Les nouvelles du jour: feuille luxembourgeoise d'informations

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31 januari 1915
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s.n. 1915, 31 Januari. Les nouvelles du jour: feuille luxembourgeoise d'informations. Geraadpleegd op 27 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/fj29883f2z/
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Les Nouvelles du Jour Feuille Luxembourgeoise d'informations ARLON, LE 30 JANVIER 1915 Le Bassin minier Lonpy-Briey Au seuil de notre Luxembourg et lié avec lui par de constantes relations industrielles et sociales, s'étend ce très riche Bassin de Briey, qui partage avec nous le sort des pays occupés. Ce vaste réservoir de richesses industrielles joue un rôle considérable dans le présent conflit.On s'en convaincra en lisant l'étude que lui consacre le Deutscher Eisen-handel, organe des marchands de fer allemands, paraissant à Mayence. L'avance victorieuse de nos iroupes, l'occupation d'une partie des territoires ennemis et la conviction solide que nous resterons vainqueurs ont déjà conduit à examiner les avantages que présenteront pour nous les régions dont nous serons les maîtres après la conclusion de la paix. 11 est facile de comprendre que le bassin minier Longwy-Briey ait été tout particulièrement compris dans cet examen, puisqu'il a déjà joué un rôle important en 1871, lors des tractations en vue de la paix. L'importance de Longwy, en tant que siège principal de l'industrie sidérurgique française n'échappe point à nos lecteurs, et la Deutsche Volkswirtschaftliche Korres-pondenz (Correspondance de l'économie nationale allemande), en étudie la valeur dans l'article suivant: <( Dans le bassin de Longwy, dit-elle, existent un certain nombre d'anciennes forges et aciéries,sans doute en partie vieillies, telles cellêSfde Villerupt ei Bani-jkMoust on.. mais en ortre c es? également aûx plus importantes entreprises de cette région qu'appartient la plus considérable fabrique de canons de la France, celle de Creusot-Schneider, le plus dangereux concurrent de Krupp sur le marché universel. C'est également Longwy qui est le siège du syndicat des fers bruts de la France orientale. » Les gisements de minerais de fer,d'une valeur de tout premier ordre, du bassin presque vierge encore de Briey,prêtent tout particulièrement à cette région un intérêt économique supérieur, sur lequel nous reviendrons.„ La teneur en métal des minerais de fer de la France orientale dépasse de beaucoup celle des mines de Lorraine; de plus, on peut presque partout exploiter ces minerais à ciel ouvert,tandis qu'en Lorraine-Luxem-bourg on est plus ou moins forcé de recourir à de coûteux forages de puits et les bonnes qualités ne s'y rencontrent aujourd'hui qu'à de grandes profondeurs. i- En 1870-71, déjà Bismarck avait reconnu la nécessité d'obtenir ce bassin pour l'Allemagne. Mais, dans ses tractations personnelles, cédant aux arguments « moraux » développés par le délégué français, le ministre Favre (intéressé financièrement dans la maison Schneider, du Creusot), il avait dû se résigner à la renonciation de cet important bassin, renonciation qui nous paraît précisément inconcevable. » Le ministre de l'intérieur, baron de Hammerstein, décédé en 1904, qui, comme jeune secrétaire du gouvernement, avait accompagné Bismarck dans ses pourparlers, racontait à l'auteur de cet article que, dans cette nuit décisive, on avait discuté de longues heures au sujet du bassin de Longwy et qu'enfin Favre, au moyen de larmes que les Français savent volontiers verser en pareilles circonstances, parvint à ébranler 1 avis de Bismarck. » Favre avait démontré, en pleurant, que la France perdait ainsi son unique fonderie de pièces d'artillerie et sa fabrique de canons.» Bismarck céda. » C'est à la mise en exploitation du bassin de Briey que la région doit son essor imprévu. » L'extraction des mines de la France orientale, dans la dernière décade, comportait en effet, d'après la Koln-Volkszeiiung (Gazette populaire de Cologne): Gisements Gisements Nancy-Longwy Briey ensemble Année (en tonnes) (en tonnes) (en tonnes) 1904. 