N" o. Juillet 1916. LE CLAIRON DU ROI Supplément aérien de la "Libre Belgique'' Un seul devoir nous reste : la résistance opiniâtre! Discours du Roi Albert (4 août 1914). Situation générale. — De l'espoir de vaincre, les Alliés sont passés maintenant à la certitude de vaincre. ♦ Les Russes, balayant Autrichiens et Allemands, poursuivent leur formidable offensive sur tout leur front, Chaque jour ils capturent les Austro-Boches par milliers ; le nombre des prisonniers croît si rapidement qu'entre l'impression de cette feuille et sa chute du ciel, il est arrivé que ce nombre fût augmenté d'une quarantaine de mille. Actuellement, il a dépassé 250 000 et va vers 300.000, car la déroute autrichienne se précipite. En dix jours, Français et Anglais ont capturé dans la Somme près de 20 000 Allemands et repris 23 villages. Le pian mûri par le Conseil des Alliés se développe selon ses prévisions : l'héroïque défense de Verdun a permis l'offensive actuelle qui n'a pas encore atteint son complet développement. L'offensive de la Somme n'attend rien de la surprise. On ne partira de l'avant qu'au moment où la désorganisation de l'adversaire sera jugée suffisante. Il ne faut donc pas compter sur une victoire décisive obtenue du jour au lendemain. Qu'on se contente de se dire qu'elle viendra, qu'elle s'apprête, qu'elle s'avance déjà, frémissante ! Il faut s'attendre à ce que l'attaque des Alliés s'étende encore prochainement. Les Italiens continuent à progresser. Les Bulgares, inquiets, déclarent que leur guerre est finie, tandis que Sarrail, à Salonique, s'apprête à marcher. Bientôt l'investissement des Barbares sera complet. Armée Hels^e* — Du 1er au 7 juillet, notre artillerie de tout calibre a fait preuve d'une activité considérable. Elle a continué la série des tirs de destruction commencée dans le courant de la semaine précédente, sur les batteries et ouvrages défensifs allemands de la région de Dixmude,,de Driegrachten et Steen-straete. Cette action a été des plus efficaces: plusieurs observatoires ennemis ont été mis en feu ou détruits ; des blockhaus, des tranchées et des boyaux ont été bouleversés. Nos tirs ont donné lieu a des duels d'artillerie parfois très intenses, mais où nous avons toujours conservé l'avantage. La lutte des engins de tranchée a été quasi journalière, particulièrement dans le secteur sud du front belge. Comme l'a écrit Repington, les Belges collaborent ainsi à la grande bataille de la Somme. Afrique Orientale allemande* — Les Belges continuent à chasser les Allemands devant eux à l'est des lacs Kivu et Tanganika, où nos troupes occupent déjà un territoire beaucoup plus grand que la Belgique. — Répondant à une gracieuse invitation du Gouvernement de la République Française, le Roi des Belges a décidé qu'un détachement de troupes belges participera à la Revue du 14 Juillet à Paris. Ce détachement, commandé par le major Fastrez, sera composé de la musique du régiment des grenadiers, d'un peloton de cavalerie formé par les candidats sous-lieutenants de l'école de Campagne, d'une compagnie d'infanterie formée par les candidats sous-lieutenants de l'école de Gaillon, de plusieurs sections de mitrailleuses du centre d'instruction de Criel-sur-Mer et d'une compagnie de cj^clistes de la Ire division de cavalerie, — Vient d'être nomiilé Chevalier de la Légion d'honneur, Dei.vaux, lieutenant : officier, d'un héroïsme sans égal. Blessé trois fois, décoré devant l'ennemi des Croix de Chevalier de l'Ordre de Léopold et Chevalier de l'Ordre de la Couronne, ainsi que de la Croix de guerre, a rejoint le front malgré la perte d'un œil et n'a cessé de se distinguer et d'entraîner les soldats par son exemple dans le service périlleux d'artilleur de tranchée. Vient d'être blessé grièvement une quatrième fois au cours d'une lutte de bombes qu'il menait avec sa fongue habituelle sans souci de la riposte de l'ennemi. — Le Ministre de la Guerre s'est rendu à Londres au commencement de juillet ; il a été reçu par le roi et la reine d'Angleterre, a eu des entrevues importantes avec le premier Ministre, sir Edward Grey, le Ministre des Colonies, le Chancelier cle l'Echiquier, etc. — Le 21 juillet, les Belges du dehors fêteront l'Indépendance Nationale en pensant à leurs frères restés au pays. Le nouvel appel d'hommes prouve que le gouvernement traduit par des actes le désir de ceux qui, séparés par la ligne de feu, ont hâte de se retrouver dans une Belgique délivrée,

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