L'indépendance belge

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s.n. 1916, 08 Juli. L'indépendance belge. Geraadpleegd op 27 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/jh3cz3352k/
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L'INDÉPENDANCE ROYAUME-UNI: ONE PENNY BELGE. CONTINENT: !5 CENTIMES (HOLLANDE : 5 CENTS) g*"-- . ■ .... ! i ADMINISTRATION ET REDACTION : bureau a paris: QAIMIFrtS £1 II III I 1Q1A (\ \rr>T<3 e qtttt t jvp q TUDOR H OU SE, TUDOR ST., LONDON. e.c. place de ea bourse. . SAWIED5 8 JUILLET 1916. ^ abonnements : uoll 17 Ih^lS." conservation par le progrès, telephome: city 3960. teleph.: -[233.75. En vente à Londres à 3 h. le vendredi 7 juillet. •*'' il an, 32 shillings, j LA SITUATION. Vendredi, midi. Les opérations en Picardie ont conti | nue hier sans apporter de changemen sérieux dans la situation. L'infanterie britannique a légère ment progressé dans le secteur de Thiep val, tandis que l'artillerie a bombard avecfcsuccès les lignes allemandes. Les Français ont été eux, l'obje cî'attaques violentes du côté d'Estrée. et de Belloy-en-Santerre, mais dan aucun secteur de ce front l'ennemi n'es parvenu à déloger nos Alliés de leur positions. Au nord de Hem cependan une offensive allemande a réussi à re prendre aux Français deux petits bois mais cette perte est compensée pa: l'occupation, par nos Alliés, d'un autn bois situé au nord-est du village. Les contre-attaques ennemies sont L développement logique de la situatioi nouvelle créée par la poussée victorieusi des Alliés, et si elles ne se sont pas pro duites plus tôt du oôté français, alor qu'elles se déclanchaient pour ainsi din automatiquement sur le front britanni que, la raison en est très probablemen que les Allemands • pensaient ne pa devoir s'attendre à un mouvement offen lif de la part d'un adversaire qu'ils si plaisent à représenter, aux yeux de leu: public, comme exténué et incapable di toute nouvelle offensive. Il est certain que pour beaucoup d'Al lemands la continuation des opération de l'armée du Kronprinz devant Verdu» a pour but principal d'affaiblir l'aimée française à tel point qu'elle ne soi plus à même de jouer, d'ici longtemps le rôle prépondérant qui lui est dévolu Jugeant les pertes françaises au taux de leurs, les Allemands s'imaginent sincè rement que tant qu'ils doivent faire faci aux assauts allemands sur les Hauts d< Meuse, les Français sont incapables d< tout effort sur les autres secteurs di front. Telle est aussi l'opinion de cer ;ains critiques militaires allemands qui tout en rendant hommage à l'admirabli ;||ésistance des troupes françaises devan 0Verdun, semblent croire que la France à cause de l'importance de ses pertes est disposée à prêter l'oreille à de ouvertures de paix dont l'uniaue obs tacle est constitué, selon eux, par l'en têtement des Anglais. Pour vaincri celui-ci, il faut, dit entre autre le majo Moraht, battre la nouvelle arméi anglaise, car tant que nous n'aurons pa réglé nos comptes avec l'armée britan nique, nous ne nous approcherons pa d'un pas de la paix ! Dans ces conditions, l'offensive fran çaise au sud de la Somme a dû être uni surprise plutôt désagréable pour l'état major allemand qui n'a pas montri jusqu'ici de brillantes qualités dans h défensive qui lui est imposée. Les journaux allemands constatent non sans mélancolie, que les Alliés son enfin parvenus à coordonner leurs effort et que, cette fois-ci, les Puissances Cen traies sont attaquées partout à la fois. En réalité, nos ennemis sont battu: et en retraite sur tous les fronts, ei l'avenir pour eux est plein de menaces Sur le front franco-belgo-britanniqu< l'offensive des Alliés n'en est qu'à se: débuts, et les Allemands savent bien qu< la Picardie n'est qu'un des secteurs dv théâtre de la grande lutte qui se pré pare; à Verdun, la bravoure et h stoïque résistance