4.198.591 1.646.505 5.845.096 1905 3.949.271 2.352.848 6.302.819 1906... 4.284.809 3.U4.120 7.398.229 1907. 4.711.198 4.110.755 8.821.953 1908. 4.142.837 4.607.000 8.749.837 1909.. 4.345.353 6.339.045 10.648.398 1910 4.697.525 8.507.293 13.204.818 1911 4.401.000 10.477.343 14.858.000 1912 4.508.726 12.676.399 17.235.125 1913. 4.361.795 15.147.371 19.499.166 » De cet exposé ressort un constant progrés, malgré un état stationnaire, sinon un iccut ues aeux vieux bassins de Nancy-Longwy; » exploitation de ces deux régions resié un tacteur constant de la production totale des régions minières de la France orientale. >' Pour la courbe de développement, le nouveau bassin de Briey, dont la production progresse à pas de géant, joue un rôle prepunucrant. » Les sociétés allemandes, belges et lu-xemDourgeoises se sont assurées une part du piaieau nunier de tsney. J1 est très difficile ue aeierminer exactement l'importance de ces parts, car nous ne possédons pas de uonnees absolues à leur sujet; cependant on peut evamer a environ 1/6 des 43.148 hectares la participation des sociétés mé-ianurgiques allemandes-luxembourgeoises ou ucs sociétés dans lesquelles sont engages des capitaux allemands. La participa-lion Deige est encore plus ditïicle à établir à oause q une étroite pénétration qui unit les ,orges belges et françaises. 11 s ensuit que ia uivision au gisement de tSriey a conduit à aiverses combinaisons d intérêts en même temps que les torges françaises ont cherché, je leur coté, à s assurer une participation aans les entreprises charbonnières allemandes, ainsi que des concessions dans les gisements enaroonniers belges. » Parmi les gisements de Briey, Mou-tiers appartient ^ur 696 hectares) à la S. A. des Deutsch-Luxembourg-tSergwerks und Hùtten, à ûifferdange; à baint-Herre-mont (917 hectares), la Gelsenkirchner BergwerKs gesellschaft participe aux 7ii2. jœut appartient à de Wendei, Murville ("86 nectares) à Aumetz-Friede, à Kneunttigen, en association avec le haut-fourneau Iran-çais benelte-Maubeuge, à Longwy, etc. etc. » Enfin, les mines suivantes appartiennent en tout ou partie à des Allemands : Confians (829 hectares),aux forges de Dil-lingen; Batiily (888 hectares) et Jonaville ( 1.031 hectares), à la raison sociale Thys--sen.. ett.,-£ic. » Avec !e développement do : fep!cit.>-tion de Briey, l'expeaition du minerai français s'est notablement développée aussi en Allemagne. Le commerce de minerai français, qui avait conservé jusqu'en l'an 1908 son caractère passif, a pris dès cette année un essor actif; en même temps, on constate un recul immédiat des quantités importées des régions minières de l'Union douanière allemande, dont l'état stationnaire alternant avec des mouvements d'avance et de recul, dénote, sans conteste, une tendance déclinante. » Par contre, on remarque une forte augmentation dans l'importation du minerai français dans la région de l'Union douanière allemande. Elle s'éleva: En 1908, à 919.535 tonnes. En 1909, à-1.368.260 — En 1910, à 1.773.908 En 1911, à 2.122.860 — En 1912, à 2.691.982 En 1913, à 3.811.000 Après que, avec l'emploi du tarif exceptionnel pour minerai appliqué aux stations-frontières françaises, l'exportation du minerai français sera augmentée et la participation des forges allemandes à la possession des mines françaises aura conduit à une communauté d'intérêts, la libre entrée du minerai n'ayant presque plus de bornes. » Avec l'exploitation des nouveaux gisements français, l'introduction en Allemagne des minerais de la France orientale ne pourra naturellement que s'accroître et l'exploitation des mines appartenant aux forges allemandes, luxembourgeoises et lorraines diminuera sensiblement ou réglementera, en tout cas, son développement dans une voie normale. » On était bien fondé plusieurs fois déjà à exprimer le vœu que l'Allemagne s'affranchît naturellement des mines de fer françaises, car, si