Deuxième année N° 11 Avril 1916. PATRIE! Journal non censuré paraissant comme, où et quand il peut. « Ils furent barbares et menteurs comme toujours. » « Jamais une femme ne m'a parlé sur ce ton, dit le Roi. « C'est, reprit-elle, que vous n'avez jamais parlé à une Liègoise ». LES TRAITRES. Jeunes gens qui désirez rejoindre, méfiez-vous des individus dont les noms suivent : ce sont des traîtres : DOUCHARD, Louis-Joseph, Plombier-zingueur, rue Marck, Liège, né à Herstal le 11 juin 1874, époux de NYSTEN, Emilie-Jeanne-Fortunée. VAN RENTERGHEM, patron du « Café de la Bourse » chez Paul, Longue rue Neuve 11-, Anvers. Méfions-nous. Le vent qui souffle aujourd'hui sur la Prusse a passé sur les champs de bataille de Verdun et, avec l'odeur des morts lui apporte de terrifiants présages de défaite définitive. Elle se sent le cœur faiblir dans la poitrine et voy-iz comment déjà elle s'humilie, et comment déjà elle gravit les premiers degrés dans la voie de son châtiment iouloureux. A la voix de Wilson, elle rampe et l'on sent sa fierté vaincue crier merci dans chaque ligne de sa réponse. L'Angleterre, par l'entremise des trois ministres étrangers, lui a intimé la défense de continuer les réquisitions ;n Belgique, et elle cède. Mais, dans sa retraite même, on sent la mauvaise foi et ;'est sans doute pourquoi les trois ministres, instruits peut-être par l'expérience du sort qui fut réservé en janvier à la protestation que l'on sait de la Commission for Relief,ont exigé de l'Alimentation qu'elle donne connaissance officielle de leur lettre à tous les Comités. Cette précaution, du reste, ne servira à rien. Seul un ;ontrôle sérieux aux bureaux-frontières eût pu nous assu--er le respect des conventions. Ce contrôle n'existant pas,les mesures sont déjà prises par les Allemands et leurs suppôts pour que les expédiions par chemin de fer faites par des complices s'égarent 2n route et traversent incognito la frontière. * A cette occasion, on aurait dû exiger la suppression de toutes les « Zentrale » qui affament : Oelzentrale, Fett-zentrale, Kartoffelzentrale, etc... 11 suffit qu'ils ouvrent une Zentrale pour que tout approvisionnement disparaisse. Voyez l'exemple de la « Centrale » pour pommes de terre. Sa fondation a eu pour résultat de défendre le transport des pommes de terre et seules les pommes de terre destinées aux Allemands ou à des intermédiaires boches peuvent être expédiées. Les fermiers sont dans l'alternative ou de vendre à des individus connus pour travailler pour compte de l'ennemi ou de laisser pourrir leurs pommes de terre.Combien nous en connaissons qui, héroïquement, laissent pourrir leurs pommes de terre. Farine non blutée et Ernte Zentrale. La « Libre Belgique » l'a déjà fait remarquer : Depuis quelqnes jours, le rédacteur du Journal « Le Bruxellois»—un ramassis de boches embusqués,de naturalisés et de fils de naturalisés — s'applique à nous rappeler les souffrances de nos pères lors de l'invasion française de la fin du dix-huitième siècle. Il croit avoir fait une découverte. Combien à cela seul, malgré son faux nez, on voit qu'il n'est pas de chez nous. Toujours chez ces gens la même inintelligence des hommes et des faits ! Eh ! oui, « Bruxellois » ! alors comme aujourd'hui l'envahisseur avait inventé la farine non blutée et les Ernte Zentrale ; alors comme aujourd'hui la censure punissait la parole libre et comme aujourd'hui faisait des descentes bruyantes et se consolait de ses déconvenues en punissant des innocents. Alors les fils de notre peuple étaient abattus à coups de fusil dans les mêmes bois de la Campine où aujourdhui ils sont électrocutés. Alors comme aujourd'hui, nos prêtres et nos patriotes étaient emprisonnés, déportés. Alors, comme aujourd'hui... non alors dans l'armée de l'envahisseur, il ne s'est pas trouvé des officiers pour achever à coups de revolver des femmes mourantes et des jeunes filles évanouies ; on n'a pas trouvé des officiers pour commander le peloton d'exécution d'un ami et des naturalisés pour se faire les dénonciateurs de ceux dont, pendant tant d'années, ils avaient accepté l'hospitalité. Etsavez-vous « Bruxellois » comment s'est continuée cette histoire qui est de l'histoire ? Le peuple français s'étant resaisi eut beau remplacer ses proconsuls sanguinaires par un Empereur triomphant et organiser une Belgique tranquille et prospère, notre pays ne lui pardonna pas la perte de son indépendance. Aussi, poursuivons. Cet empereur, lui aussi portait une couronne de tocr mais forgée du moins de ses. mains. Après avoir envahi bien des provinces d'Europe, un jour d'hiver il livra au fond de la Russie sa bataille de la Marne. Un an après, malgré d'heureux retours à Montmirail et à Champaubert, lui aussi implora une paix honorable. Lui aussi ne l'obtint pas. Encore un an et le voilà qui finit à Waterloo où, comme aujourd'hui k\'Yser, nos gars avaient formé d'invincibles bataillons. Nos gars luttaient alors aux côtés de vos pères, parce qu'alors vos pères se battaient, comme nos alliés d'aujourd'hui, pour l'indépendance du monde. Et savez-vous « Bruxellois » comment s'est terminée cette histoire ? Pour l'empereur, elle s'est terminée à Sainte-Hélène. C'est un devoir pour tout patriote de faire circuler ce journal auprès du plus grand nombre possible de lecteurs

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