Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique

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25 november 1914
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s.n. 1914, 25 November. Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique. Geraadpleegd op 01 juli 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/bn9x05z88s/
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LE XX SIECLE PRIX DE L'ABONNEMENT 3 Francs par mois •(à envoyer par mandat postal) Envoyer les demandes à I ; A D M1N1ST H A ' T Kl J M i. r JO U U N A L i!8 ter., m ùa 1; Bc.:i"iî — LE HAT..E Directeur : FERNAND NEURAY PUBLICITE i':îtitiî corkespoxsja.xce g «><.** 3 ilnnicm o.bo Liftiio S9i{>|»léni(>iitiiii*e ... O.Sïy"' A ii u onces diverses à forfait. Adresser les annonces ;! I / AI ) M1M ST R AT Kl j II d u .10 U RN A L 28 ter rue de la Bourse — LE HAVRE . Téléphone n 1405 I Quotidien belge paraissant au Havre PACIFIQUES OU PACIFISTES f u L'inclôpendaiice Iiolge » a pris pour son collaborateur, M. le sénateur La- li fontaine, pacifiste invétéré, et pour elle- v même, l'article publié récemment dans, c ce journal par notre ami P. Crokaert, c sur « Les Illusionnés du Pacifisme ». e Il était pour quelques autres aussi. 1 Mais puisque notre confrère « vult ca-pere, c&piat ». f Peut-être avons-nous pourtant à re- c guetter d'avoir été moins bien compris j qu'entendus. s « L'Indépendance » nous prêle de luti-1 t ner le Pacifisme par amour de « l'auto- ( cratie » et méfiance de la « démocratie réelle ». 1 Grands mots que tout cela, et telle- ( ment, larges et vagues que, vraiment, j il est impossible d'en discuter tels quels, ) « L'Indépendance se proclame paci- < liste, adversaire de l'autocratie militariste, adepte de la démocralie organisée. < Eh bien ! nous aussi. Nous en disons au- ; tant pour notre compte. Mais qu'est-ce que signifie : « pacifisme, démocratie » ? Il faudrait s'être accordés, au préalable, sur le sens des termes. « L'Indépen- , dance » et nous, cela est clair, nous ne les entendons pas de la même manière. Mais « l'Indépendance » elle-même con- , fesse, sans s'expliquer là-dessus, qu'elle « ne conçoit pas le pacifisme exactement comme M. Lafontaine ». Alors ? Nous usons, vis-à-vis d'elle, de la même liberté dont elle use vis-à-vis de son collaborateur : le 0 XX0 Siècle » ne conçoit pas le pacifisme, ni la démocratie exactement comme « l'Indépendance ». Voilà ! Cela ne prouve pas encore que nous soyons, moins que quiconque, amis de la paix, du peuple et de la liberté.Notre envie n'était point .d'engager une polémique sur le Pacifisme. Nous ne voulions que marquer nos positions respectives et. couper court à la reprisé d'une campagne de presse qui nous paraissait fâcheusement se relier à la politique du désarmement systématique, immédiat et absolu, défendue naguère par certains entrepreneurs d'idéologie, de concert avec certains artisans de surenchère électorale. Cette campagne, les Belges chassés par l'occupation allemande croient, qu'on ferait mieux, à tous points de vue, de la réserver pour l'année qui suivra celle de la libération du territoire national.Hélas ! ce n'est point par des moyens empruntés aux arsenaux du Pacifisme que ce grand et impérieux dessein pourra être réalisé. Les rêveurs humanitaires qui occupent leurs loisirs d'exil à augu- ' rer pour l'avenir le désarmement universel, devraient bien, il nous semble, attendre, pour reprendre la parole en pu-1 blio, que la formidable voix du canon ait, à défaut de leur éloquence impuis- ; santé, converti à l'idée de la retraite les ; hordes bardares qui ont si traitreuse- j ment assailli et meurtri.si cruellement notre patrie. De savoir ce que l'on fera ensuite, n-sque la Belgique sera délivrée de l'en-ahisseur, ce sera à examiner