L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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s.n. 1915, 16 Maart. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Geraadpleegd op 27 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/6d5p844s6p/
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jère Année N°« i44i 5 cêrits"(lO Centimes) Mardi 16 mars tOU L'ECHO BELGE L'Union fait la Force. Journal Quotidien du matin paraissant à Amsterdam Belge est notre nom de Famille. Toutes les lettres doivent être adressées au bureau de rédaction: N.Z. VOORBURGWAL 234-240 Téléphone: 2797. Rédacteur en Chef: Gustave Jaspaers. ( Charles Bernard, Charles Herbiei-, Comité de Rédaction: ■ Gustave Peellaert, René Chambry, | Emile Painparé. four les annonces, abonnements et vente au numéro, s'adresser à l'Administration tSm journal: N.Z. VOOR8UHGWAL 234-240. Téléphone : 1775. Abonnement ( En Hollande 0. 1.50 par mois, payable par anticipation l Etranger K. 2.00 „ „ Pourquoi l'Angleterre se bat Le ,Times" a récemment publié un article "remarquable pour expliquer l'attitude de l'Angleterre dans le grand conflit européen. C'est po-ir elle-même et nen que tour elle que combat a Grande-Bretagne. Aussi les Allemands, avec cette grosse malice nui les caractérise, se sont aussitôt tournés vers les Belges en disant: „Vous voyez, vos amis anglais se moquent de vous. Ce n'est pas pour vos beaux yeux qu ils se battent mais pour leur poche: war is money !_ Et ils se frottent les mains, croyant avoir fait une grande trouvaille. Où donc cependant est le Belge de cul-ture moyenne, capable de réfléchir et de comprendre les leçons de l'histoire qui . s'œt jamais imaginé que les Anglais luttas- ] sent seulement pour reconquérir avec nous nos foyers perdus? Je ne pense pas que ce bon sens qui est la marque de notre esprit se soit à ce point trouvé en défaut, lies nations, même les plus puissantes, ne peu- . vent pas, comme les individus, s© permettre , le luxe de s'exposer pour venir au secours . des faibles. L'égoïsme est la première vertu des Etats; elle est la condition même de leur existence. C'est pour l'avoir pratiquée que la France monarchique a été si grande , dans l'histoire. C'est grâce à elle que la Prusse de Frédéric est devenue l'Allemagne de 70. Seulement là où cette vertu s'hyper-trophie, où cet égoïsme qu'on pourrait plus exactement définir esprit de conservation ee change en esprit de domination et de conquête, il devient aussi funeste qu il avait été bienfaisant et fécond. La France , de Napoléon lr en a fait l'expérience. L'Allemagne, à son tour, commerce; à durement sentir les effets de cette loi historique. Mais c'est parce que depuis deux siècles, jamais à aucun moment l'Angleterre n'a dévié de ce principe qui consistait à s'assurer ie maximum de sécurité et de profits, mais sans jamais verser dans l'excès d'un impérialisme dont cependant la formule est née sur 6on sol, qu'elle occupe dans le monde la situation exceptionnelle où on la ,voit aujourd'hui. Elle, qui a toujours dirigé les coalitions formées contre la puissance continentale qui visait à l'hégémonie, n'a jamais été mise en péril par une coalition semblable. C'est qu'elle n'a jamais visé à étendre sa domination eai Europe et que, par die, la liberté ni même l'essor raisonnable d'aucun Etat n'a jamais été mis en péril. Sagesse conforme a ses intérêts, qui se trouvent par delà le6 mers, oui, mais ce ne serait pas la première fois que l'intérêt aveugle la raison au lieu de l'éclairer. Et ç'a toujours été la qualité dominante de la politique anglaise de ne jamais perdre l'exacte notion de6 choses. Mais cet intérêt est-il purement matériel ? Il est au moins curieux de constater que chaque fois que l'Angleterre a combattu pour elle, elle a aussi combattu pour le droit. Pure coïncidence? Non pas. Peuple libre, l'Angleterre a besoin