L'étoile belge

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30 november 1918
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s.n. 1918, 30 November. L'étoile belge. Geraadpleegd op 04 mei 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/m03xs5kv3k/
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r Sauiédi 50 novembre 1918 69me ANNEE. — N° ±3 Samedi 50 novembre 1918 f[ 0 centime» Se rWMnaéa"o L'ÉTOILEBELGE O centimes Se IVHinéï ÉTRANGER Les éiections generales en Angieterre «pres hult années d'existence, e parlement q'iia siégé pendant toute _la durée de la guerre a été dissous. Le 4 déc.embre expire le délai fixé pour la nrésentation oflicielle des candidatures; le vote aura lieu le 14 dans tout le pays alors qu'anciennemënt il était échelonne sur une période d'une quinzaine de ^ La campagne électorale bat son plein. Le coup de cloche du départ a été donne par le premier ministre dans un dis-cours-programme qui mérite de uxer 1'attention. 11 plaide avec éloquence en faveur d un grand effort ft accomphr dans la voie du progrès social. Mais, nai-dessus tout, il insiste sur le danger qu'il y aurait ü retomber ^ dans les vieilles querelles politiques d'antan. « La guerre a été révélatrice, s est-il écrié. Sous t.s lueurs sinistres, tous les défauts de 1'ancien système ont été mis en évidence. Ces défauts n'étaient connus que de quelques chercheurs ; a présent, ils sont conuus de tous et la sagesse commande de s'en préoccuper. » L'Europe, en ce moment, frémit sous le soufile révolutionnaire. ^ Deux iiers du continent ont été balayés par un déluge dévastateur; la 'situation est pleine de périls et si, par manque de courage des chefs, par absence d'aide de la part de ceux qui doivent le soute-nir, par égoïsme ou par esprit de parti, le nouveau parlement n'était pas ft la hauteur, les institutions de ce pays, se Irouveraieut menacées comme le sont la '.plupart de files du reste de 1'Europe. Depuis des générations, notre pays a üonné au monde 1'exemple d'un gouvernement ferme, capable de s'adapter ft toutes les conditions nouvelles. Conti-nuons ft donner eet exemple. Nous ne pouvons pas retourner aux conditions d'avant Ia ruerre. La guerre a agi comme la charrue et la herse. Elle a retourné et remué le sol de 1'Europe. 11 faut choisir. SI nous ne semons pas, les mauvaises herbes croitront. Ne vaut-il pas mieux se contenter même, s'il le, faut, d'une pauvre récolte? Tel est le choix qui se présente ft nous. Si le parlement sait s'élever ft la hauteur des cir-constances, alors 1'empire et le tröne qui. par ces temps d'épreuve, ont ac-Duis un lustre nouveau, trouveront un fondement plus solide sur un peuple content, prospare et satisfait.'.. » TpI pcf lp» thp.mp dpvplnnné macmifi- quement par la grand entraineur de foules qu'est Llovd George. II préconise la continuation d'un gouvernement na-tional, plutöt que le retour au gouvernement de parti, aün de présider ft 1'im-mense tftclie de reconstruction. Mais cette politique ne semble pas avoii' grande faveur dans' les milieux socia-listes. Les u.-ionistqs et une grande par-tie des libéraux y sont ralliés. II ne reste plus qu'un petit groupe de libéraux encore indécis, mais tout semble indiquer qu'ils se rallieront également. A 1'exception du Daily News la presse libérale apnrouve le discours du premier ministre et particulièrement ses plans de réformes sodales et sa politique agraire qui a pour but, disent-ils, de. faire revivre 1'Angleterre comme pays agricole. Prés de 1,300 candidats se disputent les 588 sièges & pourvoir tant en Angle-terre que dans le Pays de Galles et d'Ecosse (le nombre total des députés qui siègent ft la chambre des communes est de 670 c1 y comprenant les députés irlandais). Le nombre des candidats s'accrott encore de jour en jour, si bien qu'on commence ft craindre que dans certaines circonscriptions il se présente concurremment des partisans de la coa-lition.Nous venons de dire que Ie parti ou-vrier ne se montre pas favorable ft la politique de concentration pratiouée par le gouvernement de Lloyd George. Gependant on