L'étoile belge

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26 november 1918
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s.n. 1918, 26 November. L'étoile belge. Geraadpleegd op 03 mei 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/wm13n21c7s/
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0 eeastime» 2g Numéro L'ETOILE BELGE 10 centimes Se Miimévo ÉTRANGER EN FINLANDE , Les Etats qui, ail cours de la révolution russe, de leur propre initiative ou a l'instigation de l'Allemagne qui voulail se les annexer directement ou indirectement, ont nroclamé leur indépendance subsistent-ils comme Etats souverains ou seront-ils réunis à nouveau à la Russie, après que celle-ci se sera débarrassée du fléau bolchéviste? Il est plus vrai-pembable qu'ils constituent avec la ftus-Sie centrale une fédération sur le modèle de la Confédération suisse ou de la grande république américaine, avec, peut-être, autonomie plus étendue poui les divers Etats. Il est un de ces Etats qui restera probablement indépendant, tout en conservant peut-être certaines attaches douanières ou économiques avec la Russie. iC'est la Finlande qui, en droit, constituait déjà un Etat indépendant. Le tsar, jviolant ses serments, avait anéanti en jlait l'autonomie de la Finlande, mais la •révolution russe avait lendu la liberté ;au pays des tacs et lui avait même per-jmis de conquérir l'indépendance complète.: Le gouvernement présidé par Svinhu-|fund et constitué par toutes les fractions îbourgeoises de la diète avait, en décembre 1917, soumis la diète un projet de constitution républicaine. La diète, à ;l'unanimité, avait, le 6 décembre «917, [proclamé la Finlande en état de république. Comme telle la Finlande avail .oblenu la reconnaissance de la Suède, tie l'Allemagne, de la France et d'autres Etats. On n'en avait pas encore fini avec lie projet de constitution définitive lors-,qu'éclata la guerre civile (fin janvier 1918). Pendant toute cette guerre civile le gouvernement, de Svinhufund prit, ^lans tous les actes officiels, le titre de gouvernement de la républinue de Finlande. Tous les ordres du-jour du général Mannerheim furent lancés au nom du « commandant'en chef de l'armée de la république de Finlande ». Encore en avril 1918. après la fin des désordres, lorsque la commission constitutionnelle de la diète délibéra sur la constitution (les socialistes, qui possédaient 92 sièges sur un total de 200, avaient été arrêtés ou avaient dû s'en !fuir et on ne les avait ras remplacés), (la forme républicaine fut votée à l'una-'.nimité en première et en deuxième lec-iture.' Mais en mai se produisit un revirement. Le gouvernement — c'est-à-dire le président Svinhufund oui par un vote :de coup d'Etat, s'était fait attribuer une Espèce de dictature — cédant aux suggestions ou aux sommations dos Alle-imands qu'il avait appelés à spn-secours pour vaincre les rouges, avait retiré le brojet de constitution républicaine et présenté à la place un projet de constitution monarchique, déclarant qu'il rendait son propre sort solidaire de celui de sa proposition. Les Allemands n'agis-'saient pas ouvertement, craignant les (critiques des partis démocratiques d'Al-ilemagne et celles des pays neutres, mais ila « section politique de l'état-maior général de l'armée de camoa»ne » dont un rameau travaillait à Helsingfors avait Lfnii connaître les volontés de l'Allema gne. Et ces volonlés étaient appuyées par des troupes allemandes dispersées partout en-F'nlande et par les navires de guerfe stationnés à Helsinglois. . Svinhufund, qui a joué un triste rôle clans toute cette affaire, et à qui, sans doute, le peuple finlandais va maintenant demander compte de sa trahison, mit au service de la politique allemande à la fois la force matérielle dont