d'une atmosphère de liberté. Elle se sent menacée par la tyrannie chez les autres et c'est encore pour elle qu'elle se bat quand elle se fait le qhampion de la justice. Admirable équilibre entre tous les ressorts qui déterminent l'action de ce peuple et grâce auquel cette action s'exerce toujours d'une façon constante et dans une direction unique. Ainsi les raisons qu'avait l'Angleterre de mettre sa signature au bas du traité de 1839, garantissant notre neutralité, c'est-à-dire notre existence comme nation indépendante, subsistent encore aujourd'hui. Elle a signé ce traité parce que son intérêt était de le signer. Elle a eu d'autant moins de peine à nous assurer le concours de ses armes qu'elle l'aurait fait même si elle ne nous l'avait pas promis. Un attentat de l'Allemagne sur la Belgique, géogra^ liique-ment et politiquement, c'est un attentat de l'Allemagne sur l'Angleterre. La faute impardonnable des diplomates allemands c'est de ne l'avoir pas compris. Cependant, même si la Belgique n'avait pas été violée, l'Angleterre aurait fini par intervenir. Evidemment. N'est-ce pas pour des raisons identiques qu'elle ne peut pas permettre qu'une Allemagne toute puissante écrase la France et, tramant à 6a remorque une Autriche vassale plutôt ■ qu'alliée, n'ayant plus de contrepoids à son amibition en Europe, se dresse enfin devant l'Angleterre pour lui disputer l'em-; pire des océans? Aussi le seul moment de faiblesse de la diplomatie anglaise a été, non pas de croire que l'Angleterre aurait pu jamais échapper à cet impérieux devoir, mais que le danger était moins imminent au moment même qu'il fondait sur nous. Car si en réponse à la lettre de M. Poincaré, f vei'"e de la déclaration de guerre de I Allemagne à la Russie, l'Angleterre avait promis de jeter dans la balance tout le poids de sa force, Berlin et Vienne auraient réfléchi, et, ayant réfléchi, n'auraient pas persévéré plus longtemps dans leurs folles prétentions. Mais aujourd'hui ce n'est pas en arrière qu'il faut regarder. C'est en avant. Pensons d'abord à vaincre. Charles Bernard. L'état actuel île l'armée belge Le Bureau Documentaire Belge nous communique la note suivante sur l'état de l'armée belge au début de la campagne de 1915. Depuis le début ds janvier, les journaux allemands publient des notes dans lesquelles ils répètent avec insistance que les effectifs de l'armée belge ont fondu au point de représenter à peine l'effectif d'un corps d'armée; les hommes restants seraient, au surplus, démoralisés, mal habillés, mal équipés, l'artillerie serait à court do. munitions, les cadres seraient inexistants; enfin, il serait impossible d'augmenter les maigres effectifs actuels, car s'il "y a quelques milliers de recrues dans des 2amps d'instruction, elles ne sont ni équipées, ni armées. Le caractère tendancieux de ces allégations ïst visible. Sans doute, après la terrible bataille de ,'Yser, succédant à la fatigante retraite d'Angers, l'armée belge, quoique exaltée par le juccès de sa splendide résistance, avait besoin d'être renforcée en effectifs et réorga-lisée au point de vue matériel. C'était d'ail-eurs aussi la situation de l'armée allemande ivec . cette différence toutefois, au désavantage de celle-ci, qu'elle sortait vaincue de sa :urieuse offensive sur Calais Tous les rouages nécessaires furent immédiatement mis en oeuvre par lo haut com-nandement belge pour ce renforcement. Avec piel succès, des communiqués officiels français l'ont dit récemment en signalant que ,,l'ornée belge s'était réorganisée avec une rapidité •emarquable" et ,,que son état matériel et mo-•al était excellent. C'est la vérité même. S'il ne nous appartient pas d'entrer dans le létail des moyens employés pour atteindre ce •ésultat, nous pouvons au moins dire ceoi : L'armée belge était entrée en campagne avec six divisions d'armée et une division de cava-erie. Actuellement