plus lard, liez soi, entre soi, à tranquillité recon-uise et tête reposée, à la lumière des nseignemenls du passé et suivant l'as-ieet des conjonctures d'alors. Si l'on pouvait, en cette sorte (fat-aire, déterminer d'avance sa ligne de onduité d'après dés considérations de ;ure théorie, tout le monde, assurément, erait pacifiste et démocrate, sans autres estriclions que celles qu'impose la logi-|ue de l'idéal. Mais le gouvernement des Etats n'est >as une question de métaphysique so-;iale. C'est, surtout, une question de )ratique et de fait ; autrement dit, su-lordonnée aux circonstances de temps, le lieu et de personnes. Le devoir, en toute hypothèse, est l'être « pacifiques ». Mais il peut être lussi — et probablement sera-t-il dans îotre cas particulier — de n'être point < pacifistes », ni au sens du sénateur La-onlaine, ni même au sens de « l'tndé-lendance ». Celle-ci, en led'fet, sait;elle bien ce ju'elte veut? « Le Pacifisme, écrit-elle, :st l'idéal humain pour lequel il faut lut-,er sans désarmer et en possédant des ;anons de 420... » « Sans désarmer : vous entendez ?... Eh bien, oui, c'est cela ; ou plutôt, c'est l'inverse : « d'abord » être armés et posséder des canons de 420 aussi longtemps que le voisin en agira ainsi, et, « après seulement », être pacifistes. Voilà le vraie formule. En d'autres termes u Ami de la paix,.tant qu'on veut, mais, l'abord, se tenir prêt à la défendre victorieusement, les armes à la main, à toutf île rte ». De même pour la démocratie : d'aborc la sécurité absolue de l'intérêt général après seulement, l'expansion des libertés et intérêts individuels. Certes, nous aussi, nous souhaite rions que cotte gu-erre fût la dernièn des guerres et que le régime de demair fût celui de la plus large liberté. Mai; l'expérience a établi une règle indiscu table : à savoir, quant à la fin de ton t< guerre, que c'est d'après les disposition: de nos voisins indépendants que noiïl devons seulement en décider, non d'à près nos propres intentions ; et quant i la liberté, qu'elle a pour mesure néces saire le degré d'éducation politique di ceux qui aspirent à en jouir. Au bref, d'après nous, le Pacifisrm est, en politique internationale, un luxi permis' seulement aux états fort-s, 1; Paix, une conquête journalière de leu vigilance — tout-comme, en politique in térieune, la Démocratie est- le délasse nient approprié des nations Saines e la Liberté, l'un des fruits naturels de leu amour de l'ordre. Sur quoi nous clôturons la contro verse. Fernand PASSELECQ. k Exposition d'art belge de Venise irait à Londres M. Jules Destrée, député de Charleroi, est actuellement en Italie, où il participe à la vaillante campagne probelge menée dans ce pays par plusieurs de nos compatriotes, notamment par MM. les députés Lorand et Mélo t. Mais M. Destrée s'occupe aussi de réaliser divers projets de nature à rapprocher les élites des nations britannique et belge, notamment du projet d'une exposition des peintres!- -et sculpteurs belges à Londres. On sait que l'art belge a été particulièrement bien représenté à Venise, dans une de ces expositions dont cette ville magnifique a|me à parer ses jardins publics. 11 y avait là des sculptures de Victor Rousseau, de E. Rom-baux, de Rik Wouters ; des médailles de Bonnetain ; des tableaux de Laërmans, de Baertsoen, de Delaunois, d'Ensor et de Van Rysselberghe, et aussi des Wallons Frédéric, Donna.y et Rassen-fosse, des eaux-fortes de Meunier et de de Bruyeker, toutes les tendances et toutes les écoles, un choix parmi notre art le plus récent. L'exposition vient de se terminer et M. Destrée examine la, possibilité de son transport à Londres. Souhaitons-lui qu'il réussisse pleinement dans cette belle entreprise. A~NOS ABONNÉS Les personnes qui se sont abonnées-au « XX" Siècle », édition du Havre, et qui n'ont pas encore acquitté le prix de leur j abonnement (3 fr. par mois, 9 fr. pour trois mois) sont priées de nous l'envoyer dans les trois jours, par mandat postal et, éven- 1 tuellement, de régler aussi leur abonne- < ment peur décembre. Cette précaution leur épargnera des frais 1 de recouvrement assez considérables et une f linffî-ïmmiftmnlii ir1'" ri" -vyf Si* ' Nos lissions à lEtraiipr -M. Yandervelde est en Angleterre où, di F (t Indépendance Belge », il va s'-occupei d'une façon générale de tous les Belles réfugiés en Grande-Bretagne, et notammcni des soldats blessés ou autres. Il fera aussi de la propagande pour que tous les jeunes gens de 19 à 30 ans s'enrôlent et accomplissent leur devoir envers ic" pays. M. Yandervelde commencera bientôt Sci tournée de propagande dans les principaux centres die l'Angleterre, afin de remplir cette double tâche patriotique. Que tous ceux qui auraient une commu nication à faire à l'honorable ministre d'Etat pendant sa tournée en Angleterre l'adressent soit ù M. de Cartier de Marchien-ne, ministre de Belgique en Chine, 10, Fins-burg Square (London Wall), soit à M. Pierre Graux:, Wounded Allies, Relief Committee. au Grand Hôtel, Trafajgar Square, Londres —)o(— M. Vaxweiler, qui, ainsi que nous l'avons annoncé, est parti pour la Suisse, est accompagné, non seulement de M. René Marcq, professeur à l'Uiversité- de Bruxelles, mais î.ussi de M. Steyaert, avocat et juge de paix suppléant à Gand. D'autre part, M. A. Gerlache, l'explorateur connu, dont no 141s avons annoncé le dé-iart, se rend! au Danemark et en Norvège )ù il compte de nombreuses relations et où 1 est membre de nombreuses sociétés géographiques. M. de Gerlache y rétablira la mérité sur les faits de Belgique, trop odieusement travestis par les émissaires aliénants. < Ajoutons que M. Georges Lorand, qui dent die faire par l'Italie une vigoureuse campagne de meetings, partira bientôt pour a Bulgarie, où il ne sera pas inutile de if air? a lumière sur de nombreux faits travestis >ar les Prussiens. M. Lorand compte dans 3 royaume du Roi T^'i^nnd de vieilles re- Le Roi au Front Nos recrues et nos soldats I ne interview avec M. le Ministre Poullet M. Pouïlel, ministre des Sciences et Arts, s'est rendu, cette semaine, au quyit'/'i général belge, où il a été reçu par te roi Ai- ç bert. ]• 1 / Nous avons rencontré, ce matin, l'honora- r ble ministre, qui rentrait précisément au 1 Havre. 1 — C'est par un temps terrible, nous a-t-il \ dit, que nous sommes arrivés à la côte, su- | bissant la pluie, la neige, le vent, puis la £ gelée, qui avait, produit un verglas tel que j l'auto pivotait sur place. i — Et la santé du roi, Moiîsieur le Minis- ( tre ? 1 ' f — Excellente. Jamais le souverain 11e ( s'est mieux porté. Son calme admirable, ses i préoccupations, quant à. l'organisation intérieure du pays, quant aux moindres détails ' — tout, cela "au milieu du bruit des batail- ! les, des ordres à donner aux états-majors — montre sa quiétude absolue quant à l'avenir et sont le garant le plus sûr de la confiance que tous doivent avoir et'ne cesser de nourrir. En revenant, j'ai eu l'occasion de visiter le camp belge de-.., où sont de nombreuses réserves. J'en ai emporté la meilleure impression. Nos jeunes soldats s'exercent avec un cnlrnin magnifique ; leur bonne humeur, leur ardeur sont remarquables. Le maire de... et le commandant français apportent aux excellents officiers qui entraînent nos hommes un concours dévoué et que nous 11e saurions assez reconnaître. J'ai eu également, l'occasion de visiter, <\ Calais, les quatre ambulances belges qui y ont été organisées : celle remarquablement installée que dirige le docteur De Page, conseiller communal de Bruxelles, le chirurgien réputé ; celle des sœurs Franciscaines ; celle, superbe vraiment, due à l'Union des Femmes de France ; celle, enfin, du pensionnat de Saint-Pierre. > L'état moral de nos blessés oui sont actuellement soignés est parfait. Tous n'ont qu'un souci : guérir très vite pour pouvoir, ■ sans retard, retourner au front. — Mais vous avez vu nos soldats en allant au quartier général, Monsieur le Ministre. Commuent "supportent-ils ce temps exécrable ? —• J'ai été embrasser mon fils, qui, avec son ami, le fils de mon collègue Berrver, fait partie d'une batterie d'nrJill-erie l*:-:r-dc. .J'ai vu nos soldats pleins d'entrain, sup-; portant les intelftpéries avec une indifféren-ce magnifique, un stoïcisme déconcertant. Et cependant, il en est tombé, de la neige ! A Calais, la. digue en était couverte, et pourtant les habitants n'en avaient phis vu ' — coïncidence curieuse — depuis 1870 ! 1 : Les Socialistes et la Guerre Les socialistes Scandinaves (Suéde, Nor-1 vège, Danemark) ont convoqué, à Copenhague, pour le 6 décembre, une conférence 4 chargée d'examiner la situation du Bureau socialiste international. On sait que ce Bureau est établi à Bruxelles et que le député » belge Camille Huysmans en est le secrétaire général. Mais, sous la pression des ' socialistes allemands, il a été question de 1 transplanter le bureau socialiste. La Suisse avait été invitée à y prendre part aussi ; parce que c'est d'elle qu'était partie l'initiative de la Conférence de Lu-gano. Mais l'Italie ayant fait savoir qu'il t fallait s'en tenir aux décisions prises au • cours de cette réunion, en d'autres termes que le Parti socialiste suisse devait organiser « chez lui » ce Bureau « provisoire » de renseignements et d'intermédiaires entre Tes sections internationales, le Comité directeur du Parti a décidé de ne pas envoyer de délégation à Copenhague. En ce moment, et conformément aussi aux décisions de la Conférence de Luga-no, la Suisse travaille à l'organisation d'une conférence des Partis socialistes des pays <c neutres ». Outre ce projet de conférence à Copenhague., il v a eu, en Suisse, une requête adressée par les conseillers nationaux socialistes Grenlich et consorts au Conseil ! Fédéral, pour prier celui-ci de sonder les autres Etats neutres, en vue d'exercer une action en faveur de la paix ; mais le Conseil Fédéral a donné à entendre qu'il considère toute tentative de ce genre comme prématurée. D'autre part, en Wurtemberg, une scission s'est produite entre socialistes. Un petit groupe blâme la guerre et déclare crue la social-démocratie devra être tenue r>oui-responsable rHi sang versé par le prolétariat allemand. Mais ce petit groupe vient d'être « défénestré » par les socialistes belliqueux oui se sont emoarés du: journal « Tagwacht », qui est l'organe officiel du parti. Une merveille d'art ogival détruite L'I-Iôtel de Ville et les Halles d'Ypres ont été saccagés par les obus allemands. Après Louvain Dinant, Aerschot, Termonde, Matines, Dixmiiide, Nieupoii, Tirlémont et Visé, il nianaua.it quelque chose à la collection de forfaits commis par les « kaiseiiicks » à travers notre pauvre Belgique. Ypres avait gardé ses anciennes façades 1 en bois, décorées de sculptures, et qui leur < faisaient une parure si,charmante. Les do- l minant toutes, les Halles présentaient le caractère imposant dont nos ancêtres 1 avaient su doter les édifices communaux 1 des villes du moyen âge. C'est. Baudouin, de Constantinople, oui ' posa la nremière pierre de cet édifice, dont ( nous étions tous justement fiers, en l'an 1 1200. La construction de cette merveille t ogivale fut achevée en 1304. ' Et 11 'Hôtel de 'Ville, le beffroi, l'église 1 | Saint-Martin, classés parmi les plus beaux 1 spécimens de l'art romain ogival, tout cela 1 |: ' Leurs Mensonges 1 LE CHOLERA A PARIS ? (De notre correspondant particulier) Paris, le 20 novembre. 