L'indépendance belge

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s.n. 1915, 28 Mei. L'indépendance belge. Geraadpleegd op 07 juli 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/vh5cc0vz4t/
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EINDEPENDANCE ■ ROYAUME-UN# ONE PENNY, DlLJLiUCa. CONTINENT 3 15 CENTIMES ADMINISTRATION ET REDACTION: BURE AUX A PARIS : 3 MOIS, 9 SUIILINGS. \ TUDOR HOUSiii, TUDOR ST.. LONDON, E.C. "• Dlu LA £>UUKb^ LONDRES, VENDREDI 28 MAI 1915. ABONNEMENTS : - S MOIS. 17 Sffll LINGS. [ CONSERVATION PAR LE PROGRES. TELEPHONE: CITY 3960. TELEPH.: ^38 7S 11 AN, 32 SHILLINGS. ) SOMMAIRE. LA SITUATION: Double désastre maritime.— La "Majestic" coulé dans les Dardanelles. — Le vapeur " Princess îrene ' sauté à Sheerness avec 326 hommes. — Avance victorieuse des Italiens.—Progrès français dans le secteur d'Arras. — Les combats autour de Przemysl. La guerre creuset d'idées.—Arthur Deltry. Le jour de M. Del= cassé. Une injustice à l'égard de nos soldats. — Camille Roussel. Lettre du Vatican. La France et l'Italie. Billet parisien.—Jean-Ber-nar. Help to Belgian Soldiers.—G. V. La manifestation italienne en Kûîrtiniip PrliAC pfr LA SITUATION. IV nnui. La marine britannique joue décidément de malheur. Après le " Triumph," torpillé, hier, dans les Dardanelles, le " Majestic," cuirassé de 14,900 tonnes, vient de subir le même sort dans les mêmes parages. Bien 'que la plus grande partie de l'équipage ait pu être sauvée et qu'il s'agisse d'un navire de vingt ans, la perte du " Majestic " est un coup très sensible. Elle prouve que les Allemands sont parvenus à transférer dans la Méditerranée et dans la Mer Egée quelques-uns de leurs sous-marins du type le plus moderne et que les mesures de défense prises contre leur activité ne répondent pas entièrement aux nécessités. Au même moment où le " Majestic " coulait dans les eaux turques, le navire auxiliaire "Princess Irene" sauta dans 'e port de Sheerness " avec tout son équipage, environ 300 hommes et 76 ouvriers qui travaillaient à bord ! Le communiqué de l'Amirauté dit qu'il s'agit d'une explosion accidentelle, et des rapports provenant d'autres sources semblent indiquer qu'on se trouve en présence d'un cas de combustion spontanée, analogue à celle qui amena la destruction du " Jena " dans le port de Toulon il y a quelques années. Le " Princess Irene " était un steamer de 6000 tonnes, appartenant - U compagnie d.u Cana-dian Pacific. Un autre communiqué britannique signale les beaux exploits du sous-marin " E-ll," qui, entré dans les Dardanelles, coula plusieurs navires ennemis dans la Mer de Marmara e't, poussant l'audace plus loin, entra dans le port de Con-stantinople, où il déchargea une torpille qui fit explosion devant l'arsenal. Un récit succinct des opérations dans la péninsule de GallipoJi du 6 au 19 mai vient d'être publié par le " témoin oculaire" britannique. Il en résulte que les travaux défensifs établis par les troupes ottomanes sous la direction d'officiers allemands sont tont aussi puissants que ceux auxquels se heurtent les Alliés sur le front occidental, et que, par conséquent, l'avance du corps expédit ionnaire sera nécessairement lente. Néanmoins, les progrès réalisés ju-squ'à présent sont satisfaisants, et les pertes turques sont immenses. Le communiqué français d'hier après-midi signale le bombardement des fameux établissements allemands de Lud-wigsha.fen, dans le grand-duché de Bade, par une escadrille de dix-huit aéroplanes munis de bombes d'un gros calibre. Les aviateurs, qui couvrirent plus de 400 kilomètres, et dont l'absence dura six heures, réussirent à incendier une partie des bâtiments de la Badische An il in Fa-brik, actuellement une des principales fabriques d'explosifs de l'Empire ger- m.o o ! i-m A r » ■ " ■ Dansée secteur d'Arras-Lens, les combats continuent sans