des Français réservent enèore plus' d'une surprise È l'armée du Kronprinz; en Italie, 1< général Cadorna ne laisse aucun répit à - ses adversaires qui bientôt auront été t refoulés au-delà de la frontière, et en Russie les lignes austro-allemandes, depuis le Golfe de Riga jusqu'aux Car- - pathes, s'ébranlent sous les coups de bé-5 lier répétés du colosse slave. Les progrès rapides faits par nos b Alliés au sud du Dniester ont eu le ré- 3 sultat que nous avons fait prévoir au 3 lendemain de la chute de Czernowitz et j dont notre éminent collaborateur le gé- 3 néral Berthaut a si brillamment exposé j l'autre jour les conséquences. Le centre - autrichien qui avait résisté jusqu'ici a , commencé sa retraits et la débâcle sera " bientôt générale. s Le mouvement a été précipité par deux succès russes, l'un sur la Sfcrypa, * dans la région de Buczacz (rive gauche i du Dniester), l'autre à Tsakow-Zuwac-) zow, entçe Stanislau et Kolomea (rive - droite du Dniester), et au cours des-3 quels nos Alliés ont fait plusieurs mil-3 liers de prisonniers. Le communiqué - de Berlin confirme cet échec autrichien, j et annonce la retraite de l'aile droite de 3 von Bothmer sur la ligne du Ivuropice, - à près de huit kilomètres en arrière des i lignes originales. Ce n'est là qu'un ■' commencement, et nous retrouverons > bientôt l'armée austro-hongroise dans la région de Lsmberg, réduite il est vrai, - du demi-million d'hommes perdus de-' puis l'offensive du général Brussiloff. i Sur le front nord l'offensive du géné- ■ ral Kouropatkine se développe égale-; ment avec succès. La ligne de la Dvina > est soumise à de fréquentes attaques' • d'infanterie et l'artillerie russe se mon-3 tre, dans -de nombreuses circonstances, - supérieure à celle des Allemands. 5 Dans le secteur de Riga, nos Alliés » ont franchi les premières lignes en- s nemies, faisant des prisonniers et captu- 1 rant des mitrailleuses. Mais c'est sur- • tout dans la région de Baranovitchi » que nos Alliés ont remporté des succès > significatifs, infligeant des pertes sévères 'j à l'ennemi et faisant en trois jours plus > de trois mille prisonniers. Une avance > russe sérieuse dans ce secteur serait de 3 la plus haute importance et ce moment - et augmenterait singulièrement les diffi- o o ■ cultés déjà si grandes de nos ennemis. * Dans le Caucase, région du Chorok, r les Russes ont repris le dessus, repous- > sant les Turcs et leur enlevant beau-3 coup de matériel. Dans la vallée de - l'Euphrate les Turcs ont également subi 3 un échec. On annonce de Pétrograd que les ■ gouvernements russe et japonais ont î signé lundi un accord politique qui équi- ■ vaut, dit le "Times," à une alliance > formelle dont l'objet principal est le i maintien de la paix et la sauvegarde des intérêts russo-japonais en Extrême-» Orient. L'accord a été soumis par les ^ Puissances contractantes à leurs co-alliés ' qui ont exprimé leur satisfaction. * * * On apprendra avec plaisir l'anoblisse-i ment de sir E. Grey, l'éminent homme '• d'Etat qui, comme ministre des affaires étrangères, dirige avec tant de tact ! et de maîtrise les destinées du char ; diplomatique de l'empire britannique, s C'est là un juste hommage rendu au [ chevalier du droit qui n'a pas hésité à ■ jeter dans la balance tout le poids du plus puissant des empires pour sauver l'Europe du militarisme prussien et dé- . fendre le principe du droit à l'existence s des petites nations. LES DEBRIS DE LA GUERRE. Maurice Maeterlinck. apparaît en soi d'essence septentrionale, La vie est faite de revanches et de plus Anglo-Saxon que Latin, mais il a compensations. L'art, par exemple, qui toujours et de plus en plus attesté—ju- a tout à souffrir de la guerre, y trouve gez-en par la pureté harmonieuse et la une source d'-émotions fécondes, un nou- précision fleurie d'une des plus belles pro- vei et