elle compte toujours ses six livisions d'armée, mais deux divisions do cavalerie au lieu d'une. Toutes sont parfaitement organisées, armées et équipées. Chaque unité possède son effectif normal et le cadre néces-iàirë. Tout récemment plusieurs milliers de •ecrues ont rejoint leurs ainés. La dotation en mitrailleuses a été augmentée; l'artillerie est m complet et renforcée par des pièces de gros salibre ; le nombre des unités de pionniers s'est accru. Toutes les divisions sont pourvues des services nécessaires. Le moral est splendide, tant chez les an-siens que chez les recrues ; tous les chefs l'attestent dans leurs rapports ; les troupes belges n'aspirent qu'à chasser, à quelque prix que ce soit, l'ennemi hors du territoire national ou à l'y écraser. Ajoutons que plusieurs milliers de recrues et de volontaires continuent leur instruction dans les camps et forment une imposante réserve d'alimentation, constituée d'éléments do premier ordre. Leur nombre s'augmente tous les jours ; les dispositions prises par le gouvernement pour l'enrôlement de jeunes gens le feront s'accroitre notablement encore. Les cadres sont largement suffisants pour l'instant; au surplus, une école fonctionne pour la formation de jeunes officiers, choisis parmi des éléments d'élite. Les élèves sont très nombreux. Quant à l'effectif total actuel de l'armée belge, le grand état-major allemand nous dispensera de lui donner là-dessus des précisions dont il lui incombe de s'informer par ses propres moyens. Si, comme il lo fait dire, il s'imagine n'avoir plus devant lui que l'effectif d'un corps d'armée (40.000 hommes), tant mieux ; l'armée belgo se chargera elle-même très prochainement de le détromper d'une façon dont il ne se vantera pas en ses bulletins. Ptsr nos soldats an front M. le baron Fallon, ministre de Belgique à La Haye nous fait parvenir la lettre ci-des-sons : LÉGATION D E BELGIQUE La Haye, 12 mars 1915. Monsieur y J'ai Vhonneur (L'accuser la réception de votre lettre datée du 10 de ce mois me remettant une nouvelle somme de 513 frs. destinée à nos vaillants soldats. Je n'ai pas manqué d'envoyer immédiatement cette somme à Notre Auguste Souverain.Je saisis cette occasion pour vous exprimer une fois encore, au nom de notre armée, ma profonde gratitude pour le précieux concours que voils voulez bien lui apporter de la sorte. Veuillez agréer, Monsieur, les assurances de ma considération très distinguée. Le Ministre de Belgique (s) Baron Fallon. # * * ÏJ n employé des chemins de fer belges nous fait encore parvenir une somme de 5 francs pour nos braves soldats au front. Nous avons également reçu 0.50 f. de la part de M. Maertens, de Laren, et 1.50 fl., montant d'une collecte faite à la soirée Duitz, Sarphatiparlc. "avis. Nous serions reconnaissants à nos abonnés ]ui reçoivent leur journal par la poste et dont 'abonnement expire le 15 mars, de bien roulolr nous envoyer un mandat-poste de fl. 1.50 en mentionnant sur le mandat poste : Renouvellement d'abonnement. En Belgique. A Bruxelles. Notre confrère Champal consacre à la jeunesse du bourgmestre Max quelques 'lignes qui intéresseront vivement ceux qui ont connu le patriote vaillant et brave. Il faut détacher de l'admirable lettre écrite par M. Adolphe Max, en réponse aux vœux de Nouvel-An exprimés par le comité de l'Association de la Presse belge au bourgmestre de Bruxelles: „Le journalisme, a-t-on dit, mène à tout, même, comme vous le voyez, dans les forts de Silésie..." Dans cette lettre, M. Max déclare qu'il est fier d'avoir été journaliste, et il conserve, dit-il, comme un des meilleurs souvenirs de sa jeunesse celui de sa carrière dans la presse. C'était à l'époque où feu le docteur Max disait en parlant de son fils : „Je. ne sais comment il résiste à tant de travail. Il se lève tôt et revoit des dossiers avant son départ pour le palais, où il passe