1914. J'avais bien lu dans les journaux fran-ais que, pour expliquer leur retraite, les allemands invoquaient l'état sanitaire de Lotre capitale. S'ils avaient renoncé à leur uarche sur Paris, c'est que le choléra y. égnait en maître, faisant d'innombrables ictimes. J'avoue que j'étais resté sceptique. L'a-jence Wolff, elle-même ;ne pouvait avoir ^ iropagé une aussi grossière invention. 11 l'y a pas que des Français à Paris ; on y t :ompte encore plusieurs milliers de Suisses, d'Italiens, de Hollandais, d'Améri-:ains, etc. Tous les grands journaux des >ays neutres y ont des correspondants. £st-ce que ces journaux ne pénètrent pas m Allemagne comme ils entrent en France, où tout le monde peut les acheter sur es boulevards ? Pourquoi ne pas achever ma confession ? F estimais que nos journaux, en prêtant iux dirigeants de l'Allemagne des fantaisies aussi risquées, et aux dirigés une cré-iulité aussi stupide, allaient à rencontre, [ion seulement de la vérité, mais du véritable intérêt national. Pourquoi, pensais-je, leurrer notre opinion publique, lui laisser croire que l'opinion allemande est trompée à ce point, et que sa déception pourrait bien se changer en fureur lorsqu'elle s'apercevra qu'elle a été mystifiée ? Eh bien ! j'avais tort, tout à fait tort. J'en ai entre les mains la preuve indéniable, Cette preuve, je ne la cherchais point; elle m'est arrivée par la poste, voici dans quelles circonstances : J'ai comme hôtes deux parents belges qui ont fui devant l'invasion teutonne. Pour obtenir des nouvelles de leurs proches, restés a Verviers, ils se sont adressés à un de leurs amis de Tilburg. Ce brave Hollandais s'est empressé de leur rendre le service demandé. Sa lettre se termine ainsi : <( Les Allemands renoncent à aller à Paris, à cause du choléra, affirment-ils ! Dites-moi franchement combien de cas il y a eu. » Je cite textuellement. Notez que ce correspondant hollandais est un ami de la France, qu'il habite une ville de plus de 50.000 habitants où il occupe une situation importante, qu'il parle trois langues : le français, le hollandais et l'allemand. Sans doute, comme le ton de sa lettre l'indique, il soupçonne les Allemands de bluffer ; mais il paraît bien convaincu que leurs affirmations s'appuient sur une apparence de vérité. Pour lui, le choléra n'est que le prétexte de la retraite allemande ; mais il ne doute pas qu'il y ait. des cas de choléra à Paris. Mes Belges ont répondu : « Il n'y a pas d'autre choléra en France que les Boches, et cette épidémie s'est arrêtée à 50 kilomètres de Paris ; elle en est, aujourd'hui, fort loin. Faut-il considérer comme des cas de choléra les prisonniers allemands qui ont traversé Paris ? Peut-être, puisqu'on a refusé de nous les laisser voir. Mais ce choléra n'est pas contagieux. » La conclusion de cette histoire est que, non seulement les Allemands trompent cyniquement leur opinion publique, mais aussi que leurs mensonges trouvent quelque crédit dans les pays neutres. Pourquoi ? Est-ce parce que nous dédaignons de répondre aux insanités germaniques ? Ce serait un tort. Il faut toujours tenir compte de la crédulité humaine. Je crois que les gouvernements alliés commencent à le comprendre. A. Virey. La Fabrique des Zeppelins bombardée par des Aviateurs anglais Deux avions au-dessus de Friedrichshafen Le Petit Parisien publie une dépêche de souire® italienne annonçant que, samedi, à une heure de raiprès-mkh, deux avions anglais1 ont survolé Friédrâhshafen (lac de Constance) et. tenté de détruire l'usine de ' construction ides Zeppelins. L'11-n dtes aviateurs aurait éité abattu et grièvement blessé-. L'autre se serait échappé 011 bien, d'après une seconde version, se serait iperdtu