L'étoile belge

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02 december 1918
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s.n. 1918, 02 December. L'étoile belge. Geraadpleegd op 09 mei 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/bk16m34g19/
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L'ETOLIE BELGE f!| 0 cesallme© Se R'ssmérs il 0 cénlimes 1© MKïuérc ET iRAJ^Q-EER, Peiinpi i'Alleoape a voulu la guerre ILe.s Allemands nous ont-ils assez, souvent répété qu'ils ne poursuivaient pas et n'avaient jamais songé à appliquer une politique annexionniste ! Tells a et:; du nioins leur thèse à partir du pioment où la victoire, qu'ils avaient espérée prochaine, est devenue problématique. | Mais auparavant ils tenaient un tout autre langage. Et plus tard encore, s'ils n'osaient plus afficher publiquement leurs projets, et si même ils les contestaient lorsqu'ils -variaient pour la galerie internationale, ils n'y avaient cependant pas renoncé. , Au cours de la séance du 26 janvier 1918 de la commission principale du reichstag. 1 député socialiste indépendant Ha'ase a lu un mémoire du chancelier Michaslis adressé au gouvernçmenl autrichien et qui avait été publié dans le Kievskaïa Mysel du 30 décembre 1917. En voici les passages les plus importants : Le moitele cte l'A&emegn» dans tons se; estas c'est le manque cte territoire auss bien pouir le déveto-pipern-ani du comm-arw que pour la cotonisajtikvn. Deux quesiiio-n.: doivent être résolues par l'Allemagne : I; (liberté das mars .et l'ouv-arkire des comimu Bicatioœ vers le sud-est. Ce^«!eux iUchei ne peuvent être résolues que si l'Angletern est aia'iitue. Notre Sut est la sécurité dura Jjl de l'Empire allemand dans l'Europe cen (traie «t l'exteiosioa de son territoire. Lo nouveau territoire doit devenir allemand IPeur quia les nouvettes acquisitions devisa tveiit réellement préoisuses, il faut favorisa l'expatriation de ceis territoires... Nou: jaivoms besoin de nouveaux territoires, mai tjeutem«nit dams tes conditions snsmeatka 'liées et nous d-éaltoons toute politique d' culture à l'égard des populations ,conqui Ises... PersoMie, parmi ceux qui cramais teent l'importance de cette guerre, ne peu jdouter qu'en dépit de notre désir d'être me j péréa, nous ne nous laisserons pas départi !da notre but qui est d'étendre les froatièra Sis l'empire «t, à n'impofnte quel pris, d'an ftexer pour l'expatriation des provinces qu ha soient pais sous rfo-flueiice des puissaii ces navales. Nous ne pouvons pas abat.tr k Russie car nous me sommes pas en me mire de pénétrer jusqu'il son centre, mai lïsrais pouvons l'iaiïaiblàr considérablenijen jeu en détachant ses territoires frontières las )rov:inces Baltiques -et rOukrain-e... Pa ^e (Olîlique sage, nous pouvons faoilemen gemamcseT tes provinces baltiques. Elle ctoivenit être .peuplées d'Allemands et pous raient recevoir une population double d tour population actueil-e. Pour cette raiso: : «Etes doivent êtife annexées... L'Estlwnie et 3a Livonie eaptsntrianal Boivent être complètement mises en séct | KM par te fa&SflosBoos édifiées sur la riv nroDite du Narsw et du PeSpre. De phrs, le iacs, qui en aacun cas ne peuvent demeure FRANCE Le rGï Gsorge à Paris Àu dîner offert vendredi à l'Elysée ei l'honneur du roi d'Angleterre, le présiden ! de la République a porté un toast rappe lant les accords conclus avant la guerr entre la France et l'Angleterre, la coopéra tion étroite des deux pays pendant la guor re, concluant ainsi : « Deux peuples qui ont vécu si,longtemp dans cette heureuse familiarité, qui se son durant tant de mois entr'aidés et soutenu? ne se sentiront-ils pas tout naturellemen v conviés, pour l'avenir, à une collaboratioi constante et fraternelle dans la recherch' Idu progrès humain? Ensemble nous avon souffert, ensemble nous avons