L'étoile belge

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05 december 1918
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s.n. 1918, 05 December. L'étoile belge. Geraadpleegd op 27 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/th8bg2jv4w/
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0 oentimèfî !e numéro ïf 69e année. - M0 13 if Jeudi 5 deeemfors 1918 M'SE SOUS PRESSE : j. HEURES DU MATIN w m fi wm Af* il Tf| «fi w giî w$ 9 M I I ! 1 1 É H II I flw il U ffl I lIIliÉ D filialJU BUREAUX: RUE DES SABLES, Î3> Pris île l'abonnement: Pour toute la Belgique, 24 francs l'an; fr. 12.50 pour 6 mois; £r. 6.50 pour 3 mois. — Pour l'étranger le port en plus ÉTRAIT G-ER L'ISLANDE INDÉPENDANTE L isianue, le pays aes gtaces, qui esi unie au Danemark depuis 1380, a suivi le courant général, qui s'est affirmé avec tant de vigueur dans ces derniers temps, et a réclamé elle aussi son autonomie. Elle jouissait déjà d'une constitution spéciale et possédait notamment un parlement (alting) composé de deux chambres. Elle vient d'obtenir davantage et jouira à l'avenir d'une indépendance presque complète. A la vérité les liens qui l'unissaient au Danemark n'f.vaient rien d'oppressif et elle les avait déjà relâchés en 1903 et en 1915. Un nouvel accord est intervenu fin juillet 1918 et est entré en vigueur le i°r décembre, le parlement danois l'ayant ratifié vendredi dernier et le roi l'ayant sanctionné samedi. Le Danemark reconnaît l'Islande comme Etat libre indépendant lié au Danemark simplement par la communauté du monarque. Celui-ci portera ù l'avenir le titre de roi de Danemark et d'Islande. Les citoyens danois résidant en Islande possèdent les mêmes droits que les Islandais, de même les Islandais en Danemark sont placés sur le même pied que les Danois. Toutefois chacun des deux pays dispense du service militaire les citoyens de l'autre pays. La pêcherie et la navigation jouissent d'une liberté réciproque complète dans les eaux et les ports des deux pays. Chacun d'eux s'engage à ne pas traiter les produits et marchandises de l'autre pays plus défavorablement que ceux d'une tierce puissance. Le Danemark est chargé de la représentation extérieure de l'Islande, mais le ministère des affaires étrangères, les ambassades et les consulats du Danemark ont des adjoints spécialistes pour l'Islande. La surveillance de la pêche dans les eaux islandaises est exercée par le Danemark bous le drapeau danois jusqu'à ce que l idicuiuc inciixiicouv, uv,on uo ov^ v/uu-i - : gcr elle-même de ce soin. Le système monétaire actuel demeure 2n vigueur dàx\s les deux Etats pour la luréè de l'Union monétaire Scandinave. Le tribunal suprême danois exerce aussi la juridiction suprême pour l'Islande aussi longtemps nue celle-ci n'a pas institué un tribunal suprême. Les autres affaires — relations commerciales, douanes, navigation, postes, télégraphes, poids et mesures, questions financières — seront réglées par un accord spécial entre les deux administrations. En vue de développer les rapports intellectuels et d'aider les étudiants islandais, l'Etat danois affecte une somme de deux millions de couronnes, dont un million sera attribué à l'université de Copenhague et un million à l'université de Regkiawik. Un conseil danois-islandais composé do six membres — trois élus par le parlement danois et trois r-ar l'alting islandais ■— doit examiner tous les projets de loi importants avant qu'ils soient soumis au parlement. A partir de 1940, le parlement danois tout aussi bien que l'alting islandais neut réclamer la revision et, si on ne parvient pas à s'entendre, l'annulation de l'accnrd. Toutefois, cette annulation ne peut être prononcée qu'à une majorité des deux tiers. Le Danemark fera savoir.aux puissances étrangères qu'il- a reconnu l'Islande comme Etat indépendant, mais aussi que l'Islande se proclame neutre à perpétuité et n'a pas de pavillon de guerre. Un référendum qui a eu lieu en Islan-h en octobre d rnier a donné 18,340 voix en faveur de la séparation et 987 voix