puissant élément de beauté pathé- sesd'>siècle,sa fervente prédilection pour tique. L'épopée napoléonienne a durant la tradition latino-française. Néanmoins un siècle alimenté la littérature. Dès à son sens de l'intuition et son culte du présent, on peut imaginer l'innombrable mystère lui avaient valu une renommée floraison d'œuvres que la tourmente particulière dans les pays du nord, et actuelle inspirera, qu'elle a déjà com- peut-être était-il plus lu, avant la guerre, mencé d'inspirer. à Berlin et à Moscou qu'à Paris. Depuis moins de deux ans, en effet, Il s'était expatrié depuis des années, tout une bibliothèque est née de la H ne s'en est pas moins senti atteint, guerre, et parmi les livres qu'elle a fait comme nous tous, dans le plus profond éclore, i! en est d'admirables et de défi- de son être, à l'heure du grand crime, nitifs. Tel est notamment le recueil d'ar- Doublement indigné, comme patriote et ticles, d'allocutions et d'essais que notre comme philosophe, il a, dès le premier illustre compatriote, Maurice Maeter- jour, avec une magnifique éloquence, linck, vient de publier sous ce titre: les fait retentir sa hautaine protestation. Il "Débris de la guerre. " n'a Pas cru possible de se renfermer dans C'est un spectacle exaltant que la ré- l'indifférence supérieure affectée par percussion d'événements aussi formida- quelques-uns. Il a nettement rompu avec bles dans la conscience d'un des maîtres 'e peuple dans l'élite duquel il comptait de la pensée et de la sensibilité conteni- tant d'admirateurs. poraincs. Le Gantois Maeterlinck avait Une pensée de maître. depuis longtemps mérité d'être honoré En ce livre nouveau, la sérénité du Somme un grand Européen* Soq génie gagg a (fait Bkçft âHS pobies accents d'une colère justicière. L'auteur de tant de pages qui sont des 'évangiles de confiance et de compréhension bienveillante y proclame l'impérieuse nécessité de la haine salutaire. Il s'en explique en ces lignes qu'il faut retenir : " .. .111 y ,a, dit-il, des crimes qui anéantissent le passé et ferment l'avenir. En écartant la haine, j'aurais trahi l'amour. J'ai essayé de m'élever au-dessus de la mêlée, mais plus je m'élevais, plus j'entendais .ses cris et mieux j'apercevais sa démence et son horreur, la justice de notre cause et l'infamie de l'autre. Il est probable qu'un jour, lorsque le temps aura lassé les souvenirs et réparé les ruines, des sages affirmeront que nous nous sommes trompés et n'avons pas regardé d'assez haut, qu'on peut tout oublier, tout expliquer et qu'il faut tout comprendre ; c'est qu'ils ne sauront pas ce que nous saifons aujourd'hui, et qu'ils n'auront pas vu ce que nous avons vu." Il faut pour la paix du monde anéantir le ferment malfaisant. M. Maeterlinck avec raison tient le peuple allemand tout entier pour responsable de la grande iniquité. "Il ne saurait, dit-il, être question d'erreur, d'égarement, d'intelligence déviée ou faussée. On ne trompe pas un peuple qui n'aspire pas à l'être et d'ailleurs ce n'est pas l'intelligence qui manque à l'Allemagne." Et il poursuit : "On a toujours remarqué à travers toute l'histoire deux volontés distinctes qui sonit comme deux manifestations opposées et irréductibles de l'âme de notre globe, l'une ne cherche que le mal, l'injustice, la tyrannie, la douleur, l'autre exige le droit, la liberté, la lumière et la joie. Elles se trouvent en présence une dernière fois : ne laissons pas échapper l'occasion d'anéantir celle ,qui vient d'en bas. Sachons être impitoyables pour n'avoir plus besoin de la pitié. C'est une œuvre de défense organique. Il est nécessaire que le monde moderne élimine le militarisme prussien comme une toxine qui depuis un demi-siècle empoisonne et empeste ses heures. Il y va de la isanté de la planète. Demain les Etats-Unis de l'Europe auront à fixer le régime de la convalescence de la