L'indépendance belge

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20 november 1918
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s.n. 1918, 20 November. L'indépendance belge. Geraadpleegd op 26 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/t14th8ct2r/
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89e annee No 274 L' INDÉPENDANCE CONSERVATION PAR LE PROGRÈS BELGE ROYAUME-UNI: I PENNY LE NUMERO | CONTINENT. . 16 CENTIMES HOLLANDE 6 CENTS ADMINISTRATION ET REDACTION : BUREAU A PARIS : , TUDOK HOUSE, TUDOR ST.. E.C. 4. 11, PLACE DE LA BOURSE TELEPHONE: CITY 3900 TELE.: 311-57 at 238-75 MbRuREDI 20 NOVclViDKe 1918 En vente à Londres à 3 h. le mardi 19 novembre (3 MOIS, 9 SHILLINGS ABONNEMENTS < 6 MOIS, 17 SHILLINGS U AN. 32 SHILLINGS LA SITUATION - , ^ Mardi,\ midi. Nos vaillants soldats, tout comme leurs 3°mpagnons d'armes des grandes armées alliée;, ont commencé leur, marche vers îe Rhin. Les têtes des colonnes belges avaient atteint hier la ligne approximative de Baesrode (à l'est de Terni onde) à Alost (au sud-ouest d'Anvers). Afin -de ?' assurer de la sécurité des routes, une brigade de cavalerie renforcée d'artillerie et de carabiniers cyclistes a été dirigée sur Bruxelles, tandis qu'un régiment de cavalerie était envoyé à Malines. Suivant des informations officieuses, des avant-gardes auraient atteint Anvers depuis la semaine dernière. Les Allemands ont définitivement quitté l'agglomération bruxelloise depuis samedi après-midi et la population de la capitale et de ses grands faubourgs attend avec une fiévreuse impatience ia rentrée du Roi et de sa valeureu'se armée. Avant de quitter Bruxelles, les Allemands ont encore fait sauter des dépôts de munitions aux gares du Nord et du Midi, uni qu'à la gare de Schaerbeek, qui ont été mises en feu. Les routes qui mènent d'Alost à Bruxelles sont encombrées d'une foule enthousiaste se rendant à la rencontre de nos soldats. La rue principale d'Assche est couverte de canons allemands de tous calibres sur un parcours d'environ deux kilomètres. Toutes ces pièces, encore camouflées, sont pour ainsi dire rptactes, seuls leurs affûts ayant été enlevés. Les 2e et 4e armées britanniques ont continué leur avance et avaient atteint Her la ligne Hal, Seneffe, Charleroi, FI or en nés.. Partout les troupes des généraux Plumer et Rawlinson ont été chaleureusement accueillies, et à Charleroi elles ont été l'objet de manifestations délirantes. La même réception cordiale a été faite aux unités françaises qui onfcj t raverse la voie ferrée de Beauraing à 1 Florenville et atteint, plus à l'est, la ligne Offagne, Bertrix, Straimont, Ja-moigne.. Sur leur droite, la troisième armée armée américaine, commandée par le général-major Dickman, a continué sa marche générale. Son aile gauche a pénétré en Belgique et occupé Virton, et dans la soirée d'hier était arrivée à Etalle. et à Saint-Léger. Entre la Chiers et ta Moselle, rtos alliés ont traversé Spincourt et les importantes jonctions de chemin de fer de Longuyon et de Conflans. A la fin de la journée de lundi, ils ont pénétré dans la forteresse de Longwy, située à, l'intersection des frontières franco-belgo-luxembourgeoises. Plus au sud elles ont' pris leurs quartiers à Audun-le-Roman et dans la ville de Briey, centre de l'im-! portant district sidérurgique lorrain. Au sud de Neuchâteau, en Lorraine, les troupes françaises ont occupé Sainte-Marie-aux-Chênes, la rive méridionale de la Nied allemande, Créhange, sur la route de Saint-Avold, et borde'nt la Sarre supérieure au delà de Finestrange. Elles ont fait leur entrée solennelle dans Sarrebourg, Dieuze et Morhange, atteint hier par leurs» éléments avancés. Le général Mangin, à la tête de ses glorieuses