L'indépendance belge

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03 februari 1916
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s.n. 1916, 03 Februari. L'indépendance belge. Geraadpleegd op 27 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/r785h7cw9d/
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E INDÉPENDANCE mjL Me CONTINENTS 15 CENTIMES ROYAUME-UNI : ONE PENNY fi® JÏ»J# (HOLLANDE; 5 CENTS.) administration et redaction : „ ff^n^trqt? ,3 mois, 9 shillings. ) rttdor hoxtse, ruDOR st., london, B.C. u, placi, de la aujkst. LONDRES TEUDI 3 FEVRIER 1916., abonnements! -I 6 mois, 17 shillings. { Conservation par le Progrès.. TELEPHONE: C«TY 3960, TEL.EPH. : j 238-75. * t an. 32 shilling s. SOMMAIRE. LA SITUATION : Le raid des Zeppelins. — Nouveaux détails. .— L'incident de 1' "Appam." — La question du "Lusitania." — Nou« veau discours du président Wilson. L'Allemagne décadente et régressive.—Jean Delville. Notes d'une Parisienne. — Marie-Louise Néron. Les Echos. En Belgique. Etc. LA SITUATION. Jeudi, midi. Le raid des Zeppelins et l'incident de 1*"Appam" continuent de défrayer les conversation?. La presse .anglaise étant autorisée, pour la première fois, à parler plus librement des résultats du raid aérien, des comptes-rendus très détaillés ont pu être publiés. *11 en ressort tout d'abord que le récit allemand est mensonger sur de nombreux points et que sur les 300 bombes lancées par les pirates de 11'air, aucune m'a occasionné des dommages de nature militaire. Le nombre des victimes est, d'après le dernier communiqué officiel, de 160, dont 59 tulées. L'explosion de Certaines trombes a été entendue dans un rayon de vingt kilomètres, et leur force explosive était considérable. C'est, semble-t-il, dans le Stafford-shire que les dégâts matériels ont été le • plus considérables, ce qu'on croit devoir attribuer au fait que les \illes de ce district étaient brillamment illuminées. Pour se guider,les Zeppelins ont, pense-t-on, suivi la voie ferrée. Parmi les victimes, on signale une femme missionnaire tuée la bible à la main ; un couple de jeunes mariés tués au cours de leur première promenade ; un enfant tué dans les bras de sa mère pendant qu'elle lui donnait le sein ; toute une famille tuée pendant qu'elle était réunie autour du feu ; une femme dont les deux jambes ont été .ai-ràcftèes en plein rue ; un petit garçon dont le bras a été arraché du tronc, etc. Et voilà ce que les journaux allemands appellent "une grande bataille gagnée au-dessus du sol britannique par les bombes explosives, des escadres aériennes allemandes ! ' ' Mais cette dernière manifestation de la "Kultur" allemande appelle l'attention sur l'urgente nécessité d'organiser une défense adéquate contre la guerre aérienne, car nous pensons avec le "Times" que la maîtrise des airs peut, avant longtemps, devenir une question aussi vitale pour les Iles Britanniques que la maîtrise des mers. A Paris, la question a déjà fait l'objet d'une enquête de la part de la commission de l'armée de la Chambre auprès du ministre de la guerre, général Galliéni, mais les personnes compétentes, au courant des mesures défensives appliquées jusqu'à présent, sont d'avis que l'organisation matérielle et locale actuelle ne laisse que peu de place à des améliorations, sauf en ce qui concerne la liaison entre les services de l'aviation du front et ceux de la défense de Paris et la mise en garde du public. Disons encore, à propos des Zeppelins, qu'à en croire le " Telegraaf " d'Amsterdam, un des dirigeables allemands, en retournant, a passé au-dessus d'Ameland dont la garnison aurait tiré des coups de fusil contré lui ; un autre Zeppelin aurait survolé Amsterdam et le bruit des