toute la matinée. Il travaille une grande partie de l'après-midi auprès d'Huysmans, dont il est le collaborateur. Puis, il reçoit chez lui ses clients, et il trouve le temps d'écrire régulièrement ses articles pour „la Liberté". Le soir enfin, il endosse son habit, va au théâtre ou dîne dans le monde, et toujours souriant; on croirait, à le voir, qu'il s'est reposé toute la journée !" Le docteur Max, médecin de plusieurs légations et d'une importante clientèle distinguée, médecin en chef des „Enfants assistés" et médecin en chef du Théâtre de la Monnaie, avait d'ailleur3 une existence non moins occupée que celle d'Adolphe Max. Père et fils se rencontraient souvent, le soir, dans le cabinet des directeurs du Théâtre de la Monnaie, M.M. Stoumon et Calabrési, dans ce modeste bureau donnant sur la rue -Léopold, où le bourgmestre Anspach et le bourgmestre Demot vinrent si souvent se délasser de leurs soucis administratifs! Adolphe Max qui était,,1e second" de Mr. Huysmans, l'avocat principal de la direction du Théâtre, avait parfois des communications à faire aux directeurs. Dans quelle sympathie et quelle admiration on tenait, dans ce milieu, le jeune Max, si aimablement vivant et si naturellement distingué. Papa Calabrési, un observateur affiné, et qui s'y connaissait en hommes, nous dit un jour en parlant d'Adolphe Max, qui venait de démontrer, une fois de plus, et avec quelle aisance et quelle modestie, ses mérites : „Max, vous le verrez, vous, Max ira très loin !" Quelle émotion aurait ressentie Calabrési, qui était d'ailleurs le parrain d'Adolphe Max, s'il avait pu apprendre que la confiance accordée par le Roi et par les Bruxellois à leur cher bourgmestre, ainsi que le mâle caractère de cet ardent patriote, conduiraient son filleul jusque dans les forts de Silésie!! M. Max déclare qu'il est fier d'avoir été journaliste; sans doute, tous les journalistes belges conçoivent-ils le plus noble orgueil d'avoir eu pour confrère Adolphe Max! Voici l'arrêté allemand touchant les passeports : A .côté de mon désir de faire revivre le commerce et le trafic dans le pays, j'ai mon devoir qui m'oblige à arrêter tout espionnage de l'ennemi et à empêcher les Belges en âge de porter les armes de quitter le pays pour s'enrôler dans les armées ennemies. Si ce devoir militaire m'oblige à imposer certaines restrictions aux mouvements du public, la faute en est, en grande partie, à telle partie de la population qui favorise les tentatives sus-mentionnées. En conséquence, je me vois à mon grand regret dans l'impossibilité . d'abroger les prescriptions touchant les passeports dans les provinces touchant les Pays-Bas, notamment dans la province et la position fortifiée d'Anvers, la province de Limbourg, l'arrondissement de Liège et la place fortifiée, l'arrondissement de Verviers, de même que dans les contrées touchant à notre front de bataille : l'arrondissement de Tournai. Dans toutes les autres parties de mon gouvernement, je veux — confiant en la loyauté de la population — lever les mesures restrictives des passeports, excepté celles touchant la circulation des automobiles. Pour la partie du territoire soumise à l'obligation de passeport, il est imposé un laisser-passer pour la circulation en automobile, en chemin de fer, en chemin de fer vicinal, en bateau, en voiture (seulement en dehors des agglomérations) et celle des piétons au delà d'un cercle de 6 km. de rayon autour du lieu de leur résidence. Pour qu'il soit possible d'identifier toute personne rencontrée en dehors des agglomérations, en général toute personne privée appartenant à n'importe quelle nationalité, âgée de plus de quinze ans, sera tenue de se munir d'un certificat d'identité et contenant sur un formulaire à se procurer ici : Les noms, domicile, lieu et date de naissance, âge, profession et photographie, du porteur, ainsi que la signature