Anvers-bourse: journal financier paraissant tous les jours de bourse officielle

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19 december 1918
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s.n. 1918, 19 December. Anvers-bourse: journal financier paraissant tous les jours de bourse officielle. Geraadpleegd op 03 mei 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/xs5j961j0p/
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Jeudi 19 décembre 1918 No 260 Trentième année ABONNEMENTS : un an un serac. un trime. francs francs francs ANVERS • ■ 20.00 11.00 6.00 INTÉRIEUR • 23.00 12.00 7 00 EXTÉRIEUR ■ 35.00 18.00 10.00 On s'abonne à Anvers au bureau du iournal. et dans tous les bureaux de poste le Belgique et de l'étranger. Les abonnements partent le I" de chaque mois et ne peuvent dépasser le3l décembre. BUREAUX: Nîarché-aux-CEiifs, 9' - ANVERS — ' t 'i OOQQ ANVERS-BOURSE Finances, industrie, commerce, économie politique, variétés , JOURNAL QUOTIDIEN DU SOIR Trt.«4-ft ftnmm.mlnn-i-inn I•-» Hua à i 'i Hmin sof rof inri mi à f a rôrioniinn Hnif pfrp arirP.QSPA à M. I RACOT arlministratfiiir-riirfifiteur du iournal INSERTIONS : La grande ligne : Annonces ordinaires ... un franc Demandes et offres d'emplois . 75 cent. Convocations d'assemblées : une insertion . ■ la ligne un franc Annonces financières .... 2 françs Pour une série d'annonces et pour les annonces d'émission on traite à Surfait. ÏHOT Les annonces sont mesurées au lignomêtre. Les titres se payent d'après l'espace qu'ils s'occupent. L'administration et la rédaction déclinen toute responsabilité quant à leur teneur. Le numéro : 10 centimes ADMIS PAR LA CENSURE AVIS Les nouveaux abonnés qui prendront un abonnement pour toute l'année 1919 recevront le journal GRATUITEMENT depuis le jour de leur inscription jusqu'au 31 décembre. Prix de l'abonnement : Vingt francs La ligue des nations Dans les toasts qui ont été échangés à Paris, lors de la réception de M. Wil-son, il a été beaucoup question, comme il fallait d'ailleurs s'y attendre, de la ligue des nations. Tout en nous ralliant de tout cœur et sans aucune espèce d'arrière pensée à cette grande réforme qu serait pour l'humanité une nouvelle étape vers le progrès infini, nous avon: eu même temps exprimé un peu dt scepticisme quant à sa réalisation. Le problème, en effet, est ardu, et il ne s'agit pas de dire « nous allons fonder la ligue des nations » pour qu'elle soit réalisée sans plus. Sous ce rappart, les discours prononcés au banquet de l'Elysée par les présidents des deux républiques ne jettent pas plus de lumière sur la question. Certes, M. Poincaré, aussi bien que Wilson, s'est montré un partisan résolu de la ligue, qui doit sortir, d'après lui, de la victoire commune et dont le premier emploi consistera à préparer la paix. « L'association, a-t-il dit, qui s'est formée pour la guerre entre les Etats-Unis et les alliés, et qui soutient le germe de cette institution permanent^ dont vous avez si éloquem-nient parlé, va trouver, dès maintenant, un emploi précis et bienfaisant dans l'étude concertée des solutions équitables... >• Le président des Etats-Unis a répondu : « Dès le début, la pensée du peuple des Etats-Unis a tendu vers quelque chose de plus qu'à terminer la guerre par la victoire. » Et il a développé, en deux passages de son toast, l'idée qu'il résume parfois dans cette brève formule : « We mvsl wm /lie peare, il nous faut gagner la paix. » C'est très bien dit : mais comment faut-il créer la %ue ? M. Marcel Cachin exprime dans XHutmnitê l'opinion que des nuances séparent gravement les deux toasts. M. Poincaré 11e veut admettre dans la ligue que les belligérants de l'Entente, tandis que M. Wilson serait d'un avis opposé, Erreur profonde, déclare le Temps .- les deux présidents sont parfaitement d'accord que la ligue ne peut se constituer qu'en deux étapes. En effet, M. Wilson a défini la première étape comme suit : « Entrer en consultation avec les hommes d'Etat de la France et de ses alliés, pour l'étude des mesures par lesquelles nous pourrons assurer la permanence de ces heureuses relations d'amitié et de coopération, et garantir à l'humanité en général cette sécurité et cette liberté de vie qui 11e peuvent être obtenues que par l'association et la collaboration constantes de vrais amis. » Or, ajoute le Temps, c'est précisément ce que M. Poincaré avait proposé de faire quand il avait dit : « Nous avons défendu ensemble les principes vitaux des sociétés libres. Nous avons maintenant ù édifier ensemble une paix qui 11e permette pas la reconstitution directe ou hypocrite des organisations de conquête et d'oppression- » Et le journal parisien conclut comme suit : « Quand ce but sera atteint, alors, mais alors seulement, il s'agira de savoir la réponse qu'on fera à l'Allemagne, si elle demande'à être admise dans la Ligue des nations. Cela dépendra des Allemands eux-mêmes. C'est à eux qu'il appartiendra de prouver qu'ils acceptent sincèrement le nouvel ordre établi dans l'univers. Jusqu'à présent, rien ne permet de leur délivrer un cer tificat de repentir. On a plutôt l'impres sion que l'Allemagne conteste sa défaite, qu'elle rassemble ses forces et qu'elle s'apprête à discuter àprement toutes