Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique

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s.n. 1915, 15 Mei. Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique. Geraadpleegd op 05 mei 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/d21rf5md83/
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20e ANNÉE. — Série nouvelle. — N° 184 Le numéro ; 10 Centimes (5> gBSTiMSS âïï FRONTS Samedi 15 Mai 1915 rédaction & administration ÎSiir iso do la ïearss — LE HAVRE Téléphone: Le Havren* 11.05 Diresteur : FIEKANS NEURA7 Toutes les communications concernant la rédaction doivent être adressées a8w,rue de la Bourse,Le Ilavre. LONCON OFFÏGE: 21,Panton Street (Broadrnead House) LEXXeSIÉCLE ABONNEMENTS Franoo 2 fr. 5ô par moïe. » 7 fr. 50 par trlmo3tPG Hors France.. 3 fr. » par mois. » .. 9 fr. » par trlme3trd Angleterre.... 2 sh. e d. par mois. » «... 7sh.6d. par trlme3tre PUBLICITÉ Correspondance de réfugiés «f communications personnelles: Sur le Continent: Los 3 lignes O fr. W) La ligne supplémentaire O fr. 23 Angleterre: la ligne 3 d. Quotidien beige paraissant au Havre Chez nous, et entre nous... Ce n'est pas rompre ni,môme enfreindre la trêve de l'union sacrée, croyons-nous, que ' de signaler 1e péril des efforts faits depuis quelque temps-, ai public et en secret, pour ressusciter l'Internationale socialiste. Tous les socialistes belges ,heureusemnt, ne participent pas à cette fâcheuse et d'ailleurs im-(posis'iMe entreprise. Si M. Emile Vanider-vekte semble avoir rallié dieux de ses col-ligues, du Parlement qui s'étaient distingués par un joyeux empressement à rouler deo moellon» funéraires', au lendemain de Sa fameuse délibération de lia conférence socialiste de Londres, si joliment raillée par Gustave Hervé, sur le tombeau de l'Internationale ouvrière, tous les militants du .parti qui se dévouent, en Hollande et en France, pour aider nos compatriotes et pour défendre là Patrie, paraissent persévérer dans leurs sentiments d'aversion. Quant aux socialistes qui sont restés en Belgique, leur avis, d'après tout ce qui nous revient, est aussi catégorique qu'unanime. La seuïe idée de se retrouver faoe à face dans les congrès avec ces sooialietes allemands qui ont voté, au Reichstag, les crédits pour la guerre ; qui ont aiccablé les Be'iges 'tans leur presse, des calomnies les plut} atroces ; qui ont saccagé, brûlé et pillé ïiotre malheureux pays — cette seule idée leur soulève le cœur. L'ennemi., pour eux, avant la guerre, c'étaient le curé et le bourgeois. AunouiKl'hui, c'est l'AEemanid, à quelque classe qu'il ipaprtiienner' Qui se flatterait de ltes ramener à leur rircntalité d'hier se préparerait de cruelles désillusions. A Liège, à Cliarleroi, au Borinage, les militants socialistes se sont rencontrés avec les prêtres et les palrons d'ans ces associations qui sont nées d'elles-mêmes, un. peu partout, •tans la Belgique opprimée, pour soulager îles populations et leur rendre le joug allemand moins pénible. Les uns et les autres ont appris à se connaître et à s'estimer. La cruauté allemande, qui s'était exercée avec une impartialité qu'il faut savoir reconnaître contre les églises et les Maisons du Peuple les avait déjà réconciliés. La pratique en commun d'une charité qui n'a pas chômé un seul jour a achevé de leur ouvrir les yeux. Ils s'étonnent aujourd'hui de s'être méconnus pendant si longtemps et de s'être si âpcrçemenit combattus. Ils voient, ils sentent les mil» liens qui rattachent entre eux, eo dépit des intérêts contraires et .des passions qui en exagèrent l'acuité, dles hommes de la même terre, des citoyens de la même patrie, et que le vrai, le seul ennemi, ce n'èst pas le patron, le curé, ou. lé militant socialiste, mais l'étranger qui rôdSalt le Ion© de notre frontière, depuis longtemps, l'oeil au guet, l'âme pleine de convoitises, prêt à nous envahir et à nous exterminer. * * * Les curés et les catholiques belges se sentent plus