L'indépendance belge

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s.n. 1916, 14 Juni. L'indépendance belge. Geraadpleegd op 29 maart 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/901zc7sr07/
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S7ème année. No. 139 L'INDÉPENDANCE ROYAUME-UNI : ONE PENNY BELGE^ CONTINENT: 15 CENTIMES (HOLLANDE ; 5 CENTS) „ — 1 . . . ■ ■ . -J=SgL admixistbation et redaction • bureau a paris ■ ' ,,,,,, tttdob h0tj9b, tudor st, london ' e c 11. place de la bourse. MERCREDI 14 JUIN 1916. ,_.„__„_tn4 fi mois. 9 shillings: ) telephoimp- nvv toan ' ' tel ebu . (311-57 et _ . . , . abonnements : - 6 mois. 17 shillings. [conservation par le progrès. CITY 39b0. TELEPH,: 1238-73. En vente a Londres a 3 h. le mardi 13 juin. u an, 32 shillings. j LA SITUATION. Les progrès inquiétants des armées du général Brussiloff ont finalement contraint le maréchal von Ilindenburg à intervenir. Il l'a fait sous forme d'attaques simultanées sur cinq points différents du front- compris entre Riga et les marais du Pripet. Sauf à Krevo, dans la région de Vilna, où ils ont légèrement progressé, les Allemands ont été repoussés partout avec pertes et le communiqué de Berlin se garde bien de mentionner ces tentatives. Dans la partie sud du théâtre oriental nos Alliés ont encore de nouveaux succès à enregistrer et le total des prisonniers s'élève maintenant à 115.000 hommes en chiffres ronds (officiers compris) . C'est à l'extrême droite autrichienne que les progrès russes ont été, hier, les plus marqués. Les avant-postes du général Letchitekv ont atteint les faubourgs , ® de Czernowitz et le gros de ses forces se prépare à attaquer la tête de pont de Zalescszyki, au nord cle Czernowitz. C'est dans ce secteur que 110s Alliés ont fait hier le plus grand nombre de prisonniers. Dans le secteur de Lutsk, qui constitue l'àile gauche autrichienne, l'ennemi est toujours en retraite, poursuivi de près par les Russes, mais le centre autrichien qui s'appuie sur Buczacz (sur la Strypa"* a résisté jusqu'à présent avec succès à la pression de nos Alliés. Sur un point même ils ont dû rétrograder devant les troupes du général Bothmer qui dit leur avoir fait 1.300 prisonniers. Si l'ennemi parvenait à résister sur la ligne de la Strypa la menace contre Lemberg serait momentanément écartée. Des informations de Bukarest disent que les habitants de Lemberg ont reçu l'ordre d'évacuer la ville le plus tôt possible et les banques déménagent leur numéraire. Przemysl se prépare pour un nouveau siège, et la panique s'étend rapidement malgré les précautions prises par les autorités pour empêcher les mauvais* nouvelle? de transpirer. On redoute aussi à Viet-ye et à Budapest la répercussion que les victoires russes sont appelées à produire en Roumanie et le départ précipité du ministre d'Autriche-Hongrie de Bukarest est considéré comme symptômatique des craintes entretenues à Vienne au sujet de l'attitude future de la Roumanie. On est très intrigué à Bukarest par les mesures prises par les Bulgares, qui, depuis qua-jtre jours, ont complètement fermé la frontière, de peur sans doute que la nouvelle des succès russes ne se répande dans 3'armée bulgare, où elle ne pourrait qu'alimenter le mécontentement qui 11e cesse d'y régner à l'égard du roi et de son gouvernement. La situation à Vaux est stationnaire. jSur la rive gauche bombardement intense mais intervention'de l'infanterie. Sur la rive droite, les Allemands, après des préparatifs d'artillerie très soignés contre les positions françaises de Thiaumont, de Souville et de Tavannes Jdéclanehèreiit- une série d'attaques contre les tranchées au nord de ïhiaumont »t à l'ouest cJu fort de Vaux. Toutes furent repoussées mais le bombarde-aiient a repris avec une violence inouïe. L'importance des récente événements Verdun nous a fait perdre de vue un peu ce qui se passait sur le front britannique d'Ypres. 