lutté, ensem ble nous avons vaincu : nous sommes uni â jamais. » Le roi George a répondu en rendant hom mage à l'armée française. Il a ajouté : 4 " Dans le conflit mortel où nos deux na , tions se sont trouvées engagées ensemble pour la cause de la civilisation et du droit J contre les forces de destruction et les mé F thodes de la barbarie, le peuple françai et le peuple britannique ont appris, dan r la poursuite d'un but commun, "à s'appré cier l'un l'autre et à comprendre leur aux mains des Russes, doivent être Sfteï dans la ligne frontière... Les lies Dagô Oesel doivent devenir altemandes pour c fendre la-b-aîe cont-re des attaques navail soudain, es..# La revend ica.tion de portian.s du terriitod français est simpteiment dictée par la néoc sitô d-e metlre l'empire en sûreté contre futures attaques de la république... Dans Wessgau on doit améliorer la ligne fre tiière qui passe par dessus les h-auteurs p l'annexion de quelques vallées, afin que ! troupes aLlemandes de la frontière ne pu sent plus ôtre canarwiées du territoire fre çais. La France doit ôtre affaiblie par l'< tension de notre frontière à l'ouest de faç à nous annexer Briey et une bande à l'ouït du Luxembourg. La valeur die Brie y point de vue militaire et économiique ré.su de oe fart qu'on extrait de 3£i 16 miillionis toimes de minerai de fer. Pour assurer sécurité die l'industrie du fer allemande luxembourgeoise et de leur terrdtodre Loi 1 wy doit pa&ser en nos ma4ns. La Frai . sera dédommagée par une partie des p ; vimoes de Hainaut, Brabant et Luxembou: | C'était, comme on voit, la réalis . tion du programme des pangermnn . tes, ou à peu près. Les Allemands tro , vaient légitime de s'approprier tout . Qui leur convenait des pavs voisins. ! Deutsche Zciiuno. reproduite par ! Leipsiger Volkszeilunci du 29 septemb •1917, écrivait : On doit enlever à l'eraneani l'arme çu'J •' en mains. C'est l'essentiel. L'ennemi 5 pourra plus faire la guerre commie en U 5 et /comn'ije à présent si on lui a pris le - et le charbon. C'est donc pour noli-s une ; 2 cessité absolue, rendant toute autre dise - si on superflue, que nous conservions - districts miniers de Briey et de Longv t que nous lui avons arrachés au prix ^ - plus sanglants sacrifices. 3 Le journal socialiste de Leipzig re . pelait en même temps la déclaration s d vante faite l'assemblée générale c , usines de fçf et d'acier Hasper par 3 président de cette société, Peter Klo< . ner : « La France a beaucoup plus s minerai de fer qu'elle ne peut en metl 1 en valeur ; l'Allemagne en a besô , Nous somme^ donc complètement jus r fiés à mettre en poche Briey t Longwy. » s Tricoche ri Cacolet disaient : Ce - malle n'est à personne donc elle doit ê 3 à nous. Ils ont été dépassés. Les Al 2 mands, au moment où ils pouvaient ( core espérer vaincre, disaient : Ces r ; nés sont à la France, mais nous - avons besoin, donc elles doivent 61 s à nous. Les ports belaes font notre s faire, donc ils doivent devenir al r mands. idéals respectifs. Ils ont créé une union ( cœurs et une identité d'intérêts qui, je 1' père, deviendront toujours plus étroites, 1 contribueront sensiblement à l'affermis t ment de la paix et au progrès de la civ " sation. » ! ANGLETERRE La vois dc3 soidais 3 Les équipages des navires de la flotte t trouvant en ce moment en mer et les s dote dé l'armée anglaise en campagne t teront selon un système très partiGul i dans les élections de décembre. ; Les officiers et les hommes sous lei 3 ordres peuvent désigner un délégué voti - pour eux par procuration (" by proxy 3 ou remplir la bulletin de vote qui leur expédié par la posta. Il en est peu d'en . eux du reste qui manifestent le désir faire usage du premier de ces moyens. Les prisonniers de guerre qui sont é! , teurs reçoivent, aussitôt qu'ils arrivent , Angleterre dans les