engageant la responsabilité de l'employé ayant délivré le certificat. Les prescriptions existantes touchant les rapports entre la Belgique et l'étranger, 'de même qu'avec les régions d'étapes et d'opération^ restent en vigueur» J'espère que nies efforts en vue de ranimer le commerce et l'activité du pays, efforts qui témoignent de ma sollicitude pour le bien-être et la prospérité de la population, rencontreront auprès des autorités et du public l'accueil et l'appui que je puis en attendre dans l'intérêt bien comprisse tous, i et que je ne serai pas obligé de reprendre j les mesures restrictives que je viens de lever. A Anvers, Le_ Comité anversois de secours a reçu la somme de fres 1320 de la part du personnel enseignant des écoles de la ville. * * * A Brasschaet, un drame sanglant s'est déroulé à l'auberge Jacobs, Miekschebaan. 1 Après avoir échangé quelques mots avec : une fillette de 14 ans, sans motif aucun, un soldat allemand tira son revolver et fit feu, blessant mortellement la jeune fille. Le soldat a été arrêté et une enquête est ouverte. Tel est, en résumé, le fait divers que publia un jour, les „Antwerpsche Tijdingcn" : Mais il faut croire que cette note échappa aux censeurs, car le journal était à peine' tiré que douze autos partirent à la recherche des vendeurs du canard en question. Bientôt ceux-ci étaient appréhendés et conduits, avec leurs journaux, à la Kommandantur. Le lendemain, un démenti paraissait dans toutes les autres feuilles à la solde ou aux mains de nos ennemis. Mais le fait-divers était scrupuleusement exact. Que pensez-vous du procédé ? * * * Quatre-vingt 'sept chevaux réquisitionnés à Moll ont été transportés au front français via Turnhout. Les Allemands se sont piocuré ces chevaux à fort bon compte: de 150 à 300 marcs pièce. A Lié^e. Vendredi dernier a commencé la distribution de pain noir. Depuis deux mois, la population recevait du pain blanc. On se demande avec angoisse si le pain noir va continuer à sévir et s'il n'y aura pas moyen de donner du pain blanc aux vieillards, aux malades et aux enfants. * * * Une trentaine d'ouvriers de la Compagnie du Gaz ont été remerciés, par suite dn manque de charbon. * * * On a volé des quantités de bêtes à cornes aux euvirons de Liège et notamment à Herve. Sept personnes sont impliquées dans cette affaire de vol. * * * La situation de la province de Liège ne s'améliore pas car le nombre de ceux qui sont dans le besoin augmente. Les personnes qui avaient des économies ont vécu, depuis le 4 août, grâce à leur prévoyance, mais énormément d'entre elles voient leurs dernières ressources s'épuiser. Les industriels et commerçants font de grands efforts pour tâcher de venir en aide à leur personnel, mais beaucoup, surtout dans la petite industrie et le petit commerce, sont hors d'état de continuer à venir au secours de ceux qu'ils employaient avant la guerre, un grand nombre même ne peuvent plus subvenir à leurs propres besoins. La Caisse d'Epargne, qui a repris ses opérations le 6 octobre, voit de nombreux livrets s'épuiser complètement et il est à craindre que, dans un avenir prochain, les titulaires tombent à charge de la bienfaisance.Un nombre considérable de personnes se piésentent aux guichets du Comité de Secours pour obtenir des prêts de 40 à 50 fr. par mois sur des lots de ville, obligations, rentes belges, livrets de retraite et de rente, etc. Enormément de propriétaires sollicitent également des avances mensuelles uniquement pour acheter des denrées alimentaires. Rien que dans l'arrondissement de Liège le Comité a distribué gratuitement pendant le mois de janvier, 317,500 kgs. de charbon et 84,500 kgs. de pommes de terre. Les secours en argent se sont élevés, pendant le même mois, à 55,000 fr. pour l'arrondissement de Liège; 18,000 pour l'ar-dissement de Verviers; 20,000 fr. pour l'arrondissement de Huy et 7300 fr. pour l'arrondissement de Waremme. A Liège, 65,000 personnes sont secourues. M. Van Hougaerde met toute son activité à mener à bien la tâche ardue de veiller à l'alimentation du paj^s de Liège. La popularité de M. Van Hougaerde est énorme. Tous ses anciens ennemis rendent hommage à son dévouement. Gand. Voici les règlements nouveaux réglementant la navigation: 1. Indépendamment des droits et des taxes, fixés par les ordonnances en cours, il sera perçu une taxe de séjour pour tous les navires de commerce eu les autres bateaux. 