répit. Les Français ont progressé au sud-ouest de Souchez, et à l'est d'Ablain. Dans cette dernière localité ils ont enlevé aux Allemands plusieurs tranchées et le cimetière transformé en forteresse. Nos amis ont fait au cours de ces opérations plusieurs centaines de prisonniers, dont quelques officiers.Dans la région d'Angres, deux contre-attaques allemandes furent repoussées. Sur le front belge il y eut également quelques engagements. Deux atta,ques allemandes, au nord et au sud de Dixmude, furent repoussées, et tout le long du canal de l'Vser il y a eu des duels d'artillerie intermittents, notamment du côté d'Oostkerke et de Schoore. Le bulletin allemand signale qu'au nord de Dixmude 2-5 Belges ont été faits prisonniers au cours d'une reconnaissance.Sur le front galicien la bataille a repris avec une nouvelle vigueur, mais aucune action décisive n'est signalée. Les Austro-Allemands sont parvenus à se rapprocher encore de Przemysl et menacent assez sérieusement la fori'> resse, qui constitue la clé de la nou-j velle ligne défensive de notre alliée. Il résulte des derniers communiqués ennemis que les troupes austro-aile» ! mandes progressent dans ia direction sud-est de la ville et que leur objectif est de couper les Russes au nord de la forteresse en avançant simuïtanénlfenL.du nord et du sud vers la ligne Przemysl-Lemberg, dont.d'occupation isolerait du restant de l'armée russe les troupes qui défendent la ville. Aucun nouveau communiqué italien n'a été publié depuis hier, et le bulletin viennois se borne à signaler le bombardement, par les Italiens, des ouvrages fortifiés autrichiens avec de l'artillerie lourde, ainsi qu'une avance des Italiens le long de la côte. Le correspondant du " Times " à Nisch est autorisé à dire que la participation de l'Italie à la guerre a été accueillie avec satisfaction par le gouvernement serbe, qui croit que cette intervention hâtra 1a fin de la guerre. Lé correspondant laisse entendre que des négociations seront entamées entre Rome et Belgrade en vue de régler toutes les questions qui offrent un intérêt commun, et qu'il faut s'attendre à une reprise de l'activité militaire serbe. La constitution du cabinet national britannique est accueillie partout — sauf chez nos ennemis — avec la plus vive satisfaction, et on estime généralement qu'un de ses premiers actes sera l'introduction du service militaire obligatoire —sous l'une ou l'autre forme — en faveur duquel des voix autorisées se lèvent de plus en plus nombreuses. TRIBUNE LIBRE. LA GUERRE, CREUSET D'IDÉES... LjllUli'Ur UUtturuil. c-r yui < une étude philosophique approfondie les causes du conflit sanglant et des ■ agissements de.l'Allemagne. Puis de là tirer des conclusions au point de vue social et politique." ("Indépendance" du 31 mars 1915.) Laissons subsister sans chicane le titre synthétique choisi par L. K. Z. pour provoquer et susciter le haut et no^'e échange d'idées, de conceptions, de pensées qu'il a rêvé. Le commentai!e de 1 "l'Indépendance" dans sa brève concision le corrige et lui donne tout? son ampleur. Répondons à l'appel "La guerre creuset d'idées " par cette première contribution : "L'école des monstres !". . ' Regardons l'Allemagne des jours qui précédèrent le 1er août 1914 ; suivons ses actes, ses méthodes, son faire continu, persévérant, lourd, inlassable ; notons les ' gestes de son empereur et les agisse- ' «nents de la totalité de ses soldats; retenons les affirmations de sa presse, ia morgue de ses savants, la servile cruauté, le cynisme dément de ses amiraux et de ses marins coulant des navires sans ilicuov,, uvus ai ii vuhj «-*. vw.iu lu l i.i j tellement une unité de vues, de volonté, le. but qui fait de tout ce peuple, du Caiser au dernier des mendiants, des unkers aristocrates aux prolétaires de Silésie, une masse homogène, de nature ( norbide, qu'il importe