dans le lac. Les deux aviateurs avaient lancé plusieurs bombes, dont plusieurs sont tombées sur les, ateliers nu; à proximité de ceux-ci. Deux maisons, dans la ville, ont été endommagées. Un homme .a été tué et une t'emim'e blessée. Les dégâts sont considérables Une dépéclie de Genève, le 23 novembre, donne des- détails sur l'attaque des hangars à Zeppelins à Friedrishshafen. Les avions, anglais ont réussi à lancer 9ur les chantiers fi à 8 bombes,qui ont crevé la toiture en verre, et démoli les fenêtres et bouleversé tout le matériel. A l'intérieur, Ses dégâts considérables jnt été faits. Un dos pilotes, 1111 officier de marine dont -101 projectile avait troué le réservoir, a été. 'orcé d'atterrir dans la forêt de Riettli. j Grièvement blessé, il a été transporté à1 'hôpital. Confirmation officielle anglaise A la Chambre des- Communes, -lundi, M. \Vinsiton Churchill, ministre de la -marine, J l été interrogé au sujet du raid de Frie-: îlrisfasihâfen — car on sait que le service j le l'aéronautique dépend du département de ' a marine. Le Premier Lord de l'Amirauté a eonfir-né que des aviateurs anglais- ont survolé ïriedriishshafén et ceux-ci affirment qu'ils >n£ réussi dans leur mission : les dégâts :auis'és aux usines Zeppelins (où l'on fatori-[Uai-t depuis quelque temps, jour et -nuit, de louveaux « croiseurs aériens >>) sont impor- 1 anls. M. Winston. Churchill a confirmé 1 fu'un aviateur anglais, blessé, avait été t ail prisonnier. Deux autres aviateurs ont 1 '«gagné les lignes françaises au prix des ! dus méritoires efforts, leurs appareils 1 iv;in-i Mr forle.menl endommagés. ( Dernier communiqué officiel (Q; © ^ ^ © C) © ^ C) In ni!! moins vivent : ira m en AiJ| COMMUNIQUÉS FRANÇAIS qu'avant-hier ; ça et là, cependant. quelH ques attaques furent particulièrement vi l Paris, le 24 novembre, 15 h. 15. lentes, surtout en ARGGNNE, où noo|| ., ! i j avons gagné du terrain dans la région < p De façon générale, la situation dans son 1 * f .... Four de Paris. / insemble n'a subi, hier, aucune modif.ca- enïre l,argonne et L£S V0SGE: / l0r1, rien à signaler; une brume très épais-1/ Sur la plus grande partie du front, l'en- a gêné, d'ailleurs, les opérations. lerni manifesta surtout son activité par L'état sanitaire des troupes reste exctl» une canonnade intermittente moins vive lent. ■ l'otialioafflniÉ alliages SEW! El US ET DEPUTES OTAGES. — LE PILLAGE I)U PAYS. — FERMETÉ DES AUTORITÉS CIVILES ET JUDICIAIRES. — l"N BEAU TRAIT DU COMTE VISART DE BOCARMÉ, BOURGMESTRE.Des renseignements nous arrivent de bonne source au sujet des événements survenus à Bruges en ces dernières semaines, c'est-à-dire depuis l'occupation du pays par les hordes prussiennes. Pendant les premières semaines de l'occupation, du 15 octobre au début de novembre, ia soldatesque ne se manifesta pas trop, mais, vers le 8 de ce mois, sur des ordres venus de Bruxelles, vraisemblablement les exigences se firent plus impérieuses.Pour assurer l'exécution des prestations exigées, les Allemands prirent tout d'abord des otages. Ils choisirent MM. le sénateur baron Albert Ruzette, le député et bourgmestre ..comte Visart, le député dém icrate abbé Fonteyne, les membres de la députa-lion permanente et ie greffier provincial Le gouverneur de la province, M. .Tans sens de Bisfhoven. suivant les ordres du gouvernement, s'était retiré en Hollande. Tous ces Messieurs Cureni constitués_pri-sonniers sur parole,, puis la levée des ré-quisilions commença. T1 n'est, pas nécessa.irb d'insister sur leur nature : les Allemands prennent tout ! Telle est la triste vérité. Du Irain dont vont, les choses, il n'y aura bientôt plus un cheval, mus une bête à cornes dans oe beau pays de Bruges, dont la richesse en bétail cons-IiIuait un des plus beaux fleurons du cheptel