2. Cette taxe est fixée à raison de frc. 0.75 par tonne. 3. Cette taxe ne sera pas exigible dans l'avant-port où arrivent les navires du comité de secours hispano-américain. Ceux-ci en sont, par le fait, exonérés. Aucun autre bateau ne peut sépourner dans l'avant-jort, à moins de permission. 4. Le versement de ce paiement se fera ôvaiit qu'on commence la déchargement. Il sera exigible des courtiers de navires, solidairement avec le propriétaire. Les navires, une fois les droits acquittés, pourront séjourner sept jours dans le port. A IL, ©ta val eu Vendredi, s'est rouvert le marché. Les vivres n'étaient pas abondants, mais il y avait un assez grand nombre de visiteurs. * * * L'Académie des Beaux-Arts a repris ses cours dans le local de l'état-major de la garde-cique. Quelques cours, cependant, i seront donnés à l'Ecole communale. C'est grâce à l'échevin Schmitt, échevin de l'instruction publique qui se dévoue beaucoup, que ces cours ont pu être rouverts. Dans Ses IFIasiisires. C'est une scène de guerre vraiment émouvante que raconte le ,,XXe Siècle." Il y avait à Saint-Georges, le village au sud-est de Nieuport qui a été repris par les alliés après des combats acharnés, un très vieux curé qui avait été fortement impressionné par les tragiques événements se déroulant autour de lui. Un jour, un obus tomba sur son presbytère et on le retira non sans peine | des décombres. Le vieux prêtre était ' devenu fou. Il errait en gesticulant à travers la campagne et les soldats devaient fréquemment l'éloigner de la ligne de feu. Un jour, on aperçut le curé fouillant de ses mains la fosse où l'on venait d'ensevelir des soldats morts au l'eu. Il croyait que les Allemands y avaient enfoui une statue de la Vierge enlevée de son église. On le conduisit dans une tranchée et on l'y retint de force, parce que la fusillade faisait rage. A un moment donné, il se figura que l'heure était venue pour lui d'aller chanter vêpres, et il voulut quitter son abri. On l'en empêcha. La vieux prêtre entonna alors de sa voix cassée le Salve Regina, et ce fut une émotion indéfinissable dans la tranchée. Au cours de ses pérégrinations sur le champ de bataille, le prêtre avait rencontré un cheval efflanqué, mourant de faim, trottinant 6ur trois pattes, la quatrième ayant été blessée par un shrapnell. Il se hissa sur son dos et parcourut les lignes en criant aux soldats, qui n'avaient nulle envie de rire, je vous assure: ,,Courage ! Tenez bon! Je suis saint Georges!... L'heure du jugement dernier va sonner. Saint Georges est invincible!.*. Il pleuvait des projectiles. Un soldat voulut prendre le cheval par la bride pour ramener le curé en lieu sûr. Mais un obus éclata tout près, effrayant le cheval, qui s'enfuit vers le village, vers l'ennemi. La canonnade ne discontinuait pas. Un éclat d'obus ble=si le curé et le jeta à bas du cheval, mais son pied resta engagé dans les étrivières. La bête, affolée, allait continuer sa course, entraînant le malheureux vieillard sur les pavés de la chaussée, quand un obus abattit une maison voisine. La façade s'écroula dans la rue, ensevelissant le cheval et le prêtre. Après- le combat, le cadavre du curé de Saint-Georges fut retiré des décombres et les soldats firent au vieux prêtre de simples et émouvantes obsèques. * * * Des masses considérables de troupes se trouvent à Bruges