienne et à Rome, viendrait prochainement ici avec la nœsiion de trouver un terrain d'entente entre l'Italie et l'Autriche.On nie serait avouer 'plus, clairement que la fameuse mission du prince de Bulow, aussi bon négociateur cependant que le prince de Wedel. a complètement échoué. D'autre part, Des journaux allemands an-noneesiit sans commnuures 1 arrivée & Vienne du comte de Wedel, ancien ambassadeur allemand à la cour d'Autriche-Hongrie et ancien stalthalter d'Alsace-Lorraine. Ce haut dignitaire a été reçu en audience par l'empereur François-Joseph. Le comte de Wedel aurait pour mission, croit-on, de retenir à tout prix l'Autriche dans l'alliance et de la dissuader de négocier une paix séparée. L'ALLEMAGNE DOIT ABANDONNER L'AUTRICHE D'APRES MAX HARDEN La Zukun[t, de Berlin, publie un violent article antiautrichien dont l'auteur n'est autre que le directeur de cet organe, M. Maximilien Ilarden. Le célèbre .pamphlétaire déclare qiue l'Autriche a ruiné l'Allemagne 6t que celle-ci ne doit plus sacrifier ses soldats pour sauiver un Etat qui n'est pas en mesure de se défendre lui-même. I iiife iffio à Mil On nous téléphone die Dunkerque, le 22 janvier : Au commencement de l'après-midi, clés i vi-ateurs allemands ont survolé Dunkerque 1 y ont jeté des bombes. un avion allemand a été abattu £i Bray-Du.nes, entre Dunkerque et Fumes. Les deux aviateurs qui montaient l'appareil ont été tués. II y avait encore une dizaine de bombes à bord de l'avion abattu. Lss livrets de caisse d'épargne Nous avons annoncé qu'à la suite d'un accord intervenu entre les gouvernements belge et français, les bureaux de poste do France effectueront des remboursements partiels sur les livrets émis par la Caisse générale d'épargne et de retraite de Belgique, sans intervention prealable du service belge, jusqu'au jour où le service central de cette Caisse, resté à Bruxelles, pourra reprendre ses opérations. En vertu de cet accord, les titulaires de livrets émis par la Caisse générale d'épargne et de retraite de Belgique qui sont actuellement en France pourront obtenir des remboursements partiels sur ces livrets,au bureau de poste qu'ils désigneront, dans la limite de 50 fr. et dans un délai de quinze jours, sur le vu d'un ordre de payement qui-leur sera adressé par les services de comptes courants de la Caisse nationale d'épargne de France. Les demandes de remboursement, établies sur les formules' du régime international et accompagnées du livret, seront reçues, à partir dù' ?l janvier 1915, dans tous les bureaux de poste et établissements de facteur-receveur. Le cardinal Mercier et les allemands Le Vatican s'émeut ? — L'enquête du Pape doit porter sur les avanies faites au prince de l'Eglise et sur les faits énoncés dans la lettre pastorale.— Dans la presse européenne. INTERVIEW D'UN DIGNITAIRE ECCLE S3 ASTIQUE. — QUELLE DOIT ETh L'ATTITUDE DU VATICAN 1 — QU POURRAIT LE SUPPOSER « INDIFFu KENT » OU « TIMORE »? Un collaborateur du « Journal des Débats » a eu sur les faiits et les problèmes qui se rattachent à la mise aux arrêts par les Allemands du cardinal Mercier et à la saisie de sa lettre pastorale, une longue coiuviei-satien avec, dit-il, « un é minent dignitaire ecclésiastique que nous ne pouvons pas découvrir, mais qui veut bien nouis autoriser à reproduire ses déclarations >i. — On savait déjà, dit l'interlocuteur de notre confrère, que le Saint-Père avait demandé des explications au gouvernement allemand, à propos de l'affaire du cardinal Mercier. Les instructions adressées à Mgr Tacei Poreelli attestent, en tout cas, que les dénégations ou les justifications de Berlin n'ont potnt, d'emblée, réussi à satisfaire le Saint-Siège. L'enquête personnelle dont le nonce en Belgique vient d'être officiellement chargé témoigne que S. S. Benoît XV enteind être sérieusement et complètement renseigné. — Croyez-vous, demande le collaborateur des « Débats », que les investigations du nonce pussent se limiter à la question des procédés employés à l'égard d'un prince de l'Eglise et des obstacles apportés à l'exercice de sa charge ? — Elles pourraient difficilement, semble, t-il, ne pas être étendues aux faits révoltants que le cardinal émumère dans la première partie de la lettre incriminée et dont le rappel, plus encore que renseignement doctrinal de la seconde parti, a suscité la colère de l'envahisseur. Ecarter ces accusations siérait fausser le caractère de l'acte épiscopal du primat de Belgique. — De tieàle sorte, insiste notre confrère, quie c'est toute la barbarie allemande dans la conduite de la guerre, c'est toute l'abominable doctrine du « soyons durs » qui va se trouver évoquée au tribunal du Souverain Pontife. Car. se faire juge de la forme, sera aussi se faire juge du fond. « Ce sera une satisfaction opportune pour tous ceux qui. s'étonnent, voire même se scandalisent, du silence observé jusqu'ici par le Saint-Siège on face des horreurs de cette guerre.