phalanges, fera son entrée triomphale dans Metz aujourd'hui. En Alsace, nos alliés ont traversé le fameux Col de Saverne et posé des avant-gardes aux portes de Masselonne et' de Meusold. Plus au sud, ils se sont appro-rhés du Rhin, du nord de Neuf-Brissac à la frontière suisse. L'honneur de la prise de possession de la capitale alsacienne a été réservée à l'armée du général Gouraud, le triomphateur de Champagne, à laquelle fut due en grande partie la seconde victoire de la Manie. L'entrée dans Strasbourg se fera vraisemblablement le 25 novembre, en présence du maréchal Focli. Partout sur leur parcours nos alliés ont trouvé des quantités énormes de matériel : locomotives, wagons, parcs de transports automobiles et magasins de tout genre. Des milliers de prisonniers français, russes, britanniques et italiens sont entrés dans nos lignes, tous se trouvant dans un état de grande misère. Une modification a été apportée aux dispositions prises pour la reddition des unités navales allemandes. Celles-ci ne quitteront pas leurs bases respectives avant demain matin et n'arriveront que jeudi devant les eaux britanniques, où elles seront livrées à l'Amirauté. Le nouveau gouvernement allemand ne semble pas encore très en sûreté et éprouve le besoin de se faire garder par un détachement spécial et d'un loyalisme éprouvé. A cet effet, il a fâit appel à 2,000 social-demokirates appartenant à l'ancienne armée, qui prendraient soin de le protéger. Cet appel est bien inutile, pensons-nous. L'Allemagne "révolutionnaire" a consenti à reprendre ses anciens mai très ou à peu près. Aussi bien ne faudrait-il pas s'étonner de voir reparaître bientôt à Potsdam le Kaiser en personne, avec tout son état-major militariste. La situation troublée en Hollande n'est pas' très agréable à Guillaume II, et fournit à ce dernier un excellent prétexte à son retour dans l'Empire germanique. A ce propos, le "Matin" fait observer que tous les détails qui nous arrivent à présent prouvent à toute évidence que le Kaiser n'a jamais formellement abdiqué et qu'il n'existe pas un acte d'abdication, pûis-qu'aucune publication n'en a été faite. Le même journal proteste avec raison Contre le "séjour idyllique" dè Guillaume en Pays-Bas et se montre spécialement indigné du banquet que lui ont offert des aviateurs hollandais. Le meurtrier de nos femmes et de nos enfants, dit notre confrère parisien, devrait être livré aux mains de la justice et une cour criminelle devrait être instituée pour le mettre en jugement... Nous partageons*, quant à nous, l'opinion du "Matin." Aussi bien ne verrions-nous aucun inconvénient à ce que le chef de la maison de Hohenzollern rentre en Allemagne ; cela rendrait sa capture d'autant plus facile aux Alliés. Tout comme le constatait hier lord Robert Cecil, tout en Allemagne indique que la Révolution est une comédie, dont nous ne pouvons être dupes. Nous en trouvons une preuve nouvelle dans une résolution vctée par le Conseil des ouvriers et des soldats de Cassel au feld-maréchal von Hindenburg, dont les attaches avec le parti militariste ne peuvent être contestées. Cette résolution, adoptée à l'occasion du transfert du quartier-général allemand à Cassel, dit entre autres choses que le maréchal appartient à la nation et à l'année allemandes. "Il a conduit son armée à de brillantes victoires et il n'a pas quitte son pays à l'heure difficile. Jamais Hindenburg, dans l'exécution du devoir, n'a été plus près du peuple allemand qu'aujourd'hui." Et le Conseil fait appel aux citoyens et aux soldats, les engageant à l'entourer de leur vénération et de leur estime. Cela ne ressemble en rien, il faut l'avouer, à une proclamation révolutionnaire.Entretemps, le Dr Soif, qui a enfin compris que toutes