moteurs aurait été distinctement perçu. , autre part le journal danois, ' Kobenhavn," apprend que le Zeppelin "L7," ayant perdu sa route pen-1 dant le brouillard, aurait, en passant au-dessus de Vedsted, failli entrer en collision avec les cheminées des maisons. Enfin on signale qu'un des dirigeables qui participèrent au raid sur Paris et qu'on disait atteint par la mitrailleuse d'un des aviateurs français, aurait été obligé de descendre aux ' environs de Laon. Le Zeppelin signalé à Saionique a essayé de renouveler ses exploits, mais, à en croire le correspondant du "Petit Parisien," il fut contraint, par le feu des batteries britanniques, de rebrousser chemin. Il aurait été endommagé. Quant à l'incident de 1' "Appam, ' il n'est pas encore complètement éclairci ni réglé au point de vue juridique. Le gouvernement britannique, se basant sur l'article 21 de la Convention de La Haye, postérieure au traité américano-prussien de 1828, réclame la mise en liberté de 1' "Appam," mais, jusqu'à présent, le gouvernement des Etats-Lnîs n'a pris aucune décision. On dit cependant que les passagers à bord vont être débarqués. On ne sait rien de positif sur les intentions du capitaine Berg, qui embarque une grande quantité; de vivres et de charbon, ce qui semblerait indiquer l'intention de quitter le port américain. Quant au "Moeve, son identité est toujours enveloppée de mystère, et ce n'est que lorsque le capitaine de l'"Appam " et les passagers pourront parler en toute liberté qu'on sera fixé sur son -caractère. Les pertes totales infligées pair l'audacieux coursier sont •'évaluées à quarante millions de francs en chiffres ronds, cargaisons et navires compris. Ce qui est plus grave c'est que le " Moeve " cofort encore et la chasse à cette mouette va immobiliser un certain nombre de navires de guerre dont la présence serait certainement utile ailleurs. Toujours rien à signaler au point de vue militaire, abstraction faite de l'annonce que les forces du général Ayl-mer, en Mésopotamie, occupent une forte position sur le Tigre et que la crue des eaux rend impossible tout mouvement eu avant. Des informations non-officielles de Washington annoncent que le comte Bernstorff, l'ambassadeur d'Allemagne aux Etats-Unis, donnera satisfaction aujourd'hui au gouvernement américain sur la question du "Lusitania." L'illégalité de la destruction du navire serait reconnue et une indemnité serait offerte. On fera bien de n'accueillir cette nouvelle que sous réserves, car elle pourrait n'avoir été mise en circulation que pour influencer la décision du gouvernement américain concernant 1' "Appam." Entretemps, le président WilsOn prononce force discours et le "leit-mo-tiv" de sa dernière manifestation oratoire a trait au droit des Etats-Unis de jouir de la protection des loi's internationales, de vendre leurs- produits sur tous les marchés d,u monde, etc. M. Wëson a dit encore que les Etats-Unis se retireront des Philippines comme ils se sont retirés de Cuba, 3e jour où cette nation a pu gérer elle-même ses affaires ! Mais la libération, des peuplades sauvages des Philippines est, nous semble-t-il, d'une urgence moins grande que celle de la Belgique opprimée, victime de son respect des traités et de la confiance dans ses " droits." L'ALLEMAGNE DÉCADENTE et RÉGRESSIVE L, tii^B i . 