paraït avoir 1'assu-rance que six d-- ses membres reste-ront dans le ministère. Les femmes ne sont pas seulement devenues électrices, elles sont aussi êligibles. Jusqu'ici 13 seulement affrontent le scrutin; trois se présentent sous 1'égide du parti ouvrier ; quatre se ré-clament des libéraux ; quatre se pro-clament indépendantes, une socialiste. Le corps électoral a été largement étendu. II a ft peu prés quadruplé. De 1'attitude de ces nouveaux électeurs dé-pendra en grande partie 1'avenir de 1'Angleterre. Comme 1'élection aura lieu sous 1'impression immédiate de la vic-toire, il est ft présumer qu'elle consti-tuera un triomphe pour M. Lloyd George. On peut, en tous cas, être cér-tain d'une chose : c'est que ie résultat ne sera pas de nature ft compromettre les fr uits de la victoire. ra ance j j'Rétfucüon du prix des charbons irtdustfiels Le ministre de 1'armement a prescrit des jmesures abaissant, k partir du Ier décem-hre, le prix des charbons industriels do 30 k 40 p. c. Cette baisse aura une répercus-sion heureuse sur le prix des principales matières premières : fers, aciers, chau.\, ci-ments, dont va dépendre 1'essort rapide de 1'irdustrie. ANQLETEtiRË Un discours électoral de M. AsqujtSi Dans un discours électoral M. Asquith a fléciaré notamment : «II ne faut porter 'aucune atteinte au libre échange; f autonomie de lirlsnde doit devenir une réalité pratique». Parlant ensuite de la reconstruction, M. Asquith a déclaré qu'il n'est Iié par aucun programme tout fait et qu'il 'accordera son appui plein et entier è, toute politique d'oü qu'elle émane, fut-elle unio-niste, libérale ou travailliste, pourvu qu'elle soit propre k élever la vie de tout citoyen britannique k un niveau qui la rende digne d'être vécue. I-es pertes de la marine ang!aiss De 1'Amirauté : Le total général des pertes du personnel de la marine depuis le dé-but de la guerre jusqu'au 11 novembre, sré-lève è, 39,766 officiers et marins. De plus, parmi les marins du commerce et des pê-cheries qui continuèrenV è, exercer leur pro-fession, 14,661 officiers et marins furent tués par le fait de 1'ennemi, 3,295 furent pris et détenus prisonniers de guerre. SU8SS-E Le rapat« iement des internés frajii?ais et beiges Les 1170 officiers, sous-officiers et soldats francais et beiges internés è. Genève ont quitté la ville mardi, pour rapatriement. Le retour des 16,500 internés francais et beiges sneore actuellement en Suisse durera jus-ju'au 9 décembre, è, raison de deux trains par jour. AUTRECHS-HONQRftE EI prend 1'avance On mande de Budapest que 1'épiscopat hongrois, afin de réaliser la réforme démo-jratique de la propriété, a mis les bi«ns Eonciers è, la disposition du gouvernement. SUEDE La oharnfere des député3 adresse ses féiiesiations a !a chambre be'ge La deuxième chambre du Riksdag a en-voyé la chambre des députés beige un te-Légramme de félicitations disant : « Les représentants du peuple beige 'étant maintenant libres de reprendre leur capi-tale, la deuxième chambre du Riksdag sué-dois joint ses félicitations a celles envoyées è, votre peuple par le monde entier. » Nous voyons dans votre indépendance reconquise la victoire du droit qui est de la plus grande importance internationale, et nous souhaitons è. votre peuple, si dure-raent éprouvé,de pouvoir reconstruire bien-töt votre pays par un travail pacifique-sous la protection de 1'ordre internationa'l, de la justice qui se développe de plus en plus. » <9 La oonfés'enoe des Etats de I'wniosi allemande Après un débat véhément, 1'assemblée a voté les résolutions suivantes : 1. Le maintien de 1'unité allemande est une nécessité urgente. Tous les peuples de 1'Allemagne sont j-ésolument pour une ré-publique allemande ; ils s'engagent è, sou-tenir 1'unité allemande et è, combattre les tendances séparatistes ; 2. On approuve la convocation d'une As-semblée nationale constituante. Les prépa-ratifs pour réunir TAssemblée nationale de-vront être commencés aussitöt que possible; 3. Les comités révolutionnaires représen-tent la volonté populaire jusqu'& la réunion de 1'Assemblée nationale ; 4. Le