national de la Belgique. La ville de Bruges même n'a pas été frappée d'une contribution de guerre, mais 1p.; réquisitions pour la troupe s'élèvent h 15.000 francs par jour. Ijes officiers s'abreuvent quotidiennement de Champagne.; ils ont réauisitionné pour leur usage plusieurs centaines de paire* de jumelles et — nous vous le donnons en milie ! — plusieurs râteliers de fausses dents. Rien ne dira plus éloauèmment l'àg . <( landsturmesque » de ces Messieurs. Malgré tout, malgré les allures arrogantes des officiers et l'insolente jactance des sous-officiers (nous ne parlerons pas des soldats, dont l'allure passive et résignée dit assez le découragement) dans l'ensemble, ie moral de la population brugeoise reste excellent : dans toutes les classes, on garde l'inébranlable espoir que le Jour de la déli vrance est prochain. La (( kommandantùr » allemande a fait savoir aux autorités provinciales rnfe'1 avaient h se soumettre aux... ordres de l'empereur d'Allemagne. Sa prétention alla jusqu'à vouloir imposer aux tribunaux de rendre les jugements « au nom de l'empereur Guillaume ». Mais le président M. Frayes déclara itérativement qu'il ne rendrait de jugement qu' « au nom de S. M. le Roi des Belges », et,- devant la déclaration péremptoire de l'honorable magistrat, la « kommandantùr » n'insista point Est-il nécessaire de dire que de nombreux tre eux que les Belges, militaires ou civils, actes de pillage et de cruauté ont été commis par les soldats de cette armée de barbares dont les savants allemands sont si fiers ? Mais les noms des auteurs sont connus et « jour viendra qui tout paiera ». Le comte Visart de Bocarmé, le vénérable bourgmestre de Bruges, continue, malgré son grand âge — il a quatre-vingts ans passés — h exercer ses fonctions avec la plus rare énergie. Ti est sur la brèche du matin au soir, et son tact, sa courtoisie, sa patience et sa constance font l'admiration de tous et ont impressionné l'ennemi lui-même. Comme.un officier prussien était venu lui parler avec brutalité dans son cabinet, comte Visart se leva et, de ce ton paisib' et. calme qu'on lui connaît., mais avec une fermeté qui n'admettait pas de réplique, '1 lui dit : — Monsieur iofficier, je ne tolère pas pareil langage. Vous êtes les plus forts pou^ le moment, vous avez le pouvoir de me mettre en prison, voire même de me fusiller, mais, étant donné mon grand Age c ma situation, j'ai le droit d'exiger que tout cela se fasse avec politiesse. Cette netite admonestation fit impression sur»les Prussiens, et, le soir, elle fit le tour des tables des officiers, qui reconnurent entre eux que les Beiges, militaires 3u civils, savaient se faire respecter. Ils se rendent maintenant bien compte, à Bruges comme ailleurs, que jamais les. Allemands ne seront les maîtres d'un pareil peuple. Communiqué du Consulat de Belgique A.V HAVRE BUREAU DE RECRUTEMENT POUR L'ARMÉE BELGE Il est porté à la connaissance des intéressés qu'à partir du 22 novembre, le bu-eau de recrutement pour l'armée belge est ransféré de l'Hôtel de Ville du Havre à a gendarmerie belge, 24, rue du Havre, à Sainte-Adresse, où le capitaine-comman- L'Autriche ébranlée J DEMARCHES MYSTERIEUSES. — Lpfl CHEFS DU PARTI HONGRGîâ ol L'INDEPENDANCE RECLAMENT L ■ PAIX. ■ Nous avons parlé, l'autre jour, de la ; ' tuation spéciale de l'Autriche dans la Double Alliance germanique et montré qu'elh se suicide littéralement en y restant atj tachée. Nous disions qu'il était impossible qiv^ les hommes d'Etat austro-hongrois ne >3 rendissent pas compte de cette réalité, ne vissent point que l'Allemagne sacrifiait la monarchie austro-hongroise pour ; t propre défense, comme elle l'avait sacu-fiée, avant la o-uerre, pour l'intérêt de si propre politique. Ces réflexions commenceraient-elles à traduire en fait et l'Autriche-Hongrie n'U clinerait-elle pas à tenter de séparer JH cause de celle du Kaiser ? En tout cas, il est curieux d'observei^B qui se passe dans les milieux hongroj^B Le comte Tisza, président du Conseil ministres hongrois, s'est rendu auprès^H; Guillaume II pour une mission politii^B de grande importance, dit-on. Quelle sion ? On se le demande avec curiosité d?