le? restitutions, réparations ou 'garanties auxquelles les autres peuples ont droit Qu'on entende le Deutschland liber ailes après un, discours du sozial'demokrate Scheidemann, que M. Febrenbach et se-amis catholiques essayent de ressuscitei le Reichstag impérial, que le comirian dement allemand ne trouve pas de wagons quand il s'agit d'en livrer aux al liés mais qu'il en découvre assez pout amener à Berlin des masSes de troupe? «sûres» — voilà des indices auxquel-il serait difficile de reconnaître -quanc l'Allemagne sera mûre pour la Ligue des nations. M. Poincaré parlait donc très sagement, lorsqu'il disait hier « Quelques précautions d'avenir que » nous prenions, personne, hélas ! ne » peut affirmer que nous épargr^ron; » pour toujours à l'humanité l'horreui » de guerres nouvelles. » « M. Wilson qui a su tour à tour étudier l'histoire e manier les réalités, se garde lui auss de toute illusion. Dans le message qu'i a lu au congrès américain, avant d( s'embarquer pour l'Europe, il exposai que les Etats-Unis ne peuvent réduin leur programme de constructions nava les tant que les grands problèmes di inonde restent en suspens. Dans sot toast, au moment même où il allait pro noncer la. phrase qui fait entrevoir la li berté et le, bonheur à tous les peuple belligérants sans exception, il a eu soit de déclarer qu'il fallait « que la paj: » future du monde fût garantie- » Orga -;er ces garanties, c'est en effet la pre mière tâche à accomplir. Quand le vainqueurs s'en Seront acquittés, l'expé fience montrera quelle place l'Aile magne doit occuper vis-à-vis des antre nations,. » Tout cela est exact. Mais on nous per mettra de faire observer qu'une ligui qui ne comprend que les alliés n'est pu: une ligne îles nations, mais une ligue des Etats de l'Entente. En d'autres ter mes, on se trouvera, d'une façon encort pluè tranchée et plus aiguë dans la si tuation d'avant 1914. D'un côté les cen traux, de l'autre l'Angleterre et ses ai liés avec, des deux côtés, un peu plu; de ressentiments, et de haine- C'est ains que M. Poincaré n'a pu affirmer que le; horreurs de guerres nouvelles seraien épargnées dans l'avenir à l'humanité Et c'est parfaitement vrai, d'autant plu: qu'il n'est pas impossible que l'un 01 l'autre des Etats ralliés actuellement ; l'Entente ne considère, un jour, comnn un vulgaire chiffon de papier, le contra que se lie. Ces choses se reverront. Cel< dépendra de la situation économique dt l'Etat en cause. Ceux donc qui s'imagi nent que la ligue des nations est à pet près une chose faite, devront déchante] bientôt. Dans le même ordre d'idées peu se ranger le projet de désarmement gé néràl que l'on prête à l'Angleterre, DEPECHES TELEGRAPHIQUES [Service du l'Agence H A VAS) Le président provisoire du Portugal Lisbonne, 17 décembre. — L'amiral Ciuit Castro a été élu président provisoire de 1; République, par 137 voix. L'armée de Mackensen serait internée Vmsterdant, 18 décembre — On annonce qu< le gouvernement hongrois a fait interner l'ai niée de Mackensen. La conférence de la paix Paris, 18 décembre. -- Les délibérations d-i la conférence préliminaire de la paix nom menceront vraisemblablement dans la lire mière quinzaine de janvier.L'Echo de Pari: dit que la signature de la paix aura probable ment lieu dans la première quinzaine de juin Après r-ette signature suivra l'entrée trio ni ptiale de Forli et de l'armée sous un are d( triomphe. Finances françaises Paris, is décembre. — M. Klotz, ministn des finances, a déposé à la chambre un proje de crédits provisoires pour le premier trimes tre de 1949. Ces crédits s'élèvent à 19,529,600,001 francs. Wilson irait en Suisse Genève, 18 décembre. — Le Journal, de Ge nève annonce que Wilson a accepté de rendit visite aù président \dor, mais la nonvelli n'est pas encore confirmée. A la Chambre Séance du 18 décembre 1918 M. Pon.i.F.T, président, ouvre la séance, et donnant lecture d'une communication du pro cùreu.r-général, annonçant que des poursuite; ont. été intentées contre MM. Augusteyns e Henderickx, députés d'Anvers. Ils sont pour suivis pour crimes contre la sûreté de J'Eta et manœuvres ayant favorisé des dessein de l'ennemi. 1 M. Rknkin dépose un projet de loi, éténdan le bénéfice de l'octroi de licences aux navire étrangers, dans les mêmes conditions qu celles requises pour les navires battant pa vil.lon belge. La cliambre discute le projet transitoire di ministre- des finances. Répondant à divers orateurs, M. Dklacroi il it : «Nous aurions voulu taire partir Tanné 1 budgétaire du Ier avri.l, mais d'ici-là, non devons vivre. Nous avons donc demandé i la chambre de pouvoir percevoir les impôt existants. Nous excluons la taxe sur les al 1 sents et l'impôt sur la fortune mobilière, qu ne furent pas payés. L'administration de finances a cru qu'ii valait mieux trouver de ressources nouvelles, en frappant les fortune nouvelles produites par la guerre, v'oil. 1 pourquoi elle s'opposa aux desseins de l'ooci ; pani, qui voulait simplement tripler tous le impôts existants. On établit divers impôts que le gouvernement demande de pouvoi percevoir, pendant trois mois encore. Pendan ~ re laps de temps, il nous faut dresser 1 budget pour la situation, nouvelle. Dans l pays il ne reste plus rien. Nous devons dép< ser '.e budget avant le 31 décembre, afin d'ol "* tenir les crédits ' provisoires, sinon, nous n pourrions même plus payer la -solde des s.» dats. La guerre augmenta notre dette d'er viron cinq milliards, que les Alliés non avancèrent. Nous avons .demandé aux Allié ; qu'ils continuent leurs avances mensueLle pour faire face à notre défense national* Mais il y a aussi nos dépenses intérieures pour Lesquelles nous ne pouvons plus recon rir à l'emprunt. Si on ne réclamait pas le. impôts arriéres, on devrait rembourser le sommes payées par les autres contribuables L'application de la loi sera rationnelle e équitable ; les impôts supplémentaires établi i n'atteindront pas les petits propriétaires Nous ne pouvons pas exempter une i-atégori de citoyens, mais quand nous nous trouve rons devant des situations lamentables, non .interpréterons la loi avec douceur. Je tiendra note des observations présentées- pour l'étud ; de tout notre régime, fiscal, qui doit êtr-entièrement refondu. M. le Président propose de renvoyer ton L les amendements à la commission. M. Woutkrs dépose le rapport de la cou: mission qui examina le projet du contingen et qui adopta le projet à l'unanimité. L< contingent serait fixé à trois cent cinqriant mille li o m mes sur pied de guerre, et de cen mille sur pied de paix. La chambre décide de discuter d'urgence 1 projet. M. Masson, ministre de la défense natio nale, déclare cpi'il a- ordonné une enquét concernant les plaintes relatives aux cantor nements des Flandres. Il se propose d'aile sur place pour mettre fin à cet état de choses En ce qui concerne les congés, il est d.ifficil d'accorder en même temps des congés à ton le monde. M. Antoine Delporte dit que la gauche se l ialiste votera «ette fois le contingent, parc ( que l'ancien régime est aboli et que tou les jeunes gens iront à la caserne. <■ Non espérons, a j ou t e-t-i 1, qu'en temps de paix 1; durée du laps de service sera diminué, s tant est qu'il faudra encore une année quam nous vivrons sous la société des nations. » I-e projet est adopté à l'unanimité des cen cinq membres présents. M. il Ait.m ignies dépose un projet de loi por tant modification à la loi sur la collation de grades académiques et l'organisation de examens universitaires, et un autre proj'e portant amélioration du traitement des pre fesseurs des universités de l'État. La chambre adopte à l'unanimité le proje puu'ogeant de quatre années le mandat de nombres du conseil colonial. M. Lasiwr, ministre des affaires écononii ques, donne des indications sur le programm • le sou département. Il énumère les différen tè> matières- premières réquisitionnées pa lés Allemands et .fait part a la chambre <1 tristes constatations qu'il fit sur l'état d notre industriel, dont la destruction a été pin parée suivant un plan général conçu pa l'Allemand Raghenau. - Nous désirons, dit demander réparation à l'Allemagne et prei 1 dre des mesuras pour que les industriel puissent travailler en attendant la liquidatio de ''indemnité. » Le ministre insiste pour 1 vote rapide du projet portant réparation de dommages de guerre. « Nous avons été obi gés de réglementer les importations et expo tutions. Nous devrons continuer ce contrô: ijeiûlant unité la période «le transition, Mali tenant, s'il n'y a plus de besoins de guern il y a des besoins de reconstruction. Tous k alliés sont d'accord pour maintenir la régli mentation en vigueur. Nous avons créé u h (jomptoir national d'achat, groupant treiî ' cent cinquante et un commerçants et. indu triëls belges établis pendant la guerre l'étranger, comptoir ayant des représenta n , à Paris, à Londres ei à La-Haye. J'ai d> mandé à tous les administrateurs de ven < s'établir à Bruxelles. La reconstitution <1 l pays doit être l'œuvre des industriels et cou merçants contrôlés par l'Etal. Je suis partisa i de l'a liberté organisée. La. première chos ^ qui manque à notre industrie ce sont k courroies et huiles de graissage. Nous avon i cil-donné leur importation immédiate pa .' toutes nos frontières. L'intérêt général exig ' que les industriels travaillent pour le bien ri tous. Je leur ai demandé d'exclure tous cen qui seraient tentés d'oublier leurs devoir: La guerre nous apprit la force de l'uni or Nou s sommes assurés d u concours des pu i : sauces amies, je ne me laisserai guider qu par l'intérêt national. » > La Séance est levée. : Carnet d'un fureteur s La tour aux lustres. s Peu d'Anversois la connaissent encore, el s est en voie de devenir célèbre. ' A trente mètres de hauteur, un électificie patriote avait imaginé d'y cacher quatre-viu' s trois lustres ! Un mur circulaire, laissant un ouverture suffisante pour la descente dt r poids île l'horloge, dérobait cette grand 1 quantité de cuivre aux regards. Les boche '• firent de la tour un poste d'observation- mil taire, après l'attaque aérienne de leur cl.iai t.ier de sous-marins dans le voisinage. Le le teur a deviné qu'il s'agit de la tour de l'églis 0 d'Hoboken. Le même électricien parvint, pei dant la nuit, à enlever tout le cuivre de pli sieurs grandes caisses, bondées de branche de lustres, scellées par les Allemands et pri tes à être expédiées eu Allemagne. Il y subst tua de vieilles ferrailles, sans que le trava de restitution aux nôtres