près .de nos ouvriers socialistes les plus anticléricaux q<ue des évêq.ues, des curés et des catholiques .allemands les plus confits en dévotion. De même les ouvriers socialistes via-à-vis de leurs kamarades d'Outre-Khin. Entre les Prussiens et nous, il .y a uine distance infinie, une barrière morale, «ne infranchissable muraille de Chine. Nou-s sommes civilisés ils ne le sont pas. lis ne croient qu'à la. force. Ils se prennent pouir le peuple choisi, l'élite de l'univers, à qui tout est permis. Ils nous considèrent comme une peuplade inférieure, mûre pour la servitude, bonne pour leur servir d'escabeau. Catholiques, protestants ou libres penseurs, leur religion, ou. leur morale n'est rien autre que du. plaqué, du doublé, urne mince couche su.pei-flcielle sur un orgueil démesuré et une férocité barbare. Avant la guerre, nous ne voulions pas le croire. Quand on nous mettait sous les yeux les doctrines d'e leurs penseurs, l'Evangile de leurs guerriers, nous répondions : ce sont des exceptions. Nous nous laissions mener /à leurs congrès, pour applaudir les tirades •d'un Tr-imborn ou d'un E'-zberger su.r la fraternité catholique, ou les harangues d'un iScheideman sur la solidarité ouvrière. Amers souvenirs ! Erzberger écrit à présent que la .guerre serait moins longue si elle était plus cruelle, et les syndiqués de la ■Saxe ùventrent le coffre-fort de la coopérative socialiste de Louvain... La défaite ne les guérira pas. Elle les rendra obséquieux, sans plus. Il faudra plusieurs générations avant qu'ils changent d'âme. Quand cela sera fiait, nos petits enfants décideront s'ils doivent renouer avec eux. Ce problème ne nous regarde pas. Les Belges lui opposeront, quand ce ne serait que par- prudence, ta question préalable. *** Tous les .Belges sont à ..présent les mis ipour les autres des hommes qui >nt lutté, souffert, pleuré ensemble ; laincHi® que tous les Allemands sont pour les Belges des individus qui nous ont espionnés et bernés avant la guérite, rançonnés, ravagés, opprimés, bafoués après l'ï-n-vâsion. C'est comme tëtîi l'àuce que ce n'est pas autrement. Tous les discours du monde, même bëingues, n'y pourront rien changer. Oh ! chacun restera de 'sa croyance, de sa religion, de son parti •même si "vous voulez. Mais on tâchera de s'accorder entre soi. On s'est bien entendu pendant la guerre. Les Belges qu.i ne vont pas à lia messe ont pria l'habitude de penser cjjue ceux qui. fréq-uentent l'église ne sont ni moins intelligents, ni moins courageux, ni moins généreux que les autres ; les catholiques admettent qu'on peuit avoir perdu la foi sans perdre le sentiment de l'honneur ni le goût d'u sacrifice. Pour les uns et les autres, qu'elle expérience salutaire, quelle linor-ibliable leçon ! Ceux-là avaient besoin de voir agir la religion dans une catastrophe publique pour se rendre compte de la profondeur d'e ses sources et de sa bienfaisance sur les cimes. Ceux-ci auront fait une cure de liberté, les Prussiens, aidant, dont on neut dire, sans Tes froisser, qu'elle n'était peut-être pas superflue à plusieurs. Pour çfëson» dire la -plus difficile, la plus épineuse des questions qui noffs divisent, quel beau ter-n-ain d'entente 1 Au prix d'une commune bonne volonté, toutes les autres s'achemineront, vous verrez, vers une solution- .pareillement raisonnable. Dans tous les cas, •l'entreprise vaut la peine d'être tentée. Le relèvement de la Belgique dépend de son succès. Nous perdrions le bénéfice de notre courage, de nos malheurs et de notre gloire : si nous nous ^îongi-ais, au lendemain de ia paix, dans l'es querelles qui nous avaient affaiblis. Mais nous ne nous y replongerons pas. Belges" exilés sur H terre étrangère, hommes de bonne foi et de peu de claiv-rvjyonee, relisex dew, aux moments d'in- cerbLtudie, le récit de la visite q-ue firent, il y a quelques semaines, à l'archevêché de Malines, plusieurs labres penseurs notoires, remués en écoutant le cardinal d'une émo-1 tion patriotique qu'il est permis d'appeler : religieuse. Dieu- sait si nous avons épargné dans le temps quelques-uns die ces Messieurs 1 Eh bien, M. Bertrand aura notre suffrage demain', tel qu'i'l est., s'il veut continuer de travailler h la réconciliation nationale.