il disposait et les arguties, subtilités juridiques les plus extraordinaires. La diète amputée se prononça, le 14 juillet dernier, par 37 voix contre 83 en faveur du projet du gouvernement. Ce dernier avait vraiment emplové tous les moyens pour obtenir la majorité qualifiée nécessaire en troisième lecture. Le 17 juillet le ministre des affaires étrangères déclara officiellement aux délégués de toutes les fractions que « le gouvernement allemand considérait la forme d'Ltat monarchiste comme la meilleure aux points de vue de la Finlande et do l'Allemagne ». Un des principaux chefs de l'armée allemande invita chez lui les membres républicains dé la diète pour démontrer que leurs vues ne concordaient pas avec les intérêts de l'Allemagne. Fin juillet parut dans l'officieuse Korddcutsche Allgemeine Zeitung un article exposant que l'Allemagne ne pouvait pas assister les bras croisés au choix d'une forme d'Etat par la Finlande, que c'était même un devoir naur l'Allemagne de participer à la solutton de cette question constitutionnelle. Malgré tout le gouvernement ne réussit pas le 7 août à réunir la majorité des cinq sixièmes nécessaires pour accélérer la procédure : malgré une pression formidable. 32 députés votèrent contre. D'après la Constitution, la question constitutionnelle ne pouvait plus être résolue définitivement qu'après de nouvelles élections générales; Cela n'empêcha pas la majorité asservie ou terrorisée de voter le 9 août, par 58 voix contre 44j une proposition invitant le gouvernement à prendre les mesures nécessaires pour élire un roi. On se basa sur les stipulations caduques de la Constitution de 1772 qui avait cessé depuis plus d'un siècle d'être en vigueur. La diète approuva le S octobre le projet de nouvelle constitution monarchique proposé par le gouvernement, mais comme ce projet n'avait pas obtenu la majorité des cinq sixièmes requise dans ce cas par la constitution, il fut déclaré repoussé et il ne pouvait plus être représenté au cours de !a session. Cela n'empêcha pas la diète — ou plutôt ce oui restait de la diète — de procéder le lendemain à l'élection d'un roi. On sait que le prince Frédéric de Hesse, beau-frère de Guillaume II, fut désigné « par acclamation ». Comme il avait demandé à réfléchir — l'horizon s'assombrissait fortement alors— il évitera le sort de son impérial beau-frère. Il faut espérer que le dictateur Svinhufund, qui vient de démissionner, n'évitera pas lui le châtiment qu'il a mérité. Et il va do soi ou'avec Svinhufund et ses protecteurs allemands disparaît la caricature de constitution que les valels de l'Allemagne voulaient imposer à la Finlande. LES SOUVERAINS DÉCHUS La magoî de Guillaume !! ' fce correspondant du Wdy Chroniclt I à Amsterdam télégraphie : j « Un important envoi d'argent vien ^de parvenir en Hollande à destinatior de l'ex-kaiser. Il se compose d'enviror jZOO sa.es contenant chacun un peu plu: I de 50 kilos de pièces d'or et d'argent al lemaiides. On ignore de quel point exac ide i'Allemagne cet envoi a été fait e: ll'on garde le plus grand secret sur l'en' idroit où ce trésor sera mis en dépôt. Or j croit cependant qu'il sera déposé dai; | une banque d'une ville du sud de 1e Hollande. Les sacs d'or et d'argent ont passé la frontière dans des wagons scellés et dt /très grandes précautions ont été prise: ■ pour les transporter à destination. » Faveurs hollandaises pour le kaiser j La situation du kaiser n'est toujours ipos résolue et l'agitation à ce propos ,est loin d'être calmée. Les révolutionnaires allemands en Hollande demandent son expulsion et ajoutent qu'il n'j aura de tranquillité en Europe et en Allemagne que quand il sera à l'île du Diable. Une garde spéciale de gendarmes l'accompagne dans ses promenades. Le Te-lenraat dit que des fils spéciaux de télégraphe et de téléphone relient le château d'Arnerongen k Amsterdam. Le bureau du télégraphe de Maarn reste ou-!vc-f, et jour et le kaiser a le privilège d'employer le téléphone à longue 'distance aux heures où il n'^et pas ouvert au public. Le Telegrartf compare pn8 faveurs accordées au kaiser avec l'anarchie désespérée du système télégraphique hollandais causée par le manque ce matériel et de personnel et demande pourquoi cas faveurs ont été accordées. 