contre. L'accord, nous l'avons dit en commençant. est entré en vigueur, dimanche dernier. MORT D'EDMOND ROSTAND Etoand Rostand, atteint diéptt&s huit jours d'urne gnippe qui avait dégénéré en jmi3u.moin.iie, viemi de succomber. Il n'avait jque cloquante aàiiS. Sets premières poésies, las Musardises, datant die 1890. Bientôt los Romanesques, représentés au Théâtre Français firent connaître son nom au grand publie, dont il devait devenir l'idiote. Cyrano, que créa Co-quielin aîné, fut un des succès dramatiques du siècl'e. La virtuosité dies vers y est éblouissante ; il n'y a pas die comédie héroïque qui 'ait plus de verve, de « paiiache » et d'éclat. L'Aiglon, où l'auteur se gmindait aux régions de la haute poésie dramatique, Ut une carrière morns ^r^onj.pii-u.'ie, aiiiuus "encore fort honorable. Et, en 1910, Cliantecler, ceu/vre aruificiiellie, très voulue, mais à laquelle on ne peut contester ni l'habileté, ne l'originaliiité, ni môme le tailent, jouée dans toute l'Europe, après avoir été précédée parr 'toute la fanfare de la réclame, fuit reçue avec enthousiasme par le-s uns, avec dé-ce.pt,xm par les autres. Citons encore la Samaritaine, en 1897, ett la Princesse Lointaine, qu'on se rappelle avoir vu interprétée au théâtre de la Monnaie, par Sarah Berahardt, qui devait plus tard trouver dans l'Aiglon un de sès derniers grands rôles. Rostand était mèmfhm dp> V Ar.a^ém'ita. FRANCE ne plainte en assassinat contre GuiHaume Mme veuve Prieur, demeurant à Paris, yant pour conseil Me Georges Lhermitte, déposé entre les mains du garde des :eaux une plainte en assassinat contre uillaume de Hohenzollern, « ex-empereur Allemagne », actuellement en résidence, )mme touriste, au château d'Amerongen. M. Léon Prieur, fabricant de jouets à ai'is, était passager à bord du paquebot Sussex », torpillé par un sous-marin alle-and le 24 mars 191$. Mine Prieur considère l'ex-kaiser comme lteur responsable de la mort de son mari. Le résultat de l'emprunt M. Klotz a annoncé, mardi à la Cham-'e, que le chiffre nominal de l'emprunt ; la libération atteint déjà 27 1/2 milliards. 3 capital effectif est de 19 milliards 0 millions. Les résultats de l'emprunt nt de 50 p. c. plus élevés que les em-'unts précédents les plus importants. Ateacfc-Lorraina Les autorités oi/vides françaises feront feur intréie officielle en, Alsace-Lorraine le 7 décembre. Le lendemain, dâmamche, aura h&u me grande cérémonie à Metz, consacrant a victoire des aîliôs. Une mano/restatiion inalogue aura lieu à Strasbourg lundi. Le naréchal Foch passera la revue des trouves ; trois cents députés eit cenit sénateurs eront présents. Le 10 décembre, le présidât Poinca/ré, accompagné des ministres e4 Lu corps diplomatique, visitera Colma.r et /luiihouse. ANGLETERRE 3n demandera l'extradition de Guillaume B3 L'Agence Heuter apprend que l'unani-nité -existe à la Conférence réunie à Lon-tres en vue de demander à la Hollande 'extradition de l'ex-kaiser et du prince hé-itier à la suite des violation du droit in-ernational qu'ils ont commises pendant la •uerre. La remise des sous-marin3 allemands Huit sous-marins allemands sont arrivés 3 1er décembre à Harwicli. Le total des ous-marins qui se sont rendus s'élève laintenant à 122. Les pertes de l'armée anglaise On a communiqué officiellement à la ihambre des Communes le chiffre des per-es subies par l'armée anglaise. Elles se dé-omposent ainsi : Tués : 37,876 officiers, 020,828 autres angs. Blessés : 92,064 officiers, 1,939,478 autres angs. Manquants et prisonniers : 12,094 offi-iers, 347,051 autres rangs. Ce qui fait un total de 3,049,991, auquel 1 faut ajouter 19,000 décès pour causes di-'erses parmi les troupes ne faisant pas >artie des corps expéditionnaires. Une verte vieillesse L'impératrice Eugénie, qui est âgée de 2 ans et demi, a assisté, à Fa-mborough, livec ie prince Victor et ia princesse son pouse, ù une messe d'actions de grâces >out l'armistice. Elle est demeurée -agenouillée pendant oute la durée de la messe e.t s'est rendue nsuite dans la crypte où reposent les cen-iress