*** Vouloir ressusciter ur*e internationale quelconque, c'est contrarier ce courant, et troubler une harmonie née des épreuves publiques ; c'est donner le pas aux intérêts d'une classe ou d'une catégorie de citoyens sur les intérêts de la nation ; c'est distraire •un certain nombre de Belges die la contemplation de la Patrie mutilée et sanglante ; c'est détourner au profit d'un peuple étranger et encore ennemi une partie de l'énergie nationale que le relèvement de notre pays exige tout entière. C'est pourquoi, même si ces tentatives- ne devaient pas profiter en fin die compte au .gouvernement du kaiser, qui voudrait se servir de la Sozial démocratie pour maquignonner une paix à bon marché, nous les combattrions de toutes nos forces. Quand la nation belge sera refaite, nous retournerons chacun, si cela nous plaît, à nos internationales particulières. D'ici là, restons Chez nous, et entre nous. Femand Neuray. Ce bon M. €rzberger... Il lui faut la Belgique à tout prix! Il ne faut pas nous lasser de faire admirer à mesure qu'elles se révèlent, les beautés de l'âme de M. Erzberger. Ce chef du contre n'a cessé depuis le début de la guerre de se distinguer par son acharnement tout spécial contre la Belgique. Le « Times » nous apprend un nouvel exploit du fameux député. Voici, en effet, la dépêche que le journal anglais a reçue de son correspondant à Rome, en date du 11 mai : « On confirme que le député allemand Erzberger a fait les offres annoncées hier, mais le correspondant de 1' « Idea nazio-nale » déclare que ces offres étaient accompagnées d'une demande tendant à ce que l'Italie reconnaisse l'occupation de la Belgique. Cette proposition a excité ici une grande colère. Il est impossible à un ministère italien quel qu'il soit de prendre en considération une telle demande. » Nous savons maintenant pourquoi M. Ez-berger assiégeait, ces jours-ci le Quirinal et le Vatican. Il s'agissait d'obtenir la reconnaissance de l'annexion de la Belgique à l'Allemagne, tout simplement. Rappelons donc une fois de plus les bel-pondait à nos reproches que M. Erzberger faisait jadis solennellement à la Belgique. Le 26 août 1913, le « Journal de Bruxelles » .publiait une interview où le député du centre déclarait, au milieu de bruyantes protestations d'amité : ii VOUS POUVEZ ÊTRE ABSOLUMENT » TRANQUILLE ET RASSURÉ EN BEL-» GIQUE QUANT AUX INTENTIONS DR .. L'ALLEMAGNE ET QUANT AUX ME-» SURES QU'ELLE A PRISES ET QU'ELLE » PRENDRA. » Le « Tijd » se faisant ces jours-ci le porte-parole des députés du centre allemand, répondait à nos reproches que M Erzburger avait parlé en homme politique ignorant des secrets militaires de son pays. On peut riposter à ce plaidoyer qu'au moment où il partait ainsi, M. Erzberger était rapporteur du budget de la guerre au Rei-chstag. C'est en cette -qualité qu'il faisait cette déclaration formelle. : n NI LE GOUVERNEMENT ALLEMAND, d NI LES AUTORITÉS MILITAIRES A AU-» CUN DEGRÉ, NI LES DÉLÉGUÉS DE » N'IMPORTE QUEL PARTI N'ONT JA-» MAIS FAIT ENTRER DANS LEURS d PLANS NI UNE AGRESSION CONTRE » LA BELGIQUE, NI UNE INFRACTION » QUELCONQUE AUX DEVOIRS QUE LES » TRAITÉS IMPOSENT A L'ALLEMAGNE » ENVERS ELLE. » C'est en août 1913 que M. Erzberger parlait ainsi. La préparation minutieuse et lointaine de l'invasion d'août 1914 ne fait doute pour personne et il serait bien étrange vraiment que douze mois auparavant le rapporteur du budget de la guerre au Rei-chstag n'en eût .pas le moindre soupçon. Mais supposons-le un instant pour faire plaisir au « Tijd ». Il reste que M. Erzberger a fait, en terminant son interview au n Journal de Bruxelles », cette autre déclaration : " En tout cas, celle-ci (la