1[ est indéniable cependant que des opérations de grande envergure se préparent de ce côté. Depuis quelque temps déjà les Allemands s'y livrent à des préparatifs qui dénotent l'intention d'une action vigoureuse destinée san-doute à écarter la menace d'une offensive britannique et à déjouer des projets dont ils redoutent visiblement l'exécution.Les opérations du 2 et du 6 juin dans la région de Hooge n'ont été, croit-on, que le prélude d'une attaque générale al leniande contre tout le saillant d'Ypres, en vue de laquelle l'ennemi concentre des forces imposantes. Les journaux hol landais parlent de l'arrivée de 120,000 Allemands dans la région de Tournai, ainsi que de nombreux convois de munitions dans les secteurs adjacente de Me-nin. Court-rai, etc. Pour le moment l'ennemi se borne à maintenir les positions de nos Alliés sous un feu d'artillerie très intense, après lequel se déclanchera cer tainement l'attaque attendue. Cn communiqué de Constantinople parle de succès turcs sur le Tigre, où l'artillerie aurait coulé deux canonnières et trois transporte britanniques chargés de munitions. D'autre part, elle aurait fait sauter quatre dépôt-s de munitions établi- sur les rives du fleuve. Jusqu'à présent ces nouvelles ne sont pas confirmées et on fera bien de ne les accepter que sous réserves. 11 semble résulter des dernières informations de New-York que M. Roosevelt a définitivement décidé de ne pas entrer en compétition avec M. Hughes lors de l'élection présidentielle. Aux journalistes venus pour l'interviewer l'ex-président a annoncé qu'il "abandonnait la politique" et les--chefs du parti progressiste qui étaient préparés à soutenir sa candidature sont d'accord pour reconnaître qu'en présence de l'attitude nouvelle de M. Roosevelt rien ne s'oppose plus dorénavant à ce qu'ils renortent leurs vote? sur M. Hughes, le candidat de la majorité républicaine. Si maintenant M. Hughes pouvait, de son côté, se décider à désavouer l'attitude des progermains et à rencontrer ainsi l'un des principaux griefs des progressistes, il aurait la certitude de l'appui unanime de cette importante fraction du parti républicain. Dan-ces conditions, l'élection du candidat démocrate, M. Wilson, deviendrait plus que douteuse. La crise italienne n'est pas encore résolue. Les présidente de la Chambre et du Sénat ont- conseillé au Roi de charger signor Bosseli, doyen de la Chambre, de constituer un cabinet national. C'est cette solution qui a les plus grandes chances de succès. La solution de la crise irlandaise approche. L'application immédiate du Home Rule, suggérée par M. Lloyd George (avec exclusion de six comtés uls-tériens) ne rencontre qu'une faible opposition, et le conseil unioniste de l'Ulster a laissé carte blanche à sir E. Carson pour terminer les négociations. On croit que les nationalistes suivront M. Redmond, qui est-, lui aussi, partisan de l'application immédiate du Home Rule sur les bases établies par M. Lloyd George. La France, championne du Droit Conférence du lieutenant P. H. Loyson. La salle. Une voix profonde et recueillie martèle lentement un discours académique nourri de fortes pensées. La trame de l'histoire de la nation française déroule son ruban devant nos esprits. Une France mystique et guerrière se dessine à nos imaginations, une France qui, au long ■des siècles, saigne pour le bonheur de l'humanité et le triomphe d'un haut et noble idéal. Cette France au service d'une idée de perfectionnement moral, c'est la France championne du Droit. Mais qui parle donc, qui burine dans «e granit de la statue de la France douloureuse et triomphante, dont nous voyons l'altière silhouette surgir grandiose de la brume des siècles '! Sommes-nous dans une cathédrale gothique, à 3 'heure crépusculaire où la parole mystérieuse et troublante du prédicateur vibre sous les voûtes séculaires ? Non ! c'est un jeune officier français, Lier encore ardent pacifiste et protagoniste d'un rapprochement franco-alle-friand, qui parle, très simple sous l'uniforme bleu-horizon dépourvu de touta décoration, dp tout ornement. Une tête ^'artiste. avec une .barbiche noire, et peux yeux profonds d'apôtre. L'officier est debout devant un grand pupitre d'acajou, et autour de lui montent les gradins d'un confortable et sévère amphithéâtre : ici ont pris place deux cents personnes appartenant à l'élite de la société anglaise. Nous sommes à la Sor-bonue britannique, à la "Royal Institution of Great Britain," dont George V est le président. L'assistance, grave et réfléchie, compte nombre de nobles dames et de belles têtes de savants. Cet auditoire pèse les arguments. 11 applaudit avec discrétion les paroles de courtoisie et les vérités saillantes exprimées en une langue française châtiée et condensée, dont il saisit visiblement jusqu'aux moindres nuances. L'orateur — le lieutenant Paul Hyacinthe Loyson, auteur du récent ouvrage "Etes-vous neutres devant le crime?" —:-parlera pendant quarante-cinq minutes. Aucune formalité de présentation ni de remerciement: le conférencier entre escorté des membres du comité et entame son discours: un plaidoyer vigoureux devant le tribunal de l'Histoire. But de la causerie. C'est une émotion pour moi. dit le çouierençier, d'entendre ma propre voix, m'fiette 4a publie depuis deux ans dans l'épreuve qui nous a tous fait taire tous abolis personnellement dans le su blime anonymat de la Nation française qui laisse parler devant le monde Thé roisme de ses soldats. Appelé de ce c.ôti du détroit par certains de vos illustre compatriotes afin de resserrer tous le liens de bonne entente, de renforcer 1; propagande en faveur de notre cause uni et indivisible, de combattre aussi cer taines tendances néfastes qui se répan dent d'uue rive à l'autre de la Manche je suis très sensible à l'attention de votri accueil, qui ne s'adresse pas à moi per sonnellement, mais à ma nationalité. Notre but esl . mieux se connaître poui mieux s'aimer La France championne du Droit D'autres nations, certes, peuvent à pré sent revendiquer ce titre : la nation an glaise, l'initiatrice des libertés démocra tiques, 11e nous a-t-elle pas, dès le pre mier jour de cette guerre, donné le spec tacle de ses libres fils ralliant de. tous le points du monde à l'idéal britannique non par contrainte, mais au seul appe de la solidarité ! Ne les a-t-on pas vu: voler au secours d'une petite nation pié tinée ? L'Allemagne. Et d'abord, il est une nation à l'égarc de laquelle je voudrais être'juste, mai: qui ne saurait prétendre avoir jamais ét< le champion du droit ou d'un idéal nou veau: c'est l'Allemagne. Je'rends hom mage aux profondes qualités du peuph allemand en temps de guerre et en temp: de paix, mais enfin ce peuple n'est qm l'élève des autres, et il n'a pas encor< appris sa leçon. Par deux fois, il a envoyé son message au monde: d'abord au temps de la Ré formation, par la voix de Martin Lu ther, mais quelle est la fraction du pro testautisme qui a conquis le monde ^ an glo-saxon, quelle est l'âme non moins gé néreuse mais plus logique qui a régénén l'idée religieuse de ce pays et de l'Amérique? C'est Calvin. A. un second moment, l'Allemagne t exercé cette influence universelle: à Yé poque de ses grands poètes et philosophe' cle Goethe et de Ivant. Mais ces penseurs et poètes allemands dès qu'ils ont pu se réclamer d'un idéa universel supérieur, ont cessé par là même d'être spécifiquement Allemands: y a-t-il un auteur plus latin que l'auteui de "Faust"? Et qui oserait nier qu< Kant n'ait été fortement influencé pai la révolution française, à laquelle il doil son pacifisme avoué et ses jirincipes ré publicaius ? Si l'Allemagne devait un jour cherche] à s'imposer au monde, c'est par le: moyens draconiens de sa "Kultur," ei