L'indépendance belge

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s.n. 1915, 15 April. L'indépendance belge. Geraadpleegd op 25 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/0p0wp9tw1j/
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L'INDEPENDANCE BELGE. ROYAUWfE-UNI: ONE PENNY. CONTINENT s 15 CENTIMES Administration et Rédaction, Tudor House, Tudor Street, E.C. t nvncrc tcnnt ic »vdti iqic [REGIsteeed as a _ „ TEL-ÏPHONE: CîTV i-èSO. LONDRES, JEUDI 15 AY RIL 1915. newspapek.] Conservation par le Progrès. SOMMAIRE. , LA SITUATION : Un Zeppelin sur la côte occidentale anglaise. —Nombreux détails.—Autres raids aériens. — La situation dans les Carpathes.—Offensive turque en Mésopotamie. Le jardin des supplices.—F. V. Le "faux départ" allemand et l'avenir de la Belgique. — Camille Roussel. Reveillon d'Afrique. Lettre ds Serbie.—C. L'attitude de l'Italie. La Suisse et les ÀHe= mands. Les Allemands et les Etats-Unis. Faits menus, menus pn^>os.—Bob. Lettre du Havre. Biliet Parisien.—Jean-Bernard. LA SITUATION. Jeudi, midi. Au ralentissement dans les opérations militaires sur le front occidental a succédé une recrudescence d'activité dans les opérations aériennes. La plus importante de œlles-ci est le raid exécuté dans !a nuit de mercredi à jeudi par un Zeppelin sur là côte nord-est des Iles Britanniques. Le croiseur aérien fut aperçu vers huit heures à Blyth, où huit bombes furent lancées. De là le Zeppelin passa successivement au-dessus de Chapping-ton, Bedlington, Seaton-Delaval, Seaton Barn, Benton et Wallsend, jetant partout des bombes qui, heureusement, manquèrent leur but et n'occasionnèrent en somme que des dégâts relativement peu importants. On ne sait encore, à l'heure actuelle, s'il y a des victimes et combien, mais il semble qu'il n'y ait eu qu'un seul blessé. Ceci, par* exemple, n'est pas la faute des aviateurs allemands qui, entre autres, ne manquèrent que de quelques mètres un train de voyageurs en pleine marche ! Le raid ne dura que trente-cinq minutes, ce qui fait que les aviateurs anglais, partis à la poursuite du Zeppelii) dès que son arrivée leur fut signalée, ne parvinrent pas à le rejoindre. Il avait rebroussé chemin sans attendre l'ennemi. Ce raid, pas plus que celui exécuté en janvièr au-dessus de Yarmouth et de King's Lynn, ne répondait à des nécessités militaires, car le port de Blyth n'est auU<wn«n< un port de g-uerre. Situé à proximité des charbonnages de Nor-thumberland, il sert en grande partie à l'exportation du charbon ainsi qu'à celle du saumon et du hareng. Le raid allemand n'est donc qu'une tentative criminelle de plus à ajouter aux innombrables crimes dont l'Allemagne s'est couverte depuis le début de la guerre. En France également, les Zeppelins font de nouveau parler d'eux. La ville de Bailleul a reçu la visite d'un de ces hôtes peu désirables, qui tenta de détruire le centre d'aviation français établi à proximité. Il n'y réussit pas, d'ailleurs, et ce furent trois civils qui furent victimes des bombes ennemies. En somme, les Allemands se rendent parfaitement compte que leurs Zeppelins ne fren d e n t p as les services qu'ils en attendaient, et s'ils continuent encore de se servir de ces mastodontes, c'est uniquement en vue de terroriser les populations civiles. Mais il y a longtemps que la terreur des premiers jours a fait place à un scepticisme que la longue liste des Zeppelins détruits a pleinement justifié. D'autres raids aériens ont encore été signalés par les dépêches. Le bulletin français, entre autre, annonce que pas moins de trois "Taube" ont été descendus par le tir efficace de l'artillerie française, et d'Amsterdam nous ap prenons que des bombes auraient été lancées par des aviateurs alliés sur la ligne de chemin de fer Liége-Aix-la-Chapelle, ainsi que sur Stockach, près de la Forêt Noire. Quant au raid sur Hambourg, annoncé il y a trois jours, il est démenti. Il est certain qu'avec le retour du beau temps, les aviateurs seront, plus que jamais, mis à contribution, et on peut s'attendre à de nouvelles prouesses de leur part. La situation dans les Carpathes n'est pas très claire ; Russes et Autrichiens prétendent avoir remporté une victoire dans la région des passes d'Uzsok, et il faut attendre le développement ultérieur des opérations dans cette région pour