ce désir devait n'être pas satisfait ici, il se formerait presque inévitablement en France une impulsion presque irrésistible tendant à les mettre en valeur chez elle en travaillant les minerais en partie dans le pays même. » Dans les dernières années,, plusieurs exploitations de gisements de fer français ayant des difficultés pour l'écoulement de minerais furent amenées à créer plusieurs hauts-fourneaux dans l'est et dans le nord de la France, et beaucoup de forges en sont venues à agrandir leurs installations. Pour le même motif de sérieux efforts ont été faits pour organiser l'exportation du minerai français en Angleterre à l'aide de tarifs réduits de chemin de fer, ainsi que du canal projeté du Nord-Est,vivement appuyé du côté anglais. » La production du fer brut français a progressé d'une manière ininterrompue depuis 1908, passant de 3.391.150 tonnes à 5.311.325 tonnes. » DEPUTE ET SOLDAT Le grenadier Hubin —1(0»— I.e service postal,, occupé à liquider l'arriéré de correspondances accumulées dan< les locaux depuis lé début de la guerre, nous a remis hier entre autres un beau XX Siècle, tout neuf, dcié du .. 17 Aoûl 1914. Ce numéro est curieux à relire. On y trouve notamment cet entrefilet pittoresque, consacré, yi farouche député socialiste hutois Hubin. qui fui l'un des premiers à prendre du <ervice pour ta Patrie: » Midi. Autour di.;. ministère de la guerre ' où vont et viennent les autos, un grand grenadier à barbe rousse, sanglé dans sa capote barrée d'un galon d'argent, cause au milieu d'un cercle d« visages sympathiques. Le sergent est plein- de santé et de vigueur. On le presse de questions auxquelles il répond avec bonne humeur. Des députés, des ministres passent qui, ayant reconnu le soldat, se hâtent vers lui pour lui serrer la main et le féliciter d-,- sa bonne mine. — Après 27 ans, .lit le sergent Hubin en portant les mains aux épaules, j'ai retrouvé ie sillon des bretelle' du sac. • Le député socialiste paraît très heureux de son nouvel état. — Croiriez-vous, dit-il, que je ne souffre plus de l'estomac dtuuis que j'ai repris l'uniforme? Je mange ou plutôt je dévore à l'heure du repas et la nuit, moi qui étais sujet à l'insomnie, je dors comme un bienheureux.M. Schollaert, M. Helleputte, M. Van de Vyvere s'attardent à bavarder avec le grenadier, si redoutable dans l'hémicycle et si discipliné sous la cabote de soldat. Le grenadier Hubin est surtout ravi de la bonne surprise que lui a réservée sa femme. Il montre avec un véritable plaisir les deux photographies qu'elle lui a fait parvenir et qui la représentent entourée de son vieux père et de ses enfants. — Si, dit-il, je n'envisageais les événements qu'au seul p-uint de vue égoïste, je serais presque tenté de m'en réjouir pour mes enfants qui on pu voir la guerre de près dans le pays (te Huy et y ont puisé une magnifique leçon, d'énergie et de viri- /» — Mais, insinue quelqu'un malicieusement, que vont donc devenir les partis politiques après la guerre? il n'y a plus aujourd'hui qu'un seul parti, le parti national. Flamands et Wallons combattent côte à côte fraternellement unis, le citoyen Vander-velde est ministre du Roi et la Reine est acclamée à la Maison du Peuple? — Oh! fait Hubin gouailleur, tranquillisez-vous. Les partis se retrouveront plus tard. Pour le moment c'est la trêve, une trêve nécessaire. Mon service ne m'empêche d'ailleurs nullement de discuter politique là-bas avec mes camarades. Quand nous nous sommes bien disputés, nous avons tôt fait de nous réconcilier en jouant notre partie de carte... Et le grenadier Hubin s'éloigna en faisant le salut militaire. » Plus de cinq mois se sont écoulés depuis lors, — et bien des événements sont survenus. Au Ministère de la Guerre, d'autres uniformes montent la garde, le Gouvernement est en exil, le Roi et nos grenadiers sur TYser. El le grenadier Hubin. qui a 54 ans, a trouvé moyen de conquérir à la pointe de sa bayonnelte, comme un jeune, ses galons de sous-lieutenant Il n'en est pas moins socialiste pour cela ! C Le cuivre et la guerre Un entique militaire de valeur et qui traite sa matière avec autant d'impurtialité que de distinction, écrit dans un journal allié : Que l'on me permette encore une remarque au sujet de la fabrication des munitions. Depuis plusieurs semaines, on à relevé la très forte.. hausse du cuivre en Allemagne. On en a conclu à la raréfaction des stocks et, par conséquent, à celle ,plus ou moins prochaine,des muniiions. La conclusion est logique, mais non certaine, car elle îi épuise pas toutes les suppositions.Il serait surprenant que, préparé pour la guerre l'Allemagne eût calculé de moins près la question des munitions que les autres. Elle peut s'être trompée, comme on s'était trompé partout au sujet de l'impt rlancc et de la rapidité de la consommation ; mais les habitudes mêmes de l'esprit allemand ne permettent pas d'admettre, sans preuves catégoriques que cette erreur d'évaluation ait été poussée jusqu'à l'imprévoyance. La hausse du cuivre peut s'expliquer non seulement par l'accaparement au bénéfice de l'armée des stocks disponibles, mais par celui de la production, d'où renchérissement pour l'industrie privée en Thuringe, dans l'Erzgebirge et ailleurs. L'Allemagne produit annuellement de 25 à 30.000 tonnes de cuivre. Cette production doit pouvoir être forcée et, s'ajoutant aux disponibilités réunies avant la guerre, permettre une abondante fabrication de projectiles. Si, d'autre part, on a pu constater dans les Flandres l'utilisation de? vieilles munitions et si on a cru remarquer, depuis quelques semaines, une diminution dans l'intensité du feu de l'artillerie allemande on serait fondé à l'expliquer moins par la pénurie du cuivre, que par la difficulté de faire marcher la fabrication des projectiles de pair avec leur consommation des premiers jours. 11 est probable qu'actuellement l'Allemagne aura pris des mesures pour activer cette fabrication. A cet égard, il ne faudrait pas se leurrer d'illusions. Quoi qu'il en soit, et même en faisant ainsi avec prudence la part de l'Allemagne, on a le droit de conclure que les alliés ne sont pas dans une situation moins favorable. Ils ont même cet avantage de n'être pas limités à la production du sol national, ce qui représente toujours un supplément de marge. BELGIQUE ET SUÈDE Il y a peu de temps, un comité a été fondé en Suède qui a pour but de rassembler des sommes destinées à soulager la misère en Belgique. Des membres de tous les partis politiques font partie de ce comité, notamment des anciens ministres, des anciens présidents du Conseil des ministres, des lauréats du Prix Nobel, des archevêques, etc. Nous détachons ce qui suit du manifeste qui a été répandu en faveur des Belges: « Quelles que puissent être les divergen-« ces d'opinion qui se sont manifestées « dans notre pays au sujet de la guerre, les '■ hommes et les femmes de tout bord trou-« vent un point de contact dans la sympa-thie spontanée pour le malheureux peu-« pie beige. Nous ne pouvons songer à « tendre une main secourable à tous ceux « qui souffrent en différents pays des suites " de cette guerre; nous avons dans nos << propres frontières beaucoup de misère à « soulager. Ceux qui, néanmoins, souhai-« tent de faire quelque chose pour ceux « qui souffrent de la guerre ne peuvent « mieux faire que de diriger leurs efforts « vers le soulagement du sort de la popula-« tion qui a été le plus affectée. ■< D'après des renseignements reçus de « divers côtés, il ressort qu'un nombre h considérable de Belges, principalement ■ des vieillards, des femmes et des enfants. >• se trouvent en exil, manquant de tout et « -n'étant -pas Icin. en tout cas, de-la fami-« ne. Rien qu'en Hoîïauùu Udjà s,', itou-" vent, d'après ce qu'on nous a rapporté, « à peu près un million de réfugiés, parmi « lesquels quelque dix mille enfants qui « sont séparés de leurs parents. « Le plus large secours accordé par la « population hollandaise serait complète-« ment insuffisant pour prévenir cette mi-sère. D'autres peuples, grands et petits, M