d'analyser aux ins de tracer comment et de quelle façon ■lie put se développer, atteindre le maxi- j num de puissance. Car, il faut partir de ( à, accepter cette première constatation l'un phénomène social monstrueux : à , 'heure de la guerre de 1914 chaque Alle-nand, chaque Allemand respirant au oleil, avait forgé ou accepté le rêve pan- 1 rermanique, "Deutschland uber ailes," 1 ■t chaque sujet de l'empire en âge de : >enser avait accepté sans protestation, < Lvait agréé, approuvé les moyens de : guerre enseignés par les classiques de I asernes,à savoir,le meurtre,!'assassinat, e viol, le pillage, le brigandage perpé- ( rés cyniquement, froidement, cruelle- , nent, et chacun avait juré d'accomplir, , le réaliser ce rêve par ces moyens, au < noment choisi par Guillaume II. j Le psychologue se trouve donc en 1 présence d'un peuple de quatre-vingts c millions d'êtres, admirablement entrai- i nés à la méthode de travail, d'application, de zèle, ia plus productrice et la ( plus aisée à maintenir, à activer, à épe- t ronner parce qu'elle est encadrée d'une i discipline féroce, collective, actionnée par j un seul individu et un très petit nombre t de délégués, caste liée à sa fortune. Le < fonctionnement de pareille discipline fut ■ rer«du possible, d'extrême facilité, de total rapport parce qu'elle allait toucher, faire vibrer, animer au paroxysme le ~ point sensible, bas et monstrueux de toutes les humanités primitives, non encore en possession d'elles-mêmes, igno- i rantes de l'effort propre sur soi-même, i sans l'aide d'un levier externe, nous i s avons nommé la vanité. Car au point de i vue social il n'y a pas que les sauvages £ qui entrent dans cette classification de primitifs. Toute agglomération, tout ; ._ peuple compte dans son sein une propor- j tion variable de primitifs. Dans sa masse l'Allemagne en réunit le plus grand i nombre. Avec nos amis anglais, au Congo belge, nous désignons sous le vocable "primitifs" tous les individus qui se moulent aisément sous le pouce de tous les facteurs sociaux ou antiso-1 c.iaux sans réagir et sans tenter de se donner à eux-mêmes une forme propre, :t personnelle, ou une pensée non pensée ou imposée par autrui. Eh bien, ces a primitifs, dont les plus parfaits et les* plus résistants specimens sont les Prus- ■ c siens, constituèrent le bouillon de çul-c ture, préparé, avide, qu'avec une 1,: science, une habileté, une persévérance, un cynisme monstrueux, allaient employer le Kaiser et sa caste pour inoculer :- aux flancs de la vieille Europe le chan-s cre monstrueux de la toute-puissance teutonne. L'éducation de la vanité fut à poussée à un degré inouï, incroyable, :t avec une science consommée. Dès la pe- > tite enfance, ce n'est pas la grandeur et i- la puissance de la patrie qu'on inculque, c'est la supériorité de l'Allemand sur ■s tous les peuples du monde, sa supério- > rité intellectuelle, morale, physique ; u c'est la situation injuste qui lui est ;t faite k lui qui a le droit de dominer; , > c'est le devoir de s'en remettre par voie u hiérarchique à son Empereur du soin 1- de choisir l'heure de réconquérir à ses ' u sujets le sommet despotique de la lignée : ii des hommes. Nous disons reconquérir, car on enseigne aussi que les Belges, les n Néerlandais etc furent jadis classés n parmi cette race. Bref, quand le mâle allemand sort ae :s la caserne, ou bien il est convaincu, et e c'est le cas de la masse, qu'il est l'être is humain d'élite à qui revient la terre parce que son empereur et Dieu par la à voix de l'empereur l'affirment, ou bien i- matérialiste, athée, chimiste, méde- > cin, philosophe, professeur, et c'est là, -- l'élite, il est convaincu que,l'Allemagne possède la science suprême, la méthode idéale, qui font défaut aux e autres peuples et qu'il n'est pas de e moyen qui ne soit licite pour, impo-j. ser cette science qui est sienne, cette it méthode qui lui appartient, au monde e entier. Bref, chaque Allemand est en soi une parcelle d'empereur !... pour la ,j plus grande gloire de " l'Allemagne au-(f dessus de tout."