'Âne nota du gouvernement hollandais La 'égiation d:s Pays-Bas à Paris (Communique aux journaux français :«na note ou elle rappelle la déclaration -faits le 13 novembre par le président du ■Conseil fi la Chambre des députes. Il y disait «ntre autres ; « Le caractère de l'asile qui est ac le cordé à l'ex-souverain allemand n'es autre que celui dont à travers le cour it des siècles, de nombreux réfugiés étran n gers, tant citoyens nobles ou distingué: n que seigneurs, ont bénéficié, grâce i is l'esprit de liberté et de tolérance di 1- peuple néerlandais. » L'ex-souverain et sa suite ont com ît pris qu'ils doivent avoir égard à ces exi i- gences et éviter qu'aucune fausse appa n ronce de leur séjour aux Pays-Bas ni LS puisse servir à une action politiqu a quelconque. Le gouvernement de li reine ne pense pas que les gouverne a ments étrangers, dont des ressortis [e sants, sans exception de position, on ;s si souvent profité de l'asile hollandais se refuseraient à respecter nos trad* tions nationales, ou à se souvenir de: cas où ils ont eux-mêmes accordé l'hos 'l pitalité à des souverains déchus. » L'ex-fcronprinz I.'ex-kronprinz est arrivé vendredi après midi, à 1 heure et demie, à Wieringen, su: : un bateau du Waterstaat, dit le « Tele graaf ». Il a paru visiblement surpris d'uni u désagréable manière en voyant l'endroi de son internement, mais so maîtrisan promptement, c'est avec le sourire, un sou rire quelque peu forcé, sur les lèvres qu'i a débarqué et s'est entretenu avec sa suite Le public est demeuré froid. Personni t n'a salué le « héros de la Morne ». A soi départ pour Oosterland, quelques cris si î" sont élevés : « Il a encore du sang sur s.' tunique I » et « On devrait le mettre i e mortl» i- Quatre voitures ont emporté le prince e e sa suite à Oosterland, où il est arrivé 1< 0, samedi à '2 heures et demie et où il doi: 1. séjourner jusqu'à nouvel ordre. 0 Le train du roi de Saxo it Le gouvernement saxon a saisi tou' é ce qui se trouvait dans le train roya au moment où celui-ci allait quitte] Dresde pour la Hollande. s i Le roi de Bavière rentre ciics lui s L'ex-roi Louis III, après avoir obteni: n du nouveau gouvernement la permis-j sior de revenir en Bavière, s'est i'istallt y avec sa famille au château de Wildon-wart, sur le lac de Chioia. FRANCE La démobilisation. Un ordre du jour do la Chambre lia chambre française, s'es-t occupée samedi de la q a est. ion de la démobilisation. Après un long débat, elle a repoussé, par 357 voix contre 149, uin ordre du jour de M. Aubri-ot invitant le gouvernement à libérer intégralement, avant le 1er janvjer 1919, les classes 1890 ù 1S97 inclus, et par 392 voix comlre 1 «lie a voté l'ordre du jour suivant, accepté par le gouveamement : « La chambre, prenant acte des déclarations du gouvernement, confiante en lui .pour comimcEtcer, dès que les conditions de l'armistice auronl*.été remplies, la libération des hommes die la R. A. T., classe par •classe, avec majoration d'ancienneté poulies pères de famille et pour aborder lie plus rapidement possible le problème général! die la démobilisation, et repoussant toute addition, passe à l'ordre du jour. » Les socialistes demandent à être représentés Une délégation du groupe socdailisite parlementaire et de la C. G. T. s'est- renduie auprès de M. Clemenceau pour lui souïuewa tes deux questions suivantes : 1. Le gouvernement «îleini-jl assuirer l'admission d'une représentation ouvrière à la conférence générale de la paix ? 