fût découvert. Enfii ses dynamos, qui passaient et repassaient pa les ports d'Anvers au nez des sentinelles lu ches servirent maintes fois à transporter • d€ choses prohibées. Ce n'est que tardivement t avec un chargement peu compromettant qu le truc fut découvert. L'électricien patrioti s'en tira avec une amende, et il s'empress de.... recommencer d'une autre manière. Vo là une conduite bien belge, qui l'ut adoptf par des milliers des nôtres. Les Belges lutt< rent sans cesse à l'intérieur pour saper l'odiei se occupation, et rien n'arriva a les* rebute * de leur travail patriotique. Pour l'industrie d'Anvers. On nous apprend de plusieurs côtés qu'un grande firme d'auto,mobiles ayant, à bord d ses propres navires tout le matériel néce | sa ire à la remise en marche de ses usines e trois mille ouvriers est prête à faire route si ^ Anvers. D'après des bruits qui courent, au: quels il nous est difficile d'ajouter foi, on me trait obstacle à sa rentrée immédiate dar notre port. Nous sommes, convaincu d'èti l'interprète des vœux de toute la populatio anversoise en souhaitant qu'au tout premn jour cette firme nous revienne et qu'elle a. l'honneur d'inaugurer la reprise d'une ii 1 dustrie importante. Si l'on veut faire cesse ^ le chômage, si démoralisant pour le peupl ■ et si avilissant pour ceux qui le pratiquer alors que l'ennemi a été chassé, il faut aid< et encourager toutes les initiatives par toi; les moyens en notre pouvoir. p s Notre marine de guerre. - La Hollande, dont la population n'est qu 1 d'un peu plus de la moitié de la nôtre à un i marine de guerre, et la Belgique n'en a pa; 1 Une marine de guerre bel go serait une e: cellente école d'énergie pour nos jeunes geu; ' elle irait au loin ^montrer nos couleurs et a besoin faire la police du côté de nos < (>lc nies. Lue occasion unique s'offre à la Be s gique de créer cette marine sans grands frai: s Commettrions- nous l'erreur de la laisse t échapper ? L'Allemagne vient d'être obligée par le clauses de l'armistice de livrer aux alliés un 1 partie considérable de isa flotte de guerre. U s nombreuses unités capturées se trouver dans les eaux britanniques. Il serait aisé, — nous en avons déjà expr ? mé l'idée naguère, — d'en distraire quelque croiseurs, torpilleurs et contre-torpilleurs ra-r pides en faveur de la Belgique. La Belgique e meurtrie a droit à des compensations et des e réparations. Enlever des navires de guerre allemands pour faire flotter à leurs mâts les r couleurs brabançonnes, ne' serait-ce pas faire il œuvre à la fois de compensation, et île répa-i- ration ? Quelle humiliation vengeresse pour s l'orgueilleuse Allemagne d'apprendre demain n 'qu'une partie de ses instruments de domina-e tion par la force a été mise au service du s Droit courageusement défendu par la Bel-i" gique ! Si nos renseignements sont, exacts, il suffirait pour que ce beau projet devint réa-e 1 i té qu'il fût fait une demande officielle. Spontanément, il n'est, pas possible que l'offre nous soit faite. Qu'en pensent nos diri-géants et, avec eux,, le peuple" belge ? C'est le moment ou jamais de faire preuve d'ini-" tiative dans l'intérêt de l'avenir du pays. y Les Variétés. 11 On dit que, l'administration du Théâtre des Variétés ayant résilié pour fin du mois la location à la troupe d'opéra, celle-ci, corn-posée de soixante personnes, serait à la /'cille d'être sur le pavé, et les An verso is privés totalement, de scène française? Ce serait regrettable, et pour le personnel du théâtre, et pour le commerce anversois, ^ qui n'a déjà que trop longtemps souffert de la j. stagnation des affaires. D'ailleurs, la vie ^ peut bien commencer à renaître un peu, à e Anvers, après ces quatre ans de détresse. Il x nous semble qu'on ne fait pas trop dans ce ■ sens. 1 La vie chère. ^ Le prix des denrées de première nécessité, qui avait baissé à l'arrivée des nôtres, reprend de plus belle une marche ascension-. ne.lle. Et les autorités laissent faire ! Voici, comme termes de comparaison, quelques prix pratiqués eu ce moment en Angleterre ; nos renseignements ne datent que de trois à quatre jour : un œuf pesant une once et demie, cinquante-cinq centimes ; en dessous de ce poids quarante-cinq centimes : la * viande, cinq à six francs le kilogramme ; le sucre, un franc et vingt le kilogr. ; la farine, a un franc le kilogr. ; la graisse, quatre-vingt ;t centimes, la livre anglaise, soit quatre cent-e cinquante grammes ; le beurre, cinq francs s le kilogramme; la margarine, un franc vingt-e cinq, la livre anglaise. Tous ces produits s figurent sur la carte de rationnement. Pour i- le beurre on est fortement rationne et on le i- voit plutôt rarement. Comment se fait-il que ce qui est possible en Angleterre fie le soit e pas chez nous? Pourquoi les accapareurs, i- qui faisaient ce honteux trafique soiis les Al-i- lemands, continuetnt-ils sous les nôtres, à re-s cueillir les mêmes profits malhonnêtes ail j- détriment des honnêtes gens et de la santé i- publique, la population continuant toujours à il ne pouvoir se nourrir comme il convient.C'est. , ce (pie le public ne parvient pas A coinpren r dre. ^ s. M. C. A. 