1 n . •« . i . .. . .... Prétendue supériorité. Beaucoup trop de gens, naïfs ou intéressés, peu ou mal renseignés sur la psychologie véritable du peuple allemand, continuent, malgré tout, à s'ex-I tasier étourdiment devant la prétendue supériorité de l'Allemagne. C'est tout de même un "grand peuple, "pensent-ils en secret, sans savoir exactement à quoi on doit évaluer la valeur d'un peuple. fOur les gens dont les aspirations sont concentrées uniquement éers la pièce d or et le billet de banque, et qui ne ^dans le monde que négoce et -intérêt, jugent de la valeur d'un peuple selon le critère commercial, l'Allemagne doit nécessairement paraître grande à *eur yeux. Il me souvient d'avoir entendu, au moment des plus effroyables atrocités allemandes, un marchand de pianos j"""1' n'était pas "boche" — vanter i!ès sérieusement la civilisation allemande, la supériorité du peuple allemand, Eaice gue^ selon, lui, la qualité-du vernit- allemand servant à polir le bois des pianos était supérieure et moins chère! D'autres aussi, éblouis par les progrès réalisés dans le développement économique de l'empire, ne cessent de,vanter la souplesse et la ruse des commis-voyageurs teutons. Dans l'esprit de ces bonnes gens, une nation qui possède de tels agents commerciaux ne peut être qu'une " grande nation," puisque dans leur entendement borné une grande nation est représentée par une armée d'innombrables fonctionnaires, de bureaucrates, de commis-vovageurs et de soldats dressés, telle une meute de chiens de chasse, aux affaires et, autant que possible, dépourvus de scrupules. Pour faire des affaires elle-même en s'appro-priant les inventions d'autrui, employer les procédés les plus vils, faire perdre ainsi des commandes en grand nombre aux pays voisins, organiser une concurrence incessante, déloyale, lancer la réclame la pius effrénée* chercher avide ment à supplanter les autres, chercher à a deven'r très vite, et n'importe comment, s< les plus riches, en même temps que des " superhommes,"' grâce à la culture in- " tensive des betteraves, de la bière, la cul- K ture de la saucisse et de... l'espion- le nage, aucune autre nation, en effet, n'est s comparable â l'Allemagne. Pour le bon le marché, la camelote, 'e mauvais goût, certes, elle tient le record. L'Allemagne n'est-elle pas " der teusche volk," c'est- ^ à-dire le Peuple qui trompe? ' Le degré de civilisation. n Aux yeux de tout Allemand d'au- ci jourd'hui, comme d'ailleurs aux yeux de P' beaucoup de gen.s de tous pays, la civili- P! sation se résume dans les chiffres d'ex- ci portation de tel ou -tel produit? Le ci degré de civilisation et de culture se s< mesure avant tout, d'après eux, à la 1 quantité die clients du dehors et vice tf versa qu'un peuple possède. Battre -f tous ces concurrents en accumulant des d .millions, des milliards, afin de les faire d- servir au massacre de millions d'hom- C1 mes et dans le but de s'accaparer par P 3a force des pays voisins, in'est-ce point s; là la preuve .la plus sacrée de la mission b du Saint-Empire du Kaiser? Mais alors, direz-vous, à quoi recon- n' naît-on la suprématie d'un Etat ou la G valeur d'un peuple, si ce n'est au chiffre P de .sa population, à P étend ue'de son territoire, au sol, au climat, à la race, à ses " activités matérielles? Sans le moins du ^ monde avoir l'intention de dédaigner a les ressources économiques, ni l'émula- ^ tion industrielle d'un Etat ou d'un peu- v .pie, i-1 est cependant permis de dire s que pas plus que la valeur d'une armée P ne dépend du nombre de ses soldats, pas plus que la valeur d'une usine ne J£ dépend dlu nombre de ses ouvriers, pas P plus que la richesse et la beauté d'un ^ musée ne dépendent du nombre d'œu- n vres d'art qu'il referme, ni la puissance d'un Etat ou d'un*peinte ne d-pend de k 'a quantité que représente leur chiffré d'affaires dans le domaine de l'indus- c' trie, du commerce ou toute autre acti- s' vité matérielle. Ce n'est pas davantage 11 dans la force de l'organisatioai elle-même, capacité indispensable et r'emâr- Sl quable, certes, mais qui, lorsqu'elle est ^ nuise au service d'une qualité