gouvernement est invité è. travail-ler è, la conclusion aussi rapide que possible de la paix préliminaire. Menace de chömage prGchaiti On mande de Dresde au « Tageblatt» de Berlin que le pays est menacé d'un chömage prochain. L'industrie sidérurgique allemande tire ses minerais de 1'Alsace-Lorraine et de la Haute Silésie, dont la production est k peu prés suspendue en ce moment. Les minerais de Suède et d'Espagne n'entrant pas en- ligne de compte a cause du blocus maritime ; il en résuïte que 1'on doit s'attendre k voir des millions d'ou-vriers sans travail dès le mois prochain. Lutferidorf? en fuiie On^nande de source süre que Ludérl-dorff s'est enfui de Berlin le jour oü ra révolution a éclaté et qu'il s'est rendu en ■ Suède par Sassnitz, pour mettre sa pré-cieuse personne a 1'abri de poursuites éven-tuelles.Lo fooJchevDsme en reeul Le correspondant berli'nois du « Rotter-damsche Courant» constate un fort reeul des bojchevistes et la prédominance des élé-ments modérés dans les « Arsols » de toute 1'Allemagne. L'apaisement parait en bonne voie. Fin de grèva On mande de Ratibor que la grève des mineurs de la Haute Silésie est terminée. Presque tous les ouvriers sont redescendus dans les fosses le 25 novembre. Les ouvriers polonais ont obtenu le sa-laire journalier de 25 marks et on leur a accordé le travail de 9 heures qu'ils de-mandaient.GuHlaume ES détrousseur La «Nouvelle Gazette Populaire n de Leipzig accuse le kaiser d'avoir emporté non seulement son avoir personnel mais des valeurs appartenant k la nation. Elle ajoute que depuis plusieurs mois il faisait passer des sommes considérables dans les pays neutres. RUSSflE Le nouveau gouves'nement On' mande d'Helsingfors : Le nouveau gouvernement finlandais, avec le profes-seur Ingman, président de la Diète, comme premier ministre, comprendra six républi-cains et sept monarchistes. Les points principaux du programme gouvernemental sont : Obtenir la reconnaissance de Fin-dépendance de la Finlande par les grandes puissances, si possible avant la conférence générale de la paix ; Avoir une politique étrangère finlandaise neutre ; Préserver 1'intégrité territoriale ; Résoudre la question de la Carelie orien-tale par de3 négociations ; Réagir contre le mouvement révolutionnaire de 1'Est; Rétablir le plus tót possible, les conditions normales intérieures particulièrement pour ce qui concerne les difficultés alimentaires ; Enfin, proposer de nouvelles élections pour la Diète. PAGWE Mouvemenïs régionaüstes Une délégation parlementaire est partie de Barcelone pour aller exposer au gouvernement la demande d'autonomie de la Ca-talogne.On signale également des mouvements régionalistes k Valence, è, Saragosse, dans les Asturies et en Estramadure. Airociiés bulgares Le bureau d'information serbe de Paris a reg.u la dépêche suivante de Nich : Les Bulgares ont assassiné le métropolite serbe Vicontjio. Le meurtre a eu lieu après la conclusion de 1'armistice. On ignore encore le sort de 1'épiscope serbe Dionissiyé, déporté en Bulgarie et retenu jusqu'& maintenant malgré les clau-ses de 1'armistice. Une dépêche d'Uskub au bureau d'information serbe confirme la nouvelle de la dé-portation en masse de la population dans la Macédoine du Nord, opérée par les Bulgares pendant 1'occupation. Cent mille Serbes ont été déportés d'une fagon barbare sans précédent dans 1'histoire. Les Bulgares les renvoient maintenant en les formant de partir k pied et en les tuant en route. La protection des Alliés et des Etats-Unis a été sollicitée en leur faveur. DU SU® Le confïïi e«ire le Chlü et le Péroil A la suite de légères émeutes antl-péru-viennes dans quelques localités chiliennes, le gouvernement péruvien, qui avait dé-jè, de nombreux griefs contre le Chili, a rap-pelé ses consuls. Un télégramme de Lima parle de désor-dres graves qui auraient eu lieu le 23 novembre k Iquique. On aurait démoli des maisons appartenant & des Péruviens. Le motif de 1'émeute n'est pas indiqué. Manifestaiion bslgophile au GIisH Une grayide manifestation a eu lieu au lhéé.tre principal de Santiago du Chili