... . e Lorsqu'un peuple doté des qualités et it des vertus qu'on lui connaît : patience, )» ponctualité, précision, ténacité, a été e pendant au moinsjtauarante ans éduqué i- de la sorte; lorsqift l'individu s'est pris ,e lui-même tel qu'il est sorti de la nature, pour son propre idéal; lorsqu'une nation ■ s'admire, se regarde, se détaille, se donnant à elle-même comme la fin et le but de l'humanité qu'elle voit déjà gémissante à ses pieds* lorsqu'elle remonte jusqu'à Dieu pour 'légitimer sa monstrueuse vanité, ne constitue-t-elle pas, socialement parlant, le monstre des , monstres? Et que ne peut-elle pour se u satisfaire elle-même dans le champs des ,h horreurs et des crimes? Rien ne peut ;e être crime pour un Allemand de ce qui :e est commis pour un Allemand, à plus forte raison pour l'Allemagne. L'œuvre ' odieuse à laquelle Guillaume II a présidé s'appellera "l'Ecole des Monstres par e l'Education monstrueuse de la Vanité." n Cette conclusion de fait nous amène à une première conclusion de principe bien banale. u Essayons de la formuler avec d'au-i- tant plus de précision qu'elle explique " non seulement le phénomène de la mon-e strueuse Allemagne de 1914, mais en-core de nombreux phénomènes sociaux e similaires aussi bien contemporains que e perdus dans le passé. f, Principe : l'éducation d'un individu, d'un peuple ne vaut que pour autant '■ qu'elle soit la mise en oeuvre harmo-"> nieuse de toutes ses facultés en même u temps que le contrôle et l'endiguement par la volonté de toutes les faiblesses et n lares ancestrales et généralement quel- ts conque. Elle aura comme fin un hau iî- idéal humanitaire. a- En conséquence il suffira à l'éducatior la qui se propose une fin anti-sociale et an e- ti-humaine de diminuer ou de supprime îe même le libre-arbitre de l'individu ou di ir peuple par l'exacerbation ou la divinisa re tion d'un vice, d'une passion, de désé Je quilibrer en un mot l'individu !... Il y ; t des poisons sociaux qui sont pires que ceux de la chimie ! Par la vanité le i Kaiser amène ses sujets au paroxysme - de la criminalité, bien plus sûrement que r la morphine ne fait des misérables de .t ses victimes. L'empire allemand a donc été déséqui- - libré par l'Ecole des Monstres. i ARTHUR DETRY. LE JOUR DE M. DELCASSÉ. m Sous ce titre le journal " Le Temps " rend hommage à l'habile Ministre français des Affaires Etrangères, M. Del-cassé, dont l'adhésion de l'Italie vient de couronner l'œuvre patiente, patriotique et prévoyante. Ce n'est pasd'aujourd'huique'TIndé-pendance Belge " a su comprendre la politique avisée de M. Delcassé, et nous avons pu, il y a quelques années, lui exprimer dans un des banquets de "l'Indépendance Belge," qu'il avait bien voulu présider, notre admiration pour les efforts qu'il déployait déjà, en vue de créer et de renforcer les alliances indispensables au triomphe des idées de Droit et de Justice: On le constate aujourd'hui.Aussi, nous nous associons de tout cœur aux témoignages qui, de toutes parts, sont adressés à M. Delcassé, et il est réconfortant de voir rendre justice à sa clairvoyance, à sa perspicacité et à sa ténacité. Nous reproduisons les articles que lui consacrent deux organes français, aux antipodes comme idées sociales et complètement d'accord sur le terrain patriotique.DU " TEMPS M. Delcassé a eu l'heureuse chance d'occuper, pour la première fois, de 1893 à 1905, c'est-à-dire pendant sept années consécutives, le poste où il est revenu au commencement de la guerre, parce que l'opinion publique, l'y rappelait. Pen dantees sept années» il a eu le loisir fqui n'a pas e^te idonné à tout le -monde) do fixer les principes do «a