inférieure, -d'une volonté perverse et d'un but mauvais, devient purement négative et contraire à la morale. C est ainsi que I on peut posséder des capacités intellectuelles et scientifiques peu communes et. rester en même temps une brute parfaite, un scélérat de la pire espèce ou un assassin des plus sauvages. Ce n'est pas le type intellectuel qui a! donne la valeur d'un Etat ou d'un peu- le pie, mais bien le type moral. C'est à la ^ qualité de l'emploi qu'un peuple fait de tous les acquis que l'on pourra mesurer n sa valeur réelle, car cette valeur ne ré- ts side, en réalité, que dans le degré de dé- c' veloppement de- sa nature morale, de sa '' nature psychique. a: , ti La grosse erreur allemande. j Ainsi, la grosse erreur allemande con- n siste à prétendre que l'intellect seul est ci l'essentiel dans la vie sociale et que le cœur, le sentiment moral, sont de méprisables faiblesses. D'ailleurs, la déca- p dence morale de l'Allemagne est un fait d> accompli. Dans le désordre de la vie con- k .temporaine elle tient, sans doute aucun, n la première place. Nul né songe plus ci désormais à lui contester sa suprématie rr dans le mal, dans le crime. Elle nous a montré jusqu'à l'évidence le plus révol- c' tante que la morale scientifique n'existe qi pas, et que le seul développement Intel- g lectuel — l'intellect matériel — conduit n< un peuple aux pires aberrations de l'orgueil en même temps qu'aux plus lâ- c< ches abominations de l'égoïsme. L'Aile- fê magne scientifique a dégradé la Science, la Elle en a fait une chose hideuse. Elle le en a fait l'instrument maudit de sa me- n< chanceté et de sa cupidité. ci L'essor industriel et commercial du peuple allemand n'est point chez lui, re comme chez les autres peuples, la conséquence d'une énergie normale. Ses mé- oi thodes d'expansion commerciale sont les mêmes que ses méthodes politiques, cii- d< plomatiques et militaires. Elles sont empreintes du même caractère d'accapa- s' renient, d'antagonisme et de malhonnê- re teté. Si l'Etat allemand est un Etat com- n mercial avant tout, c'est qu'il est la Convoitise élevée à l'état de diplomatie, le Prendre ! tel est le mot d'ordre allemand, le L'Evangile du Christ lui-même—lui qui <J< chassa violemment les marchands du Temple—sert partout, dans les églises, vc les écoles, les universités, les gymnases et les casernes à entretenir et à dévelop- v; per dans la génération présente, dressée par Guillaume II, l'instinct collectif de qt l'Accaparement systématique. C'est ce que le Kaiser appelle élégamment avoir ol "bon pied" et "bon œil." "Ce qu'il nie es faut," s'écrie-t-il, tn s'adressant aux pc pasteurs* aux prêtresA -aux instituteurs^ m aux professeurs, "ce qu'il me faut, ce sont des muscles !" Des "muscles," afin de mieux savoir "avec l'aide de Dieu," et avec celle de Krupp surtout, se jeter lâchement sur les nations faibles et honnêtes pour s'emparer de leurs libertés, ainsi que de leurs biens ! Notre idéal. Tandis que nos soldats, tout en luttant contre l'envahisseur, se trouvent en cas de légitime défense, .la grande lumière du Droit éclaire et purifie leur conscience. Non seulement ils se battent pour défendre le sol natal, mais aussi pour la liberté de tous les peuples, pour ce qu'il y a de plus noble au sein de la civilisation. Rien de pareil n'existé (chez le soldat du Kaiser. Il n'a pas l'idéal, il n'a qu'un idéal de coffre-fort. La matérialité du but est flagrante, honteuse, répugnante, chez l'Allemand d'aujourd'hui, comme chez le Germain de jadis. Il vise avant tout le Butin. Son cri de guerre—" Mehr Land!"