être fixé. Il résulte toutefois des renseignements dont nous disposons que les Russes occupent toujours les pentes galiciennes de cette chaîne de montagnes où ils continuent, d'après les bulletins de Pétro-grad, de détenir les hauteurs qui commandent les positions ennemies. L'offensive austro-allemande au sud de Kosziowa ainsi qu'en Bukovine n'est pas brisée, elleest seulement arrêtée, mais l'offensive russe entre les vallées de la Stry et de l'Orava a progressé. Nos alliés sont arrivés à Sztropko, pénétrant sur une vingtaine de kilomètres en territoire hongrois. Mais ce ne sont là que des incidents de la lutte titanesque entreprisç et dont l'enjeu est la maîtrise incontestée des Carpathes. Lequel des deux adversaires contraindra l'autre à céder du terrain? Si les Autrichiens battent en retraite, c'est l'effondrement, à bref délai, de la formidable machine de guerre austro-allemande, et une paix peut être rapide; si les Russes sont obligés de rétrograder, c'est un retard de deux ou trois mois peut-être, et un encouragement à leurs adversaires de continuer la lutte. Un télégramme de Berne dit qu'au cours d'une bataille dans le région de Bereg, à l'ouest de Bartfeld, les Allemands, après trente-deux heures de lutte, furent repoussés, laissant entre les mains des Russes de grandes quantités d'armes et de munitions. Les pertes russes au cours de ce combat auraient été de 11,000 hommes, et celles des Allemandes de 9,000. En Mésopotamie, des forces turques évaluées à une vingtaine de mille hommes, dont plus de la moitié sont des irYéguliers kurdes et arabes, ont attaqué les positions avancées britanniques à Kurna, Ahwaz et Shaïba, mais furent repoussées après un engagement de quelques heures et qui se borna surtout à un feu d'artillerie à grande distance et sans conséquences bien graves. Les forces anglaises ont fait quelques centaines de prisonniers. LE JARDIN DES SUPPLICES. Que vaut l'imagination d'un Octave Mirbeau s'ingéniant à ressusciter les moyens les plus raffinés et les plus savants de torture — à côté des constatations si précises, si ponctuelles, si convaincantes, en leur officielle sécheresse, de la Commission française d'enquête sur les atrocités allemandes, de la Commission belge et de ce tragique livre de Pierre Nothomb, " Les B irbares en Belg'que," où l'exactitude du procès-verbal est vivifiée par une si belle flamme d'art ? Quand parut le "Jardin des Sup-pHces, cette inutile rétrospection d'horreurs fut véhémentement blâmée comme appartenant à un passé à jamais aboli ; et l'auteur risqua la Cour d'Assis s pour cette outrage à une civilisation qu on affirmait redevenue humaine. i Et voici que cette littérature d'hier s'avère a réalité d aujourd'hui. Six mois de guerre nous ont saturés, jusqu'à l'extrême dégoût, de toutes les modalités du meurtre et des toutes les formes du sadisme"... Néron est dépassé, et Attila, et la Terreur et tous les déchaînements des brutes à travers l'Univers ! Imaginez, dans cinquante ans, quand 1 Histoire aura fait son œuvre, un jeune homme à qui on enseigna la place que tenaient dans le monde des idées un Ivant, un Goethe et >un Wagner—et la prétention héréditaire de la race, que per-onnifièrent ces génies, d'avoir exhaussé 1 homme des bas-fonds des instincts. Supposez alors, aux mains de cet adolescent, le saisissant mémorial dressé par Pierre Nothomb—et songez à son émoi : " Les Fondements de la M •-taphysique des mœurs et du Droit, " Faust," et " La Tetralogie," ayant pour aboutissement l'incendie s\stématique, la d struction organisée, le pillage réglé, le viol prémédité, et toute la lamentable théorie des écartelés, des ensevelis vivants, des yeux crevés, des tètes broyées à coups de crosse, et des pauvres petites mains coupées. Sans doute, devant un tel étalage de monst uosités, la postérité se deman-era — comme nous nous le sommes df-man 1és au début —si ce ne fut pas l'œuvre d'une except on, l'œuvre d'une sorte d'élite à rebours ? Et la réponse sera: Non, ce fut le produit d'une méthode mûrement et savamment élaborée !...Ah, il s'agit bien dans l'Ail magne d'à présent, de Kant, de Goethe et de Wagner. " L'impératfi catégorique '' est dicté aujourd'hui par Treitschke, Bernhardi et Von der Goltz ! Méphistophélès ne se contente plus de t nter Gretchen, il la violente ; et