les Puissances associées restaient solidaires, a adressé une nouvelle note à tous les gouvernements alliés, demandant un allégement aux conditions d'armistice. Les propositions du ministre,allemand visent notamment à ce que les armées alliées, lors de leur occupation des provinces rhénanes, n'entravent pas le commerce de cette partie de l'empire; à ce que le trafic sur le Rhin ne soit pas interrompu et à ce que les Alliés n'exigent pas l'exécution des conditions relatives à la livraison par l'Allemagne de ses moyens de transport. Cette note contient à nouveau une protestation contre le maintien du blocus. Nous croyons savoir que les différentes démarches du Dr Soif ne changeront en rien les clauses du traité de Guise, les Alliés ayant en vue non de persécuter un ennemi qui le méritait cependant bien, mais de l'obliger à faire honneur à sa signature. L'expérience a, en effet; démontré que l'Allemagne n'était pas très scrupuleuse au point de vue du respect de la parole donnée, et on ne saurait assez prendre de précautions pour éviter de nouveaux mécomptes. UN NOUVEAU CABINET BELGE Du correspondant du "Daily Tele-graph" à Bruges; Après la rentrée du Roi Albert à Bruxelles et la réouverture des Chambres, le roi acceptera, me dit-on, la démission du Cabinet actuel et chargera M. Delacroix du barreau de Bruxelles, de former un nouveau gouvernement. M. Delacroix s'est fait remarquer pendant l'occupation allemande par sa dignité et sa fermeté. Le nouveau cabinet sera un cabinet de coalition comprenant douze membres : six catholiques, trois libéraux et trois socialistes. M. de Broqueville aura un portefeuille dans la nouvelle combinaison. M. Vandervelde eh sera aussi ; les deux autres socialistes seront M. Anstele et M. Wauters», ' LA SITUATION A BRUXELLES (D'un témoin oculaire.) Bruxelles, le 14 novembre 1918. Voici un récit exact des événements qui se sônt déroulés à Bruxelles. Depuis dimanche une partie de la garnison se mutina. Dimanche matin des officiers furent arrêtés et leurs épaulettes arrachées. Le drapeau rouge fut arboré à la façade des locaux officiels. Manifestement l'autorité allemande avait perdu toute autorité sur les soldats et les civils. Les habitants, qui depuis trois semaines attendaient la libération, commencèrent à pavoiser. Les révolutionnaires parcoururent la ville, précédés de drapeaux rouges et chantant la " Marseillaise " et 1' " Internationale." Une longue colonne stationnait avenue Louise ; quelques soldats, cédant aux exhortations de leurs camarades mutinés, firent entendre des protestations. Le prince Rupprecht de Bavière, logé à l'ancien Hôtel Errera, au coin de l'avenue Louise, sortit pour haranguer ses soldats. Ceux-ci huèrent, tandis que Rupprecht fit vainement appel aux soldats bavarois. Une mitrailleuse installée sous le porche de l'hôtél ayant tiré à blanc, le comité des soldats averti immédiatement, retira les gardes de l'hôtel. Rupprecht, ainsi que le prince Luitpold, durent se réfugier alors chez le ministre d'Espagne. De là Luitpold rejoignit son régiment, tandis que Rupprecht gagnait la Hollande mardi soir, lançant une proclamation dans laquelle il déclarait ne pas reconnaître la république proclamée, en Bavière et attendait la décision du peuple. Entretemps, les événements se précipitèrent. Un train amena 200 délégués des Soviets de Berlin et d'Hambourg, qui se répandirent en ville, 'dont certains confèrent avec les protagonistes du mouvement à Bruxelles. On vit apparaître à la tête des soluats mutinés, Erikstein', inconnu jusqu'alors, portant un monocle de deuil et ayant la tête enveloppée d'un pansement. L'autorité allemânde, opui avait télégraphié à Berlin pour demander des instructions, recevait l'ordre de coopérer