terre." L'heure du destin. On ne peut formuler en termes plus élevés le devoir d'"après la victoire." Il y revient dans "L'Heure-du Destin." Il montre que l'Allemagne a pu croire,dans l'état où se trouvait l'Europe, que son heure était marquée par le sort pour dominer le monde à son tour,et qu'il s'en fallut de rien qu'elle ne réussît. Nous avons "ployé l'ordre du destin," dit-il, et il continue : "mais c'est après la victoire qu'il faudra vraiment vaincre, et tout ce que nous avons fait et souffert, nos ruines, nos sacrifices, nos tor-. tures sans nom comme , nos morts sans nombre, n'auront servi de rien et seront perdus sans retour, si nous ne détruisons pas à tout jamais, la puissance militaire d'un ennemi qui est l'ami .secret des mauvaises volontés de la terre." Ce thème de la sauvegarde future, Maeterlinck le reprend encore, avec une clairvoyance merveilleuse, dans la "Volonté de la Terre." Il y rappelle que, si fréquemment dans l'histoire humaine, les forces obscures du destin se complurent à détruire ce qu'elles avaient laissé naître et fleurir de gfand et de noble : ces forces, cette volonté du mal, il semble bien que l'ennemi, né pour la violence, les ait eues pour complices et que, dans leur résistance, la civilisation et le droit défient cette fois la nature. "N'importe, dit-il, on peut avoir raison contre elle, elle s'est souvent trompée. La victoire est assurée, mais l'effort sera long. Il y faudra beaucoup de temps parce qu'il s'agit d'un très long avenir, d'un très grand revirement et de la plus importante victoire que l'horfume ait jamais espérée." Il faut que le fauve soit mis hors d'état de nuire. C'est encore par cette objurgation que conclut l'écrivain quand, dans son épilogue, il fait son examen de conscience. Il stigmatise une fois de plus l'ennemi qui a "sciemment ressuscité, sans nécessité comme sans excuses, tous les crimes que l'on croyait ensevelis dans un passé barbare," mais il lui rend hommage pour avoir "su aller à la mort en masses compactes, avec un héroïsme aveugle, obstiné; sans espoir, dont on n'avait pas eu d'exemple aussi sombre." Puis il émet cette conclusion qu'il faut retenir: "...Maintenant, que ferons-nous? Nous faud'ra-t-il haïr jusqu'à la fin des jours? Nous ne voulons plus être, une fois de plus, le,s dupes et les victimes de la confiance et de l'amour. Ici encore nos soldats, dans leur simplicité clairvoyante et toute proche des vérités, devancent l'avenir et nous apprennent ce qu'iil convient d'admettre et d'éviter. Ils ne haïssent pas l'homme, mais ils ne s'y ii&nLJmioit Ils retrouvent i'gtre 'hu main que lorsqu'il est sans armes. Ils savent pour l'avoir trop souvent éprouvé que tant qu'il en possède, il ne résiste pas au délire de nuire, de trahir, de tuer, et qu'il ne devient bon que lorsqu'il est impuissant..." La splendeur de l'héroïsme. Mais à côté de ces pages de virile indignation et de ces conseils de lucide prévoyance, que de touchantes et réconfortantes inspirations l'auteur trouve dans son admiration pour la surhumaine dépense d'héroïsme à laquelle nous assistons, et dans sa piété pour les morts de la guerre ! L'héroïsme, depuis deux ans, se prodigue partout, non pas occasionnel, mais constant, tranquille, tenace, inépuisable, à chaque heure, à chaque minute. Et c'est la plus consolante merveille au milieu du cauchemar. Dans aucun temps on n'a assisté à ' pareil spectacle—alors qu'on pouvait craindre que la civilisation n'eût amolli l'humanité et ne l'eût rendue égoïste et lâche. "C'est que, dit Maeterlinck, la civilisation, au contraire de ce qu'on redoutait, loin d'énerver ou de dépraver, d'affaiblir, de diminuer, d'abaisser l'homme, l'élève, le purifie, l'affermit, l'ennoblit, le rend capable de sacrifices, de générosités, d'actes de courage qu'il ne connaissait point... C'est que la civilisation, alors même