- — N'oubliez pas, répond son interlocuteur, que le chef de l'Eglise aperçoit ses en-lants clans les deux camps. N ud de ceux qui connaissent la prudence traditionnelle de la diplomatie pontificale n,'a été surpris de voir le Vatican n'intervenir encore que pour prêcher la paix, s'imposer un© attitude de neutralité et la prescrire là où cela dépendait de lui. Pour peu qu'on soit, en outre, au courant des intrigues, enfin, qui s'ourdissent autour de la Curie, on s'explique également la réserve énigmatique dans laquelle paraît s'enfermer le Pontife qui a pris en main le gouvernement de Pierre dans des conjonctures aussi tragiques. Mais qette neutralité et cette réserve ne sauraient évidemment s'entendre à l'égard du conflit en cours et des systèmes politiques en lutte, quie dans la mesure où ils ne mettraient en cause ni les principes de la justice ni les intimations de la morale.Pour autant que la violation en est claire, le Pape, qui est le gardien de leurs données immuables, ne peut pas demeurer neutre. — On eût souhaité qu'en présence des provocations, de la préméditation, de la duplicité austro-allemandes, qui ont rendu Inévitable une guerre savamment préparée, le Pape se fût prononcé contre ceux qui demandaient à la force le triomphe d'une oause manifestement injuste. — Sans doute, sans doute. Mais ie dois cependant vous faire observer que les responsabilités encourues lie paraissent peut-être pas partout aussi indubitablement établies qu'elles 1® sont pour nous. Car, autrement, se taire ne serait pas rester neutre, oe serait être complaisant, ce serait violer la neutralité au profit du belligérant indigne.« La lettre du cardinal Mercier, avec ses accusations positives, vient dès lors fort à propos pour dissiper une équivoque. C est de ces accusations, touit autant que de l'injure faite à un dignitaire de l'Eglise que le Souverain Pontife est saisi. C'est sur les actes qui les motivent et sur les doctrines die gouvernement qui les ont inspirées qu'il va avoir à se prononcer. Sur les doctrines mêmes : primauté de la force sur le droit, indifférence quant aux moyens, pourvu qu'ils procurent le succès, violation de la parole donnée..., qui pourrait douter du jugement du Saint-Siègie, si elles sont déjà et expressément censurées par le <c Sylla bus » ? « Et quant aux faits d'atrocités, aux pillages organisés, aux meurtres d innocents, aux sacrilèges, aux sévices à l'égard des prêtres, aux ignobles outrages envers les femmes et les religieuses consignés dans la pastorale du primat, tout ce formidable réquisitoire des commissions d'enquête belge et française contre les excès des armées germaniques, ils appellent,certes,la parole de réprobation de Celui qui, au-dessus des puissances roatlrielles représente la plus haute puissance morale qui soit au monde. Qui pourrait le supposer indifférent ou timoré d;ans l'exercice de son auguste magistère ? Comment garderait-il le silence sans risquer d'ébranler dans les âmes le fondement même de son autorité ? LE NONCE SERAIT A ROME ? La « Croix » de Paris, dans son numéro d'u 22 janvier, publie l'information que voici : <( Une dépêche de Rome nous annonce le retour, dans cette ville, du nonce, de Bruxelles. Après avoir vu le cardinal Mer» j-ieir, il déclare que celui-ci n'a pas souffert ans sa liberté. Par là même est diplomar quement écartée la protestation que lo aint-Siège n'avait pas manqué de faire à je sujet. » La « Croix » fait suivre cette informatiol des commentaires que voici : « On remarquera que cette déclaration est en contradiction formelle avec le document communiqué hier même par l'agend Havas. n Nous ne nous chargerons pas de débrouiller l'écheveau diplomatique, inconnu de nous, relatif à cette affaire. Nous savons que la lettre du cardinal a été l'objet d'une interdiction de la part du gouvernement allemand. De plus, cet incident prouve à l'évidence que l'isolement où l'autorité militaire allemande garde la Belgique n'est point sans inconvénient pour 1 