pour célébrer 1'entrée' du roi Albert & Bruxelles. Trois mille assistants, parmi lesquels les membres principaux du gouvernement, ont longuement acclamé la Belgique et son Roi. Un banquet comprenant une centaine de couverts, a réuni les *personnalités les plus en vue de la société, le ministre des affaires étrangères et tous les ministres alliés. Dans leurs toasts, les orateurs ont exalté I'héroïsme du Roi qu'ils ont représenté comme le martyr du droit,.le défenseur hé- roïque de la liberté du monde. \ Une protesïa'iion aroumaine Nous reeeyj.tis la lettre suivante re-Iative ft une bi'formation puisée dans la presse hollanduise, que nous avons re-produite en indiquant 1'auteur de3 accu-sations et sans faire nötres ces accusa-tions : « Bruxell?.|' le 29 novembre 1918, » Monsieur le Directeur, » Je suis profondément étonné et af-fecté que Ia presse beige, si impartiale, reproduise des nouvelles tendancieuses, émanées de Vienne. Aujourd'hui elle donne asile aux lamentations de 1'Ou-krainien Wassilko ; or, on sait que les Alliés veulent mettre de 1'ordre en Lkraine. » La marche des troupes roumaines en Galicie et au-delft est réglée d'accord avecnos grands dliés; il ne faut pas ou-blierque'le général Berthelot se trouve sur les lieux, -uidant les mouvemens de notre armée avec ne compétence et un patriotisme universellement admirés. » Quant aux pillages et aux pogroms dont le soldat rouniain se serait rendu coupable, personne n'ajoutera foi ft pa-reille calomnie ; pendant la ~uerre bal-kanique et pendant la guerre actuelle, il a fait preuve de sentiments humani-taires, que ne connaissent pas nos voi-sins hongrois et bulgares. » La monarchie austro-hongroise, anachronisme vermoulu au centre de 1'Europe, a eu beau se dissoudre, au soufflé libératoire des nations qu'elle te-nait sous Ie licou, ses vieux rouages d'intrigues fonctionnent encore tant bien que mal, mais leurs grincements stri-dents n'excitent plus grande attention. » J'ai 1'honneur de vous prier de re-produire dans votre journal ma présente protestation et d'agréer, Monsieur le Directeur, 1'assurance de ma considéra-tion trés distinguée. » Le Ministre de Roumanie. » INTÉRIEUR LA LUTTE DES CLASSES Force nous est d« revenir sur Partiele consacré par le Peuple a la lutte des classes. 11 y a deux fajons de considérer eet article. Ou bien on peut le prendre comme une déelaration théorique faite surtout pour rappeler que le parti ouvrier n'a rien effacé de son programme, et peut-être aussi pour rassurer les élé-inents extrêmes que 1'entrée des socia-listes dans un ministère de concentration aurait pu indisposer ; dans cette hypothèse, qui est celle que nous préfé-rons, 1'article de notre confrère serait simplement une fanfare. Ou bien 1'article est une menace et une mise en demoure. Si cette hypothèse est la vraie, nous le regrettons pour Ie parti ouvrier et pour le pays. Aftiser la lutte des classes au moment oü tous les parlis s'unis-sent pour rne oeuvre de restauration, est une inspiration malheureuse. Le manifeste du Peuple déclare que les délé-( gués du socialisme sont entrés dans le cabinet surtout pour cssayer de réaliser leur programme de réformes. Si les ministres catholiques déclaraientdemain qu'ils sont entrés dans le cabinet surtout oour réaliser le programme du parti catholique, et si après-demain les libéraux declaraient ft leur tour qu'ils sont entrés dans le cabinet pour réaliser le programme du parti libéral, que de-vieridraient 1'union patriotique et la trève des partis en vue de la restauration du pays ? Nous pensons qu'il serait sage de rê-server aux Chambres futures la solu-tion des problèmes politiques propre-ment dits, et, pour aller au bout de notre pensée. nous ajouterons qu'il eüt été préférable que le gouvernement d'union n'esquissat. pas un programme de réformes politiques; la première partie de sa tèche est assez vaste et assez lourde pour absorber pendant des mois l'-activité parlementaire. Pour en revenir au manifeste dn Peu-ple et ft la deuxième manière de 1'interprater, il y aurait beaucoup ft dire sur cette conception même