Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique

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08 december 1914
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s.n. 1914, 08 December. Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique. Geraadpleegd op 05 mei 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/cf9j38mh1c/
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LE XX' SIECLE PRIX DE L'ABONNEMENT 3 Francs par mois (à envoyer par mandat postal) Envoyer les demandes à I ; A D M1N1ST R A TfêUR du JOUHNAL 28 ter, rue de la Bourse — LE HAVRE ** Directeur : FERNAND NEURAY t ■ — . 1 jl^vvv1x1v/1 v x / a a » PUBLICITE PETITE CORRESPONDANCE L,es a liftnei 0.50 Lijçcx' s»i|>pléii»ent«ii*e.... 0.25 Annonces diverse» à forfait. Adresser les annonces à l' ADMINISTRATEUR du JOIJKNAL 28 ter rue de la Bourse — LE HAVRE Téléphone ri" 1405 Quotidien belge paraissant au Havre SUR C.Ê FRONT Les trois phases de la bataille des Flandres. Trois villages désormais célèbres. — Au milieu de linondatic La revanche de Vauban. — Sur les ruines de Pervyse Dans les tranchées de Reninghe. — Devant les ruines d'\pret Dans les hôpitaux de Poperinghe Dans cet article, je n'ai d'autre prétention que de donner, immédiatement,, un bref résumé des impressions que j'ai rapportées du front : de Pervyse, de Reninghe, d'Ypres, où ont été livrés tant dé combats acharnés, I où La bataille continue, où les journalistes indiscrets sont accueillis par des coups de canon, .heureusement mal ~ dirigés. Plus tard, .au retour d'un voyage en Lorraine, qui commence demain, je relirais mon carnet de notes et j'en tirerai encore quelques anecdotes sua* cette bataille des Flandires, où Belges, Français et Anglais, ont reculé les limites de l'héroïsme. ■— « Messieurs, demain matin, à sept heures), en route pour le front ! » nous dit le commandant dllarcourt. Le lendemain matin, tout le monde était prêt avant l'heure. Le « front », la u ligne de feu »,_ ces. mots nous hypnotisaient. Avant le départ, des officiers d'état-major, dont lia modestie égale le mérite, nous résumaient la « Bataille des Flandres ». Les Allemands voyant Paris, cette superbe proie, leur échapper, se retournent vers Dunkerque et" Calais. Deux divisions de cavalerie se portent en avant pour arrêter la marche de l'ennemi et permettre aux troupes françaises et anglaises de débarquer; C'est la première phase de la bataille des Flandires. Notre cavalerie a parfaitement accompli! l'effort que l'on attendait d'elle. Après avoir audacieusemeint pénétré jusqu'à Flou ter s, elle s'est repliée vers Ypres en disputant le terrain pied à pied. La dernière ville be%e importante est maintenant protégée par Ctes forces suffisantes. L'ennemi ne réussira pas à s'en emparer.La troisièbe phase, c'est là, formidable ba-taiLle de l'Yser. Pendant quinze jours, la. division Grossetti repousse des assauts furieux. Mais nous sommes à un contre deux, contre trois peut-être. On fait appel à l'inondation.— « Ah ! monsieur, me dit un colonel de chasseurs à pied, vous ne sauriez croir< combien certains villages ont été arrosés di sang de nos soldats.v Bixschoote, Ramsca pelle, Saint-Eloi sont des noms de petite: bourgades. L'héroïsme d'es Belges et de* Français les a rendues désormais célè bres ». Nous voici aux portes de Borgues. A l'extérieur des vieux remparts, c'est un Belge qui monte la garde, et, de l'autre côté, u.r Français. Nous traversons rapidement la pittoresque cité q,ui élut Lamartine comrm député, et nous poursuivons notre route vers Dunkerque. De l'eau partout. Nous sommes en pleine inondation. La dléfense de Dunkerque, organisée par Vauiban, comprend 11 inondation des « petites moénes j> ; c'est celle que nous avons sous les yeux, et. une grande inondation d'eau de mer que l'on a jugé inutile, de tendire. — « C'est la revanche de Vauban ! nous dit notre guide. Avec ces inondations et les fortifications- de campagne dont vous aurez tout à l'heure inné-idée, Dunkerque est à peu près intangible ». Des champs inondés émergent quelques maisons, qui, sont toujours habitées et dont les ha.bita.nts sont ravitaillés en bateau ou par les routes et les chaussées toujours libres.Nous visitons une batterie à tir rapide et une batterie d'artillerie