—n'est pas autre chose que l'extériorisation de sa soif de posséder, - de son insatiable besoin de prendre. Prenons d'abord, disait cyniquement Frédéric, l'ancêtre et le modèle de Guillaume II, je trouverai toujours des pédants pour prouver mes droits." L'Allemagne, qui nie le Droit au nom-de la Force, se reconnaît à elle seule le Droit au Vol, théorie chère à certains anarchistes. Et qu'est donc après tout le Kaiser, l'ami intime de " Dieu," le virtuose de la cruauté, la brute inspirée, s'il, n'est point le plus incontestable, le plus impérial des anarchistes? La fameuse " pensée allemande," qui, jadis, s'élevait jusqu'aux problèmes philosophiques les plus purs, se ravale de jour en jour à des études purement matérialistes. Les Wundt, les Eucken, les Ziegler, les Kapper, les Paulsen et les Virchow ont, à différentes reprises, signalé avec amertume cette profonde et dangereuse décadence de l'enseignement supérieur dans l'Allemagne de Guillau-me-le-Néfaste.41 Le lien des sciences entre elles semble peu à peu se réduire à rien. Xos facultés sont devenues de simples insti tutions de dressage, où l'on apprend l'art de gagner son pain!" s'écrie l'un d'eux, Nietzsche, qui a d'ailleurs été l'un des artisans de la décadence morale en Allemagne, y constate avec colère ce qu'il appelle " des accès d'abêtissement."Spécimen de décadence. Lui-même est, cependant, un spécimen caractéristique de cette décadence, quand il déclare: "Nous ne travaillons pas, nous, pour le progrès. Nous ne tenons nullement que le règ-ne de la Justice et de la concorde soit fondé sur la terre. Nous aimons tous ceux qui ont comme notis le goût du danger, de la guerre et des aventures. Nous. nous rangeons nous-même parmi les conquérants. Il faut aller de l'avant, je veux dire s'avancer pas à pas plus avant dans la décadence. U faut de la tyrannie contre la nature, et même contre la Raison." Et il ajoute, en précisant, avec unes sincérité que nul ne songe à lui contester, toute la bassesse du point de vue allemand : " L'esclavage est une des conditions de la culture. Nous méditons sur la nécessité d'un nouvel esclavage." Ces paroles sont bien des paroles allemandes. Elles reflètent exactement la mentalité de ce peuple qui a gardé le grossier fétichisme de la force barbare et qui se dresse comme un formidable obstacle à la marche de la civilisation mo-defne, celle dont l'effort moral et social, plein de grandeur et d'humanité, tend sans cesse à faire régner plus de justice et d'égalité parmi les hommes. Par sa haine aveugle de l'égalité et de la liberté, par son^implacable et féodal esprit de caste, par sa dureté criminelle, par sou. intellectualisme immoral, par son chauvinisme haineux et féroce, qui s'exprime ainsi par la bouche du député-catholique Erzberger; " La destruction d'une ville comme, Londres ne saurait être mise en parallèle avec la vie d'un soldn* allemand ! " par toutes"les horreurs qu'elle a commises dans le cours de cette guerre, l'Allemagne d'aujourd'hui présente tous les symptômes de décadence morale, et nous prouve qu'elle régresse de plusieurs siècles sur la sensibilité du monde moderne. JEAN DELVILLE. NOTES D'UNE PARISIENNE. ^ -*■- - - » — UR LE RAID DU ZFPPELIN. Tiens, les Zeppelins ! Il'était â peine 10 heures. Bien qu'en aient dit les journaux, le ciel était clair, les étoiles braillaient et le temps était si doux que les Parisiens déambulaient par les nues, en devisant, le inez au vent, les mains aux poches. Par un malencontreux halsard, je dînais ce soir4à loin de chez moi) presqu'au diable, d.u côté de l'Odéon-, et nous sortions d'une réunion amicale .quand les premiers appels de trompe des pompiers déchirèrent î'air. Tout de suite les passants qui cheminaient danis la «mût tiède arrêtèrent leur couirse nocturne. — Tiens, les Zeppelins ! Une (simple constatation, mais pas de panique, et las familles