le I.ohengrin de l'heure est cet élégant duc de Brunswick, gendre du Kaiser, qui "déménagea" les meubles historiques du château de Baye. Et nos descendants resteront confondus devant cet axiome, à la fois brutal et hypocrite, qui ordonna tous ces hauts fa ts de sang, de vol et de stupre : " Afin que la guerre soit brève, , il faut épuiser sur l'ennemi toutes les manières de fair: souffrir." Et pour illustrer cet axiome, pour démontrer avec quelle rigoureuse discipline il fut appliqué, trois figures ce chefs surgi ont sur l'écran de l'Histoire, dans un horizon de feu et de sang : Manteuffel qui présida au sac de Louvain, Von Bayer qui commanda les tueries de Dinant, et Sommerfeld qui, le cigare aux dents, ordonna la destruction de Termonde. Et l'honeur de nos arrières-petits fils pour cette authentique "Jardin des Supplices" sera telle qu'ils en oublieront de regarder dans un co n de la dramatique fresque, la sinistre et ridicule caravane "des inte lectuels allemands" esquissant sur cet amas de crimes, les gestes d'absolution d'une " Ku ture " qu'ils rêvaient mon liale. * * * Il faut se placer ainsi, en avance sur l'instant présent, pour juger quel sera le châtiment de l'Allemagne. Nu,le réparation désormais ne peut lui éviter ce châtiment ; nulle defaite même ne peut l'atténuer. Victorieuse ou vaincuç, sa réputation est fixée ; Une littérature est née, une littérature s'augmente chaque jour qui la marquera à jamais de son inexorable et justicière ' documentation. Pour ceux qui viendront l'Allemagne sera ceci : le prince qui pilla, ' l'officier qui brûla, le soldat qui viola— " l'homme qui assassina." FIRMIN VANDEN BOSCH. P. S. — Comme suite à mon appréciation d'il y a quelques jours sur les Ca'holiques'allemands, qui put émouvoir certaines âmes candides ou opportunistes, je veux reproduire, à leur intention, cet extrait d'un article publié dans le 1 ag par M. Erzberger, un des chefs du centre catholique a lemand. " La guerre, écrit ce représentant de îa mentalité religieuse prussienne, la guerre doit être un instrument dur et rude. Elle doit être aussi impitoyable que possible. C'est là d ailleurs un principe de " plus grande humanité." Si l on trouvait le moyen d'anéantir Londres tout entier, ce serait plus humain que de laisser "saigner" un seul Allemand sur le champ de bataille, attendu qu'un moyen aussi radical amènerait une prompte paix.'"' " C'eît pourquoi l'Allemagne est autorisée à user de tous les moyens de guerre existants pour abattre son adversaire. Qu'on fa^se donc marcher à fond les sous-marins allemands ! Que nuit et jour ces monstres, qui sont maîtres sous les eaux, inquiètent le commerce eij la- navigation britanniques ! Lorsque l'Allemagne aura décrété le blocus effectif de l'Angleterre, tout navire marchand anglais devra être impitoyablement coulé. " Puisque nous sommes maîtres sous les mers —sinon sur les mers—affirmons hautement cette supériorité. Et que nos dirigeables et que nos aéroplanes agissent de concert avec nos sous-marins pour frapper, sans répit, notre perfide ennemi ! L'Angleterre nous a pris environ 400 navires marchands. Notre réponse doit être : pour chacun de ces navires volés, une ville ou un village anglais seront détruits. Semons, à l'aide de nos dirigeables, la terreur et la mort parmi les populations britanniques. Tous les moyens doivent nous être bons, et si même nous possédions le seeret de déverser une pluie de feu sur le sol anglais, pourquoi ne nous, en servirioois-noua pas?" Quand les bergers ont ds pareilles théories—et les affichent avec orgueil — quels ne doivent pas être les instincts du troupeau qu'ils mènent? Et s'il est des catholiques belges qui se sentent des propensions à la solidarité vers de tell s doctrines — tant pis pour eux certes, mais tant pis surtout, hélas, pour l'idée catholique ! F. V. LE " FAUX DEPART " ALLEMAND ET LAVENIR DE LA BELGIQUE. Les fantaisies du Kaiser. Jeudi.