Belgique* PEUT I) TOUJOURS COMPTER SUF, LES SYM-» PATHIES FIDÈLES DES CATHOLI-» QUES ALLEMANDS ; elle peut toujours » compter SUR LE PARTI DU CENTRE » DU REICHSTAG POUR TRAVAILLER A » FAIRE RESPECTER les situations acqni-» ses et LES ENGAGEMENTS INTERNA-» TIONAUX. » Cet engagement ne laissait place à aucune échappatoire. On sait de quelle façon toute allemande M. Erzberger l'a tenu. Décidément ce chef du centre est digne de son empereur ! Espérons qu'à Rome tout le monde l'aura enfin compris... — ' 1 * L. , OISTIHGTH MÉDITÉES Le Roi vient d'attribuer diverses distinctions à plusieurs de nos officiers qui, depuis le début de la guerre, se sont particulièrement dévoués à l'approvisionnement de no-trearmée en munitions. On y trouvera avec plaisir parmi leurs noms celui du commandant Biaise, attaché au cabinet du ministre de la Guerre et qui, depuis l'arrivée de .VI. do Broqueville à ce département, a toujours été parmi ses plus actifs collaborateurs. Sont nommés : Officier de l'Ordre de Léopold : M. Delat-tre, directeur du service des explosifs. Chevaliers : le commandant Biaise, du gé-ni\ attaché au cabinet du ministre de la Guerre; le commandant Quintin, attaché au servies des obusiers lourds; Denys, du service des ingénieurs. Chevalier de l'Ordre de Léopold II : les ingénieurs Jamotte, Favt et Stevens. la lis il ifitÉ mus 1 lin n iil fiissiî dit M. Barlhou L'Alliance franco-belge, destinée principalement à seconder l'Œuvre de l'alimentation populaire de Bruxelles et à assister les Belges réfugiés en France, a donné mardi, sa quatrième matinée il l'Odéon, sous ta présidence du baron Guillaume, ministre plénipotentiaire de Belgique à Paris. M. Louis Bar-thou y a pris la parole. L'ancien président du conseil, résumant l'histoire de la neutralité garantie à la Belgique par les grandes puissances a rappelé ies déclarations faites en faveur de cette neutralité, le 29 avril 1913, dans une séance de la commission du budget du Reichstag par M. de Jagow, secrétaire d'Etat aux affaires étrangères, et par M. de Heeringen, ministre de la guerre. Il a rapproché de ces engagements formels, officiellement communiqués à la Belgique, les attentats abominables dont ce glorieux et malheureux pays a été la victime pour avoir tenu avec une loyauté héroïque la parole donnée. Les alliés, dont tout ce qui est humain dans l'humanité épouse déjà la cause, ont contracté envers la Belgique une dette de gratitude et d'honneur. L'heure du châtiment inflexible et impitoyable a comihencé à sonner pour le banditisme allemand, qui s'est mis en dehors du droit des gens et des lois de la guerre. Contre le peuple barbare, la haine est un devoir aussi sacré que l'nnion.Elle est une condition de la victoire comme elle sera le gage d'une paix durable. M. Louis Barthou, en raison de son deuil, s'est retiré après son allocution qui a produit une profonde impression, et qui a été très fréquemment applaudie. Le Cardinal Mercier serait malade ? Un télégramme d'Anvers, vid Rotterdam, au Daily Telegrapli, dit : « Le cardinal Mercier, qui a été très aï-recie pair la mort ue sa sœur, est serieuse-mont malade. » Noms espérons que des nouvelles plus prédises calmeront bientôt les appréhensions que fait naître cette dépêche. Dieu conserve S notre patrie le pasteur que le monde civilisé tout entier a appris à aimer et à admirer comme tous les. Belges. LES FAITS DU «JOUR Il devient extrêmement difficile de dire la vérité sur ce qui se passe à Rome. Le déchaînement des passions au sujet de la participation de VItalie à la guerre est au va.wxus-me. A des intrigues de couloirs , f "répondent des manifestai i V i ~ > i M. f i Certains journaux italiens, tels le b'ecoio, rapprochent de cet article les visites au Vatican de M. Erzberger qui passe pour être oliarqé de propositions autrichiennes et ils en induisent que rOsœrvatore doit être au courant de ces propositions et qu'il s'efforce de préparer ses quelques lecteurs à