qu'elle semble corrompre, apporte de l'intelligence, et que l'intelligence, aux jours d'épreuve, c'est 'de la fierté, de la noblesse et de l'héroïsme en puissance." Cet héroïsme incessamment prodigué n'est'point perdu. Il va féconder les âmes, écrit Maeterlinck dans une page pleine d'une haute et consolante poésie intitulée "La Flamme immortelle." La flamme immortelle. — "Si, dit-il, le courage de nos combattants semble si général et si extraordinaire, c'est que toute la puissance des morts est passée en ceux qui survivent. Toutes ces forces de sagesse, de patience, d'honneur, de sacrifice, qui croissent de jour en jour et que nous-mêmes qui sommes loin du danger, sentons monter en nous sans savoir d'où elles viennent, ne sont autre chose que l'âme des héros <fue recueillent et qu'absorbent nos âmes." C'est cette thèse où resplendit 'a claire et douce philosophie déjà exprimée dans "l'Oiseau bleu," que-l'auteur propose à tous ceux qui sont en larmes. Il transfère dans le domaine moral le principe qui selon Lavoisier gouverne le monde physique : rien ne se perd et rien ne se crée, il n'y a que des transformations...et il ajoute : "La mort n'entame pas la vie, elle ne peut rien contre elle. Le total de celle-ci demeure toujours pareil. Ce qu'elle enlève à ceux qui tombent, passe en ceux qui- restent debout. Si le nombre des lampes diminue, la hauteur de la flamme s'élève... La .mort sur les champs de bataille, dans le choc de la gloire, devient plus belle qu'une naissance et répand plus de vie que l'amour. Après de telles paroles, comme il est naturel que l'écrivain en arrive à conclure à la survie, à l'étroite union, des morts et des vivants! "Les morts revivent en nous, dit-il. Ils ne réclament pas de larmes, mais une affection heureuse et confiante. Ils ne meurent pas à l'heure qu'ils descendent dans la terre, mais à mesure qu'ils descendent dans l'oubli, et l'oubli seul rend la séparation irrévocable. Nous les avions possédés sachant que nous devions les perdre, sachons les perdre comme si nous les possédions encore. En dépouillant leur chair, ils n'ont dépouillé que les moments où ils nous aimaient moins et que nous n'aimions point. Maintenant, ils sont purs, ils ne sont revêtus que des plus belles heures de l'existence, ils n'ont plus de défauts, de petitesses, de travers. Ils ne peuvent plus déchoir, se tromper ou nous faire de la peine. Ils ne songent plus qu'à nous sourire, à nous environner d'amour, à nous apporter un bonheur qu'ils puisent à pleines mains dans un passé qu'ils revivent avec nous." Voilà bien des citations, et il faut se borner, mais j'en aurai dit assez, j'espère, pour faire sentir l'attrait supérieur de ce livre,noble et bienfaisant. On y retrouvera l'émouvant médaillon moral du roi Albert et les allocutions de Londres et d'Italie, où Maeterlinck a si fièrement caractérisé le rôle, unique dans l'Histoire, .assumé par la Belgique innocente et loyale. On y trouvera un touchant panégyrique de Miss Cavell qui lui permet de mettre en relief, à la faveur de cette épreuve, l'innombrable beauté de l'héroïsme féminin. Ailleurs, la lecture de Thucydide, en lui offrant l'occasion d'un saisissant parallèle entre Athènes aux prises avec Sparte et la France actuelle, l'incite à reproduire cette pensée souveraine de Périclès parlant aux parents des héros tombés pour la patrie : "La passion de l'honneur est la seule qui jamais ne vieillisse, et dans la caducité de l'âge, le seul plaisir n'est pas, comme on le prétend, d'amasser des richesses, mais de .commander le respect. " On pourrait citer d'autres pages encore, comme les "Dieux de la Guerre,'' où se trouve lyriquement évoluée la mystérieuse puissance des explosifs, et cette prose de début, le "Massacre des Innocents," où l'auteur, en transposant vers 1886 un tableau du .