lourde. Elles sont si bien dissimulées, que nous sommes passés a roté sans les apercevoir. Nous traversons Furnes sans nous y arrêter. De cette villie au village die Pervyse, c es!, sur la route, le pins curieux, le plus pittoresque, le plus formidable va-et-vient de voitures, de canons, 'die troupes allant au iront ou en revenant. PERVYSE. — Ah I le pauvre village ! Toutes les maisons en sont effondrées De l église, il ne demeure que le- clocher, mlus m du né que la tour de Pi se, et qui ne reste debout que par un m'iracle d'équilibre. Mais sans doute, sur la route, notre caravane, qui comprend sept automobiles, a-t-elle été repérée par l'ennemi, qui doi L nous prendre pour des personnages importants. Un obus éclate à 300 mètres à notre droite, bientôt suivi de deux autres, qui explosent à 200 mètres à notre gauche. Tout à l'heure, c'était. le calme complet. Les adversaires respectaient la trêve du milieu du jour. Nos artilleurs, furieux de la voir rompue, ripostent par une violente canonnade. Les soldats belges regardent un peu, narquois. Ils cherchent à lire sur nos visages l'impression que nous cause cet. accueil un peu bruyant. Puis, mon brassard', sur lequel on peut lire XXe Siècle, me désigne plus particulièrement à leur curiosité, et je suis entouré et pressé de questions. Plusieurs me remettent, sur'un bout de papier, l'adresse de leur famille à Bruxelles, a Liège, à Gand, et. nie demandent de faire savoir aux leurs qu'ils sont en bonne santé. C'est à mon tour de regarder et d'intenro-ger. Ce qu'ils portent sur leurs vêtements les traces de leurs quatre mois de campagne, ces braves soldats belges ! ! Mais leurs visages sont bien reposés et, le moral est arfait. Un des officiers d'état-major qui nous accompagnent, me dit : — « Les Belges ont reculé les limites de l'endurance humaine. Malgré leur héroïsme, la fatigue commençait à les dominer. Les voila de nouveau pleins de confiance et d'entrain, malgré la nouvelle saignée qu'ils ont suibie sur les bords de l'Yser. Lorsqu'ils auront reçu leurs recrues, ce sera une armée de premier ordre ». •Nous revenons à Furnes pour le déjeuner de midi. L'hôtel de la « Noble Rflse », qui nous a donné l'hospitalité, "a recueilli des propos qui mériteraient d'être reproduits. Je me souviens, en- particulier, d'avoir entendu un officier soutenir que la guerre moderne nous ramenait à Godefroy de Bouillon et aux Croisades. Ce sont presque les mêmes moyens d'attaque ; on revient aux grenades et on voudrait des catapultes. Comme dessert, nous visitons la gare et le port de ravitaillement de Furnes, puis,' en route ipouir Reninghe. Là, nous somme s dans les lignes' françaises. Uine nouvelle canonnade nous salue, et un obus de lo:> éclate à 1 T>0 mètres environ de , notre dernière voiture. Mon chauffeur se | précipite pour en ramasser les débris, qu il' apporte triomphalement. AU pas gymnastique, nous franchissons : I un espace découvert, et nous pénétrons dans un ouvrage d'infanterie, dont nous pouvons examiner à noire aise les boyaux de •communication, les crêtes de tir et le dortoir. Les <( Boches » sont à 800 métrés. Devant nous, un peu à droite,"'est' le village de Dri-Girate-chen. On nous montre l'endroit d'où un /.ouave, prisonnier des Allemands, cria aux nôtres : — « Mais tirez dlonc, N. de D., ce sont les Boches ! » — Vous, connaissez cet épisode. Ce nouveau chevalier d'Assas tomba néreé .de nos halles, ainsi qu'une dizaine d'autres- zouaves, 'prisonniers comme lui ; mais l'ennemi fut .repoussé. Un peu plus loin, c'est La ferme de Nantie, où les (( Joyeux » se sont couverts de gloire. Au chant, de la. Marseillaise, le premier bataillon d'infanterie légère d'Afrique a enlevé des traucihées avec fils de fer barbelés et la ferme. Pour ce fait d'armes, le glorieux bataillon d'Apache s a été tout entier cité à l'ordre du jour de l'armée. Quelle réhabilitation des fautes de jeunesse ! Mais le jour commence à baisser. Vite, en rouite pour Ypres. Le long du chemin, nous rencontrons plusieurs bivouacs d'art il lerie, dont quelques-uns forment des villa ges nègres vraiment curieux. Les troupes sont si denses dans cette' région-, qu'il fau renoncer à les faire, reposer tontes dans les maisons, les hangans et les granges-. Nous voici dans Y"près. La place