—"Et la lumière du soleil dé- ! croissait toujours!" Cela est la caractéristique des incidents du jour, si l'on veut bien admettre, comme les Allemands l'affirment, que le soleil c'est le Kaiser. Oui, la lumière de oe soleil décroît. Les gros nuages s'amassent. Lies rumeurs de paix, répandues par les propagandistes germains ont produit aujourd'hui la fière réponse de M. Viviani, en France, et cette réponse-là, dont on lira le texte dans nos dépêches, •n'est pas de nature à ajouter un rayon au soleil allemand. — Pas de paix, déclare le ministre français, pas de paix tant que la Belgique ne sera libérée, et que l'Europe ne sera libérée, elle aussi, du militarisme allemand !... Ah ! le Gouvernement allemand peut se rendre compte, des maintenant, que sa grande offensive, sans foi et sans loi, fut un "faux départ." Aujourd'hui, l'empereur Guillaume paraît" vouloir s'en excuser, mais son excuse (si une excuse était possible pour expliquer les crimes qui ont été commis) est enfantine : — Ce n'est pas moi, dit-il, ce n'est pas moi... Si sir Edward Grey avait voulu, il n'y aurait pas eu de g-uerre, car nous n'aurions pas fait la guerre, nous autres, en sachant que l'Angleterre y prendrait part... Cette déclaration de l'empereur est authentique: elïe résulte de l'interview diu chef de la compagnie maritime Hambourg-Amérique, le "Herr" Ballin, lequel revient du front où il a eu une entrevue avec le Kaiser. Oelui-ci l'a chargé de transmettre à l'opinion américaine ses vues sur la guerre... Le Kaiser éprouve donc le besoin de tâcher de s'excuser : — Ce n'est pas moi !... Pourquoi disons-nous que cette excuse, qui en tout état de cause serait inadmissible, est aussi enfantine ? Mais parce qu'elle montre,une fois de plus, que les conceptions du chef des Teutons sont toujours fausses. Il dit en substance : — Si Sir Edward Grey m'avait prévenu que l'Angleterre participerait à la guerre, l'Autriche se serait plutôt arrangée avec la Serbie. Et il n'y aurait pas eu de guerre. Cette explication est absurde. Elle l'est d'abord parce qu'elle est en contVadiction avec les faits qui se produisirent à l'ouverture de la guerre. Elle l'est ensuite dans son essence. En effet, l'Empereur reconnaît que si l'Angleterre n'avait pas participé à la guerre, celle-ci aurait eu lieu contre la France et la Russie... Dès lors, où est l'éxcuse consistant à dire : — Si l'Angleterre avait voulu, il n'y aurait pas eu de guerre... Ca rappelle l'excuse du criminel qui, après avoir assassiné sa femme à coups de éouteau, va dire à son portier : — C'est vous qui êtes le vrai coupable : si vous n'aviez pas laissé de couteau dans la maison cela n§ serait pas arrivé ! Si l'Angleterre avait déclaré : "Je ne prendrai pas part à la guerre," l'Allemagne eût commis ses crimes, n'est-ce pas? C'est l'évidence. Toute la question est là. Et l'excuse du Kaiser est une mauvaise excuse de criminel... — Combien durera encore la guerre? a-it-on demandé à l'ami de l'Empereur. Celui-ci le sait-il ? — Il est vrai, a répondu 3e "herr" Ballin, que je viens de quitter l'Empereur, mais je suis désolé de dire que je ne pense pas que, même Sa Majesté, saurait répondre à cette question. Personne ne saurait y répondre... Mais on se rend bien compte que, dans son cœur, le Kaiser possède un grand désir : — Maintenant que notre "faux départ" est avéré et que l'écrasement des plus faibles est impossible... la Paix, s'il vous plaît, la Paix !... La réponse de M. Viviani lui fera comprendre les sentiments des Alliés. CAMILLE ROUSSEL. ' REVEILLON D'AFRIQUE. Par M. EUGÈNE STANDALRT, député de Bruges. Nous avons eu à notre programme, le 31 décembre, trois meetings, le dernier en plein air, à 9 heures du soir, à Somerset-Strand, à soixante kilomètres de Cape-Town. C'était dans un bois au bord de la mçr, la lune filtrant sa clarté à travers les ramures colossales de vieux, très vieux, eucalyptus. En la douceur morte de la nuit laiteuse, tout autour de nous, des roses, des 'hortensias, des géraniums, le gardénia au parfum capiteux ; dans la clairière, devant nous, des palmiers géants, au décor ondulé de leur courbe très pure, un pin parasol gigantesque, enlevant brutalement, comme une apparition sur le ciel clair, son ombrelle aplatie, à la fois très gracieuse et très sombre. La tribune est dressée sous la frondaison ténue d'un géant des forêts, autour de nous un bon millier d'auditeurs, assis sur des chaises, assis dans l'herbe, les dernières rangées debout, en demi-cercle, de ci de là penchés sur une branche d'arbre,,_un zoulou, à la peau luisante plus noire que la nuit noire, aux dents étincelantes comme des diamants, aux yeux ardents comme du phosphore. Le maire de Somerset, M. Fagan, ayant, en