politique et il a pu "persévérer dans le des-^ ,a vision nette et rapide des grande intérêts de la France, et il a agi. Ce n'était pas u, lui donner à sov pays un© armeo ot une marine toujours plus fortes, puisqu'il n'avait ni titre ni mission pour cela ; mais i) a fait en sorte de nous assurer des Alliés afin de compléter, le jotir venu, notre puissance militaire. Fortement attaché à l'alliance russe qu'on disait incompatible avec une entente anglaise, M. Delcassé a eu la présence d'esprit do sceller 'l'amitié avec l'Angleterre dès 1904. c'est-à-dire au moment où la Russie, momentanément affaiblie, risquait d© ne pas pouvoir contenir assez l'impatience et l'auoace germaniques. Au lendemain de Fachoda et de la guerre du Transvaal, c'est-à-dire au moment où des considérations sentimentales impressionnaient en sens contraire l'opinion publique, M. Delcassé bravait l'impopularité qui n'avait jamais épargné jusqu'alors les partisans français de l'entente avec l'Angleterre. m. Ribot, M. Clemenceau et nous-mêmes—s'il nous est permis de nous nommer—avons connu tour à tour, et méprisé, ces injures. Grâce à la conclusion _ de l'accord commercial avec l'Italie, sous le ministère^ 'Charles Dupuy, bien des malentendus se dissipèrent, et ainsi se trouva facilitée l'œuvre si désirable des rapprochements nécessaires. L'union économique contribuait à effacer Le souvenir d'anciennes ou récentes querelles. Dès 19C2, M. Delcassé se portait fort que malgré les renouvellements d© la Triple-Alliamce, l'Italie ne servirait jamais une politique d'agression contre nous. Il avait su inspirer confiance, et. il avait confiance. Il o ré parait 1© traité franco-anglais do 1904. Ij&s potins de chancelleries ou de salons, survivance des diplomaties archaïques, ne ta détournaient pas de la vue des grandes lignes, des çrandea directions de l'Histoire. de3 grands intérêts dos nations. Ce disciple de Gambetta» ce ferme et loyal républicain, a été un bon ouvrier l'œuvre nationale. L'Histoire le. jugera et fixera eon rang parmi les hommes qui ont influé sur îa destinée de ce pays: elle saura le récompenser de sa clairvoyance, de son patriotisme, de son labeur patient et obstiné. DE LA " GUERRE SOCIALE " : La commission des Affaires extérieures s'est rendue en corps féliciter notre ministre des Affaires étrangères du gros succès diplomatique que constitue pour lui l'entrée en scène de l'Italie. On a beau se dire que " nos poilus " par leur belle contenance en face des armées allemandes, sont bien pour quelque chose dans cette intervention. par l'encouragement qu'ils ont donne a no^ amis italiens, que même les morts de Magenta et de Solférmo^ont travaillé pour nous, et même ceux de l'aai V. qui, les premiers, appelèrent la nation italienne à la liberté; que la re: conciliation franco-italienne était une nécessite inéluctable un jour ou l'autre, comme la rupture do Rome et de Vienne, tout de même, j ai idée que notre ministre des Affaires étrangères etnotro ambassadeur à Rome, M. Barrer©, ne sont pas complètement étrangers à l'heureux événement. Je n'ai pas toujours beaucoup aimé notre ministre des Affaires étrangères, ni la façon dont pendant quinze ans il a dirigé ou inspiré notre politique extérieure. Dans, mon parti, nous le trouvions tous un peu nationaliste et un peu belliqueux pour le ministre des Affaires étrangères d'une République, bans être très vieux, Delcassé a. vu la guerre de 1870. Les meilleurs républicains do cette génération en sont restés violemment anti-allemands. Ils ont conservé une méfiance instinctive. incurable do l'Allemagne. Ils n'ont Jamais cru à une réconciliation possible avec elle. Et au pouvoir, même quand ils combattaient les généreuses violences de Déroulèdc, on sentait qu'ils partageaient sa haine de l'Allemagne. ^ L?s hommes de ma génération n'ont connu la dernière guerre que par