en ce moment et il arrive des renforts tous les jours. On se demande si les Allemands ne vont pas tenter, avec les beaux jours, de couper les lignes belges et de foncer sur Calais. Les ouvriers allemands qui ont travaillé jusqu'à présent aux forts d'Anvers et à des travaux de tranchées ont reçu avis qu'ils seraient dirigés sur l'Yser dans le courant de ce mois. A Tlrlerrsoait. Tout le monde a lu à Bruxelles la communication du général gouverneur von Bissing au sujet du Zeppelin qui traversait la partie occupée du pays, jeudi 4 mars. Le vent était violent et, en cherchant à atterrir, il s'est accroché à quelques branches d'arbres. Pour plus de facilité, lés Autorités ont jugé préférable de faire réparer le mastodonte en Allemagne et l'ont démonté à cet effet. " Comme do coutume, ce communiqué allemand est inexact. J'ai eu la bonne fortune, dit notre correspondant, de m'en rendre personnellement compte. Vendredi matin, 5 mars, j'ai quitté Bruxelles, nous écrit-il. Descendu à Tirlemont, je continuai la route à pied dans la direction de St. Trond, lorsque j'entendis parler de la chute d'un ,,Zeppel'air" comme disent nos paysans à Overhespen. L'accid3nt ne s'était pas produit à plus d'une demi-heure de la route que je suivais. Le spectacle promettait d'être réconfortant pour un bon patriote et jo fus vite sur les lieux. Devant moi, gisaient les débris tordus du monstre aérien. Les compagnies de landsturm, requises pour écarter le public n'étaient pas encore arrivées. Seuls, quelques officiers et quelques soldats accourus en auto, étaient sur les lieux. Je pus donc voir de près et entendre, à de nombreuses reprises, la leçon qu'on avait apprise aux soldats: ,,Kein Tode" (pas de morts!). Les paysans avaient peine à réprimer leurs sourires narquois, eux qui savaient ce qui s'était passé. Les Allemands avaient réquisitionné tout lo luminaire d'une ferme voisine, et le paysan avait dû éclairer la mystérieuse besogne. Ensuite, il avait été emmené, de peur qu'il parlât sans doute. Ainsi, nos ennemis se débarrassent do témoins qui pourraient être gênants. Peine inutile, puisque moi-même je fus témoin de l'accident. C'est en partie, sur les arbres bordant une prairie d'Overhespen que le Zeppelin est tombé. J'ai compté 18 grands arbres brisés ou fortement endommagés ; la nacelle avait creusé dans . la soi aih tuju d£ ulus x^jux jtihtra do mofon- deur. L'appareil complet était détruit et je ne pourais même mieux comparer les matériaux tordus qu'à certains palais de l'Exposition de Bruxelles', après l'incendie. Samedi, j'ai vu en gare do Tirlemont les restes informes du navire aérien qui partaient pour l'Allemagne. Toutes les pièces portaient le no. 6 et elles étaient chargées sur 28 wagons. La grande hélice avait été portée par 15 hommes. La naccllo reposait sur 2 truck-wagons. Les causes do l'accident? Inconnues jusqu'ici. Dans le pays, plusieures personnes prétendent avoir vu un iLero survoler lo Zeppelin, mais ce n'est pas prouvé. Attendons la vérité. Le principal, est que la flotte aérienne allemande a perdu une de ses plus récentes unités. Ls baron von lilnii. Nous lisons dans ,,le Telegraaf": Le baron von Kuhlmann, qui retourne dans sa sphère d'activité ancienne, à La Haye, a habité longtemps Londres, où il est très connu dans les milieux sociaux et diplomatiques.Voici quelques détails sur ses occupations à Londres et sur les conditions dans lesquelles il travaillait: Le baron von Kuhlmann parle très bien l'anglais et a étudié profondément la situation de l'Angleterre. Il fut le conseiller intime d'au moins trois ambassadeurs allemands, du comte Wolfï Metternich, du baron Marshall von Bieber-stein et du prince de Lichnowsky. La tâche de ces trois ambassadeurs fut la même: procurer à l'Allemagne cette position prédominante aux yeux du peuple anglais à laquelle l'Allemagne croyait avoir droit. Il est