du prince impérial, sur la tombe du-ruel elle a prié.. ETATS-UNIS Un message du président Wilson Wilson a adressé au Congrès un message ms lequel il rend hommage aux exploits ; l'armée et de la marine dans la guerre ondiale. Parlant du travail des femmes durant guerre, le président dit que le moins que >n puisse faire pour elles qui, dans cha-îe domaine, se meurtrèrent aussi capa-es que les hommes, c'est de leur donner s mômes droits politiques qu'aux mimes. Parlant de la guerre, M. Wilson dit : Dilà le triomphe assure pour lequel nous fons tout sacrifié. Ce n'est pas seulement sécurité pour nous que nous cherchons, est la justice internationale. M. Wilson propose de développer les tra-iux publics de toute sorte afin de donner ceux qui n'ont pas de métier l'occasion assurer leur existence. Los terres non icore cultivées peuvent l'être pour venir î aide aux hommes revenant des champs î bataille. Le président fit allusion aux besoins de . Belgique et du Nord de la France, di-mt que l'argent seul ne pouvait les aider, eme si ces' pays avaient l'argent et les atières premières nécessaires ils ne pour-lient encore reprendre leur place dans industrie mondiale, puisque tant do ma-afactures et de machines ont été détruites que tant de travailleurs sont morts, eurs marchés seront accaparés par d'au-es si nous ne trouvons pas le moyen, de s assister d'une manière spéciale. J'es-^re que le Congrès sera prêt à leur accor-ïr les facilités les plus étendues possibles, i la guerre avait dû continuer, les dépen-s, en 1919, auraient été au moins de huit illiards de dollars. Maintenant que la îerre est terminée ces dépenses peuvent re réduites à six milliards quoique le ansport et la démobilisation des troupes :igergont encore beaucoup de dépenses. Le Président espère que le Congrès vou-*a mettre à exécution le programme ma-time entamé avant l'entré en guerre. Le Président annonce son intention d'al-r à Paris, afin de participer aux discus-ons de la conférence de la paix. Les gou-irnements alliés ont accepté le pro-amme que j'ai développe devant le Congés le 8 janvier 1918, comme base des négations de paix. C'est pour cette raison pour manifester le désir de notre gou-rnement de conclure une paix avanta-use à toutes les nations intéressées, que a présence à la conférence est désirable. dut maintenir des relations entre nous pour vous informer le plus vite possible i tout ce qui se passera au delà de l'océan, me suis assuré la disposition de deux > ,bles. Le départ du président Wiîson M. Wilson est parti mercredi pour Brest i il débarquera le 12 décembre, après-idi. Il arrivera à Paris dans la matinée i 13 décembre. Nouveau prêt à la Belgique Un nouveau crédit de douze millions de dollars a été accordé à la Belgique. Un hydravion qui emporte 59 passagers Le premier hydravion de la flotte muni de trois moteurs, a dépassé tous les records en volant, le 27 novembre, de la station navale aérienne de Rocaway à New-York, emportant cinquante passagers. Cet appareil géant est muni de moteurs « Liberty », développant une force de douze cents chevaux ; la vitesse du voyage a été de quatre-vingts milles à l'heure. Les dépcsîs29 de guerre M. Burke, trésorier des Etats-Unis, annonce qu'au cours de l'année financière se terminant le 30 juin dernier, l'année amé-a^caonie a coûté 5,645 millions de dollars, ia marine 1,368 millions ot le gouvernement civil 1,516 millions die dollars./La dette publique s'élvait au 30 juin à 12,396 millions de dollars. Complot en faveur du kaiser ? On télégraphie d'Amsterdam au « Dailj Express » : Un complot pour une prochaine restau ration de l'impérialisme et le retour di kaiser a été découvert à Berlin. Le com plot aurait eu comme auteurs le marécha Mackensen, les généraux von Boehm et voi Arnim et M. Krupp. Von Boehm aurai fourni les fonds. Le maréchal Mackensen essaya de con vaincre le maréchal Hindenburg de s-joindre 5, lui, mais ce dernier refusa en dé clarant qu'il démissionnerait après la dé mobilisation complète. Von Bulow et M. Michaelis avaient pro mis leur aide. Le complot a été découvert par un agen du service secret qui surprit une conver sation téléphonique. De nombreuses arrestations ont été ei fectuées à Berlin et dans d'autres villes. Le groupe eoicnevisîe maître de ta télégraphie sans fil Le « Tageblatt » de Berlin affirme que tout le service allemand de télégraphie san.