2. Le gouvernement aUtorisara-Md la réunion d'un congrès international ouvrier et socialiste qui se tiendrait pendant les pourparlers de paix ? ■ :Le président du conseil a répondu qu'jl soumettrait les deux questions au conseil cies ministres et aux gouvernements alliés. A cet effet, d'un commun accord, il été convenu que les délégués formuiteraient par écrit -leur double demande, avec le-s obser-vaWans qu'elle comporte.. ANGLETERRE Dissensions libérales j On constate avec surprise en Angleterre 3 que le manifeste de la coalition no porte - que les signatures de Lloyd George et de _ Bonar Law et que celle de Barnes ne figure _ pas sous ce document, ce qui tendrait à î démontrer que la situation du parti ouvrier . n'est pas encore claire au sein de la coa-. lition. ; Les candidats libéraux ne reçoivent l'ap-1 pui de la coalition que s'ils sont agréés l par les « Whipper-in » des unionistes, ce qui ne leur assure nullement du reste la . disparition de compétiteurs unionistes ^ dans leurs circonscriptions ; aussi pro-5 nostique-t-on que le parti libéral sortira 1 décimé des élections. > On signale le fait que, dans une des cir-_ conscriptions électorales de Londres, un a candidat libéral, le capitaine Wedgwood l Penn, porteur de la décoration pour ser-; vices extraordinaires de guerre, et qui a ■ préféré s'en aller au front que d'accepter 1 le poste de « wliip » du parti de Lloyd George, qui lui fut offert en 1916, n'a pas j réussi à obtenir l'estampille de la coalition . et aura pour compétiteur un nommé Cohen. Le « Daily News » dit que des sièges li- > béraux sont livrés par douzaines aux { unionistes et stigmatise Lloyd George comme le Judas qui a vendu le libéralisme. Démissions ministérielles [ Lord Cecil a donné sa démission.comme j membre du cabinet Lloyd George par suite . d'une divergence d'opinion avec ses col-[ lègues sur la question de la séparation de l'église dans le pays de Galles. Glynes, le contrôleur des vivres', aurait également décidé de se retirer du cabinet de coalition. C'est l'un des principaux représentants du parti travailliste dans 1<? ministère. La livraison des sous-marins allemands Sur les 21 sous-marins allemands qui devaient être livrés le 22 à Harwich, il n'en est arrivé que 20. On a des raisons de croire - que le 21e a péri, la mer étant très' grosse et le vent soufflant en tempête. Le lendemain il en est arrivé encore 19. Mercredi la ,3e flottille, forte de 21 bateaux, est parti d'Heligoland. La quatrième doit ôtre partie vendredi pour sa destination, accompagnée du bateau « Alexander Woermann ». Un servioe do travorsée de la Manche en avion I-Iandley Page, le constructeur bien connu des avions de bombardement, s'occupe , actuellement de la construction d'appareils destinés à un service de traversée de la Manche, qui va être ouvert prochainement. Au début ces voyages s'effectueront au moyen d'appareils pouvant transporter vingt personnes, et qui seront installés avec un confort à peu près égal à. celui des voitures Pullmann. Les compartiments seront éclairés à l'électricité et chauffés. Les voyageurs pourront emporter une quantité limitée de bagages. Le coût au voyage sera de 10 livres sterling pour la traversée et -de 15 livres pour un billet d'aller et retour. ALLEMAGNE ' Le Ijelehavisme en progrès i On mande de Berlin que le manqua at ; so!u de condescendance de la part de l'Eu i tente a beaucoup assombri l'état d'espri i et fait redouter, les pires catastrophes. L situation intérieure est en général pei t éclaircie. Il se produit beaucoup d'oppo ; sition k la réunion d'une