't Voilà «nie institution de saine philanthropie e en plein fonctionnement à la grande satisfaction de nos braves » jass », comme dirait le a lieutenant-général Drubbel, qui, — fait plutôt i- raie, --- est arrivé en quelques jours à cou e quérir la sympathie de tous les Anversois. Voici un aperçu des prix qui, plus qu'une i- longue description, fera voir sur !e vif l'utilité r pratique de cet organisme: le café avec sucre coûte dix centimes ; le chocolat, vingt centimes"; deux, bonnes tartines de pain blanc, trente-cinq centimes; un pain fourré à la e langue, cinquante centimes, etc. e Les soldats reçoivent, contre payement, un >- bon de caisse qui leur permet d'aller chercher 't au ci'inptoir la consommation de leur choix, r ils s'installent confortablement où ils veulent. Le personnel enlève la vaisselle utilisée et t- veille à la propreté des tables. Les salons du s premier étage sont réservés aux officiers. Le e prix des consommations est uniforme dans n tous les locaux. On est heureux de savoir que 'r nos braves poilus, après avoir dû pendant des il mois barboter dans la boue, exposés à toute i- la fureur de la mitraille, ont enfin là un borne r où ils sont chez eux et peuvent, tout-à-l'aise, e deviser du passé ou des projets d'avenir et it adresser confortablement de leurs nouvelles r à ceux qui leur sont che,rs. s Pour l'enfant du soldat Jolie affichette écussonnée d'un lion belge aux vitrines des papeteries patriotiques et des e marchands de musique annonçant la vente de e la Brabançonne de ia Délivrance, paroles et mu-sique à un franc cinquante, au profit de l'œu-vie : I.i:néant du soldat. C'est la Brabançonne vibrante d'émotion, chantée par Georges V il -u lier aux Variétés, i'ous les patriotes, petits e.t »- grands, voudront la posséder. I- Journaux et revues de France r La Y.M.C A. est bien fournie en revues anglaises, elle ne possède aucune revue ni aucun s journal de Paris. Serait-ce .trop demander a, e nos lecteurs de bien vouloir remettre, après e lecture, eu passant a I'Hôtel Weber, les jour-1 naux et revues de France qu'ils achèteraient. La Y.M.C.A. leur en serait bien reconnais-i- saute, en attendant qu'on puisse lui faire un 's service direct régulier. Les diplomates protecteurs du pays au palais de la nation Ainsi qu'il avait, été annoncé, les diplomates protecteurs du pays ont. été reçus mardi au palais de ila nation. La salle de la chambre avait, pour cette réception, pris son allure de fête. Toutes les tribunes étaient bondées d'une foule impatiente. Les diplomates, les anciens sénateurs, les dignitaires de la Cour, les dames, les invités occupaient celles qui leur étaient réservées au premier .étage : mais toutes les galeries du second étage sont prises par les représentants, hommes et. femmes des condamnés politiques. Aux bancs généralement occupés par les députés, sont assis sénameurs et députés, pêle-mêle, sans distinction d'opinions, en toute fraternité et union. On remarque seulement quelques figures qui ne sont pas celles de parlementaires : le cardinal Mercier, M. Ernest Solvay, les généraux Biebuyck et Meiser, commandant la province de Brabant et la place de Bruxelles. Les ministres occupent, devant les travées réservées aux parlementaires, des fauteuils qûi font face à ceux réservés aux diplomates qu'il s'agit de recevoir. A quatre heures et demie. M. lç baron de Favereau, président du sénat, et M. Poullet, président de la chambre, introduisent, entourés des questeurs, le marquis de \ illalobar, M. Brand Whitlock et M. Van Yollenhoven. Toute l'assistance est debout et liât- îles mains. Quand les diplomates se sont assis, M. de Favereau se lève. Le discours de M. de Favereau Le président du sénat rappelle les souffrances de la Belgique, mais avant tout retracé le tableau de la situation qui nous était faite en 1914 : l'hiver nous menaçait, la production des céréales était- insuffisante, l'importation était arrêtée par le blocus, la famine nous guettait. Survint la création du Comité national, sous l'égide des Etats-Unis et de l'Espagne. Les Etats-Unis nous trouvèrent de quoi pourvoir à nos premières nécessités. Puis tout s'organisa. El. M. de Favereau retrace le sillon lamentable de nos mailheurs, de nos misères, . de nos humiliations. « La munificence des Etats-Lnis ne- s'est point arrêtée à l'envoi de céréales, à la souscription d'énormes sommes d'argent, ils ont veillé à satisfaire, dans une proportion inespéré^, à tous nos besoins. Sous l'inspiration du noble Président Wilson et sous la direction de son si distingué et si dévoué ministre à Bruxelles, les compatissants et généreux citoyens de la grande république, nous ont fait parvenir des quantités incalculables de vêtements, qui ont permis d'habiller les plus pauvres et de les soustraire aux rigueurs de l'hiver. » M. de Favereau n'a pu prononcer ces phrases sans être interrompu. Quand il a évoqué l'intervention de M. Wilson, toute l'assemblée s'est levée et a acclamé le nom du grand Président de la grande république. Le rôle personnel «fie M. Brand NVithlock fut ici esquissé avec bonheur par le président du sénat. De vifs applaudissements soulignent ces paroles, de même que lorsque M. de Fave reau fait l'éloge de la Hollande, de la reine Wilhelmine et surtout de -AL Van Vollenho ven. Toutes nos épreuves avaient leur répet-cussion dans le cœur du ministre et