-i fil se trouve encore toujours entre les mains du groupe Spartacus. Cette situation intolérable est due à ce que le comité exécutif du Conseil des Arsols de Berlin a pris sous sa protection contre le gouvernement les usurpateurs bolchevistes des stations télégraphiques. On craint par suite de cela que les Etats-Unis ne coupent toutes communications télégraphiques sans fil avec l'Allemagne si le gouvernement allemand ne parvient pas à assumer la responsabilité pour celles-ci. Les délégués du front se déclarent pour le gouvernemenî Selon un télégramme de Berlin, le congrès des délégués du front, qui représente 220 divisions et qui siège à Ems, s'est, à une énorme majorité, déclaré pour le gouvernement contre toutes les tentatives de désunir l'empire et d'y répandre les idées bolchevistes. LE RAVITAILLEMENT Déclaration du M. Bavi^rion M. Davi$"?An, président, de la Croix Pou-e américaine, revenant d'une tournée .'inspection de trois mois en Furcpe, a éclaré que les gouvernements doivent as-urer, dans une large mesure, le ravitaillent.Au point de vue politique, les perspecti-es sont belles en ce qui concerne le monde ouveua et meilleur, mais les conditions conomiques sont mauvaises. Il y aura une ïllle détresse que l'organisation volontaire e suffira pas. Les gouvernements devront rendre sur eux la plus grande charge de ette organisation. M. Davignon a dit que les besoins de la 'rance, de la Belgique, de l'Italie, de la [ussie et des Balkans ne cesseront pas >rs de la déclaration officielle de la paix, e peuple américain est le mieux en meure d'intervenir pour la plus grande part b il a contracté la plus grande dette' à égard des souffrances humaines. EITTEBIEUE, isliiÉl flanelle l néB-aiiisni Nous recevons d'une personnalité scientifique la lettre suivante que nous insérons à titre documentaire : Le projet de transformer l'université actuelle de Gand eai université flamande a rencontré, même dans la partie flamande du pays, une violente opposition. Pour éclairer l'opinion, la presse, en de nombreux articles, a exposé au public les motifs qui rendent ce projet inacceptable. Mais l'abondance même des arguments invoqués a peut-être troublé les lecteurs plus qu'elle ne les a instruits. 11 faut accommoder la lumière à la vigueur de la. rétine et ne pas éblouir quand on veut éclairer. La preuve que des personnes même intelligentes ne distinguent pas dans tout ce qui a été dit le point essentiel, c'est que beaucoup qui sont hostiles à la création d'une université flamande à Gand, admettent parfaitement qu'on l'établisse cSaes une autre ville. Ils ne voient pas que, à Gand ou ailleurs, une univei-sité flamande, c'eist-à-dire une université où tous les cours se feront en flamand, est un germe de dissolution de la nationalité belge. L'université flamande n'est que la première étape dans la voie de la sépairation. Les activistes l'avaient bien compris et ils étaient logiques en faisant décréter à la fois l'érection de l'université et lia division du pays en deux états distincts. Les défenseurs actuels de l'uiniiver-sité flamande n'ont pas la même «lair-voyance ou la même sincérité. On ne peut vouloir à la fois le maintien de la Belgique actuelle et l'établissement ■d'un© université flamlanfdie. Université flamande et scission du pays sont des termes synonymes. Entre les activistes et ceux qui ont repris leur programme, il n'y a qu'une nuance, les uns voulaient la séparation immédiate, les autres ménagent ta transition. Ge qui a permis à la Belgique de garder son unité politique diëpuis 1830, c'est que tous les hommes mêlés ù la direction des affaires connaissent convenablement le français. La réunion de Flamands e>t de Wallons pour discuter