de la lutte des classes, qui est le premier verset de 1'Evangile socialiste. On dirait vraimenj,; ft entendre les orateurs du parti, qu'ils prennent les classes sociales pour. des castes. Cette conception est simpliste,: arbitraire et jacobine. La vérité réelle,, qu'il ne faut pas confondre avec la vérité de la rhétorique, c'est que les classes sociales ou, plus exactement, las catégories sociaies ne sont pas fermées. Au contraire, elles sont ouverles; on y entre, on en sort pour' y rentrer peut* être ou pour .en sortir encore. Rien n'est plus mobile, plus mouvant ni plus on-doyant que ces cat^ories sociales aux-quelles, par une recrettable habitude dej déclamation, on prête 1'apparence d'une! rigidité géométrique. N'en est-il pas de même de la distir.c-tion entre emploveurs et employés ? N«s dirait-on pas que tous les employeurs sont enfermés dans une espèce de campj et tous les employés clans un autre ? Or, la distinction n'est pas aisse ft établir, car il est beaucoup d'employeurs qui sont en même temps des employés, et beaucoup d'employés qui deviennent leur tour des emploveurs. On est presque toujours 1'employeur ou 1'employó de quelqu'un. Mais nous n'entendons point, pour la moment, pousser cette discussion £ fond. Nous nous bornerons ft faire une simple remarque qui surprendra peut-être notre confrère : c'est la souverai-1 neté du peuple qui est le principe dei toute notre organisation politique. Pour* réaliser les réformes inscrites dans leufi programme, le premier souci des partis doit être de conauérir Ia majorité dans le-parlement. Avant de revendiquer les réformes énumérées par Ie Peuple et de les représenter comme nécessaires et urgentes, il faudrait commencer par, démontrer électoralement qu'elles son4 désirées ^ar la majorité des citovens beiges. En d'autres termes. il ne faut pas confondre la souveraineté du peuple nvec la souveraineté du journal le Peuple. .J LA JUSTICE DANS L'SMPOT C'est 1e titre d'une étude qu'il y a - deux ans le ministre des fmanets - d'alors dennaïidait ft M. Jules Ingon-bleek, et que celui-ci vient de publier en volume chez les éditewrs parisiens < Bergeir-Levrault. 1 On se rappelle le mémoire trés romiar- ( , qué — il fut. couronné par 1'Académie 'i de Belgique — que 1'auteur, secrétaire, 1 e comme on sait, du roi Albert, consacra J jadis ft 1'impót sur le revenu. Lia ques- 1 ® tion est, plus que jamais, d'Bictualité. ' L'impót sur le revenu, 1'expériemce | n s'accorde sur oe pqint avec la raison, I est la forme de taxation que rendent ■ - inévitable, füt-ce ft titre transitoire et ■ e emipirique, toutes les grandes guerres, < e et qui s'imposera chez nous. Personne j II n'étjaiit mieux qualifié que M. Ingen- j bleok pour pi-éparer la voie ft cette'iné- < s vitable réforme. II le fait dans un esprit ] ^ tout réaliste, et avec une extréme pru- i dence, en tenant compte des facteurs , nombreux, politiques, économiques et ■ '- psychologiqu.es, qui dominent la ques- , - tion. Loin de créer un système de toutes piéces, fondé sur la théorie pure, il , :, adapte ft nos mceurs et ft nos institutions ■ e .beiges la solution qu'il propose, il va , u par étapes afin de faire 1'éducation du , fisc et du contribuable. So>n vrai but est , s l'impót général sur le revenu réel; pour ; ™ le moment, il se borne ft développer notre contribution personnelle, par 1'éta- , ^ blissement d'un compromis, d'une filia- ; g tion avec des garanties de durée, entre , é les deux impöts. L'espace extrêmement restreint dont nous disposons ne nous permet pas : d'analyser, même succinctament, eet • ntéressant travail, qui compote un ixaméo critiquo de tout notre 'systèmei 1'impóts, et qui, nourri de nombreuses •éférences a la pratique anglaise et fran-laise, aboutit ft un projet de loi com-)let, en 83 articles acconipagnés d'ui» ommentaire. Disons seulement que cfi projet crée, en remplacement de 15 jontribut-ion personnelle, un impót an-ïuel sur le revenu global, c'est-ft-dira ;ur le total des revenus nets de tout jenre. II y a des exemptions pour leg' >etits revenus, et des modérations n®-amment