Constituante, t Le pays bas-rhénan et le duché de Bruns wick se joignent à la.ville de Brème pou réclamer la dictature prolétarienne. A Dus seldorf le groupe Spartacus s'est empar ' de l'autorité par surprise et a fait empri ' sonner le bourgmestre. Une réunion des délégués de tous le Etats fédéraux est convoquée à Berlin pou le 25, mais sans programme ni droit d vote définis. On y contestera certainemen 1 les pouvoirs que s'arroge le gouvernemen ' central actuel. '■ La politique de ce dernier devient de plu • en plus vague en ce qui concerne la convo cation de la Constituante. REPRISE Va-E-on se remettre sur-le-champ à faire de la ' olitique ? Le pays n'est pas encore entièrement remis de la terrible secousse nerveuse qu'il a éprouvée : les esprils n'ont pas encore repris leur équilibre naturel, nous vivons dans une atmosphère surexcitée, les drapeaux flottent encore ù toutes les fenêtres, on embrasse les sol-| dats dans les rues, la fête n'est pas terminée. Il eût donc semblé naturel que l'on prolongeât la trêve. Mais la constitution même du nouveau cabinet, sa composition imprévue et légèrement paradoxale, le vaste programme do réformes que le gouvernement a esquissé dans le discours royal, ont délié les langues et ranimé les plumes. On commente, on discute, on prédit et les polémiques semblent sur le point de recommencer. Dans ces conditions, il nous serait difficile de garder une réserve absolue. En ce qui concerne la composition du nouveau ministère, nous ne croyons pas utile d'entrer dans une discussion qui ne mènerait à rien. Le gouvernement actuel est un gouvernement d'union pa triotique, 'dans lequel il semble que les partis sont également représentés. Nous estimons qu'il convient de lui faire crédit puisque n'étant le gouvernement de personne, il peut être considéré, jusqu'à preuve du contraire, comme le gouvernement de tous. Mais puisqu'il lui a paru nécessaire de .regarder au-delà de l'œuvre de réparation qui s'impose à lui, et d'ébaucher un large plan de réformes politiques, économiques et sociales, il ne s'étonnera pas d'apprendre que ces réformes sont discutées, qu'elles soulèvent dans certains milieux des objections sérieuses et qu'elles ne paraissent pas devoir rencontrer toutes un consentement universel. S'il en est ainsi, le parti le plus franc et le plus honnête est d'exprimer nettement sa pensée. C'est ce que nous nous proposons de faire prochainement. Nous le ferons dans un esprit détaché do toute politicaillerie et sans perdre de vue les difficultés du moment. Mais qu'on ne l'oublie pas : il est des circonstances où le devoir du citoyen est de dire ce ce qu'il pense et tout ce qu'il pense, et les baisers Lamourette n'ont jamais rien produit de bon. LE ROI AU PALAIS DE JUSTICE Dimanche, le grand-maréchal dit Palais fit savoir à M. le premier-président que le Roi comptait se rendre lundi, à 11 heures, à la Cour de cassation, e Hier matin, donc, la Cour suprême e se trouvait réunie dans ta salle de ses e audiences solennelles, remise à la hâte ? en état. A p;rt quelques entailles (l faites dans les portes, et de nom-^ breuses traces de clous dans ■ les pilastres, on « ne s'aperçoit plus trop y des dégôts commis par les Boches, is La tribune remplie d'invités, le bureau e de la Cour établi transversalement à a l'axe de la salle et face auquel s'élève IS ui-i estrade tendue de velours cramoisi k' fnanges d'or, et s-u'rmontée de la coti-a ronne royale, les robes rouges, les m-bats de dentelles et les gants blancs des n conseillers de cassation et d'appel, don-ci nent même à la > cérémonie un air de •- gala, auquel ajoutent les drapeaux tri-a colores disposés en éventadl sur le r grand panneau encadré d'or qui fait d symétrie à la tribune, et aussi les hauts s candélabres allumés posés