les trouver acceptables. \ : ! ! \ • i , t ! ' " [ i i i L'ECHEC ALLEMAND' EN FLANDRE L'ennemi repoussé à l'Est d'Ypres COMMUNIQUÉ DU MARÉCHAL FRENCH Londres, 12 roaii. — Le communiqué du maréchal French dit : « Hier soir, à l'est d'Ypres, nous avons repoussé une nouvelle attaque allemande au sud de la route die Menin; c'est la troisième défaite grave éprouvée par les Allemands dans cette région. » le recit du « temoin oculaire » Le u témoin oculaire » attaché à l'état-ma-jor britannique raconte les combats qui ont été livrés samedi et dimanche à l'est et au nord-est d'Ypres. La bataillé a commencé le samedi matin de bonne heure, par une violente canonnade, suivie d'une attaque menée en grande force par les Allemands, qui percèrent la ligne britannique en plusieurs points, notamment autour de Vrezenberg. Les Allemands atteignirent môme Wie'ltje (3 kilomètres d'Y'pres). Bien que des contre-attaques eussent été aussitôt organisées, l'infanterie allemande revenait sans cesse à la charge. Le combat se poursuivit toute la nuit avec une furie toujours croissante et la ligne de front allait sans cesse flottant. Dimanche, vers 1 heure du matin1, les Anglais délogèrent les Allemands de Wielt-je par une charge à la baïonnette, qui laissa sur le sol des rues un véritable tapis de cadavres allemands. Au lever du jour, il y eut une accalmie, mais elle fut de courte durée. La bataille atteignit son paroxysme dans l'après-midi, où, sous le couvert d'une violente canonnade, les Allemands livrèrent à l'est du saillant cinq assauts consécutifs. l'aciiarnèment de l'ennemi Les Allemands combattent littéralement pouice par pouce et sont d&espérémeot encouragés par leurs officiers, qui leur font aiccroire que la chute d'Ypres signifie la prise dç Calais et la fin victorieuse des luttes dans les Flandres. De nouveaux renforts sont amenés en Sïïî® W* r-r le» .AMemaods. Les 94° et régiments, atns.1 que ûes connngeoi.a hongrois, ont quitté Gand pour la lig|ne de feu. —o— les pertes allemandes Des gens arrivant de Bruges et qui méritent toute créance me disent — télégraphie-t-on au u Petit Journal u — que depuis une quinzaine de jours le nombre de b'essés arrivés à Bruges est terrifiant. En outre les trains de blessés qui transitent se suivent sans interruption, plusieurs de ces trains sont fermés^t ne contiennent que des cadavres.Les Allemands observent le plus grand secret sur ces transports, qu'ils effectuent de nuit et d'où tous les éléments civils sont éçartés avec soin. Les soldats eux-mêmes disent que leurs pertes ont été épouvantables, surtout celles de samedi et dimanche 1" et 2 mai. —o— ce que dit un critique militaire allemand Dans le n Berliner Tageblatt », le major Morath écrit : « La bataille d'Ypres constitue une guerre i de positions sans exemples. Par les armes i terribles dont il est fait usage, par la tension des forces, par la proximité des lignes de combat (30 à 500 mètres) et par le nombre des victimes, l'histoire do la guerre n'a jamais rien vu de semblable. L'armée qui sortira victorieuse de cette épreuve aura remporté le plus grand succès de tous les temps. » ——o— SUR LE FRONT BELGE trente deux cadavres allemands dans une seule tranchee Repoussés à Ypres par les troupes britanniques, lies Allemands ont voulu faire une diversion en attaquant le front belge vers Dixmude. On sait que nous leur avons infligé une défaite et que nos troupes ont môme passé sur la rive droite die l'Yser. A propos de ces rades combats de l'Yser et (te l'Yperlée, voici une lettre que publie 'Sa Métropole : u ...Les journaux ont dû vous apprendre ce qui s'est passé ici. Je vous prie de croire, et je pense que je vous convaincrai sans peine, que cela a chauffé ferme et dur, comme mou» disons. » J'ai bien reçu, votre paquet de tabac, qui m'a fait bien plaisir, car j'étais justement . aux tranchées, et on me l'a fait parvenir là avec les vivres. Ce fut urne heureuse diver-siiion. après, la