animés d'un sentiment rare de commisé-« ration, se sont empressés de venir à son « aide. Il donc absolument nécessaire de « mettre en pratique la pitié qui a jailli si » spontanément, la sympathie sans cesse ci grandissante qu'éveille un peuple comme « la Belgique ». Les signataires du manifeste invitent le peuple suédois à souscrire des dons sur les listes qui ont été mises en circulation. COMBATS D'ARTILLERIE Sur le terril —m— Quand on demande où se trouve le commandan: d'artillerie M..., la réponse est invariable: —Le commandant est sur son crassier. Je m'y rends par une jolie matinée, malheureusement brumeuse. Ce soleil du nord fait le désespoir des artilleurs, qui aiment voir sur quoi ils tirent. L'énorme pyramide noire, que les déchets du minerai ont fait croître comme une verrue sur la plaine, baigne, dans une lumière laiteuse, une sale lumière, bonne tout au plus pour un tir d'infanterie. Une corde facilite l'escalade à travers des éboulis de charbon humide. - Le commandant n'est pas là? Comment n'y serait-il pas? Il y passe ses journées depuis un mois. Le voici justement qui sort en bougonnant de son poste de commandement: un trou, derrière îo sommet, protégé d'une tôle C'est dans ce trou qu'il s- réfugie quand il pleut trop fort ,ou que l:s Allemands s'amusent à tirer sur le crassier. Dans ce dernier cas ,1e commandant se borne à pester comme un homme occupé que l'on dérange de son travail ; puis il demande si le téléphone fonctionne toujours.Le fil est coupé ! Eh bien, gueulez, 11... de D... ! Gueulez !... Et les hommes de communication, tous du Midi, se conforment ponctuellement à cet ordre. On les entend à deux cents mètres qui hurlent, les mains en porte-voix : D:îuxièn: \ queïnzeî... Troisième, trrennte!... Ce matin-là. le commandant n'est pas content. Sa moustache est hérissée, son visage déjà noir. La couleur de sa capote se ressent d'un séjour déjà prolongé sur le tas de charbon. Il se moque d'ailleurs pas mal de la tenue, tout à son affaire. Ah ! ils se figurent que la brume va me gêner ! Eh bien, on va voir! «Ils», ce sont les ennemis d'en face. L'attaque a déjà commencé : feu d'artillerie de deu> minutes sur les «trous», puis bond en avant. Ça ne marche pas mal, mais l'artillerie ennemie s'est éveillée à son tour ,sans compter les mitrailleuses. Celles-. ci sont le cauchema. du commandant. I) rêve jour et nuit de les repérer dans leurs cachettes. Soudain, une salve éclate là-bas, dans la plaine. Cela sort d'une rangée du tumulus, tout pareils à jeux où les paysans du nord enfouissent Leurs betteraves. Deux batteries de 75 viennent d'ouvrir le feu, sur l'ordre du chef. On ne se lasse pas de les entendre.Mais le tir des Allemands précise : les obus tombent sur nos pièces et font éclater un caisson. Le commandant pousse un gros juron. Son visage s'éclaire néanmoins un instant, car l'officier observateur vient de repérer les éclairs de la batterie-ennemie. Une demi-minute plus tard, comme une nouvelle salve allemande tombe à quelques mètres des 75, ceux-ci envoient une furieuse bordée. Cependant, le commandant ne s'émeut guère des péripéties du Combat. La bataille lui est devenue tellement habituelle qu'il ressemble, debout sur son terrif, à un homme de bureau consciencieux, attelé à une tâche routinière. Les obus eux-mêmes ont cessé de lui donner un peut frisson. Il ne goûte même plus le plaisir d'être manqué. De temps à autre, il évalue le prix des munitions qu'il vient de dépenser . En voilà pour deux mille francs., pour quatre raille francs! Les officiers qui l'entourent semblent laits à son image. Aucun d'entre eux ne se laisse distraire par les incidents si appréciés des débutants : une ferme qui piend feu, une marmite qui lâche une fumée ve.te, un obus qui passe au-dsssus de leur tête avec un bruit d'autobus. Emmitouflés dan: leurs cache-nez, les pieds crottés ,les capotes boutonnées de travers, ils accomplissent leur besogne avec indifférence et précision. I n guerre leur .