camps destinés à - abriter provisoirement, une formula s< 3 forma de carte-lettre, sur laquelîs ils i 3 crivent leur nom et prénom et l'adrefSi - laquelle ils désirent recevoir leur bulle s de vote. ALLEMAGNE Les grèves de mineurs D'après les journaux berlinois, on s'e! trop hâté d'annoncer que les grèves de m neurs sont terminées en Haute-Silésii Dans quelques mines, les ouvriers ont r. pris la travail, mais ailleurs des grèves 01 Js éclaté, de telle sorts que la quantité» cl combustible extraite n'a pas encore auj menté. C3 La situation est également peu satisf" sante dans le-pays rhénan et en Weatphi lie. Toutefois on signale une reprise C travail dans le bassin de la Ruhr. iS- da Le sgastra lia la famina le La it Correspondance socialiste », de Bc: n" lin, fait un tableau des plus sombres de 1 ar situation. ,es Nous n'avons plus, dit-elle, assez de v "s" vres pour attendre la prochaine récolt n" même si les moyens de transport redev x" naient normaux. 0IÎ Si l'organisation des moyens de tran: Sl port et da ravitaillement ne réussit pr f11 promptement l'Allemagne tombera c proia à l'anarchie et à la faim avant P. f"3 quas. La socialisation da la production ei , tièra n'y changerait rien. Le seul remède est l'aide de l'Entent qui doit autoriser les neutres à nous ei f® voyer les vivres et les matières premièri indispensables. Une extension même de : révolution ne nous apporterait pas le'salu a_ du moment où l'Amérique n'en serait p; s. atteinte. Compter sur cette éventualité < u_ serait du resta de la folie et un suicide. ce Une précaution tjui n'ess pas Inutile _iQ. jo M. Bjoern Bjoernson, le fils du grari Pg écrivain Scandinave, de retour d'un voy; gs à Berlin, a confié à un journaliste ver. pour l'interviewer que l'amiral von T1 t s pitz, l'ex-cheville ouvrière de la guerre d ne sous-marins et l'un des leaders du pange {70 manisme, a fait couper sa barbe de fleuv "er dans l'espoir sans doute de se rendre m lé- connaissable et d'échapper ainsi à la jus 's- vindicte de ses concitoyens. les te RUSSIE Lq tsar scrail vivant (?) p- Le correspondant du « Daily Chronielo ij_ télégraphie d'Ekaterinenbourg, 12 novei OS bre, que, suivant rx)inipn de la majori le des habitants de la ville, ni l'ex-tsar ni : famille n'auraient été exécutés, de Aucune preuve certaine de ce3 meurtr re n'a pu, en effet, être découverte jusqu'i< n. On a simplement relevé quelques traces « ti- balles sur les murs des chambres habité et par les prisonniers. On raconte, toutefois, que l'ex-tsar et tte famille impériale ont subi, pendant le' re détention à Ekaterinenbourg, toutes 1 [e- humiliations possibles. Ils disparurent i :n- jour mystérieusement. Le lendemain, 1 ni- bolchevistes annoncèrent que leur exéc en tion avait eu lieu. Toutefois, cinq jou re plus tard,un homme digne de foi vint tro lf- ver le chef de gare de la ville et lui affira [e- que le tsar était encore vivant et qu'il \ nait de le quitter. Cn prévoit la chuta prochain*) les c2u &o!shovtsmâ es" Il résulte da nouvelles arrivées de Stoc holm à Berlin que le gouvernement des S viets prévoit que l'Entente va sous p -1" provoquer sa chute. Les milieux bolchev tes sont très déprimés: Un des chefs a c vertement reconnu que la majeure par des commissaires du peuple s'est po.urv de passeports, afin de pouvoir rapideme se fuir à l'étranger le cas échéant, ol- Le méconer.tement s'accroît de jour vo- jour en Russie, parce que la populati ter éprouve douloureusement à quel point régime bolcheviste mène le pays à sa p: irs té. Toute l'existence économique est ébre int lée et toute production est arrêtée par su: de la nationalisation des usines, est Les prisonniers qui reviennent d'Allen* tre gne et pour lesquels on ne fait littéra de ment rien sont malheureux et misérabl* Ils errent lamentablement par le pays oc. meurent