fumée.des obusi asphyxiants prussiens. Cette odeur se répand dans tout ce que vous possédez. Vos vêlements en sont, imprégnés et jusqu'à votre pain et votre beurre sentent cette peste. C'est tout simpilement dégoûtant ! PeumielteJz-moi ce qualificatif, je n'en trouve pas de plus juste pour exprimer .mon indfgnation devant de tells procédés. Voilà bien la bravoure et le courage prussiens, n'est-ce pas ? » Austsii lorsqu'ils nous ont attaqués, croyant trouver la place vide, ils ont trouvé des soldats pleins de rage. Ce fut un effrayant m'asisacre. Ils voulaient passer à Steenstraete en colonne par six. Nos mitrailleuses les ont bien reçus ! Ils sont tombés en rangs. J'ai vu une tranchée qu'ils lavaient ébauchée, où ils. étaient couchés à 31 hommes en morceaux ; c'était le produit d'un obus de 75 français. (C'était devant. Li-zeme.)Les .rr.o.rts appartenaient aux 210° et 209° régiments d'infanterie prussienne, en .'garnison â Stettin. J'ai vu cela sur les cadavres. C'étaient de jeunes gamins de dix-, îiéffit ans tout au plus, qui. sont venus là se faire hacher. » — On annonce la mort, à l'fts» de 79 ans, «ta. fameux député vendéen de Baudry d'As-son.— M. Saint-René Tailliandicr, ancien ministre de France au Maroc, vient de s'engager pour la durée de la guerre. Il a 62 ans. HONNEUR_A NOS ALLIES Le roi Albert, voulant reconnaître les services rendu» par Ites officiers des armées aiJIiéies, vient d'accorder les distinctions suivantes : GranéL cordon de l'Ordre de Léoptold. : M. Miltenaiod, ministre d!e la guerre de F rance ; Larel Kitchener de Karthoum, ministre de lia guerre de S. M. George V ; Lie général Focb, commandant en chef des anmées du Nord1, et le mai<échal de 1'armjée aingKadse Frendh. Grand officier de l'Ordre de Léopold : Le général Belin, ancien, major général ; Le directeur die l'artffieiie Baquet ; le g!é-nérail Pelé, du. grand quartier général ; les aides majors généraux Nuidant ot Heltat. Commandeur de l'Ordre de Léopold : M. Schneider, directeur des Etablissements Sohneiiidler. Commandeurs de la Couronne : Lies colonels Hallier, Renaud, Remond, Veygand, Dupont, Pont ; Raguenau, aide-major général du grand' quartier général ; colonel Barthelemi ; lieutenant-colonel Se-liigmann.Officiers de l'Ordre de Léopold : Les iieutenats-coloniels Dupiuis, Poindron, Watech, Dufieux, Rampont, Gaaraelin^ Simon, ManigHi, Bel ; Le capitaine Lau.rens ; M. Fournier, directeur .adjoint dles .usines Schneider. Officiers de l'Ordre de la Couronne : Le oommanidiant Rairès; de Gabert, Meyer, Jatiffiet, Weruing, Gomez, Desticker ; M.Ober-hauser, directeur des Ateliers du Gremsot. Chevaliers de l'Ordre de Léopold : Les capitaines Peffliioot, Blanc, Millier, Moimam, Thouizellier, Riquin, Foumier et le lieutenant Fa ter. NOS MINISTRESJN MISSION M. Segers, ministre des- Chemins de fer, a parlé mercredi à Dax devant un auditoire de huit cents réfugiés belges. Les auditeurs l'acclamèrenit longuement et l'attendirent à la sortie du Casino où plusieurs s'entretinrent avec lui. M. Segers quitta le Casino esoorfé de nambrèux Belges acclamant la Belgique et son gouvernement. —o—■ M.. Go.»-ton A'n TSrînjTvt. YYtiÎTllC F 1 O Tll C3_ tica, se trouvant, jeiudli, die passage à Oer-mont-Ferramdi, a visité les réfugiés belges installés .dans la région métallurgique et minière db Montkiçon, — presque tous originaires de Molïnes, Alost et Termômte, et qui ont trouvé de l'ouvrage là-bas. Le ministre les. a harangués et a pu constater une fois de plus l'excellent esprit qui anime tous nos compatriotes, leur confiance absolue dans rimiéluotaible victoire et leur espoir du prochain retour au pays. 