de k Gare est complètement dévastée. On nous } montre un trou d'obus de 150 en. ajoutant — (t Ce n'est rien ; vous verrez, tout L l'heure, beaucoup mieux ». Par la rue Au-Beurre, nous arrivons à k L Grand'Pku e, .devant les Halles. Un cri d'< . colère jaillit de toutes les lèvres : ; — « Ah ! les Vandales. Avoir détruit ce . admirable monument et cette splendide ca thédrale ! » Ont-ils au moins, à leur crime, une cir constance atténuante ? Peuvent-ils ailéguei qu'ils n'ont bombardé Ypres, avec leurs gros canons et. leurs bombes incendiaires, que pour forcer les Français à l'abandon ner ? Mais s'ils ne poursuivaient qu'un bu! stratégique, les obus à shrapnels suffisaient largement. Le désastre, hélas ! parait hier irréparable. Devant la cathédrale, nous demeurons médusés devant un trou d'obus si grand, qu'on pourrait y enterrer deux chevaux. Les spécialistes dissertent sur la questior die savoir s'il a été fait par un obus de 32C ou die 4-20. Ces ruines prodigieuses font, dans la nuit (pu commence à tomber, un effet fantastique que je me déclare incapable de traduire. Le spectacle devient dantesque, lorsque nous gagnons Poperinghe, entre deux rangées de soldais qui, fusil sur l'épaule droite et pelle ou pioche sur l'épaule gauche, vont vers le front ou reviennent. Les lourds camions enfoncent dans la boue. Tout le monde, d'ailleurs, est couvert de boue, et nous-mêmes, qui n'avons fait à pied que quelques kilomètres, en avons une épaisse couche. A Poperinghe, pour terminer cette- journée bien remplie, nous visitons l'ambulance d évacuation et Les hôpitaux de la ville. De cette course rapide, nous rapportons surtout une forte impression de confiance. A tous les degrés de la hiérarchie, on croit à la victoire finale. Le capitaine Audtbert résume assez bien celte impression générale par cette formule lapidaire : —- « Il ne nous manque que des journaux : tout le reste marche ». A. VIREY. Ijpresse alliée elle gouvernement français Les représentants des journaux appartenant aux pays alliés viennent, au retour 'lu voyage qu'ils ont fait sur le front, d'envoyer 1 adresse suivante à MM. Delcassé. ministre des Affaires étrangères, et Mille-rand, ministre de la Guerre : " Les représentants de la presse des pays •'lues, rentrant de leur tournée sur le front ; émerveillés d'e 1 élut moral et sanitaire de 1 armée française ; indignés par le spectacle de dévastations inutiles et méthodiquement accomplies par l'armée allemande ; édifiés par leur enquête faite sur place sur les violations des lois de la guerre commises par l'ennemi, vous remercient de leur avoir procuré le moyen d'éclairer complètement l'opinion publique de leurs pays et de confirmer .leur 'confiance dans le succès final. « Adam (Times), ArosTor. (Agence télégraphique, l usse), Banno (Osoka Mainiclii', Boyer (Rousskia Vié-domosli), Di'mont-Wilden {L'In-dépenclance belge), Jeanne (.y Xe Siècle), Pavi.oVsky (Novoié Vré-mia), Perris (Daily Chronicle), Prick (Daily Mail), Villiers (II-lv.stra.lecl (London News), Yak-chitch (Bureau de la Presse serbe), n Un belge fusillé On nous écrit de l'Ecluse (Hollande) : Il devient de plus en plus difficile de faire porter des lettres en Belgique, vu la très sévère surveillance des forestiers. Dernièrement, un porteur de lettres adressées par la Hollande a été fusillé par les Allemands. IleRoiilUnolElErrE en Belcique George V a remis au Roi Albert l'ordre de la Jarretière ; ) et la Grand Creiz de Saint-Michel et Saint-Georges à M. de Broquevillle / 'un de nos correspondants particuliers) S. M. le Roi d'Angleterre est venue en Bel-gique. Georges V a voulu faire visite à notre lion sur le territoire belge. Pensée délicate et charmante qui touchera le cœur die tous les Belges. M. de Bro que ville avait été appelé au Quartier général pour la circonstance. Le roi (ieorges a remis à Sa Majesté le Roi Albert^ l'Ordre de la Jarretière. 11 a donné la GranÏÏ Croix de St-Michel et St Georges au ministre c de la guerre, chef du. cabinet. Notre Roi a :S chaudement félicité Al. de Broquevillle, à qui s Sa .Majesté britannique avait adressé un " speech joliment tourné et tout-à-fait charmant qui ajoutait encore, s'il est possible, au prix de cette haute et très rare distinc-" ilion, accordée jusqu'à présent à un seul . Belge, feu le baron de Lambermont. x Le vendredi 4 décembre, j'ai vu S. M. Georges V sur' la Grand' Place d'une petite >s ville flamande. Personne ne s'y attendait. Pendant la matinée, des gendarmes avaient u" déblayé impitoyablement ce pittoresque qua-3S dri/latère. On avait vu tous les monuments a" arborer un à un, le drapeau britannique. 