ouï-dire, ou pa-r~ls3 livres : ceux d'entre eux qui adhérèrent au socialisme, qui n'èst qu'un*1 forme exaspéré© de l'idéalisme républicain, avaient d'autres idées en tête. Noua avions cru possible de trouver une solution amiable de la question d'AIsace-Lorraise et de réconcilier la France et l'Allemagne. La rupture du bloc républicain en 1904, après notre Congres socialisto international, sur^ les injonctions des socialistes du Kaiser, nous éloigna do la réalisation de notre rêve. Mais nous revenions au bloc depuis deux ans : nous étions en train de noua rapprocher du parti radical; nous nous promettions d'exercer notre influence sur la politique extérieure de façon à éviter la^ guerre. Les radicaux étaient venus nombreux à Berne et à Bâlo avec nous tenter, dans des conférences interparlementaires avec les Allemands, 1©^ rapprochement qui eût empêché la catastrophe. Nous aurions pu pratiquer cette politique quelques années, les anciens de 70 se seraient étients un a un ; ia oemo-cratie allemande, malgré sa lenteur à comprendre et à se mouvoir, aurait fini par exercer son. influença de l'autre côté du Rhin, et nous aurions évité les horreurs actuelles. _ C est Jaurès et cous qui avions raison, je le crois encore, maintenant que les faits semblent nous avoir donne un cruel démenti. _ . . v -, ^ Nous avions raison : et Delcâssc, a son point- ci© vue tout différent du nôtr«, n'avait pas tort, puisqu'il croyait la guerre inévitable. Il n'avait pas tort de resserrer tous les jours davantage l-alliance aveo^la Russie. 11 n'avait pas tort de préparer 1 Entante ccrdia-© avec l'Angleterre. ^ Il n'avait pas tort, dès 1902, de préparer .a reconciliation avec l'Italie. . I/adhesion d© l'Italie à la Triple-Entente, si facilitée qu'elle ait été par les événements et par la Stupidu® politique de^ 1 Allemagne et do 1 Autriche, n'en fait pas môins le ïîIus grand honneur à celui qui T3; obtenue. _ Il ne faut pas croire que 1 opération ait e;e facile. Si la foule, la jeunesse,, les intellectuels les idéalistes d'Italie marchaient avec passion, dès 1© premier jour, sans aucun calctil, contre^ les bourreaux de la Belgique, qui se trouvaient etro les alliés des bourreaux de Trente et de Tneste. ie ministère S alaii dr a - Sonn i no—et on ne saurait lui en faire un réproche—avait besoin pour-justifier son intervention, ne fût-ce qu'aux yeux des gio-littistes si influents au .parlement, d'avantages matériels et moraux considérables pour la nation qu'ils allaient lancer dans la grande guerre. Quels avantages matériels et moraux, sinon l in-corporation à la patrie italienne de Trente et ao Trieste, et la côte orientale do l'Adriatique, dont les rivages et les lies sont peuplés d'Italiens? J'ai déjà expliqué que pour que 1 Italie ait Ja, domination de l'Adriatique, il lui fallait avoir la-côte orientale, qui est la seule capable d abriter une flotte do guerre. , * Or, si l'on parle italien dans les îles et stu les côtes d aima tes, à quelques kilomètres du rivage, toute la oopulation est serbe et veut etr© rattache© à 1a Serbie, qui, de Eon côté, veut avoir vue sur Cornmerit concilier les ambitions serbes et les ambitions italiennes sur cette côte de 1 Adna- Sans être dans le secret des dieux, on devino que la Russie, qui est la grande sœur slave, devait soutenir les prétentions serbes, et _ que la r rance» qui est la grande sœur latine, inclinait plutôt peur qu'on fût agréable à l'Italie. , Je n© sais pas comment r>n s est mis d accoru; orobablement on a partagé la côte conteste© entre les deux prétendants : mais le> résultat est la, ta-ronble : l'alliance italienne. Puisque notre diplomatie, aide©, cela va sans dire, de la- bonne volonté et cie 1 esprit conciliant de Pétrogracl et de Londres, a pu régler cette question épineuse, vous allez voir quelle no va pas s'arrêter en si beau chemin et qu ©de va, un