des intérêts généraux du pays en matière politique, économique ou scientifique, se fait sans peine parce que tous ceux qui sont appelés à y prendre part peuvent se servir de la même langue, du même instrument d'expression de la pensée. Or qu'on ne s'y trompe pas, la création d'une université flamande nous prépare une situation toute différente. Du jour où une portion plus ou moins considérable des classes instruites ne connaîtra plus le français où ne le connaîtra plus que comme une .langue étrangère, la rupture entre les deux régions linguistiques du pays sera bien prêt de s'aocomplir. Que deviendront les organismes communs indispensables à l'administration de l'Etat, chambres législatives, cour de cassation/jurys d'examen, chambres de commerce, associatipns charbonnières, métallurgiques, etc., si une portion plus ou moins considérable de! ceux iquii tes composent ne sont plus assez maîtres do la langue française pour oser s'en servir en public. Chimère que cela, diront les protagonistes de l'université flamande ! Tous les Flamands instruits continueront à apprendre le français, parce que toujours ils en sentiront le besoin. Est-ce bien certain? La création de l'uni versité ilamanue entraînera mevuauitw ment une augmentation du nombre des cours flamands dans l'enseignement moyen. Si bien que dans toute la pé-i riode de leurs études les diplômés da l'université flamande n'auront guère ap-i pris plus de français que d'allemand ou! d'anglais. Et puis, admettons mêmg que ces diplômés connaissent le fran-< çais, voudront-ils encore s'en servir en. des circonstances officielles. N'excipe"' ront-ils pas de leur ignorance prétendue de cette langue, pour exiger l'adV mission du flamand dans les réunions d'intérêt public? Personne ne croit, e\ personne ne prétend, que les revendit cations flamingantes sont inspirées pai( un pur souci scientifique. Ce n'est paî pour devenir dies collaborateurs plua qualifiés de la science que les Flamande renonceront à una langue de grande expansion!, possédant unie riiche litté-^ rature et un vocabulaire précis et com-i plet pour user d'une langue sans dé-i bouchés, dont le vocabulaire» eciemti-' fique est encore pauvre et hésitent. C® qu'ils veulent, c'est créer un centre da propagande, une école de lutte contra lai culture française. Groiton que les( jeunes gens sortis de cette institution,-privés pendant leurs années d'étudiés de tout contact avec leurs concitoyens usant du français, mettront quelque complaisance à se servir de cette langue, même s'ils la connaissent? Apôtre» d'une doctrine, ce Seront (tes extrè-. mistes. N'y a-t-il donc rien à fàire? Faut-iï dénier aux Flamands leur droit incon< testable d'avoir dans le pays des insti-t tutions qui leur permettent d'appren-i dre à fond leur latngue maternelle e( de la perfectionner ? Assurément non; Mafcs il faut lteur donner satisfaction par un moyen qui ne soit pas danger reux pour la Belgique, qui ne sépara pas tes Flamands flamandiaants dsa Wallons et des Flamands françisants. Il faut qu'à .l'université comme au ré--giment, tous les Beiges se rencontrent et s'y reconnaissent comme les fils d'una même patrie. Le seul moyen qui conduise à ce résultat, c'est d'appliquer aux universités le régime actuel des collèges, de dédoubler un certain nombre de cours et cela non seulement à Gand, mais dans chacune des univer-, sités du royaume. De cette manière tous les jeunes gens de culture supé-; rieure posséderont une connaissanca suffisante du français, les Flamands auront dans le pays entier et non seu-i lement en Flandre la satisfaction da voir leur langue largement employée comme instrument de haute culture et tes Wallons qui se destinent à un service administratif trouveront dans toutes les universités le moyen d'acquérir l'usage de l'idiome dont ils devront se servir dans une moitié du pays. Cette réforme faoile à réaliser ne présenta pas d'inconvénients au point de vua pédagogique. C'est donc celte qu'il faut adopter, oar la création d'une université flamande, on ne saurait l'affirmer trop énergiquement, aura pour consé-; quence inévitable 1e rétablissement là.'