curieux de constater que tous les efforts restèrent vains quoiqXie l'empereur Guillaume, afin d'appuyer le travail de ses diplomates, se rendit lui-même à Londres. Le peuple anglais, habitué à observer scrupuleusement les devoirs de l'hospitalité, reçut l'empereur avec respect, comme il convenait pour un souverain d'un rang aussi élevé et dont l'influence était grande. Mais quoique au Guildhall l'empereur rappela sa visite précédente (17 ans auparavant) et qu'il témoigna de son grand amour pour la paix parce qu'il avait été toujours le partisan de la paix, le peuple anglais ne fut pas convaincu. L'Allemagne emplo}*a tous les moyens pour montrer sa loyauté et son affection vis-à-vis de l'Angleterre. Des bourgmestres allemands, à la tête desquels se trouvait le bourgmestre de Berlin, vinrent rendre visite à Londres; puis vinrent des prédicateurs allemands, des journalistes allemands, chargés de dire au peuple anglais combien la presse allemande admirait l'Angleterre; et des délégués de cercles de propagande allemands pour la paix, ayant pour mission de convaincre le public anglais des bonnes intentions de l'Allemagne. Toutes ces visites eurent lieu après que le peuple anglais et le peuple français eurent associé en quelque sorte leurs intérêts communs, après que le Roi Edouard eût rendu sa visite mémorable à Paris afin d'affirmer l'Entente et que M. Loubet, président de la république, accompagné de M. Delcassé, ministre des affaires étrangères de France, eurent rendu officiellement visite à Londres. En Allemagne on parut comprendre qu'il fallait faire autre chose pour donner une autre tournure aux événements. L'affaire du Maroc, la campagne contre Delcassé, l'incident d'Agadir, furent autant de faits qui contribuèrent à rendre l'Angleterre méfiante. Beaucoup d'Anglais furent également excités par la campagne de presse, qui, chose curieuse, fut menée, dans quelques journaux. anglais, connus pour leur politique pro-alle-mande, contre sir Edouard Grey. Wolff von Metternich fut remplacé par Marshall von Bieberstein, connu par sa carrière diplomatique, et considéré comme doué de qualités extraordinaires pour gagner les Anglais à la cause allemande. Après sa mort, peu de temps après sa nomination, le prince Lichnowsk}- fut nommé ambassadeur près la Cour anglaise. L'histoire de ses négociations, par rapport à la guerre, est écrite dans les brochures officielles qui relatent les causes de cette guerre. Le baron von ICuhlmann a eu l'avantage de pouvoir prendre directement connaissance des négociations qui ont eu lieu ën cette heure mémorable. Sa ! connaissance de la psychologie anglaise est certainement très grande, mais lui, comme beaucoup d'autres, doivent avoir été surpris de constater, combien le peuple anglais dans les moments critiques est uni pour tenir tête à l'ennemi. Pendant les derniers jours de son séjour en Angleterre, le baron von Kuhlmann se fit une" réputation d'humoriste, réputation qu'il n'a certainement pas désirée. On considérait les conseils qu'il donnait par ses journaux au peuple anglais, sur la meilleure façon dont les Anglais pouvaient aider les Français, comme une farce réussie. Pendant cette période de transition critique le baron von Kuhlmann fut la personnification de la politesse. Il saluait les reporters qui venaient lui rendre visite à la chancellerie de l'ambassade au Cari ton House Terras, qu'il allait bientôt quitter,gaveo bienveillance et en souriant. La Haye, avec ses beaux arbres et ses parcs paisibles, lui rappellera la verdure du St. James Park, sur lequel les fenêtres de l'ambassade allemande donnèrent, mais cette ville h?i rappellera également lo dernier entretien, au cours duquel il donna l'amical conseil à l'Angleterre de se garder de se ranger du côté de la France, Çonfieii qui fut axeuilLi aype ironie.

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