en grand nombre par suite c en privations qu'ils éprouvent. En Oufcraïne IUS ns- On mande de Kief l'arrivée d'une es< > 5, dre des alliés à Odessa. tin L'hetman est révoqué et a été remple par le général Dolgoroukof. L'oneguêts sur Ic3 responca^Hitôs t do 8a guerre l" On mande de Vienne à la « Gazette de Voss » que l'instruction ouverte au sujet \ des responsabilités de la guerre s'étendrait lt à l'Empereur, aux arèhiducs Frédéric-Eu-e gène, Pierre-Ferdinand et Joseph-Ferdi-•" hand. Les commandants de corps d'armés Arz. Hoetzendorff, liazai, Pittoreck.Dankl. Brudermann, Waldstetten, Wurm et l" Pflanzer-Baltin seront placés sous une sur-a veillance spéciale, ainsi que plusieurs ambassadeurs et certains hauts fonctionnaires du département de la guerre, chargés du service des munitions. C'est le conseil-" 1er prt-vé Auffenb'erg çjui officierait comme a magistrat instructeur* î_ Consultations juridiquss s sut l'extradition du Kaises n i- i- Le correspondant parisien du « Mornins Post » a eu un entretien avec sir Thoma? Barclay, reconnu comme l'un des hommeî !- les plus compétents du monde entier rela ja tivement aux questions du droit des gens a et qui est président de l'Institut de cl roi' t, international. Sir Barclay lui a dit que Ls l'extradition ne s'applique uniqu^men :e qu'aux criminels de droit commun et nor aux crimes politiques. Dans le cas dou teux, l'extradition n'a été opérée eue lors qu'il a été démontré que le crime étai d néanmoins de droit commun. Selon le droit criminel, sont coupable: u ceux qui ont accompli le crime. Lorsqu'i r- est prouvé qu'un homme a agi sur l'in 2S jonction d'un autre, et qu'en accomplissan r- l'acte il ignorait que cette injonction avai b, un but criminel, le vrai criminel ist celu é- qui est responsable de l'acte; son txtradi Le tion n'est possible que s'il est démontri qu'il a instigué l'acte de propos délibéré Dans ce cas, le pays auquel l'extraditioi est demandée a à décider si elle est justi fiée ou non. Il est visible qu'il y aura à découvrî: d'innombrables intermédiaires - f-ntre lî >} personne qui a commis une cruauté définit J1" et le Kaiser, avant qu'on aboutisse nu cri / minel le plus haut placé. L'extradition t ,a donc une signification limitée, et elle n'es pas appliquable au cas du Kaiser. e.s D'autre part, une autre autorité en fai *1- de droit des gens aurait confié à un repor e ter du «Manchester Guardian» qu'il n'exis es te pas de précédents pour la question d l'extradition du Kaiser. Les condition énumérées dans les conventions interna •r tionales ne sont applicables qu'aux natio es naux des pays qui les ont conclues et noi in aux étrangers. Il s'agit aussi avant tou es de-savoir si l'Empereur est un citoyen or u_ dinaire ou non. La Néerlande peut conti rs nuer à le considérer comme un souverain u~ or, l'extradition no s'applique, dans le conventions entre Etats, qu'aux sujets d ces pays. Il faudra donc se baser sur autr chose que les conventions pour demandp l'extradition. La Néerlande, si elle est saisie d'une de mande en ce sens par les alliés, s'assurer k- probablement d'abord,dans ce cas, de l'ap o- probation de la république allemande e su extradera peut-Ôtrô le Kaiser et son fils e: is- Allemagne. u- Un article de fond du journal anglais re ie connaît qu'il ne peut être question en l'es ue pèce d'une extradition au sens ordinair nt du mot. Lorsque les alliés la demanderori au gouvernement néerlandais, ils devron m lui faire connaître si c'est pour intei Dn ner purement et simplement le Kaiser o le pour le faire passer en jugement. Ils pei jr- vent prétendre que son séjour à proximit n- des frontières allemandes constitue une m< te nace pour la paix. Les Hohenzollern or mis de* grosses sommes en sûreté et pei ,a- vent, le cas échéant, s'en servir pour dt [e- intrigues politiques. îs. En ce qui concerne un procès éventue et le journal le considère comme complique es parce que Guillaume n'est 'yas le seul cor pableî ni comme fauteur rie la guerre, r comme instigateur des cruMités qui ont s: gnalé celle-ci. Ses alliés ont énormément :a- se reprocher à cet égard. En présence de ces difficultés, il n'e£ cé pas certain que les alliés songent à la fair passer en jugement. in^XŒDIK/rEUiR, LA QUESTION FLAMANDE Le passage cle la dëclaralion gouvernementale relatif à la question des langues appelle quelques réflexions. 