là son originalité est sans conteste! (Ap plaudissement's.) Le terrorisme devient un principe né cessaire. Bismarck déclare: 11 faut qu i 11e reste au peuple envahi que les yeui pour pleurer. Oswald, le grand savant célèbre l'état de guerre comme 1111 abou tissement supérieur de civilisation. Ui: de ses émules ajoute: Nous sommes le: plus forts et n'avons à nous excuser d( rie 11. Sur ce terrain aucun de nos pays ik disputera la prédominance à l'Allemagm dont le peuple 11e saurait se réclame] d'un idéal universel, puisqu'il ne pro fesse pas encore les droits de l'homme et du citoyen. Même dans les guerres le: plus contestables' de l'Empire, toujour la piqûre de la baïonnette française 1 inoculé la liberté, tandis que dans plu sieurs siècles la pestilence des gaz as phyxiants allemands pèsera encore sui l'humanité. <Applaudissements.) La France mystique. E11 nous dégageant du point de vu» moral et religieux pour parler en terme: de philosophie sociale, il est permis d< dire que si la France et l'Angleterre soni toutes deux au service d'un même idéa de démocratie, c'est l'Angleterre qui esi réaliste et la France mystique. L'Angle terre construisit son idéal pierre pa: pierre, confiante dans le Temps, calnn et positive. La France, au contraire, i toujours visé son idéal d'un trait direct et elle a bondi vers lui avec une frénésie qui a amené parfois des désillusions. Elh est frémissante, prête à dépasser le but Elle ressemble au jeune Indien qui prenc rang de guerrier le jour où il lance s i flèche au disque aveuglant du soleil. " Les Croisades. C'est à la fin du Xle siècle que poui la première fois la France s'annonct comme Puissance messianique dans h monde : c'est lorsqu'elle organise le-Croisades. Certes, il y a des taches stii l'écusson, les mobiles qui animèrent le: foules furent alors assez mêlés, et 111 besoin de revanche contre la menace de: Sarrasins grondait peut-être depuis deu? *ièc.es dans le tréfonds de. la conscienci populaire. IJon nombre de .brigands s» . parèrent de la croix. Après la victoire ( , Saint-Jean d'Acre nos rois se disput - rent le partage des dépouilles. ,, Mais ce qu'il faut voir dans les Crc - sades, c'est l'affirmation de la frate i nité des provinces françaises et la te: 5 dance à la fusion des classes sociale 5 Au delà des frontières françaises, lemo" 1 vernent s'étend chez vous pour cette fol : généreuse. Depuis le jour où Pierre l'E - mite -.e dressa sur les foules prosterné - du Moyen-Age pour les redresser ve , l'action et leur indiquer un but idéa ï depuis le jour où de Clermont-Ferram le Pape Urbain IL en 1095, lança le c de "Dieu le veut!" jusqu'en l'anne ' 1270, où les Croisades moururent avec roi de France Saint-Louis, nous voyon pendant deux siècles, le peuple frança 'donner l'exemple de cette obstinatio dans l'effort qu'il déploie aujourd'hi devant Verdun. (Applaudissements Nous assistons pour la première fois dai l'histoire à la révélation d'une grane passion collective au service de l'idéal. Comparables par l'ampleur, les inv. sions germaniques, vers la fin de l'Eu pire romain, étaient déjà fidèles pi - avance à l'idéal de leur descendance elles se sont ruées sur la civilfsatic mues par le vil appât du butin et pi | la sombre bêtise d'anéantir. Au coi 5 traire, 011 peut appliquer à Godefroi ; de Bouillon, lorsqu'il s'avance avec si Croisés, ce mot historique d'hier: "Ui . grande idée le précède et un grand pei > pis le suit." ; Et cet immense effort, à quoi t-endai î il ? Où s'en allaient- ces hommes, par mi i liers et milliers? Délivrer un'tombeat Un tombeau vide, rempli de la réalii : de leur foi : comme c'est français, et con me c'est mystique ! La puissance rnora ■ qui soulève les Croisés, l'idéal qui 1 ■ anime, c'est ce que les croyants appellei Dieu. On m'objectera que tout cela n'e pas encore la conception du Droit, qu' ; s'agit là d'un mouvement idéal. Sai ■ doute ! N'est-ce pas cependant un hon mage rendu à l'idéal et à une foi, qt : les intérêts qui se parent d'un pare principe '!