111 Point de doute : le Roi Georges va venir. Il est venu à midi et demi. C'est Le 3e de Ligne qui a rendu les honneurs1, drapeau en e' tête, sous «les ordres du major Malins. Que *a~ ne puis-je vous faire partager le plaisir que i j'ai éprouvé là, sur cette place, immense la pour la petite vil/le, entre ceè. tours élégantes )a" et ces ravissants pignons, pendant que j'at-à tendais, avec la l'oulLe sans cesse grossissan-'a" te, l'arrivée du Souverain anglais ! C'est la seule de nos villes qui reste inviolée, ou îe' presque. On pense aux tours de Malines, in' d'Ypres et de Louvain ; aux ogives blessées, j'1- aux carillons muets, à nos trésors détruits. lua" On se console, on se réchauffe, le cœur en )0S regardant nos soldats. Tout-à-1'heure, quand ll|lt iils présenteront les armes, on verra maintes l€s baïonnettes ébrèchées, d'autres raccourcies de deux ou trois ipouces, pour avoir trop servi... des pantalons à bande rouge se mê-1 Y lent, dans les rangs, aux pantailons gris t • d'ordonnance. Le rouge des bonnets de po-ù lice est décoloré par la poussière et la pluie. iMais qu'ils sont beaux ainsi, nos petits sol-i'a datfe\ bàliés, bronzés, 'le regard brilant, de ^'e -l'éiiergic ptei» le.-- yeux. Voilà l'espoir <1 la Patrie, disait-on jadis, en plaisantant un "et peu, quand nos régiments défilaiei11 C'est' ?a" la vérité vraie à présent. Les voi'là, les officiers et. tes solldatsi qui ont sauvé la Belgi-que et l'Europe. C'est eux qui- nous rendront '•er /bientôt notre pays. irs Garde à vous ! Présentez armes ! La inu-3s, sique joue le God save the Kinrj. Accompa-xnf ,gné du Roi Albert, qui a été le recevoir à la >ut frontière — oui, à la frontière ! — le (Roi fit Georges apparaît dans une automobile. M. en ,cle Broquevillle les reçoit en face du Quartier ■général. Leurs (Majestés mettent pied à ns terre puis, précédées du major du Roy de id, B'ïicquy, elles passent, à pied, notre Roi en |X- lieutenant général, le Roi d'Angleterre en on tenue kaki, la revue des troupes rangées au-120 tour de la place. Les souverains s'arrêtent, devant le groupe formé par les officiers de ut la mission française, les attachés militaires ue étrangers et les officiers de notre état-ma-Le joir, pendant quelques instants, juste lie us temps de dire un mot aimable, ponctué de d'une poignée de main à chacun de ces Mes-11e sieurs. Le Prince de Galles 'les suit à quelle ques pas, pimpant de jeunesse et. de grâce, n- entre deux princes indiens. .Musique en tê-il- te, l'es bataillions défilant, et les souverains, îs, saluent Longuement le drapeau, le glorieux iè- drapeau qui flotte au vent. f Jfos piistres au jfans J1 Le Mans, 6 décembre (Par dépêche de ; ?" notre envoyé spécial). — Le Mans a été la 0 première étape du voyage de MM. les ministres Carton de Wiart et Van den Heu-: ' vel. Ceux-ci ont été reçus à la Préfecture, où étaient notamment présents MM. les sénateurs Lebert et d'Estournelles de Cons-~ tant, le maire, les autorités militaires anglaises, françaises et belges et le Comité des Amis de la Belgique, conduit par son i dévoué président, M. Frency. 5 Le Préfet a salué les ministres belges par une allocution chaleureuse où il a exprimé l'admiration et la sympat-hie de tous les e- Français pour les Souverains et le peuple ir belges. u- | Le ministre de la Justice a réponclu en é, ' remerciant très vivement les autorités et e- tous ceux qui s'intéressent au sort des nô- ■ très et en soulignant l'accord de toutes les , "S consciences droites et de tous les cœurs - ; généreux en faveur de la cause des Alliés le et de son triomphe définitif. a.- Une conversation très cordiale et au e" cours die laquelle les plus heureuses déci- : 5 sions ont été prises, a suivi la réception '.r officielle. 