avec l'administration révolutionnaire. Von der Lancken, chef du département politique, D. Freun, premier président, Haniel, président du gouvernement wallon, Hurt, gouverneur de Bruxelles, et Schei-den, se mirent à la disposition du comité des soldats et des ouvriers, et tinrent une réunion au Sénat. La foule massée devant le Palais de la Nation ouvrit de force les portes du parc, fermées depuis quatre ans. Les manifestations durèrent toute la journée, le cortège continua à parcourir la ville, obligeait les officiers d'enlever leurs insignes. Lundi l'agitation grandit, des bagarres éclatèrent entre les soldats loyalistes et révolutionnaires. Des mitrailleuses entrèrent en action devant la Bourse, près de la Gare du Nord, et boulevard Botanique. Les Allemands saisirent ce prétexte pour tirer sur les civils. Quatre furent tués et il y eut de nombreux blessés. En outre le domestique de M. Boul, place Roger, fut poignardé. Les soldats mutinés se rendirent à la Banque Allard, où ils exigèrent un million de suite. Ils se retirèrent emportant Fr. 100,000. Dans une autre banque ils enlevèrent Fr. 50,000. Plusieurs maisons furent pillées. Le comité des soldats, réuni en conseil de guerre, condamna à mort l'artilleur Karl Krasowks, coupable de meurtre et de vol à l'Hôtel du Régent, place Rogier. La sentence fut exécutée sur l'heure, en présence des membres du comité. Sur les ordres du même comité, tous les déserteurs détenus à Saint-Gilles et ailleurs furent remis en liberté. Les détenus politiques de Vilvorde en profitèrent pour s'évader sur l'initiative du sénateur Col-leau, dont'il convient de louer l'attitude courageuse. A la suite de ces événements les Bruxellois comprirent qu'ils devaient s'abstenir de participer'de quelque manière que ce, fut aux manifestations. Des proclamations des bourgmestres de l'agglomération les y engagèrent. " Chers concitoyens,—Dans quelques jours nous serons délivrés de l'occupation ennemie. Au milieu des épreuves douloureuses que vous avez supportées avec tant d'endurance'et de courage pendant plus de quatre ans, il importe à votre honneur que vous montriez les mêmes vertus au moment de l'affranchissement. Conservez votre calme et votre dignité. Evitez toute provocation. Attendez pour manifester publiquement votre joie que le drapeau national soit arboré à l'hôtel de ville." En outre M. Lemonnier, ff. bourgmestre à Bruxelles, faisait publier un arrêté interdisant tout rassemblement, tout cortège,"toute circulation de bandes sur le territoire de la ville et la députation permanente du Bra-bant interdisait le débit et la-consommation de l'alcool et des liqueurs spiriteu-ses. D'autre part, le parti ouvrier adressa une proclamation au peuple belge, disant notamment, " Le peuple belge réintégré dans ses libertés revendiquera avant tout de l'Allemagne nouvelle la réparation totale des méfaits de l'Allemagne d'hier, engageant les travailleurs à veiller au maintien de l'ordre public." "Que les travailleurs soient prêts pour qu'au retour des soldats qui , ont si héroïquement coopéré à la libération de notre sol et à l'affranchissement du vieux monde, la Belgique marque, elle aussi, une ère de justice et de solidarité sociale," demandant le suffrage universel, la poursuite des traîtres et des accapareurs et la taxation des {>énéfices de guerre. Mais la réalisation de cette œuvre de rénovation exige avant tout que le calme règne chez nous. Nous vous engageons donc à assister, avec sang-froid et dignité à la retraite des troupes ennemies. Pas de fausses manœuvres, pas de manifestations intempestives." Ces interventions eurent un effet salutaire sur la population qui laissa les Allemands régler les affaires entre eux. Les drapeaux furent retirés en