■ N'est-ce. pas quelque cho: ; comme une condensation de l'esprit < du besoin de justice? Et ce mouvemer des Croisades n'en est-il pas une exalt; [ t-ion ? u11 cœur vivant bat en Frano sous l'impulsion d'un grand idéal. Jeanne d'Arc. Vous 110 m'en voudrez pas de voi ' parler de Jeanne d'Arc: je crois qt vous l'admirez -autant que nous. (A] plaudissements.) Lorsque Jeanne d'Arc pçend coiisciei ce de sa mission, c'est la France qi prend conscience de sa nationalité. L' ! dée française s'incarne dans cette petit ■ paysanne, qui personnifie le droit de ch; que peuple à disposer de lui-même. I principe des nationalités est posé. Jeam d'Arc disait: " J'aime bien les Anglai I mais je les aime chez eux." (Rires.) Sans doute, on m'objectera encore qt , l'idéal de cette époque est bien confu que peut-être il eût mieux valu que li 1 deux peuples, français et anglais, n'e formassent qu'un. Mais il est hors c discussion que Jeanne d'Arc, cette jeui fille française, mérite le nom de " Mèi de la Patrie." Elle fut plus encore: el fut la mère de l'idée de patrie. Elle di mine une époque, et le peuple l'a si bie senti que la légende s'est emparée de se idéal pour le prolonger à travers des si' cles. En dépit du roman de Voltaire, èl reste belle, la légende, et- elle s'univers. lise. La légende drape de son mantea éclatant toutes les grandes vérités hist riques, ellè scintille au soleil comme coiffe de neige sur les curies granitique Schiller n'a pas voulu faire mour Jeanne d'Arc comme elle est morte, si le bûcher : il l'a fait mourir naturel! ' ment, dans une fiction poétique, pour s moins faire souffrir. Honneur à Schille > l'Allemand citoyen du Monde, puisqu' honora Jeanne d'Arc et dans elle l'id< ' de patrie ! Honneur aussi aux parlementaires br tamiiques, qui voici 3 mois vinrent à P; ris, sur la place du Carrousel, déposa * une couronne au pied de la statue c 1 Jeanne d'Arc! (Applaudissements.) La révolution française. Tout à coup, sous une forme imprévi et contradictoire en apparence, la mên [ tendance à la réalisation de l'idéal se m: , nifëste chez les Français, et c'est la Rév lution. Ah! certes, elle a comporté Terreur, elle a sa tache de boue et mên de sang. 1 Ceci lui enlève pèut-être de sa puret mais non de sa puissance ni de sa maje té. Pour l'historien impartial, il app raît clairement que Jeanne d'Arc est sœur de la " sainte canaille " révolutio: naire. Les Conventionnels auraient }: dresser la statue de Jeanne. A Val ni en 1792,;c'ejt le cri de la nation qui r tentit Et- quel était le cri de Jeam d'Arc? "Vive la mort!" c'est-à-dire vive l'effort poussé jusqu'au bout_! L le voix françaises 11e sont plus celles de# è- archanges; elles fredonnent la "Marseillaise," et la grande tradition fondée par i- Jeanne est reprise par le peuple tout :- entier. 1- L'idée de patrie se décompose, s'ana-s- lyse, se couche en formules juridiques -1" Du coup elle s'universalise: jusqu'à Pé-ie trograd t-out le monde s'embrassa lors r" de la prise de la Bastille. Ni la révolues tion anglaise, ni la révolution américaine n'ont jiroclamé leur idéal pour le monde U comme la révolution française. L'idée cle patrie s'incarne 11011 plus rl clans une jeune fille, mais dans tout le e peuple français, qui légifère pour le 'e moiïHe entier et en appelle à tous les peuples contre les tyrans. La France ré-1S publicaine est comme la tête enivrée de n; l'humanité. ) La tradition française, îs J'aurais à vous parler de quelques au -!e- très révolutions, à vous montrer le rôle idéaliste de la France dans la guerre de 1-. l'.Tijdépendanee des Etats-Unis, dans la 1- libération de la Grèce et de l'Italie. lr Je 11e cite ces exemples que pour mon-: t-rer combien s'écartait de la tradition n française l'empire