«vieux Breu-ghel, semble avoir prévu les horreurs de l'invasion de 1914... La morale de la guerre. Bref, dès à présent, dans de tels livres, la haute morale de la guerre s'élucide. Un grand visionnaire, ému dans son âme fraternelle, s'est penché sur la tourmente, il en .a compris les significations surhumaines. En des pages de confiance et de beauté il a exprimé les vérités qu'il est possible d'entrevoir, et par quoi notre espoir se fortifie. Il a décerné au culte de l'honneur collectif, à la passion de l'héroïsme civilisé l'hommage qui nous donne une plus haute conscience de nous-mêmes. Il nous a affermis dans la fierté de nos souffrances et nous savons mieux, après l'avoir lu, combien est salutaire la crise par laquelle nous avons accepté d'être déchirés. Il a levé au-dessus des têtes, comme un symbole d'indestructible ferveur, le flambeau de l'idéal humain. Ces articles et ces discours sont des poèmes, mais ce sont aussi des actes, des actes de foi, de noblesse, de viril et généreux réconfort. C'est, dans son horreur, une belle époque que celle qui inspire de tels livres et de telles pensées. Recueillons, conservons et méditons les "Débris de la Guerre"... CHARLES DELCHEVALERIE. LETTRE DE RUSSIE. (De notre correspondant.) La vie économique. Le ministère des finances a terminé l'analyse des matériaux statistiques provenant d'une enquête gouvernementale sur la question de l'influence de la guerre dans toutes les branches de la vie économique en Russie. Des données de cette enquête nous détachons les constatations suivantes^ qui intéressent l'agriculture, le commerce et l'industrie. Les craintes émises au commencement de la guerre au sujet du manque de main-d'œuvre étaient très exagérées, et le déchet de la force ouvrière, à la campagne, a été suppléé par l'aide très large de la société. Grâce à cette aide, grâce également aux allocations accordées aux familles des mobilisés et à la prohibition de l'alcohol, d'après les renseignements recueillis de tous côtés et constatés officiellement, la population des campagnes a pu non seulement récolter toutes les ceréales, et faire tous les travaux des champs, mais même l'espace ensemencé de la Russie d'Europe, y compris le nord du Caucase, s'est agrandi, en 1915, de 428,400 hectares. Avec la déclaration de la guerre et 1» cessation presque complète de l'exporta-tk>nA on pouvait s'attendre à la sur charge du marché intérieur et à l'abaissement du prix des vivres. Cependant ce phénomène ne s'est observé que pour certains produits (pain et œufs), dans quelques régions et pour un temps assez court, car dès la fin de 1914 les prix -atteignaient la normale qu'ils dépassèrent bientôt pour aller croissant de mois en mois; et c'est ce renchérissement continue qui, en Russie comme ailleurs, préoccupe maintenant les , pouvoirs publics. L'une des principales raisons du renchérissement des vivres en Russie tient surtout au mauvais fonctionnement des moyens de transport, et ce sont les grandes centres industriels et les grandes villes, qui ayant besoin d'une énorme importation, souffrent particulièrement de cet état de choses. Mais la question du transport n'est pas seule en cause. Toutes les Chambres des Domaines interrogées et tous les gouverneurs de provinces ont constaté unanimement la malfaisante activité de ces négociants qui édifient leur fortune sur le malheur de la patrie et réalisent des profits scandaleux en spéculant sur les denrées alimentaires. La Chambre des Domaines de Moscou, par exemple, dénonce carrément l'agiotage des marchands de bestiaux el des bouchers de Moscou, et elle cite entre autres une No 160 87ème année.

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Dit item is een uitgave in de reeks L'indépendance belge behorende tot de categorie Oorlogspers. Uitgegeven in Londres van 1914 tot 1918.

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