1_ Le Comité des Amis de la Belgique exè-ir entera la plupart de ces décisions, car il , s'insinue, dans- l'esprit le pluis géné-le reux et avec le sens le plus pratique, à s tous les besoins des réfugiés et des jeunes 'recrues belges. l\ Une enîentG judiciaire fianrtlse : L'entente suivante est intervenue avec le ), gouvernement belge pour la poursuite des /- actes préjudiciables aux armées des deux <- nations : Les gouvernements français et belge ap-! pliqueront chacun en ce qui le concerne - 1 le principe suivant lequel chaque année , garde sa juridiction quant aux faits susceptibles cle lui nuire, quels que soient les , territoires où elle se trouve et la nationa-: lité de l'inculpé. ! Par dérogation à ce principe, il est en-e tendu que les nationaux belges inculpés a d'actes préjudiciables à l'armée française -- seront livrés aux autorités belges pour être s jugés selon les lois belges. En territoire - français l'armée belge appliquerait éventuellement cette même règle. I_e sac de Visé Ce fut le i- août, vers une heure de relevée, que MM. les Boches arrivèrent aux abords de Visé. Les soldats de leur aviint-garde, s'étant aperçus qu'on avait fait sauter le ,pont, se reculèrent d'une centaine de mètres et, pendant l'espace de trois heures et demie, se mirent à canarder les gens qu'ils apercevaient dans la ville, au loin. Mitrailleuses et mausers se mirent de la partie ; lorsque ces brutes eurent assez tiré, dix civils, qui avaient eu le malheur de se trouver dans la portée de leur ti^ gisaient morts par les rues. Puis, une heure plus tard, les kaiser-licks pénétraient dans Visé. Aussitôt, ils firent sortir les habitants de leurs demeures et, rangeant les fetomes d'un côté, les hommes de l'autre, chargeaient le patron du grand hôtel de crier que la paix était faite et lui ordonnaient ' d'aller nlacarder des affiches disant que les Allemands n'en voulaient pas aux Belges, que les réquisitions seraient largement payées, etc., etc. Et, tandis que d'une part, ils faisaient ainsi annoncer la paix, de l'autre le bourgmestre devait lire un ordre du commandant de la place disant que des civils avaient tiré et que, le lendemain, l'on prendrait -huit otages parmi les principales notabilités de la ville. Par les rues, les soldats circulaient, riant aux éclats, en racontant que le lendemain (c on allait bien s'amuser ». Et un officier constatant que la femme du patron, du grand hôtel où s'étaient installés les Prussiens, avait peur, lui dit : « Croyez-moi, Madame, tâchez d'obtenir un ^passeport, et de vous en aller au plus vité avec votre mari... » A ce moment, plus de deux cent cinquante civils, parmi lesquels des enfants de 13 à. 14 ans, avaient été faits prisonniers. D'autres civils avaient été amenés sur les hauteurs de la ville — parmi eux figurait le doyen de Visé — et on les avait obligés de creuser des tranchées avec les mains... Tout alla .assez paisiblement jusqu'au 13 août ; le malheur voulut que ce jour-là une ba.garre éclata entre soldats qui s'étaient enivrés dans un petit cabaret de la localité. Au cours de la rixe, un uhlan avait tué un officier ! Apçès un premier moment d'émoi, le coupable, que son acte avait dégrisé, attire dans le cabaret un vieillard qui passait, lui met le revolver en mains et... l'arrête ! — yTl a tué notre officier ! hurlent les sauvages. On se saisit du malheureux, on le lie avec des cordes, on l'entraîne par la ville, tandis qu'on arrête au passage tous les habitants qui ont la mauvaise fortune de se trouver dans les mes. Le cortège est bientôt gros de trois à quatre cents civils, qu'encadrent une bande de forcenés, hurlant à mort, les labourant de coups de pied et de baïonnettes, leur crachant à la 'figure, se livrant enfin à tous les sévices. Finalement., on met les malheureux sous bonne garde dans une prairie, où on leur fait passer la nuit. Le lendemain matin, on les rangea.it, trois par trois, sur la place de la gare, leur annonçant qu'on allait les fusiller et que l'on commencerait par les plus vieux. En même temps, les misérables collaient contre un arbre, lié entre deux planches, le pauvre vieillard innocent qui avait été arrêté la veille. Et, malgré les supplications e( tes larmes de la. pauvre femme et. de la tille du malheureux, l'abominable coquin oui commandait ces sauvages faisait fusiller le vieillard, sous les yeux des deux pauvres femmes, et, en même temps, ordonnait une décharge générale sur les