pour les families nombreuses. II résulte des table-aux d'applioatioiïi oints au projet, que, pour cette pre--' nièra étape, le montant de l'impót na; lerait pas sensiblement différent de ce-ui de la contribution persoiMieile uelle. La fixation du revenu imposable ierait faite par le contróleur des contrw )utions, en applijuant a la valeur loca-,ive de 1'habitetion du contribuable un :oefficient compiis entre les chiffres 5 et L5 et qu'il chodsira d'après les rensei-rnements qu'il possède. Cette fixation constituerait une présomption qua la ;ontribuable serait admis ft renverser Dar la preuve du contraire. Le projst nés une juridiction contentieus© spéciale ft trois instel,ces pour jujer 1®3 contestations qui peuvent s'élever entre, 'administration et les contribuables. Encore une fois ces quelques lignes,-lans leur laconisme obligé et forcément nexiact, ne sauraient donner une idéa iu travail trés 'approforidi de.M. In-fenbleek. Leur seul but est da signa-Ier 1'apparition de son livre, et de lel •ecommander ft tous ceux qu'intérsssa a question. Le Professeur de Mathématiques II 50 mit en. position, avec son com-pa^uoa, tous deux raides, les talons 'joints, poitrinant : j Nous pouvons disposer, amiral P ! ~- Jo vous assure, Messieurs... je suis cocfus... mais vous vous trompez... je suis M. Dubois, professeur de mathéma-wques.'^&UX 0^ciers n'entenclaient plus. -Us firentle salut militaire : <i Amiral! » puis, ils pivotèreut sur leurs talon et «ortirent du même pas. M. Dubois en-teudit la crosse du fusil de la sentinelle qui tombait avec bruit sur le parquet de 1 antichambre, devant la porte. M. Dubois demeura deux jours et deus nuits dans sa chambre lnxueuse, sans voir personne, sauf des domestiques qui se multiplièrent pour donner le plus ne coniert possible a sa captivité. On lui avait demandé lo premier jour de faire son menu; il avait répondu modes-temerit . « Ce que vous voudrez », et cn lui avait servi ce qu'il y avait de " ™anSer et a boire. Un maitro d bótel prósidait aux soius de sa tablo; a sa Jïreiaière visite, il appela le pri-■ionnuT amiral, d'ua, ton de conüdence et de respect. Et lorsqne M. Dubois, avec un air ruisselant de conviction, répon-dit : « Je suis M. Dubois, professeur do matliématiques », le maitre d'hótel n'in-sista plus; il garda un air supérieur et ferme, un air d'intellig-ence, la figure grnve et digne d'un maitre d'hótel qui sait se conduire et par les soins duquel ont passé déja des puissants do la terre qui, pour des raisons les regardant seuls, tiennent a garder 1'incognito, Le troisième jour, au matin, comme M. Dubois venait de déjeuner et contem-plait, en poi'nt d'intorrogation douce-ment courbé, le monocle qui trainait sur sa table de nuit, le.s deux officiers repa-rurent, en gïando tenue, et s'informè-rent de sa «anté. — Amiral, dit ensuite celui qui par-lait correctement le frangais, vous voudrez bien, d'après les ordres que nous avons recus du commandant des fórces allemandes en Belgique, nous accompa-gner a Zeebrugge. M. Dubois en était arrivé a ce point d'éberluement qu'il n'eüt pas bronché si on lui avait proposé une partie de pi-quet avec Sa Sainteté. II dit cependant, plutót pour la forniej. — M. Ie commandant des forces nava-les allemandes en Belgique me fait beaucoup d'honneur; je erois, cependant, qu'il se plaindra du temp3 que je lui aurai fait perdre, quand il saura que je suis M. Dubois, professeur de mathé-matiques.Les deux officiers, désarmés par tant d'obstination, rirent de bon cceur. — Amiral, dans un quart d'heure, nous viendrons vous prendre. TJn quart d'heure après, 1'auto emme-nait les trois hommes a la gare du Nord oü, parmi le3 salutations et les <t pré-sentez arnies! », M. Dubois prenait place dans uu wagon-salon. Le train s'arrêta a Bruges; M. Dubois et ses deux gardes du corps remon-tèrent dans une nouvelle auto qui. fila le long du canal maritime a la troisième vitesse. — Vous savez, amiral, les tisages de la guerre, avait dit 1'officier dès que M. Dubois eut pris place dans la voituro : je suis obligé de vous prier de vous laisser