l'inci taient à y apporter des adoucissement;-I,'hommage rendu à M. de Villalobar n'a pas été moins applaudi : « Diplomate de grande expérience, dit le président du sénat, d'une sagacité éprouvée, s. E. le marquis de ViÙalobar s'est consacré dès la première heure et jusqu'à ce jour à conjurer les maux qui fondaient de toutes parts sur notre malheureuse patrie. » M. ele Favereau termine : « Chers et grands amis, si le malheur ne vous a pas détournés de trous, si, sur vos no blés âmes, nos épreuves ont exercé un sincère et profond attrait, l'ingratitude n'aura jamais de prise sur les nôtres. Le parlement belge place parmi ses fastes les plus heureuses ce jour béni, cette manifestation nationale, au cours de laquelle il nou£ est donné d'exprimer enfin en toute liberté notre im- N mense, notre infinie gratitude. » L'assistance se lève et acclame pendant plusieurs secondés. L'émotion est grande. Discours du premier ministre M Delacroix fait à son tour l'histoire de notre détresse et de la. création du Comité national qui, pendant toute la durée de l'occupation, fonctionna avec l'assentiment de l'occupant, qui, grâce à la diplomatie des ministres protecteurs, finit par reconnaître cet organisme d'utilité publique. L'orateur retrace les occasions diverses qui permirent aux mi uistres protecteurs d'exercer leur bienfaisante action en notre faveur, puis il rappelle l'odieux enlèvement des hommes et les efforts tentés par MM. de Yillalobar et Ya-n Vollen-hoven pour atténuer les rigueurs des mesures prises. Au milieu des ovations, M. Delacroix termine: « (iloire à vous. Excellences, soyez bénis autant que le souhaitent les cœurs reconnaissants des lielges aujourd'hui libérés I » Feuilleton de l'ANVERS-BOURSE 26 1914-1918 Le guerre vue d'Anvers Annotations quotidiennes d'un habitant de la ville MERCREDI 19 AOUT 1914 Dix-septième jour de la guerre Le séjour 'de la famille royale, et du gou-vtrnement à Anvers a encore sensiblement augmenté l'animation dans la ville, qui en a pris un peu un aspect de capitale. Place de Meir, surtout, la circulation est considérable, devant le palais se forment sans cesse des .attroupements (pie la police est obligée de disperser pour régulariser la circulation. Le représentant de. la France, qui était resté à Bruxelles jusqu'i<i, est venu, lui aussi, s'installer à Anvers. C'est que la sûreté pour lui n'y était plus entière. Outre que des avions ennemis, dénommés par les Allemands " l'aube », y sont venus jeter des bombes, — sur une v ille ouverte : nouveau crime contre les usages de la guerre civilisée! — les troupes d'invasion, qui infestent déjà presque 'la moitié orientale du pays, ne tarderont sans doute plus longtemps à prendre possession de la capitale. Ce matin, les troupes allemandes ont pénétré dans Aersehot, ville de huit mille habitants. Aucune force belge ne s'v trouvait plus. Dès leur entrée dans la ville, les Allemands incendient plusieurs maisons et dans la rue du Marteau, fusillent cinq ou six habitants qu'ils on.t fait sortir de leurs demeures. Dans la soirée, prétextant qu'un officier supérieur allemand avait été tué sur la Grand'Place par le fils du bourgmestre, ou, suivant une autre version, qu'un complot contre le commandant supérieur avait été tramé par le bourgmestre et sa famiUe', les Allemands s'emparent de tous les hommes qui se trouvent encore dans Aer sehot. Ils eu conduisent une cinquantaine à quelque distance de la ville, les groupent par séries de quatre hommes et, les faisant successivement roui'ir devant eux, les abattent à coup de feu et les achèvent à coups de baïonnette. Plus de quarante personnes sont ainsi assassinées. Rn même temps, ils mettent la ville au pillage, dérobant dans les habitations tout ce qu'ils peuvent prendre, fracturant les meubles et les coffres-forts. Le moment où la situation doit fatalement devenir affreuse pour la Belgique s'approche d'ailleurs à grands pas. Le public, qui en raison de la censure exercée sur les journaux et les agences d'information ignore eu grande partie la vérité, doit donc être insensiblement préparé à apprendre les nouvelles que l'on ne .peut continuer à lui celer. Dans ce but. le gouvernement publie le communiqué suivant : < Après avqir perdu beaucoup de temps et un grand nombre d'hommes, ainsi qu'un im portant matériel, l'aile droite prussienne est parvenue à gagner du terrain sur les deux rives de la M^use jusqu'au cou-tact avec le* armées alliées. Les troupes allemandes qui sont au nord de la Meuse se composent «le fractions appartenant à divers corps dont l'effort principal s'était porté sur Liège, et que le temps a rendus disponibles. 