'M. Carton de Wiiart est parti pour Lyon, où il donnera une conférence à l'Université, puis visitera la région industrielle de Saint-Etienne où se trouvent plusieurs millier» de réfugiés belges. DERNIÈRE HEURE Gommiïrjiquê oîisieî frasçais Paris, 14 mai, 14 h. 45. La pluie tombe sans arrêt depuis hier malin. Nous avons enlevé, malgré le terrain difficile et glissant, plusieurs tranchées allemandes au SUD-OUEST DE SOUCHEZ et maintenu sur le resie du front LOOS-ARRAS tcus nos gains des journées précédentes. Dans la VALLEE DE L'AISNE nous avons détruit quatre blockhaus allemands et rasé plusieurs tranchées. les combats autour d'ïpres Amsterdam, 13 mai. — On mande de l'Ecluse au n Telegraaf » que la canonnade autour d'Ypres a augmenté de violence 'e soir, et qu'elle a continué toute la nuit jusqu'au matin. Des aviateurs alliés ont survolé de nouveau les positions allemandes sur la cûte belge, et ont jeté plusieurs bombes. a la frontiere belge Amsterdam, 14 mai.— On mande de Neer-pelt que plusieurs ponts ont été détruits sur le canal longeant la frontière de Belgique, pour faciliter le contrôle du trafic à la frontière.la colere du peuple anglais contre les allemands Londres, li mai. — Malgré les renforts de police, les désordres ont continué tard dans la soirée. De nombreux blessés, atteints par des projectiles ou par les charges de la police, sont entrés dans les hôpitaux. Les pompiers ont dû éteindre sept incendies.Les émeutiers ont commis de grands dégâts. Peu de boutiques allemandes ont été épargnées. On remarquait l'acharnement particulier des femmes, dont bon nombre furent blessées . Do nombreux Allemands et Germano-Américains arrivent à l'ambassade des Etats-Unis, demandant protection. Certains voulaient quitter immédiatement l'Angleterre.DOC-— la defaite allemande dans le sud africain Windhock, 11 mai. — Les forces allemandes se sont retirées vers le Nord. ———bb—»a«———an—a—^ La vie â Bruxelles LA foi de la capitale dans l'avenir. — LA belle humeur et LH patriotisme des bruxellois. S'il est des gens qui doutent encore de I admirable état d'esprit des Bruxellois après bientôt neuf mois d'occupation allemande, qu ils lisent ces extraits d'une lettre qui vient de nous parvenir de Bruxelles. Ils y constateront que pas un instant la belle humeur traditionnelle de nos concitoyens ne les a abandonnés, qu'ils ont gardé tous leurs espoirs et toute leur verve et que leur mépris pour les occupants de l'heure se traduit par des manifestations quotidiennes de la _ vieille zwanze brabançonne, comme aussi ils savent affirmer leur patriotisme ar-dent pour les rares jeunes gens en âge de mie ^ PayS qUi n'°nt paS rej°int l ar" « Ici, dit notre ami, nous sommes faits 4 la situation; vie monotone, et triste, surtout le soir, où cela devient sinistre. Pendant Io jour, d'ans les. rues, dans les magasins, les cafés, il y a bien un peu de monde, mais le soir !... Plusieurs- maisons prussiennes se sont déjà ouvertes, il y a maintenant un « Kaiserhoff » derrière la Bourse, rue du Midi; un « Hohenzollern », à côté des anciens bureaux de la a Gazette », Montagne-aux-Herbes-Potagères; un « Ait-Berlin », à la Monnaie,près des Mille Colonnes; un « Deufe sche Uniform Schneiderio », au premief étage du Weinstube, place de Brouckère, el un marchand d'équipements militaires, rue de Loxum, à côté de l'armurier Des affiches officielles sont placardées à' tous les coins de rues, et si les lecteurs forment groupe c'est bien moins pour connaître des nouvelles — auxquelles personne na croit — que pour y. chercher matière ù plaï< santenes. La garnison passe, on ne voit paa les soldats : un régiment, même musique en tête, n attire pas le regard ! On ne voit rien, on n'entend rien — et cela produit plus d'effet que toutes les manifestations. Plus d'autres autos par les rues que les autos militaires et nos vieux fiacres, avec le3 mêmes vieux cochers et les mêmes vieux chevaux de notre jeunesse — voilà l'aspect de la ville. Notre vieil esprit bruxellois, faut-il vous la: dire, ne perd jamais ses droits. Le sport du jour consiste à zwanzer les Prussiens et c'est chose facile pour un « Brusseleer ! »... Voit-on un soldat, porteur d'un paauet ou doit être au Midi; mais si l'on veut faire rire la galerie, on prend