. bref délai de. la séparation admànâs- ) trative et politique établie par le gouvernement allemand. Les partisans da l'université flamande sont sans le savoir ou sans oser le dire des néo-activistes. LE LITTORAL - L'YSER Dix heures d'auto en Flandre Il paraît qu'il est tout petit, ce fleuve or;t 1 histoire dira lo nom à travers avenir infini. On l'assure, et nous l'a-îonis toujours cru. Maintenant que nous avons tenu sous notre regard, que nous ouïmes demeurés, longuement,' sur le aiiico pont blanc qui l'enjambe, nous no oiirriotLs plus en témoigner avec certifie. Il nous en reste un souvenir in-ecis, 1 image d'une chose vague, calme, res brillante, qui était peut-être bien de eau, qui pourrait être de l'or, ou du -'ve. En réalité, il nous est monté au ceur ot aux yeux une tell e émotion, u'outre notre regard et le fleuve il est îiiu go glisiar une goutte d'eau toute un P®u piquante, et qui a tout ouillé. Nous n'avons pas vu l'Yser... -Nous avons retenu ceci : la rive gau-ie, plus élevée que la rive droite, est elle recouverte d'un amoncollc-ent cliaotique de briques jaunâtres et ' plâtraset une colonne demeurée à >'-i près entière est penchée vers le idi^conime un grand doigt qui indiquent ia route à suivre : c'est par là, dit-qu'il faut aller, c'est là que s'est dé-iné le drame immortel. chaque jour plus pressant. Pour éviter l'extermination, il fallait atteindre à temps une ligne assez sûre potir y attendre, quelques jours de plus, la réunion avec les armées franco-anglaises. On recula jusqu'à l'Yser. Mais là, il fallait tenir, se cramponner au dernier coin de la terre nationale, ou mourir jusqu'au dernier. Personne ne douta : on tiendrait. Et nos soldats ont tenu, sur un front de trente-six kilomètres, en effectifs minuscules, contre sept divisions sans cesse renouvelées et munies d'une artillerie formidable. Ils ont tenu dans des conditions terribles, sans réserves, certains bataillons pataugeant dans leurs tranchées de boue pendant quarante-trois heures, pendant soixante-douze heures consécutives, sous un feu d'une violence inouïe. Cet infernal combat n'a pas duré moins de douze jours, du 16 au 28 octobre, jusqu'au moment où les écluses lu Beverdyk furent ouvertes à Nieuport, ît oil la réserve suprême, la mer, fut ietée dans la bataille. L'armée avait perdu alors quatorze mille hommes. Quatre années ont passé. Du pont de me de nos soldats sauva l'Europe. Hélas 1 II n'est pas possible, avec des mots, de vous faire sentir l'épouvantable grandeur de ce spectacle unique au monde. Imaginez une route luisante d'une boue noire et fluide, large tout juste pour le passage d'une voiture, et longue, longue infiniment, amincie dans lo lointain en un étroit ruban qui brille et finit par se perdre. Et puis, à droite, à gauche, devant vous, de l'eau, une eau sombre et mystérieuse, qui s'étale à perte de vue et remonte vers le ciel pour se confondre avec lui, sur tout le cercle de l'horizon. Cela ne ressemble pas à la mer; la mer est verte, mouvante, et si l'on y voit des taches, ce sont les blancheurs gaies et capricieuses de l'écume; des oiseaux blancs volent dans l'air en larges rondes ; au loin on distingue la fumée des navires ; la mer est vivante. Ici, c'est la mort, la mort immobile et lugubre ; la mort à la surface, la mort dans l'air où ne passe aucun bruit d'aile ; la mort dans la boueuse profondeur où croupissent des milliers de cadavres. Rien ne bouge. L'eau est figée dans une raideur de métal, et ses reflets eux-mêmes s'atténuent et ne renvoient au soleil que des lueurs pâlies. La plaine est un immense miroir dont l'étain serait du plomb. Une seule chose vit, et c'est 1.1 végétation désolée des marécages abandonnés, les roseaux' raides à la houppe sombre qui les fait ressembler à du froment nourri sur place. Il y en a des hectares îaient jadis les petites fleurs blanches et aunes des prairies. Il faut faire effort pour Se souvenir, jà éclataient dans la fraîche