at> tendant les avis des autorités pour être arborés dans la joie de la délivrance complète. Le comité des soldats fit mettre en liberté les prisonniers anglais. Il demanda à Berlin le châtiment des éxé-cuteurs de miss Cavell, lança un appel disant que la population privée belge se trouvait sous sa protection et qu'il sévirait impitoyablement contre tous- les actes de pillage. Sous la direction de Si. Plas il remet l'ordre au Palais Royal. Les mutinés sont installés dans les chambres de l'aile gauche du palais. Les Allemands font sauter la poudrière près d'Assche. Il y eut de nombreuses victimes parmi les soldats, et malheureusement aussi parmi la population. Au champ de Berchem les aviateurs sont partis, laissant une cinquantaine d'avions de combat qu'ils abandonnèrent à regret après avoir exécuté de nombreux vols au-dessus de la région. La journée de mercredi fut calme a Bruxelles. • Les soldats jetèrent des caisses entières de cartouches, de fusées et de grenade > dans le Bassin Vergote. Des prisonniers belges et anglais furent libérés, j Un organisme de secours a été i m média- , tement installé, où l'on vend le portrak du bourgmestre Max. Des mitrailelu-ses sont toujours installées à la Bourse. Le prince Eitel loge à Louvain dans , l'hôtel de feu la baronne Descamps, sous la garde de 25 soldats. Des mitrailleuses sont braquées sur le couvent des Jé- , suites. Des officiers allemands circulent en ville ; les uns portent la casquette avec , une bande rouge, les autres avez l'an- , cienne bande. Pour éviter de nouveaux ; incidents, les troupes en retraite ne pas- , seront plus par Bruxelles, qu'elles con- , tourneront au Nord et au Sud. On dit j ici qu'un amiral allemand a été fusillé à ; Anvers par les soldats révoltés. Le ] bourgmestre Braun part pour Gand en , auto, le bourgmestre Max attendra jus- , qu'à ce soir, ainsi que d'autres déportés. ] On leur prépare un réception grandiose. , < Entrée des troupes belges à Anvers j Anvers, 15 novembre. i Tout le long de la route de Gand à < Anvers, les villes et. les villages sont ; pavoisés et les troupes en marche pas- 1 sent sous des arcs de triomphe en sa- 1 pins ornés de drapeaux et de fleurs de I papier portant les inscriptions "Vive le < Roi ! Vive la Reine ! Vive la Belgique ! • Vivent les Alliés ! " A Loochr'sty, Lo- < keren, Saint-Nicolas, Beveren et Kelsele ^ la population, est accourue pour souhai- ; ter la bienvenue à nos soldats et leur fit ! des ovations frénétiques. Il y eut un mo- ( ment d'émotion quand nos soldats aper- ] çurent dans le clair soleil de cette matinée de novembre la Tour de la Cathédrale d'Anvers. A midi précise, le général Drubbel commandant la 2e division d'armée dite d'Anvers passe le pont de bateaux de Burght à la tête de la cavalerie,les cyclistes et des mitrailleurs. Au 1 même moment le drapeau belge est ar- ( boré à la tour de la cathédrale. L'en- < thousiasme de la population est inde- i soriptible. Les soldats sont ovationnés, f embrassés* félicités. Déjà pendant la \ ' > matinée un " Te Deum " fut célébré a la cathédrale, à l'occasion de la fête pa- . tronale du Roi, et terminé par une vibrante " Brabançonne." Trois activistes, fonctionnaires, qui avaient eu l'audace d'oser se présenter pour assister à Dette manifestation patriotique, furent expulsés par le public plein d'indignation. Pendant l'après-midi toutes les sociétés de musique sortirent précédées de drapeâux belges et alliés et suivies de :ortèges augmentant à chaque pas. Elles passèrent devant l'hôtel de ville, où Je bourgmestre Devos prononça une harangue. Elles; défilèrent devant le Palais, Royal de la place de Meir, et devant -la statue de Léopold 1er, abondamment fleurie et ornée de drapeaux. Avant de