11 semble que le gouvernement, sans toutefois le dire expressément, estime que l'égalité n'est n. -, encore complète entre les Flamands et les autres citoyens belges. Une telle concepîion des choses ne nous paraît pas conforme à la réalité. 11 est vrai, et nous ne l'avons jamais contesté, <[ue clans l'état social issu de la révolution de 1830, les Flamands, pendant une période assez Ion:, ue, ont eu des griefs légitimes. Eiais depuis une , période au moins aussi longue, ils ont, grâce à leur ténacité, conquis l'égalité à laquelle ils avaient rnison de - prétendre et l'ont peut dire sans craindre le moindre démenti sérieux, que toutes les, réformes réclamées par eux, à l'exception d'une seule : la fondation d'une université flamande, ont été réalisées. Non seulement les Flamands .jouissent de l'égalité polilique, mais déjà avant la guerre, entraînés par le souvenir de l'injustice subie, les flamingants vou-■» ' 1 — L'armée (range LE DEFILE SE ■ ■ Anticipant sut l'heure prévue, la tête i da colonne de la 70e division passait i dimanche, dûs 8 h. 1/2, la ports de - Flandre et, remontant les boulevards ! extérieurs par la porte de Hal et la ■ porte de Namur, défilait boulevard du ' Régent devant le général d'armés Dss- gouttes et le général de division Tan-. tôt. La division se dirigeait vers Lou-: vain pour gagner Mayence où elle doit s se trouver le 12 décembre. Tout le long des boulevards, la po-J pulation bruxelloise a acclamé les trois 1 bataillons de « diables bleu3 », les 223' t et 3G0" d'infanterie, le groupe d'artil-. lerie et les deux compagnies du génie. . Les soldats portaient uniformément la > capote bleu horizon; tous avaient coiffé s le casque de tranchée. Entre les batail- Ions s'avançaient de petites charrettes à - deux roues traînées par des mulets con-J duits à la longe. Beaucoup de soldats 0 avaient .arboré une cocarde aux couleurs belges et nombre de canons . étaient décorés de ^.tits drapeaux. 3 II faisait un joli temps d'hiver ; clair 3 et frisquet. Le long serpent bleoi s'est 3 dérooilé par l'allée carrossable des bou-r levards à une allure très rapide, par files de 3, 9 ou 12 hommes, au son des trompettes et des fanfares ; la foule saluait avec émotion les drapeaux et des t cris de « Vive la France 1 » partaient de -, tous côtés. Vis-à-vis de la légation de France, le - défilé devant les deux généraux tourna - rapidement à la manifestation. La gé-" néi'al d'armée Desgouttes, à pied, ayant J à sa droite le ministre de France, se te- nait sur le reb: rd de l'accotement des 1 piétons ; il faisait face au général de division Tantôt, monté sur un superb,e i cheval noir et posté dans l'allés des ca-i- valiers : entre les deux officiers la di-t vision, baïonnettes au canon, tûtes à ■- droite, passait. On ne se lassait pas de s vanter la tenue martiale des chasseurs et l'égalité de leurs mouvements ; c'était > surtout leur pas rapide et élastique que l'on admirait. Ah I que _nous étions ; loin du pas clouté, du pas mécanique, - du pas « d'acier » du lourd fantassin i allemand ! Pour marcher avec cette allure aisée et souple, il faut un cœur ;t léger autant qu'un corps rompu aux e performances sportives I Les corps de musique scandaient laient rompre l'égalité à leur profit eF entrer dans la voie des