11 y a aussi de la cavalerie. Grâce à celle-ci. les Allemands ont pu faire du bruit en se répandant au nord et au sud. De ce dernier côté, elle s'est heurtée à nos troupes et aux troupes françaises. Elle a été repoussée. Au nord, au contraire elle a eu le champ libre, et a fui pousser des pointes hardies, par petites fractions, pour pénétrer loin en Campine. En un mot. les Allemands ont pris le moule de nos positions Leur avoir fait perdre plus de quinze jours pour arriver ù ce résultat est tout à l'honneur de nos armes. Cela peut avoir des onséquences incalculables pour la suite «les opérations. Le déroulement normal de celles-ci d'après un plan concerté entre les alliés lient amener l'une ou l'autre armée ;i manœuvrer, c'est-à-dire à changer de position afin d'améliorer les- conditions d'ensemble. Nous sommes à l'aile extérieure, là où ces tfianœuvres s'imposent presque toujours, soi-pour la protection directe du banc, soit pour 1;: protection indirecte en échelon. La mission de notre armée peut donc exiger qu'elle modifie se* positions primitives grâce aux quelles elle u pu remplir complètement le premier rôle qui lui a été dévolu, et qui consistait à gagifier du temps. Il n'y a dominas-lieu de s'Inquiéter si l'armée fait ses mouvements dans telle direction. Les stratèges en chambre feront bien de s'abstenir de critiquer les dispositions prises dans ce but. Ils doivent bien se tendre compte que notre armée fait partie maintenant d'un ensemble de forces articulées, et se souvenir que les conditions stratégiques se sont complètement modifiées depuis' que le contact a été établi intimement à notre droite avec nos alliés. Il ne s'agit pas, actuellement, de manœuvrer ou de combattre seuls : la - ouverture de telle ou de telle partie du pays, de telle ou de telle ville devient secondaire, et la poursuite du but assigné à nos troupes dans le dispositif général devient prépondérant. Ce but ne peut pas être dévoile : :es esprit^ les plus avertis ne peuvent le découvrir, étant donne le vague dans lequel restent, avec raison, les renseignements fournis au sujet des opérations. On se bat sur tout le front s'étendant de Bâle à Diest Plus il y a contact, entre les armées ennemies et plus on se rapprochera de la décision, plus il faut s'attendre à voit tourner l'avantage sur un. point, alors que I-on est obligé de céder sur un nutre. C'est là. une chose parfaitement prévue pour des batailles qui se livrent sur des fronts aussi démesurés que ceux qui sont occupés par les grandes armées modernes. En résumé, il ne faut pas penser seulement à ce qui se passe à nos portes : un mouvement de manœuvre, ordonné dans un but bien déterminé, n'est pas nécessairement une retraite. Les combats livrés sur le front, ces jours derniers, ont eu pour résultat de rendre l'adversaire très circonspect. Ils ont retardé sa marche nu grand avantage de l'ensemble des opérations. Il se fait .maintenant qu'il n'y a pas lieu de se laisser accrocher prématurément, ce qui ferait le jeu des Allemands. C'est toute la raison des mouvements qui s'exécutent. Nous ne sommes pas battus, il s'en faut : nous prenons des dispositions pour battre l'ennemi dans les meilleures conditions possibles. Que le public veuille bien, à cet égard, faire crédit au commandement de l'armée : qu'il reste calme et. confiant. L'issue de la lutte ne paraît pas douteuse. Qu'une fois pour toutes les journaux s'abstiennent de parler des mouvements de troupes. Le secret esi essentiel pour la réussite des opérations. » La forme mystérieuse de ce communiqué produit une mauvaise impression. Le public sent que l'invasion et l'occupation de notre pays par les Allemands s'accomplit progressivement, et que nous ne sommes plus en état d'arrêter l'ennemi. Les Belges en éprouvent une grande déception. Non que cela les porte à douter du résultat final. Mais ils avaient espéré que les Français et les Anglais seraient venus à temps à notre secours poui arrêter le gros de l'armée ennemie devant la Meuse et pour nous préserver ainsi det horreurs d'une guerre sur tout notre territoire. Ils gardent pourtant leur courage, el restent fermement résolus à combattre jusqu'au bout. Aucun belge ne regrette non plus même à cette heure, de ne pas avoir cède de vant les impudentes sommations du kaiser et de sa bande. Le dernier fort de la position de Liège vient de tomber ; rien ne s'oppose plus, d( <e côté, au passage des troupes allemandes, et nous sommes entrés définitiv émein dans la période d'invasion. La prise successive des différents forts a été payée cher pai l'ennemi, en hommes surtout, mais le poini capital, c'est le retard qu'a subi, de ce fait ly marche, qu'on avait prévue foudroyante, de? armées allemandes en Belgique. Ce retard gros de conséquences, cet. arrêt, de quelques jours, cest l'anéantissement de l'omnipotence militaire de l'Allemagne : désormais, si elle est encore invaincue, elle n'est plus invincible Qui nous dira toutes les situations tragiques, tous les actes d'héroïsme qui ont marqué les différentes phases de cette lutte gigan tesque? Ici, c'est un commandant qui devleni fou par suite de la situation extrèmeinen périlleuse où se trouvent ses hommes ; là, (Tesl une coupole détruite par des bombes lancée-d'un Zeppelin;, ce sont des forts qui, réduit* en ruines par la grosse artillerie allemande laissent voir, dans un amoncellement in des criptible, les cadavres des héros tombés usi les pièces qu'ils servaient. Parfois, mais ra renient, des sorties audacieuses permettent i\ des détachements isolés de s'échapper et d* rejoindre le gros de l'armée. Salut à vous soldats belges tombés à Liège I Le monde en tier vous admire et la Belgique est flftre <h vous. Aussi longtemps que possible, le généra Léman avait inspecté chaque jour les fort; situés le plus près de Liège, et les avait fa i renforcer d'après les exigences du