quitter Anvers lés Allemands, qui avaient joué Soviet et constitué un comité de soldats, vendirent les marchandises Se trouvant dans leurs magasins. Durant ces derniers jours quelques bagarres se produisirent entre soldats et officiers à qui les épaulettes et cocarde^ étaient arrachées. Rien de très grave. La population ne se mêla point à ces altercations entre Boches. L'aspect du port est d'une tristesse infinie pour ceux qui revoient Anvers pour ia première fois depuis quatre ans. Les quais, le long du fleuve, et les bassins ne présentent plus l'animation fiévreuse de centaines de steamers chargeant ou dé-chargéant devant les hangars bondés de marchandises. Sur le fleuve cjuelques allèges du comité de ravitaillement forment tout le mouvement du port. Les Anversoîs espèrent voir bientôt leur ville regagner la prospérité maritime et industrielle d'antan. A MONS (De notre correspondant.) Mons, 11 novembre. Quel soupir de soulagement ont poussi (es milliers de poitrines montoises en entendant ce matin le cri de délivrance ! " Les Anglais sont là! Ceux qui n'ont pas passé comme nous par ces quatre années d'esclavage, ne peuvent se faire une idée du bonheur que nous avons ^prouvé et qui rachète pour nous tous nos soucis antérieurs. La voilà donc finie, cette longue guerre, qui a semé le deuil et la désolation dans le monde entier. Mais combien les auteurs seront punis ! Ici nous n'avons, en réalité, que peu ,, Dati de la bataille, qui n'a duré qu'un |our environ. Nous étions installés dans ios caves, et les miennes,toutes vôûtées, étaient une grande sécurité. Nous y ivons couché et mangé pendant trois lours ; les boulets sifflaient sur nos têtes, nais nous étions calmés et sans trop de craintes, car nous pensions à la délî-trance prochaine, je n'avais pas voulu quitter ma maison, car les Boches sont ies gens à qui il faut tenir tête (sic), sinon ils auraient tout pillé. Mon rez-de-chaussée, composé de six chambres, itait occupé par dix Allemands, qui v ivaient installé le téléphone; les portes le la rue devaient rester ouvertes jour et-luit, pour permettre aux courriers d'ap- . sorter leurs renseignements. Ces dix îo'mmes mangeaient chez moi, mais je l'ai dû fournir què le matériel. Enfin, ians la nuit du 10 au 11, ils sont partis :omme des voleurs, laissant toutes les sortes ouvertes, emportant deux crûmes, les essuie-mains et deux cuillers à ;afé ... en somme une bagatelle, mais » 1s savaient que je ve'illais. . . . Quand es troupes canadiennes ont défilé sur la irand'PIace ce n'était pas de J'enthou-;iasme, c'était du délire. Le carillon du jeffroi chantait, les cloches sonnaient, es clairons résonnaient, enfin, un spec-acle inoubliable, qui est la plus belle :ompensation que nous puissions rêver. Personnellement, je n'ai pas souffert le la guerre sauf de la séparation d'avec rous tous—j'ai toujours eu le néces-;aire, mais à quels prix ! La viande Fr. !5 le kilogramme, le beurre Fr. 32, un euf Fr. 1.50. Les chaussures s.e paient Tr. 250, et il faut donner Fr. 1,000 pour in costume tailleur. J'ai pensé aux 15 ins de ma petite fille quand nous étions lans nos caves, au moment le plus crifi-jue. J'ai chez moi un capitaine cana-lien, avec un médecin et une ordon-tance. Comme je les héberge avec bon-îeur! A Bruxelles ils n'ont pas su ce |u'était la guerre; demain nous allons ortir des cachettes tout ce que nous l'avons pas voulu livrer aux Boches; •endules, candélabres, bronzes, tout cela a revoir le jour. Quel bonheur!

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Dit item is een uitgave in de reeks L'indépendance belge behorende tot de categorie Liberale pers. Uitgegeven in Bruxelles van 1843 tot 1940.

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