représailles.' Pour eux, la bataille des Eperons d'Or n'est pas encore terminée ; qu'ils l'avouent ou non, leur désir est d'extirper de la partie du pays dite flamande,, la langue et la culture françaises. Ceux d'entre eux oui ne l'avouent pas sont dans la mesure où les flamingants peuvent l'être, des politioues ; mais ils n'en sont pas moins d'accord avec les autres, qu'ils ne désavoont que du bout des lèvres. Ce sont d'ailleurs les flamingants qui ont donné naissance aux actk vistes, et l'on peut dire que l'activiste, c'est un flamingant tout nu. La guerre que les flamingants ont déclarée à la langue française a eu comme fruit les lois sur l'enseignement, qui ont privé le père de famille de la liberté du choix et supprimé en Flandre, c'est-à-dire dans la' partie dite flamande du. pays, ce que l'on appelait les sections wallonnes des a thé-nés et des collèges. En travaillant à cette œuvre mauvaise, les flamingants, sont devenus persécuteurs. Le gouver-, nement nouveau ignorerail-il celte page de l'histoire de la guerre des langues ? ■ î-O-———— ? -, lise à Bruxelles _ UA 73s DIVISION joyeusement 'de leurs cuivres Ce pas alerte ; on acclama particulièrement le drapeau en loques du 226" ; on faisait o fête à l'artillerie lourde, lorsque tout à coup des huées et des sifflets vinrent jeter l'émotion dans le cortège mili-, taire et le trouble dans les rangs pres->, sés des badauds. Ce tumulte se produisait sur l'un dea bas^côtés du boulevard, précisément ec face de la légation. Le général Desgout-» tes s'en émeut, on le voit traverser l'allée carrossable dans l'intervalle da; deux bataillons pciy s'enquérir auprès du général Tantôt. Celui-ci, du haut de son cheval, a vu ce qui se passait et -l'explique en deux- mois à son chef, qui va reprendre aussitôt sa place : deux, soldats boches, — vous savez bien : da. ces cloportes à (Jeux pattes dont noua avons, pendant 50 mois, détesté la pré-, sence, la lourdeur de paquet et les têtes de forçats rasés — venaient d'être! faits prisonniers dans une maison où ils se cachaient et passaient sur le bas-, côté entre deux gendarmes qui les avaient capturés. La seule vue de leur odieuse livrée militaire surexcita la foule. Des coups de canne furent envoyés aux Boches par des badauda exaspérés qu'on leur gâtât leur plaisir! par cet intermède aussi fâcheux qu'im-* prévu ; il fallut l'intervention immé-*' diate de soldats belges qui flânaient pas* là pour protéger les prisonniers et leS préserver de la colère populaire. La sonnerie éclatante des trompettei. d'artillerie écarta bientôt jusqu'au sou« venir de ces trouble-fête ; la façon élé-< gante et fière dont les officiers à cheval saluaient au passage le général d'armée provoquait chaque fois des bravoa dans la foule ; les applaudissements crépitaient ; on fit un accueil particu. lièremont chaud aux canons lourds encore camouffiés pour la bataille... Le héros de la journée, ce fut le néral de division Tantôt. Certes l'ad« miration, la déférence, l'acclamation allaient aussi au général d'armée Des< gouttes, la poitrine constellée des plus nobles ins;gnes militaires, trapu et robuste dans son uniforme fcaki, coiffé' du képi rouge tout galonné et brodé d'or ; mais l'élan de sympathie de la foule allait d'instinct au général Tant-Si •' c'était sa division qui défilait, ce; I LES DEUX DERNIERS HIVERS 1917-1918 ,;'e premier jour, ils prirsat la Iii-[ miere. Cet Liver, qui fut l'Mver des razzias, [ commença comme un verset de la Ge-| sese, avec cette variante qu'au lieu [ cl eelairer le monde, on nous aveugla. paraît que 1M aviOIls alliés mena-I (^e venir pulvériser Bruxelles. I >juelque3-UM avaient apparu, en effet, I dans le eiel d'automne, mais c'était en I Pjejn jour; l'un d'eux, qui disait papa oi. maman, avait même rasé les toits et K KOl:»aité en passant le bonjour à ses pa-I rents et amis; en outre, il avait laissé I choir de petits papiers annonçant d'ef-I j: '-'vailles entreprises contre une foule de I t2'aa5 convaincus d'abriter des indus-I 1](?3 germaniques. Dès lors, des mesu- II res désespérées furent décrétées. I Les réverbères — on continuait à n'en 5 allumer qu'aux carrefours, un seul — mirent être peints en bleu ; un bleu ti-! ne suffisait pas; à Bruxelles mê- I me, il fallut recommencer et foncer la i teinte. Le bleu de Prusse n'était-iî I Pourtant pas tout indiqué ? ï.