otages, qui aveient été arrêtés au hasard. Soixante hommes furent tués. Les femmes et ceux oui avaient échappé au massacre furent alors relâchés, et on leur fit savoir qu'ils avaient, à se Sauver au plus tôt, que le feu allait être mis à la ville. Successivement, tous les habitants furent expulsés de leurs demeures. En une heure, chacun devait l'avoir quittée. ï! n'est pas nécessaire de dire qu'après les massacres du matin, tout le monde s'en alla en une fuite désordonnée. A peine les habitants étaient-ils partis que les vaillants soldats se précipitaient et procédaient à un pillage général. Tout fut razzié. Un malheureux qui était resté chez lui fut surpris par les brutes et frappé de cinq coups de feu, abominablement massacré devant sa femme et ses cinq pauvres petits enfants éplorés... Pms, lorsque toutes les choses volées eu-'■ent élé transp< rtées sur d- s camions et c\- < charrettes, les fiers soldats de Guillaume ]T mirent le feu aux habitations. Tel.fut le sort de la pauvre ville de Visé, tel que nous le narra un de ses habitants qui fut, hélas ! le témoin de toutes ces horreurs.La violation de la Belgique était préparée de longue main Une dépêche de Saint-Dié (frontière de l'Est), dit qu'au cours d'un engagement, des soldats français ont trouvé, dans une tranchée allemande abandonnée, un numéro de la Deutsche Kriefjer Zeitung (Ain-t tir lie Zeituny des d'eulschen Kriegerbundes, Ausgabe fur die Année ini Fetçle). (C'est le Journal, Of(iciel de L'Union militaire allemande, édition pour les armées en campagne.) Ce journal est édité à Berlin. Dans l'exemplaire trouvé par nos soldats (numéro 6, du 2 septembre), on relève un article du général de brigade Spahn, qui fait ressoirtir id'una manière particulière que l'état-major allemand avait depuis longtemps résolu de violer la neutralité de la Belgique. En voici lé passage essentiel : (( Le plan pour l'invasion en France était « d<e longue date solidement établi (von vornherein Festgelegt) ». Il devait se poursuivre dans le Nord à travers la Belgique (dureh Belgien im Norden erfolgen), en évitant la forte ligne des forts d'arrêt, dont l'ennemi avait protégé ses frontières du j côté de l'Allemagne, et qu'il eût été fort difficile d'enfoncer. Le plan a réussi dans ! toute son étendue, comme nous le montre 1 la position des différentes années. » 'wtmmmmmmmmmmmmman m u ■■■ ^ Dernier communiqué officiel @ <1^ (Q (Q (© C) C) © ^ © © © © © [artillerie alliée remporte de sérieux avantages COMMUNIQUÉ FRANÇAIS L'OISE ET DE L'AISNE, et en ARGONNE, _ ,, , ir rteu à signaler, sinon, d'une façon géné- Paris, 7 décembre, . he raie, la supériorité de notre artillerie. DANS LA REGION DE L'YSER, nous EN CHAMPAGNE, notre artillerie lourde continuons a attaquer quelques tranchées a pris, à diverses reprises, un avantage que l'ennemi a conservées sur la rive gau- très marqué sur l'artillerie ennemie, che du canal. Rien de nouveau SUR LE FRONT EST, DANS LA REGION D'ARMENTIERES où nos positions des jours précédents ont n,ar>n,no /-I n r» c f*. FI LES DE été m a i n te r. U fis. ET D'ARRAS, comme dans CELLES DE | MM! nu» M Salandra a fait de nouvelles déclarations. Révélations importantes de M. Giolitti : l'Autriche préparait son coup depuis un an ! — L'ordre du jour de confiance dans le Gouvernement a ete adopté. Rome, fi décembre. — La Chambre a achevé, Mer, la discussion au .sujet des déetara-tioTis du gouve.rnem'eail. M Salarie!™ a renouvelé ses déclarations .antérieures, réclamant la liberté d action pour le gouvernement, en vue de sauvegarder, le moment venu, par les moyens qu il jugera les meilleurs, l'int'ériêt italien. M. Salan'dra déclare que r année et la [lotte de r Italie sont- prêtes à toute éventualité. (Vifs applaudissements). (( Aous avons assumé, dit le président du Conseil, de même que nos prédécesseurs, de graves responsabilités pour le bien du pays. k Le pays veut, avec le gouvernement, sauvegarder ses intérêts ; ils seront, sauvegardés ; je ne peux pas aller au delà de ces 'déclarations. (Vifs- applaudissements). « La Chambre doit dire si elle a confiance dans le gouvernement en ce moment ; il ne saurait y avoir un autre sujet de discussion ». Le président, du Conseil' conclut en ces termes : (( Nous connaissons la terrible responsabilité qui pèse sur nous ; nous la connaissons, dis-je, et la sentons, mais sans une pleine liberté d'action consentie par la Chambre, ni nous, ni aucun gouvernement ne pourrait diriger le. pays à meure actuelle. (Bravos). Déclarations de M. Giolitti M. Giolitti- prend la parole, au milieu des marques de vive attention. 