lumière les ameaux ceinturés d'arbres, les petites ermes blanches au toit rouge et aux vo-sts verts ; les grands chevaux g-alo-laient dans la prairie ; les bœufs roux llongeaient le cou et mugissaient. Là n vivait, on aimait. Il n'y a plus rien, ue de l'eau noire et des dos arrondis le terre encore plus noire, qui émergent ont doucement, à mesure que l'eau 'évapore. Les maisons ont été rasées coups de canon, les arbres fracassés, 3S paysans ont fui avec leur bé-ail. L'eau est venue et a tout nivelé, îlle a recouvert le secteur qui s'étire ntre l'Yser et le remblai du chemin de 2i- de Nieuport à Dixmude, sur une dou-aine de kilomètres en longueur, et eux, trois ou quatre de large. Parfois, le long de la route, on rencon-re la carcasse rongée de quelques aéro-lanes, des avant-trains de camions, des anneaux, des fils barbelés roulés sur des ylindres à claire voie ou tendus entre es pieux; des passerelles de largeurs iverses, appuyées sur des tréteaux, jurent un peu partout et disent les ombreuses et inutiles tentatives de l'on-emi pour passer quand même. Et l'on mge que par toute cette plaine, sous ; ::tt.e eau infinie et nidifférente, gisent insi les innombrables débris mutilés i ~ "î..- n„ nenaçants, et où s'exercent la patience it l'adresse du chauffeur. Une seconde 1 inattention, et ce serait le' plongeon les quatre roues dans la boue, dans la ;eiTe empoisonnée de sels marins, qui lemandera sans doute des années de rin-;ago à l'eau douce avant d'être à nou-reau cultivable. Et le spectacle ne varie ?as. Nous ayons, paraît-il, passé tout près des ruines de Stuyvekenskerke ; ious ne nous en sommes pas aperçus ; e village n'existe plus que dans nos mé-noires émues et reconnaissantes.Et nous ivons atteint Pervyse,' de l'autre côté lu lac de mort et de gloire, Pervyse, lui iussî en ruines éparses et bouleversées. La campagne reparut. Cette fois, c'é-;ait la vraie campagne de Flandre. Rien l'est plus impressionnant que le con-:raste entre ces champs pleins de vie oyeuse, et la région du Nord où les Al-emands ont passé comme un cataclys-ne. La promenade nous devenait Un en-hantement. Nous noué montrions les isages épanouis, le bétail nombreux laissant l'herbe encore drue, les canton-lements belges frais et animés, les clo-diers minces s'érigent au loin, les noulin.s qui nous semblaient tourner vec allégresse et nous faire de leurs untro bras de larges saluts de bienve-iue. Nos poitrines s'ouvraient et aspi-aient profondément un air meilleur. Nous traversâmes Fumes, sur laquelle e sont abattus récemment des centai-es do bombes et d'obus, où le inli liâtel t——■~ jrand'Place, charmantes avec leurs pignons espagnols, ont été détruites et )ù, malheureusement, une cinquantaine le civils et de soldats ont péri. A Pur-aes, la plupart des vitres sont remplacées par des planches, et l'inscription i Ouvert », tracée à la craie sur la porte les hôtels, est d'une évidente utilité. La Panne, but de notre voyage, n'a ité atteinte que par un seul, obus, trois iours avant que commençât ia retraita Allemande. On sait que cet obus tua sept personnes, dont le juge Rutsaert et l'avocat Vanderghote. La Panne est dévolue la station dé convalescence de nos nutilés. Il y en a sept cents ; il y en aura bientôt trois mille, logés dans les hôtels ;t les pavillons construits à leur intention. Ils se promènent par les rues, dans e sable de la dig-ue, et ils regardant fuir 'aile blanche des petits bateaux pê-dieurs. Aux uns, il manque un bras; lux autres, une jambe; d'autres sa traî-îent sur des béquilles ; d'autres encore èvent au ciel leur regard d'aveugle. Et cependant, ils rient ; ils semblent avoir mblié déjà.Ils rient de notre ôtonnemeiit, luand, dans un magasin, on refuse nos lillets, pourtant belges, émis depuis la «-uerre ; mais ils s'étonnent à leur tour te nos pièces de cinquante centimes —; ios dix sous, disent-ils ; car on ne compta-, lue par sous à la Panne. Puis ils nous indiquent là-bas, aux onlins de la commune, le vaste champ

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