un petit air paternel et obligeant en le regardant; le soldat s'approche, on soulève poliment son chapeau. Le Prussien a confiance et demande soif renseignement; on feint la plus grande bonne volonté, en opinant de la tête; il s'explique et,lorsque des passants intrigués sonfc enfin rassemblés, on quitte le sujet en lut disant bien haut : « Die weis ïch nicht. ich bin von Leuven ». Tout le monde s'en va aussitôt et l'Aile* mand reste seul — avec son air bête. Ce n est pas très fin, je l'admets, mais les occasions de rire sont rares et nous devons rire, c est dans notre caractère.Notre bon maïeur Max n'a d'ailleurs jamais fait autre chose que zwanzer les Allemands, mais il l'a fait froidement et officiellement. Pour tous ici, c est un martyr qui personnifiait admirablement le Bruxellois. Le parc de Braxelles est transformé en piste d entraînement pour les chevaux des officiers; on y a construit des baraquements pour automobiles dans la partie longeant la rue de la Loi. On y joue au football,et il sert de plaine d'exercice et même de champ de tir ! Une demoiselle de magasin de chez Schlobach.le fourreur de la rue Royale, près de la Montagne-du-Parc, a été atteinte d'un coup de feu au cours d'un de ces exercices de tir. Le fait a été connu du gouvernement général et ils n'ont même pas daigné s'excuser.La Chambre est occupée par ses messieurs. J'ai essayé dernièrement de m'y introduire sous un prétexte quelconque, " afin de voir ce qui s'y passait. On m'a mis très împolimenj dehors... » Au Sénat, dernièrement, il y a eu une séance des intellectuels de la haute Kultur, à en croire un journal illustré qui paraît ici et dont je conserve pieusement le numéro. Tu constateras combien tout est bouleversé. Les deux beaux grands vases de Chine, qui étaient placés dans le fumoir do chaque côté de la cheminée, ont disparu. Encore un scherreweg à l'actif de la grande Allemagne t. A la Monnaie, il y a eu un concert donné par un orchestre de Cologne et qui a remporté un grand succès d'abstenHon la part des braves Bruxellois, sauf trois ou quatre lâches,dont nous avons noté soigneusement les noms.... pour plus lard. I.es rues étaient barrées jusqu'à hauteur du Passage. Les dames qui s'y rendaient portaient des toilettes merveilleuses et ont eu un succès épatant, elles lançaient probablement les modes de Oberdorf ou de Strassbach !!!... On ne peut plus ni chanter ni jouer 1» ii Marseillaise ». Le Cinéma Américain do la place de Brouckère avait imaginé do la remplacer par la « Muette de Portici », exécutée entre chaque film.L'établissement allait faire fortune, le public chantait â .pleine gorge « Amour sacré de la. Patrie » ét bissait, on faisait des ovations aux musiciens. Résultat: l'établissement a été fermé pour huit jours. Je pourrais t'en raconter bien d'autres, mais je devrais entrer dans des détails qui pourraient m'attirer les foudres de l'occupant; personnellement cela m'est égal, car c'est maintenant un bien grand honneur d'aller à Saint-Gilles, ceux qui en sont sortis semblent entourés d'une auréole de gloire ! C'est un endroit très bien fréquenté d'ail» leurs depuis que les Allemands vous y en. voient.; la société y est olus choisie qu'anté-rieuremnt au Cercle Artistique ! Seulement comme ma présence est indispensable auprès de notre vieille et courageuse mère, je préfère m'abstenir, pour éviter des larmes. Les vivres deviennent assez chers, lai viande surtout, et on dit que bientôt nous devrons serrer la boucle; soit, on s'y fera, Seul, notre bon vieux faro n'a pas subi do majoration do prix — le lambic est pour les millionnaires ! — Aussi tout le monde est redevenu farocrate, la consommation n'en a jamais été aussi considérable. 11 n'est pas ' étonnant de rencontrer ces « Messieurs du Quartier-Léopold » dans nos vieux estaminets, où ils n'avaient certainement jamais mis le pied avant la guerre. Ce sont les seuls

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