bander les yeux. , — Faites, faites... dit M. Dubois. L'auto s'arrêta: on marelia et, quand le bandeau lui fut retiré, M. Dubois se trouva dans une grande pièce oü plusieurs officiers agés entouraient une table couverte de cartes, de plans et de photogrnphies. L'un de ces officiers s'avanca, la maiii tendue, au devant da l'arrivaai : —■ Amiral, lui dit-il, permettez-moi de vous offrir la poignée de miains que 1'on donne aux ennsmis quo 1'on es-time...M. Dubois tendit la main et souffla — Je suis M. Dubois, professeur de matliématiques. — Messieurs, dit a ses collègues, 'êans sembler avoir entendu, 1'officier qui venait de parler, je vous présente 1'amiral Barasford, que les hazards de la guerre ont fait notre prisonnier. Et il nomma a M. Dubois, l'un après 1'autre, les officiers présents qui s'incli-'nèrent avec un bruit de sabre et de croix remuées. M. Dubois, intimidé pour de bon, crut devoir dire d'une voi:-: machinale : — Je suis tres honoré, Messieurs... je suis M. Dubois, prof... — Vous êtes si pon M. Dubois, pro-fesseur de matliématiques, interrompit avec une grande politesse l'un des officiers, que vous portez au pouce droit la tracé d'une blessure que vous avez re-?ue a votre bord il y a sis ans, loi's de 1'éclatement d'un canon. Et il montrait le pouce de M. Dubois auquel manquait la phalange supérieure. — Pardon, dit M. Dubois, ceci est la suite d'un accident de voiture dont j'ai été victime il y a une dizaine d'années; ma main fut lancée dans la glacé de ia* portière et les débris... — N.'insistez pas, n'insistaz pas, ami- j ral, dit d'une voix inorale 1'offieier supé-rieur.Or, a ce moment, il y eut,' profanant la respectabilité et la solennité du lieu, un jurement retentissant, lancé par un officier qui teiiait en mains la photogra-phie de 1'amiral Barasford : — Qu'est-cë qui vous permet?... dit d'une voix tranchante et les sourcils ter-riblement fi-oncés, le commandant supérieur des forces navales... — Mais, voyez... voyez... c'est le pouce gauche de 1'amiral qui est mutilé, tandis que chez ce monsieur, c'est le pouce droit! La photographie passa de main en main dans un grand et lourd silsnee; les deux officiers qui avaient amené M. Dubois sentirent parfaitement souffier sur leur nuque un vent de catastrophe. Le commandant supérieur se c roi sa les bras et toisa M. Dubois. — Alors, vous n'êtes pas 1'amiral Barasford ? — Je suis M. Dubois, professeur de mathématiques, dit-il avec' un regard vers la porte. — Mais, qu'est-ce que voua f... ici? cria le commandant supérieur. Et, le bras tendu, 1'indexpointe vers la sortie, avec le geste de 1'ange chas-sant Adam et Eve du paradis terrestre : — .« lloraus ! i hurla-t-il. M. Dubois s'en fut sans ailuer personne, d'un pas rapide, avec les deux .7. officiers qui filaient comme des zèbrest. On remonta dans l'auto; a Bruges, oü on reprit le train, M. Dubois fut invité sans amabilité a monter dans un wagon de seconde clas&e, et les officiers, les dents serréfis, lui donnèrent, do temps a. autre des coups de pied dans les jambes, si petit qu'il se fit dans son codn : ils avaient espéré la croix de fer-, ...Ce fut k 1'arrivée a la gare du Nord, a Bruxelles, qu'ils prononcèrent les seuls mots qui fussent dits pendant le trajet : ■ — E... lo camp 1 _ M. Dubois détala, abruti de confu-sion, ne voyant plus ti-ès clair en lui ni autour de lui, heur'eux seulement d'être libre et de courir. II monta l'escalier qui conduisait a sa chambre, ouvrit la porte et se trouva vis-a-vis de sa familie qui contempla avec ahurissement eet homme rasé de prés, le teint aniiné par la course, les yens un peu fous. — Qu'ést-ce que c'est que ga ? put enfin dire le beau-père. Alors, M. Dubois mit le monocle, toisa; sa parente et, prodigieux, déclara : — Je suis 1'amiral Barasford! Voila 1'histoire de M. Dubois, telle qu'on la racoute; supposez que, dans le feu du récit, on ait fait quelques accroos a la stricte vérité : il n'est pas d'histoira qui, pour être bien accueillie, ne doiva otre eniolivéa quelque peu. GEOEGE GAttNIÏt

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