jour. Une heure seulement avant que les communiera lions entre les divers forts fussent devenue' impraticables, il avait, quoique blessé aux deux jambes, visité, eu automobile, le fort de Chaudfontaine. Celui-ci sauta peu après avec toute sa cargaison par Le" fait d'un obus qui avait provoqué l'explosion d'une poudrière. Le général s'était retire dans le fort, ele Loncin, bien résolu à résister aux Allemands ou à mourir. Alors que le tir bien réglé de l'artillerie allemande a déjà fauché plus des trois quarts de ses canonniers, il aide lui-même à servir ce qui reste de son artillerie. Jour et nuit, il donne l'exemple à la poignée de braves qui survit encore avec lui. Mais, au dernier assaut, rien ne peut résister. A la minute extrême ,1e général Léman fait enclouer les trois derniers canons qui. sont encore utilisables, et donne ordre de mettre le feu an magasin à poudre. Préalablement, il avait détruit, dans sa cellule ele commandant, les cartes et les documents relatifs à la défense. Dans les casemates, les approvisionnements, qui étaient très abondants, avaient été mis hors d'usage. Tandis que l'artillerie allemande continue ele tirer sur le fort d'une distance de moins de douze kilomètres, le généraJl Léman veut, avec ses quelques hommes encores valides, se retirer en combattant. Il sait que c'est une tentative désespérée ; car toute -retraite est coupée. Au travers de la brèche qui a été frappée par la grosse artillerie allemande, les balles sifflent de-ei de-là. L'une d'ellle tue le sergent qui a reçu ordre d'enlever le drapeau de la salle des officiers. Au moment où le général Léman va se joindre à ses hommes, les derniers défenseurs du fort, qui à travers le terrain rocailleux et montagneux cherchent à se former eu position, un des lourds obus allemands d'une pièce de quarante-deux centimètres traverse le revêtement bétonné ei blindé, et fait sauter le magasin à poudre. Les explosions à l'intérieur du fort sont tellement violentes que des blocs de béton de dimensions colossales sont lancés à plusieurs mènes de hauteur, et, retombant sur la coupole en ruinés, anéantissant, ce qui pouvait encore rester debout. Dès que le tourbillon de poussière et de fumée s'est un peu dissipé, l'infanterie allemande se lance à l'assaut du côté d'Ans jusqu'à la crête du fort. Les bar-; rages étaient depuis longtemps détruits, pour avancer, les hommes doivent enjamber les i cadavres. Des luttes d'hommes à hommes s'engagent ; mais ce qui reste de la garnison ; n'est plus qu'une petite troupe décimée et complètement, épuisée, qui n'est plus en état d'offrir quelque résistance. Un grand nombre des hommes qui la composent ont La tête en-tourée de pansements. Lu copôral tente encore eh- manier un fusil de la main droite, la seule qui lui reste. Ce n'est qu'après avoir déblayé un amas de décombres que :les fantassins allemands parVienriient à se frayer un chemin vers l'entrée élu fort, où ils trouvent le général à demi enseveli sous des blocs de béton, alors que sa tête se Jrôuve emprison- • * née dans la charpente d'une petite fenêtre tombée ele biais. Son fieièle îidjUdant, qui ne l'a pas quitté une minute, s'évertue tant bien epre mal à le délivrer. « Respectez le général-: il est mort», crie-t-il à la première apparition des soldats allemands. En effet, on croit, tout d'abord, que le général a été tué. Il a La face noircie, les yeux sont fermés ; le généra] ne donne plus aucun signe de vie, maigre les excitants qu'on lui administré 'après l'avoir dégagé. Les soldats, alleinanels le portent aussi précautionneusement que possible en bas. Avant, toutefois, qu'il soit, arrivé au campement, ennemi le plus proche, Je général ouvre les yeux, désigne en premier lieu sa jambe gauche, qui est fortement blessée, et, se rendant subitement, compte de la situation, dit : « Soit, les hommes se sont bravement battus. Signalez dans le protocole que j'étais sans connaissance. » Pendant que le service d'amhulancîe lui procure les soins qu'exige son état, on informe le général von Emmich de ce qui vient d'arriver à la suite de la prise du fort. A l'égard ele quelques officiers qui s'empressent auprès de lui avec des paroles aimables, le défenseur de Liège prend une attitude très réservée, et se montre le général taciturne qui a si bien mérité cette réputation. Il insiste encore pour que dans le protocole de la capitulation il soit bien consigné qu'il a été trouvé en syncope. Après l'avoir réconforté, on le prie de prendre place dans une auto, ce qu'il ne peut faire sans l'assistance de son adjudant. Il est conduit au quartier général, où se trouve le général von Emmich, qui l'attend avec quelques autres officiers fi/1 lemands. C'est, un / émouvant moment historique que celui où vainqueur et vaincu se trouvent face à face. Ils se saluent militairement. La commandant ele l'armée allemande s'approche du général belge, et lui tend la main, disant : (A SUIVI*?)-

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Dit item is een uitgave in de reeks Anvers-bourse: journal financier paraissant tous les jours de bourse officielle behorende tot de categorie Financieel-economische pers. Uitgegeven in Anvers van 1889 tot 1919.

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