de proie qu'était l'em-ir pire de Napoléon 1er sur 1a, fin de son 1_ règne. Le principe même des guerres de d conquête était tellement combattu en 5S France en ces cinquante dernières années ie que si nous avions eu un souverain pour nous commander de nous jeter sur la petite Belgique, la tête de ce souverain se-k" rait tombée avant que le premier de nos soldats eût franchi la frontière. (Appla-u-; dissements.) e Cette guerre, la grande guerre que ^ nous vivons, c'est l'événement le plus 6 considérable depuis le démembrement de l'empire de Charlemagne. Dans cette 1 guerre, nous retrouvons l'esprit de la ' Révolution française, c'est-à-dire le be- I soin d'universaliser nos causes, et c'est ls pourquoi elle est si sympathique. Et- en-1_ fin nous y retrouvons cet élément de mys- ticité qui a fait 1a, beauté des Croisades. Un de mes compatriotes, dan? un.ou->t vraS6 auquel 011 fait trop d'honneur, a t écrit que la guerre actuelle se livre entre J deux armées, et rien de plus. C'est là un sophisme qui prouve uniquement l'in-' capacité totale de cet auteur à s'élever à la compréhension de cette lutte gigantesque qui est en réalité la guerre de pénis sée et de religion la plus grande et peut-e être la plus pure qu'ait vue l'humanité. Elle met aux prises l'idéal de démocratie contre l'idéal de despotisme, et ceci 1- est vrai depuis le premier jour, depuis ii l'envahissement de la Belgique. La dé-i- mocratie est dans notre camp, la tyran-;e nie dans l'autre. l" Cette guerre s'est appliquée à elle-même le principedeNietzsche : "Deviens te ce que tu es!" Comme au temps d'Ho-3> mère les dieux se battaient au-dessus des armées ennemies, aujourd'hui les cons-ie ciences se battent au-dessus des nations 3> belligérantes, et les consciences allemands des, quand elles ressusciteront, reconnaî- II tront la légitimité de notre volonté de '■e pousser les choses jusqu'au bout pour le ie salut de l'humanité entière et de l'Alle-'e magne elle-même. Mon noble pays saigne abondamment J~ à l'heure présente, mais heureux sont les 11 peuples qui se battent pour quelque chose 11 de plus qu'eux : ils donnent un exemple à leurs contemporains et laissent une vé e rité vivante à leurs descendants. Puis-l~ sent les héros des armées françaises et 11 britanniques tombés au champ d'hon-neur rayonner comme rayonnaient au-a trefois les corps premiers martyrs ! 3. lv Soyons unis. lr La France et l'Angleterre oour la troi-3~ sième fois, se retrouvent au cours d'une a longue guerre, côte à côte et non plus face à face sur les champs de bataille. Peut-être s'est-il fait déjà entre nos "e peuples un échange moral qui les apparente un peu plus l'un à l'autre 1 L'Angleterre a compris dès le premier l" jour la portée morale universelle de cette guerre, et elle vient de sacrifier à l'ac» complïssement de sa mission <-es traditions les plus chères et les plus invétérées. Elle chante la même épopée que les Fraii-le çais de Verdun. Ce qui nous rassemble, ie ce ne sont pas seulement nos intérêts, 1- c'est le meilleur de nous-mêmes, c'est y. notre foi dans la démocratie, ia Depuis neuf siècles nous nous combat-le tions. Il m'est permis d'estimer que dans la dernière partie de l'histoire de s, l'Europe, nous avons défendu l'un con-s- tre l'autre, à tour de rôle, le principe 1- démocratique. Les armées de Vaimy com-la battaient pour le Droit. Nelson soutenait: t- la cause suprême contre notre u empereur conquérant. Voilà pourquoi la y, colonne de la Bastille est la sœur cle la e- colonne de Trafalgar! ( Applaudisse-îe mente.) Au mariage de principe et de raison e? que nous avons conclu, ie veux voir s'a-

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Dit item is een uitgave in de reeks L'indépendance belge behorende tot de categorie Liberale pers. Uitgegeven in Bruxelles van 1843 tot 1940.

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