de place en " place sur le bureau. On a eu, pairaît-il, il une peine infinie à soustraire aux per-x quisitions allemandes ces candélabres, e qui sont en bronze doré ; on les avait s. soigneusement cachés car ils ont une grande valeur, mais les Boches étaient à tout moment sur le point de les dé-e couvrir; à trois reprises, on dut changer ® de cachette. Une fois l'on a dû procéder 0 au déménagement, en toute hâte, la nuit. t Disons en passant, que d'après une t évaluation approximative, mais venue •* d'une source particulièrement oom-pé- 0 tente, les détériorations commises par les soldats allemands au Palais représentent une perte de deux millions sept cent mille francs. 1 Mais des applaïudissements éclatent 0 dans l'enceinte où ont pris place les e avocats en robe : ils font fête au bâtonnier M" Théodor, revenu de capti- '• vité après un séjour en France qui lui a permis de se refaire physiquement et de reparaître devant ses confrères avec r un mine brillante. Quelques instants après on ovationne, de même, le bourgmestre M®x qui fait également partie du barreau de Bruxelles. 1 On se montre wn groupe d'officiers en - uniforme parmi lesquels M. le substitut 5 Van Gindertaalen, les membres du par-5 quet militaire, et un officier italien. En 1 uniforme aussi, M. Devèze, membre d.e j la Chambre des représentants, a pris j. place parmi ses confrères du barreau s d'appel. Très remarqués encore les pré-s sidents de chambre de la Cour d'aippel - qui furent été dé-portés en Allemagne. A 5 côté d'eux quelques magistrats étran-" gers : ce sont les conseillers à la cour de l Douai, des réfugiés. t Enfin tous les regards se dirigent vers les nouveaux ministres, debout près du trône, M. Léon Delacroix, M. Paul Hy-mans, M. Jaspar, M. Va,ndervelde, M. Carton de Wiart, ministre d'Etat : tous, on le sait, appartiennent au barreau de . Bruxelles. t A onze heures précises le Roi, que la i Cour de cassation, au grand complet, 1 est allée recevoir au pied du grand esca-" lier, pénètre dans la salle. Il est en uniforme kaki, et accompagné de deux of-1 ficiers d'ordonnance. Au milieu des ap-1 plaudissemetnts et des vivats qui éela-5 tent de toutes parts, Sa Majesté monte à . l'estrade ; les deux officiers se tiennent debout derrière le fauteuil royal. 5 M. le président Van Iseghem, faisant fonctions de premier président, prend ^ aussitôt la parole. Dans un discours , retraçant en termes chaleureux et patriotiques les événements qui se sont s déroulés pendant ces quatre der-. nières années, il dit les exploits de l'armée, le loyalisme do la population - restées siu pays. 'Après une allusion aux t «journaux qui n'avaient de belge que le i nom », l'orateur passant à l'attitude de la magistrature, s'exprime ainsi : ! « La magistrature et le barreau, unis » dans un patriotisme fervent, restèrent ; courageusement à leur poste, s'effor- 5 çant de conserver aux justiciables les " bienfaits de la juridiction nationale ' aussi longtemps que le leur permit le > souci de leur dignité,de leur honneur et ■ de leur indépendance. Ils élevèrent la 1 voix pour protester contre les actes at-1 tentatoires au droit émanés de l'oceu-^ pant. Mais lorsque des Belges, traîtres i à leur patrie, profitant de nos malheurs, ■ complotèrent avec.nos ennemis pour se- ■ conder leur desseins de conquête, d-é-5 chirer la Belgique et jeter la division " parmi ses enfants, lorsque l'action de 5 la justice pour la répression de ce crimc ■ fut entravée et les magistrats de la Cour ! d'appel de Bruxelles frappés pour leur t fidélité à leurs devoirs et à leur ser-s ment, nous revendiquions hautement 1 notre prérogative essentielle : l'indépendance du juge, et- nous suspendions nos audiences. «Nous les reprenons aujourd'hui dans l'enivrante joie de la délivnaroce ! Et ' nous portons nos regards confiiamts vers l'avenir, profondément pénétrés de la nécessité de mettre en pratique la devise de nos immortels constituants. Ce L n'est pas trop de l'union de Joutes les forces nationales pour reconstruire notre chère patrie, réptairer ses ruines et : restaurer sa vie économique. ïîans l'ad-! mirable discours qu'il a prononcé vendredi devant les représentante de la nation, le Roi a montré au pays la voie ' que doit suivre une démocr.'lïtie sage et ' laborieuse. La magistrature promet solennellement de s'associer A ces efforts i dans le domaine que notre pacte fonda-i mental assigne à l'activité du pouvoir • judiciaire. Elle sait que„ suivant le ■ mot d'un grand publioistfe, « c'est le pouvoir judiciaire qui ce/t principale- ; ment destiné, dans la déiufDcratie, à être 1 à la fois la barrière et la sauvegarde du > peuple ». Ellle sait ausfjj qu'à mesure ■ que la liberté augmenta^ le cercle des • attributions des tribunaux va s'élargis-sant-, et que la justice po-ur être pleinement juste ne doit pas ftrop se faire a-t- ■ tendre. Aussi est-elle (Jteidée à. appor- ■ ter tout son zèle et torrfe son activité à . expédier l'arriéré impartant qui s'est > formé pendant la cess/it-ion forcée des ; fonctions judiciaires, efi, les nombretises causes nouvelles qui ne manqueront ■ pas d'encombrer les rftles. Elle compte, pour atteindre ce bu.1i, sur le concours dévoué du barreau et sur les heureux ré- • suitats qu'elle attend.'des réformes dans l'organisation judiciaire et la procédure. » M. le premier pifcsident termine en formant des vœux pour le règne de paix universelle par l'union des peuples, par l'établis;tfanent d'institutions internationales destinées à prévenir et empêcher les gueïS-es et dont les décisions auront des ssinetions efficaces. Après ce diseewrs, pendant lequel fous les magistrats de la Cour suprême sont restés deboojt devant leurs sièges, la parole est à le procureur-général Terlindon, qui, ï>nlouré des membres de son pai -luet, débute en ces termes : « Messieurs, vous partagez mon émotion. Nous voici rentrés dans ce Palais, sur lequel flotte de nouveau le cher drapeau que la. tyrannie de l'étranger en avait airrachfî et d'où la force, un instant triomphante, avait chassé le droit. » Nous voici rassemblés dans cette salle de nos régnions solennelles, profanée par l'enj.emi, dont il avait feit j un corps de gia.-de, et dont les marbre® et les meubles portent encore les tracea ; de sa brutalité. » Le Roi, notre grand Roi, est au milieu de nous. » 11 a daigné se souvenir, de ce que nous avons enduré et il tient à présider, à la reprise de nos travaux. » Jamais, qu'il me permette de le lui ^ d: , la magistrature belge n'oubliera . cette preuve de la bienveillance royale, ; et l'histoire dira qu'un des premiers - soucis d'Albert le Victorieux, rentré 3 dans sa capitale, a été de rendre au pays i la justice que l'Allemagne y avait sup^ i primée. » 1 M. le procureur général, passant à | son tour en revue l'histoire de la 1 guerre, dit encore : « C'est pour le droit que, pygmée, 3 no-- avons lutté contre un géant au- - jourd'hui effondré, miais qui alors sem-l blait invincible, que nous avons souffert tout ce que l'on peut souffrir, que ' nous avons manqué mourir. » Mais, messieurs, c'est le droit qui ° triomphe et refleurit glorieux sur notre ' sol, vaste nécropole, imprégnée du sang 5 des fils et des larmes des mères. » i M. Terlinden, continuant, rend hom-3 mage à l'attitude des cours et tribunaux: ; pendant l'occup"tion, indique à grands t traits les devoirs q-u'impose à tous la ; tâche de la reconstitution, et forme à! son tour le vœu de voir s'établir la paix perpétuelle. J.n remarque particulièrement le passage suivant de son discours : « Messieurs, dans