Allemagne elle-même. 11 est vraiment draconien, un régime qui entrave la correspondance directe de l'épiscopat belge, primat en tête, avec le Saint-Siège. . " Cette impossibilité de Correspondre et 1 interdiction de la lettre pastorale sont déjà de très graves atteintes à la liberté, quoi qu'il en soit des entraves à la liberté personnelle qui peuvent avoir des degrés très variés, mais pour lesquelles nous nous trouvons ein présence de contradictions fia*-grantes. » Nous est avis que ces commentaires ne sont qu une faible expression des sentiments qui animent les catholiques ou la plupart. d'entre eux tout au moins. Pour eux il n'y a nas de « contradictions flagrantes » entre les- informations rapportées juequ à présent. 11 y a, d'une part, les affirmations du cardinal Mercier, péremptoires et catégoriques, d'autre part, des dénégations allemandes-, tarabiscotées ou manifestement fausses. Pour un catholique, il ne peut y avoir de doute. Nous nous en tenons aux déclarations du cardinal Mercier. L'INTERVENTION DE Mgr DE SARRAZANA Notre correspondant die La Haye nous télégraphié qu'il a appris, à la meilleure source, que l'aide.-de-oa:mp du gouvemeufl général allemand qui se rendit chez le cardinal Mercier le 2 janvier, demeura au palais archiépiscopal pendant toute la journée, avec les soldats qui l'accompagnaient. Le texte de la rectification proposée par les autorités allemandes à la lettre pastorale du cardinal Mercier, rectification qui était la condition de la publication de cette jettre, accentuait considérablement le do vo;r de soumission des Belges aux autorités allemandes. A Bruxelles et ù Anvers, les Allemands prétendent que le texte de cette rectification avait reçu l'assentiment de Mjr de Sarra-zana, auditeur de la nonciature à Bruxelles.D'aucuns prétendent môme que Mgr de Sarrazana aurait collaboré au texte de la rectification. Cette histoire fait scandale dans les milieux catholiques. Nous espérons formellement quant à nous que si elle est fausse elle sera démentie par le nonce apostolique et que, si elle est authentique, l'auditeur sera rappelé au senti-mont do ses devoirs. LE KAISER MENT TOUJOURS Guillaume II, avec cette sérénité dans 19 mensonge, qui est une des marques caractéristiques de la « kultur n allemandes os6 nier dans un télégramme adressé au Saint-Père, quie la liberté du cardinal Mercier ait été violentée. Rappelons que l'archevêque de Malines lui-même a contesté dans une pièce authentique livrée à la publicité sur son ordre que : Le 2 janvier, il a été « obligé de subir un, interrogatoire n ; Le 3 janvier, il a été empêché do célébrer la messe à Anvers ; Le 4 janvier, il a été « détenu pendant toute la journée dans son palais n. UN DEMENTI Le correspondant de 1' Echo de Paris, h Rome, télégraphie à son journal ce démenti que nous enregistrons avec plaisir : < Une personnalité du Vatican m'a démenti aujourd'hui la nouvelle publiée par quelques journaux, que le nonce de Bruxelles aurait offert un diner o:ux autorités allemandes. Cette même personnalité m'a confirmé que le nonce s'éta'Trendu à Bruxelles uniquement pour être en mesure d'adresser au Saint Siège des informations précises sur l'incident d\i cardinal Mercier. « Je puis ajouter que la diplomatie atle-iimande redouble eo ce moment d'eftorts pour circonvenir le pape et empêcher toute protestation die sa part. Dans l'entourage da Benoit XV, on assure que le Saint-Père attend de connaître à ce sujet l'exacte vérité, et, que rien alors ne t'empêchera d'élever la voix pour sauvegarder les droits et la dignité du Saint-Siège. » LA REPONSE DU PAPE AU ROI ALBERT La presse espagnole a reproduit une dépêche de Paris disant que le Pape avait répondu au télégramme du Roi des Belges par une dépêche « rédigée en termes très cordiaux mais lui donnant à entendre qua l'incident du cardinal Mercier n'avait eu aucune gravité et qu'il le considérait commo clos II. D'une communication de source officielle, faite au XX0 Siècle, il résulte que cette nouvelle est fausse : la réponse du Pape au Roi Albert est claire ot n'a nullement le sens qu'on lui attribue. Au contraire. On s'en apercevra d'ailleurs lorsqu'elle sera publiée.

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Dit item is een uitgave in de reeks Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique behorende tot de categorie Katholieke pers. Uitgegeven in Bruxelles van 1895 tot 1940.

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