de ces quatre matins, nous annoncer qu elle a extrait l'epT© bulgare. Quand on pense que dans certains milieux que nous appelions, réactionnaires avant 1 union sacrée, on nous chantait tous les^ matins depuis des années que U République etni. mcapaoi? d'avoir une année, et incapable d avoir une di- PY'\miiée de la République, eh! eli! elle n'a pas l'air de fair<! trop mauvaise figure, m sa diplomatie non plus. Cette dernière fait même si bonne figure, qu on n envie, au lendemain do l'entree en d,® l'Italie, après avoir bien crié : îve l Italie! ; , do crier, non pas seulement ' Vive Delcassé! mais aussi un peu: "Vive la Republlaue. GUSTAVE HERVE. : UNE INJUSTICE A L'EGARD DE NOS SOLDATS. -—M ' Vendredi. — Des soldats réformés, c c'est-à-dire des Belges ayant combat-s tu, ayant été blessés, et inaptes à re-t prendre leur place dans les rangs de ;i ceux qui donnent leur vie pour la liberté s et le droit de vivre selon leurs aspira-e tions morales, se sont plaint déjà de ce e que le sort qui, actuellement, leur est \ réservé, est assez pénible... L'un d'eux notamment écrit à "l'In- a •j dépendance Belge" la lettre suivante, qui est poignante, car elle révèle une blessure • morale qui, en toute justice, e n'est-ce pas? ne devrait pas s'ajouter - aux blessures physiques des soldats : t Cambridge, le 29 mai 1915. '<■ Monsieur le Directeur, q Vous av^v; public dans votre journal du 25 courant une lettre du colonel R., attaché au Gra.nd Etat-major belge, à propos de la croix pour les soldats réformés. * Voilà, certes, u?-> chose qui ira droit nu cœur de tous les " ancien?," c'est-à-dire, les 11 grands 1 blessés be'ges," ceux qui n'ont plus le bonheur d'être aux côtés de leurs camarades. Pour ma part, je suis nmouté du bras gauche, après avoir ^ été blessé une première fois d'une balle au bras •- gaucho, d'une à J'épaule droite. A l'hôpital se " trouvait aussi près de moi un autre soldat belge t ayant eu le bras droit enlevé par un balle dum-clum; il avau antérieurement été blessé dans un * assaut d'ua coup de baïonnette à la jambe, ce qui p- • ne l'empêcha pas, après s'être pansé lui-même, do continuer, et il ne voulut pas entendre parler d'ambulance. Il fut, il est vrai, félicité par ses chefs. Le voi-i maintenant, comme moi, et tant d'autres, immobi-is-é. Une fois réformés, nous ne pouvons^ plus porter l'habit militaire; je vous, assure, monsieur le Directeur, que cela nous fait autrement F-ouî' frir qùe nos blessures; nous redevenons donc simple civils. Je me promenais l'autre jour avec cet ancien compagnon ampute du bras droit, et sur notre oassage les gens nous regardaient avec pitié, les uns disaient: "Pauvres bougres, d'autres le". " malheureux ". .pourquoi? Nous ns sommes ni "pauvres bougres ' ni " malheureux ; nous sommes au contraire fiers d avoir fait notre devoir. C'est pourquoi, Monsieur le Directeur, cet insigne, cette croix de guerre nous serons fiers de la porter: elle fera regarder nos blessures avec fierté, mais pas avec pitié. Veuillez, Monsieur le Directeur, recevoir mes saluta.tions distinguées. G. L., Ex-ler soldat au 5e de Ligne. C'est de l'indignation que produit la lecture de cette lettre .. De la pitié, pour les blessés, pour ceux qui sont mutilés par la guerre? Allons donc ! Il n'y a que quelques imbéciles, ou quelques pauvres, en mesure d'aller se battre eux-mêmes, qui puissent avoir ce sentiment : les autres, la majorité, ie peuple belge, n'éprouve pas de la pitié pour ses blessés, mais de l'admiration... " Pauvres bougres," " malheureux," ah ! voilà de singuliers qualificatifs à l'é-* 86ème année, - No. 124-

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Dit item is een uitgave in de reeks L'indépendance belge behorende tot de categorie Oorlogspers. Uitgegeven in Londres van 1914 tot 1918.

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