l'œuvre de la reconstitution du pays, la part de la magistrature sera considérable. Le crima : et l'injustice y Ont eu les coudées fran-! ches. Ils ne vont pas désarmer. Les ' bandits, se riant d'une police de façade, qui n'usait de rigueur que pour les ; Belges coupables d'aimer leur patrie, t ont été presque sûrs de l'impunité. Ce . n'est pas tout. Parmi les maux qu'en-; gendre la servitude se trouve, en toute > première ligne, l'abaissement de la mo-3 ralité publique, à tous les degrés. Pil-t lées et affamées par un ennemi impi-! toyable et par ses suppôts, nos popula-. lions se sont mises en défense ; elles se . sont servies des seules» armes qu'elles 3 pussent opposer à leurs bourreaux, la t dissimulation et la fraude, et il s'est . fait ainsi que les limites du juste et de . l'injuste sont devenues — même pour ! nombre d'honnêtes gens — bien impré- - cises. Malgré la paix, que de Belges se-3 ront tentés de se demander pourquoi ca r qui hier était l^ite ne l'est plus aujour-r d'hui. » A nous, Meissiours, d'y porter re* t, mède. » Je voudrais que tous les juges m'en-3 tendent. Pendant quelque temps il faudra une rigueur exemplaire. Il y va de l'avenir de notre beau pa5's. La stricte j application de la loi ne tardera pas à , rendre au Belge ses mœurs honnêtes, ^ paisibles et douces et les habitudes que le malheur lui avait fait oublier. » ' Après un éloquent hommage rendu ^ aux pertes que cette guerre a fait subir ~ au monde judiciaire, le chef du parque* j se tourne vers les magistrats français., « Nous avons, dit-il, la bonne fortune de voir assist-r à cette audience des membres 'de la cour d'appel da " Douai, chassés de leurs foyers et réfu-giés parmi nous. » Je salue en eux "la magistrature ~ française, qui, :11e aussi, a beaucoup souffert, mais qui, comme nous, n'a( 1 pas transigé avec l'ennemi, ni déses-^ péré de la victoire. Qu'ils soient ici les ^ bienvenuslLes liens qui nous unissaient " à la France ont encore été resserrés par " quatre années de guerre. Comment oublier j amais ce que nous avons enduré l ensemble et fait les uns pour les autres? " A Paris, on aime à parler de Liège, de l'Yser et d'Houthulst. A Bruxelles, nous ne cessons de redire les exploits de Verdun, de la Marne et do l'Aisne. Depuis le jour où, à Dixmude, notre vaillante armée et la brigade des fusiliers ma-' rins de l'amiral Ronach ont mêlé leur sang et tenu la promesâe qu'ils s'étaient ® faites d'arrêter l'Allemagne, dussent-il3 ® mourir, "imment séparer encore dans ' la mémoire des hommes le souvenir ' glorieux du soldat belge et du soldat s français ? J » Quand, Messieurs, vous serez ren-très dans Votre beau pays, vous direz à vos compatriotes que la Belgique n'oubliera jamais ce que ses grandes sœurs, \ la France, l'Angleterre et les Etats-Unis> s ont fait et souffert pour la liberté da - l'Europe et l'émancipation des petites s nations. » t Enfin l'orateur proçose d'ac-clamer le - Roi, la Reine et les enfants royaux, et termine en s',écriant : 1 « Messieurs, Dieu protège la Belgi-3 qu:. Vive le Roi I » Ce cri est répété par toute l'assistan-1 ce. Les magistrats et .avocats, debout, 3 agitent leurs toques. . Après que les acclamations se sont calmées, Monsieur le présit'—.t accorda la parole à M° Eugène Hanssa-ns, que ' le barreau de cassation vient de choisir [ pour son bâtonnier, su<^édiant à M' : Léon Delacroix, nommé premier mi-1 nistre. » : * e nouveau bâtonnier célèbre en ter< mes magnifiques-cet^ fête de la résur* 3 recition d-u droit. Il énumère les princi- - pales violations du.droit public et privé t .commises par les Allemands au cours 5 j de cette guerre, trace le saisissant ta^i Mardi novembre 1918 69me ÂNi\TEE. — M0 O Mardi 28 novembre 1918

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