-os ampou-I les des tramways, elles aussi, furent pas sées au blô%, si Ken que les Wsyageurs prudemment immobiles sur la banquette avaient l'air d'assister à la sefene tragi que, au cinéma. Et dans le noir des rues les tramways semblaient d'énormes bêtes imprécises, courant en un vacarm diabolique, avec un gros œil brillant su le ventre. Les fenêtres durent être aveu glées ; le papier, bleu ou g-ris, se vendi au kilomètre et au prix du pareliemii armorié. Ainsi, passé le crépuscule, le prome neur tâtonnait pouvait se croire aux pe tites heures d'une nuit où quelque ava rie déplorable eût mis à mal les usine à gaz de la ville et des faubourgs. Ci fut là, on le pense bien, une aubaine in espérés po.ur messieurs les tire-laine e coupe-bourse; quelques dames furen proprement déshabillées dans les quar tiers solitaires; retour du café, maint pansants se virent solliciter, casse-têti à l'appui, d'abandonner leur pelisse e leur portefeuille, voira leurs ebaussu res ; et la cambriole connut une èn inouïe de prospérité. i D'autres mesures vinrent bientôt res treindre encore l'éclairage, et après les feux publics, le tour vint du luminaire privé ; la consommation de gaa et d'électricité fut limitée selon les règles farouches, et l'on put choisir . souper froid et lire ensuite pendant, une heure, ou bien souper chaud quand même, mais aller faire la digestion dans son lit. Beaucoup de BruBseleers adoptèrent une troisième solution et passèrent/ en fa-, mille, la soirée au café, au théâtre, et , au cinéma. Pourquoi cette multiplication forcée ■ et forcenée des ténèbres ? L'aviophobie • n'y était pour rien, cette fois. L'Occu- - pant voulait-il paternellement nous as-r treindre à la vertu d'économie? Le char- - bon manquait-il? Point. Les charbon-t nages avaient repris le travail à person-1 nel complet, et, à titre d'encouagement, les ouvriers y recevaient des rations ex- - traordinaires de pain do munition alle- - mand, ainsi que du tabac belge, devenu - allemand par droit de conquête. Les 3 puits de Wallonie donnaient leur maxi-: mum, et nous aurions donc pu avoir du - combustible à satiété. Seulement, nos t voisins do Hollande en réclamaient à cor t et à cri ; d'autre port, l'Allemagne avait - grand besoin de certains produits liol-i l-indais : on s'entendit à nos dépans. ; ïTous économisâmes le cluirbon pour le t roi de Prusse, et nos mineurs travaillè- • rent pour le même souverain. s On e? coucha donc tôt. Hélas ! on n'en avait -pas grande envie ; ces coutumes • poulaillères ne nous di.:ent rien. Un jour vint où elles nous furent plus particulièrement pénibles encoro, le jour où des affiches noua sommèrent de livrer la laine de nos matelas» Coïncidence : le soir même de ce jour-là, 26 janvier, une retraite militaire aux flambeaux répandit par les rues l'ahurissante cacophonie des grosses caisses et des fifres. Pour ménager ses oreilles et Ses nerfs, on tapa des milliers do « Marseillaise, » sur les milliers de pianos de Bruxelles. Uno semaine plus tard, des milliers de pouEse-cul transportaient nos matelas aux différents bureaux baptisés « Kriegswoll-bedarf... », etc., un nom interminable et rocailleux dont la deuxième syllabe soûle avait pour nous un sens éclatant. Nos pauvres matelas, dodus et rebondis, si doux et si fermes, témoins douillets