continuèrent à dévaler lentement pour regagner leurs logis. On peut bien l'avouer, personne n'avait peur. Les rules étaient pleines de curieux, sur le pas des portes, les commères devisaient, d'on.nant leur avis. —- Dame, ce n'est pas étonnant, c'est ce soir qu'on devait allumer quelques centaines de nouveaux becs de gaz ; ils ont été avertis en Bochie et ils nous envoient -leur salut. Les gamins intéressés, suivaient les conversations. On eût dit une soirée de fête, toutes les têtes se dressaient vers la voûte sombre suivant dans les airs, les petites étoiles filantes, formées par nos avions de combat, qui balayaient le ciel. Des détonations sourdes, à plusieurs reprises, vinrent secouer les causeries. — Est-ce bien des bombes? disait-on.Personne ne voulait croire à la randonnée des monstres ennemis. — Nous sommes trop bien gardés, s'écriaient les Parisiens ; ils ne pourraient pas venir... Et puis, zut... On n'a pas peur !... Cette phrase de défi justifiait toutes les audaces. Les curieux emplissaient les larges voies, interrogeant les agents de ville. — Où sont-ils, monsieur l'agent? On voudrait tout de même bien les voir. Les policiers avaient des gestes vagues et imprécis. — Rentrez chez vous, cela vaut -mieux que d'attendre tes bombes. Et comme il se faisait tard et qu'une obscurité quasi complète enveloppait la capitale, chacun .regagna son logis, ne pensant même plus au- dirigeable alternant!-,. Hélas ! le .matin, en ouvrant les yeux, lels Parisiens étaient douloureusement surpris. La visite des ruines. Un Zeppelin pour de bon a survolé Paris .et jeté quatorze bombes sur la capitale. Lés journaux par prudence taisaient Ile inoni du quartier où le crime s'était accompli, mais le secret fut bientôt celui de polichinelle, iet il m'était pas dix heures que Paris .mon-tait déjà vers les lieux sinistrés. Autos de maître, taxis de louage, motocyclettes et bicyclettes escaladaient les pentes du quartier populeux. Encore une fois, les soldats du Kaiser avaient frappé des innocents. Ce n'était ni des monuments historiques, ni des bâtiments intéressants, la pyrotechnie de la guerre, ni des casernes, qui avaient été atteints. Non, c'étaient les demeures ouvrières d'un pauvre coin paisible. Des femmes, des petits enfants, quelques vieillards, voilà les victimes) Des équipes de pompiers avaient, pendant la nuit, déblayé les rues, qui avaient presque repris leur aspect coutumier. N'étaient les vitres qui jonchent la chaussée et font un tapis de verre sous les pieds du promeneur, on ne verrait rien de très extraordinaire. Par mesure de précaution, les agents interdisent au public l'accès des immeubles endommagés ; ils forment des barrages derrière lesquels les curieux s'écrasent pour discuter sur les événements de -la nuit. Des commères en cheveux, le filet de provisions à la main, racontent leurs impressions.Impressions des bombardés. — " Oh, explique l'une d'elles, c'est à peine à quelques -mètres de ma maison, et l'explosion a été si forte que j'ai été soulevée dans mon lit." -—Vous avez dû avoir grand'peu r, s'écrie une 'bonne femme qui écoute avec attention. — Une grosse frayeur assurément, mais tout de suite je me suis dit ça n'est pas pour ici et je suis descendue pour voir où étaient les dégâts. Je m'approche d'un groupe et j'interroge—"Vous avez pensé aux Zeppelins?— Ma foî, noni. Je me disais, c'est une explosion ; mais dé là à croire qu'il vous des bombes du ciel, il y .a. C7ème aauée. No. 29

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Dit item is een uitgave in de reeks L'indépendance belge behorende tot de categorie Oorlogspers. Uitgegeven in Londres van 1914 tot 1918.

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