^H les cercles politiques de Vienne, mandi^B on de cette ville au « Secolo », et l'onH l'ait toutes sortes de commentaires. La dénêche qui l'annonce à notre ec^^. frère milanais, ajoute : 1 « Le communiqué officiel autrichien qu'il « s'agit de renforcer par les con^^H » Rations que le comte Tiszà aura avec^H » hommes d'Etat allemands, le complet » cord existant entre les deux alliés. » » C'est là une flagrante contradiction. ■ -l'accord est complet, iL est évident qu^| pour le renforcer, il n'est point beso^B d'un vovage du comte Tisza. Donc, il ajB. se traiter quelque chose d'autre et ce'dH que chose d'autre est peut-être la mis^B : donnée au comte Tisza de connaître^» pensées de Guillaume II sur la possib^B de finir la guerre dans une époque H lointaine, » I^B D'autre part, on monde de Bâle. 23 i^H vembre, au « Petit Parisien ». aue les lox^H naux suisses publient la dépêche suivarH de Budapest : <( Un nombre; considérable) de d.épu^H hongrois, parmi lesquels plusieurs dépui^B du parti indépendant, ainsi que le coni^B Apponyi, M. de Wlassick, le comte Karol^B et plusieurs ministres, ont tenu une rt^B nion à Budapest. j » Cette assemblée, bien que dépourvue ■ tout caractère officiel, avait une important™ toute particulière. Tous les députés sarH exception ont proclamé* leur désir, de lH paix. « La Hongrie ne voulait pas la guerrB mais elle y fut poussée par les événement de Sarajevo. Si l'Allemagne n'avait pas iiH sist.é, un accord serait intervenu ^ecJjB Serbie, comme cela fut le cas en . dant l'annexion de la Bosnie-Herzé^H , » Le comte Apponyi a affirmé, jH côté, nue la Hongrie voulait bien ^B^fl l'archiduc, mais n'avait pas rintentioiIi^B déchaîner la guerre mondiale. « Aufcji^B d'hui, a-t-il dit. nous avons le droit d'esc^B rer que la paix se fera plus vite que ll^B ne le crovait, car 1a. Serbie elle-rnêmB éprouvée par tant de misère, se soumet.tra^B aux conditions modestes que le gouVern^B ment lui proposerait pour contribue^ ui^B issue pacifique. » » Un député kossuthiste a dem^HjyJ mellement de faire la paix, malgi^B '■ tance de l'Allemagne, qui ne cheifPPU^B baser son avenir sur la ruine des petit^B^ nations. ^B; » Cette expression a provoqué un dél:^H pénible, et, pour la suite de la discussi|^B: les journalistes présents ont été écartésH. Le rapprochement de ces deux inforr|H ' tions s'impose : évidemment, il se pas^B^ quelque chose. Quelcrue chose branle dai^B-l'alliance Politique austro-allemande. A notre avis, il est bien tard pour l^H::t triche de reconnaître son destin et saver de l'esquiver. Elle a laissé la ' s'engager trop profondément pour poi^B-; ainsi revenir en arrière au mon:ent-^^^B. • paraît bon. Mais, enfin, les faits qui se passeiW^' . --l'ami et l'allié du Kaiser, le vieil em^B ,v François-Joseph, sont, un symptômJB',.;:;y-intéressant de l'état précaire des a^H: de la Duplice .germaincrue pour nj^«V retenir l'attention du public qui ré3 bIH AVIS AUX BELGE^I Nous recommandons à tous les ^B . V, réfugiés de donner leur adresse en^B'Vr v; que et en France, soit au ComitiMy^H giés, soit à la mairie de la loca^H i. ressortissent. Des listes alphaj^fl ' réfugiés vont paraître sous <'SX mettra aux Comités susdits dt^H : V ;■' immédiatement des corresponds'!vy Le numéro : 10 Centimes. Mercredi 25 Novembre 1914. ? 20e ANNÉE. — Série nouvelle. — sr° 14.

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