11 déclare : (( Puisqu'il importe surtout que la loyauté de l'Italie soit maintenue au-dessus de toute discussion, je rappelle, au sujet de la plénitude de son droit à déclarer sa neutralité, que déjà, en. 191 :î, VAutriche méditait une action contre la Serbie, à laquelle elle voulait donner le caractère (lune action défensive ». Mjais l'orateur, avec le regretté m'inistre des affaires étrangères, reconnut qu'il ne s'agissait pas là d'un cas us fœderis, et cela ne troubla pas les relations amicales entre les deux puissances alliées. En -proclamant sa neutralité, l'Italie fut donc complètement loyale et n'exerça que son plein droit. (Très vifs applaudissements).M. Gioliilti approuve pleinement les déclarations du gouvernement au sujet de la neutralité vigilante et armée que tous les Italiens doivent observer loyalement « jusqu'à ce que vienne le moment de sortir du camp pour la. sauvegarde de nos suprêmes intérêts ». (Appl. ). Il exhorte les Italiens à observer une altitude prudent et réservée, car les intérêts suprêmes et vitaux du pays exigent de tous la plus grande réserve, notamment des hommes politiques et de la presse. (Approbation ). ((eJeedonnerai, dit-il, men vole au gouvernement, auquel je souhaite de continuer son action de manière .à mériter, comme actuellement,' l'entière reconnaissance du pays ». (Vifs appt.). L'ordre du jour déposé par M. Bettolo et accepté par le gouvernement d'il : « La Chambre, reconnaissant que la neutralité de l'Italie a été proclamée de plein droit et après mûre réflexion, exprime sa confiance au gouvernement qui, conscient de ses graves responsabilités, saura engager, dans la forme et par les moyens les 'plus ■appropriés, une action conforme aux suprêmes intérêts nationaux ». Il est adopté, à l'appel nominal, par 1*13 voix contre 49. l.es Aviateurs des Alliés DES AVIATEURS FRANÇAIS BOMBARDENT LES HANGARS D'AVIATION DE FRIBOURG-EN-BRISGAU Londres, 5 décembre. — Un télégramme de Benln, viâ La Haye, annonce que des aviateurs français ont laincé des bombes, hier soir, vendredi, sur les hangars d'avi/i-l.ion de l''riboui-g-en-Biiisgau. Malgré une fùsillage nourrie, ils s'échappèrent saris être atteints. [Fribouirg est une ville die 85.000 Cimes dans lie grain,di duché de Bade, h û0 kilomètres à l'est de Colmar.] Une Manifestation franco=belge Lyon, 6 décembre. — A l'issue d'une conférence de M. Blumenthal, ancien maire de Colmar et ancien député au Reichstag, sur l'état d'esprit des Alsaciens-Lorrains qui ont conservé, pendant 44 ans, au fond de leur cœur, l'amour de la France, le colonel belge Miarcin, défenseur de Liège, qui assistait à la conférence, a reçu des mains de M. Herriot, maire de Lyon, une gerbe de fleurs pendant que le public manifestait chaleureusement en l'honneur de la Belgique et du Roi Albert. été maintenues. l'admirable conduite des ouvriers belges COMMENT LES SYNDICATS BRUXELLOIS REÇOIVENT LES SUBORNEURS PRUSSIENS. Dans l'admirable élan de la population belge qui, a côté de l'armée, donne un s merveilleux exinple de patriotisme, il faut, comme on cite à l'ordre du jour les héro? de la guerre, signaler la conduite tout à fait héroïque de la classe ouvrière, notamment à Bruxelles. Ayant vainement tenté de conquérir let sympathies de la bourgeoisie, résolument hostile, systématiquement décidée à ne pactiser jamais, sous aucun prétexte, avec l'en neirii, les personnages louches, chargés di tromper l'opinion publique et de lui fairt croire que le Roi et le gouvernement avaien trahi les intérêts du pays, en ne laissant pas passer les troupes du kaiser, s'étaient di que la classe ouvrière qui, plus que touti autre, souffre des conséquences de la guer re, se laisserait prendre aux grossiers ap peaux qu'ils lui tendraient. Les syndicalistes-socialistes de Bruxelles particulièrement, ne seraient-ils pas sensi bles à une démarche du gouvernement im périal, al'lïeclanl de vouloir appliquer leb lois sociales en Belgique ?.... Socialistes e républicains n'allaient-ils pas être enchanté: de jouer un bon tour au Roi et au gouverne ment ?... I -es reptiles de la presse prussienne installés en maîtres au cabinet du Marécha von der Goltz, se l'étaient imaginé. Et. d< Berlin, arriva à Bruxelles, il y a quelque, quinze jours, un bureaucrate dénommé Bit tmann. II avait été chargé, ainsi que tous les ca nairds berlinois l'avaient annoncé à sons d trompe, de venir régler en Belgique... l'ap plication des lois sociales allemandes ! La première visite du sieur Bitlmann fU pour la. Maison du Peuple. Il fit savoir qu i était, désireux de régler, d'accord avec le; organisations syndicales-socialistes, l'ap plication des.... lois récemment votées pa le Parlement belge, c'est-à-dire : la loi seo laire et la loi sur la protection du travai des femmes et des enfants. Les dirigeant: des syndicats socialistes firent savoir ai dit Bitlmann qu'ils entendaient prendre pré alableiïient l'avis des principaux intéressés les membres de leurs syndicats. Cette cou sultation eût lieu et elle donna, le résulta auquel on devait s'attendre : unanimemen les ouvriers déclarèrent ne vouloir riei avoir de commun avec les agents du kaiser Heçu par les délégués des organisation: ouvrières, Bitlmann apprit donc : que le: ouvriers bruxellois refusaient toute colla boration aux Prussiens ; que la. prot-ectioi du travail que ceux-ci voûtaient leur offri était une mauvaise plaisanterie, alors qu< 90 % des ouvriers devaient chômer à caus< de l'invasion et de l'occupation du pays pa: les hordes prussiennes ; qu'enfin, les ou vriers entendaient n'obtenir l'applioatioi des lois sociales que de leur gouvernemen et, des organisations, belges, l'action du pou voir communal, le seul encore existant ai pays, se trouvant paralysé par les contribu lions de guerre, énormes prélevées par l'en uemi. M. Bittmann se montra véritablemen ahuri. 11 déclara ne pas comprendre que de-socialistes pussewt se ranger du côté di Roi Albert et du gouvernement clérical. Et il tomba littéralement de son haut lors qu'il recul cette réponse : « Nous sommes tous d'accord avec le Roi Albert et nom 'approuvons tout ce qu'a fait notre Gouvernement. » Après avoir été ainsi reçu à la Maisoi 'du Peuple, le délégué prussien ne se risqu; même pas à la Centrale Sociale, siège dcf-syndicats puviùers chrétien® de la capitale il devinait le mépris et le dégoût qu'y accueilleraient ses propositions. Ces prussiens s'étaient donc imagine qu'il suffirait de leur petite machination pour diviser le pays que leurs soudards sonl encore en train de piller, d'incendier et de ravager. El. ils n'en reviennent pas de la grandeur d'àme, de la fierté, de l'orgueil héroïque de ces'ouvriers qui peinent et qui souffrent, et qui préféreraient. miJUle foi,s mourir de faim plutôt que de les servir, Ils on tout tenté pour séduire nos travailleurs ; offrant du travail de tous genres. Les ouvriers^ partout en Flandre, dans le'Rainant, à Liège comme à Bruxelles, ont été unanimes chaque fois : « Nous ne travaillerons jamais, ' dirent-iïs, pour les Prussiens î '» Aussi, chaque jour, lies fonctionnaire^ teutons en relations avec l'Hôtel de Ville font-il/s entendre leurs doléances et s'exclament, : d Comme ce peuple nous hait. Dans les regards que nous rencontrons1, il n'y a vraiment que du mépris et de la haine...» Dans ce mouvement d'irréductible hostilité à l'ennemi, où se retrouve vibrant l'es-prit communier des Belges, la classe ouvrière bruxelloise s'est montrée vraiment admirable ; jusqu'aux femmes et aux enfants, tous sont inébranlable m ent décidés à tout souffrir plutôt que de pactiser jamais avec l'ennemi. Et il faut s'incliner devant le patriotisme ardent et émouvant de cette énergique (popuJalion de la capitale, qui pratique avec un si bel orgueil la fière devise : « Potius mori quam joedari ». (Plutôt mourir oue trahir I ) Mardi 8 Décembre 1914. Le numéro : 10 Centimes lgjj%^20e ANNEE. — Série nouvell te. — N° 27

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Dit item is een uitgave in de reeks Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique behorende tot de categorie Katholieke pers. Uitgegeven in Bruxelles van 1895 tot 1940.

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