de nos rêves, de nos larmes, de nos fugitifs bonheurs, vous n'êtes plus que ballots informes dans quelque hangar lointain, servant de garantie à quelque emprunt de mort et de destruction. Cependant, on avait coin de nous répéter qu'on ne prenait pas la toile des matelas, rien que la laine. On nous laissait la peau, bien sûr, et l'on estimait que c'était fort gentil. Mais de quoi la rembourrer. Seigneur? I)e paille, n'est-ce pas? Défense formelle de rembourrer les matelas avec dola paille. Du foin ? Défense catégorique d'employer le foin à cet usage. De balle d'épeautreP Défense absolue de s'en servir. Do crin? Défense... non, mais où en trouver? Do Sacons de coton? 0% ea teeuva o,ueluues kilogrammes au poids de l'or. Alors, cr quoi? On essaya de dormir sur du papier c-': roulé en boules, sur de la ficelle de pa- pier, ®ur de la sciure de bois, sur des 3 copeaux, sur des chiffons, sur rien du tout; on réalisa des combinaisons in- -Ji vraisemblables, pour se lever, le matin, se rompu, courbaturé, raide comme tout le corps des officiers germaniques. h: Il faisait, par bonheur, une tempéra- T] ture d'une douceur exquise, un'e sorte si de printemps égaré dans le tohu-bohu ci d8s choses, et si l'on ne dormait guère, s au moins ne grelottait-on pas. On comp- le tait les coups de la pendule, avec les d( coups de canon, que l'on entendait par- to ticulièrement fort pendant cette pre- st mière quinzaine de février. On grelotta le plus tard. pi Mais les malheurs s'abattaient par p: bandes. Avant même La catastrophe des pi matelas, nous avions subi l'épreuve dos se. cuivres. BatardelIeS étincelantos, creu- T sets ravissants où chaque été se réalisait se lo grand œuvre des confitures ; casse- vu rôles et poêlons", soleils orgueilleux de d: nos cuisines; crosses, poignéés et pla- s;; quos de portes, dont l'énergie obstinée d' de nos bonnes faisait- d'éclatants mi- cc roirs; tringles dos fenêtres et dcs'esca- ui licrs, boutons de Sonnette, lit3 de cr.i- sa vre, et parmi un multiple et cœtera, le3 c.'. pendules et les bronzes, chefs-d'œuvre gi ou simplement œuvres d'art, tout y a d: passé. Et l'industrie des <t cliebes r> so révéla ; il y en eut de mille sortes, bois, là fer ou fonte., et elles avaient deux traits c; communs : elles étaient hideuses et hi-ï deusement chères : un vilain bout daj vieux fer, courbé à ajigle droit-, se payait! 3 c-t 4 francs. | On avait caché ce qu'on avait pttJ bien entendu. On avait imaginé dos ru-j ses subtiles, insoupçonnables, merveil-l leuses et d'une efficacité infaillible. Malheureusement, elles manquaient do variété, et comme chacun chuchotait la' sienne, la meilleure, à l'oreille de chacun, on eut peut-être un peu tort do' s'étonner quo les patrouilles allemandes les découvrissent assez fréquemment. On doit même s'étonner qu'elles n'aient paa^ tout éventé, car elles y mirent de la per-| sévérance; certaines maisons reçurent leur visite six et huit fois. Et comme les perquisitions visant les matelas finirent par se mêler à celles des cuivres, il sa produisit des incidents inattendus, les solda :s qui pénétraient ou prononçant Kœpfer (cuivre) avisaient un mur qui sonnait creux, le défonçaient et découvraient cent kilos do laine; par contre,' dans une autre maison, ceux qui chassaient la laine soulevaient les planches d'un parquet et mettaient la main sur cent kilo3 de cuivre. 11 y eut mieux ; un jour, aux Kriegswoll etc. du Tatter-sall, un matelas, en so vidant, rendit avec ses' entrailles une vingtaine de poi-guées de porte — on les y avait cachées1 depuis si long' emps qu'on avait oublié.! On nous ;.rit ar.ni nos chiens, coux-j là, du moins, dont la taille convenait à!i messieurs les Occupants. Que sont-ilsj LaBtdf â cléceœhre 1918 JUmdi 3 décembre '"918 ëO™6 AMER ^

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