• créé une seconde nature.Sur l'ordre du commandant, ils exécutent un tir de fauchage. Une troupe ehnomie a commis l'imprudence de se montrer. Au pied du crassier, où je suis descendu, un artilleur atrocement sale, le képi sur l'œil, la tunique entre-baillée sur un.e large ceinture de flanelle, m'explique : —V'ià un mois qu'on est là. Tous les jours on sait d'avance... Il y a d'abord une salve qui tombe là-bas, près des corons. Puis, dix minutes après, une seconde par ici, un peu à droite. Et puis encore une troisième, dix minutes après, tout près de nous. CeL ie-là, faut s'en méfier: il y a un maréchal des logis qui a été tué parce qu'il n' s'était pas abrité au bout des dix minutes et qui se promenait en père peinard devant les p-èces... J'un bras nonchalamment t*'.eiidu,. il désigne les tumulus : —On y a planté des betteraves, quand c'est qu'on s'est installé. Si on avait su, on aurait planté des salades ; comme ça, au moins ,on aurait eu quéqu' chose. Le commandant est descendu à son tour vers In tombée de la nuit, un bâton à la main. Il s'est laissé glisser le long de la corde sans même regarder à ses pieds. Cet esca!i?r abrupt lui est aussi familier que celui de sa maison. Ma joumés es: finie, me dit-il. je leur en ai f...u pour dix mille francs. j Et i: parti dîner en cherchant un nouveau moyen de «dégotter leurs mitrailleuses)). ^ * La Bataille Moderne —-«o»>— 11 y a quatre ans environ, parut dans une revue militaire un article sur iu Solitude du champ de bataille moderne». Cet article était écrit à propos de récentes grandes manœuvres, qui avaient eu lieu en Autriche. On y avait utilisé un grand nombre d'avions et l'auteur de l'article exprimait cette opinion, que sur un champ de bataille on ne verrait que çà et là une ligne de fantassins, ?? lev;.ûï du sol et se précipitant de quelques dizaines de mètres en avant pour se coucher ensuite d3 nouveau sur le sol. Dans les airs, des avions et des dirigeables dwaient planer... Mais l'apparente solitude de la plaine devait être animée par le tonnerre de la canonnade et le crépitement de la fusillade ,par le sifflement infernal des projectiles de toute sorte, par l'explosion des obus, des bombes lancées par les aviateurs. Or, je me suis trouvé récemment sur un champ je bataille moderne, à des kilomètres plus loin que la limite jusqu'où l'adversaire envoie ses projectiles. Je me suis tenu dans la ligne des combatt: iits, auprès de l'infanterie avec, derrière moi, notre propre artillerie et devant moi, la plaine, où, - quelque part l'ennemi devait se trouver. Je me suis trouvé sur . n point du front immense, où se décide l'avenir de l'Europe. l^a description, transcrite ci-dessus, d'un champ de bataille moderne n'est que partiellement exacte. Le terrain est encore plus désert que l'écrivain mili-"taire ne le supposait. Aucun ballon dirigeable ne planait sur le champ de bataille. On ne voyait pas d'infanterie s'élancer en :.va .. Rien de tout cela. La guerre dans les airs est reléguée dans le domaine de la fantaisie. Il n'est point question d'une coopération directe des Zeppelins ou des aviateurs avec les troupes combattantes. Certes, les aviateurs peuvent indirectement, par des reconnaissances stratégiques ou tactiques, exercer une influence sur le développement de la bataille. Quant aux Zeppelins, ils sont à cet effet totalement inutilisables, du, moins en plein jour, car ils forment une cible de trop grandes dimensions, et sont bien vite abattus. Sur le champ de bataille moderne, on ne voit point de grandes masses de troupes. Dans les tranchées se trouvent de minces lignes d'infanterie et les hommes, qui son: pourtant en pleine bataille, bavardent, fument, jouent aux cartes et témoignent d'une in- N° 84 Le Numéro 10 centimes Dimanche 31 Janvier 1916

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Dit item is een uitgave in de reeks Les nouvelles du jour: feuille luxembourgeoise d'informations behorende tot de categorie Liberale pers. Uitgegeven in Arlon van 1914 tot 1916.

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