un discours charmant, exalté la Belgique, nous présenté d'originale façon. A ma gauche, dit-il, se trouve le docteur Van de Perre, il est petit, il représente la petite Belgique ; à ma 1 droite se trouve l'avocat Standaert, il est grand, il représente la grande Belgique, puis, après un moment d'humour, se tournant vers moi : " Het woord is aan den heer advokaat Standaert."J'étais debout, au milieu d'acclamations chaleureuses, debout dans un silence soudain, où l'on entendait plus rien que le bruit assourdi des vagues de l'océan indien déferlant contre les rochers de la côte voisine. Il me fallait parler, j'avais u.n discours, je ne le retrouvais dans ma mémoire, j'avais des notes il n'y fallait pas songer dans l'obscurité, le silence se faisait côaane angoissant — il fal'ait parler. Et soudain ma voix résonne dans la nuit: " Ah qu'il fait bon ici, qu'il fait doux, qu'il fait beau ! Que voi's êtes bénis dans la sérénité de cette nuit superbe, au milieu de cette nature en fête, de ces fleurs parfumées, de ces fruiis exquis, de toutes ces choses qui vous parlent de la joie de vivre, du bonheur d'être heureux. Quelle saisissante imag"e de la Paix! Cette nuit radieuse et tranquille, la limpidité du ciel 'acté, le calme infini de ces ombrages, la chaleur tiède-qui nous enveloppe, adoucie par la brise de mer, oe repos presque amollissant, toute cette nature magnifique et féconde, non, je ne connais pas de douceurs comparables ni plus délS cieuses. Mais au-delà de ce tableau de rêve, très loin, je vois un coin de terre que je quel est donc ce mirage? Là-bas loin, reconnais, c'est celui où je suis né, je le vois enveloppé d'un immense linceul, il a neigé. A présent, il fait froid, il gèle, la brise souffle âpre et cinglante. • Ce manteau blanc—horreur—est souillé d'immenses tâches... souillé ! Non ! c'est du sang, le beau sang pur du petit soldat belge mort pour la patrie, le sang1 Vermeil, qui, sous le clair de lune brille de mille feux comme le plus pur des rubis sur la plus pure des hermines. Ils couchent, nos beaux giars de Flandre, dans de longues tranchées qui sont comme des tombeaux, ils couchent sur la terre glacée aussi dure que la pierre, l'œil au guet, l'arme au poing, fièrement tournés vers le barbare 'qui veut leur ravir la dernière parcelle du sol natal. Us sont couchés sous les étoiles qui semblent trembler de froid, dans le vent qui fait rage et hurle, dans les hauts peupliers givrés, ils sont couchés sous la bise gelée et terrible, mais pas un ne tremble, leurs membres sont glacés et raidis, et cependant ils ont chaud ils ont chaud au cœur, parce que leurs âmes sont passionnément tendues vers le foyer le plus ardent qui puisse réchauffer le cœur de l'homme, le soleil de la liberté...Il y eut dans l'auditoire comme une explosion d'applaudissements. Ce bruit me rappela à la réalité; j'avais rêvé tout haut, j'avais laissé parler mon âme vibrant sous l'émotion intense du milieu et de l'heure, ma langue maternelle, aux consonances métalliques, avait résonné étrangement dans le tiède silence de cette nuit d'Afrique, et, soudain, d'être entendu et compris là, acclamé par des géns de toutes races, par un zoulou juché la-haut qui battait les deux mains comme des cymbales de bronze, j'eus un frémissement de tout mon être. Jamais je n'éprouvai une impression d'exotisme, ni plus étrange, ni plus trou-i blante. Le silence était revenu et de nouvtau ma phrase flamande retentissait dans la profondeur de la forêt; les souffrances des nôtres, les atrocités des Barbares, l'assassinat des femmes et des enfants, la destruction des monument de Flandres de tous ces joyaux d'art qui immortalisèrent le génie flamand, tout cela se déroulait au milieu de ces interruptions qui mettent les auditoires de là-bas en communication si intime avec l'orateur : Hoor ! Hoor ! Schande ! Schande ! En parlant de nos nuits d'été, parfois si belles aussi, du Carillon de Malines égrenant ses concerts aériens en une musique artistique, je dénonce ces brutes, qui, sans nécessité 86ètne année. No. 88

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Dit item is een uitgave in de reeks L'indépendance belge behorende tot de categorie Oorlogspers. Uitgegeven in Londres van 1914 tot 1918.

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