N° 4. Juillet 1916. LE CLAIRON DU ROI Supplément aérien de la "Libre Belgique" Un seul devoir nous reste : la résistance opiniâtre ! Discours du Roi Albert (4 août 1914). Situation générale. — Les Russes ont fait aux Autrichiens près de 200.000 prisonniers et ont recueilli un butin abondant. Il est probable que ia conflagration ne tardera plus à s'étendre à tous les fronts. Maintenant que la menace de la Grèce est écartée, le général Sarrail aura toute liberté de mouvements à Salonique. Apres un arrêt, les Allemands ont de nouveau lancé des assauts furieux contre Verdun, sans plus de succès; ils continuent à sacrifier des hommes par monceaux. Le nombre des divisions boches esquintées sous Verdun doit atteindre maintenant la cinquantaine. L'offensive autrichienne est arrêtée dans le Trentin ; ce sont maintenant les Italiens qui attaquent avec une bravoure admirable ; ils viennent de remporter une grande victoire. — Sur notre front, il n'y a guère eu que des actions d'artillerie. — Au Congo. — Le général Tombeur télégraphie qu'après avoir battu l'ennemi le 6 juin à Kiwitawé, notre avant-garde a rejoint l'adversaire en retraite et l'a obligé à accepter un nouveau combat, le 12 juin, sur la route de Kiwitawé à Ivitega, à l'Est de la rivière Ngokoma. L'ennemi a été bousculé et s'est retiré, abandonnant ses morts sur le terrain. La poursuite continue. ' — Les Russes ont rendu hommage aux services éclatants que leur ont rendus, dans leur offensive actuelle, les auto-canons belges commandés par le major Semet. — La Reine Elisabeth a visité des tranchées françaises de lre ligne ; sa grâce lui a conquis tout de suite la sympathie des poilus qui l'ont appelée : la fauvette. — Un général japonais, des officiers serbes, russes et anglais ont visité notre front et nos établissements de l'arrière. Tons ont admiré le miracle accompli par l'armée belge. — On a appris les dernières vexations qu'ont dû subir les ouvriers dans certaines régions du pays envahi. Les éloges ne tarissent pas sur leur magnifique résistance. — La Conférence économique a eu lieu à Paris du 14 au 17 juin. Les Puissances Alliées, à l'unanimité, ont pris un ensemble de décisions relatives au temps de guerre en vue d'empêcher nos ennemis de profiter directement ou indirectement de nos ressources. Elles ont proclamé ensuite leur solidarité pour la restauration des pays victimes de destructions, de spoliations et de réquisitions abusives. Les moyens de leur faire restituer à titre privilégié ou de les aider à reconstruire leurs matières premières, leur outillage industriel et agricole, leur cheptel et leur flotte marchande, seront recherchés en,commun. Elles décident que l'Allemagne ne pourra bénéficier, pendant une période dont elles fixeront la durée, du traitement de la nation la plus favorisée et s'engagent à s'assurer des débouchés compensateurs, au cas où l'une d'elles aurait à souffrir par suite de l'application de cet engagement. Elles se déclarent d'accord pour conserver pour les pays alliés, avant tous autres, leurs ressources naturelles pendant la période de reconstitution ; elles marquent leur ferme résolution de défendre leur commerce, leur industrie, leur agriculture et leur navigation contre le dumping ou tout autre procédé de concurrence déloyale, en soumettant, pour une période à déterminer, le commerce des ennemis à des règles particulières pouvant aller jusqu'à la prohibition de certaines marchandises. En ce qui concerne l'avenir, elles proclament leur'volonté de collaborer après la guerre pour assurer la paix du monde et sceller l'alliance conclue sur les champs de bataille. Elles décident de prendre sans délai les mesures nécessaires pour s'affranchir de toute dépendance des pays ennemis quant aux matières premières et objets fabriqués, essentiels pour le développement normal de leur activité. La délégation belge a exposé la situation difficile faite à la Belgique et a montré combien elle avait besoin de l'aide de ses alliés pour qu'elle puisse renaître et rester après la guerre un état indépendant, maître de ses destinées, capable de défendre ses frontières. Les résolutions prises montrent combien les Alliés comprennent leur devoir et leur intérêt envers la Belgique, qui a reçu d'eux les plus éclatants témoignages de sympathie et les plus chaleureuses promesses d'appui. Les représentants des Puissances parlaient au nom de 600 millions d'hommes environ.

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